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Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël

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MessageSujet: Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Icon_minitimeDim 9 Sep - 15:41

HRP : Désolée c'est un peu long comme introduction, mais depuis le temps que je voulais le jouer ^^
J'espère que ça t'ira !


    La résidence qui ouvrit ses portes aux plus importants représentants du monde magique ce matin-là, servait d'ambassade au Ministère de la Magie syrien. Officiellement, il ne s'agissait que de fêter l'anniversaire du Premier Ministre syrien, occasion de rassembler la haute société pour une énième réception devant durer la journée entière, chasses, danses et spectacles assurés. Officieusement... Il s'agissait de négocier la neutralité des Syriens. En effet, le parti venant d'accéder au pouvoir, les Nahlites, n'avait jamais caché ses opinions plus traditionalistes que tolérantes, les membres les plus extrêmes souhaitant la fin de la dissimulation du monde magique. La Syrie n'avait pas le pouvoir de l'imposer au monde, en revanche, elle pouvait très bien aider en sous-main les partisans anglais du mage noir qui gagnait si vite en puissance. Il allait falloir s'assurer qu'elle n'en fasse rien et le tout, sans incident diplomatique : ce n'était pas le moment. Quel meilleur moment pour cela que la présence du fils du Premier ministre, alors qu'on comptait dans les rangs du Ministère anglais, un ancien camarade : Matthew Fever. Ca, c'est ce qu'avait fait valoir bien des familles... Sachant pertinemment que cela ne servirait qu'à temporiser. Ce qui arrangeait tout le monde d'ailleurs. Mais on ne pouvait pas décemment le dire aux journaux.


    Les apparences, Matthew n'était pas le seul à les entretenir. D'ailleurs cette réception ressemblait à une vaste jungle dorée. Presque toute l'élite prédatrice de la haute société sorcière britannique s'y trouvait, quelque soit leur camp. On y trouvait de tout : des serpents, des araignées, des limiers, des fauves, des charognards, des cafards et des plantes venimeuses. Et toutes sortes d'autres espèces dangereuses. Au milieu de quoi évoluaient quelques ignorants – des journalistes, des familles moins influentes et ambitieuses, quelques naïfs... - ou des nouveaux venus aux dents longues et qui apprendraient vite que s'ils voulaient se faire une place dans ce monde-là, il leur faudrait s'endurcir et vite. Monde cannibale : il n'y avait qu'à voir Malefoy serrer la main de Prewett, les deux hommes arborant des sourires mondains parfaits alors que leurs yeux se lançaient les sortilèges les plus violents. C'était curieux comme ils se comportaient tous ici, alors que dehors... D'ailleurs une partie de ceux qui n'étaient pas là, étaient absents justement parce que jouant une autre partie de la guerre larvée qui prenait chaque jour plus d'ampleur... Plus.. Terre-à-terre. Quel que soit les idéaux poursuivis d'ailleurs.
    C'était son monde. Il s'y sentait parfaitement à l'aise, naturellement attentif, naturellement acteur. De son mentor, il avait entre autres retenu qu'on adapte sa stratégie à ses armes naturelles : Karedin jouait de son physique de barbare des steppes pour en imposer sans difficulté comme pour se faire passer pour moins subtil qu'il n'était. Matthew utilisait le sien pour instiller par la séduction ou se faire sous-estimer comme un énième aristo arrogant, et content de lui mais douillet, sans ressort et sans profondeur. Il jouait son rôle sans difficulté ni scrupule, ni regret : un regard lourd de sens ici, un sourire complice-là, une froideur indifférente avec celle-ci, un respect chaleureux pour celui-là. C'était si facile. Et il s'en lavait littéralement les mains : le seul regret possible à avoir, c'était d'avoir fait un éventuel faux-pas. Les dommages collatéraux... Cela faisait des années qu'il ne s'en souciait plus que lors de ses passades méditatives. Si vous vous faisiez avoir, c'est que vous aviez été trop naïf. Vous aviez voulu jouer ? Vous aviez perdu. Tant pis pour vous et dans ce monde-là, personne ne pleurerait sur votre sort, même si vous n'étiez qu'une toute jeune fille avec une bouille à vous faire offrir le bon dieu sans confession.

    La variété des spécimens semblaient particulièrement bien représentée ce jour-là d'ailleurs.

    Dans le genre parricide par exemple ?

    -Madame Croupton, toujours aussi ravissante...
    Toujours aussi fade aussi... Ce n'était pas bien difficile de comprendre pourquoi son mari s'était à ce point entiché d'elle : ce n'était pas cette femme gracile et fragile qui risquait de lui être un frein en quoi que ce soit. D'une certaine manière, être une véritable potiche, une vraie, une toujours là aux bons moments, et jamais aux mauvais, ce devait être un art... Mais c'était un moindre mal chez les Croupton. Le père n'en savait rien, mais Junior le poignardait dans le dos à chaque inspiration. L'étoile montante du Ministère anglais, l'espoir de tous contre la menace qui grondait, contre les mages noirs, avait déjà une faille énorme et incolmatable. Le plus ironique dans l'affaire... C'est qu'il n'en savait rien, présentait son fils à tous comme une sorte de bibelot précieux mais sans réelle volonté. Un peu comme sa femme. Un géant au pied d'argile. Mais naturellement Matthew n'éprouvait pas la moindre pitié à l'égard de Croupton. Cela aurait été stupide de marquer le moindre désaccord avec l'homme fort du moment, aussi quand le père lança :
    -Ah Fever.. Toujours pas décidé à rejoindre la Justice ? C'est bien dommage, pour quelqu'un d'aussi prometteur à votre jeune âge. Ce serait le moment pourtant ! Je vous présente Bartemius Junior mon fils.
    Matthew serra la main de Croupton Jr comme s'ils se rencontraient pour la première fois. A voir la lueur dans les yeux du jeune homme cependant, il semblait bien qu'à lui aussi l'ironie était diablement perceptible. Morgane, elle était un peu trop électrique cette lueur... Mais un coup d'œil à Croupton Sr et il sembla évident que le père était aveugle à ce genre de détails, tout pris par ses propres projets.
    -Junior, tu devrais t'inspirer de ce jeune homme. Faites-moi plaisir tous les deux, j'aimerais que vous profitiez de votre temps libre pour apprendre à vous connaître.
    Matthew acquiesça avec un sourire aimable qui suffit apparemment à satisfaire l'autorité Crouptonienne qui venait de repérer un autre collègue plus intéressant à qui présenter son rejeton. Lequel semblait plus que jamais cacher son manque d'enthousiasme, et plus profondément sa haine, derrière ses longs cheveux paille. Un :
    -Ah et je compte sur vous pour ce soir Fever ! Faites des étincelles !
    Et les Croupton père et fils étaient partis plus loin.
    Il comptait bien en faire des étincelles cette nuit, mais pas de celles que Croupton attendait.

    Et qui discutait aimablement avec Mrs Croupton ? Nulle autre que Melusyn Lestrange. Le genre de cette famille-là ? La meute. Ils n'étaient pas tous présents ce jour-là. Manquait l'hiver incarné pour commencer, Decius. Et Matthew ne connaissait pas beaucoup de gens qui s'en plaindraient réellement mis à part parmi les plus durs de leurs partisans. Cet homme semblait être perpétuellement entouré d'une aura brute et glaciale, nullement ce dont on pouvait rêver pour une réception mondaine. En revanche sa sœur... Orianna était beaucoup trop belle, faisait beaucoup trop jeune pour son âge. Mais les hommes oubliaient rapidement les remarques venimeuses des femmes sur l'usage de magie noire qui expliquerait une telle chance. Quand on parlait de fleurs vénéneuses... Celle-ci semblait en être un beau spécimen, capable d'attirer ses proies avec les parfums les plus sulfureux. A côté de ces deux-là Melusyn paraissait n'avoir pas sa place. D'ailleurs quelques semaines plus tôt, Matthew aurait pensé, comme tout le monde, qu'elle n'était qu'un élément rapporté de la famille, aussi décorative que Mrs Croupton. Sauf qu'il l'avait vue obtenir un passe-droit du plus retors des officiers qu'il connaissait. Il avait alors réalisé qu'il ne connaissait personne capable de dire non à Melusyn. Qui aurait eu un tel mauvais goût ? La naïve, l'aristocrate superficielle, l'adorable coquette. Quoi qui la touche, ça ne pouvait avoir de conséquence : personne ne s'intéressait moins à la politique qu'elle. Ou du moins était-ce ce que beaucoup pensait. En tous cas il était certain que si Mrs Croupton n'avait pas relevé une seule seconde les regards ambiguës qu'il échangea avec la fille du rédacteur en chef de la Gazette, en revanche et malgré son air toujours aussi charmant et inchangé, rien n'avait échappé à Melusyn.
    Azraël s'était Allié avec le plus jeune de la "meute". Une bonne chose que les Alliances, comme tout ce qui pouvait entretenir les anciennes traditions d'ailleurs. Une alliance entre les deux familles ne pouvait être que profitable, également. Mais Matthew se refusait pour le moment le moindre enthousiasme sur le sujet. Une véritable Alliance ne se prenait pas à la légère tant que toutes les preuves n'avaient pas été données. Et même après d'ailleurs. Et les Lestrange restait une drôle de famille, trop imprévisible pour être complètement fiable. La preuve, Rabastan semblait n'avoir pas eu un comportement irréprochable avec son frère. Mais le grinçage de dents resterait mental, le moment était aux sourires.

    Un peu plus loin, on constatait que les traîtres aussi étaient représentés...

    -M. Weasley. Ravi de vous voir. Vous avez la mine fatiguée : vous devriez rejoindre le buffet, ils vous serviront royalement.
    Ton aimable et chaleureux mais ce serait tout. Diplomate, et jouant la carte de la neutralité, il ne pouvait négliger personne, pas même les traîtres-à-leur-sang. Mais il n'était pas non plus question de se laisser voir trop longtemps en si mauvaise compagnie : l'homme était déconsidéré, même par des personnalités de son propre bord comme Croupton. Alors diplomatiquement cela aurait été absolument stupide de le côtoyer. L'amabilité en revanche... Qui sait ? Peut-être qu'à l'avenir il pourrait tenter une ouverture de ce côté. Les opposants au Seigneur des Ténèbres n'étaient pas tous connus, mais qui aurait pu avoir un doute au sujet de Weasley ? Celui-là n'avait d'ailleurs été invité que par un effort, là encore diplomatique, de leur hôte syrien. Qui avait d'ailleurs insisté qu'en échange, il refusait d'avoir à lui adresser la parole.

    Et il y avait également les infanticides en puissance. Les Black. Les uns voulaient la disparition de leur fils aîné, les autres s'inquiétaient du comportement de l'une de leurs filles... Mauvais temps pour cette grande famille.

    -Hmpf... Voilà ce qui arrive quand on est trop arrogant. Quand on ne sait plus tenir ses jeunes...
    Ce commentaire-là c'était du Crabbe tout craché. Lui aussi, beaucoup de gens se seraient aisément passé de sa compagnie, mais contrairement à Decius Lestrange, le doyen des Crabbe semblait se faire un malin plaisir à s'imposer. Et si Matthew offrait une expression polie et neutre, intérieurement il retenait un sourire malicieux tant il appréciait réellement la présence du vieux taureau : celui-ci était un spectacle à lui tout seul. Il semblait faire fuir presque tout ce qui appartenait à la jeune génération, éloigner la gente féminine d'un seul regard, faire transpirer les hommes. Magique... Et comme conscient de l'appréciation du jeune Anglo-Russe, Crabbe Sr semblait avoir pris en amitié Matthew Fever.
    -Oui Orion c'est de toi que je parle !
    Bon pour le tact, on reviendrait. Matthew adressa un regard d'excuse à un Orion Black outré mais qui préféra s'effacer plutôt que d'entamer une esclandre forcément sans discrétion avec Crabbe. Le vieux ricana, satisfait de lui.
    -Regarde-moi ça... Et ça se croit l'élite de notre monde... Ca suffit pas d'avoir un nom ! Encore faut-il le mériter ! En parlant de ça ! J'ai entendu que votre frère, lui, se comportait admirablement. Et d'excellents résultats à Poudlard. C'est un peu vous qui l'avez élevé, jeune homme : mes félicitations alors ! Pfff moi mon fils est un manche ! Oh il sait se tenir et il a rien d'un traître, hein ! Mais faut pas trop lui en demander. Si ça n'avait tenu qu'à moi, ce serait ma fille qu'aurait tout hérité ! Et j'aurais obligé son imbécile de mari à prendre notre nom ! Mais sa mère voulait pas.
    Ce fut le premier, et le seul sourire sincère de Matthew de toute la réception. Oui il avait de quoi être fier de son frère, nettement en avance pour son âge. Peut-être un peu trop... Mais ça n'était pas le moment de s'en inquiéter. Il y avait beaucoup à faire ce jour-là, avant de pouvoir enfin travailler à ses propres affaires.


