Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan] Dim 21 Avr - 15:58
Pumpteen adorait les plaisanteries. Moins elles faisaient rire les autres, plus elles le faisaient rire lui. Non pas qu'il fut quelqu'un de mauvais, simplement son sens de l'humour manquait de finesse. Parce que le Gryffondor, lui, était persuadé d'être très drôle et ne comprenait pas toujours pourquoi ses camarades se formalisaient de ses blagues. Que les Serpentards réagissent mal, c'était normal. Ces gens-là ne savaient pas rire. Et il y en avait même certains qu'il valait mieux éviter de titiller, ce qu'il faisait par prudence. Mais les autres ? Franchement ? Pourquoi s'énerver pour des devoirs recouverts de tâches d'encre dansantes insultant leurs lecteurs ? Ca donnait une bonne excuse pour ne pas faire ce devoir non ? Un exemple parmi d'autres. Pumpteen était d'ailleurs toujours déçu de voir ses propres amis s'évanouir dans la nature dès lors qu'il leur proposait de participer à l'élaboration d'une nouvelle blague. Le Gryffondor n'avait probablement pas compris qu'il fallait au moins choisir ses cibles et éviter de compter ses propres alliés parmi les victimes. Et malheureusement pour lui, grand comme il était, il n'avait même pas la discrétion pour lui. Ce jour-là, il comptait beaucoup sur le résultat d'un sortilège qu'il avait mis plusieurs semaines à mettre au point. BANG ! Trrrrrrrrrrrrtrtrtrt ! BaBAM ! Tout le couloir s'était retrouvé couvert de peintures gluantes qui formaient les motifs les plus ridicules. Et ceux qui s'y trouvaient aussi. Tous arboraient désormais des faces de clowns variées et colorées. Pumpteen avait explosé de rire face à la stupeur générale suivie des exclamations de fureur. Ravi, il s'était retourné pour prendre la poudre d'escampette et renouveler l'expérience ailleurs, et était rentré directement dans un autre élève, exceptionnellement plus grand que lui, lui aussi recouvert de la tête aux pieds des peintures comiques, mais dont l'expression, elle, ne donnait absolument pas envie de rire. Rabastan n'avait pas le sens de l'humour, tout le monde le savait. Lorsque c'était lui, la cible de la plaisanterie, même une parmi d'autres, encore moins. Et là... Entre le maquillage clownesque souriant et l'air de malveillance pure du préfet, le décalage était terriblement grinçant.
-Tu t'amuses bien ? Pumpteen...
Pumpteen, de l'avis de Lestrange, c'était un petit crétin de sang-mêlé, ou plutôt un très grand dadet de 4e année, et qui avait passé justement ses quatre années à Poudlard à tenter d'imiter les Maraudeurs sans avoir ni leur imagination, ni leur ruse, ni surtout... leur chance. Mais il s'obstinait quand même à jouer des blagues à tout le monde, arrivant une fois sur deux à entraîner un autre imbécile avec lui. Sauf que manquant également de charisme, il se retrouvait bien souvent seul. Jusqu'ici Pumpteen avait eu le bon goût de s'abstenir de s'en prendre à Rabastan. Mais cette fois c'était raté. Même s'il ne l'avait probablement pas fait exprès. Bref Pumpteen ne s'amusait déjà plus et son rire s'évanouit tout aussi vite. D'autant qu'il n'avait pas seulement la baguette du préfet pointée sur lui, mais également celles des autres victimes. Les choses étaient devenues encore plus désagréables lorsqu'on lui avait annoncé qu'il avait très exactement cinq minutes, top chrono, pour mettre fin au sortilège, après quoi, le charmant préfet de Serpentard ne répondait plus des conséquences de la plaisanterie pour le plaisantin. La menace était voilée mais sans légèreté. Pumpteen n'avait perdu que quelques secondes à faire semblant de mettre de la mauvaise grâce. Malheureusement pour lui, il avait mis, cinq minutes... et vingt secondes. Comme quoi la mauvaise foi, ça fait perdre un temps précieux. Pourtant tout le monde avait retrouvé un air un peu près correct ! Vrai que les murs du couloir peinaient à retrouver leur apparence première, mais c'était pas si grave si ? Non pas si grave. Mais ça méritait tout de même un rapport auprès du premier professeur rencontré. Pumpteen avait ouvert la marche en traînant des pieds, avait un peu accéléré quand Lestrange avait fait remarquer qu'il lui faisait de nouveau perdre son temps. Ils avaient fini par croiser le professeur d'arithmancie. Puni de huit à dix heure le soir-même : comme ça tombait bien, Lestrange n'avait prévu que des recherches personnelles pour la tranche horaire suivante. Le professeur lui tournait le dos, Rabastan n'avait pas dissimulé un sourire plein de promesses à Pumpteen, un "à ce soir" silencieux. L'adolescent en face avait relevé un peu le menton mais le teint pâle et les mâchoires crispées étaient bien plus éloquents. Celui-là au moins prenait les rumeurs au sérieux, ou bien peut-être qu'ils avaient...des connaissances communes. Peut-être qu'il était plus malin que la moyenne de ses condisciples tout compte fait.
A dix heures, le soir-même, les deux garçons couraient à fond de train dans les couloirs. Pumpteen avait réussi à s'échapper de sa retenue cinq minutes plus tôt. Il était tombé sur Lestrange au détour d'un couloir. Et s'était mis à courir comme un dératé dans l'autre sens, sans y réfléchir plus. Ce qui était probablement la meilleure des choses à faire parce que les secondes suivantes, le préfet semblait l'avoir pris en chasse et il se sentit frôler par plusieurs sortilèges.
Il commençait de le rattraper. Comme il réalisait ce fait indubitable, Rabastan se sentit plus léger encore et se força d'accélérer le mouvement. Au tournant du couloir suivant pourtant, ce fut uniquement l'instinct qui le poussa à se jeter à terre en percevant un flash de lumière qui lui passa tout juste au-dessus de la tête. La seconde suivante il lançait un protego pour s'éviter un nouveau sort. Celle d'après il lançait un sortilège vicelard dans les jambes de Pumpteen qui n'évita que de justesse avant de redémarrer de plus belle. Grinçant des dents, Lestrange avait pris la suite. C'était définitif désormais : il LE voulait. Ah il voulait rire... La course se poursuivit : il avait désormais un peu plus de retard à rattraper mais ça ne changerait rien à ce qui attendait Pumpteen. Nouveau tournant passé par le Gryffondor. Lestrange perçut un bruit de choc, accéléra, levant sa baguette pour parer à toute éventualité et nouvelle mauvaise idée du 4e année. Et se retrouva finalement nez-à-nez avec nul autre que... Leroy. Le sale traître qui se tenait désormais fermement entre lui et la direction par laquelle il vit sa proie s'enfuir. Leroy qui semblait très en verve ce soir-là.
