« Livre-ça chez Barjow et Beurk. R’garde-pas ce qu’il y a à l’intérieur, contente toi de l’apporter, ok ? Après tu r’viens, rendez-vous à une heure ici, ok ? Pas de plan foireux, sinon tu peux aller te faire enculer pour ton argent. T’as compris ? »
Pré-Au-Lard était un village qui, d’apparence, était très tranquille. Il y a avait la Grande Rue, où le trottoir se mêlait à la chaussée tellement il avait été foulé, où les boutiques étaient toutes plus farfelues les unes que les autres pour des yeux de moldu, mais absolument merveilleuses pour les jeunes yeux brillants des élèves du Château de Poudlard, qui venaient visiter le village le plus souvent possible. Il y avait aussi les Trois Balais, meilleur lieu de rendez-vous pour les gentils, les méchants, et les amoureux. Dans les rues adjacentes s'alignaient des jolies petites maisons, qui appartenaient soit aux possesseurs des différentes boutiques de la Grande Rue, soit à des Londoniens qui venaient chaque Week-end profiter de l'air pur de la campagne. Non vraiment, Pré-Au-Lard semblait être un des villages les plus calmes au monde, où il ne se passe jamais rien, surtout à cette période de l'année : on était à la mi-mars, la Neige commençait à fondre pour laisser le printemps pointer le bout de son nez, c'était vraiment... Magique.
Pourtant, la ruelle du village dans laquelle Zéphyr se trouvait n'était pas vraiment tranquille (ou peut-être un peu trop), encore moins accueillante, et surtout pas ‘jolie-mignonne-ettoutleblabla’. Le sol ruisselait d'eau de pluie salie par toute sorte de choses, et la mixture semblait avoir stagné là pendant plus d'une semaine. Les murs suintaient et lâchaient une odeur nauséabonde. Dans un coin de l'impasse s'empilaient des poubelles, attaquées avec ferveur par des chiens errants. Un tel lieu existait-il vraiment, à Pré-au-lard ? La preuve que oui. Cette ruelle, ou peut-être impasse, à vrai dire Zéphyr n’avait jamais tenté de s’aventurer très profondément dedans, était en périphérie du village, et si on prenait la rue qui lui était perpendiculaire jusqu’au bout, on atterrissait sur … Sur rien du tout, en réalité, sur des champs, de l’herbe, des montagnes, des ruisseaux, mais pas sur la ville. C’était le bout du village.
Il était tard, maintenant, mais Zéphyr commençait tout juste à travailler. On lui avait envoyé un hibou dans la matinée, l’ordonnant de retrouver quelqu’un là où il était à présent, à minuit précises. L’Ancien Gryffondor s’y était rendu, ravi, ou presque, à l’idée de pouvoir à nouveau remplir ses poches de quelques Gallions. Evidemment, il ne fut pas exactement enchanté en voyant se dessiner dans l’impasse l’ombre d’un homme apparemment très grand, très baraqué, et encore moins quand il vit son visage. Son nez était écrasé, comme s’il s’était fait écraser par une centaine de joueurs de rugby, une longue cicatrice s’étalait de l’arrête de son nez jusqu’au milieu de sa joue, imposante, encore rosâtre. Zéphyr se dit qu’il ne devait pas être très doué en magie pour ne pas avoir fait réparer tout ça. Un nez cassé, c’était arrivé quelques fois au jeune anglo-pakistanais, et le ridicule petit infirmier solitaire de Poudlard avait réussi à le lui réparer en quelques heures. A moins que ce ne fut pas un coup qui lui aie infligé cela, ni même de la magie simple. Peut-être est-ce que c’était de la magie noire … Pour éviter de déglutir, tressaillir, ou tout ce qui pouvait le faire apparaître … faible, Zéphyr chassa de son esprit ces pensées, et serra plus fort sa baguette au creux de sa paume.
La discussion que les deux hommes ont eue, vous l’avez là-haut. Bon, ce n’était pas vraiment une discussion, c’était d’abord plus un ordre donné par un grand mec, et ça s’en était suivit par le même grand mec qui fourrait dans les mains de Zéphyr un paquet en papier kraft. M’enfin, puisque les choses doivent être dites, Zéphyr n’était pas très satisfait de ce que venait de lui sortir le grand gars. Barjow et Beurk, très bien, ne pas regarder, aucun problème, l’argent après ? Oups, c’était donc là le détail qui coinçait. Mais il ne fallait pas le laisser paraître, pas encore. Il rangea alors le paquet dans la poche intérieur de sa veste, qu’il avait trafiqué d’un sortilège qui lui permettait d’être assez grande pour retenir une bonne centaine d’objet. Puis, la main toujours serrée autour de sa baguette, il fit, un air sérieux au visage, la voix dure :
« C’est pas comme ça que je fonctionne. Je veux une avance, au moins la moitié. – le gars sembla vouloir parler, mais Zéphyr se contenta d’hausser la voix, et il continua : Parce qu’actuellement, c’est moi qui aie le paquet, c’est moi qui peut transplaner jusqu’à la brigade magique et – avant que le gros gars aie le temps de lui sauter dessus (il préférait apparemment les coups de poings aux coups de baguette), Zéphyr se déplaça vivement, les mains en l’air, la baguette en évidence. Il les baissa doucement, les yeux fixé sur ceux du grand ars, et continua : Oh, je t’en prie, ne soit pas si prévisible … Juste, donne-moi la moitié, je livre le paquet sans faire d’histoire, tu continues ton biz’ avec Barjow, et on n’en parle plus ! »
Apparemment, les messagers étaient tous plus cons les uns que les autres. Ce fut presque sans rechigner que le gros que Zéphyr avait devant lui sorti 4 bourses de ses propres poches. Zéphyr entendit le tintement des pièces les unes contre les autres. Hm. Il aller se faire un peu d’argent ce soir-là, apparemment. Le Gros donna deux bourses à Zéphyr, un air qui se voulait dur au visage, mais faible par rapport à l’air victorieux qui planait sur celui de l’ancien Gryffondor.
Une dizaine de secondes plus tard, Zéphyr était au Chaudron Baveur. Il était à peine minuit passée. Il se dirigea vers le bar, et commanda un Whisky Pur Feu. Il s’assit entre deux sorciers aux longues capes, l’un avait carrément un chapeau pointu et l’autre une barbe presque aussi longue que celle d’Albus Dumbledore. Zéphyr, du haut de ses dix-neuf ans, faisait pâle figure au beau milieu de tous ces sorciers matures, habillés comme des magiciens, qui se connaissaient tous et qui s’étaient fait une place sûre au sein de leur communauté. Et pourtant, c’était avec un clin d’œil que le barman prénommé Lawrence avait tendu à Zéphyr sa boisson, laquelle il avait été accompagnée d’un bol de soupe. Lawrence connaissait le jeune garçon, et savait qu’il n’avait pas toujours de quoi manger à sa faim. La soupe était offerte par la maison, et notre jeune garçon se garda bien sûr de tenir le barman au courant qu’il venait de ramasser pas mal d’argent. Il n’avait pas besoin de savoir, mais les sœurs et la mère de Zéphyr, elles, avaient besoin de ces quelques pièces. C’était l’homme de la famille, après tout. Il fallait qu’il donne tout pour elle, même si pour cela, il devait vivre sur la charité des autres.
