Ma main caressait lentement ces pages qui transmettaient par écrit ma vie, mon bien si précieux. Tout d’abord, je me suis présentée. Je me croyais maligne à l’époque, quand, sur la première page, j’avais écrit
- Citation :
- « Ma mère m’a offert ce truc, qui est en plus tout poussiéreux. Elle l’a trouvé où ? Je suis sûre que maman n’a même pas acheté ce livre. Elle a dû oublier mon anniversaire. Et à la dernière minute, cette vieille pie est allée au grenier te chercher. Car oui ce truc poussiéreux, c’est toi et je ne t’aime pas ! C’est la première fois que je t’écris et la dernière fois. Je refuse d’être une midinette qui se confie à des bouts de papier jaunis. Je ne suis pas n’importe qui. Je suis Georgia Elizabeth Prince. Retiens bien ce nom.»
Je ne pus m’empêcher de sourire, amusée par ma réaction autrefois puéril. Puis je me suis souvenue de l'anniversaire de mes 9 ans , le jour où justement ma mère Lilia, au parfum si fruité m’avait offerte ce journal intime. J'avais une vie épanouie, on avait une grande maison, on était une famille tradionnelle.
Flash-back"-Joyeux anniversaire mon trésor" souhaita Tim, le père de Georgia avec ce sourire attendri. Il le réserva pour très peu de personnes. Puis ça fut le tour de sa mère et de son frère avec leurs surnoms chétifs.
"-Je veux mes cadeaux" répliqua-t-elle.
Georgia faisait beaucoup de caprices à cette époque qui avait changé d’ailleurs après le départ de Lilia. Cette dernière avait fait son mou faussement fâché pour montrer son autorité
"-Enfin ma chérie! Souffle quand même tes bougies avant d’ouvrir tes cadeaux.""-Non ! Si je souffle mes bougies avant d’ouvrir mes cadeaux, on devra manger le gâteau ! Et j’en ai marre d’attendre."Les deux autres membres de la famille éclatèrent de rire et Tim remit une mèche de cheveux derière l’oreille de sa fille.
"-Tu ne perds pas le nord toi… Aller, vas les offrir.""-Tim !" Se plaignit Lilia.
Tim était conscient qu’il céda beaucoup trop de choses à sa fille, pourtant avec lui, Georgia savait se tenir, elle savait ses limites. La jeune fille aimait son père d’un amour inconditionnel, de même pour son frère. Elle avait l’impression permanent de sa mère était en retard d’un wagon. Néanmoins, la blonde l’aimait quand même avec son parfum qui la berçait chaque nuit. Georgia ouvrait si vite ses cadeaux qu’elle ne voyait même pas la moitié des présents. Telle une tornade, elle déchirait le papier cadeau qui volait dans toute la pièce. Des peluches, une trottinette, un pistolet en plastique, des livres pour les enfants, des bracelets et… Un vieux livre jauni ? Son premier réflexe fut
"-Papa, tu as fait tomber ce truc sur mes cadeaux."Surpris Tim s’avança pour examiner cet objet non identifié. C’est alors que Lilia se manifesta
"-Mais non ma chérie, c’est pour toi. C’est un journal intime."Georgia la dévisagea, puis elle lança des regards perdus vers Tim et Aaron. Si c’était une blague, un des deux allaient craquer. Vexée sa mère ajouta
"-Toutes les filles ont un journal intime à ton âge" La jeune fille voyait claire dans le jeu de sa mère. Dès son plus jeune âge Georgia n’aimait pas ces clichés. On était une fille alors on était obligée d’écrire dans un journal intime et pleurer devant un film qui parlait d’amour. Sa mère assista encore et encore
"-Ça te servira à te confier quand tu en auras besoin et plus tard quand tu reliras ces pages, tu te rappelleras de certains passages important de ta vie."Un grand silence s’installa dans la pièce et Georgia éclata de rire. Bon je vous l’accorde, ce n’était pas le moment approprié pour rire, mais que voulez-vous. On ne choisit pas ses moments de fous-rire. En même temps avouez que donner un journal intime à Georgia n’était pas l’idée du siècle. De plus elle avait son frère en guise de journal intime sur patte. Alors, pourquoi Georgia s'embêterait à écrire des heures et des heures. Et l’utilité d’avoir un journal intime sur patte, c’est que lui il te parle, te conseille. Essayez d’avoir une conversation avec ce livre qui en plus doit dater de Jérusalem. Ce jour-là Georgia s’est dépêchée de souffler ses bougies et d’écrire sa première page du journal intime pour faire plaisir à sa mère. Heureusement qu’elle n’avait pas lu.