Il semblait d'ailleurs que l'ironie fût très à la mode chez les mous du bulbe. Ils en faisaient usage à tout va et même dans des situations où ils auraient mieux fait de s'abstenir. Leroy devait sûrement trouver ça très drôle. Courtois, Rabastan répondit néanmoins par son sourire de crocodile, aucune plaisance dans les yeux pourtant. Et brutalement, sans prévenir, il reprit sa course, comme si Leroy ne se trouvait plus sur son chemin. A ceci près qu'il plaça vicieusement son coude en avant, à hauteur de sternum, percutant violemment et de tout son poids le Serdaigle. Pas le temps de jeter un sortilège mais c'est la baguette levée vers le Serdaigle qu'il poursuivit, gardant un œil en arrière. En quelques foulées il rejoignit le coude du couloir. Le suivant était déjà désert.
Le préfet entendait encore la course du Gryffondor, mais elle s'atténuait déjà. Il savait que les carrefours ne manquaient pas plus loin : s'il n'avait pas de visibilité et que Pumpteen avait la bonne idée de se cacher dans l'une des premières salles, Lestrange ne saurait jamais par où le suivre. Ce n'était plus la peine de courir. Il ne le rattraperait pas. De frustration, Rabastan expira profondément entre ses dents serrées et découvertes en un rictus carnassier furieux, laissant ainsi filer un sifflement vipérin et furibard. Et à qui devait-il cela ? Il tourna brutalement la tête vers Leroy, le regard brûlant mauvaisement, la baguette un instant pointée sur lui crépitante de l'envie de son maître de déverser les plus sombres sortilèges. Impossible. Il avait donné sa parole. Le Serpentard se mordit brièvement la lèvre comme pour retenir les formules qui lui titillait la langue, respirant profondément pour calmer sa fureur. Ils ne perdaient rien pour attendre. Pas Pumpteen : il pouvait bien courir ce soir, Rabastan aurait bien d'autres occasion de le coincer. Et il paierait deux fois plus cher pour l'avoir fait attendre. Quant à Leroy...
Et dire qu'il avait promis à Emmeran de ne pas s'en prendre pour de bon à son traître de fils, lui laisser ce plaisir. Ça avait rarement été aussi frustrant. Cela dit... On ne parlait que de mal physique, n'est-ce pas ?... Surtout qu'il ne pouvait pas décemment laisser passer ça, oh que non : ça aurait été commettre l'erreur impardonnable de laisser croire à Leroy qu'il avait fait le bon choix. Ça ne se règlerait juste pas aussi simplement que si ça avait été n'importe qui d'autre. La fureur de brûlante tournait à glacée.
-T'es fier de toi, hein..., persiffla venimeusement Lestrange en revenant vers le Serdaigle, puis commençant de tourner lentement autour sans vraiment y penser.Un vrai p'tit comique Leroy... Tu commences vraiment à leur ressembler : faire une grosse bêtise et jouer à la grande gueule ensuite, comme si ça pouvait la faire oublier... Comme si ça n'avait pas de conséquences.. Vas-y, montre voir, fais le bouffon pour moi, peut-être que j'allègerai ta note si tu arrives à me faire rire.
Il en était sûr, Leroy allait minimiser les risques, comme l'imbécile qu'il était devenu, accumulant les nouveaux points faibles sur lesquels appuyer. Peut-être même qu'il allait jouer au lion et se lancer dans les provocations. Il connaissait les risques pourtant, les méthodes et les armes. Il s'en était stupidement déparé d'une bonne partie. Leroy était pourtant bien placé pour savoir que lorsqu'on n'était pas fichu de se dégotter une copine capable de se défendre toute seule, on évitait de marcher sur les pieds du voisin. Il était tombé bien bas... Il allait payer pour ce soir : que le règlement de compte ait lieu cette nuit, c'était peu probable, mais les prochains jours ne seraient pas roses. Son énervement malsain alimentait déjà une imagination qui l'était tout autant. Rabastan avait une sainte horreur qu'on lui prenne ce qui lui revenait, Leroy était parfaitement placé pour le savoir, et le Gryffondor était Sa proie. Lestrange aurait pu en rester là. S'il avait été quelqu'un de mesuré. Mais le Serdaigle avait lancé les hostilités et à ce jeu-là, Rabastan aimait attirer son adversaire sur son terrain : les extrémités, là où il n'y avait plus de place pour ceux qui se mentaient, pour les demi-mesures, pour les tièdes, pour les faibles et les pleurnicheurs. Pas de place pour les héros. Restait à savoir si le Serdaigle s'y laisserait prendre.
Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan] Ven 26 Avr - 17:17
Et voilà... Typique. On aurait pu attendre de Leroy qu'avoir vécu de l'autre côté de la ligne lui aurait appris à quel point c'était inutile et même plutôt contre-productif de jouer les non-concernés. Mais non. Le Serdaigle préférait jouer la conversation de salon. Ce qui tira un reniflement dédaigneux à Lestrange. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez Louvière ? Depuis sa trahison l'ennui l'avait pris et il avait besoin qu'on le secoue peut-être ? Si c'était ça.. Sans compter qu'en l'occurrence, le ton utilisé par Leroy était une provocation en soi. Comme s'ils étaient égaux. Alors comme ça on renonçait à son statut mais pas à ses prérogatives ? Comme c'était caractéristique... Ah non pas les inconvénients ! Par contre on garde les privilèges. Rabastan en grinça des dents. Il avait horreur de ces petits douillets qui ne supportaient pas la pression de leur rang. Horreur de ces ingrats qui s'étaient nourris à ce qu'avaient si durement accumulé leurs ancêtres pour ensuite cracher sur leur héritage. Rien n'était dû sans prix. Et tout se payait, également.. Le plus ridicule dans tout ça, c'est que Leroy pensait sans doute tout cela très noble. Alors que pour Rabastan, ce qu'avait fait le Serdaigle, ce n'était ni plus ni moins qu'une fuite, une couardise. Faible. Et sans honneur : tant de personnes avaient compté sur lui, tant de personnes auraient tant donné pour lui. Et Leroy leur avait tourné le dos à tous, égoïstement. Le bon choix, hein... C'était impressionnant comme les traîtres savaient s'autopersuader d'être en fait des héros. Il en aurait presque gronder de détestation bilieuse.
