17 Mars 1977. Ce soir, vingt-deux heures, dans notre endroit habituel ? Ton Adonis.
Ça faisait une semaine que le voyage à Londres était terminé, maintenant. Les cours avaient repris, tout comme la vie normale de l’ensemble des habitants de l’école de Sorcellerie Poudlard. Pour Adonis Leroy, tout semblait être différent, beaucoup plus vide. Ces trois jours avaient laissé dans sa vie comme un gouffre qu’il parvenait difficilement à remplir, et alors qu’il avait l’impression que sa vie n’avait pas réellement changé, cette excursion prolongée dans la capitale anglaise avait en réalité complètement modifié le cours de sa vie. S’il était loin de s’en rendre compte, sa conscience le poussait à essayer de comprendre, d’où la sensation de vide. Avant Londres, rares étaient les nuits qu’il passait sous ses draps, ou plutôt seul sous ses draps, rares étaient les filles à qu’il ne faisait pas de petit clin d’œil en les croisant dans les couloirs, rares étaient les garçons qu’il ne provoquait pas d’un sourire narquois. Adonis était vidé de toutes ces envies, aujourd’hui, et c’était étrange, anormal. Est-ce que c’était dérangeant, frustrant pour autant ? Pas vraiment, et en réalité, le français se sentait presque … plus libre. Il l’était, plus libre, d’ailleurs. A Londres, il avait réussi à rompre avec Adèle Vapin ; Petit pas pour l’homme, grand pas pour l’Humanité, comme on dit, et sa rupture avec Adèle n’était que la première d’une longue série. Il avait fini par se sentir prisonnier dans ce type de relation, et n’était-ce pas un comble quand le but premier de celles-ci était la liberté ? Il ne voulait pas d’attaches, pas de sentiments, et il avait fini par se retrouver bloqué dans une vingtaine de relations sans lendemains qui le retenaient en arrière, l’empêchant d’avancer. Bravo Ado.
Son père lui avait envoyé une lettre. Maman Leroy n’allait pas bien, et elle voulait voir son fils. Adonis n’avait pas envie d’y aller ; il avait demandé à Dumbledore, il était autorisé à quitter le château pour un week-end, pour aller rendre visite à sa mère malade, mais il ne voulait pas, c’était au-dessus de ses forces. Lâche comme il était, aller voir sa mère qui mourrait par sa faute lui était insoutenable. Elle faisait des crises de schizophrénie, paraissait-il. A cause de son fils, mais quelle horreur. Adonis était un monstre narcissique, égoïste, et lâche, ou telle était sa conclusion, du moins. Qui ne voulait pas aller voir sa mère mourante, une mère qu’on aimait plus que tout au monde, une mère pour qui, autrefois, on aurait donné sa vie. Cet échange en Angleterre avait changé le français, complètement, profondément, et ça avait empiré depuis les trois jours à Londres. Autrefois, sa mère était la seule femme de sa vie, et il était persuadé qu’elle le resterait. C’était elle qui l’avait élevé, c’était elle qui l’avait rendu tel qu’il était, c’était elle qui l’avait aimé. Son père absent en permanence, ce n’était certainement pas lui qui allait lui apprendre à marcher, à parler ou à se tenir en public, ça, c’était le rôle de la mère. Elle l’avait éduqué à la vie d’aristocrate magique français, elle l’avait fait devenir un beau sang-pur, souriant, plaisant, charmeur à souhait, français à fond. Son père ne lui avait même pas appris à voler, comme le faisaient les pères de tous ses amis, se contentant de lui acheter les meilleurs balais qui paraissaient chaque année, et de temps en temps, un cheval. Oui, Adonis avait eu la chance d’avoir des chevaux, dans sa propriété du Sud de la France, qu’il avait appris à monter grâce à sa mère qui avait eu la bonne idée d’engager un professeur. Mais bref, le français ne s’était jamais plaint : il avait sa mère, qui l’aimait, tandis que certaines de ses connaissances n’avaient pas de parents, ou des parents violents, alcooliques, ou n’importe quoi. Oh, bien sûr, Henri Leroy était beaucoup plus du genre à sortir sa ceinture ou même sa baguette quand son fils faisait des bêtises que les autres papas, m’enfin, il ne fallait pas trop se plaindre. Adonis, quand il était enfant, était heureux, voilà l’essentiel. Il aimait sa maman. Il voulait épouser sa maman. Complexe d’œdipe trop profondément ancré, que voulez-vous, il n’avait pas d’opposant : papa n’était pas là pour aimer sa femme comme il le fallait. Adonis devait le faire, il devait aimer sa mère comme aucun homme ne l’avait jamais aimé ; en même temps, elle aimait les femmes, ça rendait la réciprocité des sentiments assez compliquée pour le père d’Adonis, non ? Mais bref. Adonis avait réussi sa tâche : il avait aimé sa mère plus qu’il n’avait aimé aucune autre femme. Il n’avait jamais eu de relation réellement sérieuse depuis sa rupture avec Cassandre, il avait enchaîné les nanas, avait pris beaucoup de plaisir, il n’en avait aimé aucune, et il avait honoré sa mère. Elle, elle aimait que son fils plaise aux jeunes filles, autant qu’aux femmes plus âgées, d’ailleurs. Souvent, on la complimentait sur son Adonis, on lui disait combien il était beau, bien élevé, et c’était sa plus grande fierté, l’œuvre de sa vie. Adonis devait honorer sa mère, et tout ce qu’elle avait fait pour elle. Et pourtant, allongée sur son lit de mort, il ne pouvait trouver la force d’aller lui rendre une visite, ne serait que pour lui redonner espoir, lui serrer la main, embrasser son front. C’était un lâche.
