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| Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] | |
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| Sujet: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Lun 4 Juin - 16:44 | |
| Le temps était plutôt frais mais néanmoins le soleil était haut dans un ciel bleu clair de ce samedi après-midi. Il ne faisait que peu de vent et aucun nuage ne semblait vouloir gâcher la journée des élèves de Poudlard qui souhaitaient prendre un peu de temps après cette longue et dure semaine ou le temps n’avait pas toujours été de mise. En effet, la pluie avait noyé le terrain de Quidditch en début de semaine, ce qui n’avait pour autant pas annulé les entrainements, ce qui de toute manière n’avait aucune influence sur Léandre comme celui-ci ne faisait parti d’aucune équipe de Quidditch. Fort heureusement, le temps avait commencé à se calmer dès le mercredi, et l’herbe avait séché en ce samedi frais mais tout de même ensoleillé. Oh la chaleur n’était pas mortelle, loin de là ! Le soleil était néanmoins agréable à sentir sur le visage et quelques rares élèves dont le délicat Serdaigle osait affronter le temps d’hiver plutôt que de rester enfermé. Rester enfermé n’était pas gênant pour le jeune homme mais il aimait aussi prendre l’air de temps en temps, pour s’aérer l’esprit. Il aimait la nature, ces petits bruits d’oisillon appelant leurs mères, le bruit discret mais si charmeur de la brise sur le feuillage des arbres si tranquilles et si majestueux dans leurs étaux de bois dur et leur cœur tendre où circulait la vie grâce aux veinures de sèves riches en vie et en soleil. Léandre s’imaginait très bien cette sève comme un liquide aux reflets dorés avec des paillettes d’or, s’enroulant en un entrelacs de filets sur le tronc blanc sans bosses ni rides de l’arbre, pour s’éparpiller dans ces branches pour l’instant nues pour certains arbres, ou au contraire fort feuillues…
C’était dans ce calme relatif et tranquille, véritable havre de paix et de sérénité, près, du Lac Noir qui scintillait par ce temps clair, que Léandre avait choisi d’explorer un livre qu’il avait découvert dans les tréfonds de la bibliothèque de Poudlard. La bibliothécaire lui avait conseillé, l’ayant apparemment elle-même lu dans sa folle jeunesse. Le livre était très ancien et le nom de l’auteur en était devenu illisible mais le titre de l’ouvrage en lui-même était encore brillant, en lettres d’or sur une couverture en cuir noir : Sonnets d’un Sorcier. Le jeune homme avait emprunté ce livre de poésie le matin même et dès qu’il eut mangé, il s’était dirigé vers le Parc de l’école et avait choisi un tronc d’arbre assez large pour s’appuyer dessus et lire ainsi les sonnets de ce magicien, le visage baigné de soleil, ses mèches de cheveux flottant au rythme du faible vent qui agitait l’air à ce moment-là. Léandre était un romantique, et à ce moment-là ce n’était pas qu’une image. Quiconque le verrait à l’instant le dirait. En effet, le jeune homme était ainsi assis tranquillement contre un arbre, un chêne à première vue, plongé dans un livre. Comme il n’avait pas cours, il était vêtu d’un jean bleu fort simple et d’une chemise blanche à petites fleurs bleues ciel, le tout lui allant à merveille.
Plus sa lecture avançait et plus il voyait que l’écrivain de ce recueil de sonnet était un romantique, tout comme lui. Il y lisait l’expression du sentiment amoureux sous différentes facettes et dans des tableaux tous plus charmants les uns que les autres. Il était actuellement en train de s’immerger dans la lecture d’un sonnet portant sur une jeune fille. Celle-ci semblait charmante d’après les rimes et les vers. Belle et grande, ses cheveux flottaient au vent offrant aux quatre vents des effluves d’une féminité toute fraîche, une pureté à s’évanouir, un savant mélange de vanille et de rose. Blond, ses cheveux réfléchissaient le soleil et la sublimait. Le poète allait encore plus loin en proclament son auréole de cheveux comme faisant de l’ombre à l’astre solaire lui-même. La couleur de ses yeux rappelait la teinte brune de la terre, de cette terre fertile et si riche, si porteuse de vie. Le reste appartenait clairement à ce romantisme plutôt étrange du 18ème siècle, complimentait le cœur de la fertilité de la jeune femme, ce passage voulait simplement dire que les hanches de la femme était aussi pleine de vie que la terre sur laquelle elle était née…
Soudain, alors que Léandre relisait ces vers, il se mit à sentir les mêmes odeurs qui étaient écrites, et il soupçonnait un sortilège de lui faire vivre les mots. Mais il sut que la magie était ailleurs quand il vit une ombre passé furtivement devant lui. La première chose qu’il vit fut l’éclat de soleil pur qui ne pouvait se détacher d’une chevelure blonde qui passait devant lui. Un instant détaché de sa lecture, il tomba en admiration devant la jeune fille qui venait de le dépasser. Il la connaissait, c’était Artémis Swann, cette Française à qui il avait si peu parlé auparavant, même s’ils s’étaient légèrement rapproché lors du voyage vers Poudlard. Elle était semblable à cette déesse décrite dans le vieux livre de sonnet. La beauté à l’état pure. Une beauté à respecter, à honorer et à diviniser… Il se risqua à dire quelques mots, de sa voix douce et charmeuse, sans qu’il n’y mette la moindre intention de séduction pourtant, le timbre juste quelque modifié par l’émotion cumulée des vers et de la beauté de la jeune femme… : « Bonjour Artémis … Que fais-tu, ici, dans ce Parc, à rendre jaloux le Soleil ? » |
| | | | Sujet: Re: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Mar 26 Juin - 20:50 | |
| Le week-end, il fallait à Artémis développer des trésors d'imagination pour trouver une activité à laquelle s'adonner pour ne pas errer en vain comme une âme en peine en quête d'une occupation quelconque. Il n'y en avait pas vraiment des quantités astronomiques à vrai dire. Quidditch ? Pas vraiment son style. Balade dans le parc ?Lassant. Echecs: Elle en avait marre des mauvais perdants, à croire qu'une fille ne pouvait gagner à un jeu où des figurines se massacraient. Ricochets sur le lac: Amusant un instant seulement. Elle choisissait donc souvent la même façon de passer son temps: La lecture. Après tout, avec tous les ouvrages que proposaient l'immense bibliothèque de Poudlard, elle trouvait toujours son bonheur.