A minuit et demi, Zéphyr pénétrait sur le chemin de traverse. La rue était magnifique, une fois la nuit tombée. Quelques boutiques étaient encore illuminées, et quand Zéphyr passait devant elles, il voyait les artisans travaillant sur ce qu’ils vendaient : à la boutique de Robes de Sorciers, on voyait la couturière faire danser ensemble des dizaines de tissus différents, de toutes couleurs et toutes sortes, qui se transformaient petits à petits, à grands renforts de coups de baguette, en différents vêtements. A l’animalerie, un sorcier en pyjama nourrissait différents animaux, choisissant avec précautions quelle graines donner à quel oiseau, en quelle quantité etc. Chez Fleury et Bott, une femme était plongée sur la reliure d’un livre, des lunettes dorées accrochées au bout de son nez, et, munie de ce qui semblait être un cure-dent, grattait les lettres dorée du dos du livre, allez savoir pourquoi, mais elle le faisait avec la plus grande concentration du monde. Zéphyr enviait toutes ces personnes. Elles avaient un but, dans leur vie, un travail dont elles n’avaient pas honte, dont elles pouvaient même se vanter. L’anglo-pakistanais n’aimait pas ce qu’il faisait, et n’en n’était pas fier le moins du monde. Mais il gardait espoir, dans son optimisme Gryffondoriens habituel : un jour il ferait quelque chose qui lui plairait, qui l’aiderait à s’épanouir, il en était sûr. Ce jour n’était juste pas encore arrivé.
Après avoir descendu tout le chemin de Traverse, Zéphyr bifurqua dans la rue qui portait très bien son nom : L’Allée des Embrumes. Cette fois-ci, aucune lumière n’illumina le passage du jeune homme, c’était comme … mort. Il la connaissait déjà presque par cœur, et c’est tout naturellement qu’il laissa ses pas le guider jusqu’à la boutique de Barjow et Beurk. Il poussa la porte, faisant sonner une petite cloche, dont le son produit n’allait pas du tout avec l’ambiance de la boutique d’ailleurs, et il se dirigea lentement vers l’officine derrière laquelle se cachait un ombre, au fond de la boutique. Si ses yeux regardaient absolument tous les objets, ou tentaient de le faire, du moins, ses mains restèrent bien plus tranquillement le long de son corps, la droite près de sa baguette. Il avait plusieurs fois failli perdre un ongle, un doigt, ou même une main toute entière pour avoir touché un des milliers de bibelots qui envahissaient cette boutique, auquel allait ce soir s’en rajouter un de plus …
Après quelques pas, il arriva devant l’office devant laquelle se tenait monsieur Beurk. Sans mot dire, le jeune homme plongea une main dans sa poche intérieure, et en sorti le paquet en papier kraft, qu’il tendit à l’homme, qui lui fit un signe de tête, supposément pour le remercier. Puis, un autre homme sortit de l’ombre, qui se trouva être monsieur Barjow. Il tendit au garçon un autre petit paquet, bien plus petit cette fois, il devait faire la taille d’une boîte dans laquelle on pouvait ranger une bague de fiançailles. Sans parler non plus, Zéphyr pris la boite, la rangea dans sa poche, sortit de la boutique, et transplana pour atterrir en plein milieu de Pré-Au-Lard, un peu nauséeux. Eh bien, voilà qui était une bonne chose de faite. Il était minuit quarante, vingt minutes le séparait donc de l’heure à laquelle il avait rendez-vous avec le gros gars. Bon, il fallait encore qu’il aille récupérer ses affaires là où il les avait laissées, ça serait vite fait.
***
« Vous êtes sûr, madame, que vous n’avez pas une petite place pour moi ? »
Madame Rosemerta fit à nouveau non de la tête. Plus de place, même plus dans les toilettes, pour le jeune Aït-Malek. De toutes façons, elle le savait, il ne paierait pas de sitôt, et elle avait besoin d’argent. Les affaires ne tournaient pas au mieux, en ce moment au Village. Elle laissa Zéphyr sortir de son auberge, un sourire légèrement angoissé aux lèvres, pour retourner dormir un peu.
Zéphyr, quant à lui, un gros sac sur le dos, tel un escargot portant sa maison derrière lui, marcha jusqu’au bout du village, dans l’allée où il avait, une heure plus tôt, retrouvé son gros gars. Fait chier. Il fallait qu’il se trouve un lit, au moins pour cette nuit, il faisait vraiment froid, en plus. Le Grand l’attendait déjà. Zéphyr lui fit part de sa commission effectuée, lui donna la boite, et récupéra le reste de l’argent. Deux petites bourses en plus. Matez le tableau : Zéphyr, les poches remplies de Gallions pour la première fois depuis plus de trois semaines, seulement parce qu’il avait livré un paquet chez Barjow et Beurk, et il était là, au milieu d’une ruelle glaciale de Pré-Au-Lard, un sac militaire sur le dos, sans aucun endroit pour dormir. Magnifique, n’est-ce pas ?
***
Quand Zéphyr était allé à Pré-Au-Lard pour la première fois, avant de remarquer le village, ses toits en ardoises noires et aux cheminées qui semblaient monter vers le ciel, avait vu la célèbre Cabane Hurlante. Paraissait qu’elle n’était là que depuis peu, mais qu’au moins une fois par mois … Elle hurlait. Ce soir-là devait être un de ces soirs. Des bruits vraiment étranges s’échappaient de la petite maison plantée au milieu du champ qui faisait face à Pré-Au-Lard. Zéphyr n’avait pas trouvé d’endroit où dormir, du moins pas encore. Mais il savait comment il allait occuper sa nuit : à jouer le téméraire Gryffondor qui n’a peur de rien, et qui perce des mystères. Merlin, ce que ça lui avait manqué.
