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« Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr

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L. Sasha Vladmirova

L. Sasha Vladmirova

7ème année ϟ Durmstrang


ϟ Parchemins postés : 151
ϟ Date d'inscription : 10/01/2013
ϟ Points : 111

Feuille de personnage
ϟ Âge: dix sept ans.
ϟ Maison/Profession: serpentard - mangemort
ϟ Relations:
« Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Empty
MessageSujet: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeSam 23 Aoû - 12:55

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




« Luz.. »

La voix rauque et chaude se fit entendre dans le dos de la biélorusse aux boucles rousses, cette dernière était accoudée à la table ronde de l'une des salles à manger, pas la plus grande, mais pas la plus froide non plus. Des meubles en bois noirs, des napperons gris et une décoration minimaliste, sobre. Seul un grand vase blanc venait trancher avec le reste, sur la table, au centre des couverts déjà mît pour trois personnes, un vase vide.
Sasha était donc appuyée et fixait justement ce contenant qui n'attendait qu'une chose, de recevoir des fleurs. Elles arrivaient justement. Un grand bouquet de lys aux teintes rouges et blanches trônait dans des mains fines et blanches, délicates, celles d'une femme assurément, coquette et riche à en juger les deux bijoux accrochés à ses doigts. Le bruit d'une paire de talons foulant le parquet de bois sombre ne laissait plus aucun doute, et de toute façon la jeune et jolie serpentarde aurait reconnu cette voix entre mille, c'était sa tante.

« Zofia, ça fait si longtemps.. »

Sans plus de cérémonie, les rouquines tombèrent dans les bras de l'une et de l'autre. Mirka - la plus grande - eut juste le temps de lâcher le bouquet sur le buffet le plus proche pour serrer sa nièce contre elle. Pas de chichis et de règles de bienséances avec la plus jeune des Vladmirova première génération.

« Comment va ma petite perle ? »

Un doux sourire se dessina sur les lèvres de la petite Sasha, ce surnom lui avait manqué, sa tante était la seule à l'appeler comme ça. Mais pas le temps de lui répondre, son père fit son entré, bien que toujours aussi froid et guindé, il affichait lui aussi un sourire bien plus détendu que d'ordinaire et sa petite sœur l'embrassa, puis elle alla déposer ses immenses fleurs dans le vase prévu à cet effet. Alynn avait anticipé. Le frère et la sœur s'installèrent, l'un tout de noir vêtu - un costume à peu près identique à celui qu'il avait porté dans l'après midi - et l'autre dans des teintes beaucoup plus chaude. Zofia portait une robe s'arrêtant au dessus du genou, pourpre et moulante, échancrée dans le dos mais sans aucun décolleté à l'avant. Des manches longues et tout aussi collé à sa peau que le reste, une paire d'escarpins noirs et une cape également ébène complétait sa tenue de femme fatale, elle était sublime. Les cheveux lisses et négligemment relevé en un haut chignon, son maquillage faisait simplement ressortir ses yeux bleus et ses lèvres teintés du même rouge que les fleurs. Sasha n'avait pas choisi n'importe qui comme exemple à suivre.

« Alors comment vont mon frère préféré et sa précieuse ? »

Toujours à l'aise, même dans ce monde de faux semblants, elle avait sorti la question tout naturellement, tout en allumant une cigarette qu'elle fixa au bout de son porte cigarette, elle tira une première bouffée en captant le regard de son frère qui lâcha un soupire.

« Nous allons très bien, mais tu es vraiment obligée de fumer à table Zofia ? »

Elle était bien la seule personne assez folle pour le faire dans cette maison d'ailleurs. Zofia donc, offrit un magnifique sourire mutin à son grand frère, ce dernier porta son verre d'alcool ambré à ses lèvres tout en soupirant une nouvelle fois, la mine renfrognée, il ne pouvait pas lui tenir tête, pas à elle.