Artémis aimait quand même rester mi-éveillée dans son lit, à moitié éblouie par le soleil qui filtrait par la fenêtre. Elle ne se leva donc pas directement après son réveil. Elle s'étira, avec tellement de grâce qu'elle s'étonnât presque que des oisillons ne viennent pas lui attacher les cheveux, comme dans les contes de princesse. La fenêtre était fermée, c'était sans doute pour cela. Elle secoua la tête. Lorsqu'elle se réveilla, il n'était pas rare que son esprit embrumé normalement rigoureusement terre-à-terre ne lui envoie des pensées ridicules de ce genre. Artémis glissa un pied en-dehors de ses draps, replissa sa robe de nuit et entreprit de se changer, heureuse de ne pas devoir porter l'uniforme ringard de Poudlard. Certes, elle n'était pas vraiment aguicheuse -loin de là- mais il fallait avoué que cette jupe plissée et ce chemisier donnaient aux étudiantes des faux airs de nones. Elle choisit donc une robe colorée à bretelles à motifs fleuris, ainsi qu'un petit gilet par-dessus. Elle glissa enfin ses pieds dans des ballerines classiques et descendit prendre le petit déjeuner. Elle avala deux petits pains au beurre, un croissant à la confiture de coquelicot ainsi qu'un jus de fraise. Enfin, elle glissa une pomme dans sa petite sacoche.
La jeune française se rendit donc par la suite dans ce sanctuaire silencieux du savoir qu'était la bibliothèque. Elle ignora les rayonnages trop sérieux ou documentés. Elle ne voulait pas s'encombrer l'esprit avec des thèses compliquées ou des hauts-faits historiques ne la concernant que très vaguement. Sa culture, bien que générale, n'était pas ici, en Angleterre. Elle jugeait donc inutile de perdre du temps à lire sans passion un volumineux ouvrage sur les Guerres Sorcières d'Ecosse, dont les pages étaient truffées de dates. Elle atteignit finalement les étalages des romans de fiction. Il y en avait de tous les genres, de toutes les époques. Elle hésita entre plusieurs ouvrages prometteurs. Elle les élimina tour-à-tour en fonction de différents critères, tout en gardant les titres dans un coin de sa tête. Artémis ne garda donc qu'un seul livre, roman à l'eau de rose teinté d'aventures. Elle considérait les hommes de ces livres parfaits et désespérément irréels. Ils ne trompaient pas leur épouse, était aimant, accumulait les qualités,... Cela lui donnait au moins l'espoir qu'elle trouverait peut-être quelqu'un comme cela, loin de cet Adonis Leroy. L'évocation de ce nom fit déferler sur elle une vague de regret qu'elle réussit à refouler, bien que difficilement. Elle demanda donc à la bibliothécaire la permission d'emprunter ce roman.
Elle fut d'abord tentée de rester dans la bibliothèque pour lui au calme, mais le Soleil en-dehors l'attirait également. Elle sortit donc dans le parc, en quête d'un coin de lecture tranquille. Malgré tout, l'air était frais et Artémis resserra son gilet. Des arbres au loin lui faisaient de l'oeil, l'invitant à les utiliser comme dossier. Elle se dirigea vers eux, pensivement. Elle ne remarqua pas directement la présence de l'homme, plongé dans sa lecture contre le tronc. Elle fit attention à lui lorsqu'il s'en enquérit:
« Bonjour Artémis … Que fais-tu, ici, dans ce Parc, à rendre jaloux le Soleil ? »
Sa voix était magnifique, bien que légèrement brisée sur le moment. Artémis avait déjà vu son visage et le nom du garçon lui revint rapidement en tête. Il s'appelait Léandre Beauxchamps et venait de BeauxBâtons également. Artémis releva que leurs tenues respectives étaient associées de par les fleurs qui ornaient leurs vêtements. Léandre était un garçon charmant et, d'après ce qu'Artémis en savait, était un romantique. Comme les hommes dans les livres. Néanmoins, c'était un ami de cet Alexis LeFey, qu'elle ne supportait pas, et, pire, le cousin d'Adonis Leroy. Une ancienne douleur se réveilla en elle, vestige de cette sensation d'être poignardée qui l'avait saisie lors de sa première fois avec Adonis en question. Artémis lui sourit, le remerciant tacitement pour ce compliment. Elle lui désigna son propre livre.