Cela dit, Leroy voulait définitivement qu'on pimente son existence si l'on se fiait à ses dernières paroles. Du sang et des larmes. Sa fureur retomba d'emblée, un instant soufflée par les évocations inhérentes à ces mots, puis par la surprise qu'ils vinssent du Serdaigle, et l'instant d'après le jeune homme fut pris de l'un de ses habituels rires silencieux. Du sang et des larmes : Leroy semblait avoir perdu la mémoire après avoir perdu son honneur. Quoi d'autre aurait pu expliquer une telle réplique, ou plutôt une telle orientation de la conversation ? C'était comme si le Serdaigle venait d'allumer une pancarte portant la mention : faites-moi mal. Malveillance était réveillée : good morning Malevolence !
-Du sang et des larmes, eh ?..
Le Serpentard fit mine de réfléchir à ce que cela lui inspirait puis porta le bout de ses doigts à sa bouche et s'en pourlécha brièvement comme s'ils étaient trempés du jus de viande le plus délicieux qui soit. Lassant ? Mais se lasse-t-on jamais de ce qui nous fait réellement plaisir ? Demanderait-on à un mélomane d'apprendre à n'apprécier que le silence ? Répétitif : impossible, son imagination n'avait pas encore atteint ses limites. Quant à la finalité qui ne changeait pas, c'était plutôt bon signe, non ? Seules les girouettes changeaient d'objectifs à tout va. Les autres se fixaient un cap et alors qu'importaient les moyens pourvu qu'on s'y tînt bien. Mais de toutes manières, ce n'était pas une vraie question. Inutile d'y répondre donc, autrement que par son geste sans équivoque. Quoi qu'il en soit Lestrange avait définitivement retrouvé le sourire : matois et sans complicité aucune. Un vrai sourire cette fois cela dit parce que le regard n'était plus froid, il était électrique. Où Leroy était désormais tout de calme dédaigneusement aristocrate, jouant la mondanité à la perfection et jusqu'au bout des ongles, un paysage de sérénité attentive et sûr de sa force, solide et noble comme d'antiques falaises, en face la surface de la mer, bouillonnante puis d'huile, se ridait de quelques ondes sous-marines.
Lestrange n'enchaîna pas tout de suite, goûtant encore quelques secondes toutes ces délicieuses évocations et souvenirs de sang et de larmes. Il en profita pour détailler Leroy de haut en bas. Pas de peur ni dans l'attitude, ni dans les yeux : dommage. Pour eux deux. Pour le Serdaigle parce que la peur c'est le signal d'alarme qui vous permet de faire demi-tour quand il faut. Et pour Rabastan parce que... Parce que.
-J'arrive pas à croire que t'aies déjà oublié.. Vrai qu't'as l'air d'avoir oublié un paquet de trucs mais tu fais vraiment bien les choses : même l'humour, ton... espèce d'ironie pédante, on dirait presque l'un de ces types dont tu lèches désespérément les bottes pour une once de marque de confiance. Mais le plus grave tu vois, dans ta situation, c'est sûrement que tu aies oublié comment... "on fait".
Leroy aurait des nouvelles du garçon qu'il avait "aidé", ça c'était définitif. Même si "aider" pouvait ne pas être le meilleur terme, puisque après tout, à cause de sa stupide intervention, le Gryffondor paierait deux fois plus cher. Attraper un gosse comme Pumpteen, c'était un jeu d'enfant : plutôt isolé, facile à appâter, facile à débusquer, entourage facile à manipuler, etc. Leur petite mise au point pourrait même s'insérer sans vague dans son emploi du temps pourvu que Lestrange ne se montre pas trop empressé. Il aurait même pu y renoncer si tout cela s'était avéré trop compliqué, parce qu'il avait bien plus important à faire et le temps semblait filer toujours plus vite. Après tout, le gosse avait eu peur effectivement : ce n'était pas parfait, mais cela aurait pu suffire comme compensation compte tenu de la situation. Mais à présent que le traître s'en était mêlé, tout était différent : il n'était plus question une seule seconde de laisser Pumpteen s'en sortir. Voilà au moins une chose de nette. Non, le point d'interrogation se trouvait au bout de la longue liste des possibles manières de faire morfler Leroy lui-même. Et tout dépendrait précisément du Serdaigle. Toutes ces possibilités étaient alléchantes, mais certaines étaient un peu moins cruelles que d'autres, certaines plus courtes, d'autres moins graves. Et réciproquement bien sûr. Comment choisir ? Lestrange allait donc lancer le jeu : ou bien Louvière tombait dedans – ce qu'il allait probablement faire, "héroïque" comme il l'était devenu – auquel cas ses résultats au jeu mèneraient au choix de la sentence. Ou bien il se montrerait exceptionnellement malin et ne s'en tirerait alors qu'avec des dégâts limités : la solution la plus basique. Mais Rabastan ne croyait pas à la seconde possibilité. Leroy avait grandi comme lui : courber l'échine face à l'adversaire, pour de vrai – puisque si c'était juste pour mieux l'attaquer par derrière c'était différent -, c'était inenvisageable. Louvière pouvait bien dire ce qu'il voulait, il avait ça dans le sang : une fierté tenace et qui lui faisait lever le menton plus haut que tout le monde ; l'assurance de celui qui n'a pas passé une enfance à voir ses caprices exhaussés et se sait capable d'encaisser. En plus de cela il avait la volonté de ceux habitués à monter des plans subtils pour atteindre leurs fins, et donc pas l'habitude de renoncer. Sauf qu'au contraire de ses pairs, il avait abandonné les armes qui vous permettaient de vous maintenir en haut. Lui qui avait été un rival si coriace, n'était plus que l'ombre de l'adversaire qu'il aurait pu être. Leroy était un prédateur qui s'était lui-même limé crocs et griffes. Cela aurait pu être sans grande conséquence s'il s'était contenté de vivre avec les moutons qu'il aimait tant, mais aller de nouveau montrer les dents aux autres loups ça devenait risible. Tant pis pour lui : ce n'était pas faute de n'avoir pas été au courant. Il n'y avait pas que la magie noire pour briser un être. Oh.... loin de là.......... Louvière n'avait aucune excuse : il avait su. S'il avait oublié, ce n'était plus que son problème à lui. Lestrange ne comptait pas lui souligner toutes ses jolies faiblesses qu'il accumulait dernièrement. C'était un traître qu'il avait face à lui. Alors il frapperait sans prévenir : ni où, ni comment, ni quand. Ni qui. Après cela, ne resterait plus que ce choix au Serdaigle : les extrêmes, ou se coucher. Cela dit, cela avait de quoi faire froid dans le dos : avec quelle rapidité Leroy était-il devenu un être aussi... faible... Comme quoi la trahison comportait toujours un terrible prix à payer, en elle-même. La Nature était bien faite, toute cruelle qu'Elle était. Ce qui arrangeait terriblement Lestrange : les choses auraient été nettement plus complexes si Louvière n'avaient pas laisser tomber les armes les plus efficaces et les protections les plus sûres. Le préfet arborait désormais un sourire en coin assorti au ton venimeux avec lequel il repris la parole :
-Alors... Est-ce que tu n'as vraiment aucune idée de ce qui va se produire ? Ou est-ce que tu vas te rappeler, même un tout petit peu, ma façon de faire et essayer de sauver les meubles ?