    ***


    Ils venaient de passer dans un des salons particuliers de la vaste demeure, et l'ambiance s'était calmée si vite qu'ils en eurent tous trois presque un bref vertige. Ils étaient censés parlementer désormais : Timur ibn Fath, le fils du Ministre Syrien, Khalil al-Attar l'ambassadeur en titre et Matthew Fever, missionné pour représenter le Département des Affaires étrangères pour cette officieuse affaire. Mais à quel sujet ? Ils savaient tous trois à quel point ils partageaient les mêmes opinions. Ils le savaient d'autant mieux qu'ils se connaissaient depuis longtemps. Avant d'être envoyé en Angleterre, Timur avait fait une partie de sa scolarité à Durmstrang et puis avait fait ses preuves dans les couloirs de la diplomatie russe au côté d'al-Attar. Ils avaient travaillé ensemble à la promotion des Nahlites en Syrie en partie en gagnant le soutien de Moscou.
    Autant dire que les trois hommes se connaissaient parfaitement. En fait, ils étaient même en assez bonne amitié pour que Matthew n'ait pas hésité à leur demander une couverture pour cette nuit cruciale.


    -Tu ne sais toujours pas de combien de temps tu auras besoin ?, demanda Timur, oubliant le vouvoiement dont il s'était toujours servi en public.
    -Non. Ca dépendra d'eux. Mais mon frère devra être de retour à leur auberge au matin. On aura fini avant.
    -Bien. Je ferai ce que j'ai à faire alors. Khalil ?

    L'ambassadeur acquiesça gravement.

    Pouvait-on rêver meilleure couverture : non seulement même les médias pouvaient attester de sa présence sur place, mais personne n'oserait remettre en doute la parole de Timur pour les heures durant lesquelles ils étaient censés être restés enfermés, à moins de vouloir créer un incident diplomatique avec la Syrie. Naturellement, ils avaient déjà prévu depuis plusieurs jours, le résultat des "dures négociations" qu'ils étaient censés avoir cette nuit-là.
    La poudre de Cheminette n'était pas du vert habituel : Matthew soupçonna quelques modifications opérées par les Syriens, sans doute pour éviter les contrôles éventuels britanniques : après tout diplomatie, espionnage, contre-espionnage, tout cela était intimement liés, surtout par les temps qui courraient. Curieux, il ne posa néanmoins pas la question qui lui venait aux lèvres. Non seulement ce n'était pas le moment, mais il était à peu près sûr qu'en bonne entente ou pas avec Timur, certains secrets ne se révélaient pas.
    Le Sorcier prit donc une poignée de la poudre aux reflets vert-de-gris et les jeta dans la cheminée avant de pénétrer dans les flammes plus grises qu'à l'accoutumée.


    -Londra yuva, prononça-t-il clairement et sans accent.


    ***


    L'endroit méritait bien son nom, dernier étage d'un haut immeuble, il dominait les alentours. Une pièce unique, sobrement meublée, uniquement accessible par un ascenseur ou par la cheminée. En son centre se trouvait les quelques affaires qu'il avait fait passer en avance. Dans les sacs agrandis magiquement, elles ne prenaient guère de place. Le lieu ne se trouvait qu'à quelques rues de l'auberge où les étudiants de Poudlard étaient hébergés, afin qu'Azraël n'ait pas à effectuer un chemin trop long, à l'aller comme au retour. Matthew lui avait envoyé les clefs : celle de l'entrée de l'immeuble, banale et sans importance, et celle magique qu'il fallait utiliser sur la fausse loge de concierge, permettant d’accéder à l'ascenseur desservant le dernier étage.
    Désormais ne restait plus qu'à espérer que Lev et Lestrange ait assuré correctement la couverture de son frère.

    Il inspecta une dernière fois minutieusement les sacs, vérifiant que tout ce qu'il avait prévu s'y trouvait, et s'enfonça dans un vieux fauteuil pour y attendre son frère. Incapable de rester oisif, Matthew enfila d'épais gants en cuir de dragon, avant d'enduire soigneusement de poisons subtils et aux effets divers de très fines aiguilles. Si fines que l'œil aurait peiné à les voir sans le reflet des flammes sur le métal, peinait à les percevoir une fois enduites de venin. C'était un des intérêts à travailler dans le Département des Affaires Etrangères, on y apprenait beaucoup de choses qui auraient été communes dans un pays, mais était absolument inconnues dans un autre. Ces aiguilles-là venaient tout droit d'Indonésie. Il y était d'usage de les dissimuler le long des doigts sous des gants ou des bijoux de mains. Avec un petit peu d'adresse, cela devenait alors un jeu d'enfant d'empoisonner sa cible sans que personne ne s'en rende compte. Il y avait une légende là-bas, qui racontait qu'un homme avait réussi à lui seul à mettre à mort tous les invités d'un mariage princier, rien qu'avec les aiguilles. C'était une longue histoire, d'adresse et de manipulation, mais qu'elle fût juste un conte ou qu'elle eût un fond de vérité, elle avait le mérite de souligner l'extraordinaire létalité de ce qui ne payait pourtant pas de mine. Quant aux poisons à proprement parler, il fallait admettre que certains étaient au moins aussi efficaces que des sortilèges. C'était un domaine qui l'avait toujours passionné.
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Azrael S. Avdeïev-Fever

Azrael S. Avdeïev-Fever

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MessageSujet: Re: Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Icon_minitimeSam 29 Sep - 13:47

Azrael lança un regard impatient vers l'entrée de la ruelle, marquant une pause avant de se remettre à tourner en rond. C'était sans mal que l'on pouvait remarquer la tension qui l'habitait, tendant les muscles de son dos, de ses épaules, bien cachées sous son manteau noir, son pull et sa chemise. Malgré qu'ils soient en Mars, le vent restait mordant, le froid gelant, et l'humidité rendait le tout facilement désagréable. L'hiver régnait toujours, même si sa couverture blanche était absente en ce moment, et on sentait facilement l'influence de la mer dans le vent et les embruns. Le jeune homme, cependant, ne pouvait pas porter moins attention à la météo qu'il le faisait à ce moment, ses pensées bien trop accaparée par ce qui était prévu ce soir-là. Il devait rejoindre son frère dans un appartement un peu plus loin dans le quartier, puis rendre une petite visite à deux de leurs amis de longue date. Bien entendu, les deux Fever ayant tenu à garder tout cela secret, jusque dans les moindres détails, afin que ce soit une véritable surprise pour les deux hommes. Azrael avait même pensé à leur apporter un petit cadeau de son cru, qu'il ne leur offrirai qu'à leur départ et qui ne manquerait pas -il en était sûr- de leur faire plaisir et de leur rappeler quelques souvenirs...

Pour l'heure cependant, c'était sa couverture pour la soirée et la nuit qu'il attendait. Le plan était déjà prévu, plusieurs fois revus pour être sûrs que rien ne raterais le jour-j, que tous les détails étaient pris en compte. Mais à présent, le jour-j était arrivé, l'heure-h accourait et le plan n'attendait plus qu'à être lancé. Oui, ils, parce qu'en plus de Matthew, deux autres personnes étaient au courant de la petite escapade d'Azrael : Lev, son cousin, et Rabastan, son Allié depuis quelques semaines -bien qu'il aurait pu demander aussi à Vladimir ou à Dimitri, par exemple. Il avait tout de même hésité à prévenir le second, avait regretté, un moment, alors qu'il l'avait piégé pour lui tirer des aveux qu'il aurait volontairement -et qu'il allait justement- donner au sujet d'un autre piège, d'une provocation à Lestrange, de Gaël. La copine, même s'ils étaient dans ce qu'on appelait maintenant leur Guerre, et qui était aussi l'ex de l'anglo-russe. Autant dire que le mois de Fevrier 77, qui était mort juste quelques jours plus tôt, avait été plein de rebondissement... et n'avait pas été des plus joyeux non plus ! D'abord les deux pièges consécutifs, alors qu'il était trop obnubilé par sa vengeance approchante, tellement proche qu'il pouvait la sentir tout contre lui, tentatrice et encore inatteignable, puis le vol de sa précieuse chevalière par les auto-proclamées Chèvres. Autant dire que ce dernier événement, qui avait d'ailleurs touché d'autres Serpents de leur cercle d'élite, l'avait mis dans une rage folle, mais sourde, et qu'il s'était jurer de retrouver sa chevalière au plus vite et de faire regretter aux Caprins leur folle hardiesse. Ou plutôt leur action suicidaire. Il reprendrait d'ailleurs ses investigations dès qu'ils seraient rentrés de Londres... ou peut-être même avant, s'il en avait la possibilité.

Le jeune homme lança un regard à Lev sans pouvoir cacher son impatiente nerveuse. Il le laissa glissé jusqu'à la forme adossée contre le mur derrière eux, son expression se faisant clairement méprisante, alors qu'il jaugeait quelques secondes le moldu au sourire béat, aux yeux vides d'expressions, comme embués. Un bel Impero parfaitement exécuté qu'avait fait son cousin, vraiment ! Même s'il n'en attendait pas moins de lui, évidemment. Les deux Serpents avaient en fait quitté leur groupe un peu plus tôt, sans relever l'attention, comme s'ils allaient simplement faire un tour de leur côté, avant de retourner sur leur pas et de s'engouffrer dans une ruelle où ils s'étaient fixé rendez-vous pour la suite du plan. Coup de chance, pour arriver à l'endroit prévu, ils avaient du passé par un enchaînement de quelques rues pas très fréquentées à cette heure, et étaient tombé sur un moldu, seul, isolé. Pas même besoin d'en chercher un, il leur tombait de lui même dans les mains. Ou plutôt, il tomba tout de suite au bout de leur baguette et de l'Impardonnable de Lev. Ils avaient ensuite continué sans encombre le reste de leur trajet jusqu'à la ruelle où ils se trouvaient maintenant, le moldu marchant docilement derrière eux. Déjà avec cette même expression idiote qu'il avait encore, et qui donnait uniquement envie de l'utiliser comme défouloir. Azrael en aurait bien eu besoin d'ailleurs, impatient comme il l'était, et la seule chose qui l'en retenait était le fait qu'ils auraient besoin du moldu pour leur plan... Et qu'il préférait garder toute son énergie pour des cibles plus intéressantes et plus à sa hauteur... Prévues, aussi.

- Qu'est-ce que fout Lestrange?!, grogna le jeune Fever dans sa barbe inexistante, en russe.