« Bonjour Léandre. Je cherchais un coin tranquille pour lire. Je peux me joindre à toi ? »
Elle attendit que Léande lui donne son feu vert - ce qu'il fit- et s'installa à ses côtés. Elle replia ses jambes sous elle, sortit sa pomme et commença sa lecture. Peu après, elle avisa le titre du livre de Léandre.
« "Les sonnets d'un sorcier". C'est bien ? J'ignorais que tu appréciais la poésie. »
A vrai dire, elle ignorait simplement tout de Léandre. L'occasion semblait parfaite pour que les deux jeunes gens fassent plus ample connaissance. Artémis rit et ramena une mèche de cheveux derrière son oreille.
« Désolée, je te dérange dans ta lecture. » |
| | | | Sujet: Re: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Mer 25 Juil - 22:25 | |
| La journée avait déjà été merveilleuse grâce au beau temps, qui était au Soleil, ce qui permettait au jeune homme d’être en profonde communication avec la Nature pendant qu’il lisait. C’était d’ailleurs ce qu’il avait recherché en choisissant ce livre, les Sonnets d’un Sorcier. Il savait que les vers qu’il lirait parleraient d’amour, de passion, de beauté, d’esthétisme, et surtout de la Nature, un thème récurrent avec la femme dans bon nombre de poèmes, que Léandre lisait avec passion, les lisant parfois même à voix basse afin d’en saisir plus profondément le sens, comme pour s’en imprégner, s’en nourrir. Oui il était romantique et n’avait aucune honte à l’avouer. Son cousin Adonis le chambrait souvent sur son caractère, qu’il jugeait trop mielleux et rose à son goût, mais Léandre ne se fâchait pas face à ces remarques, au contraire, il était toujours aussi tendre et lui souriait en lui expliquant que l’amour n’était pas une chose facile, et qu’il valait mieux flirter avec plutôt que d’être une brute sans aucune délicatesse. certes il n’avait jamais eu de relation amoureuse ou sentimentale vraiment profonde, tout au plus un flirt ou deux avec baiser à la clé, et toujours il avait eu le cœur brisé, s’apercevant que ce n’était pas la fille qu’il lui fallait, désespérant de ne jamais trouver l’amour qu’il cherchait vainement, cette femme au caractère charmant et puissante, avec la délicatesse d’une pétale de rose et la beauté d’une étoile filante une nuit d’été. Voilà son rêve, trouvait une princesse, une jeune femme merveilleuse qui lui remplirait les pupilles d’étoiles lointaines et le porterait sur un nuage rien qu’au son de sa voix ou à la délicate pression de ses doigts contre les siens. Oui, Léandre était romantique, et il ne demandait qu’à faire exploser son amour pour autrui au monde entier. Il n’avait pas été réparti chez les Serdaigles par hasard en arrivant à Poudlard, lui qui venait originellement de Beauxbâtons. En effet, à son intelligence et sa soif avide de culture s’ajoutait la tolérance et l’amour de l’autre, des qualités essentielles pour un homme selon lui, regrettant la brutalité et le manque de sentiments de certains, un peu comme son cousin d’ailleurs, ou son ami, Alexis Lefey, un autre français beaucoup plus froid et réservé que lui. Cette journée avait donc agréablement commencé avec le lever du soleil dont les rayons réchauffait le corps immobile mais détendu du jeune homme, jusqu’à ce que le moment se sublima avec l’arrivée de la jeune fille française. Artémis Swann… Un nom divin, peu français mais qui sonnait aussi clairement qu’une cloche de cristal à l’oreille de Léandre. Comme s’ils s’étaient entendu auparavant, tous deux avaient un point commun : ils portaient des fleurs sur leurs habits, comme s’ils avaient été inspiré par la même Muse, celle de la Poésie peut-être, que ce soit Erato ou Terpsichore… On aurait pu dire qu’ils avaient choisi leurs vêtements ensemble alors que seul le hasard y était pour quelque chose. Etait-ce également le hasard qui les avait fait se rencontrer ainsi, tous deux avec une même idée en tête, se ressourcer à l’extérieur pour lire un peu dans le calme. Léandre, lorsqu’il s’était adressé à la jeune demoiselle, avait senti sa voix se briser sur la fin. Loin de lui l’idée de paraitre faible, c’était son émotion et sa sensibilité les responsables, mais il ne pouvait les en blâmer, tant cela lui ressemblait. La jeune fille en charmante tenue, les cheveux captant les rayons dorées et lumineux du soleil à chaque mouvement répondit dans un sourire, dévoilant des dents aussi blanche que l’albâtre : « Bonjour Léandre. Je cherchais un coin tranquille pour lire. Je peux me joindre à toi ? »Ainsi, elle se souvenait de son prénom… Elle savait qui il était, et donc qu’il était français et venait de la même académie de magie que lui. S’étonnait-elle également de ne lui avoir jamais parlé auparavant ? Maintenant qu’il essayait de s’en souvenir, Léandre se souvenait parfaitement des rares fois où il avait entraperçut la jeune fille : en train de déclamer des odes à la liberté des femmes et à leur supériorité sur l’homme dans les jardins à la française de leur académie marseillaise. Peut-être était ces mini-spectacles qui avaient impressionné le jeune Français