Et voilà : game on. La soirée n'était peut-être pas tombée à l'eau avec la fuite de Pumpteen tout compte fait. Du sang et des larmes, oui. Mais pas que : on savait varier les plaisirs, pas d'inquiétude. D'ailleurs, même les religieux moldus l'avaient compris : le gentil dieu s'était vite lassé du bien et avait laissé son troupeau à lui-même, tandis que le diable... Il avait l'air de bien s'amuser aux dépens d'absolument tout le monde. Inutile de préciser à quel personnage la sympathie de Rabastan allait durant les cours de religion dispensés à l'école primaire. Quoi qu'il en soit, il avait bien l'intention de jouer avec Leroy... Jouer ET le pousser aux extrêmes.
-Ou te cacher encore derrière une plaisanterie fine ? Oh mais comment donc Lestrange, mais je suis au-dessus de tout ça moi. Je rentre pas dans tes p'tits jeux vilains. Même pas peur d'abord : on est dans un pays civilisé j'te f'rais dire.
Comme quoi au jeu des caricatures puériles et boudeuses, Bellatrix n'était pas seule. Mais là où l'aînée des Black prenait un ton insupportable de petite fille, Lestrange contrastait par un ton aristocrate mondanisé à l'extrême et sans rapport aucun avec son vocabulaire du moment, comme un miroir un peu déformé tendu à Leroy. Cela faisait partie du jeu d'ailleurs, jouer les gosses insupportables, jouer la puérilité. Que Louvière le sous-estime, tout n'en serait que bien plus drôle : et pour le coup, ce serait d'une ironie délicieuse.
Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan] Lun 6 Mai - 17:30
-La plaisanterie fine.. j'en étais sûr.. Un point pour moi alors..., rétorqua-t-il avec un air... ravi. Mais quoi ? Leroy venait d'entrer dans le jeu ! Et à pieds joints en plus ! Lestrange avait parié sur l'Orgueil en inné et l'Aveuglement en acquis chez le Serdaigle : un beau cocktail combinant son héritage de sang-pur et le bouquet de "qualités" obtenu avec son nouveau titre de héros en herbe. Jackpot ! Oh on allait bien s'amuser... A condition que Louvière ne devienne pas trop prudent. Il y avait peu de chance certes, mais savait-on jamais ? On s'assurerait de ne pas lui en laisser l'occasion.
Rabastan ne cessait jamais vraiment de se mouvoir, lentement et le plus souvent sous le couvert d'un geste accompagnant ses paroles, mais le but restait le même : garder une distance minimale entre lui et le Serdaigle, abolir la distance de sécurité, nier l'espace vital, bref être agresseur par l'attitude. Cette proximité était aussi dangereuse pour lui que pour l'autre : impossible d'avoir le temps de réagir à un sort lancé d'aussi près. Avantage au premier qui ferait usage de sa baguette. Sauf que... Ce ne serait pas très stratégique de la part de Leroy. Oh bien sûr le Serdaigle pouvait nier cette évidence : il était en train se construire sa panoplie de héros, et les héros, ça fait toujours tout un tas de choses inutiles (le nombre de fanfaronnades que certains étaient capables de sortir en mauvaise position, alors qu'il n'y avait que le bourreau pour les entendre..) ou stupides. Comme se rabattre sur les sortilèges plutôt que les mots et sauter directement aux franches hostilités. Ce serait alors comme de propulser le jeu qui venait de commencer directement en phase terminale. En temps normal, cela aurait pu faire réfléchir Lestrange : mais à ce moment-là, complètement pris dans le plaisir de jouer, celui-ci ne voyait que le prétexte de mettre en œuvre son atout-maître si jamais son adversaire commettait cette erreur. Quant à lui, il ne comptait pas faire usage de sa baguette cette nuit, même s'il la gardait levée, réflexe qu'il ne risquait plus de perdre. Il y avait tant d'autres moyens de blesser Louvière et puis il avait un jeu à gagner. Il fallait respecter ses propres règles n'est-ce-pas ? En tous cas, tant qu'on gagnait... Autrement... Effacée la fureur, comme si elle n'avait jamais existé : le préfet était d'une humeur mirifique. Un gosse doué pour la carabine au champ de tirs de la fête foraine du coin. Il avait déjà gagné le premier lot ! Et là était bien le problème : qui disait premier lot promettait douleur pour quelqu'un d'autre. Infiniment plus efficace que le sang et les larmes sur l'humeur lestrangienne. Les perspectives stimulaient ses neurones les plus corrompus. Ce qu'il y avait de si plaisant dans ce divertissement ? C'est qu'il pourrait précisément rattacher tout ce qu'il ferait pas la suite à chaque manche perdue par Leroy. Et le lui rappeler bien sûr. Le Serdaigle aurait pu se retirer tout de suite : ils en seraient restés là.. Ou presque. Ce serait de SA faute s'il allait arriver ce qui arriverait. Rabastan estimait sa propre responsabilité minime : Louvière savait qu'il n'avait pas affaire à un ange. On ne provoque pas un dogue sans s'attendre à se faire mordre et selon Lestrange, leur petite confrontation, c'était exactement la même chose. Ceux qui se prenaient pour des héros avaient souvent l'air de se croire entourés par une aura brillante qui subjuguerait leurs adversaires, leur passant l'envie d'attaquer. Ridicule. Bien sûr qu'il allait faire mal, c'était dans sa nature, comment ceux qui le savaient pouvaient-ils décemment s'attendre à ce qu'il agisse différemment ? Pour quelle raison devrait-il faire cet effort pour un adversaire ? Il le faisait pour s'assurer une couverture respectable mais cette raison trouvait vite sa limite : les provocations. Elles l'irritaient terriblement devant témoins, et pour cause. En revanche, quand il était libre de ses mouvements.. Leroy savait tout ça : donc Leroy serait responsable des conséquences qu'il enclenchait tout seul. C'était si délicieusement ironique. Le préfet lui en était presque reconnaissant de lui donner des prétextes. C'était bien le but du jeu d'ailleurs : certains cherchent à gagner le plus de bonbons possibles, lui cherchait à accumuler les prétextes pour faire des entorses à ses principes de prudence, les causes aux futures conséquences. Avec un peu de chance, Leroy allait rester dans son registre mondano-ironique jusqu'à la fin. Ce serait parfait : plus il se mentait, plus ce serait plaisant de voir la vitrine voler en éclat ! Perdre ? Rabastan n'y pensa pas une seule seconde. Son arrogance de brute déguisée l'en aurait empêché quelques minutes plus tôt, désormais c'était l'enthousiasme.