L'impatience le rendait clairement irritable, surtout qu'elle ne lui était pas spécialement commune, ayant généralement plutôt l'habitude d'attendre tranquillement le bon moment pour agir. Mais les circonstances étaient différentes, la première partie de sa vengeance tant attendue, rêvée, imaginée sous tout ses angles, était toute proche, tellement qu'il aurait pu la toucher du doigt. Dans quelques minutes, dans quelques heures... Même s'il n'était initialement prévu que de rendre une petite visite à leurs si chers amis -Connor et Booth de leur nom- et de collecter quelques informations sur eux... De leur rappeler leur existence aussi, et de les faire devenir plus paranoïaque encore en l'attente de représailles. Mais l'anglo-russe ne pouvait s'empêcher d'espérer plus... Il voulait du sang, pouvoir assouvir enfin sa soif intarissable de vengeance à l'égard de ceux qui avaient osé faire exploser leur manoir. Ceux qui avaient osé tuer son père et plonger sa mère dans le coma, faisant disparaître une parti d'elle à jamais. Qui avaient osé les priver de leur bonheur, de leur enfance naïve et insouciante, à Matthew et à lui. Ils les avaient marqué à vif se jour-là, comme un fer chauffé à blanc plaqué contre eux, enfoncé dans leurs chairs, dans leur esprit, dans leur cœur. Oh, ça les avait aidé à grandir plus vite, à comprendre que la vie n'est pas rose, pas parfaite, et qu'on est jamais à l’abri de rien, c'était certain, ils ne seraient peut-être pas les mêmes aujourd'hui sinon, mais la marque restait, indélébile. Ils n'en étaient pas sorti indemnes, même si l'explosion ne les avait pas touché physiquement.

Heureusement pour les nerfs d'Azrael, et peut-être aussi ceux de Lev, Rabastan fit son arrivée à peine quelques courtes minutes plus tard. Sa silhouette assombrie par la nuit pénétra dans la ruelle, ensorcelée afin que personne autres qu'eux trois -et peut-être quelques sorciers plus puissant que le sortilège qu'avait lancé l'anglo-russe- ne puisse seulement remarquer le passage. Il aurait été particulièrement fâcheux et rageant qu'ils se retrouvent interrompus par quelqu'un, et encore plus si la personne en question avait été un moldu. Ou plutôt, disons qu'il aurait plus qu'amèrement regretté d'être passé par là à ce moment. Et mieux valait prévenir que guérir, c'était l'une des philosophie du jeune Fever. Même si elle avait parfois tendance à devenir de la paranoïa pure et simple, bien qu'il ne la considérait évidemment pas comme tel.

Rabastan continua à s'approcher d'eux, les rejoignant enfin. Certes, il n'était pas vraiment en retard, peut-être à peine quelques minutes, mais celles-ci semblaient prendre tout leur temps à s'écouler, les secondes s'égrainer particulièrement lentement. Beaucoup trop lentement, selon Azrael. Il attrapa la fiole et la petite flasque que son Allié lui tendit, avant de se diriger vers le moldu et de lui arracher deux cheveux sans aucun ménagement. L'autre resta de marbre, toujours son expression béate et ahurie sur le visage. L'anglo-russe mis un cheveux dans le liquide d'aspect peu ragoutant des deux récipient, rangeant la flasque dans une de ses poches pour quand il rentrerait, et en couverture de secours au cas où lui et son frère se feraient interrompre. Il arracha à son tour un de ses propres cheveux ébènes, sans même faire mine de grimacer, le plongeant dans la dernière flasque, que tenait toujours Lestrange. Ils la donnèrent au moldu qui, aidé de l'Impero, avala sans broncher l'immonde liquide. La transformation devrait tenir pour la nuit, mais il en restait encore un peu, pour le cas où elle perdrait son effet avant le retour de l'anglo-russe. Lentement d'abord, devant les regards scrutateurs des Serpents -ou d'Azrael, tout du moins- l'homme commença sa transformation. Son ossature sembla bouger sous sa peau, lui faisant gagner quelques centimètres, alors que la chair se remodelait par dessus. Ses traits s'affinèrent, se firent plus aristocratiques, gracieux et déterminé. La peau s’éclairci, les cheveux s'assombrirent, poussant un peu, et, pour finir, le brun banal de ses yeux sembla se mélanger, alors que ses iris changeaient de couleur, l'une d'elle prenant une teinte bleu sombre tandis que l'autre se colorait d'une couleur semblable à l'émeraude. Seule l'expression à la fois vide et béate et ahurie restait identique à celle que le moldu avait eu avant sa transformation. Scrupuleusement, et après avoir métamorphoser ses habits bons marchés en des copies des siens, Azrael le détailla, tournant autour comme pour s'assurer que la potion avait bien agis correctement partout, avant de se planter à nouveau devant celui qui était maintenant sa copie presque parfaite. La prestance et la manière d'être restait tout de même bien différentes, comme quoi, il était entièrement vrai que jamais un être tel qu'un moldu n'atteindrait le niveau d'un Sang-pur. Aucun doute à avoir. Lançant un dernier regard dégoulinant de mépris au moldu, presque écœuré même, à l'idée que quelqu'un de leur espèce ai à être utilisé pour prendre sa place -pas le choix, mais il penserait à changer les couvertures de son lit à l'auberge avant d'aller y dormir, en rentrant-, Azrael se tourna vers ses deux acôlytes.

- Bon, ça fera l'affaire. A condition qu'on lui fasse changer d'expression, je ne tiens pas à ce que ça fasse tout foirer ! Sans compter que si ça donnait simplement envie de le démolir quand il était lui, ça me révulse de voir cette expression plus d'imbécile ahuri sur mon visage!

Pas narcissique, non -ou moins que d'autre en tout cas- mais cet air l'insupportait au plus au point. Surtout que c'était son image qu'il entachait avec cet expression... Et on avait beau croire, les apparences étaient la plupart du temps complètement trompeuse, les masques et expressions des outils toujours utiles en ce qui concernait la manipulation. Et puis, les autres -en tout cas ceux dont il était proche, au moins un peu- comprendrait certainement que quelque chose n'était pas normal : Jamais il n'avait cette expression. Jamais! Décidant qu'il était plus le temps d'agir au lieu de traîner afin de pouvoir rejoindre son frère au plus vite, il déboucha sa fiole, et avala d'un trait son contenu, ne pouvant retenir une grimace dégoûtée quand le polynectare se répandit dans sa bouche et dans sa gorge. Tout simplement écœurant. Il du patienter encore un court instant, retenant un haut-le-cœur, avant qu'il ne sente la potion commencer à faire effet. Il ferma les yeux, comme pour ne pas voir ce qu'allait devenir son corps, même si ça ne serait que l'affaire de quelques minutes, sentant un sentiment étrange, désagréable, comme un mal-aise, naître en lui et se renforcer à mesure qu'il changeait d'apparence. Non, vraiment, il n'appréciait pas la métamorphose induite par le polynectare, et encore moins le fait de devoir prendre l'apparence d'une saleté de moldu !

Lorsqu'il rouvrit les yeux, quelques secondes plus tard, ceux-ci avaient perdu leurs couleurs si spéciales. Banale, c'était la caractéristique principale de l'apparence du moldu. Azrael aurait cependant rétorqué qu'il était en plus lourdaud, et totalement dépourvu de grâce. Corps ingrat et détestable. Oui, c'était le mot, détestable. Et le fait de se retrouver momentanément dans cette peau illusoire l'était plus que tout. Lançant un regard d'où perçait clairement sa détermination et son mécontentement à Lev et Rabastan -nul doute qu'ils comprendraient pourquoi- il hocha légèrement là tête, un peu plus calme qu'avant.

- Je compte sur vous ! À plus tard... prononça-t-il d'une voix sombre et sérieuse. Grave, aussi.

Et il tourna les talons, se dirigeant hors de la ruelle sans lancer un regard en arrière. Le temps était enfin arrivé.

Dans l'allée en contre-bas, Azrael se mêla sans mal à la foule, ne se démarquant en rien parmi les autres, mais réussissant tout de même à garder une certaine distance avec les autres passant, peu désireux de se faire bousculer, et surtout d'avoir un contact, même indirect, avec un moldu. Comme s'ils étaient porteurs d'une maladie qu'il ne devait surtout pas attraper, même s'il s'agissait plus du fait qu'il ne veuille aucun contact avec ce qu'il exécrait. Le vent qui soufflait depuis l'arrivée des Sixièmes et Septièmes années de Poudlard à Londres avait repris après une courte accalmie dans la journée, et les étoiles étaient invisibles dans le ciel, cachées à la fois par la couverture de nuages gris qui était installée confortablement depuis leur arrivée -et peut-être depuis plus longtemps encore- et par la pollution lumineuse qui émanait de la capitale anglaise. Tout en continuant son chemin, bien défini dans sa tête, qu'il s'était répété et répété dans son impatience, l'anglo-russe repensa à la journée qui allait toucher à sa fin dans quelques courtes heures. Les promotions des deux années concernées par le voyage étaient montées dans le Poudlard Express aux alentours de 7 heures du matin -autant dire que le réveil n'avait pas été facile et que le-dit objet servant à sonner de façon stridente jusqu'à ce qu'il se lève avait dégusté...- pour subir 8 longues heures de train. D'autant plus interminables que, sachant qu'il retrouverait son frère et ferai sa petite escapade le soir-même, Azrael était plus qu'impatient et ne parvenait à rester en place, à moins d'être plongé dans des pensées tout à fait généreuses et amicales pour ceux à qui Matthew et lui rendraient visite. Comme s'ils ne connaissaient pas la poudre de Cheminette, tout aurait été beaucoup plus simple et plus rapide ! Tsss. Quant à l'auberge, il n'avait pas manqué de la trouver presque minable, même si ses opinions à l'égard des moldus et l'habitude à un certain confort devait également jouer. Un bon point tout de même, était qu'il partageait sa chambre avec Lev, ce qui, en plus d'être particulièrement utile pour l'organisation de sa couverture, était aussi plutôt agréable -surtout en voyant certaines des autres chambres, la plupart des Serpents de leur groupe étaient séparés- puisque les deux cousins s'entendaient très bien. Certes, Aiden, un Gryffon qui avait apparemment subit un radical changement de caractère cette année partageait aussi leur chambre, mais cela aurait pu être pire, largement pire. Quant à l'après-midi, l'anglo-russe n'en avait plus qu'un vague souvenir, peu intéressé par ce qu'ils avaient vu, plongé dans ses pensées, repensant aux détails et à comment se passerait son entrevue avec Booth et Connor -accompagné de son frère bien évidemment- le soir. Distrait par son impatience qui s'était lentement forgée et ne s'était calmée que quelques minutes plus tôt, juste avant qu'il ne quitte la ruelle.

La densité de la foule semblait diminuer de plus en plus, les passants devenant de plus en plus épars à mesure qu'Azrael arrivait à la bordure du quartier, passant par une succession de rues et ruelles. Il croisa encore trois élèves qu'il reconnaissait vaguement, mais ils ne le reconnurent évidemment pas, bernés par son apparence illusoire. Après tout, l'auberge ne se situait pas très loin de là où il se trouvait, mais le point de rendez-vous avec son cousin et son Allié était situé quelques petites minutes plus loin que l'auberge. Le Serpent marcha encore un peu, et bifurqua dans une rue presque déserte, levant légèrement les yeux pour chercher le numéro de l'immeuble où l'attendait Matthew. Il ne tarda pas à le trouver, à peine une dizaine de mètres plus loin. Poussant la porte d'entrée, il s'engouffra dans le hall plongé dans la nuit, ne prenant même pas la peine d'allumer la lumière. L'électricité, avait-il appris en Etude des Moldus -mieux valait savoir ce dont ils étaient capables, c'était toujours utile d'une manière ou d'une autre- servait apparemment dans l'utilisation d'à peu près toute sorte d'appareil moldus... Étrange pour lui qui ne connaissait que la magie, et totalement inutile en comparaison à celle-ci, grandiose et parfaite. Il pénétra dans la loge du concierge dont Matthew lui avait donné la clé magique, parcourant rapidement les pièce pour trouver la haute cheminée qui devait s'y trouver. Il aurait pu prendre ce que les moldus appelaient un ascenseur, mais l'anglo-russe n'avait aucune confiance en leur technologie soit-disant avancée. Prenant une petite besace dans l'une de ses poches, il jeta une partie de son contenu dans l'âtre, après avoir allumé un feu dans celui-ci d'un simple incendio. Les flammes se teintèrent de vert caractéristique alors qu'il marchait droit sur elles et pénétraient dans leur chaleur inoffensive, prononçant clairement les mots qui le feraient arriver au dernier étage.