et l’avait dissuadé de lui adresser la parole ? La jeune fille lui avait demandé si elle pouvait se joindre à lui. Léandre ne put que répondre d’un hochement de tête, son beau sourire éclairant toujours son visage, tandis qu’il essayait d’empêcher ses joues de rosir vainement… Il se sentait chanceux qu’une si belle jeune femme recherche sa compagnie pour lire. Il se remit alors à sa lecture quand elle lui demanda : « "Les sonnets d'un sorcier". C'est bien ? J'ignorais que tu appréciais la poésie. »Elle avait donc lorgné sur l’ouvrage qu’il lisait. Constatant son manque de réponse instantanée, elle avait continué très vite en lui demandant si elle le dérangeait dans sa lecture, après avoir ri telle une déesse à la voix chantante comme le rossignol, ramenant une mèche d’or qui semblait la dérangeait. Reprenant contenance tout de même rapidement, Léandre lui répondit très naturellement, et très sincèrement : « Ne t’inquiète pas Artémis, tu es loin de me déranger. Ce n’est que passer du rêve au paradis… La poésie est le rêve, la chimère abandonné d’un homme ou d’une femme au cœur rempli d’espoir, tandis que le paradis est d’être en compagnie d’une jeune femme magnifique de manière naturelle et qui me fait l’honneur de s’intéresser un tant soi peu à moi …
Et pour te répondre, je n’ai encore lu que quelques sonnets mais j’avoue adorer la poésie, notamment les poèmes traitant de la nature ou du sentiment amoureux. Me permets-tu de t’en déclamer un rapidement ? »Après avoir avoir obtenu l’accord accompagné d’un nouveau sourire charmant de la jeune fille, Léandre se lança, n’osant regarder dans les yeux de sa camarade qu’à la fin des vers, pour ne pas se déconcentrer et se perdre dans les méandres d’un océan infini : Au tribunal d'amour, après mon dernier jour, Mon coeur sera porté diffamé de brûlures, Il sera exposé, on verra ses blessures, Pour connaître qui fit un si étrange tour,
A la face et aux yeux de la Céleste Cour Où se prennent les mains innocentes ou pures ; Il saignera sur toi, et complaignant d'injures Il demandera justice au juge aveugle Amour :
Tu diras : C'est Vénus qui l'a fait par ses ruses, Ou bien Amour, son fils : en vain telles excuses ! N'accuse point Vénus de ses mortels brandons,
Car tu les as fournis de mèches et flammèches, Et pour les coups de trait qu'on donne aux Cupidons Tes yeux en sont les arcs, et tes regards les flèches. A la fin de ces quelques vers, Léandre avait plongé ses yeux dans ceux d’Artémis, et pouvait y lire le même émoi que lui-même ressentait lorsqu’il avait lu ce poème traitant de l’amour poignant d’un homme… Il se voyait ainsi lui-même : un homme dont le cœur pouvait s’éprendre d’une jeune femme divine… Sans se l’avouer, il se doutait que cette jeune femme aux armes redoutables en amour aurait pu être la jeune française assise à ses côtés. Pour couper le silence très calme qui s’était posé après cette déclamation, Léandre sourit largement et demanda, après avoir lu l’intitulé du livre que tenait Artémis entre ses délicates mains aux doigts fins : « Et toi Artémis, qu’es-tu en train de lire ? même si tu viens à peine de commencer … » |
| | | | Sujet: Re: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Sam 29 Sep - 20:51 | |
| Cela devait être une mode de lire dehors. Enfin, le mot emplyé était un peu excessif, dans la mesure où ils n'étaient que deux dans les parages à bouquiner. Heureusement pour Artémis, elle était tombée en compagnie de Léandre, qui était vraiment charmant. Quand elle pensait ça, Artémis ne parlait pas du physique du jeune homme -bien qu'il ne soit pas vraiment désagréable à regarder, bien que contempler les garçons n'était pas et ne sera sans doute jamais le loisir d'Artémis. Elle parlait plutôt de son caractère. Il avait toujours un mot gentil à lui dire, un sourire à lui donner. Il n'était pas comme la plupart des autres garçons, avec leurs méthodes de drague plutôt lourdes.
« Ne t’inquiète pas Artémis, tu es loin de me déranger. Ce n’est que passer du rêve au paradis… La poésie est le rêve, la chimère abandonnée d’un homme ou d’une femme au cœur rempli d’espoir, tandis que le paradis est d’être en compagnie d’une jeune femme magnifique de manière naturelle et qui me fait l’honneur de s’intéresser un tant soi peu à moi … Et pour te répondre, je n’ai encore lu que quelques sonnets mais j’avoue adorer la poésie, notamment les poèmes traitant de la nature ou du sentiment amoureux. Me permets-tu de t’en déclamer un rapidement ? »
Il avait une vraie âme de poète et ses envolées lyriques berçaient Artémis. Certes, elle ne saisissait pas tout ce que voulait lui dire Léandre, son côté trop terre-à-terre entravant cela sans doute, mais elle ne s'en préoccupait pas. C'étaient de beaux mots qui possédaient une âme lorsqu'ils sortaient des lèvres de Léandre, et la signification de l'ensemble nécessitait une écoute attentive pour être parfaitement compréhensible. Léandre avait du charme, dans sa manière de dire qu'elle était jolie, en faisant de ce compliment un véritable poème.