L’image de la cabane hurlante, entourée d’une espèce de brume hivernale, s’approchait de plus en plus de Zéphyr. Les bruits se faisaient de plus en plus distincts. C’était un mélange, en réalité. Il y avait des grognements et des … hurlements. Des hurlements de Loups, mais qui étaient étouffés par des … des aboiements. Plus Zéphyr s’approchait de la cabane, plus son cœur s’accélérait, plus il tentait de se convaincre que tout ça n’était sûrement qu’une mauvaise blague, et qu’il n’y avait rien, dans cette cabane. Bientôt, Zéphyr arriva juste devant la petite maison en bois. Toutes les fenêtres étaient bloquées par des planches en bois, et bizarrement, il n’y avait … pas de portes. Zéphyr, le plus silencieusement possible, fit le tour de la Cabane, sans se rendre compte que les bruits s’étaient arrêtés, tellement il était obnubilé par l’œuvre qu’il avait devant lui. Il s’approcha presque sur la pointe des pieds d’une des fenêtres. Les planches étaient clouées par-dessus, dans tous les sens, comme pour qu’on ne voie pas ce qu’il y a à l’intérieur. M’enfin, ça avait dû être fait à la va vite, parce que Zéphyr trouva un petit interstice dans lequel il put glisser un œil. D’abord, il vit un chien. Un gros chien noir aux poils emmêlés dont on pouvait presque voir les puces, aux crocs acérés, et aux babines dégoulinantes de bave. Dégueulasse. Juste à côté de lui, collé à lui, même, il y avait un cerf. UN CERF NOM DE ZEUS, et pas n’importe quel cerf, un cerf majestueux aux immenses bois assez … menaçants. Et sur les bois, justement, était accroché un énorme rat. UN RAT. Quelque chose n’allait pas, mais alors pas DU TOUT, dans cette cabane. Un rat, un cerf et un chien dans la même pièce qui n’était pas en train de s’entretuer. Les yeux écarquillés de Zéphyr parcourent la pièce panoramiquement, et clignèrent pour la première fois depuis une vingtaine de secondes quand ils se posèrent sur une énorme chose brune, monstrueuse, qui se tenait sur ses deux pattes arrières et qui ressemblait à un Loup géant. Soudain, les quatre bêtes semblèrent s’animer, et un hurlement lupin déchira le calme plat de la nuit. Zéphyr, effrayé, trébucha sur une racine en décollant son œil de la fenêtre, attrapa son sac qu’il avait posé contre la cabane, et s’enfuit en courant.
***
Un Loup-Garou. C’était un Loup-Garou. Ça ne pouvait pas être autre chose, Zéphyr s’en était persuadé quand il avait vu la Pleine Lune briller dans le ciel noir de la nuit écossaise. Une bête, énorme, qui ressemblait à un Loup qui se tenait sur ses pattes arrière comme l’aurait fait un homme, une lueur démentielle au fond de l’œil. Mais si cette créature était enfermée dans la cabane, très bien, mais que foutaient là le rat, le cerf et le chien ? POURQUOI ? Le garçon n’avait évidemment pas dormi de la nuit. Après être sorti du champ au pas de course, trop paniqué pour pouvoir transplaner, il s’était réfugié dans le belvédère du bout du village qui offrait une magnifique vue sur la Cabane. Ses yeux étaient restés fixés dessus jusqu’à la montée tardive du petit matin : il voulait être sûr rien ne sorte de cette cabane avant le coucher de la Lune. Ou peut-être justement voulait-il voir quelque chose sortir de là … Ou quelqu’un. Mais rien ne se produisit.
Zéphyr était frigorifié quand il entra dans le bar des trois balais. Il était presque 9 heures, et le jeune homme s’assit sur un tabouret, le nez, les oreilles et les mains aussi rouges que le blason des Gryffondor. Madame Rosemerta, qui ne dormait apparemment jamais, se présenta derrière le comptoir, et écarquilla les yeux quand elle vit le garçon :
« Zéphyr, tu n’as pas dormi dehors, quand même ? »
Sa voix était carrément paniquée, et ses yeux aussi grands ouverts que ceux de Zéphyr quelques heures plus tôt, quand il avait aperçu … La bête.
« Vous me devez un chocolat chaud, Madame, avec une lichette de Whisky Pur Feu dedans … »
Ce fut sans le questionner plus que ça que la directrice du lieu sortit une tasse, du lait chaud, du chocolat, et du whisky. Un coup de baguette plus tard, Zéphyr tenait une tasse fumante entre ses mains, qu’il but lentement, laissant la chaleur de la boisson et de l’alcool envahir son corps. Plus aucune pensée ne semblait troubler son esprit. Le bar était calme, vide, ou presque, seulement occupé par quelque matinaux qui buvaient un café en lisant la Gazette du Sorcier. Une vingtaine de minutes plus tard, le garçon avait fini, et Madame Rosemerta était venue lui nettoyer sa tasse. Elle murmura, un air gêné au visage :
« Tu peux aller prendre une douche, si tu veux … » « Je passerai nettoyer les chambres ce matin si vous voulez, vous devez vous reposer, vous ne dormez jamais ! » « C’est d’accord. N’oublie pas de passer un coup de baguette sous les lits, on y trouve toujours quelque chose ! » « Je sais. Merci Madame Rosemerta. »
Bon. Voilà une bonne chose de faite. Zéphyr avait gagné une douche, contre une petite demi-heure de sa journée, peut-être trois quart d’heure, à lancer des sortilèges. Peut-être pourrait-il même piquer un somme dans la buanderie, en attendant que l’employé officiel s’occupe du lavage. Oui, il allait faire ça. Il fallait qu’il dorme, maintenant.
***
A onze heures, c’était un Zéphyr tout neuf qui sortait des Trois Balais. Il avait laissé son sac dans les cuisines du café, autorisé par la dirigeante du lieu, qui semblait s’en vouloir énormément, malgré les prières ordonnées par Zéphyr de tout oublier. Il portait son écharpe aux couleurs des rouges et or, avec sa veste en cuir dont le col était moutonné. Un des seuls héritages qu’il avait de son père, accessoirement un de ses biens les plus précieux. L’air décidé, il marchait d’un pas vif, les mains enfoncées dans les poches, les yeux rivés sur le sol. Il fallait qu’il évite que trop de personnes le remarquent, il ne voulait pas attirer l’attention sur lui. Les rues du village étaient relativement vides, ce matin, et ce fut sans croiser plus de dix personnes que Zéphyr atteignit le champ qui entourait la tristement fameuse cabane hurlante.
Il était comme obnubilé. Curiosité et témérité des Gryffondor, que voulez-vous, Zéphyr n’avait certainement pas été envoyé dans la maison des Lions pour rien. Il atteignit la cabane rapidement, et se plaça du côté qu’on ne voyait pas, depuis le village, mais où il y avait une fenêtre. Une fenêtre qui, sept secondes plus tard, était libérée des planches de bois qui l’emprisonnaient. Zéphyr avait à présent un vue, à travers des carreaux poussiéreux, sur la pièce. Mais il voulait en savoir plus, voir de plus près. D’un coup de coude, il brisa alors une vitre, et ouvrit la fenêtre en passant sa main et son bras à l’intérieur.
Zéphyr posa ses pieds sur le sol de la cabane, lui aussi poussiéreux, quelques instants plus tard. Un désordre extrême régnait dans la pièce, qui était pourtant munie de très peu de meubles, mais ce n’était pas cela, qui attira l’attention du jeune homme. Ce fut d’abord les traces de pas d’animaux, imprimées dans la poussière, mais aussi celles, humaines, un peu plus loin, qui l’intéressèrent. Quatre animaux différents et au moins un homme s’étaient retrouvés avant lui dans cette cabane. Les murs, aussi, attirèrent son regard : s’ils étaient munis de papier peint, ils étaient aussi tâchés d’énormes marques de sang. Mais ce n’était pas le mieux. Le mieux c’était les quatre livres qui traînaient dans un coin de la pièce, posé sur ce qui avait semblé être, dans une autre vie, un bureau. Et su ces livres, il n’y avait ni sang, ni poussière. Comme hypnotisé par ces objets qui, pour d’autres, auraient paru insignifiants, il s’approcha du bureau, la main serrée autour de sa baguette.