-Toujours aussi prévisible, Leroy., reprit-il d'une voix susurrante et grave, presque ronronnante, le débit lent comme si chaque seconde était savourée.Attends, je vais essayer une nouvelle prévision. Je parie.. qu'à la prochaine menace que je vais faire tu vas me répondre avec un regard noir très sérieux et ta grosse voix de pas content très autoritaire :"Tu ne lui feras aucun mal Lestrange." Prêt à vérifier ? Tu joues le jeu, hein, fais comme si tu m'avais pas entendu parier. Trois, deux, un :
Comme on éteint la lumière, Rabastan effaça tout sourire de son expression et prit son air le plus froid et le plus venimeux, penchant la tête vers le bas pour fixer son adversaire de la meilleure des façons, une pointe de malice mauvaise vrillant les prunelles malgré tout.
-Prends garde à ce que tu dis Leroy, sinon les fameuses larmes je les tirerai à flots de ta petite poupée. Et t'inquiète pas : ce sera pas répétitif. Je vais faire dans l'originalité.
Si le Serdaigle ne jouait pas le jeu il aurait un gage. Attention : mauvaise foi en phase de chauffe.
Jusqu'alors il s'était bien gardé de penser trop dans le détail à ce qu'il gagnerait en fonction du score de Leroy. Il n'y avait pas la moindre preuve bien sûr, mais Louvière avait souvent fait preuve d'une perspicacité... louche. Cela, il aurait pu le mettre sur le compte de l'intelligence avant, mais depuis les récents dérapages du Serdaigle, ce n'était plus possible. De toute manière il était difficile pour Lestrange d'avaler qu'un traître comme Leroy puisse être malin à ce point. C'était rageant au possible et toute excuse pour l'expliquer autrement que par une intelligence supérieure était bonne à prendre. Plus malin Leroy ? Certainement pas : suffisait de voir ses erreurs. Ce devait être autre chose alors, et "autre chose", c'était probablement de la légilimencie. Pas de preuve. Mais Rabastan était bien placé pour savoir que "pas de preuve" ça ne voulait absolument rien dire. En tous cas rien qui puisse vous faire baisser votre garde, bien au contraire. Aussi, par précaution, le préfet se tenait à ne pas penser trop stratégie en présence du Serdaigle. Une raison de plus de le détester. Comme si c'était nécessaire. Méfiance mauvaise, agacée et rancunière. Cela nécessitait une certaine concentration en temps normal, tant il passait son temps à dresser ses plans, ce qui l'agaçait fort, naturellement. Ça l'était bien moins ces dernières minutes, depuis que le jeu lui agitait les pensées avec nettement moins de cohérence. Et avec sa dernière menace... Exceptionnellement, il espérait bien que Leroy tente de jeter un œil à ce qu'il avait dans la tête. S'il était légilimens : il ne serait pas déçu. Chacun pleurait à sa façon : un peu comme le rire. Rien qu'aux pleurs, même les yeux bandés on pouvait reconnaître quelqu'un. Quand on connaissait bien une personne, on pouvait aussi savoir si elle pleurait pour de vrai ou non. Et aussi avec quelles nuances. Peu de personnes s'étaient probablement fait cette réflexion, mais dans un souci maniaque de manipulateur, Lestrange aimait les détails crédibles. Pénélope, Rabastan l'avait déjà vue pleurer et c'en était alors d'autant plus facile de l'imaginer dans des situations variées mais toutes délicieuses, avec la variations lacrymales en prime. Du sang, des larmes. Mais aussi des cris, des soupirs, des pleurs. Saupoudrés de sueur froide sur fond métallique, brûlant puis glacial, échardes acides, grouillements lancinants. Une ambiance contagieuse et cruelle de magie noire lâchée sur tout ce n'était pas encore à la peine. Terriblement gourmande et avide. Au milieu de ses scènes variant comme varient les rêves, le visage était toujours celui de la petite poupée blonde, mais les émanations cérébrales de Lestrange mêlaient allègrement souvenirs et anticipations, qu'elles concernassent vraiment Pénélope ou d'autres victimes devenant secondaires. Le tableau mouvant s'appelait Peny cette nuit. Un nom dans une liste. Pourvu que Leroy soit legilimens : il allait se régaler. Ahahh.....
Sans changer d'expression, mais électrisé par ses propres fantasmes, Rabastan éprouva l'envie soudaine de partager son amusement avec Leroy : clin d'œil ! Oh non, Louvière n'était pas prêt de quitter le jeu... Et il serait bientôt l'heure du couvre-feu.
Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan] Lun 27 Mai - 11:10
Lestrange leva un sourcil au rire de Leroy. Le Serpentard ne cachait pas une légère surprise : quand bien même il avait la tendance grandissante à traiter le Serdaigle par le mépris, il aurait pensé le sous-estimer en s'imaginant que le jeune traître perdrait toute notion du danger. C'était un étrange spectacle à voir : un loup en train de devenir un gentil chien d'intérieur. Quand finirait-il par se laisser boucler les poils et couvrir de vêtements de poupée ? Mais il fallait se rendre à l'évidence : Leroy jouait avec Lestrange, comme il avait joué autrefois avec leurs adversaires communs. Un rire, de la manipulation, de la provocation même, ça marchait bien avec eux. Pas avec leur clan. Non pas qu'ils n'eussent pas non plus leurs propres points faibles, mais ils étaient simplement différents. Et parmi ces différences, il y avait les risques. S'en prendre à un Gryffondor défenseur des sang-de-bourbes, n'impliquait pas les mêmes conséquences que s'attaquer à un élève de Durmstrang pro-sang-pur par exemple. Quant à Rabastan : le jeune homme se savait encore plus sensible à ce genre de choses, comme si son vis-à-vis roulait des épaules, levait haut le menton et se prétendait maître du territoire. Cela lui fouettait toujours l'imagination pour briser les pattes de ce qu'il considérait comme des provocateurs. Leroy avait-il oublié ça ? Ou alors se croyait-il véritablement suffisamment fort pour encaisser ? Peut-être bien les deux si on se fiait aux mots qui succédèrent au rire.