C’était un lâche, oui, et pas seulement parce qu’il ne voulait pas aller voir sa mère, mais aussi parce qu’il n’allait pas se venger auprès e celui qui était la cause de tous ses maux : Rabastan Lestrange. Quoi ? Le préfet de Serpentard, fils de bonne famille, un peu cruel, certes, mais pas de là à tuer quelqu’un ? me dites-vous ; détrompez-vous, sous l’image de petit prince Lestrange, le Rabastan est bien plus que ça, bien pire. Adonis le sait, et il n’est certainement pas le seul. Il a eu le malheur d’aller draguer sa petite amie, Gaël Dunkan, et ce fut probablement la plus grosse erreur de sa vie, car en échange de quelques minutes passées les mains sur les fesses de la Serpentarde, le français a écopé d’une peine à vie : la culpabilité d’avoir tué sa mère. En effet Rabastan n’avait pas exactement apprécié qu’on touche à Gaël, et il s’était dit que faire boire une potion à la mère du vil tentateur n’était qu’une simple vengeance, comme si Louise Leroy méritait ça. Apparemment, la potion n’était pas supposée la tuer, juste la rendre malade, pour quelques temps, pour faire peur au petit français. Si seulement … La mixture qu’elle avait avalé avait enclenché plusieurs maladies, dont une méconnue et inattendue : la folie. La mère d’Adonis, parce que son fils n’avait pas su se retenir, mourrait à petit feu, perdant complètement la tête. Les guérisseurs lui donnaient encore 2 mois, peut-être 3. Il n’y avait pas de remède, pas de cure, c’était fini. Et Adonis se sentait incapable d’aller ne serait-ce que parler au Lestrange. Il avait passé trois jours à l’éviter, à Londres, alors qu’il était supposé partager une chambre avec lui. Si Rabastan n’avait presque jamais été dans la chambre, le français aussi, avait bien souvent dormi autre part, à tel point qu’il avait passé la dernière nuit à errer dans les rues de la capitale anglaise. Pas seul, hein, avec Georgia Prince, mais nous reviendrons là-dessus plus tard. Tout cela pour dire que sa lâcheté le poussait à ne pas affronter ce rival. Etait-ce légitime ? Pouvait-on en vouloir au français ? Après tout, Rabastan était un élève doué, et pas seulement en magie blanche. S’il avait réussi à donner une telle potion à Louise Leroy, Morgane seule savait ce qu’il était aussi capable de faire … A vous de choisir.
* * *
Adonis sortait de son dortoir. Il portait un pull en cachemire beige à même la peau, un pantalon en jean clair, et par-dessus, il avait la cape de son uniforme de Poudlard, pour ne pas avoir froid entre les murs humides des cachots du château. Ses cheveux étaient encore humides, il sortait d’une douche où il était resté plus d’une demi-heure, l’esprit plus vide que jamais. Le matin même, il s’était réveillé torturé : si le vide, jusqu’à présent, ne lui avait pas posé de problème, il commençait à y avoir autre chose : le manque. Durant cette semaine, le français s’était tenu à l’écart de sa cinquantaine de conquêtes, créant des pleurs à n’en plus finir derrière lui. Il avait tout arrêté, et apparemment, les filles s’en étaient rendu compte. Mais à vrai dire, peu lui importait, il se portait mieux, il se sentait enfin respirer, comme si pendant tout ce temps, il avait tenu sa tête sous l’eau, à l’écart de la dure réalité. Il se levait, s’habillait, allait manger (activité qui lui plaisait de moins en moins), il allait en cours et participait activement, montrant ses capacités de français qui avait mérité sa place à Poudlard, pas pour sa belle gueule mais pour sa réelle habileté à pratiquer la magie, puis il sautait le déjeuner pour travailler à la bibliothèque, retournait en cours, puis travaillait à nouveau, avant de dîner, et de se coucher. Tout ça était ponctué par des pauses clopes de plus en plus fréquentes, et par des millions de lectures d’œuvres françaises du dix-neuvième siècle, qu’il dévorait pendant ses nuits d’insomnie. Brillants, ces moldus, l’opium leur réussissait bien.
Il n’avait donc vu personne, cette semaine-là. Pas même Kaylee, Sasha, Lily, et encore moins Georgia. Qui étaient ces jeunes filles ? Probablement les nanas auxquelles il tenait le plus, à Poudlard, qu’il voyait le plus souvent. Cassandre était la seule qu’il avait réussi à supporter, c’était d’ailleurs souvent à côté d’elle qu’il s’installait, en classe, pour éviter les nanas qui pleuraient à chaude larme son absence dans leur lit. Il évitait tout le monde. Quand il en croisait une, au détour d’un couloir, il s’échappait comme il pouvait ; il connaissait de mieux en mieux Poudlard, maintenant, et c’était devenu presque facile. Peut-être vous seriez-vous attendu à ce qu’Adonis cherche à se retrouver en présence de Georgia, compte tenu de la nuit qu’ils avaient passé ensemble (à vaquer dans les rues de Londres, hein, pas sous les mêmes draps) ? Eh bien non. Peut-être parce que ça le tuait, de la voir, son cœur se mettait à battre, ses mains devenaient moites, et réaliser ce qu’il ressentait pour elle lui était impossible. Il fallait qu’il s’éloigne, il n’avait pas le droit de tomber amoureux, c’était interdit.
Bref, revenons-en à nos moutons ; Adonis s’était donc réveillé ce matin-là, ressentant un terrible manque au fond de son âme. Ça l’avait étonné, il ne s’y attendait pas, jusque-là, il ne se sentait pas seul. Bien vite, il s’était rendue compte que ce n’était pas machine, 5ème année à Serdaigle qu’il voulait voir, mais des personnes auxquelles il tenait beaucoup plus. D’abord, Alexandre, son meilleur ami ; pas facile, quand on habite à 2000 km l’un de l’autre. Et puis, ces quatre nanas, dont je vous ai parlé. A ce manque se mêlait un fort sentiment d’être injuste avec elles : elles ne lui avaient rien fait et après tout … Ce n’étaient pas n’importe qui, ce n’était pas juste des nanas avec qui il couchait, comme ça, de temps à autre, d’ailleurs Lily et Georgia n’étaient même pas passées sous sa couette, non, c’était des amies, de très bonnes amies, et c’était terriblement injuste pour elles de les mettre dans la même classe que machine, 5ème année à Serdaigle. Alors, ce midi-là, il avait déjeuné avec Lily, non loin de Georgia, à qui il avait adressé quelques regards. Le trou dans son être semblait se refermer petit à petit, et ce n’était pas si déplaisant, au final.