Sortant des flammes, Azrael découvrit une immense pièce unique, dont une des larges fenêtres laissait voir les lumières du quartier et de la ville en contre-bas, et à perte de vue jusqu'à la ligne floue, invisible, de l'horizon. Son regard tomba d'abord sur un miroir. Au milieu de la pénombre qui régnait dans l'appartement, il pu voir son visage finir de reprendre son apparence normale, peint d'ombres étranges, presque effrayantes, dispensées par la lumière verdâtre, irréelle, des flammes qui s'éteignaient dans l'âtre. Certainement un sort lancé lancé sur la cheminée, permettant de révéler la véritable identité de ceux qui passaient par là. Une bonne chose, il n'aurait plus à subir cette hideuse apparence, au moins pour l'instant. Le plus jeune des Fever aurait trouvé presque dégradant que son frère le voit sous cette apparence, malgré son caractère indispensable... Tournant légèrement la tête sur le côté, ses prunelles à nouveau vaironnes tombèrent sur son frère. Il semblait concentré, s'affairant sur des objets qu'Azrael ne parvenait à discerner depuis sa position, mais remarquant de petites bouteilles, s'apparentant plutôt à des fioles, sur la table près de lui. Connaissant Matthew et notant les épais gants en cuir qu'il portait, l'anglo-russe devina qu'il s'agissait certainement de poisons. Son frère en avait toujours été passionné, et si Azrael les trouvait particulièrement utiles et intéressant lui aussi, il n'en avait jamais su autant que lui à leur sujet. Le plus jeune des deux frères s'appuya contre un mur, près duquel reposait des sacs remplis d'objets dont ils pourraient avoir besoin, attendant que Matthew relève la tête et le remarque, admirant son travail minutieux. Ça n'était après tout pas le moment pour qu'il le déconcentre et qu'il se pique malencontreusement.

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Azrael S. Avdeïev-Fever

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MessageSujet: Re: Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Revenge is a kind of wild justice (F. Bacon) - PV Azraël Icon_minitimeMer 28 Nov - 23:30

/!\ Esprits et estomacs sensibles s'abstenir



Matthew releva la tête, un léger soupire s'échappant de ses lèvres alors qu'il venait de finir d'enduire ses aiguilles de poisons. La plupart d'entre eux étaient inconnus en Angleterre, et même en Russie, venant de contrées lointaines, tout comme les aiguilles. Rares et puissants. Chers aussi, mais les Fever avaient largement de quoi les acheter sans même entacher leur fortune. Celle de leur père, dont ils allaient probablement en partie venger la mort ce même soir, cette même nuit, c'était encore rajoutée une partie de l'immense héritage des Avdeïev, venant de leur mère. Et elle n'avait cessée de grandir depuis. Matthew pencha la tête sur la droite, fit de même sur la gauche, faisant craquer sa nuque pour en faire disparaître les tensions. Un léger mouvement capta son attention, et ses yeux rencontrèrent les prunelles vaironnes si familière et particulière de son frère. Le feu dans la cheminée, en face du mur sur lequel il était appuyé, dessinait d'étranges ombres sur son visage et sur sa peau si claire, accentuant la sombre présence qui semblait émaner de lui à ce moment. L'aîné des deux frères n'avait pas besoin d'être un empathe pour savoir qu'Azrael était totalement pris dans une sorte d'impatience fiévreuse, impétueuse, même s'il n'avait rien fait pour le perturber pendant qu'il s'occupait de ses aiguilles. Pour savoir que la colère devait gronder en lui, et ses envies de vengeance atteindre leur paroxysme. Matthew était dans le même état, même si une pointe d'inquiétude restait présente. L'idée qu'ils se fassent prendre malgré toutes leurs infinies précautions peut-être, ou que son frère ne dérape totalement, perde pied dans ce qui serait certainement le début de leur vengeance.

- Tu est là depuis longtemps?, demanda-t-il en russe.

Il enleva les épais gants en cuir de dragon de ses mains, les posant sur la table à côté des fioles -fermées- de poison et des aiguilles soigneusement préparées et rangées, et se leva pour s'avançant vers son frère. Azrael poussa le mur de son épaule pour se redresser, s'approchant de Matthew. Une accolade fraternelle en guise de salut, de retrouvailles. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, c'était pendant les vacances de Noël, environ deux-trois mois plus tôt, et beaucoup de choses avaient eu le temps de se passer depuis, bonnes comme mauvaises. Le mois de février, qui s'était terminé quelques jours plus tôt, avait été riche en rebondissements inattendus et plutôt désagréables pour le plus jeune des deux anglo-russes. Il était resté assez vague dans les lettres qu'ils avaient échangés les derniers jours, mais sa plume avait trahi sa frustration grandissante et son irritation continuellement exacerbée, ce qui n'était pas une bonne chose. Un Azrael dans cet état avait tendance à finir par déraper dès que la colère revenait, à s'énerver d'autant plus, et à finir furieux, parfois presque enragé, et à simplement avoir besoin d'un bon défouloir... Restait à savoir si cela allait aussi être le cas cette nuit-là....

- Non, cinq, peut-être dix minutes. Tu es prêt ? Il est plus que temps de rendre cette petite visite à nos chers amis -le mot avait été accentué, craché avec une fort virulence- Et il est hors de question qu'on les loupe! D'autant que je leur ai concocté une surprise...

Un sourire de cruelle anticipation courba les lèvres d'Azrael, faisant briller sombrement ses yeux, alors que sa voix prenait une intonation témoignant de la délectation sadique qu'il avait à la pensée de cette fameuse surprise. D'ailleurs, il n'avait en fait sur lui que les éléments de cette surprise -de ses surprises-, les idées soigneusement gardées bien au chaud dans son esprit. Ce serait beaucoup plus amusant et intéressant pour les destinataires que de les voir se créer devant eux... et puis, il y avait aussi la possibilité que les deux frères ne fassent que passer pour se rappeler à leurs bons souvenirs, ou qu'ils ne fassent que récolter que quelques informations sur eux. La dernière option n'enchantait absolument pas Azrael, préférant de loin pouvoir voir leurs expressions teintées par la surprise, de pouvoir au moins disons discuter un peu avec eux entre vieilles connaissances... Entre autre, parce qu'il avait bien d'autres idées particulièrement précises et amusantes qui fourmillait dans son esprit depuis qu'il avait eu la nouvelle de la rentrée au pays de Booth et Connor, d'autres datant de bien plus longtemps. Il avait eu le temps d'en imaginer des choses, en une dizaine d'années!

Quelques minutes plus tard, un CRACK sourd, amplifié par un second exactement au même instant, retentit dans l'appartement maintenant vide. Seul le feu de la cheminée continuait à brûler dans l'âtre de la cheminée, le déplacement d'air du à la disparition des deux corps l'ayant d'abord légèrement soufflé avant qu'il n'enfle subitement. Du feu, il y en aurait ce soir-là... que ce soit dans leurs veines, leur impétueuse ire faisant bouillonner leur sang, ou que ce soit un véritable feu qui éclaterait. Le feu de la bataille, le feu dans leurs yeux, le feu, le feu, partout... Azrael en avait peur, lorsqu'il prenait des dimensions trop importantes, devenait incontrôlable, sauvage, les immense langues de flammes lui rappelant des souvenirs qu'il aurait préféré oublier et qu'il répugnait à oublier en même temps. Le brasier même de sa colère, de son obsession pour sa vengeance, venait de ce même incendie, de cette même explosion... et il était en fait impensable que ces souvenirs disparaissent de sa mémoire. Même s'il l'avait un jour vraiment voulut. Et puis, l'oubli n'était ni la solution, et encore moins la réponse à sa vengeance, à tout ce sombre épisode, à cet attentat.

En réponse aux précédant bruit de transplanage résonnèrent ceux de l'arrivée des deux frères, comme en un écho lointain dont on aurait pas entendu l'origine. Matthew avait renfilé ses épais gants en cuir de dragon noir et placé les aiguilles qu'il avait préparées précédemment le long de ses doigts, de façon à ce qu'il puisse s'en servir facilement mais qu'elles ne le piquent pas. Avec les poisons qu'il avait déposé sur chacune d'elle, cela aurait été plus que fâcheux si elles avaient percé sa peau et laissé les toxines et autres venins entrer dans son organisme... D'autant plus fâcheux qu'ils étaient tous particulièrement puissants. Azrael avait tout de même rangé un bézoar dans l'une de ses poches, soigneusement empaqueté, même s'il avait entière confiance dans les capacité de son aîné à manier les meurtrières aiguilles enduites de poison. Simple précaution, même si elle ne soignait peut-être pas tous les poisons et que l'antidote n'aurait sans nul doute aucun besoin d'être utilisé. Le jeune homme aux yeux vairons plongea les mains dans ses poches, comme pour s'assurer que la pierre s'y trouvait toujours. Les doigts de sa main droite glissèrent le long du bois si familier de sa baguette, avant de passer sur un objet plus petit, métallique. Sa main se referma sur l'objet rectangulaire en métal froid, jouant un instant avec sans faire attention, avant de le sortir de sa poche. Il le pencha sous un certain angle, de manière à ce que la lumière dispensée par la lune se reflète dessus, comme pour le détailler alors qu'il savait précisément ce qu'était l'objet. Il le passa dans son autre main pour pouvoir prendre sa baguette dans sa poche. Le bois tapa le métal avec un bruit si léger qu'il aurait pu être inexistant, et l'objet s'agrandit doucement sous les yeux attentif de son propriétaire. Rangeant sa baguette, il leva à nouveau l'objet ré-agrandit à sa taille normale à la lumière. Une vingtaine de centimètre environ, des arabesques et inscriptions -du russe et des runes- gravée dans le métal sur pratiquement toute la surface à l'exception de la poignée, et était coloré de rouge et de noir, les pigments ayant été magiquement incrustés dans le métal poli bien des années plus tôt, lors de sa création. Poussant habilement du pouce la partie haute, celle-ci coulissa légèrement, révélant une lame argentée visiblement fraîchement aiguisée. Azrael inspecta encore la lame de la dague pour s'assurer que tout était normal. Elle était précieuse après tout, avait été magiquement forgée, héritage des Avdeïevs dont il avait hérité quelques années plus tôt. Une arme autre qu'une baguette pouvait toujours s'avérer utile, en plus de s'assurer d'avoir un moyen de défense autre dans la cas où il serait privé de sa baguette.

Rangeant la lame dans le fourreau de la dague avec un air satisfait qui n'éclipsa néanmoins pas l'air sombre et impatient qui émanait de tout son être, il releva les yeux, et se fut à son tour de croiser le regard de Matthew qui l'observait en silence. Le sac qu'il avait un peu plus tôt avait à présent disparut, certainement miniaturisé et rangé dans une de ses poches, gardant uniquement ce dont il avait besoin à porté de main. Voyant que son frère était fin prêt lui aussi, l'aîné des Fever fit un léger signe de la tête vers l'avant, accompagnant un simple « Allons-y ! ». La maison où logeaient Booth et Connor était encore à une trentaine de minutes de marche, les deux frères ayant décidé de ne pas transplaner trop près pour le cas où les autorités magiques feraient une enquête et rechercherait des traces d'un transplanage ou de quoique ce soit qui aurait pu donner des pistes sur leur identité. Prudence, toujours, dans tout les cas. Même si leur concept de la prudence était quelque peu différent de celui habituellement utilisé. Du genre à plus tenir de la paranoïa que de la prudence, auraient dit certains s'ils l'avaient remarqué. Se mettant en chemin dans la froide nuit encore hivernale, ce fut pour eux l'occasion de parler un peu des activités et des nouvelles de chacun. Matthew lui parla des plans des Mangemorts qu'il avait rejoint au début de l'année, et il lui parla de tout ce qui se passait chez les Serpentards, de leurs vengeance à venir sur les Chèvres, des alliances qui se créaient... Le reste, ils pouvaient en parler librement par lettre, plus ou moins codée ou non, sans craindre qu'elles soient interceptées et qu'on se doute d'un peu trop près de ce qu'ils projetaient.