C’étaient quatre livres de cours. Les mêmes. Métamorphose, année 6. Zéphyr déglutit. Il ouvrit le premier, et s’afficha un nom, d’une écriture relâchée, presque nonchalante : James Potter. Sur le second, dans une écriture beaucoup plus noble, était inscrit : Sirius O. Black. Dans le troisième, d’une manière beaucoup plus maladroite était inscrit P. Pettigrow. Ce fut presque sans vraiment regarder ce qu’il y avait écrit dans le dernier manuel que Zéphyr lu, Remus John Lupin, écrit d’une écriture sérieuse et appliquée. Zéphyr les connaissait. Il les connaissait tous, tout les quatre, comment autrement ? Ce n’était pas bon du tout. Cette affaire puait presque autant que la cabane, la cabane qui, apparemment, n’avait pas livré tous ses mystères.
Soudain, il y eut un bruit. Zéphyr inspira, se retourna vivement, la baguette pointée devant lui. Une trappe s’ouvrit à la volée, et il regarda entrer dans la pièce trois jeunes garçons, tous rois de Gryffondors. Trois rois qui cachaient un lourd secret. Mais où était le quatrième ?
Dernière édition par I. Zéphyr Aït-Malek le Dim 20 Jan - 17:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Trois Rois et un Hors-la-Loi. Dim 20 Jan - 14:49
Si certains se plaignent d’avoir une vie routinière, ça n’était pas le cas de James Potter. Le jeune sorcier avait la chance inouïe d’avoir une vie pleine de rebondissements, dont la plupart étaient de son fait, provoqués par sa stupide habitude à faire n’importe quoi. Bien que, tout bien réfléchit, James estimait qu’il ne faisait pas n’importe quoi : il se contentait de vivre sa vie, savourant intensément chaque instant, comme s’il s’agissait du dernier. Et quel meilleur moyen de profiter de sa vie que d’agir comme on le voulait, sans en redouter les conséquences ? Après tout, la peur des retombées ne servait qu’à une chose : vous retenir de profiter de votre vie. Et on a qu’une vie, et qu’une seule – et courte – jeunesse, alors autant en profiter. Toutefois, il est des jours où James regrettait de n’avoir pas une vie plus posée, avec moins de surprises en tout genre. Parce qu’il faut l’avouer, James a beau aimer les surprises, il y en a certaines dont il se passerait volontiers... Certes, elles sont très rares, et tournent toutes, en majorité, autour de ses amis, et d’une quelconque probabilité que les événements tournent mal pour eux, d’une façon ou d’un autre. Certaines sont aussi liées à une charmante préfète, qui n’avait de cesse de repousser les avances du capitaine de Quidditch des Rouges & Or...
La mauvaise surprise qui énervait James depuis son réveil, en ce samedi matin, faisait partie de la première catégorie. Comme souvent, après les lendemains de pleine lune, le 6ème année était visiblement fatigué. Mais contrairement à son habitude, son visage était fermé et ses yeux brillaient d’inquiétude derrière ses inséparables lunettes. Plus étrange, même : au cours du petit-déjeuner, il ne mangea pas grand-chose. (Enfin, pas grand-chose pour lui, James étant en général un bon mangeur, là, il se contenta d’engloutir une part normale de nourriture pour le premier repas de la journée.) Reposant son verre de jus d’orange sur la table, le poursuiveur observa l’entrée de la grande salle d’un air songeur. Ses doigts tapèrent contre la table, au rythme de ses pensées, ne remarquant même pas les regards intrigués que posaient sur lui certains de ses camarades Gryffons. Il faut dire que non seulement, James avait visiblement fini de manger (un maigre petit-déjeuner que je ne prendrai pas la peine d’évoquer ici, il me faudrait dresser le parallèle avec ce qu’il ingurgitait d’habitude...), mais qu’en plus, il était déjà levé. A 8h.Un samedi matin. Vous comprendrez sans doute plus aisément leur trouble si je vous précise qu’en général, en week-end, on ne voyait pas le bout du nez de James (en dehors de son lit, ou, au mieux, hors de sa chambre), avant au moins 10 h... Et encore, il ne sortait alors que parce que le dernier service pour le petit-déjeuner commençait, et qu’il refusait de louper ce repas. N’oublions pas que James est un adolescent en pleine croissance, et que son besoin de manger est... Effrayant... Bien évidemment, il y avait certains samedis matins où il faisait tout de même l’effort de se lever plus tôt que cela, mais c’était toujours les jours de matchs. James avait en effet la capacité folle à passer des heures à dormir et à refuser de quitter le confort de son lit, alors qu’il n’hésitait pas à se lever aux aurores pour être prêt pour les matchs... Mais que voulez-vous, James est ainsi fait, nous ne pourrons plus le changer maintenant... Il peinait à être à l’heure en cours, traînait des pieds lorsqu’il s’agissait d’étudier, et était pourtant toujours ponctuel lorsqu’il était question de Quidditch... Et le fait qu’il soit capitaine de l’équipe n’y était pour rien : James avait toujours adoré ce sport, et s’était montré d’une ponctualité exemplaire dès son intégration dans l’équipe des Rouges et Or !
Le jeune sorcier ne cessa de laisser pianoter vivement ses doigts contre la table qu’en entendant des soupirs agacés, et répétés, en provenance de la jeune fille qui se trouvait à ses côtés. Lui lançant un regard amusé, James se remit alors à fixer la porte d’entrée, reprenant son air sérieux et soucieux, tout en tapant du pied contre le sol. Comprenant qu’elle n’avait décidément pas gagné au change, la 4ème année se leva pour regagner sa salle commune, bien décidée à retrouver une atmosphère moins pesante que celle qui semblait entourée James. Le jeune sorcier à la tignasse rebelle étouffa alors un bâillement. La nuit avait été des plus agitées, comme à chaque pleine lune. A la différence près toutefois que, cette fois-là, quelque chose avait dérapée. Quelque chose s’était passé, il ne savait pas quoi, mais il l’avait sentit. Pas dans le sens olfactif du terme, mais plutôt dans le sens où votre instinct s’adresse à vous, tâchant de vous faire comprendre qu’il vous faut vous montrer vigilant, car quelque chose qui pourrait vous causer des soucis se trame. Et la meilleure manière pour lui d’en avoir le cœur net était de parler avec Sirius, qui était sans conteste, parmi les Maraudeurs, celui qui serait le plus à même de lui dire s’il avait rêvé ou non. Sans oublier que l’aîné des Black était responsable, en parti, du moins, de cette impression que quelque chose de mal s’était passé.