Et puis, en cours de Potions, la paillasse d’Adonis était située non loin de celle de Sasha Vladmirova, lui faire passer un petit bout de papier, lui donnant rendez-vous le soir-même n’avait pas été compliqué. C’était là, que le français se rendait à dix heures du soir, sa cape sur le dos. En dessous du blason de Poudlard aux couleurs des Poufsouffle, Adonis avait accroché son insigne brillant d’élève de Beauxbâtons. Il aimait, son école, et en ce moment, il ne pouvait s’empêcher de se dire que s’il y était resté, tout aurait été terriblement différent. Mais que voulez-vous, il n’allait pas regretter sa venue à Poudlard non plus, sinon c’était direction la dépression assurée. Bref, et si on avançait un peu dans l’action, hein ? Bonne idée. Adonis, à presque 22 heures, pénétra donc dans une petite salle des sous-sols de Poudlard, située entre la salle commune des Serpentard et celle des Poufsouffle. C’était une salle de classe qui avait été abandonnée, apparemment. Paraissait qu’elle était hantée, m’enfin, vu le nombre de fantômes qui se baladaient dans le château, plus rien n’étonnerait Adonis. Sasha et lui s’y retrouvaient souvent, pour faire des choses pas très catholiques avant d’aller ‘s’endormir’ dans le lit du garçon (puisque la politique du château anglais interdisait aux garçons de rendre visite aux filles, mais l’inverse était possible. Comme si les filles étaient plus prudes que les garçons. Pff). Le français s’assit sur un bureau où était gravé dans le bois des initiales entourées d’un cœur. C’est beau, l’amour, n’est-ce pas ? Les yeux plantés sur le lustre qu’il alluma d’un coup de baguette, créant une lumière presque trop forte dans la pièce, il réfléchit à la jeune fille qui allait arriver maintenant, d’un moment à l’autre.
C’était une sang-pure. Elle était biélorusse, issue d’une des familles les plus importantes du pays, les Vladmirova. Toute famille de sang-pur qui se respecte se devait d’en avoir déjà entendu parler, et Adonis faisait partie d’une famille de sang-pur qui se respecte. Bien sûr, qu’il savait qui étaient les Vladmirova. Elle était issue du transfert d’élève de Durmstrang, et comme lui, elle s’était retrouvée plongée dans l’univers anglais du jour au lendemain, détestant tout autant que lui le jus de citrouille. C’était une fille hautaine, froide, autrement dit parfaitement digne de son rang. Elle avait mérité sa place à Poudlard, elle excellait dans tous les domaines, et travaillait sans relâche, au point que quand il passait une nuit ensemble, elle se réveillait souvent bien avant Adonis, et se mettait à travailler, à lire des énormes grimoires dès 7 heures du matin le dimanche, assise en tailleur, nue, dans le lit de son amant. Ca faisait rire Adonis, et puis elle se mettait à rire aussi, dévoilant son piercing, et devenait une autre personne, à l’abri du monde, derrière les baldaquins du Poufsouffle. Souvent, leurs entrevues ne se résumaient pas à leur parties de jambes en l’air (divines, soit dit en passant). Ils parlaient des heures et des heures, allongés l’un sur l’autre, de tout et n’importe quoi. De leur vie, de leur famille, de leurs amis. Ils se comprenaient, ils venaient du même milieu, et si le corps d’Adonis n’était pas recouvert de fines cicatrices qui témoignaient de la dureté des parents de Sasha, ou plutôt de son père, il n’avait pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour imaginer.
Ils se ressemblaient beaucoup, une belle amitié était née entre Adonis et Sasha, malgré leurs fréquentations différentes, et son cœur était plus joyeux à la pensée qu’il allait la revoir, ce soir-là, après plus d’une semaine … D’absence. Il entendait des pas, dans le couloir. Il faudrait qu’il pense à insonoriser tout ça, après tout on n’était pas à l’abri de subir les foudres préfet, n’est-ce pas ? Adonis, tandis que les pas se rapprochaient, se posa quelques questions ? Comment allait-elle être habillée ? Allait-elle l’engueuler ? Allaient-ils coucher ensemble ?
« Bonjour, Mademoiselle. »
Spoiler:
Désolée pour le pavé, et pour les 1200 mots d'introduction Ça faisait trop longtemps que j'avais pas sorti Ado, c'pour ça
L. Sasha Vladmirova
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Sujet: Re: Un plus Une = Trois. Dim 17 Mar - 16:23
Du papier que l’on froisse, puis que l’on déchire. Ou plutôt que l’on déchire et qu’ensuite on froisse. Pour finalement l’enflammer et ainsi ne laisser aucune traces, aucune preuves, et recommencer. Du fond de son lit, sous le lac noir de Poudlard, une certaine biélorusse avait comme le mal du pays, envahie d’une certaine nostalgie, joyeuse et rieuse autant qu’éteinte, qu’absente. Une semaine, cela faisait donc une semaine que le voyage à Londres était terminé, que tous les petits sorciers avaient retrouvés leurs marques au château, leur train-train habituel et complètement ennuyeux, mais pas Sasha. Elle n’était sûrement pas la seule, d’autres avaient été perturbés ou transformés durant ce voyage, c’était évident, mais à cette heure avancée de la nuit tous n’étaient sûrement pas en train de recommencer la même lettre pour la dix septièmes fois. La sang pur essayait d’écrire à son frère, mais elle se contentaient d’essayer sans y parvenir, car c’était devenu beaucoup trop compliqué. Pourquoi avait-il fallut que son aîné débarque comme ça lors du petit séjour à Londres ? Pourquoi devait-elle toujours être surveillée ? C’était injuste, agaçant, frustrant. Mais cela ne l’avait pas empêché de passer du très bon temps en compagnie de celui qui était devenu pour Demyan, l’ennemi public numéro un.