Enfin, les deux frères arrivèrent en vue de la maison. Tout semblait plongé dans l'épaisse nuit, à peine dérangée par les éclairages alentours, tout était sombre depuis leur point de vue, dans la rue déserte aux maisons largement espacées les unes des autres. Le silence régnait depuis un moment, et seuls leurs murmures le brisait occasionnellement, si faiblement que personne n'aurait pu l'entendre. Doucement, ils s'approchèrent de la demeure de ceux à qui ils allaient rendre visite, un sort de désillusion et un silencio lancés sur eux deux couvrant leurs déplacements de la vue d'éventuels observateurs. Traversant la rue, passant le portail sans aucun mal, ils firent le tour de la maison sans crainte de se faire apercevoir. De l'autre côté, des fenêtres filtrait une lumière jaunâtre dans la nuit, prouvant que malgré tout ce dont les passants auraient pu penser, les habitants étaient bien présents ce soir là. Comme prévu, les deux Fever auraient été fort déçus de ne pouvoir les gratifier de leur présence et de leur visite surprise, dans le cas contraire. Toujours indétectable à la vue et à l'ouïe de tous, ils s'approchèrent d'une fenêtre éclairée, regardant à travers le verre, approchant leur visage presque au point de le toucher, pour essayer d'entrapercevoir les deux hommes ignorants. Personne. Matthew tira légèrement la manche invisible d'Azrael pour qu'ils ne partent pas dans des directions opposées pour lui indiquer de passer à la fenêtre suivant, un peu plus loin sur leur droite. L'ouverture était un peu trop haute cette fois, pour les laisser scruter l'intérieur, mais un simple sort résolu le problème. Booth et Connor étaient bien là, attablé dans la cuisine, penché sur des documents que les deux anglo-russes ne parvenaient à identifier malgré le sort. Ils attendirent plusieurs minutes, observant attentivement ce qui se passait -autant dire pas grand chose- comme pour s'assurer qu'ils étaient bien les seuls occupants de la maison. Personne d'autre, semblait-il.

Essayer d'obtenir de plus amples informations sur eux aurait été futile, ce soir là, en restant hors de la maison. Azrael estimait qu'ils devaient faire comme ils l'entendaient, et profiter de l'occasion en or qui leur était offerte, et de leur couverture durement préparée, parfaite. Autant céder à l'impétueuse impatience qui l'avait habitée toute la journée et depuis que leur excursion était prévue, autant céder aux violentes envies de vengeance, de sang, de mort, qui semblaient incroyablement exacerbées à ce moment. Autant les faire ressentir la douleur qu'ils avaient ressentit avec l'attentat, autant les faire souffrir jusqu'à ce qu'ils les supplient d'arrêter, sans qu'ils ne prêtent pourtant attention à leur suppliques. Céder, mais juste pour cela, pour rien d'autre, et ça serait la seule, et unique fois qu'il ferait cela. Azrael préférait amplement imposer sa volonté et ses décisions, dominer et manipuler. Céder, ça ne faisait pas parti de ses habitudes, encore moins de son caractère. Même ce soir-là, le mot n'était pas juste. Il ne cédait pas, il se laissait aller à des émotions qu'il voulait ressentir et faire subir aux deux traîtres-à-leur-sang, à ces deux monstres suicidaires. Parce qu'ils en étaient, des monstres, pour avoir viser leur manoir, sachant que les deux enfants Fever s'y seraient trouvé, avec leurs parents. En réalité, Matthew et Azrael ne devaient leur survie qu'à la chance et au hasard. Même si cela n'entrait pas vraiment en ligne de compte en quoi que ce soit.

Ce fut cette fois Azrael qui tira légèrement sur la manche de Matthew pour lui faire signe qu'il était temps qu'ils passent à la suite. La soirée promettait d'être chargée et mouvementée, s'ils mettaient leur plan à exécution. Et le plus jeune des frère y comptait bien, une sombre, trop sombre aura semblait marquer sa prestance habituelle, certainement percevable par n'importe qui d'un peu sensible ou observateur. Matthew ne la sentait que trop bien, cette prestance, sans doute parce qu'il connaissait parfaitement -ou presque- son cadet, et il ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'il ne perdrait pas trop pied, ne se perdrait pas dans le violent plaisir de satisfaire sa vengeance. Même si lui était également dans un état à peu près semblable, quoique légèrement plus maîtrisé. Ils avancèrent le long de la paroi de la maison, sans s'inquiéter d'être vu ni entendu, tournèrent quand ils arrivèrent au coin, et se retrouvèrent d'un côté invisible depuis la rue, masqué par les arbres, presque à l'opposé de la façade. Une porte sombre se laissait deviner sur le mur, et sur le perron, une silhouette sombre, presque invisible dans le noir, se tenait debout, visiblement attentive. Un auror, un garde, une sentinelle ? Aucun indice n'aurait pu le leur dire à ce moment, pourtant Azrael doutait fortement qu'il s'agisse d'un auror : Pourquoi le ministère en aurait-il affecté un à leur protection ? Parce qu'ils étaient des témoins, ou que ces imbéciles avaient réussis à s'attirer les foudres d'autres personnes avides de vengeance et qu'ils en craignaient les retombées ? Non, certainement pas. Quoique leur degré d'idiotie impressionnait parfois Azrael, que leur était-il donc passer par la tête pour qu'ils reviennent en Angleterre, d'où ils s'étaient enfuit dix ans plus tôt pour fuir les retombées et les envies de vengeance qui ne manqueraient pas de germer chez les Fever. Les pensaient-ils toujours en Russie, trop occupé pour se soucier d'eux ? Quels arriérés... Même si cela arrangeait bien les deux Fever, pour le coup ! Non, il était persuadé qu'il ne s'agissait que d'un simple garde enrôlé pour tenir la garde.

Après un moment de délibérations silencieuses, inaudibles pour l'homme adossé au mur près de la porte, le silencio entourant simplement les deux frères, Azrael s'éloigna de plusieurs mètres, et remonta la capuche de sa cape, avant de briser le sort de désillusion le couvrait. Il attendit encore un moment sous le couvert des arbres, des ombres et de la nuit pour laisser le temps à Matthew de rejoindre sa position, avant de s'avancer lentement vers la maison, sans bruit aucun. Bien vite, l'homme capta un mouvement, chercha à discerner le noir dans la nuit, jusqu'à repérer la haute et fine silhouette encapée de noir qui semblait avancer, presque flotter, en silence vers lui, irréelle. Il cligna des yeux plusieurs fois, comme pour s'assurer qu'il n'avait pas d'hallucinations, avant de se redresser du mur en prenant un air revêche, mauvais.

- Qui êtes-vous ?! Dégagez de là!, s'exclama-t-il d'une voix bourrue.

Pourtant, la silhouette ne s'arrêta pas, continuant à avancer inexorablement vers lui, toujours sans un mot. Les yeux de l'homme s'élargirent un moment... et si c'était un détraqueur, perdu ici pour d'obscures raisons ? Il secoua la tête pour chasser l'idiote idée de son esprit, mais l'inquiétude, s'était déjà insidieusement infiltrée en lui, embrumant ses sens. La genèse de la peur, et la genèse de toute celle qui régnerait cette nuit-là... Mais le garde l'ignorait encore. Il s'approcha de quelques pas de la forme sombre qui ne cessait d'avancer vers lui, encore et encore, essayant de prendre un air menaçant mais ne parvenant qu'à moitié à le faire.

- Qu-qui êtes vous ?! Répondez ou j'appelle les aurors ! Vous n'avez rien à faire ici!

Un sourire malveillant, cruel, étira lentement les lèvres de la silhouette, maintenant suffisamment proche pour permettre au garde de distinguer le bas du visage découvert du jeune homme. Azrael avait perçu l'hésitation dans sa voix, mal camouflée, et continuait son avancée inexorable, chaque pas semblant accroître l'inquiétude du garde en peur. Tant et si bien qu'après un marqué mouvement de recul de l'homme, celui-ci dégaina sa baguette, presque tremblant, son peu d'attention entachée d'effroi toute tournée vers lui.

- F-foutez le camp!, tenta-t-il de prononcer avec verve et assurance, mais ne réussissant qu'à se rendre plus pitoyable après. Le pleutre.

Ce fut le moment que choisi Matthew pour agir. Le garde ne se rendrait pas compte de sa présence, et mieux valait agir avant qu'il n'alerte tout le voisinage en lançant des sorts à tord et à travers en essayant -vainement- de toucher son frère. D'un geste vif et précis, sa main gauche vint se poser sur la bouche de sa futur victime, le faisant taire et le bloquant d'un même geste, tandis que son autre main gantée venait s'abattre dans son cou. L'aiguille le long de son doigt, déjà sortie, s'enfonça sans mal aucun dans la peau. Profondément. Le poison dont elle était recouverte agit presque instantanément : l'homme se raidit, se paralysa, ses yeux figés dans une expression de pure horreur, et tomba comme une masse au sol lorsque l'aîné des Fever le lâcha. BOUM. Dans une minute, peut-être deux, il serait mort, le temps que le poison se répande dans son sang, stoppant son cœur et ses poumons, s'infiltrant douloureusement dans chacun de ses muscles et ses tissus pour les nécroser plus vite. Mort radicale et rapide, mais non sans souffrances. Même si aucun bruit ne s'échapperait de sa bouche... Matthew releva le regard sur son frère, ses yeux croisant les prunelles bleue et verte qui l'observait sans rien dire. Son sourire ne camoufla pas l'air presque parfaitement neutre qu'il pouvait lire dans son regard. La mort de l'homme ne l'avait en rien marqué, en rien touché. Il s'en foutait. Totalement. Et c'était certainement ce qui était le plus effrayant.

***


TOC. TOC. TOC. Le bruit répété, lent comme un gong annonçant la fin sans que les concernés ne le sachent encore, résonna sombrement dans la maison. Matthew et Azrael attendaient, debout devant la porte arrière à laquelle l'aîné venait de frapper, écoutant les bruits de mouvements et de paroles étouffés par le mur. Nul doutes que les deux habitants de la demeure devaient s’interroger, peut-être déjà inquiets, se demandant qui donc pourrait bien venir toquer chez eux à cette heure. Le garde ? Ils lui avaient spécifié de ne les déranger qu'en cas d'urgence, et si ça avait été le cas, il n'aurait certainement pas toqué et attendu qu'on lui ouvre pour entrer... Peut-être n'avait-il pas compris l'interdiction et cessait de garder la maison pour une raison futile ? Il aurait certainement été assez idiot pour ça ! Les deux frères entendirent des pas s'approcher, et la porte s'ouvrit, révélant à leur vue un homme d'une trentaine d'année, chatain aux yeux brun, de taille et de corpulence moyenne. Banal, le Connor. Il sembla s’apprêter à parler, sa bouche s'ouvrant, mais aucun son n'en sorti quand il vit que ce n'était pas le garde, mais deux jeunes hommes, leurs cheveux de jais et leurs traits fins remuant d'ancien souvenir dans sa mémoire, une anticipation nerveuse et inquiète, sans qu'il ne parvienne encore à remettre des noms sur les visages. Son inconscient semblait déjà avoir compris cependant, alors que ses pupilles s'étrécissaient. Alors qu'il allait commencer sa phrase, voulant certainement les questionner quand à leur identité, son regard tomba sur une forme sombre, allongée sur le sol derrière eux. Silhouette trop facilement reconnaissable comme étant celle du garde. Les yeux de Connor s'agrandirent de stupeur, avant de retourner sur les deux frères -à n'en pas douter. Mort, bel et bien mort, sans que ni Booth ni lui n'est entendu ou remarqué quoi que ce soit. Le plus jeune des deux jeunes tourna la tête vers lui, ayant lancé un regard par dessus son épaule pour observer à nouveau le cadavre gisant dans l'herbe humide, et ses yeux rencontrèrent les siens. L'homme eut un mouvement de recul. Des yeux comme ça, il n'en avait vu qu'une fois, sur les photos d'une famille russe qu'il avait visé avec Booth et quelques autres personnes, des années plus tôt. Et il avait déjà croisé ce regard, une fois, peut avant la mise en action de l'attentat... Les prunelles l'avaient hanté un moment, comme si elles surveillaient ses moindres gestes, n'importe où il allait. Certes, il les avait vite oublié, mais les apercevoir avait ravivé encore les souvenirs qui menaçaient de tous revenir à la surface... Le plus jeune des Fever... Et son frère serait donc l'autre jeune homme à ses côtés. Il savait qu'ils avaient survécu à l'explosion, mais était-ce possible que ce soient eux ? Qu'ils les aient retrouvé après tant d'années et juste quelques semaines après leur retour en Angleterre ? D'ailleurs, que feraient-ils hors de Russie ? Non, il devait faire erreur, ce pourrait être n'importe qui, avec un simple sort sur les yeux. Pourtant de ce qu'il se rappelait du patriarche Fever, la ressemblance était flagrante, si ce n'était pour leurs traits plus fins et aristocratiques encore. Le sortant de ses pensées, le cadet des frères sourit lentement, la courbure si cruelle de ses lèvres le faisant frissonner sans qu'il ne parvienne à s'en empêcher. Le sourire s'élargit, et il fut violemment poussé contre le mur un peu plus loin derrière lui, sa tête heurtant douloureusement le plâtre dur.