Posant sa tête contre la table pour la recouvrir de ses bras, l’anglais laissa ses pensées s’égarer à la nuit qui venait de passer. Comme à chaque pleine lune, le quatuor s’était arrangé pour quitter le château en douce, avant que la lune n’apparaisse. Peter, Sirius et lui s’étaient alors transformés respectivement en rat, chien et cerf, comme toujours, tandis que Remus se préparait à subir une métamorphose non désirée, et à passer de l’humain au loup... Tout s’était déroulé sans encombre, comme toujours. Bon, il y avait bien eu quelques petites blessures à cause des « prises de becs » qui découlaient de la transformation de Remus en loup, faisant disparaître le préfet au profit de sa forme plus bestiale, et des tentatives de ses amis pour l’apaiser. Tout semblait donc sous contrôle, lorsque, au cœur de la nuit, un frisson avait parcouru James, faisait dresser ses poils sur son corps de cerf. C’était comme si une main glacée parcourait son corps, ou encore comme si des millions d’aiguilles avaient été appuyées simultanément sur sa nuque. Et ce sentiment désagréable avait été accentué lorsque, au même moment, le regard du cervidé avait croisé celui de Sirius. Et même sous sa forme de chien noir, son regard n’avait pas de secret pour James, qui lisait en lui comme dans un livre ouvert (et l’inverse était vrai, à son plus grand désarroi, et fonctionnait également avec Remus et Peter...). Il avait suffit de quelques courtes secondes au cours desquels les regards des deux animaux s’étaient croisés pour que James remarque que son meilleur ami semblait soucieux. Quelque chose s’était passé, il ne faisait aucun doute. James n’était pas quelqu’un qui se fiait éperdument à son instinct, il lui fallait des preuves plus concrètes pour se faire une idée sur un quelconque problème. Et comme si cela n’était pas suffisant pour l’inquiéter, un bruit avait alors attiré l’attention de James. Effectivement, les cerfs ont des sens plutôt développés, dont le plus important est l’ouïe, sans contexte, ce qui explique que cet animal soit devenu l’allégorie de ce sens précis. Là, James avait donc pu constater que ça n’était pas des histoires, de simples légendes... Un bruit avait attiré son attention, parmi ceux faits par ses compagnons. Un bruit très léger, à peine perceptible pour une oreille humaine : celui d’un caillou qui roule sous un pied. L’animagus n’avait toutefois pas pu réfléchir plus longtemps, devant se reconcentrer sur Remus, qui s'était à nouveau agité.
C’est ainsi qu’il avait laissé couler, de toute façon, sous sa forme de cerf, il n’avait aucun moyen de communiquer avec ses amis. Aussi s’était-il contenté d’observer à la dérobée Sirius, pour voir, avec les attitudes de son ami, si la lueur d’inquiétude qu’il avait vu danser dans ses yeux n’était que le fruit de son imagination ou non... Si le bruit qu’il avait crût percevoir n’avait été engendré que par sa crainte, liée à ce sentiment étrange. L’impression déroutante s’était envolée aussi rapidement qu’elle était arrivée. Les heures avaient passées, reléguant ce moment à un lointain souvenir, qui avait plus l’apparence d’un rêve que d’une quelconque réalité. Cependant, ça serait mal connaître James que de croire qu’il avait oublié ce moment, il l’avait juste entassé dans un tiroir, dans l’un des recoins de son esprit. Et le tiroir avait été ouvert avec la disparition de la lune, et le retour au château, et plus précisément, dans leur dortoir, pour les quatre amis. Mais là encore, alors qu’ils évoluaient dans le couloir allant de la cabane au parc de Poudlard, James avait retrouvé son mauvais pressentiment. Les plaisanteries de Sirius sonnaient fausses à ses oreilles, sans nul doute parce que, contrairement à son habitude, son meilleur ami n’avait pas un sourire éclatant au visage alors qu’il disait n’importe quoi. A moins que ça ne soit, une fois de plus, qu’un tour de son imagination... Qu’est-ce que James n’aurait pas donné pour se retrouver seul avec Sirius et lui demander s’il était fou ou non ! Mais il n’en eut jamais l’occasion...
De ce fait, James s’était couché, à l’aube, l’esprit préoccupé. Impossible, dans de telles circonstances, de trouver le sommeil, évidemment ! La soirée, ou plutôt, ces quelques courtes minutes, repassèrent sans arrêt dans son esprit. A chaque fois que Morphée semblait enfin sur le point de lui ouvrir grand ses bras, un bruit résonnait dans sa tête : celui du caillou roulant sur le sol. Et inlassablement, James se crispait. Inlassablement, il avait l’impression d’être sous une douche, la plus glaciale possible. Car sans arrêt, la même crainte lui venait en tête : et s’ils avaient présumés de leur intelligence en croyant que nul ne désirerait découvrir ce qui se tramait dans la mystérieuse cabane de Pré-au-Lard que tout le monde avait finit par nommer la Cabane Hurlante ? Après tout, le bruit qu’il avait entendu ne pouvait signifier qu’une chose : quelqu’un s’était approché... Jusqu’où avait eu le courage de s’avancer cette personne, et qu’avait-elle donc bien pu voir ? Cela, James l’ignorait. Mais, plus les heures avaient passé, et plus la certitude suivante s’était imposée à lui : cette nuit-là, il y avait eu quelqu’un d’autre à proximité. Avec une telle certitude, le sommeil avait définitivement fuit le jeune sorcier, qui avait alors fini par quitter son lit un peu avant 8h. Quitte à ne pas pouvoir dormir, autant essayer de manger... Mais non, en dépit de l’alléchante nourriture qui était étalée devant lui, rien ne lui avait ouvert l’appétit. Pire même, James n’avait eu de cesse de se sermonner mentalement de ne pas utiliser assez ses sens de cervidés lorsqu’il était sous cette forme. Encore une fois, sa maudite arrogance lui faisait croire que rien ne pouvait se passer mal lors des nuits de pleine lune, lui donnant l'illusion alors qu’il était inutile pour lui de s’appuyer sur ses sens... Et si cela s'avérait être une erreur, et que les conséquences pourraient être désastreuses, nul doute que James en culpabiliserait...
Poussant un soupir, l’animagus redressa alors la tête, se rabrouant une fois de plus : son imagination avait pu lui jouer simplement un nouveau tour. Après tout, en dépit de ses apparences décontractés, il pouvait aussi paniquer sans raison, juste sous le coup d’une impression. Dès lors, comme tous les cerveaux, le sien partait en vrille... Oui, ça ne pouvait être que ça ! Non, rectification : ca ne devait être que ça ! Sans même s’en rendre compte, les doigts de James se remirent à marteler vivement la table, alors que son pied continuait à tambouriner contre le sol. Après un rapide coup d’œil à sa montre, qui lui appris qu’il n’était que 8h15, il continua à observer la porte. C’était lui ou Sirius ne se lèverait jamais aujourd’hui ? Le Gryffon avait l’impression de devenir fou... Fort heureusement, peu de temps après, la tignasse brune de son meilleur ami débarqua enfin dans la salle (et pour ceux qui ont des doutes : la chevelure n’était venue seule, il y avait tout le loustique, hein !) Sirius avait alors pris place face à lui, visiblement aussi fatigué que James par la nuit passée. Les yeux de James se froncèrent lorsqu’il se fit la réflexion qu’avoir à présent Sirius en face de lui était bien beau, mais qu’il ne pouvait pas lui parler comme il le souhaitait... Il y avait trop d’oreilles indiscrètes... Sans oublier que, quelques minutes plus tard, Remus et Peter firent également leur apparition dans la salle. James se fit alors charrier par ses trois amis, qui s’étonnèrent de le voir déjà attablé (même si, à les écouter, l’explication était simple : il ne s’agissait là que de l’appel du ventre de James, Sirius prétendant même l’avoir entendu gargouiller alors qu’il tâchait de dormir...) Secouant la tête d’un air agacé, James grommela qu’il n’en était rien. Ses comparses ne tâchèrent pas de comprendre pourquoi leur ami était bougon, mettant cela sur le dos de la nuit précédente. Ce qui arrangeait bien James.