Assise sur le baldaquin aux couleurs vertes et argents et éclairé grâce à sa baguette, elle avait sur les genoux un livre et un parchemin, une plume dans la main et un petit pot d’encre sur sa table de chevet. Puis sur sa droite, par terre près de son lit, un beau tas de cendres avec encore quelques bouts de papier pas complètement consumés. Les restes des différentes lettres déjà écrite par Sasha, elle tentait de s’expliquer avec lui, de parler, de se faire pardonner en faisant des promesses qu’elle ne tiendrait pas.. Et ce n’était jamais très cohérent, pas assez respectueux, ou trop hypocrites, bref, ça n’allait jamais. Elle se battait donc avec des parchemins depuis près de deux heures, la nuit allait être courte, et la journée du lendemain plus longue car elle voulait réviser le dernier cours de magie noire – cours accessible uniquement aux élèves venu de Durmstrang bien sur – afin d’emporter encore une fois une excellente note. Mais en fait, là n’était pas le sujet, la magie noire n’allait en rien l’aider à renouer avec son frère, à tenter d’améliorer les choses. Demyan n’avait pas accepté de voir sa petite sœur si proche d’un sang mêlé et d’une famille de moldue, de plus, le jeune homme concerné avait osé l’affronter, lui tenir tête et le provoquer, pour réussir à se sauver vivant. L’égo de l’ainé des Vladmirova avait pris une claque assez violente, sa fierté en était sorti ébranlée, et cela ne resterait pas impuni. Puis il s’était déjà un peu vengé sur sa petite sœur, lui laissant une vilaine cicatrice dans le cou, une douloureuse marque de magie noire sur la peau afin qu’elle n’oublie pas son erreur. A cette pensée, elle sentit la plaie lui faire mal et cela lui arracha une grimace, silencieuse au milieu de ses coussins, elle passa une main sur son épaule et dans sa nuque, se mordant la lèvre pour ne pas laisser un murmure de douleur franchir ses lèvres, fierté oblige même lorsque tout le monde dort autour d’elle, elle tiendrait le coup, point final.
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C’était prévisible, la matinée fût difficile et les cernes sous ses yeux n’étaient pas vraiment discrètes, elles l’a suivaient depuis son retour de Londres et Sasha ne cherchait finalement pas à s’en séparer. Puis de toute façon, qui l’aurait remarqué ? Ce drôle d’air sur son visage, cette absence, cette tristesse et cet éclat, toutes ces contradictions sous un masque ébranlé, moins crédible depuis une semaine. Pourtant personne ne le lui fit remarquer ce qui l’amusa et l’a conforta, elle se fichait bien qu’on s’intéresse à son état d’esprit et celui qui aurait osé le faire, pour peu qu’elle soit mal lunée, aurait passé un mauvais moment, très mauvais même. En début d’après midi, lorsqu’un damoiseau de sa maison tenta une approche, il se frotta à un mur, le pauvre n’avait aucune chance de mettre Sasha dans son lit et grâce à lui, elle retrouva son charmant masque pour le reste de la journée. Durant cette fameuse après midi, elle occupa toutes ses pauses à réviser et à étudier, le matin elle avait fait pareil, puis à l’heure du repas, quand à midi tout le monde s’était précipité dans la grande salle, elle, était partit s’exiler à la bibliothèque ainsi, elle y était seule ou presque, et avait pût travailler sur la magie noire sans aucun problème. Lire, prendre des notes pour essayer plus tard, lire encore.. La serpentarde était faites pour aller chez les bleu et bronzes, ou du moins elle avait sa place dans les deux maisons, pour finalement se retrouver dans celle qui avait la plus mauvaise réputation, ce qui arrangeait son paternel. Si par malheur elle s’était retrouvée chez Gryffondor ou Poufsouffle, elle aurait passé un moment très désagréable avec son père. Et le pire bien sûr, c’était de se retrouver chez les lions, du moins pour les Vladmirova comme pour beaucoup d’autres familles pro sang purs.
Mais là n’était pas le sujet, puisque Sasha était tombée dans la bonne maison, et que là, elle allait être en retard pour le cours de potion, seule matière de la journée qu’elle allait partager avec les blaireaux. En parlant de blaireaux l’un d’entre eux ne donnait plus signe de vie depuis quelques jours, au départ elle n’avait pas fait attention, prisonnière de sa propre bulle, mais elle commençait à sentir l’absence, à s’étonner de ne pas avoir de nouvelles, pas un message, pas un sourire en une semaine, c’était étrange. D’autant plus qu’avec cette fenêtre ouverte, cette bribe de sa faiblesse qu’elle avait laissée visible aux yeux de tous, elle avait bien besoin de se changer les idées. Au fond elle ignorait si elle serait capable de partager une nuit avec lui, leurs ébats torrides lui manquaient un peu, mais là c’était plus sa présence, son sourire et ses conseils dont elle avait besoin – comme s’il était la bonne personne pour parler de problèmes de cœurs. Non les histoires d’amour, ce n’était certainement pas le sujet préféré d’Adonis Leroy, quoi que, après tout il pouvait se vanter d’avoir fait succomber une bonne partie de la gente masculine de Poudlard, mais était-ce synonyme d’amour ça ? Etait-il donc, le plus à même d’aider Sasha ? Alors que lui-même n’assumait rien ?
Un coude appuyé sur sa paillasse en cours de potion, elle pensait à tout sauf au sujet que tout le monde étudiait bien sagement, ou pas. Car en y regardant de plus près, elle n’était pas la seule dans les nuages, à ne pas du tout suivre les dires du professeur, mais bon, elle au moins pouvait se vanter d’avoir d’excellentes notes et d’être très clairement en avance, donc elle était excusable, non ? Même si c’est non, on va dire que oui. La tête dans une main, l’autre gribouillait sur un parchemin, ça ne ressemblait pas à grand-chose au début, puis cela commença à ressembler à de la calligraphie, les lettres étaient grandes, rondes, très belles. Et c’est un prénom que l’on pouvait deviner, quand elle s’en rendit compte elle se redressa d’un coup et renversa son encre dessus, comme si elle avait commis une faute, pour faire disparaître les preuves. C’est à ce moment là qu’un bout de papier arriva devant elle, pivota sur elle-même, elle chercha qui lui avait envoyé avant même de l’avoir regardé de plus près, un visage se dessinait non loin et ça ne pouvait être que lui.
Citation :
Ce soir, vingt-deux heures, dans notre endroit habituel ? Ton Adonis.