- Bonsoir, Connor, prononça Azrael d'une voix mielleuse, mais qu'une haine violente, empoisonnée, semblait imprégner.

Quel bien cela faisait, de laisser libre court à ses pulsions vengeresse, à son envie de faire mal, le bruit sourd de la tête du traître comme accompagnement musical ! Mais ce n'était que le début des prémisses, et l'impatience et l’excitation -si on pouvait appeler ça comme cela- d'Azrael, semblaient à leur comble. Sa rage aussi, coulant dans ses veines, faisant bouillir son sang, alimentant son agressivité refoulée, encore plus depuis qu'il avait eu le premier vrai aperçu du traître, qu'il avait croisé le regard du terroriste. Ses envies de vengeance semblaient emplir son esprit, dicter ses moindres gestes, ses moindres paroles, dans l'unique et doux but de les assouvir... Dans l'unique but de tuer les deux meurtriers, de les faire souffrir, de démolir définitivement leur inutile et offensantes vie. De les faire regretter, jusqu'au plus profond de leur chaire, jusque dans la moelle de leurs os, de s'en être pris au Fever. De les faire regretter d'avoir seulement penser s'en prendre à eux. Leur punition serait la mort, leur châtiment leur lente et terrible agonie. Toutes deux seraient sans issues, sans échappatoire possible.

Derrière lui, Matthew ferma la porte sans un bruit, insonorisant et lançant diverses autre sorts à la demeure pour que personne ne puisse ni y entrer, ni s'en échapper à moins qu'il ne lève les enchantements discrètement lancés. Vu l'état dans lequel était son frère, il ne doutait pas que la situation finirait très vite par dégénérer. Et lui ne tiendrait pas très longtemps non plus, ses envies vindicatives trop intenses pour y résister -pas qu'il le veuille, de toute manière. Des bruits de pas hâtifs, lourds, se firent entendre sans attendre, le second habitant de la demeure ayant certainement entendu les bruits trop étranges et les voix. L'aîné des Fever remarqua du coin de l’œil qu'Azrael avait lui aussi tourner la tête en direction des profondeurs de la maison d'où émanait la forme obscure de Booth, alors que sa baguette d'ébène glissait lentement dans sa main, menaçant Connor qui semblait essayer de disparaître dans le mur. Désobligeante dangerosité. Et pourtant, il ne doutait pas que si l'homme tentait seulement de s'échapper ou de faire le moindre geste pour se défendre, un sort fuserait immédiatement de la baguette de son frère. Aucune chance qu'un des deux traîtres ne s'échappe, cette nuit ! Aucun des deux Fever ne le permettrait, et ils n'auraient de toute manière aucune échappatoire possible. Peu importe ce qu'ils espéreraient.

Remarquant la position clairement menaçante des deux jeunes hommes et celle traduisant la peur de son acolyte, Booth dégaina immédiatement sa baguette, la pointant sans scrupule aucun vers les intrus qui avaient oser franchir le pas de sa porte. Et certainement incapacité le garde pour ce faire. Probablement définitivement, au vu leur air décidé, cruel, de leurs prunelles où brillait une haine si sauvage, une fureur si bouillante, qui empêchait quiconque les voyait de seulement sous-estimer leur volonté. Rien ne les aurait arrêté. Pas un simple sort de protection, pas un simple idiot de garde. Pas son si impressionnable acolyte. Mais lui ne l'était pas, impressionné. Son esprit restait calme, clair, notant chacun des éléments qui passaient à sa porté. Il avait toujours été comme ça, réfléchissant presque plus facilement, beaucoup plus efficace, lors des situations délicates, dangereuses. C'était sa capacité d'observation, d'analyse, son esprit stratégique, qui se mettaient à fonctionner dans ces moments là...

- Mais n'est-ce pas les deux jeunes Fever que voilà ? Vous avez bien grandit depuis la dernière fois que je vous ai vu !, prononça-t-il calmement.

En vérité, il n'était pas tout à fait sûr de leur identité, il ne faisait que deviner, supposer... Mais la ressemblance était trop flagrante, dans leur attitude, il pouvait nettement reconnaître celle de leur père, tandis que leur masques craquelés étaient dessiner avec une finesse telle qui rappelait celle des masques si parfaits que portaient toujours leur mère, l'Avdeïev. Oh, il les connaissait presque parfaitement, leur parents, -avait connu, pour le patriarche Fever-, il les avait espionné, rassemblé le moindre petit renseignement sur eux pendant que lui et ses complices préparaient l'attentat sur leur manoir. Des figures importantes dans le monde magique et le cercle des sang-purs, encore plus en Russie, à un point qu'on imaginait parfois mal... Et le danger venait à l'époque tout autant de lui que d'elle, bien qu'à l'époque, le pouvoir de la femme du Fever n'avait pas encore autant de pouvoir qu'aujourd'hui. Ils étaient au centre de bien des affaires, les Fever et les Avdeïev -et quelques autres familles importantes-, tout aussi légales qu'illégales, pourtant, tous faisaient comme si de rien était, tout était trop bien camouflé pour que quiconque réunissent des preuves, tout était trop dangereux pour que d'autres s'en prennent à eux. Eux l'avaient fait pourtant, et Booth était fier, fier de ce qu'ils avaient entrepris. Ce n'étaient que des sales sang-purs prônant leur suprématie sur tout, méprisant particulièrement les moldus, et tout autre être qu'ils considéraient comme inférieur, comme impurs, s'embourbant dans leur folie de purisme, quitte à effleurer la consanguinité... Certains étaient même déjà plongés dedans, en Angleterre comme ailleurs ! Et la guerre froide opposant les deux blocs, les deux superpuissance moldues n'avaient servit que de prétexte pour l'attentat. Faire passer un message : même ceux qui se croyaient à l'abri ne l'étaient pas, et les moldus possédaient -et possède toujours- des armes tout aussi puissantes que la magie... Et ils avaient réussi. Le seul regret de Booth était la survie de Devka. Les enfants Fever ? Il ne leur accordait aucune importance, si ce n'était de fuir leur stupide et inutile projet de vengeance. Eux n'auraient été que des dommages collatéraux. Rien de plus.

- Bien vu, Booth... Désolés de débarquer à l'improviste, nous tenions à vous faire la surprise de notre venue..., répondit Matthew d'une voix qui se voulait posée mais qui laissait tout de même percevoir des nuances d'impatience, de haine.

Une certaine diplomatie qui se mêlait à la si douce ironie de la situation... Rien, dans la venue des deux frères, dans leur but, n'était diplomatique. Il ne s'agissait que de violence, de sang, de vengeance. De mort. Il y en aurait de toute manière, que ce soit les traîtres, ou les anglo-russes... Bien que les Fever soient bien trop décidé pour seulement songer à ne pas mener leur vengeance à terme. Rien ne les arrêterait. Et l'hypocrisie qui suintait de leurs paroles à tous n'en était que plus mielleuse, plus virulente. Comme les fumées d'un poison qui s'évaporaient pour mieux imbiber l'air et qui, lentement, sournoisement, entraient dans votre système respiratoire, passaient dans le sang, touchaient chacun de vos muscles et de vos organes.

[color:091c= mediumaquamarine]- Et quelle surprise ! D'ailleurs, comment va votre si chère mère?, poursuivit traître d'une voix égale, un sourire mauvais étirant ses lèvres tombantes.

Azrael fut tenté de fondre sur lui, de lui lancer un vicieux maléfice pour arracher ce sourire offensant, insultant, de son visage gras. De quel droit osait-il ?! Même sans cela, il avait bien d'autres moyens de le faire disparaître... Combien de fois avait-il songer aux souffrances qu'il leur infligeraient, à tous ? Tellement qu'il n'était pas possible de les compter. Mais les options avaient été d'autant plus nombreuses au fil des dix dernières années, toutes plus cruelles les unes que les autres, toutes plus sanglantes... Sans doute en même temps qu'il découvrait les vastes étendues de la Magie Noire. Ses secrets, ses joyaux, ses possibilités presque infinies ! Délicieuse et tentatrice, électrisante, et puissante, oh, si puissante... L'utiliser en était presque devenue une drogue, la sentir, elle et ses délectables effets faire bouillir son sang, un besoin. Mais un peu de calme, ne pas céder à l'impulsivité et à la furieuse impatience de sa rage et de sa vengeance... Le moment était là, à porté de main, de touché. Il pouvait déjà le sentir frémir contre sa peau, excitant. Encore un peu de patience... Ses prunelles vaironnes lancèrent un regard noir à l'homme, sa fureur, sa fièvre vengeresse leur donnant l'air d'un liquide en fusion, alors qu'un sourire cruel courbait lentement ses lèvres fines.

- Très bien, merci de vous soucier d'elle ! Elle vous transmet ses salutations d'ailleurs, et espère que notre cadeau vous plaira... Nous avons tous mis beaucoup de temps à le concevoir, vous savez ? Un petit souvenir du bon vieux temps!, répondit le cadet des Fever, sa voix prenant de faux accents cajoleurs, son poison pur et parfaitement perceptible en dessous.

A sa droite, Connor sembla essayer de reculer encore, frissonnant, acculé qu'il était contre le mur. Il percevait bien trop la folie assassine qui émanait du jeune homme. Quant à Booth, il ne pu empêcher une pointe d'inquiétude intense d'augmenter le rythme des battements de son cœur, de marquer ses prunelles ternes. Il y avait quelque chose d'effrayant, dans l'attitude du plus jeune, de malsain. Il lança un regard en coin à son acolyte. La peur semblait suinter de lui, imbiber l'air si bien qu'il pouvait presque le sentir. Il connaissait trop bien cela, et les deux frères semblaient aussi l'avoir senti, comme des prédateurs à l’affût de leur proie, prêt à jouer avec... Malsain. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit. Et déjà, il devinait que Connor était perdu. Enlisé dans sa peur, qui ne tarderait pas à devenir terreur au bon gré des Fever. Et déjà, il savait que le même sort lui serait réservé... Sauf s'il jouait intelligemment. Stratégiquement. Et Booth s'était toujours plu à croire qu'il était particulièrement doué à cela.

- Il ne fallait pas vous donner cette peine voyons, c'était bien inutile... Mais parlons choses sérieuses, que diriez-vous de boire quelque chose ? Nous pourrions discuter d'arrangements, par exemple?, ajouta-t-il, un air parfaitement hypocrite comme un masque risible et grossier.