***

Quelques heures et bouteilles verres de vins plus tard, ils allaient attaquer le dessert. Le repas s'était très bien passé, même le père de Sasha avait rit plusieurs fois, la jeune rousse aurait aimé que ce soit tout le temps comme ça. Pas de prises de tête, pas de tensions.. Juste un bon moment en famille, une famille normale. Jusqu'à ce que le paternel retrouve ses vieux démons tout en mangeant une part de tarte aux abricots.

« Tu penses être là en juillet ? Pour Sasha. »

La principale concernée fronça les sourcils et capta le regard de son père, pourquoi relançait-il ce sujet ? Leur discussion dans le petit salon quelques heures auparavant n'avait pas suffit peut être ? Elle souffla et vida d'une traite son verre de vin rouge - oui merci tata ce soir elle pouvait boire de l'alcool à table.

« Nous verrons ça, demain. »

Un merci silencieux s'échappa des lèvres de la plus jeune biélorusse, c'était mieux en effet. Qu'ils finissent au moins un dîner sans tension, demain la vie retrouverait son cours, mais ce soir ils étaient en famille, juste en famille.
Une quinzaine de minutes après, le père de Sash´ se leva, souriant mais le regard fatigué.

« La journée fut longue, je vous laisse entre femmes. À demain, bonne nuit. »

Si Luz n'avait pas fini quelques secondes avant son morceau de gâteau au chocolat, elle en aurait sûrement recraché la moitié sur la table, ou alors elle se serait étouffée.. Il lui avait souhaité une bonne nuit et avait quitté la pièce en souriant, chose rare vraiment..
Un échange de regard complice plus tard, les deux belles rousses quittaient également la pièce, direction la bibliothèque du premier étage.


***


« Tu dois t'entraîner et tu le sais, je veux que tu sois la meilleure Luz, tu dois rapidement et parfaitement maîtriser les sortilèges informulés et impardonnables. »

Sasha garda ses hauts talons noirs mais souleva légèrement sa robe de la même longueur que celle de sa tante, pour attraper sa baguette solidement attachée à sa cuisse. Le morceau de bois noir en main, elle se concentra sur sa tante qui venait également de brandir son arme de prédilection, l'une en rouge et l'autre en noir, elles se faisaient face dans la vaste salle dont les meubles avaient été collés au mur grâce à un sort, juste pour avoir plus d'espace.

« Il en va de ta sécurité, tu le sais, tu vas en avoir besoin dans très peu de temps.. »

Le petite rousse ne répondit pas mais acquiesça, oui elle le savait, son père l'a tannait suffisamment avec ça. La professeur de magie noire et grande duelliste lança un premier sort à l'intention de sa nièce, rien de très méchant encore et elle évita sans difficulté, néanmoins les deux éclairs de lumières qui suivirent la manquèrent de très peu. Le quatrième fut informulé et il l'a frôla, lui laissant une petite marque de brûlure au passage sur le bras gauche.

« Soit plus sur tes gardes Luz, les aurors ne seront pas aussi gentils que moi. »

La cadence s'accéléra, Sasha, qui pourtant se débrouillait bien, ne pût que lancer deux sorts et en éviter un, avant de se faire couper net la respiration et de tomber à genou.

« Debout. »

L'ordre était doux et simple, facile. Quoi que pas tant que ça.

« Il est prêt de minuit et je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière.. »

Le regard que lui lança la belle rousse suffit à la faire taire, Sash´ n'eut plus envie de l'ouvrir pour se plaindre, même quand elle finit par se faire toucher par le sortilège doloris, elle ne cria pas. Si Zofia avait été un ennemi, l'adolescente serait morte ou aurait été arrêtée, elle n'avait pas la moindre chance.
Les premières sortilèges de magie noire fusèrent près de quarante minute après que les exercices ait commencés. L'un d'eux finit par toucher la tante parfaite. Sasha venait de lui lancer ce qui ressemblait à de l'acide, ça lui attaqua l'avant bras gauche. C'est ce moment que choisi la sang pure pour changer de technique.