C’était bien son français. Un petit sourire éclaira son visage, le premier de la journée, et elle posa son regard gris-vert sur le brun juste un instant, un clin d’œil, c’était sa réponse. Car il était évident qu’elle allait le rejoindre, ça lui changerait les idées, elle en soupira d’aise, comme si un poids venait de quitter ses épaules, la soirée s’annonçait agréable et elle en avait bien besoin. Pourtant quelque chose l’a dérangeait, en temps normal quand elle retrouvait Ado ils finissaient toujours par coucher ensemble, ou presque toujours, et là elle ne savait pas vraiment si c’était une bonne idée. De toute façon elle verrait bien, et puis il avait été distant et elle avait croisé bon nombres de pauvres gourdes en train de pleurer dans les couloirs ces derniers jours, alors peut être voulait-il simplement lui dire qu’il fallait tout arrêter ? Voulait-il tirer un trait sur leur relation ? Du moment que leur amitié n’était pas en danger, ce ne serait pas un problème pour elle. Mais trêve de spéculation, le cours était terminé, il lui restait des heures à tuer avant vingt-deux heures, et c’est tout naturellement qu’elle prit le chemin de la bibliothèque.
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Dans quarante minutes elle devait être avec Adonis, dans une ancienne salle de classe où ils avaient pris l’habitude de se retrouver tous les deux, ils y avaient passés de très bon moment. Pas seulement sous la couette, sur le bureau aussi. Assit pour discuter, naturellement. Quoi qu’il en soit, quand elle releva les yeux pour regarder l’heure elle se rendit compte qu’il fallait qu’elle se bouge, d’autant plus qu’elle n’avait pas mangé. La rouquine avait passé près de quatre heures à la bibliothèque, en finissant par se faire discrète pour ne pas être virée, puis elle s’était un peu entraînée aussi puisqu’elle était seule maintenant. Mais là plus le temps de jouer avec la magie noire, elle rangea les livres empruntés, prit les siens sous le bras et dévala les escaliers. Le temps de se bouger les fesses et d’arriver en bas il ne lui restait que vingt minutes. Facile. Elle prit une bonne douche chaude, se lava les cheveux, se changea et fût dans le couloir du sous-sol pile vingt minutes après. Sasha sentait la framboise et laissa son odeur dans la salle commune qu’elle traversa, ce qui contrastait avec l’ambiance froide et pesante qui y régnait. La sorcière était vêtue d’une pull beige assez long, assez grand, qui descendait sur ses épaules et dévoilaient sa peau blanche, ainsi que d’un jeans délavé et d’une paire de bottines à peine plus foncées que son haut, ses cheveux encore humides étaient noués en une longue tresse sur le côté, recouvrant au passage la cicatrice qu’elle tentait toujours de dissimuler. Sa tenue était exclusivement moldue, elle avait failli embarquer sa cape de sorcier mais finalement, elle l’avait laissé sur sa malle. Plusieurs damoiseaux s’étaient tournés sur son passage car son jeans était moulant, et le pull s’arrêtait à la moitié de ses fesses. Elle était belle, peut être même un peu plus avec ce haut qui dévoilait ses épaules et qui lui conférait un léger décolleté, mais sans outre mesure, fidèle à elle-même. Séduisante, mais pas provocante. Et puis ça faisait un moment qu’elle n’avait pas vu Adonis, donc elle s’était même un peu maquillée, soulignant son regard d’une pointe de noir, juste par principe. Ses bottines au talon bien timide faisait un peu de bruit dans le couloir, mais elle ne s’inquiétait pas, les préfets ne commençaient jamais leurs rondes par là et elle approchait du lieu de rendez-vous, une fois à l’intérieur ils seraient tranquille, personne ne mettait les pieds là-dedans, les rumeurs disaient que l’ancienne salle de cours étaient hantée, comme tout le château en fait mais bon, au moins ça avait le mérite d’assurer leur tranquillité. Sasha s’arrêta un instant devant la porte, s’assura d’être seule, puis entra. La lumière était un peu agressive, elle fit quelques pas et le vit assit là, sur l’un des vieux bureaux, le sourire aux lèvres. Il était toujours aussi beau en tout cas, en une semaine il n’allait de toute façon pas beaucoup changer, ce français était une rencontre hasardeuse, un échange qu’elle ne pensait jamais faire.
Ce sang pur aux ancêtres accro à la baguette était tout comme elle, venu avec une délégation d’élèves de son école, et avait croisé sa route lors du tout premier jour. Alors qu’ils attendaient d’être répartit en écoutant un discours très [strike]long[/long] intéressant, l’un comme l’autre avait témoignés de son mécontentement dans sa langue natale. Ado avait osé se moquer, râler, alors que Sasha faisait de même, et tout naturellement ils partirent dans un fou rires, peut être nerveux à cause de la fatigue du voyage, sûrement sincère car ils étaient rassurés de ne pas être seul à s’ennuyer profondément.. Rapidement ils se sont revu, ont encore rit ensemble pour très vite passé à un niveau supérieur, car il était dragueur, malin, intelligent, parce que tout simplement ils se ressemblaient. En plus de son exotisme français, il était beau garçon et il n’est donc pas étonnant d’apprendre que tous deux ont commencés à coucher ensemble après quelques semaines, et qu’au fil du temps, une véritable amitié s’est nouée. Avec lui le temps s’arrête, non elle n’est pas amoureuse même si elle aurait pût l’être, mais il se passe malgré tout quelque chose, elle se sent bien. Plus de problèmes, plus de douleurs, l’illusion est totale avec lui, elle oublie la réalité, elle ne se pose plus de questions, elle rit, elle vit. Sasha a toujours été populaire mais peu de personnes lui donnent envie de se confier, et lui à ce talent, ce don de la mettre à l’aise, d’avoir une place particulière dans son cœur, car il n’est pas seulement très doué au lit – ou dans tout autre endroit où l’on peut prendre du plaisir – il est aussi particulièrement doué pour écouter. Puis pour parler. Il lui ressemble et pourtant ils sont très différents, leur monde est le même et pourtant c’est avec ce sang pur qu’elle peut le plus facilement, ôter son masque. Pas besoin d’être froide, hautaine et détestable, pas avec lui, vraiment, ce n’était pas la peine. Alors qu’elle s’approchait et qu’il lui offrait l’un de ses charmants sourires, elle se surprit à penser que ce français était certainement l’une de ses plus belles rencontres à Poudlard.
« Bonjour, Mademoiselle. »
La langue française, ça le rendait encore désirable, c’était indéniable. Et cela permit à Sasha de se détendre un peu plus, puis de lui sourire aussi, avec cette douceur et cette chaleur que tout le monde ne pouvait pas se vanter de connaître.