Matthew avança de quelques pas, jusqu'à dépasser légèrement son frère et Connor qui étaient jusqu'à présent juste en avant par rapport à lui. Un arrangement ? Oh, ces paroles étaient bien claires pour les deux frères, ou tout du moins, ce que cela sous-entendait. Un vain espoir de se réchapper de la situation, coûte que coûte. Et le regard que Booth avait lancé à son complice n'avait fait que prouver ce qui n'était pas prononcé. Il négociait sa vie contre une autre. Traître, il ne le devenait que plus encore. Pour toute réponse, l'aîné des Fever sourit.

- Nous n'acceptons aucun arrangement. Ne ne les faisons pas plus attendre, Azrael. continua-t-il en se tournant à demi vers son frère.

Un éclair de lumière rouge quitta à toute allure la baguette d'ébène du plus jeune, fusant en direction du lâche bedonnant, alors qu'un nouveau sourire prenait nerveusement les lèvres de l'anglo-russe. La Vengeance commençait enfin.

***


L'homme se traînait au sol, gémissant, laissant une longue piste pourpre dans son sillage, un air de souffrance, de terreur, peint sur son visage. Sa respiration hachée, trop rapide et bruyante pour être normale, aurait suffit à elle seule à remarquer que quelque chose n'allait pas. La terreur qui rongeait les entrailles de la grasse silhouette à terre. Les lèvre du jeune homme quelques pas derrière lui se retroussèrent en un sourire d'où suintait le mépris, malsain. Lentement, sans se presser, il s'approcha du fuyard rampant qui lança un regard clairement affolé vers lui. Le mépris s'accentua sur les lèvres fines, et il abattit violemment le talon de sa botte en cuir de dragon sur les doigts de la main droite de Connor. Un cri de douleur lui échappa, couvrant le bruit sinistre d'os brisés que firent ses doigts qui décrivaient maintenant des angles peu naturels avec le reste de sa main. Une main pâle saisit le col du traître avec force, le soulevant à demi alors qu'il essayait tant bien que mal de le faire lâcher prise de sa main valide, et la silhouette approcha son visage du sien, jusqu'à ce qu'il ne voit plus que cela. Deux prunelles vaironnes brillant furieusement, haineusement. Il ne parvenait même pas à détacher le regard de leur couleurs presque surnaturelles, pourtant il voulait plus que tout fermer ses paupières et espérer que tout cela n'était qu'un horrible et trop réaliste cauchemar. Que tout aurait disparut quand il les rouvrirait. Mais la douleur qui lançait sa main et ses jambes paralysée était bien trop réelle pour cela.

- Alors, Connor... As-tu peur ?, prononça la voix teintée d'un accent russe aisément distinguable, presque ronronnante.

La main de l'homme s'acharna vainement sur son bras, enfonçant ses ongles dans la chair tendre de son poignet, sans succès, alors qu'un gémissement mourrait dans sa gorge. Un sourire hypocrite, faussement amical, marqua le visage du jeune homme, ne rendant son expression que plus effrayante encore, par tout ce qui filtrait sous son masque.

- Bien... parce que ça n'est que le début! ajouta-t-il, une pointe de sadisme venant se mêler distinctement à sa voix rauque.

Et l'anglo-russe le repoussa violemment en arrière. Le corps de l'homme heurta durement un siège en bois avant de rencontrer sans plus de douceur parquet sombre du sol. La silhouette se redressa, faisant à nouveau glisser sa baguette dans sa main, et s'avança vers lui avec une espèce de grâce sauvage. Prédatrice. Et c'était parfaitement cela : ce soir, il était le chasseur. Connor se redressa en position assise, reculant au fur et à mesure de la lente avancée de son persécuteur. Pas longtemps. Quelques centimètres, quelques dizaines peut-être, et son dos heurta le côté du fauteuil de bois qui avait faillit lui briser la nuque quelques secondes avant, déjà oublié. Il se recroquevilla sur lui même, continuant à essayer de reculer alors qu'il se savait pertinemment bloqué par le siège. Peut-être espérait-il parvenir à disparaître dedans ? Stupide. Il n'échapperait pas à la haine du jeune homme devant lui, c'était une promesse. Un serment.

Doucement, comme s'il craignait de blesser l'air dans lequel il se mouvait, il leva le bras, pointant sa baguette vers la poitrine de sa proie.

Il vit dans les yeux de l'autre la silhouette lever lentement sa baguette, prenant un plaisir malsain à faire durer le moment. L'apothéose de la terreur intense qui régnait.

Quel sort pourrait-il bien lui infliger ? Quel maléfice pourrait-il bien lui lancer ? Il avait eu le temps d'imaginer cent fois, mille fois, toutes les possibilités, tous les sortilèges qu'il connaissait, d'autre qu'il ne faisait qu'inventer, il en avait même rêvé. De vrais rêves, tangibles presque, et qui aujourd'hui se réalisaient enfin.

Un gémissement étouffé échappa de la gorge de l'homme qui sembla se recroqueviller au sol alors qu'il avançait encore vers lui, le surplombant. Une odeur vaguement métallique, ferreuse, lui parvint semblant presque trop vive, trop réelle. Presque fascinante.

Des images, des sons, des impressions lui revenaient alors qu'il s'avançait encore, jusqu'à se trouver juste devant l'homme, le dominant de toute sa hauteur, de toute sa supériorité. Des bribes de rêves qui lui échappaient, qu'il ne se souvenait même pas d'avoir rêver un jour. Éphémères. Ce ne serait pas le cas de ce qui se passerait ce soir. Un simple mot murmuré, presque aussi inaudible qu'une caresse du vent, flotta dans l'air un instant, et un rayon rougeâtre frappa le torse de l'homme, déchirant le tissu, creusant lentement dans sa chaire de long sillons, comme si d'épaisses griffes aiguisées s'y enfonçaient et brisaient la peau centimètres par centimètres. Le jeune homme regarda avec une cruelle fascination le sang imbiber le tissu de la chemise du traître, le rouge délicieux contrastant avec le blanc cassé. On aurait presque pu en faire un tableau... Et son cri, long, qui se muait en plainte sourde comme la douleur ne cessait pas, comme le sort continuait à déchirer sa peau, ses nerfs, ses muscles, chatouillant ses organes. Un cri comme le prélude d'une symphonie magnifique, inoubliable... Il avait hâte d'en entendre la suite...

Il se tenait maintenant exactement devant l'homme à ses pieds, devant baisser les yeux pour les planter dans ceux délicieusement écarquillés de sa future-victime. Emprunt de cette exquise lueur de terreur.

Ses yeux suivirent le chemin des taches de sang, notant que la poitrine de l'homme se relevait et s'abaissait à un rythme bien trop rapide, inégal. Trop par rapport à la musique, presque silencieuse si ce n'était les lourds sanglots qui le secouait. Disgracieux. Son regard méprisant et haineux, maintenant contrarié, rencontra celui écarquillé par la peur et la souffrance -si mêlées qu'elles étaient indissociables- de sa cible. Un nouveau sursaut de terreur alors que la fureur de l'anglo-russe le frappait, et son dos se plaqua contre le siège qui le bloquait toujours. Il tenta un mouvement sur le côté mais déjà, un deuxième maléfice le touchait.

Un hurlement échappa à l'homme, emplissant toute la pièce, traversant certainement les murs de plâtre comme il aurait traversé les fenêtres si la maison n'avait pas été insonorisée auparavant. Une intense satisfaction, vicieuse, ce fut ce que ressentit le jeune homme alors que les premières notes de musiques, les premiers accords, atteignaient enfin ses oreilles. Exquis. Son regard retomba sur le traître qu'il surplombait toujours : il se tenait le ventre, tentant vaguement d'arrêter le sang qui coulait trop vite de la plaie verticale. Cet épais sang pourpre, presque noir, qui s'échappait du gouffre dans son ventre, créait doucement une flaque, comme un petit lac sur le plancher ciré.

Une odeur vaguement métallique, ferreuse (…)

Le regard fasciné s'emplit d'un plaisir cruel, et, dans une hâte qui contrastait vivement avec le temps qu'il prenait auparavant, son bras se releva et déjà il tournait vivement le poignet en un quart de cercle sec. Alors qu'un simple mot s'échappait des lèvres fines, murmuré avec ce même plaisir sadique qui dansait dans les prunelles vaironnes tel un rituel satanique, un rai de lumière rouge s'échappa à toute allure de la baguette d'ébène pour aller frapper l'homme de plein fouet. Il eut le temps de relever la tête, et son regard croisa les impitoyables et démentes prunelles. Furieuses, comme un signe de l'apocalypse, un prémisse d'un nouveau Déluge. Il était corrompu, il avait pêché. Pourtant, la sentence était-elle mesurée ? Les lèvres de l'anglo-russe se retroussèrent mauvaisement, si cruellement qu'on aurait pu croire à une incarnation du diable... Oeil pour œil, dent pour dent, disait la loi de Talion... La sienne était tout autre. L'égalité en était exclu, tout ce qui importait était la Vengeance. Pure et totale. Parfaite. Et aucun terrain d'entente, aucune issue de secours, ne serait accessible.

Soudainement, le traître rejeta la tête en arrière alors qu'un long hurlement sortait de sa bouche grande ouverte. Son dos se cambra violemment, si fortement qu'il ne faudrait qu'un peu plus de pression pour le briser comme on briserait une brindille. Ses bras, ses jambes, ses poignets, ses doigts, chacune de ses extrémités sembla se tendre à l’extrême, au point où l'on pourrait presque croire que les os allaient percer la peau, que ses membres allaient se détacher de son tronc. Lentement, millimètre par millimètre. Et le cri continuait, encore, encore, toujours, à lui écorcher les cordes vocales, à s'en arracher la gorge. Le rictus du jeune homme s'accentua, alors que les faibles lumières de la pièce dansait sinistrement sur sa peau d’albâtre. La victime tomba allongé sur le sol, ses mains montant à sa gorge, ses ongles déchirant la peau trop fragile de son coup alors qu'il tentait de se défaire de cordes imaginaires, faisant perler le sang, ses jambes poussant vainement le sol sous lui comme pour tenter de se donner plus de forces, comme pour fuir. Pourtant, il était là, reposant sur le parquet trop bien ciré de sa parfaite petite maison, sans rien pour le retenir, sans que rien d'apparent ne le blesse, mis à part lui... Un bruit étrange, comme un ronronnement appréciatif s'échappa de la gorge de son agresseur, comme un félin prêt à se pourlécher les babines d'anticipation. Connor souffrait parce qu'il le décidait, parce qu'il le voulait. Le genre de désir impétueux, sauvage, si sauvage qu'il vous bouffait les entrailles, promettant un plaisir encore plus grand, plus intense... Les envoûtant Arts des Ténèbres s'alliaient à la cruelle Vengeance, addictifs, électrisants... Plus rien ne pouvait l'arrêter maintenant, il pouvait sentir son sang et sa magie bouillonner furieusement dans ses veines, tout autour de lui, l'adrénaline et le trop intense sentiment de puissance courant dans son sang, trop vite pour être arrêtés. Pas qu'il en ai seulement envie de toute manière... Il s'était toujours maîtrisé, avait toujours contrôlé ses désirs trop noirs, mais ce soir-là, cette nuit-là, rien ne pouvait le retenir. Et il comptait bien en profiter au maximum.

Son poignet marqua à nouveau un quart de cercle, comme pour donner un coup de cravache au sort, l'intensifier plus encore. Vite, hâtivement, il en voulait plus ! Plus de cris, plus douleur, de cette exquise souffrance, comme un shoot, une dose de crack. Et toute cette terreur qui emplissait la pièce ! De violentes convulsions secouèrent le corps tendu, trop tendu, si tendu, du traître, alors que les cris reprenaient de plus belle, se faisaient hurlements, comme un crescendo intense et parfaitement dosé relevant sa symphonie si musicale. Il se tordit au sol, les yeux exorbités, la bouche grande ouverte dans une mimique figée d'horreur et de douleur, si fort que la peau de son torse se déchira plus encore, là où les précédents maléfices l'avaient entaillé. Si fort qu'il put presque discerner les organes dans son ventre là où il l'avait ouvert. Aussi écœurant que le traître !