Lorsqu'il lui demanda s'il pouvait lui recité un poème, elle hocha doucement la tête, un sourire étirant ses lèvres. Il n'était guère étonnant que Léandre aie une passion pour la poésie romantique. Toutes ses cellules semblaient être gorgées de cet Amour et de respirer la romance. Léandre ouvrit la bouche, soustrayant ses yeux au regard d'Artémis. Il était étonnant de constater les changements entre la manière dont il lui improvisait un charmant compliment en la regardant avec attention et cette timidité avec laquelle il lisait ses vers.
Finalement, alors qu'il terminait sa déclamation, Léandre avait uni son regard au sien. Artémis était étrangement bouleversée par le sonnet, bien qu'elle trouvait certaines métaphores vraiment trop poussées. Elle avait bien compris de quoi traitait le poème, là n'était pas la question. La jeune française ne devait pas avoir l'âme très artistique. Elle, elle avait l'habitude de synthétiser, d'aller droit aux buts. Ecrire des vers infinis pour exprimer l'amour, une notion très vague qui plus est, lui semblait être une tâche très ardue. Elle était restée suspendue aux lèvres de Léandre pendant qu'il parlait, buvant avec délectation ses paroles et ces rimes.
Il y eut un certain silence entre eux, pendant quelques instants. Ce n'était pas un silence gênant, mais plutôt un calme de réflexion, où ils profitaient tous deux de la beauté de l'instant. Léandre se posa légèrement pour lire le titre du livre d'Artémis et continua la discussion.
« Et toi Artémis, qu’es-tu en train de lire ? même si tu viens à peine de commencer … »
Artémis inséra un doigt entre les deux pages qu'elle était en train de lire. Par réflexe, elle regarda de nouveau la couverture.
« Ca me semble bien dérisoire comparé à ta lecture...mais c'est un roman d'aventure un peu à l'eau de rose. C'est étrange que je réussisse à lire des romans tels que celui-ci dans la mesure où, enfin... »
Que pouvait-elle dire ? Qu'elle trouvait l'Amour illusoire ? Qu'elle trouvait parfois cela trop ridicule ? Que ce sentiment ne l'intéressait nullement ? Non, elle ne pouvait décemment pas tenir de tels propos face au plus grand romantique de BeauxBâtons et de Poudlard réunis. Elle arrangea un peu ce qu'elle désirait dire, afin d'être plus convenable vis-à-vis de Léandre.
« ...on ne peut pas vraiment dire que je m'y connaisse vraiment en amour. »
Le fait qu'elle avait perdu sa virginité ne faisait pas d'elle une experte en amour. Encore moi en Amour, avec une majuscule. Elle n'était pas amoureuse d'Adonis, et il n'avait été que son "guide". D'ailleurs, elle en avait presque honte désormais, et elle se démenait pour éviter le jeune garçon...même s'il lui avait écrit une très jolie lettre. A vrai dire, dans cette dernière, il l'incitait même à l'ignorer...ce qui ne dérangeait nullement Artémis.
« Et de toute manière, on apprend rien sur les sentiments dans ces bouquins. Le couple principal est téléphoné depuis le début et uni par un amour indéfectible quoiqu'il arrive, quelques soient les épreuves qu'il doit traverser. Rien à voir avec la réalité. Ici, une simple embrouille peut entrainer à la chute complète et irrémédiable d'une relation et l'amour s'amuse à se cacher. Enfin, dans les oeuvres littéraires, il doit sans doute s'agir d'âmes-soeurs, c'est pour ça qu'ils finissent toujours ensemble à la fin de l'histoire, qu'ils vivent heureux et ont beaucoup d'enfants... D'ailleurs, tu ne verras jamais une héroïne stérile et pourquoi doivent-ils toujours avoir BEAUCOUP d'enfants ? Est-ce nécessaire dans une relation de procréer ? Tu y crois, toi, aux âmes-soeurs d'ailleurs ? Et puis bon, je me suis toujours demandé ce qu'il arrivait aux amoureux après la dernière page... Ils vieillissent sans doute et ça devient la débandade, avec les enfants qui grandissent et les changements multiples occasionnés par cela. Enfin, imaginons qu'ils aient 7 enfants -en avoir plus me semblerait être un peu excessif, même dans les histoires-, tu t'imagines toi pouvoir supporter 7 bébés qui pleurent la nuit ? A moins d'avoir 7 nounous et des bouchons pour les oreilles, ça doit être difficile à supporter. Tout cela ne fragiliserait pas le couple ? Les nerfs qui lâchent, les mots dits trop vite et qu'on pensait malgré tout. Comment imagines-tu qu'un couple puisse résister aux effets du temps ? J'espère que ça existe, j'aimerai bien épouser un homme jusqu'à ma mort, mais beaucoup de couples échouent dans cette tâche. Alors comment pourrais-je réussir ? J'imagine qu'il y a plusieurs facteurs qui entrent en fonction, comme la détermination, les rencontres et cetera... mais le facteur principal doit être la personne elle-même, non ? Je risquerai d'être ma pire ennemie dans ma relation future, et ça me fait peur. Peut-être suis trop faible pour cela, que je me pose trop de questions... »
Qui de mieux que Léandre pour parler d'Amour avec elle, lui apporter sa lumière et l'éclairer ? Elle savait qu'elle venait de le bombarder de questions et de doutes, mais c'était le fruit d'une réflexion de plusieurs années, qui était peut-être la source de son blocage émotionnel. Peut-être qu'être devenue une vraie femme lui avait permis de se confier ?