Un instant, la fureur flamba dans ses prunelles. Irraisonnable, pulsionnelle, violente, mauvaise, grinçante. Il en avait les dents serrées, les poils dressés. Ce n'était pas à Leroy de dire qui avait perdu ou gagné. Ce n'était pas lui l'arbitre ! Oh mais le jeu n'était pas terminé : ce n'était pas encore le moment de distribuer les gains et les pertes. Mais le Serdaigle ne perdait rien pour attendre. Pénalité alors... Tant pis pour lui s'il ne savait décidément pas reconnaître les limites.
Puis vint la suite. L'explication du rire. Et Lestrange se demanda une fois encore ce qui ne tournait pas rond dans la tête du Serdaigle. Peut-être Emmeran y avait-il définitivement été trop fort et endommagé la cervelle bien faite qui s'y trouvait avant. Comment Leroy pouvait-il espérer être crédible dans ce registre-là ? D'abord il y avait tout ce qui s'était passé dernièrement : de sa fuite de chez lui, dont il portait toujours la cicatrice, jusqu'à la protection d'un gosse qu'il ne connaissait pas, cette nuit même. Plus tout l'entre-deux. Tout allait beaucoup trop loin pour n'être que de la manipulation. Cela pouvait passer pour telle auprès des autres, et les sang-purs en étaient ravis puisque cela provoquait l'exclusion du traître. Mais ça ne pouvait pas faire le même effet pour les anciens proches du Serdaigle. Non : Leroy avait bel et bien tourné le dos à son clan. Et s'il était prêt à se mettre en danger pour un clown de Gryffondor, comment pouvait-il s'imaginer encore crédible dans le rôle du prince noir qui se joue du cygne ? Et puis il y avait ce trait de caractère propre à Rabastan : les déchéances définitives. Pas de seconde chance accordée, qui avait perdu la confiance donnée ne la retrouverait plus jamais. Leroy était un traître-à-son-sang. C'était simple et se passait du moindre doute, de la moindre remise en cause.Il était passé de l'autre bord, celui où l'on se prétendait honnête et bon. Celui où il peinait à se faire admettre. Et là, quoi ? Le Serdaigle espérait vraiment que Lestrange goberait une telle bêtise ? Que Louvière risquerait d'annihiler les piètres résultats de tous ses terribles efforts d'intégration, juste pour jouer avec l'oie blanche du coin ? Il y avait un évident problème de proportions. Cela aurait pu être envisageable si son interlocuteur avait été un imbécile fait, mais ce n'était pas le cas.
Oh le jeu du Serdaigle était impeccable dans la forme : le ton, la physionomie, toute l'attitude... Tout était parfait. En fait, en son for intérieur, Rabastan lui accorda même quelques points pour une telle démonstration artistique : allons, il fallait savoir être fairplay. Leroy était un acteur hors-pair, on ne pouvait pas le lui retirer. Il avait l'art et la manière d'accorder le moindre haussement sourcils, le plus infime battement de paupière au discours qu'il voulait faire avaler. Il ne laissait pas transparaître la moindre de ses véritables émotions. Vraiment, dans la forme tout était parfait. Mais pas le fond. Il suffisait juste de ne pas se fier à l'apparence et de ne pas cesser de réfléchir. D'ailleurs justement en y réfléchissant, Lestrange se dit que Louvière perdait vraiment dans l'art de la manipulation. Visiblement, il ne s'était pas posé la question de la vraisemblance : alors qu'il aurait pu être plus crédible en prétendant, par exemple, se servir de Pénélope pour se gagner la confiance des autres. Mais non, il avait prétendu se jouer d'elle une deuxième fois. Ce qui signifiait aussi qu'il avait été pris de court par la menace. Ce qui révélait qu'il n'avait pas prévu le danger. Tttttttt. Comme c'était vilain ce manque de prévoyance venant d'un ancien membre du clan. Comme c'était délicieux quand cela s'observait chez un adversaire.
En fin de compte, qu'il mette tant d'application à moquer sa relation avec Pénélope était bien symptomatique. La petite poupée était un point particulièrement sensible avec lequel on pourrait bien s'amuser ! Le sourire était progressivement revenu au Serpentard avec les idées cruelles qui accompagnaient cette conclusion, sibyllin et trouble : un mélange de fausse complicité en réponse aux mensonges du Serdaigle et du plaisir anticipé de lui faire payer ses erreurs.
Chaque stratège le savait : c'était à vous de faire de la force de votre ennemi votre propre force et sa nouvelle faiblesse. Si Leroy voulait vraiment enfoncer cette porte-là, alors Rabastan allait la lui ouvrir toute grande. On allait bien voir si le Serdaigle avait prévu les risques de son coup de bluff.
-Je te crois... Même si c'est décevant. Pénélope ? Vraiment ? Ca fait un peu... plat mal réchauffé avoue. Tout le monde sait qu'elle est d'une naïveté affligeante et tu t'es déjà amusé avec. Là ça donne l'impression que... Tu n'arrives plus à trouver personne d'autre pour gober tes mensonges. Tu rames, c'est ça ? Plus personne ne te fait confiance ? T'as manqué de subtilité. Regarde-toi, maintenant il n'y a plus qu'la p'tite chérie qui soit assez stupide pour te croire.
L'art du double discours. Au premier degré il faisait mine d'adhérer aux dires de Leroy. Au second il lui affirmait clairement qu'il ne le croyait pas. Quant au fait qu'il n'y ait plus que Pénélope pour croire Leroy, ce n'était malheureusement plus tout à fait exact. Et dans le même temps le signe aguicheur qu'on allait enfin pouvoir passer à l'étape suivante : briser les faux espoirs. Néanmoins, Rabastan était intimement persuadé que Louvière ne s'était tourné vers la petite blonde que parce qu'elle était la seule qui lui donnerait Merlin sans confession. Une solution de facilité. Le Serdaigle s'était fait rejeté, et il s'était rabattu sur la seule personne qui pouvait encore le regarder avec des yeux admiratifs : Pénélope. Pas de doute, Leroy se racontait sûrement des histoires, se persuadait d'être tombé amoureux ou on ne savait quelle autre niaiserie. Comme si on tombait amoureux d'une fille qu'on avait si violemment méprisé... C'était n'importe quoi. Mais pas de doute non plus sur le fait que Louvière s'y accrocherait maintenant : ce n'était pas comme s'il avait le choix. Aucune autre fille ne pourrait lui faire oublier à quel point il était le Traitre qui avait abandonné tous ceux qui comptaient pour lui ou avaient compté sur lui. En bon hypocrite qu'il était devenu, il ne renoncerait pas à la personne qui arrivait à lui faire croire qu'il était quelqu'un de bien ayant fait le bon choix, quelqu'un surtout qui lui ferait croire qu'il n'avait pas fait d'erreur. C'était pathétique et écœurant, à vous donner des envies de meurtres longs et violents. Sales petits cafards qui se voulaient des parangons d'honnêteté sans être jamais capable de reconnaître leurs torts. Une raison de plus d'y mettre du sels et force épices.