« Bien. Je veux voir jusqu'où tu peux aller et ce que tu peux supporter maintenant, c'est pour bientôt et crois moi, ça fait mal. »

La rousse - la plus petite des deux - sembla blêmir, réalisant que ça approchait et qu'elle ne pouvait définitivement pas reculer. Sa tante était ouverte d'esprit mais pas au point de l'aider à éviter ce moment, elle y était passée, Sasha y passerait donc. Elle prit une grande inspiration pour disperser les derniers effets de l'alcool qui coulait dans ses veines et s'agrippa fortement à sa baguette couleur ébène, le regard de celle qu'elle admirait avait changé, pour ce soir, les petits sorts de débutants c'était terminé.

« Endoloris. »

Réflexe ou instinct de survie, allé savoir, mais Sasha réussi à repousser contre un mur le sortilège impardonnable d'un mouvement sec du poignet. C'était un premier test. Le cœur de la jeune biélorusse battait à tout rompre, elle ne c'était pas attendu à ça, pas ce soir.

« Zofia pas ce soir.. »

Les nouvelles de son père, l'alcool, la dispute avec Zéphyr.. Zéphyr d'ailleurs il avait parlé de peut être revenir dans la nuit ? Par Merlin et s'il l'attendait là haut ? Et si..? Une douleur fulgurante stoppa net le flot de ses pensées envahissantes. Le deuxième doloris, lancé par la tante aux yeux trop bleus pour être vrai, avait atteint son but. La réaction fut immédiate, elle s'écroula. Néanmoins elle ne cria pas, c'est un simple hurlement étouffé qu'on devinait de sa bouche entrouverte, l'habitude. Son corps s'était raidit et ses yeux avait opté pour un gris très pâle, à quatre pattes, ses doigts semblèrent s'ancrer dans le parquet de bois sombre de la grande bibliothèque silencieuse. La baguette blanche de sa tante restait pointée sur elle, elle ne cillait pas, elle attendait. Sasha devait relever la tête, prouver qu'elle tiendrait face le jour j, pas de larmes de douleurs, pas de lèvres déchirées.. Pas comme ce soir. Une longue minute s'écoula avant que la petite rousse ne redresse son visage vers sa tante, c'est à ce moment que le sortilège s'arrêta et que Sash´ pût respirer. Ses yeux gris étaient embués de larmes lâchement ravalée, le bas de sa bouche était gonflée et rouge vif, elle saignait. Dans un mouvement que personne ne pouvait prévoir, elle se redressa vivement et lança à son tour un sortilège, d'abord un jet rouge, et un deuxième..

« Tu peux faire mieux. »

Consternant de voir avec quelle facilité la mangemorte les avaient éviter et repousser. Même le père de Sasha ne tiendra finalement pas longtemps fasse à la femme fatale d'un mètre soixante dix à peine.

« Endoloris !»

Un éclair traversa le regard turquoise de la femme qui passait tout juste la trentaine. Elle voyait sa nièce s'énerver, se relever et se battre, et elle était heureuse. Mais même le sortilège impardonnable rebondit contre le mur, enfin contre la protection magique qui était destinée à ne pas abîmer les livres ou les peintures qui semblaient absorber par le combat inégal. Pas facile de la toucher cette Mirka première du nom.

« De la rage hein.. C'est déjà mieux. »

Vraiment étrange comme relation, on sentait une réelle bienveillance de la part de la femme aux talons rouges, néanmoins elle n'avait pas hésité une seule seconde à lancer un sortilège impardonnable sur sa nièce, sur une jeune fille de dix sept ans.. Et cette dernière y retournait, et en usait même. Cette façon de faire était donc partagée et acceptée, et puis leur complicité sautait aux yeux, sans parler de la fierté de la moins velane des deux lorsque sa petite perle réussissait un bon coup ou une jolie pirouette d'esquive. La petite justement fatiguait a vu d'œil mais continuait d'éviter et de renvoyer, pour l'instant ça se passait bien, si on oubliait les gouttes de sangs qui perlait au coin de ses lèvres et son front brillant à cause de la sueur. Et sa haute queue de cheval bouclée n'était plus d'actualité, sa robe avait quelques tâches de sang et elle avait abandonné ses talons dans son dos.