Remus fut rapidement obligé de quitter le petit groupe, ses obligations de préfet nécessitant sa présence ailleurs. Peu de temps après, Sirius se leva à son tour pour quitter la pièce. Inutile de dire que James fut rapidement sur ses talons. Et encore moins de décrire comment il agrippa vivement son bras pour l’entraîner dans une salle de classe, vide, afin de le questionner, à l’abri des oreilles indiscrètes. Repoussant la porte derrière lui, James ne perdit pas une seconde pour mettre sur le tapis le sujet qui l’oppressait depuis de longues heures à présent : avait-il ou non halluciner hier en ayant l’impression que Sirius avait semblé étrange ? Et la réponse fut, malheureusement pour James, une nouvelle preuve qu’il ne connaissait que trop bien son ami, mais aussi qu’il était crétin à ne jamais se fier plus que cela à ses sens de cerf. Ils avaient bel et bien eu un témoin, la nuit dernière... Le visage de James pâlit d’un coup, alors qu’il s’adossa contre le mur de la salle, se demandant ce qu’il leur faudrait alors faire pour éviter que la présence d’un loup-garou, dans la Cabane Hurlante, ne soit alors rendue publique... Ce fut à ce moment précis que Peter entra dans la salle, un grand sourire aux lèvres, visiblement désireux de retrouver ses amis pour leur parler, d’où le fait qu’il les ait recherchés, et retrouvés sans trop de peine... En quelques mots, les deux joueurs de Quidditch mirent leur ami au courant de la situation, ne sachant que trop bien qu’au vu de leurs visages sérieux, Peter ne les lâcherait pas tant qu’ils n’auraient pas parler.
C’est ainsi que le trio, après avoir longuement parlé, décida de se rendre à nouveau dans la cabane hurlante, afin que Sirius puisse essayer de sentir à nouveau l’odeur qu’il avait perçu la veille. Les trois jeunes sorciers avaient en effet l’espoir fou que Sirius puisse reconnaître cette odeur, et, par là, savoir à qui elle appartenait. C’était parié gros, mais c’était le seul espoir qu’ils avaient. Et, au pire, Sirius pourrait toujours « enregistrer » cette odeur dans un coin de sa mémoire, et, sous forme de chien, essayer de la pister, pour retrouver « le/la propriétaire ». Après tout, même si c’était fort improbable, c’était tout ce qui leur restait : espérer que, d’une manière ou d’une autre, ils retrouveraient l’inconnu(e). Pour l’heure, ils ne savaient pas vraiment ce qu’ils feraient une fois en sa présence, après tout, il y avait tellement de probabilités qu’ils ne le soient jamais, qu’ils préféraient se dire qu’ils aviseraient alors. De toute manière, une chose était certaine : ils ne pouvaient pas rester les bras croisés. Il en allait de la sécurité de Remus. Si son secret venait à être découvert, sa vie serait un enfer, et il en était hors de question, foi de Maraudeur !
Les trois comparses durent trouver une excuse pour justifier leur absence à venir à Remus. Et visiblement, les Cieux étaient avec eux : Remus devait épauler d’autres préfets en cette matinée, il avait donc fort à faire. Le trio se rendit par la suite, discrètement, l’un après l’autre, dans une salle de classe vide, dans laquelle Peter se transforma en rat, et dans laquelle Sirius et James se recouvrirent de la cape d’invisibilité du jeune Potter. La carte du maraudeur en main, et Peter sur l’épaule de James, le trio se dirigea alors, avec maintes précautions, hors du château. Leur évolution fut lente, du fait de leur désir de ne heurter personne. Heureusement, la plupart des élèves étaient dans leur salle commune, dans la bibliothèque, ou encore dehors, les couloirs étaient ainsi peu peuplés... Une fois arrivé devant le saule cogneur, Peter descendit de l’épaule de James pour se faufiler sous les bras et appuyer sur le nœud, à la base du tronc de l’arbre, de manière à ce que ses camarades puissent s’engouffrer dans le passage secret qui s’y trouvait dissimulé, sans se faire fracasser par ses branches. Une fois dans le passage secret, James rangea sa cape et la cape dans l’une de ses poches. Se passant une main dans les cheveux, il interrogea à nouveau ses compagnons : il leur fallait tout de même commencer à réfléchir à un moyen de gagner le silence de l’inconnu(e), s’ils venaient à la/la retrouver. Au vu des conséquences, très graves, qui risquaient d’en découler, ils ne pouvaient pas se permettre de prendre la situation à la légère. Même si, en général, c’était ainsi que James prenait la plupart des situations qu’il affrontait...
A croire toutefois que l’ambiance devenait de plus en plus pesante au fur et à mesure que les trois Maraudeurs évoluaient dans le petit couloir, car le silence se fit lentement roi. Tous semblaient préoccupés. Et si James ne peut pas dire ce qu’il en était pour ses amis, il peut toutefois certifier que son cœur se mit à tambouriner de plus en plus vivement, alors que la porte de la cabane apparaissait devant lui. Pourvu que Sirius parvienne à identifier l’odeur. Qu’ils retrouvent la mystérieuse personne qui menaçait leurs petites vies bien réglées. Bien que silencieux, James était déjà en train de réfléchir à la suite des événements. C’est ainsi que lorsque l’un de ses amis (il ne vit même pas lequel, d’ailleurs, étant trop perdu dans ses pensées), ouvrit la trappe, il ne remarqua pas de suite le fait qu’il y avait déjà quelqu’un dans la cabane. En fait, il n’en pris conscience qu’en sentant ses camarades se figer sur place. Ce fut seulement à ce moment qu’il redressa la tête, qu’il avait gardé baissé tout le temps qu’avait duré ses réflexions, et qu’il vit l’intrus.... Et pas n’importe quel intrus : Zéphyr Aït-Malek... En quelques secondes, diverses interrogations se bousculèrent dans l’esprit de James, se heurtant presque bruyamment tant elles se précipitèrent à toute vitesse : Qu’est-ce que l’ancien Gryffondor faisait ici ? Pourquoi en effet avait-il pris la peine de pénétrer dans cette cabane que tout le monde fuyait pourtant ? Comment allaient-ils expliquer leur présence ? Que savait le sorcier ? Se pouvait-il qu’il soit la personne qu’ils recherchaient ????