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| | | | Sujet: Re: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Jeu 18 Oct - 22:18 | |
| La Nature semblait leur sourire à tous deux : le soleil était haut dans le ciel et réchauffait leurs pauvres carcasses dans l’air froid d’un hiver écossais. Léandre n’avait pas froid, ou plutôt le froid l’avait quitté car son cœur suffisait à le réchauffer tout entier, envoyant son sang dans son corps fin, donnant à sa peau une délicate couleur rosée tirant sur le nacre car le froid mordait tout de même sa peau, quoique les hormones que ses glandes envoyaient anesthésiaient tout. Comme s’il était dans un rêve et qu’i lavait réussi à s’extraire des contraintes physiques pour s’échapper spirituellement. Léandre était un romantique dans l’âme. Il était capable de s’embarquer d’un cou pet d’un seul vers de lointains rêves que peu auraient pu imaginer. Certains le trouvaient un peu trop dans ses rêves justement, comme ses parents, qui l’avaient toujours trouvé trop calme et trop fleur bleue. Mais le jeune homme assumait son caractère et il ne comprenait pas cette preuve de virilité que souhaitaient montraient ses camarades avec des mots et des gestes peu délicats envers les jeunes filles. Pour lui une femme est un diamant brute et l’Amour était là pour le tailler et le sublimer. Une femme est belle à l’état de nature, mais elle l’est plus encore quand elle est amoureuse. Ces fadaises, il les avait lues dans un livre moldu mais il adhérait à ces idées complètement, comme si l’auteur les avait écrite pour lui. Ses rêves faisaient parti intégrantes de lui, et ses yeux n’en étaient que le messager. Ainsi, il observait avec tendresse le visage tendre et doux d’Artémis, dont le regard plein d’audace et de force de caractère luisait comme le soleil dans le ciel bleu et sans nuage de cette journée. Il se sentait transporté par ses gestes et par ses paroles et l’écoutait avec déférence.
« Ca me semble bien dérisoire comparé à ta lecture...mais c'est un roman d'aventure un peu à l'eau de rose. C'est étrange que je réussisse à lire des romans tels que celui-ci dans la mesure où, enfin... »
« ...on ne peut pas vraiment dire que je m'y connaisse vraiment en amour. »
Un roman d’aventure ? Etonnant mais pas tant que cela en réalité, Léandre imaginait très bien Artémis comme une aventurière n’ayant peur de rien et soif de tout. Ce qui le surprenait était le romantisme du bouquin, après tout le féminisme d’Artémis n’était un secret pour personne dans l’enceinte de Poudlard, elle s’était d’ailleurs déjà fait remarquer par ses discours prônant la suprématie des femmes et abrutissant les hommes… Léandre n’était pas toujours d’accord mais il trouvait admirable d’assumer ainsi ses idées et d’être aussi libre de ses paroles et de ses pensées. Voyant que la jeune fille avait envie de lui dire quelque chose, il ne l’interrompit pas et la laisse continuer sur sa lancée, lancée qui fut longue mais mélodieuse.
« Et de toute manière, on apprend rien sur les sentiments dans ces bouquins. Le couple principal est téléphoné depuis le début et uni par un amour indéfectible quoiqu'il arrive, quelques soient les épreuves qu'il doit traverser. Rien à voir avec la réalité. Ici, une simple embrouille peut entrainer à la chute complète et irrémédiable d'une relation et l'amour s'amuse à se cacher. Enfin, dans les oeuvres littéraires, il doit sans doute s'agir d'âmes-soeurs, c'est pour ça qu'ils finissent toujours ensemble à la fin de l'histoire, qu'ils vivent heureux et ont beaucoup d'enfants... D'ailleurs, tu ne verras jamais une héroïne stérile et pourquoi doivent-ils toujours avoir BEAUCOUP d'enfants ? Est-ce nécessaire dans une relation de procréer ? Tu y crois, toi, aux âmes-soeurs d'ailleurs ? Et puis bon, je me suis toujours demandé ce qu'il arrivait aux amoureux après la dernière page... Ils vieillissent sans doute et ça devient la débandade, avec les enfants qui grandissent et les changements multiples occasionnés par cela. Enfin, imaginons qu'ils aient 7 enfants -en avoir plus me semblerait être un peu excessif, même dans les histoires-, tu t'imagines toi pouvoir supporter 7 bébés qui pleurent la nuit ? A moins d'avoir 7 nounous et des bouchons pour les oreilles, ça doit être difficile à supporter. Tout cela ne fragiliserait pas le couple ? Les nerfs qui lâchent, les mots dits trop vite et qu'on pensait malgré tout. Comment imagines-tu qu'un couple puisse résister aux effets du temps ? J'espère que ça existe, j'aimerai bien épouser un homme jusqu'à ma mort, mais beaucoup de couples échouent dans cette tâche. Alors comment pourrais-je réussir ? J'imagine qu'il y a plusieurs facteurs qui entrent en fonction, comme la détermination, les rencontres et cetera... mais le facteur principal doit être la personne elle-même, non ? Je risquerai d'être ma pire ennemie dans ma relation future, et ça me fait peur. Peut-être suis trop faible pour cela, que je me pose trop de questions... »
Que de questions ! Une avalanche même ! Mais était-ce des questions destinées à recevoir une réponse ou au contraire des questions personnelles auxquelles seule la jeune fille pouvait répondre. Léandre ne savait pas trop mais il ne voulait pas rester inactif et béat comme un niais. Il avait ses propres opinions sur l’Amour, qui dépassait de loin les considérations primitives de tous ces garçons dont la principale préoccupation était : vais-je tenir assez longtemps pour la combler au lit ? Ou : quand est-ce que je vais me la faire ? Pour Léandre, de telles paroles étaient honteuses et irrespectueuses. Mais son déni de telles questions cachait un secret qu’il n’avait jamais révélé, ne voulant pas être la cible de raillerie à la fois masculine que féminine… Il croyait à tel point dans la valeur qu’était l’Amour qu’il était encore puceau et n’avait jamais été plus loin que le simple baiser timide de tout adolescent. Il prit donc son temps pour réfléchir aux questions d’Artémis et lui répondit, en observant ses mains sur son propre livre, sa voix quelque peu tremblante au début et puis de plus en plus affirmé, pour lui montrer que ses convictions n’étaient ni du vent, ni une tentative de séduction puérile.