-Je m'attendais à mieux de ta part. Du coup, tu sais quoi : je vais quand même mettre ma menace à exécution. Comme ça tu seras obligé de te trouver une autre victime. Une mieux. A la hauteur de tes ambitions, hein.. A moins qu'on ne fasse un concours : qui fera le plus de mal à Pénélope ? Qu’est-ce que tu préfères ?
Ce serait tellement drôle que Leroy choisisse la seconde option. Ce serait miraculeux, mais pour le coup il y gagnerait des points. Naturellement, Rabastan ne s'attendait pas le moins du monde à ce que Louvière jouât le jeu, mais ce serait véritablement divertissant de le voir chercher à donner le change, tout en ayant soi-même un prétexte parfait pour s'en prendre à Pénélope. Non pas que la première option soit moins intéressante d'ailleurs. Non pas que Lestrange eût vraiment besoin de prétexte. Certains avaient besoin d'excuses à leurs actes les plus sombres, d'autres se voilaient la face en prétendant que ces mauvaises actions étaient en fait des bonnes, ou bien qu'ils n'avaient pas fait exprès, qu'elles n'étaient pas si graves, ou même qu'elles n'avaient jamais existé. Le Serpentard lui s'en repaissait franchement. Comme il goûtait le jeu malsain qui se tenait entre lui et Leroy, comme il goûtait jusqu'à sa propre fureur parce qu'elle le poussait à revenir à ses plus grands plaisirs avec toujours plus d'imagination. Comme il se faisait un plaisir d'être le contre-exemple de l'universalité de leurs valeurs malades : après tout, Rabstan faisait bien parti de cette grande Humanité qu'ils prétendaient chérir. Mais bizarrement.... Certains humains étaient moins humains que d'autres à leurs yeux, dès qu'on ne disait pas amen à toutes leurs règles... Quelle belle bande d'hypocrites.
Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan] Sam 20 Juil - 9:42
La réplique de Leroy lui tira un rire silencieux. Face à un Gryffondor, elle aurait fait mouche, piquer juste où il fallait. Un Serdaigle aurait probablement réagi, bien que pour d'autres raisons, comme souligner un manque de logique dans le raisonnement. Pouffsouffle..... Cinquante-cinquante. Mais à un Serpentard ? A7 ? Dans l'eau.... Le reptile s'était contenté d'éviter paresseusement la provocation, en souplesse. Et pourquoi non ? Depuis qu'il s'était fixé sa cible, son humeur était remontée de plusieurs crans. C'est que si la provocation marchait terriblement bien avec Rabastan, encore fallait-il savoir où appuyer, et si quelques instants plus tôt Leroy piétinait pile où il le fallait, désormais il sautait sur de l'air. C'était bien le problème de Louvière semblait-il : il continuait d'utiliser les mêmes armes qu'auparavant, sans réaliser qu'elles étaient faites pour des adversaires donnés et qu'elles étaient bien moins efficaces contre d'autres. Il avait oublié de s'adapter semblait-il. Tiens ! Ca faisait partie des qualités que le Choixpeau oubliait tous les ans en énumérant celles de Serpentard. L'adaptabilité. Souplesse et mues. Et puisqu'on parlait de mues, il était temps de passer à la manche suivante et de transformer le jeu. Agir comme il l'entendait, il n'avait pas besoin de l'autorisation de Leroy pour ça. Mais le ridicule 'tu ne m'atteindras pas comme ça".... Lui tira presque un autre rire. Décidément. Finalement, le Serdaigle avait peut-être accédé à cette requête en matière de plaisanteries, que Rabastan lui avait faite quelques minutes plus tôt. Parce que "ça" c'était définitivement comique. D'autant que d'expérience, il savait que lorsque quelqu'un commence à assener qu'il n'avait pas peur, ou qu'il ne craignait pas telle ou telle attaque, c'était bien souvent que son chasseur se trouvait sur la bonne piste. Comme s'ils ne connaissaient rien aux subtilités des mensonges. Mais après tout, difficile d'être un héros et un menteur hors-pairs en même temps : le deux titres ne faisaient pas bon ménage. Lestrange était presque tenté de conseiller Louvière d'aller demander conseil à Gaël : elle savait mieux se battre contre les Serpentards que lui, alors même qu'elle était handicapée par le fait qu'il s'agissait de son propre camp. Oh ils avaient tous les deux laissé quelques plumes dans leur dernier conflit, mais au moins en étaient sortis plus forts, plus aguerris et plus expérimentés. Cela aurait été un faux conseil bien sûr, plutôt destiné à rendre plus nette la déchirure d'une amitié morte. Mais précisément, cette amitié qui unissait auparavant sa Sorcière avec le Serdaigle, ce n'était pas ses affaires et c'était même de toutes évidences un sujet sensible pour la jeune fille. Le Serpentard estimait donc préférable de ne pas la mêler directement à son jeu. Contrairement à son interlocuteur, et en dépit des apparences, Rabastan gardait toujours à l'esprit les intérêts et les risques qu'il faisait prendre à ses proches. Là le jeu ne valait ni le risque ni l'affront. De toute manière, il y avait matière sans être obligé d'aller piocher de ce côté-là. Le rire ne dura que quelques secondes. Ce n'était somme toute que l'expression d'une volupté prédatrice qui s'épanouissait à plaisir à mesure qu'elle voyait son adversaire perdre du terrain. Il aurait pu lancer un patronus sans difficulté. Comme celle de Leroy, sa baguette était toujours levée, alerte, comme il continuait de se mouvoir lentement autour du Serdaigle.