« Bonsoir, Monsieur. »
A son tour, elle avait glissé un mot dans sa langue natale tout en s’approchant, puis elle sortit sa baguette et la pointa sur la lumière qu’elle adoucit, donnant à la pièce un air plus tamisé alors qu’elle arrivait à côté du beau brun pour s’assoir à sa gauche, tout naturellement, elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue et recula à peine, gardant son visage proche du sien.
« Une semaine.. Qu’avez vous à dire pour votre défense ?»
Le ton était faussement menaçant et son sourire contrastait avec ses sourcils froncés, même si au fond, sa question était très sérieuse et ça, Adonis devait le savoir car il l’a connaissait. Le regard de la jolie rousse témoignait de son inquiétude, car elle savait qu’il se passait quelque chose, que ce beau français dissimulait bien des secrets. Tout comme elle en fait, plus que jamais, la petite couleuvre et le joli blaireau se complétaient.
« Qu’est-ce qui se passe Ado.. ? »
Cette fois, aucune pointe d’humour, un tout doux, un air inquiet, celle qui avait des cernes à faire peur et une mine soucieuse s’intéressait très sérieusement aux problèmes du français, et elle ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait rien dit, quitte à le retenir en otage toute la nuit, à la torturer ou même le violer, elle le ferait parler.
Sujet: Re: Un plus Une = Trois. Mer 25 Déc - 19:34
Adonis n’était pas très doué avec les amitiés. Sa nature n’était pas vraiment faite pour ces liens conventionnels où deux personnes s’apprécient, rient ensemble et se serrent dans leurs bras de temps à autres, il n’y arrivait pas, c’était toujours bancal. Déjà, c’était rare que les gens l’apprécient, parce qu’il avait un caractère assez particulier, et parfois difficile à saisir. De plus, pour lui, avec la moitié de la population, aucune amitié conventionnelle n’était possible : en effet, l’amitié fille-garçon, il n’y croyait pas, pas sans sous-entendus et rapports ambigus, en tous cas. Le français était trop porté sur la séduction pour comprendre comment un garçon et une fille pouvaient se tenir l’un près de l’autre sans ressentir la moindre attirance. Pour lui, c’était impossible, quelle que soit la fille, son caractère le guidait vers la séduction avant l’amitié. Pourtant, il avait des amis, et il aimait avoir des amis. Mais pour toutes ses amitiés féminine, ça avait commencé par de la séduction, ou alors ça s’était terminé comme ça. Prenons Adonis et Lily Evans, par exemple : tout avait commencé parce que le français s’était dit qu’avoir la promise du Maraudeur James Potter dans son lit avant lui devait être fort marrant. Certes, il n’y était jamais parvenu, mais ses intentions avaient toujours étaient claires. Lily était une jolie fille au caractère flamboyant, presque autant que ses cheveux, et le fait que le roi des Gryffondors soit fou d’elle rendait les choses beaucoup plus intéressantes. Aujourd’hui, Adonis s’était fait à l’idée : jamais il n’aurait Lily dans son lit ; mais il avait trouvé mieux, grâce à cela : il s’était fait une amie. Peut-être ne serait-ce jamais arrivé s’il ne l’avait pas draguée. Avec Cassandre, il avait tout fait : ils se connaissaient depuis leurs plus tendre enfance, ils étaient sortis ensemble en deuxième et troisième année, ils avaient faits leur première fois ensemble, et ils avaient finis par rompre, pour redevenir les meilleurs amis du monde. Aujourd’hui, il n’y avait plus aucune ambiguïté entre eux, mais elle resterait toujours la Première. En ultime exemple, prenons Sasha Vladmirova, la biélorusse qui vient d’entrer dans la salle abandonnée des sous-sols, dans toute sa splendeur. Adonis l’avait rencontrée au début de l’année, le courant était immédiatement passé. Ils étaient dans la grande salle, le premier jour, celui de l’arrivée des Durmstrang et des Beauxbâtons à Poudlard. Le Merlin des temps modernes, aussi appelé Albus Dumbledore faisait un discours que certains trouvaient inspirant, et d’autres ennuyant. Adonis faisait clairement partie de la deuxième catégorie, et il avait compris que Sasha aussi quand en même temps ils avaient soupiré d’exaspération dans leur langue natale après une phrase idiote qu’avait prononcé le directeur de Poudlard. La rousse – encore une – avait plongé son regard dans celui d’Adonis, assis pas loin d’elle, et il lui avait souri, avec un air un peu arrogant. Une ou deux semaines plus tard, ils couchaient pour la première fois ensemble, et ce n’était pas près de s’arrêter. Après l’acte, ils avaient commencé à parler. De quoi ? De tout et n’importe quoi. Et ça c’était reproduit une fois, deux fois, mille fois. Les deux sangs-purs se ressemblaient, même si Sasha était encore plus « enfoncée » que lui dans ce monde qu’il connaissait par cœur. Et leur amitié s’était développée à partir de là. Et si c’était cela, qu’Adonis appelait une « amitié conventionnelle », pour les gens, pour la plèbe, c’était du cul, des sex-friends, ce n’était pas la norme.