« Ils ne te feront pas de cadeaux Luz. Alors, tu te soumets ou tu te bats ? »

La dite Luz fronça les sourcils, oui les aurors ne seront jamais cléments avec elle, pas besoin d'être surdouée pour le deviner. Mais elle trouva étrange que sa tante, soumise à Voldemort quand même, lui demande plus ou moins de rester libre. Leur regard se croisèrent et Sasha crut comprendre, cette marque sur le bras de la jeune femme ne signifiait pas tout, sa force était son ticket de sortie.

« Pas aujourd'hui. »

Les mêmes sourires naquirent sur les deux jolies bouches des biélorusses, mais celui de Sasha dura plus longtemps. Le sort qu'elle venait de lancé avait finalement atteint sa cible d'ordinaire trop rapide, Zofia s'appuya contre le mur mais ne tomba pas, ne cria pas. Elle baissa la tête quelques courtes secondes, puis la redressa et capta les yeux gris de sa nièce qui perdit toute concentration, impossible. La professeur de magie noire pouvait déjà respirer normalement car Sasha ne tint pas plus longtemps - plus facile à lancer qu'à faire durer ce sort vraiment. Elle recula et s'appuya contre le mur, vidée. La femme en rouge elle s'approcha tout naturellement de celle qui suivait sa trace et l'a serra dans ses bras, laissant s'écouler plusieurs secondes, elle finir par murmurer.

« Je suis fière de toi. »

Son souffle était tout de même plus court, plus saccadé, mais elle allait bien et était finalement moins secouée que la lanceuse du sort. Cette dernière ignorait qu'une ombre les avaient observé, que son père n'avait rien manqué de cet affrontement. Et lui aussi, il était fier.


***


Le soleil ne réussit pas à réveiller la belle endormie qui n'ouvrit les paupières qu'aux alentours de midi, le combat n'avait pas duré plus longtemps et heureusement, Sasha était assez meurtrie et épuisée comme ça. Quand elle réussit à s'extirper de sous les draps pour rejoindre sa salle de bain, elle grimaça, rien qu'aux courbatures elle savait que son corps ne devait pas être beau à voir. Et le grand miroir mural lui donna raison. Plusieurs ecchymoses parcourait ses hanches, une belle dessinait une lune sur sa colonne vertébrale et son poignet était encore plus enflée que sa lèvre inférieur. Merci tata vraiment. Néanmoins à la fin la fameuse tante lui avait accordée une faveur, ou plutôt offert un souvenir. Un petit livre, un bébé grimoire à la reliure abîmée par le temps, en cuir noir, il sentait la poussière et rentrait dans la poche. C'était son calepin, son bloc note depuis des années, il était fini, il était pour Sasha. Des sorts, des astuces, des potions et des secrets, principalement de magie noire évidemment. Une bible du mage noir. D'ailleurs dés sa sortie de la douche, encore en serviette, elle s'assit sur son lit et commença à apprendre. Elle passa l'après midi entière dessus, et finit par s'habiller aux alentours de dix huit heures, elle essaya une potion et trois sorts, pas facile à maîtriser, mais elle y parvint. Enfin pas la potion. L'un des ingrédients s'avéra impossible à trouver dans le manoir, même dans la réserve du paternel - le frère et la sœur étant parti et ne rentrant que le lendemain, elle pût fouiller partout en toute tranquillité. Mais rien, cette poudre phosphorescente qu'il ne fallait pas toucher sans protection n'existait pas pour son père.. L'horloge indiquait vingt deux heures passés quand elle remarqua une petite étoile au bas de la page de cette potion, l'étoile reportait à la fin du cahier. C'était une adresse. Sans même réfléchir la rousse bondit de son lit et entra dans son dressing, elle entra en pyjama et ressortit avec un jeans noir, un long débardeur pourpre et une chaude cape ébène. Pas le temps de mettre des chaussettes, elle attrapa donc au vol la paire de talons que sa tante portait la veille - oui elles font la même pointure, un petit sac noir et le grimoire miniature. Elle lu l'adresse au troisième coup de l'horloge, quand le vingt deuxième sonna, le plop significatif d'un transplanage résonna au coeur dans la chambre.