Le rictus de l'anglo-russe s'intensifia. De mauvais, passa à maléfique. L'idée lui était venue, comme ça, subitement. Le regard toujours baissé supérieurement -si supérieurement- sur le traître, comme un juge impartial et impitoyable regarderait sa sentence s'appliquer, il le regarda se prendre la tête entre ses mains, s'agripper les cheveux, griffer ses tempes et son visage, lacérer ses paupière et ses joues, déchiquetant sa peau sous l'emprise de la souffrance trop intense. A rendre fou. Et il laissa lentement le sort se dissiper. L'homme s'avachit comme une poupée de chiffon au sol, presque désarticulé, le seul signe visible de vie son torse qui montait et s'abaissait à une cadence bien trop rapide, plus encore qu'auparavant, irrégulière et erratique, aussi. Il laissa son regard se poser, indolent, machiavélique, sur la forme à ses pieds, contemplatif. Balança un instant son bras tenant sa baguette devant lui, observant les yeux de sa victime bouger vers lui, tandis que le reste de son corps baptisé souffrance, restait immobile. Son murmure rauque, sournois et cruel, pensif aussi, passa ses lèvres légèrement parcheminées, comme une sentence qui tombe et s'étire sans jamais quitter l'air qui le porte.

- Connor, Connor,... Tu m'inspire, tu sais ?

Il capta la lueur affolée, épouvantée, terrorisée, dans les yeux de la cible. Et puis, alors qu'il relevait son bras, celle plus délicieuse encore des suppliques toutes proches, de la folie qui menaçait d'arriver. Oh, s'il l'avait déjà fait souffrir, il le casserait encore, tant son esprit que son corps, avant de le faire disparaître définitivement et pour toujours. Le sort de découpe qu'il avait lancé en premier frappa cette fois la tête de l'homme, et, dans un hurlement entrecoupé de sanglots, les entailles commencèrent à se creuser, à doucement le défigurer. L'un passa par son œil, déchirant la paupière comme du beurre, entaillant l’œil. Des sillons se creusèrent dans ses joues, traversant la grasse épaisseur pour les perforer si bien qu'on pourvait voir ses dents, sa mâchoire pleine de sang. Ses lèvres se fendirent, passant de deux à quatre. Spectacle macabre sur son visage déjà ensanglanté, lacéré. Lentement, de sa bouche déformée, une longue et douce litanie, tremblante aussi, fit son chemin jusqu'aux oreilles de son tortionnaire. Il secoua la tête d'un air faussement désolé.

- Vraiment, Connor... c'est bien dommage pour toi mais... Je ne pardonne pas.

Et son sourire malsain, presque fou tant il était cruel et exalté, repris ses droits sur les lèvres fines, parfaites, de l'anglo-russe. Et le sort, le dernier, quitta sa baguette d'ébène. Comme le rappel d'une promesse, d'une alliance qui lui garantirait l'exclusivité des traîtres. Comme le rappel d'une nuit à chasser, à se défouler, à espérer, à rêver de ce moment présent. Le maléfice frappa le torse déjà salement amoché de l'homme, l'ouvrit sur toute sa longueur, du sternum à l'aine, reprenant, approfondissant les précédentes entailles. Coupant dans les organes, sectionnant l'intestin grêle, alors qu'une odeur écœurante emplissait la pièce. Ah, la vessie aussi avait du y passer. D'une nouvelle arabesque du poignet, il fit continuer le sort. Il y eu un craquement sourd, vite couvert par un hurlement d'écorché vif. Ce qu'il était. Les côtes lentement se relevèrent, écartant la peau, les chairs, les perçant parfois. Bien vite, le blanc cassé des os, recouverts de rouge, liquide ou filamenteux, se fit apercevoir, puis voir clairement, alors que tout aussi lentement, la cage thoracique s'ouvrait, s'écartait. Prenait la position parfaite pour observer les organes de l'homme à l'air libre. Et le sang qui coulait, qui coulait, sans s'arrêter, formant un lac, un océan, sous la forme agonisante de l'homme qui ne ressemblait plus à un homme. Et son cœur qui pompait, qui pompait désespérément, mais bien vite, il serait mort, vidé de son sang. Trop douce, comme mort. D'un geste vif, le tortionnaire rengaina sa baguette, saisissait sa dague rouge et noir, l'ouvrant d'un geste net traduisant de son habitude. Se penchant au dessus du corps méconnaissable, il plongea la lame aiguisée dans ses entrailles, remontant jusqu'à toucher le foie, les poumons. Encore un peu de souffrance pour l'homme qui ne tarderait pas à mourir. Et puis brusquement, violemment, il l'enfonça vivement dans le cœur bâtant encore faiblement. Le sang gicla.

***


Azrael observait le cadavre informe devant lui d'un air étrange. Absent presque, tant son visage était inexpressif, tant ses yeux semblaient plongés dans le vide alors qu'il observait d'un air détaché les entrailles de sa victime sans vie. Morte, définitivement morte. Elle en perdait soudainement tout son intérêt, même si l'adrénaline et la sensation de puissance si délicieusement intense parcourait encore les veines de l'anglo-russe. Comme un félin, un chat, un chasseur, qui délaissait sa proie une fois qu'elle était morte et ne bougeait plus : plus d'amusement, plus d'intérêt. Il tourna la tête vers l'embrasure de la porte lorsqu'il entendit les bruits de pas de son frère, qui approchait.

- Azrael, on y va, il est temps!

Matthew manqua de marquer un mouvement de recul, parfaitement. Certes, l'odeur était infecte, mis la scène était d'autant plus effrayante. S'il savait que son frère tuerait -certainement sans hésitations aucune- le traître, rien n'aurait pu le préparer à ça. Ses prunelles presque vide, mais où l'on discernait encore les braises de la fureur, de la cruauté, du plaisir. Le visage maculé de sang qui avait du gicler de sa proie, les mains recouvertes de ce même liquide vital. Son bras droit pendant le long de son côté, tenant lâchement sa dague. La lame avait à présent pratiquement la même couleur que le reste du métal de l'objet, et le sang coulait lentement, goutte à goutte, sur le parquet ciré lui aussi couvert d'une marre rouge. PLOC... PLOC... PLOC, dans la maison maintenant silencieuse. Silence de mort. Et le cadavre... Indescriptible tellement il était transformé. Eventré, les entrailles et les côtes à l'air libre, les organes visiblement coupés. Les longues balafres sanguinolentes à peine visibles sur la peau retournée du torse, le visage informe, tout aussi découpé et couvert de sang, la chair à nue. Si lui aussi ne s'était pas dispensé de faire voir à Booth ce que c'était de se mettre un Fever à dos, il avait principalement utilisé ses poisons et quelques sorts, n'était pas entré dans de telles extrémités de sauvageries. En soit la scène ne l'horrifiait pas tellement, il éprouvait même un certain plaisir sadique à savoir que c'était Connor, et qu'il avait souffert pour ce qu'il avait fait. Non, ce qui l'effrayait un peu était le fait que se soit son frère qui lui ai infligé tout cela. La crainte qu'il y prenne goût, qu'il ne sache plus où s'arrêter. Que sa cruauté prenne le pas sur tout le reste. Cette inquiétude avait toujours été là, certes, mais ce qui l'avait fait ne faisait que l'aviver, l'intensifier. La rendre plus concrète, aussi. Il pouvait presque voir son ombre planer au-dessus d'eux, à présent, menaçante.

Azrael resta un moment silencieux, se contentant d'observer son frère sans rien dire. Puis il cligna des yeux plusieurs fois, secoua légèrement la tête avec un soupire, comme s'il était déçu de devoir quitter une fête ou des amis plus tôt que prévu, et acquiesça.

- Mais avant, je dois préparer ma petite surprise!, prononça-t-il, un air machiavélique, mauvais, enflammant à nouveau ses prunelles, animant son visage.

Et, abandonnant soudain le cadavre comme s'il n'existait pas, le jeune homme traversa la pièce à grandes enjambées, rejoignant la table sur laquelle il avait jeté son manteau qu'il avait jugé trop encombrant pour sa petite séance d'amusement. De sa poche, il sorti un petit amas de fils et d'objet que Matthew na parvint à discerner plus précisément, et le déposa à côté du cadavre sans même ciller ni laisser son regard s'attarder dessus. Comme si ça n'était rien de plus qu'un simple meuble, qu'un simple objet. Un petit coup de baguette dessus, et il se redressa, avant de passer devant son frère comme si de rien était et de pénétrer dans la cuisine. Il eu un bruit métallique, comme une porte qu'on arrache, et un bruit de fuite vaporeuse. Comme du gaz sous-pression qui fuyait trop rapidement de l'endroit où il était contenu. Du gaz sous pression qui s'échappait. Et pour cela, Azrael ne s'était pas compliqué la tache : il avait simplement démoli d'un sort un four ancien métallique en espérant que ça marche. Ce qui avait été le cas. Sortant de la cuisine d'un pas rapide, il lança un regard toujours assombris par le trop plein d'émotions de la soirée, de la nuit, à Matthew. Les deux frères se hâtèrent de sortir de la maison pleine des signes de leur nuit de folie.

Dehors, l'air glacé de la fin d'hiver les frappa de plein fouet. Comme un réveil brutal après un rêve un peu trop réel. Sauf que tout deux savait que les cris qui n'avaient pas passé les murs ni les fenêtre, la souffrance et l'horreur trop intenses restés cloîtrés dans la demeure. Maison close. Au sens propre. Rapidement, leur pas les écartèrent du lieux du crime. Plein de cette passion dévorante. La haine en était une, de passion, après tout, non ? Destructrice, mauvaise et cruelle, mais une passion tout de même. Du genre à vous obnubiler, à vous obséder jusqu'à ce qu'elle prenne le contrôle. Le genre de passion qu'on ressent jusqu'au fond notre corps, dans le sang bouillonnant qui coule dans nos veine, dans la moelle de nos os, jusqu'au bout de nos nerfs. Et qu'elle avait été délicieuse à laisser exploser, cette impétueuse haine ! A en donner des frissons d'exaltation.

Azrael frissonna légèrement, sans raison, sans même qu'il ne le comprenne. Soudain, il s'arrêta, observant la maison, petite, infime, après le chemin qu'ils avaient parcouru, la côte qu'ils avaient monté. Il ne prit pas le temps de jauger son insignifiance plus longtemps, alors qu'il dégainait sa baguette d'ébène, et la pointait dans la direction de la bâtisse. Un mouvement de poignet sur la gauche, une arabesque plus douce, presque caressante, par la suite. Un temps de silence, le calme avant la tempête. Une explosion, les flammes qui montent, qui montent, qui montent encore vers le ciel, sans limites. Qui redescendent, engloutissant soudainement le lieu du crime, toute leur implication dans l'affaire, faisait même disparaître des preuves des cadavres malmenés. Le cœur qui bat, qui bat, plus fort, plus vite. Mais qui reste régulier, se stabilise. Tous les risques sont passés. L'angoisse, la crise de panique menaçante comme une ombre qui planait au dessus d'eux, les risques de culpabilité, d'implication. Tout se passe bien, tout s'est bien passé. Parfaitement bien. Eux savent la vérité, toujours, mais tous les autres l'ignoreront toujours. Ils ne pourront jamais prouver que la mort des deux anglais n'était pas accidentelle. Un accident ménager, le gaz qui fuit, un incendio lancé sans se rendre compte des risques. Tout à explosé, il n'y plus rien. Étrange ironie, clin d'oeil mauvais, piqûre de rappel. Encore une fois, les deux frères Fever sont saufs. Il est temps de rentré, de reprendre le cours de la vie, le ministère pour l'un, la suite du voyage à Londres et les cours pour l'autre. De cette nuit, ils seront les seuls à en savoir tous les détails. Et il les garderont, précieusement, ses détails, ses souvenirs, ses émotions. Jusqu'à la prochaine fois... Ce n'est pas encore fini, que des points de suspensions à la fin d'une phrase, d'un paragraphe, laissant tout à imaginer, à construire. En mieux... ou en pire...
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