« En effet, ce sont de bien nombreuses questions, mais j’ai une réponse, personnelle bien sûr, sur la plupart d’entre elles. Je peux te donner mon avis si tu le veux ?
Pour moi l’âme-sœur existe. C’est la personne pour laquelle on sent battre son coeur aussi fort que si la vie allait nous quitter. C’est la personne qui trouble tes pensées, pour laquelle ton sang afflue pour rosir tes joues. Celle pour laquelle on serait prêt à mourir ou pire encore. Je ne sais pas si tu connais Roméo et Juliette, mais c’est le genre d’amour donné sans retour demandé qui me correspond le plus. L’Amour pour moi est une valeur noble à ne pas prendre à la légère, et peu savent l’apprécier à sa juste valeur. Mais cet Amour n’est pas destiné qu’à la femme ou à l’homme que l’on aime. J’aborde ici le sujet des enfants. Pour moi, le terme « beaucoup d’enfants » ne reflètent que la conception chrétienne de la chose : une famille idéale était alors vue comme une famille prospère, dont la femme pouvait honorer de nombreux enfants. Pour moi le nombre importe peu tant que l’enfant est voulu par les deux parents et qu’ils lui apportent autant d’amour qu’ils se portent l’un à l’autre. Procréer c’est donner la vie et c’est le résultat magique de l’Amour, car cela montre toute son étendue, mais ça ne doit pas constituer une preuve ou un trophée. Non la preuve de l’amour doit se voir au jour le jour, avec les petites attentions, les efforts de l’un et de l’autre pour supporter les défauts de son compagnon ou de sa compagne. Un couple vieillit, tout comme son amour, mais c’est comme le bon vin, si l’amour est réel et sincère il se bonifie. Un couple de personnes âgées rempli de tendresse n’est-il pas un beau spectacle ? Dans mon esprit, la Vie est composée de deux forces, l’une est unificatrice et l’autre séparatrice. Et l’Amour est l’accomplissement de la force unificatrice ! Une symbiose parfaite, avec des hauts et des bas mais qui n’ont aucune importance tant l’Amour est fort…
Il ne faut pas que tu aies peur de toi, car si tu as peur de toi, tu auras peur des autres. Ma grand-mère me dit toujours : aime-toi avant d’aimer les autres, sinon cet amour ne sera jamais plein… Tu dois t’accomplir et ton compagnon s’il t’aime ne pourra que t’en aimer davantage… Et sa chance sera énorme car il vivra pour te mériter… Le livre que tu lis est un rêve, celui de tous, aimer et être aimé sans qu’aucun obstacle ne puisse s’interposer. Une chimère qu’il faut poursuivre… Ne pense pas quand tu lis ses mots, aime, et tu verras ce qu’a voulu dire l’auteur. C’est ce que je fais, j’espère que cela te réussira… »
Le discours d’Artémis avait été long, mais la passion dans les mots de Léandre avaient semblé sans fin. Néanmoins il avait peur. Peur d’être trop sensible, trop émotif et trop romantique pour une fille de caractère comme Artémis. Pourquoi s’en inquiétait-il ? Il ne le savait pas, mais tout ce qu’il avait dit sur les signes de l’Amour, il était en train de les ressentir en ce moment même, depuis le moment où elle était apparu, et sa respiration se bloquait encore parfois comme si le moment était irréel… |
| | | | Sujet: Re: Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] Mer 31 Oct - 15:08 | |
| Artémis s'efforçait de déchiffrer les pages de son livre mais, si les mots étaient clairs séparément, les phrases qu'ils formaient semblaient n'avoir aucun sens dans son esprit et s'envolaient de sa mémoire dès qu'elle passait à la suivante. Elle n'était pas du tout concentrée, que ça soit dans sa lecture ou dans l'écoute de Léandre. Certes, c'était de sa faute si ce dernier ne s'arrêtait plus d'étaler sa vision de l'amour. Sans doute dans un moment d'égarement, engendré peut-être par les poèmes métaphoriques à l'extrême ayant anesthésié son caractère véritable, elle s'était confiée et avait posé des questions qui ne lui avaient pourtant jamais traversé l'esprit auparavant, ou juste en l'effleurant. Au fond, le Romantisme et l'Amour exacerbé, c'était très peu pour elle. Il y en avait déjà assez dans les lignes qu'elle tentait de lire...