Sasha arriva d'abords pieds nus dans l'Allée des Embrumes, dans une ruelle sombre, froide et déserte, une parmi la centaine du quartier le plus malfamé de Londres. Elle s'appuya au mur gelé pour enfiler ses talons, passa son sac en bandoulière à son épaule et enfila juste derrière la grande cape qui couvrait entièrement sa silhouette, la cape sur la tête - pour ne pas montrer son visage, on sait jamais - elle se dirigea d'un pas décidé vers la fameuse boutique, pour trouver cette fichue poudre. N'allez donc pas dire que seul les griffons le sont obstiné et téméraire (ou têtu et stupide, ça marche aussi). Car là, la verte et argent agissait par instinct et envie. La baguette dans la main, dissimulée sous la grande cape, elle ne tremblait même pas, le combat de la veille avec sa tante lui donnait des ailes, pauvre petite chose naïve qu'elle était..

« Mais regardez moi ça, une poupée dans la brume. »

Le nuage de fumée qui se forma autour de la bouche du bougre, pas si vieux, qui venait de parler sentait l'alcool. Sasha avait croisé plusieurs visages, elle marchait depuis près d'un quart d'heure en même temps et les lieux n'étaient pas aussi désert qu'il n'y paraissait, mais si de nombreux coup d'œil lui avait été lancé, ces deux là étaient les premiers à lui parler.

« Oh ma jolie ! Attends nous, on ne te feras que du bien tu verras ! »

La jolie donc se contenta de les ignorer et de bifurquer rapidement trois fois d'affilée pour les semer. Un grand brun et un autre plus petit mais plus trapus aux cheveux caramels, ils avaient but et ne courait pas vite, trop facile.
Enfin tranquille, elle reprit sa recherche de cette boutique qui apparemment déménageait souvent, il fallait tomber dessus par hasard, pas la chercher. Sasha imaginait sa tante seule dans ses rues, en train de prendre des notes et de chercher l'introuvable.. Un bruit familier la réveilla, on l'attaquait. La rousse évita à la seconde près un jet gris clair qui s'écrasa contre un mur, elle brandit son bout de bois noir au milieu de la ruelle embrumée - le comble - et eut juste le temps de voir venir deux autres éclairs, colorés cette fois, l'un la frôla et le deuxième elle le dévia d'un sort.

« Il faut être bien peu confiant pour se battre dans l'ombre ! Lumos ! »

L'éclair de lumière qu'elle fit apparaître fut plus important que d'habitude et instantanément l'intégralité de la ruelle se retrouva éclairée. La rousse fit tourner son bois noir et la brume se dissipa juste derrière. Maintenant elle pouvait voir ses agresseurs, elle qui croyait avoir été retrouvé par les deux alcooliques, elle fut surprise de voir qu'ils étaient en fait trois, dont un visage qu'elle reconnut tout de suite. L'instant d'avant elle s'apprêtait à utiliser l'un des sorts du livre de sa tante, celui destinée à manipuler l'esprit de l'adversaire pour qu'il voit ses cauchemars, qu'il soit prit d'une crise d'angoisse et de vomissement, plongé dans le noir.. L'epouvantard était gentil à côté de ces visions. Sasha avait très envie de le tester celui là, mais là, ce n'était absolument pas une bonne idée, parce que face à elle ce n'était pas un groupe de pervers alcoolisé, mais des aurors.

« Et merde.. »

Le chuchotement ne parvint pas aux oreilles des deux hommes d'âges mures et du plus jeune. La rouquine - de longues mèches rousses dépassaient de la capuche - fit un mouvement pour reculer, mais un nouveau sort jaillit et la percuta. La rousse roula sur deux mètres. Une main va la relever avec force, elle crut un auror, c'était un mangemort. Le masque le lui assurait, mais les cheveux roux qu'elle aperçut lui en apprirent d'avantage, c'était sa tante.