Il avait voulu la retrouver, et elle était venue. De sa démarche de noble, la même que la sienne, elle était rentrée dans la pièce, l’illuminant de son aura flamboyante. Ses cheveux étaient encore mouillés, elle sortait certainement de la douche, comme lui. Elle était habillée en moldue, mais personne ne s’en rendait compte, pour la même raison que personne ne se rendait compte quand Adonis empruntait le style de ses camarades les dénués de magie. Il était un modèle pour les autres, personne ne réalisait qu’il copiait, vu que c’était d’ordinaire lui qu’on imitait. Le pull en cachemire qu’il portait, par exemple, avait était fabriqué par la pire sorte de moldus : des pauvres, qui vivaient certainement dans des montagnes mongoles, vivant de leurs chèvres, envoyant la laine à des grandes maisons de couture parisiennes pour gagner quelques misérables pièces. Et pourtant, tout le monde adorait les pulls en cachemire d’Adonis Leroy, ils étaient bien mieux que ces misérables gilets en laine d’on ne sait quel animal magique qui grattait, cousu par des aiguilles magiques avec beaucoup moins de grâce que les couturiers parisiens et moldus. Bref, elle entra, et levant sa baguette vers le lustre, elle baissa la luminosité de la pièce. C’est vrai que cette flamboyance contrecarrait un peu avec l’ambiance du moment. Elle vint directement s’assoir à sa gauche, sans hésitation. Elle était sûre d’elle, et Adonis adorait cela. Les nanas qui ne savaient que regarder leurs pieds, très peu pour lui. Il aimait les femmes fortes, qui levaient la tête même face à l’adversité. D’ailleurs, la demoiselle ne se priva pas pour lui reprocher directement son absence de quelques jours :
« Une semaine.. Qu’avez vous à dire pour votre défense ? »
Adonis regardait dans le vague, et un sourire en coin, son habituel sourire en coin, naquit sur son visage. C’est vrai que ça ne leur arrivait jamais, Sasha et Adonis se voyaient souvent. Que ce soient dans une chambre, à la bibliothèque ou en cours, ils se démerdaient toujours pour passer quelques heures ensemble. Mais pas cette semaine. Cette semaine, il avait été coincé dans sa bulle, et il ne se décidait que maintenant à l’exploser. Mieux vaut tard que jamais, à ce qu’on dit. Et tant qu’à faire, Adonis préférait ne pas perdre Sasha. Leur lien, au fil des mois, lui était devenu presque indispensable. Maintenant, tout basculait, et pourtant elle lui manquait. Malgré sa mère, malgré Georgia, sa biélorusse lui avait manqué.
« J’aime créer le manque, c’est un bon passe-temps. »
Adonis ne s’était même pas entendu parler. Il avait à peine articulé, les yeux toujours dans le vague. Son excuse, en soit, était vraie. Il aimait cela, ça le faisait toujours se sentir assez puissant quand on revenait le chercher après quelques semaines où il avait été absent en lui disant qu’il avait été manqué, il s’amusait beaucoup en faisant cela. Evidemment, c’était néanmoins un absolu mensonge : il n’avait pas écarté Sasha dans ce but puéril, il ne s’était d’ailleurs même pas rendu compte qu’il l’avait fait. Il avait passé une des semaines les plus étranges de sa vie. Sasha ne semblait pas l’avoir pris au sérieux, ou peut-être ne l’avait-elle-même pas entendu, puisqu’elle fit, plus inquiète :
« Qu’est-ce qui se passe Ado.. ? »
Adonis souffla par le nez, secoua la tête de droite à gauche, se redressa un peu – car il se tenait usuellement très droit, et il s’était petit à petit affaissé sur le bureau, ce qui n’était pas dans ses habitudes – et tourna enfin la tête vers Sasha. Il planta ses yeux dans les siens, son sourire narquois disparaissant de son visage. Qu’allait-il lui dire, hein ? Tout ? La vérité ? Mais qu’était-elle, cette vérité, hein ? Il ne le savait pas lui-même. Peut-être qu’en parler lui éclaircirait les idées, mais il ne savait même pas par où commencer. Peut-être par des excuses ? Oui, voilà, c’est bien non, des excuses ?
« Je suis désolée Sasha, je ne sais pas vraiment ce qu’il m’a pris, en réalité. Je crois que le voyage à Londres m’a bousculé, et si Cassandre était pas venue me secouer hier soir, je serais toujours l’ermite que j’ai été toute la semaine. »
A vrai dire, Adonis avait un peu honte de son comportement. Cette semaine, il n’avait pas été lui-même, se cacher du monde ne lui ressemblait pas. Cassandre lui avait fait remarquer qu’il ne mangeait rien, qu’il fumait énormément, et qu’à part à la bibliothèque, personne ne le voyait jamais. Il savait qu’elle avait raison, elle le connaissait par cœur, pour qu’elle lui dise tout cela c’était bien qu’il y avait un souci. D’ailleurs, Adonis aurait bien fumé une cigarette, là maintenant, mais il avait laissé son paquet dans sa chambre, par inadvertance. Tant mieux, Sasha ne fumait pas, et il ne voulait pas plus la déranger qu’il ne le faisait déjà. La bouche néanmoins sèche, il ajouta :
« Et en rentrant, j’ai reçu une lettre qui m’a … achevé. Mais bref, c'est pas très intéressant ... »
Achevé. Littéralement. Une lettre très courte, de son père, qui lui indiquait combien l’état de sa mère se détériorait de jours en jours. Dans ses lignes, aucune émotion, c’était comme si il lui avait simplement décrit la météo à Paris. En décrivant le court de la bourse, Adonis en était sûr, il aurait exprimé plus de sentiments. Le garçon, lui, avait littéralement fondu en larme. Submergé de culpabilité, il s’était roulé en boule sous ses draps, avait créé une petite bulle insonorisée autour de lui, et il avait pleuré pour la première fois depuis un bon moment. Jusqu’à maintenant, il ne s’était pas rendu compte que c’était … à ce point. Que la personne qu’il aimait le plus au monde allait mourir dans les semaines qui venaient, et que c’était en partie sa faute. Pire encore, qu’il ne pouvait rien y faire. Se battre contre Rabastan Lestrange était une cause perdue d’avance, même s’il était la source première de la maladie de sa mère. De plus, quelque chose disait à Adonis que la vengeance n’était définitivement pas ce qui lui fallait. De toute façon, il n’en voulait pas assez au Serpentard pour faire quoi que ce soit. Il s’en voulait à lui, énormément, terriblement, et il s’en voudrait probablement jusqu’à la fin de sa vie – c’est du moins ce qu’il se disait à ce moment-là.
Adonis ne bougeait pas. A vrai dire, il ne savait pas vraiment quoi faire. Il avait en réalité deux choix : le premier, coucher avec Sasha immédiatement, probablement là, dans cette salle. Ils l’avaient déjà fait, et c’était certainement le meilleur moyen qu’Adonis pouvait trouver pour se changer les idées. Mais après, connaissant comme il connaissait Sasha, ils allaient parler. Elle allait le questionner, parce qu’elle était curieuse, et il finirait par cracher le morceau. Ou alors, deuxième solution, il crachait le morceau dès maintenant, et ils coucheraient ensemble après. Adonis resta les yeux plantés dans ceux de la rousse. Il se dit alors que la meilleure solution était certainement de la laisser choisir, les femmes adoraient cela, n’est-ce pas ? Etre en contrôle. C’est ce qu’il fit alors, attendant patiemment sa réponse, quelle qu’elle soit. Adonis jouait un rôle de lâche qu’il n’était pas, et pourtant c’était devenu comme une habitude depuis le début de l’année. Il laissait les autres décider pour lui. Il laisserait à Georgia le choix de, oui ou non, tenter quelque chose avec lui. Il avait laissé à Rabastan l’opportunité de faire du mal à sa mère sans le regretter. Et il laissait maintenant à Sasha de choisir : blabla, ou coucherie. C’était facile. Beaucoup plus facile que de laisser les autres gérer le bordel qu’était sa vie plutôt que de le ranger lui-même.