Croisant les bras, et secouant la tête, James mit un terme à ses pensées. Il était temps d’agir, et non de se mettre le cerveau à l’envers ! Avisant le fait que Zéphyr se trouvait dangereusement trop près du bureau, et des livres qui s’y trouvaient, James décida de jouer franc-jeu, du moins, autant que possible. Evidemment, il se gifla mentalement pour avoir oublié leurs livres dans la cabane. Même si, en général, l’endroit ne risquait pas d’être polluer par des êtres indésirables... Mais là, comme tous étaient ouverts à la première page, Zeph devait avoir vu les noms qui s’y trouvaient... Comme si la situation n’était pas assez compliquée comme cela ! Tâchant de prendre un air dégagé, qui ne dissimulait pas pour autant le sérieux qui habitait en ce moment James, il pris alors la parole, comme s'il s'agissait de parler d'un sujet des plus banals, tel que la météo :
« Zeph... On peut savoir ce que tu fous ici ? »
Certes, la question pouvait aisément leur être retournée. Mais le sorcier avait visiblement remarqué que les amis venaient souvent ici, aussi, leurs présences en ces lieux étaient moins étranges que la sienne... Jetant un coup d’œil à Sirius, sans perdre pour autant son ancien coéquipier du regard, James tâcha de déchiffrer dans les attitudes de celui qu’il considérait comme un frère si l’odeur de la veille était celle de Zéphyr. Même s’il en était à présent sûr, il y avait toujours une légère part d’incertitude dans son esprit. Après tout, l’individu de la nuit dernière pouvait bien déjà avoir commencé à en parler autour de lui, et, poussé par la curiosité, Zeph avait décidé de lever le voile sur le mystère qui entourait la Cabane... Même s’il n’écartait pas l’hypothèse que Zéphyr et l’étranger ne soit qu’une seule et même personne... Pour l’heure, James ne savait quelle possibilité était préférable pour eux, en fait... La suite des événements le lui dira bien assez rapidement....
Sirius O. Black
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Sujet: Re: Trois Rois et un Hors-la-Loi. Dim 3 Fév - 15:54
Ses muscles se raidirent. Il y avait dans l’air un tout nouveau parfum qui ne venait de mêler à celui trois autres personnes présentent avec lui à cet instant à l’intérieur de la bâtisse. Une odeur qui n’avait rien d’animale. Ils n’étaient donc plus les seuls à être maitres des lieux. Perché sur ses quatre pattes, le gros chien noir guettait les réactions d’un grand loup. Son manque de concentration lui avait déjà par le passé coûté quelques bleus, et un poignet foulé. Comme quoi, les nuits de pleine Lune passée en compagnie d’un loup-garou n’était pas de tout repos. Le chien tourna la tête vers ses compagnons à quatre pattes, le cerf sur sa gauche le fixait. Connaitre quelqu’un par cœur, implique le fait de savoir déchiffrer ses moindres réactions. Même en tant que cerf et chien, la lecture de l’autre était facile. La lueur d’inquiétude qui avait dû transparaitre à travers les yeux du canin n’avait pas échappé au Roi de la forêt. Ce grand animal ignorait ce qui se passait, mais lui aussi savait que quelque chose ne tournait pas rond. Si la situation avait été différente Sirius aurait été voir ça de plus près. Sous sa forme animale ou non. Cependant, à cette heure de la nuit, il ne pouvait se permettre de se laisser distraire par un élément extérieur. A grand regret donc, il avait laissé filer l’être humain qui avait surpris cette réunion nocturne. Le chien garda dans un coin de son esprit ce qu’il avait senti, se promettant de revenir mener l’enquête dans les jours qui suivraient avant que les traces olfactives ne disparaissent. La fin de cette entrevue s’était soldé par quelques bleus pour chacun des trois animaux qui avaient tenté de calmer le loup. La routine en somme. Quand la Lune disparue, de quatre animaux ne resta que quatre jeunes gens. James Potter, Peter Pettigrow, Sirius Black et Remus Lupin se tenaient à leur place.
Cette scène s’était déroulée quelques heures plus tôt, au cours de la nuit et Sirius ne parvenait pas à l’oublier. Impossible. Cela remettait trop de choses en question. Qui était présent cette nuit ? Qui avait osé briser cette bulle qui existait autour des Maraudeurs ? Ce sorcier, ou cette sorcière, était-il au courant du secret de Remus ? Qu’allait-il découler de cette nuit ? Quels problèmes allaient se présenter à eux ? Il se tourna et se retourna dans ses draps. Pénible situation. Ses camarades de dortoir dormaient paisiblement, enfin il se plaisait à le croire. Néanmoins, Sirius se devrait dès le lendemain de mettre au courant James, voire Peter. Remus serait le dernier à informer, certes il était le premier concerner mais un Remus en proie à la panique n’était jamais une bonne chose. Ils le préviendraient en temps voulu. Lorsqu’il prit cette décision, sa montre indiquait 4h du matin … Il grogna. Deuxième fois qu’il se réveillait. A ce train là, sa nuit allait se résumer à deux heures de sommeil. Trois heures et environ quarante minutes plus tard, James quittait le dortoir. Il simula un sommeil profond. Débattre dans le dortoir là, alors que lui-même n’avait pas les idées encore bien organisées ne le tentait pas. Il attendit donc dix bonnes minutes avant de quitter à son tour le dortoir. Il prit le temps de pendre une douche, de saluer un camarade et d’offrir quelques compliments à une certaine fille qu’il commençait à trouver intéressante, avant de rejoindre James dans la Grande Salle à leur table. A la tête que tirait son ami, il comprit que l’interrogatoire était imminent. Or il n'était pas envisageable de parler de ce qui s’était passé pendant la présence de la Pleine Lune au milieu d’une pièce, bien que partiellement remplie d’élèves. Peter et Remus arrivés, ils taquinèrent gentiment James et son réveil matinal. Les plaisanteries ne mirent pas le prince de la forêt de bonne humeur. Mauvaise nuit ? Pleine Lune au cours de laquelle Sirius avait valsé contre le cerf plus ou moins violement ? Dispute avec Evans ? On mit sa réaction sur la réaction de ces facteurs.
Une fois Remus parti, et un bon petit déjeuner avalé, Sirius quitta la Grande Salle sans dire grand-chose aux deux autres Gryffons qui étaient loin d'être tombés de la dernière pluie. Ce n'était pas qu'un mauvais pressentiment, il y avait réellement eu quelque chose hier soir. Il réfléchissait, il lui était impossible de penser à autre chose qu'à ce qu'il avait senti au cours de la nuit. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Quelqu’un lui agrippa vivement le bras avant de le trainer de force dans une salle vide. James Potter et la délicatesse dans une situation de crise … La séance d’interrogatoire allait commencer. « Tu sais qu'on a aussi un dortoir, pour causer tranquillement j'espère ?» James ne s'en formalisa pas, il y avait plus urgent à traiter que le lieu où se ferait leur conversation. Il prit appui contre une table. « Bon on a bel et bien un problème Corn’ et pas qu’un petit. On était pas tous seul hier soir, j’ai senti une autre présence.» L’annonce de la mort d’un être cher n’aurait pas été plus efficace ! Le capitaine de l’équipe des Rouge & Or en perdit ses couleurs. Le débat venait d’être lancé sur l'attitude à avoir quand Peter poussa la porte de la salle de classe. Sirius lui répéta plus dans le détail les faits. « Désolé de ne pas vous l’avoir dit hier, mais inquiéter Remus tout de suite n’est pas ce que je veux. On le mettra au courant ce soir, dans l’après-midi si on a plus de chance. Mais pas avant, d'accord ?» Protéger ses amis passait également par la dissimulation de certain fait, de l’avis de Sirius. Ce détail de la philosophie Siriussienne était en opposition avec un autre : l’honnêteté totale, mais il jugeait prioritaire de le garder le silence. Lui qui avait exigé une totale confiance de ses amis envers lui et l’absence de mensonges dans leur amitié se sentait traitre.