Cela pouvait paraitre étrange mais Artémis avait une idée-type de Prince Charmant idéal en tête, assez vague certes mais assez délimité néanmoins. Il devait avoir quelques caractéristiques qui coulaient de source : Respectueux envers les femmes, sans pour autant plier l'échine devant elle, l'égalité allant dans les deux sens. Mystérieux, pleins de surprises, pour éviter à tout prix la routine, le cyanure du couple. Le reste, c'était en option, du moment que cela reste équilibré et agréable. Un sens de la protection, sans l'étouffer ou l'oppresser, et capable de comprendre qu'elle pouvait être autonome et capable de se défendre seule. Un côté viril peut-être, justement dosé, sans virer dans le machisme. Mais Artémis pouvait se montrer souple sur ces critères de sélection. Mais plus précisément au niveau du Romantisme, elle ne disait pas non à un époux la couvrant de petites attentions -pas spécialement d'énormes cadeaux, mais peut-être juste un dîner aux chandelles organisé sans qu'elle le sache par exemple- , lui susurrant des "Je t'aime" avant de s'endormir ou de partir travailler, qui lui ferait l'amour avec une vraie passion et non pour entrer dans la moyenne. Mais la romance encensée exagérément au point d'en être légèrement écoeurante, comme lorsque l'on arrive au bout d'une barbe-à-papa étonnement volumineuse, ça lui allait 5 minutes. Léandre était bien gentil et attentionné, là n'était pas la question, mais il adhérait trop volontiers à des valeurs qu'elle qualifierait de... trop guimauves et auxquelles elle ne s'intéressait pas, à cause de la nature de son caractère. Elle ne voulait pas les qualifier de niaises, par respect vis-à-vis de son ami, mais regrettait le fait qu'elles soient si nombreuses et agglutinées, au point qu'un mal de crâne commençait à naître. La jeune française s'en voulait terriblement d'être secrètement si ingrate envers Léandre qui tentait de l'éclairer, à sa demande implicite, serviable comme toujours. Alors, pour enfouir au fond d'elle-même sa culpabilité, elle referma son bouquin, une main à l'intérieur pour garder sa page, et regardait Léandre, l'air pensive en hochant la tête. Elle s'écoeurait d'être aussi fausse envers une des personnes qu'elle aimait le plus, et pour se décomplexer elle se répétait sans cesse qu'elle faisait cela pour ne pas le blesser.
« ...Il ne faut pas que tu aies peur de toi, car si tu as peur de toi, tu auras peur des autres. Ma grand-mère me dit toujours : aime-toi avant d’aimer les autres, sinon cet amour ne sera jamais plein… Tu dois t’accomplir et ton compagnon s’il t’aime ne pourra que t’en aimer davantage… Et sa chance sera énorme car il vivra pour te mériter… Le livre que tu lis est un rêve, celui de tous, aimer et être aimé sans qu’aucun obstacle ne puisse s’interposer. Une chimère qu’il faut poursuivre… Ne pense pas quand tu lis ses mots, aime, et tu verras ce qu’a voulu dire l’auteur. C’est ce que je fais, j’espère que cela te réussira… »
Dans la partie du discours qu'elle avait réussi à intercepter, le conseil que Léandre donnait n'était pas totalement idiot. Certes, Artémis aurait vite fait d'oublier son inquiétude quant à sa capacité d'entretenir une relation, mais elle se promit de garder les mots de Léandre en tête au cas où ses doutes reviennent potentiellement lui troubler l'esprit dans le futur. Néanmoins, quand Léandre se remit à parler de chimère et de tout le tralala, elle fut tentée d'abandonner ses efforts d'écoute, mais tint bon. Léandre lui souhaitait bonne chance, mais Artémis n'avait même pas très bien compris pourquoi, n'ayant pas saisi le deuxième conseil du français.
« J'essaierai. »
Autant sauver l'honneur et agir comme si elle avait tout compris. Elle voulut embrayer sur un autre sujet, beaucoup moins complexe et rhétorique, mais ne trouva rien à dire. Ils restaient donc là, tous les deux assis, en silence, Artémis ayant arrêté de lire, déçue par un passage trop tendre de son bouquin, et regardant droit devant elle. Elle pouvait parler des cours, mais le sujet était barbant et trop passe-partout, d'autant plus qu'elle n'avait aucune lacune dans ses matières choisies. Elle regarda d'un geste discret la montre de poche qu'on lui avait offert alors qu'elle avait 10 ans et l'imminence d'un rendez-vous qu'elle avait fixé et auquel elle ne devait pas se présenter en retard, question d'honneur encore une fois. Non pas qu'elle vouait un culte à cette notion, mais elle ne voulait pas perdre en crédibilité en commençant à arriver en retard, surtout lorsque l'on connaissait l'identité de la personne qu'elle devait rejoindre dans sa salle commune.
« Je suis désolée Léandre mais je dois te laisser ! Je dois travailler avec ton cher cousin sur un travail de métamorphose que l'on avait pas eu le temps d'achever. »
A vrai dire, elle aurait préféré éviter Adonis, surtout après la lettre qu'elle avait reçue de sa part, mais elle ne pouvait se résoudre à faire ce travail toute seule, ou le confier exclusivement aux mains d'Adonis. Elle se releva et épousseta sa robe printanière.
« Tu m'accompagnes jusque là ? »
Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, pourtant bien consciente qu'il savait le faire tout seul. |
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| | | | Le Spectacle de la Nature est toujours beau ... [Artémis E. Swann] | |
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