Spoiler:
Désolée de l'attente, Merlin, depuis Mars quoi :tombe:Bref, la réponse est là, encore désolée :/
L. Sasha Vladmirova
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Sujet: Re: Un plus Une = Trois. Ven 29 Aoû - 21:09
« J’aime créer le manque, c’est un bon passe-temps. »
Qu'elle prétention ces français. Adonis ne dérogeait pas à la règle, puis il jouait de son personnage aussi, assit là bien droit dans son pull en cachemire. Elle sourit tout naturellement à cette réplique qu'elle aurait pût tout à fait lui sortir. Ils se ressemblaient, c'était sûrement pour cela que le courant était aussi bien passé, et aussi vite. Néanmoins l'expression joyeuse sur les lèvres de la biélorusse au sang bleu ne dura pas longtemps, et elle s'effaça pour laisser place à quelque chose ressemblant à de la tristesse, de l'inquiétude. Même sans avoir le pouvoir de sonder l'esprit du français, vagabond ces derniers jours, elle devinait aisément que son humeur était noir, ses sentiments aussi. Adonis Leroy n'allait pas bien et s'efforçait de le cacher aux yeux du monde, de leur monde, mais là, entre ces murs tapissés de toiles d'araignées plus vieilles que les tableaux inhabités, il pouvait se laisser aller. Ça commença par un soufflement, puis il secoua sa tête, et finir par prendre la parole.
« Je suis désolée Sasha, je ne sais pas vraiment ce qu’il m’a pris, en réalité. Je crois que le voyage à Londres m’a bousculé, et si Cassandre était pas venue me secouer hier soir, je serais toujours l’ermite que j’ai été toute la semaine. »
Silencieusement, Sasha se promit de remercier Cassandre, la française était l'une des rares à avoir de l'influence - même un peu - sur le blaireau plutôt têtu. Et il y avait du progrès, il s'excusait. Elle fit un petit signe de tête au beau brun, pour ne pas le couper ou le brusquer, les mots semblaient lui coûter un peu, comme s'il ouvrait tout doucement son cœur brisé, alors elle ne voulait pas le presser. Un sourire, une main rassurante qu'elle posa sur son avant bras. Il était déjà pardonné. Souffrant, il reprit la parole après quelques longues secondes de silences, que la rouquine n'avait pas osé briser.
« Et en rentrant, j’ai reçu une lettre qui m’a … achevé. Mais bref, c'est pas très intéressant ... »
La demoiselle aux yeux verts fronça les sourcils, qu'elle lettre ? Qu'elles nouvelles ? La question lui brûlait les lèvres, elle se contenta de les mordre.
Un silence pesant s'était installé, le sorcier aux ancêtres aussi purs que la biélorusse semblait attendre, attendre qu'elle prenne une décision très certainement ? Qu'elle agisse et comble le calme de la pièce. Pour une fois la meneuse hésitait, devait-elle parler ou agir ? Lui changer les idées ou lui vider l'esprit ? Les deux solutions étaient tentantes, l'une incluait ses capacités à comprendre et à écouter, l'autre ses sous vêtements en dentelles françaises ébènes et son déhanché. Lentement, mais dans un geste clairement décidé, la rouquine se pencha et captura les lèvres du brun qui était dans son top trois des meilleurs coups, elle avait glissé une main sur sa cuisse et l'autre dans son cou, pour l'obliger à garder son visage vers le sien. Le baiser était doux, d'une tendresse qu'elle n'accordait pas à tout le monde, et quand elle le laissa à nouveau respirer, elle garda ses lèvres à juste quelques centimètres des siennes.
« Si tu as besoin d'en parler je suis là Ado.. Et si tu préfères t'évader, je peux t'y aider également.»
Petite pause, le temps de mordiller la peau de son cou et de jouer de sa langue habile contre sa peau.
« Mais je ne te sens pas capable de prendre une décision pour l'instant, alors.. »
Deuxième petit moment de suspens, entre un baiser volé et une marque violacée près de la jugulaire, elle conclut.
« Je choisi pour toi ; les deux. »
Joignant le geste à la parole - signifiant qu'elle avait aussi choisi l'ordre - la rouquine se mît debout et d'un coup de baguette baissa un peu plus les lumières, sans rien dire, elle vint coller son corps contre celui du sorcier, se glissant entre ses cuisses et capturant ses lèvres pour un baiser plus fougueux que les premiers. Sasha mordit et suça la lèvre inférieur du damoiseau sans ménagement, ses mains expertes remontèrent le long de ses cuisses et s'agrippèrent fermement à son pantalon, après s'être attardé discrètement contre son entrejambe. Il parlerait plus détendu après un moment passé dans les bras de la russe, ou contre elle, dessus, dessous, devant, derrière.. En elle. Sasha le poussa sur le large bureau poussiéreux, ainsi il se retrouva allongée et elle put aisément lui grimper dessus, à quatre patte sur le corps du français, elle entreprit de lui retirer son pull et tout ce qui pouvait se trouver en dessous tout en gardant sa bouche prisonnière de la sienne. Rapidement donc, il se retrouva torse nu, pour le plus grand plaisir de la petite rousse qui ne pouvait se plaindre du corps de son amant déprimé. Ou ami blessé, ça fonctionnait aussi. Ce beau brun au charme ravageur à Poudlard - et ailleurs - n'était pas simplement le plan cul le plus régulier et le plus agréable de la biélorusse, il était devenu au fil des mois un ami, un repère, et elle savait qu'à la fin de cette année, quand chacun retrouverait son pays et sa petite vie, il serait toujours là.