Fin du flash-backC’était un anniversaire bien amusant. Mais avec tout ça, ma mère ne s’était pas trompée. Je suis tombée dans mon propre piège. Je me suis confiée à ces bouts de papier qui puait le renfermé. En effet, il y avait des choses qu’on ne pouvait pas dire à notre grand-frère ou qu’on ne peut pas révéler à haute voix tout court. Je feuilletai mon journal intime et je me suis arrêtée sur une page où était collée une photo de ma mère et moi en train de préparer à manger. Mon visage se décomposa quand je lis ces lignes.
- Citation :
- « Pardon Maman… Et puis non ! C’est de ta faute. Pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu as trompé papa ? Pourquoi tu l’as abandonné ? Il ne te suffisait pas ? Qu’est-ce qui t’as pris ? Ce que tu as fait à papa est horrible. Tu n’as jamais supporté la pression que tes parents t’ont mise à cause de papa. Tu n’as jamais aimé le fait que papa adorait les moldus, non, tu préférais les grands galas de charité de ta famille entourée d’autres sangs purs. Mais ce qui est encore plus horrible, c’est de nous avoir proposé de venir avec toi en Irlande. Tu as cru quoi ? Qu’on allait aussi abandonner papa ? Il ne mérite pas ça, alors que toi si. Tu as fait ton choix. Tant pis pour toi. Maintenant je suis la seule femme de la maison. Et je te fais la promesse d’être meilleure que toi et moi je ne les laisserai pas pour un autre homme. Sur ces mots, Adieu »
Je n’ai jamais réussi à envoyer cette lettre, c’était ma mère tout de même. Alors, j’ai collé cette lettre dans mon journal déjà bien entamé. J’avais 12 ans, j’étais déjà rentrée à Poudlard depuis un an, je m’y sentais bien. Mais pendant l’été, mes parents étaient en froid. Je me rappelai de cette scène horrible.
Flash-back Georgia et Aaron espionnaient leurs parents qui étaient en train de se disputer à la cuisine
"- Si c’est ton choix…. Fais tes affaires" grogna Tim qui était au bout de la table
"-C’est ce que je suis en train de faire je te signale ! Et j’emmène les gosses avec moi". cria Lilia en s’agitant près de son sac à main, en mettant des papiers dans son sac
"-Ca ce n’est pas à toi de choisir Lilia" répondit froidement Tim sans bouger bien qu’il avait aperçu ses enfants à la porte entrouverte.
"-Oh que si, ils seront plus en sécurité avec Phineas et moi plutôt qu’avec toi et tes foutus moldus! "-Aller, vas-y, dis leurs ce que tu as fait avec ce mec." Puis il posa son regard pour la première fois depuis la dispute sur ses enfants cachés
Aaron ! Georgia ! Venez, arrêtez de nous espionner. Votre mère doit vous parler "Les deux enfants s’approchèrent doucement, collés l’un à l’autre, effrayés par cette dispute. D’un coup le regard de Lilia et sa voix s’apaisèrent. Ce couple avait ce don pour sauver les apparences, mais là c’était trop tard, leurs enfants avaient tout entendu.
"- Avec votre père, nous avons décidé qu'il valait mieux que nous divorcions." - Rectification ! Tu l’as décidé toi-même en allant copuler avec lui.
- Ne me parle pas comme ça ! Lui au moins est une personne remarquable !-Je reste le chef ici Lilia, fais gaffe à ce que tu dis et à comment tu le dis! "Les enfants restaient silencieux. Ils auraient préféré rester derrière cette porte
"-Tout ça pour dire que si vous voulez venir vous installer avec moi en Irlande près de chez votre oncle Charlie, ça me ferait plaisir. "Lilia fixa ses enfants, tellement que cela devenait gênant
"-Je veux rester avec Papa" lança Aaron sans hésiter
Le visage de leur mère devenut pâle et se décomposa. Elle croisa le regard de Georgia avec espoir. Cette dernière ne pouvait pas se résoudre à abandonner son père et son grand frère alors elle a approuvé avec fermeté
"- Je ne vois pas pourquoi je partirais, ma vie est ici et avec papa. Ce que tu lui as fait est dégueulasse!" Après ils ont continus à se disputer mais Georgia n’était plus apte à comprendre le sens de la discussion. Elle était tellement perdue, elle voyait toutes les images, les histoires de sa mère et elle. Elle ne les vivrait plus jamais.