Le temps s'écoula plus vite que dans un rêve, une fraction de seconde après qu'elle soit debout, un autre mangemort était là, derrière les aurors, et un jet vert réduisit le combat à deux contre deux. Sasha se surprit à paniquer, l'ami de Zéphyr était là, il était debout, l'avada kedavra n'était pas pour lui. Sasha finit par sortir de sa torpeur et utilisa sa baguette pour se protéger d'un sort, elle ne voulut même pas savoir qui l'avait lancé. Sous un ordre bref de la grande rousse, le mangemort qui venait de tuer un auror disparu dans un nuage de fumée noire, il laissa à sa place une marre de sang. Sasha ne fit pas attention et marcha dedans. Ses mains tremblaient, elle avait aussi peur que froid et elle saignait abondemment de la lèvre à cause du vol qu'elle avait fait moins de cinq minutes plus tôt, mais la douleur elle ne la sentirait que le lendemain. Incapable de pleurer ou de sentir quelque chose pour l'instant, elle ne cria pas non plus quand un deuxième sort traversa sa poitrine, elle tomba juste sur le côté, et sa tête vint frapper le sol dure et froid. Le temps s'arrêta, elle eut l'impression de rester près d'une heure la tête contre le pavé humide, mais cela ne dura que trois minutes tout au plus.

C'est un cris qui la fit sortir de sa torpeur et elle se releva brusquement, les jambes molles comme du coton, l'électrochoc qui s'avérait être un son de douleur de sa tante avait été efficace. Déjà elle s'avançait jusqu'au combat, plusieurs minutes s'étaient finalement écoulés, sa tante avait été blessée et le deuxième auror également, Franck tenait bon. Il lança même un sort en direction de la mangemorte aux cheveux roux, et dans un élan de l'ordre de l'instinct, c'est Sasha qui le fit dévier en s'interposant. Fébrile et hésitante, elle tenait sa baguette du bout des doigts, plus ou moins prête à s'en servir une nouvelle fois.

Quelques instant plus tard le deuxième auror tombait à genoux, et Franck fit de même. Zofia respirait fort et saignait du bras, mais elle avait gagné, le combat était terminé.


« Non ! Ne fais pas ça, s'il te plais.. »

La rouquine s'était élancée en voyant sa tante se rapprocher dangereusement, baguette en main évidemment, des deux hommes qu'elle avait ligoté d'un sort. Zofia pouvait être une femme aimante et adorable, mais elle ne souffrait pas des remords et savait que pour survivre, il ne fallait avoir peur de rien. Donc il fallait les faire taire à jamais, puis ça ferait des vagues et elle serait contente qu'on parle d'elle dans la gazette, ou du moins d'une mystérieuse attaque dont elle ne se vanterait pas. C'était pour son égo.
La mangemorte ouvrit donc la bouche, prête à répliquer, mais quelque chose attira son attention, plusieurs silhouettes se dessinait au bout de la rue, oui leur remue ménage avait bien dut être entendu, et avec Sasha à ses côtés elle ne devait pas prendre plus de risques. Sans prévenir elle attrapa la jeune femme, la plaqua dans ses bras, et disparut. Le nuage de fumée noire enveloppa un court instant les aurors qui, sans le savoir, venait d'être sauvés par une Vladmirova.


***


Les pieds des deux femmes touchèrent le sol du manoir familiale quelques secondes après qu'ils aient quittés la ruelle de l'allée des embrumes.

« Dans ta chambre, et ne dis rien à ton père. »

La biélorusse ne se fit pas prier et même si tout son corps lui faisait mal, elle gravit les marches en courant. Sa tante l'a regarda monter avec un sourire amer, sa nièce venait de mettre un premier pied dans un monde qui serait le sien d'ici très peu de temps. Une arrivée violente, mais qui lui servirait pour la suite, elle en était persuadée. Quand Sasha disparut dans le couloir menant à ses appartements, Zofia transplana.
L'adolescente elle s'enferma dans sa salle de bain, elle ne vit pas son chat sur le chemin, ni le paquet de son père sur le lit. La cape fut abandonnée au milieu de la pièce, mais elle garda le reste de ses vêtements pour aller sous le grand jet d'eau brûlant de la douche italienne. Recroquevillée sur elle même, en boule, le visage cachée par ses cheveux et ses avant bras, elle ne regarda pas le filet d'eau rouge qui s'échappait de sous ses pieds, elle ne pouvait pas voir non plus les nombreuses plaies et ecchymoses sur son corps, et c'était mieux ainsi..