-Leroy... Te fais pas plus stupide que tu n'es. Je me fiche de ce qui est propre ou pas, du moment que c'est efficace. Tu le sais parfaitement et tu le savais quand tu t'es mis bien au milieu de ce couloir tout à l'heure. C'est toi qui as lancé les hostilités, tu te rappelles ? Sauf que je suppose que tu ne vois pas les choses de cette façon. Tu te prends pour un héros et tu oblitères totalement le mal que ça peut provoquer. Les dégâts collatéraux ne te concernent pas, pas vrai ? C'est comme tout le mal que tu as pu faire à ceux pour qui tu comptais : c'est pas vraiment de ta faute... C'est le monde qui est si méchant. Et tu t'apprêtes à recommencer. Tes actes, ta façon de me parler depuis tout à l'heure, tout ça va avoir un prix. Que d'autres paieront pour toi. Une fois de plus. Tu le sais aussi, tu le sais depuis le début, mais ça ne t'empêche pas de continuer à me provoquer encore. Au lieu d'aider le gosse tu as tout empiré. Il t'aurait suffi de ne rien faire et rien dire ce soir. Rien de plus. Peut-être que je ne l'aurai pas rattrapé même sans ton intervention. Sauf que ton orgueil, Leroy, ton orgueil c'est ce qui compte le plus pour toi. Finalement, tout le reste passe après. Ton père passait après, ta famille. Tes amis les plus proches passaient après ton orgueil : tu les as tous trahi pour t'admirer dans ton miroir de gentil chevalier blanc incompris. Et maintenant ta copine passe après à son tour. Tu préfères me provoquer moi, en sachant bien ce que je suis et ce que je fais, plutôt que d'assurer sa sécurité en... Te taisant, tout simplement, en m'ignorant. Ou même en t'en allant tant que les dégâts n'étaient pas trop avancés. Ce n'était pourtant pas difficile. Sauf que ton orgueil ne supporte pas de ne pas lever la crête et encore moins de reculer.... Et le plus beau là-dedans, c'est que tu crois vraiment être quelqu'un de bien. Les seuls à être aussi écœurants que les traîtres ce sont les hypocrites. Et toi tu cumules. Je suis ce que je suis, mais au moins je ne me raconte pas d'histoire : je sais que je suis un monstre. Je t'apprends rien d'ailleurs : t'as vraiment aucune excuse, tu as cherché ce qui va arriver.
Oui il savait que la majorité des gens, y compris dans son propre camp estimaient qu'il était un monstre ou l'auraient pensé s'ils avaient su tout ce qu'il y avait à savoir. Et alors ? Lui-même savait que son clan comptaient nombre de personnes bonnes, d'imbéciles, de douillets, de lâches, de généreux, de tendres, de brutes... Sauf que dans ce clan, dès lors que les règles communes étaient respectées, chacun avait sa place. Les monstres comme les princesses. Et pour cause, en fin de compte, chacun avait son utilité. C'était l'une des raisons pour lesquelles ce camp était aussi fort, était supérieur. Quoi qu'ils en disent, qui dominait la société sorcière ? Naturellement, la cohabitation n'était pas toujours simple, mais il suffisait de savoir faire des efforts et d'éviter de trop fréquenter qui vous tapait trop sur le système. Il en faisait lui-même une bonne part. Non pour prétendre être ce qu'il n'était pas, mais plutôt pour préserver ceux qui comptaient pour lui. Petit, il s'était toujours gardé d'associer Narcissa et Sasha à ses jeux les plus cruels, s'était même assuré qu'elles n'en soient pas témoins. Elles savaient ce qu'il faisait, il ne mentait guère sur la question, mais connaissant leur sensibilité, il leur épargnait des visions qui les auraient heurtées inutilement. Il avait fait de même pour Gaël au début, même si cela semblait désormais de moins en moins nécessaire. Aux yeux de Rabastan, il fallait vraiment être le dernier des hypocrites, pour s'imaginer que tous les sang-purs étaient, devaient être des monstres. Bien sûr lui, Lestrange, en était un. Sauf que lui, contrairement à Leroy, mettait un point d'honneur à se mettre la bride haute quand les intérêts, et à plus forte raison la sécurité de ses proches étaient en cause. Pourquoi sinon se serait-il tenu aussi tranquille toutes ces années à Poudlard, alors qu'il ne rêvait que de s'en échapper ? Ce n'était pas l'unique moyen d'apprendre la magie, loin de là. Et pas le meilleur non plus d'ailleurs. Mais les intérêts familiaux nécessitaient ce passage par l'École de Dumbledore... Si quoi que ce soit faisait peser un risque réel sur un membre de sa famille, sur Gaël, ou même l'une des rares personnes qu'il estimait amies, alors il ferait preuve de souplesse, même si ça n'était pas agréable. Il avait déjà agi ou s'était retenu d'agir à l'encontre de sa nature pour eux. Il recommencerait autant de fois qu'il le faudrait. Oui il était un monstre, mais il n'avait pas l'égoïsme orgueilleux et hypocrite de Leroy, et son mépris pour le Serdaigle s'en trouvait plus violent encore.
Rabastan parlait rarement autant. Mais cette exception avait sa raison d'être, le jeu venant de passer à la manche suivante, les règles évoluaient, les enjeux aussi. Ce n'était que fairplay de rappeler au Serdaigle qu'il pouvait toujours déclarer forfait avant de perdre. Ou du moins, cela aurait été fairplay si Lestrange n'avait pas compté que malgré tout ce qu'il avait dit, Leroy continuerait à s'entêter, à ne laisser parler que sa fierté, et continuerait à jouer, s'enfoncer dans les pièges qu'on lui tendait sans avoir jamais la présence d'esprit de s'en éloigner le plus rapidement possible. Oui le Serpentard était certain que Louvière poursuivrait dans sa lancée et se pourléchait intérieurement. On ne pourrait pas vraiment dire que son adversaire n'avait pas été prévenu : l'ironie en était absolument délicieuse. Ce qu'il pouvait savourer ces chevaliers dignes des contes de fées les plus surannés...
-Et d'ailleurs c'est pour ça que je me demande.... Si je ne vais pas... finalement... revenir sur la petite faveur que je t'ai faite sans que tu t'en rendes compte. Si je ne vais pas parler d'une petite cruche blonde à ton père... Je veux dire de toute manière, qu'est-ce que tu risques ? Même s'il lui arrive quelque chose, du moment que ton orgueil est sauf, tout va bien, pas vrai ? Ca pourrait être cool en fait non ? Tu pourrais voler à son secours ! Te battre dans un duel épique et œdipien contre ton père et finalement pleurer tragiquement sur les restes de ton.. "amour". C'est le genre d'histoires qui te fait rêver non ? La balle est dans ton camp, kiddo. Il te suffit de battre en retraite et de te tenir tranquille pour qu'Emmeran continue d'ignorer Pénélope. Il te suffit de continuer à te prétendre mon égal pour que je t'offre généreusement l'occasion d'être.. ... Arthur Pendragon...
Et voilà, un nouveau piège tendu.
Spoiler:
Et voilà ! Non ton post était très bien ! =) De mon côté, comme d'habitude hésite pas à me dire s'il y a quelque chose qui te bloque.
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Sujet: Re: « Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan]
« Certaines personnes aiment tellement les ennuis qu’elles vont exprès à leur rencontre. » [PV Rabastan]