Fin du flash-back Je me suis surprise d’avoir la larme à l’œil. Ce moment était sûrement le plus horrible de toute mon existence. Mais je ne regrettai pas ma décision. J’étais bien avec les hommes de ma vie. Je m’occupais bien d’eux et je pense que sans moi ils seraient perdus. Je ne l’ai jamais dit à mon père, mais ma mère m’avait envoyée plusieurs lettres. Bien entendu, je n’ai jamais répondu, mais tout de même, je les ai gardées dans une boite à chaussures.De plus pendant quelques temps, des années en fait pour être plus précise, je faisais beaucoup de cauchemars. Je me réfugiai alors dans les bras bienveillants de mon frère. En tournant les pages de mon journal, je me suis arrêtée sur une plume collée sur une page. Elle appartenait à l’ancienne couette d’Aaron. Alors j’ai commencé à lire la page
- Citation :
- « J’ai encore fait un cauchemar hier soir. J’en ai marre, ça m’épuise. J’ai rêvé de Maman et de son toutou de copain. Ils venaient tuer Papa, tu imagines ? Et ils nous ont après kidnappés. Bon certes c’est ridicule de nous kidnapper alors que normalement si papa meurt, c’est ma mère qui a notre garde, mais bon on ne choisit pas nos rêves. Je me suis réveillée, j’ai couru, si vite dans la chambre de Aaron que je me suis cognée le genou sur l’escalier. Il dormait…. Mais ce n’était rien, après tout il n’allait pas crier. Il déteste me voir dans cet état. Il a su très bien me calmer et m’endormir. Je l’aime mon frère. »
J’ai eu beaucoup de mal à retrouver la nuit dont je parlai dans mon journal, il y en a eu tellement. Mais après quelques minutes de réflexions, j’ai trouvé. Mon frère va me manquer cette année, on a qu’un an de différence. Ça sera la première fois et la dernière fois que je rentrerai à Poudlard toute seule. Qui me réconfortera quand j’aurais fait un cauchemar maintenant qu’il n’est plus là ?
Flash-back "-Aaron! Aaron réveille toi bordel!" S’exclama Georgia en pleur.
"-Georgia ?" Il ouvrit les yeux las, mais, aussi inquiet, s’assit lentement en se frottant les yeux
"Tu as encore fait un cauchemar pas vrai ? "La jeune fille hocha mécaniquement la tête, encore tremblante.
"-Allez, viens là" déclara son frère en ouvrant ses bras. Georgia ne s’est pas faite prier, elle se blottit là contre lui. Après quelques minutes de silence, elle demanda
"-Tu dors ?" "-Non ma princesse… Je veille sur toi" en lui caressant doucement les cheveux. Georgia n'aimait pas que son frère l'appelle princesse mais, cette fois elle ne dit rien.
"-Pourquoi elle nous a abandonné Aaron ? "Questionna Georgia avec un sanglot dans sa voix.
"-Je ne sais pas… Peut-être qu’elle n’aimait plus papa mais son toutou" répliqua son frère en soupirant
"-Mais nous ? Elle aurait pu rester pour nous." "-Papa ne voulait plus d’elle de toute manière ma princesse. Il a découvert qu’elle l’avait trompé. Et tu le connais, il est trop fier pour lui pardonner.
-Mais lui aussi la trompait
-Ce n’est pas pareil… Et puis c’était juste des histoires d’une nuit… Alors que Maman, elle aime vraiment son toutou." Répliqua-t-il avec un brin d’amertume dans sa voix
"- Quoi, ce n'est pas pareil? C'est parce que c'est un garçon? Il peut aller voir ailleurs s'il le veut? -Georgia... pas ce soir. Je m'excuse, je ne voulais pas dire ça -Tu crois qu’elle nous a oubliés ? -Comment tu veux qu’on t’oublie ? Tu es inoubliable. Maintenant dors et ne t’inquiètes pas, je chasserai les démons de la nuit jusqu’à que tu te réveilles assura-t-il avec un sourire protecteur.
Georgia était consciente que les démons de la nuit n’existaient pas et encore moins qu’Aaron pouvait les combattre, mais cela lui faisait du bien d’entendre ça. Georgia se sentit en sécurité. Alors, l’unique fille de la maison sombra dans le sommeil.
Fin du flash-back J'ai regardai la dernière page du journal vierge avec mélancolique. J’ai alors pris ma plume et j’ai écrit
« Une nouvelle ère commence. »
Puis j’ai fermé mon journal et j’ai regardé par la fenêtre du Train Express… C’est ma dernière année, il faut que j’en profite