« Hier soir, quelqu’un, oui c’était un sorcier ou une sorcière, nous a vu. Au moins sous notre autre apparence, mais ça implique également le fait que cette personne sait qu’il y a un loup-garou dans la cabane hurlante. Bon, j’ai pas eu le temps de m’attarder sur son parfum … j’aurai du mais en même temps garder un animal comme Lunard occupé c’est pas de la tarte et il était assez agité la nuit dernière. » Plus pour lui-même que pour les deux autres il ajouta « J’aurai du sortir et lui sauter dessus. On aurait pas eu de problèmes. » Les garçons ne s’attardèrent pas sur ce point. L’important était d’élaborer un plan. La marche à suivre fut immédiatement décidée : Tenir Remus éloigné de ça le temps que tous les trois en sachent plus. Chercher des indices.
La quête d’indices débuterait grâce à ce que Sirius pourrait leur dire. Sous son apparence de chien, son odorat était beaucoup plus développé que lorsqu’il était homme. Les trois Gryffondor espéraient donc que le chien noir serait capable de leur révéler ce qu’ils ignoraient pour le moment. Une fois cela décidé, ils cherchèrent un moyen de convaincre Remus de rester à l’écart. Fort heureusement pour eux, leur préfet était occupé ce, pour un long moment à ce qu’ils comprirent.
Dissimulés sous la cape d’invisibilité de James, Sirius Peter et l’heureux propriétaire de cette étoffe magique se rendirent en toute discrétion jusqu’au saule cogneur. Vraiment, si parfois l’on pouvait croire qu’un rat était inutile au milieu d’animaux imposants la situation présente était la preuve du contraire. Ils avançaient bien trop lentement au goût de l’ainé des Black, mais ils n’avaient pas d’autres choix. S’ils avaient couru cela aurait paru suspect et admettons que dans leur couse ils aient porté la cape d’invisibilité … voir deux paires de pieds lancées dans une course au milieu du château aurait plus attiré l’attention des gens que ne leur aurait rendu service. Arrivés au niveau du saule cogneur, Peter, alors rat, alla appuyer sur le nœud, à la base du tronc de l’arbre. Le passage était ouvert. Sitôt à l’abris dans le tunnel, James les consulta de nouveau. Que faire si par chance ils parvenaient à mettre la main sur l’espion de la veille ? Le payer ? Sirius n’était pas excessivement riche. Peter était dans la même situation. Mais il était exclu que James soit le seul à acheter le silence de la personne qui les avaient surpris.
Le silence retomba bien vite sur eux. Plus pesant que jamais. La traversée du petit couloir ne lui avait jamais paru aussi longue qu’à cette heure. James ouvrait la marche, Peter la fermait. Sirius perdu entre eux, continuait d’explorer toutes les pistes qui pourraient amener une solution à l’affaire. Il espérait de tout cœur que les traces de passages laissé par l’inconnu soient toujours visible ou du moins, repérable à l’odorat. Leur tranquilité était menacée. C’était trop beau, ils auraient du rester vigilent même après trois ans passés à venir ici régulièrement. Au bout du couloir se trouvait la trappe qui menait à la cabane. Pour une raison qui échappa à Sirius et Peter, James s’était arrêté devant sans bouger et ne réagit que lorsque Sirius passa devant lui pour l’ouvrir.
Son cœur rata un battement. Il n’avait pas fait deux pas. Un homme se tenait là, tourné vers eux. Mais qu’est ce que c’était cette mode de rôder autour, et dans le cas présent dans la Cabane hurlante ?! Cet endroit était censé être maudit ! déserté ! les barbelés et les grillages de l’autre côté du sentier qui menait au village de Pré-au-Lard n’étaient pas là que pour la décoration ! Les pancartes aussi auraient du être dissuasives ! Et par les plus colorées des culottes de Merlin, qu’est ce que foutait là Zéphyr Aït-Malek !!! A son âge n’était-on pas sensé bosser ? ou se marier ? ou voyager ? ou trainer dans les rues ? Enfin faire quelque chose d’autre que de rester dans la Cabane Hurlante.Zéphyr avait été étudiant à Poudlard, un Gryffondor lui aussi. Un très bon ami des Maraudeurs. Depuis qu’ils le connaissait, James et Sirius avaient toujours beaucoup admiré Zephyr pour ses prouesses sportives. L’ancien Gryffondor et son meilleur ami, Elijah, furent d’une certaine manière les premiers modèles de James & Sirius à Poudlard. Dans un tout autre contexte, le joueur de Quidditch aurait été ravi de le revoir. Parfois, ils se croisaient à Pré-au-Lard et leurs conversations se passaient toujours très bien. Mais là, tout était différent .. Sirius balaya la pièce du regard, il se pouvait que le sorcier qui les observait ne soit pas venu seul. A priori ce n’était pas le cas. Une chan .. oh non .. il ne les avait pas vu. Les livres de métamorphose .. Oublié la veille alors qu’ils révisaient en attendant la Pleine Lune. Foutue habitude ! Rien ne se passait comme il le voulait en ce moment. Aurait-il involontairement offensé un dieu ? Pas que le Black soit superstitieux mais en temps de crise il fallait apprendre à envisager toutes les possibilités. Dont celle-ci, bien qu’elle fut absurde. Reposant sur le bureau, leur quatre livres étaient ouverts. Grillés. Ils étaient fait comme des rats morts, songea Sirius en se pardonnant le jeu de mot sur Peter.
Le silence fut brisé par James.
« Zeph... On peut savoir ce que tu fous ici ? »
Une question qui brûlait les lèvres des garçons, mais aurait très bien pu leur être posée. Sirius échangea un regard avec James. Interrogation silencieuse. Les mots étaient inutiles. Zephyr était-il celui qui avait surpris la rencontre nocturne et inhabituelle d’un rat, d’un chien, d’un cerf et d’un loup-garou ? Posté sur ses deux jambes, comme n’importe quel humain, Sirius ne pouvait l’affirmer avec certitude. Il aurait fallu qu'il se métamorphose pour en être certain à 100%, or si le jeune homme en face d'eux n'était pas celui qu'ils recherchaient il ne pouvait courir le risque. Néanmoins, le fait que Zephyr se trouve dans la cabane, alors qu’au cour de la nuit il avait senti la présence d’un intrus … il y avait trop de coïncidences.
« Tu t’es perdu ? » ajouta Sirius, sachant pertinemment que la réponse serait : non.
L’ambiance était tendue ou plutôt, lui était tendu. Zephyr tenait entre ses mains au moins une partie de leur secret. Une partie de leur vie, d’une certaine manière. Restait à déterminer s’il en connaissait l’intégralité. Dans quel pétrin s'était-il à nouveau fourré ?!