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I. Zéphyr Aït-Malek

I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeDim 31 Aoû - 0:28

Sasha & Zéphyr

©️ Ecstatic Ruby


La mission au Portugal de Zéphyr – ou plutôt de Berioz – s’était déroulée sans encombre. Il avait pris l’avion, gratuitement, et à vingt-et-une heure il avait atterri à Lisbonne. Il lui avait fallu un certain temps pour trouver le quartier sorcier, et surtout pour trouver la maison qu’il était supposé voler, mais il y était finalement parvenu. C’était une grande masure aux allures moldues, qui cachait évidemment bien son jeu. A force de sorts et d’antis-sorts, il s’était rendu complètement invisible, inaudible et inolfactible à l’homme. Normalement, même un sortilège « Hominium Revelio » ne pouvait le révéler. Néanmoins, il mourrait toujours de peur au moment où il entrait dans les maisons qu’il pillait, mais c’était certainement mieux ainsi. Quand on n’a pas peur, on est moins prudent. Son employeur lui avait fourni un plan des lieux, lui indiquant précisément où fouiller. Il n’y avait personne dans la maison, pas même un Elfe – qui eux étaient plutôt doué pour repérer quoi que ce soit. Il n’avait touché à rien, hormis à sa cible, comme souvent. Les hommes qui l’employaient demandaient rarement à ce qu’il saccage la maison après son passage. Ça arrivait, mais ceux qui voulaient cela n’étaient souvent pas des professionnels, et Berlioz refusait de travailler de nouveau avec eux – pour sa propre sécurité – sauf en cas de payement réellement gras – il avait du mal à dire non à une bourse de gallions bien remplie. Barjow et Beurk tenaient à faire les choses le plus discrètement possible, et l’avaient fait savoir à Berlioz. Il avait effectué sa mission avec brio, et revenait en Angleterre un sourire aux lèvres. Il avait dû passer la nuit à Lisbonne car il n’y avait que deux vols Lisbonne-Londres par jour, et il avait manqué le dernier. Il avait dormi dans la rue, mais ça n’avait pas été si terrible ; il faisait chaud, au sud. Et puis, il n’avait pas eu envie de se trouver quelqu’un chez qui dormir alors qu’il avait passé la nuit précédente avec Sasha Vladmirova. Le souvenir d’eux deux ensembles était certainement trop vif dans sa mémoire, la solitude lui convenait alors parfaitement.
Zéphyr pris donc le vol du retour tôt dans la matinée. Il suivit le même mode opératoire qu’à l’aller, il n’eut donc pas à payer son billet. Les moldus étaient définitivement bien naïfs, parfois. Il atterrit vers midi, l’amulette cachée dans une boîte d’allumettes protégée de multiples sorts dans son sac. Il se disait, un léger sourire aux lèvres, qu’après avoir donné ça à Barjow, récupéré son argent, et payé une visite, à Jangor, il pourrait retourner dans l’immense villa de Sasha. L’attendait-elle ? En tout cas lui attendait leurs retrouvailles avec impatience. Ils s’étaient quittés sur ce qu’on pouvait qualifier de mésentente, et il était pressé de mettre ça derrière lui. Ça ne faisait même pas vingt-quatre heures qu’ils s’étaient séparés et il ressentait déjà le manque, comme victime de dépendance à la drogue. Il serait prudent, pour rentrer dans la villa. Le père y était peut-être toujours, et il était impossible pour lui de contacter Sasha pour en être certain. Il utiliserait les mêmes méthodes de camouflage que celles qu’il avait utilisé pour pénétrer dans la maison la veille, et ça ferait l’affaire, se disait-il. C’était même bien assez – quelle idée de se trouver une nana avec un père aussi chiant, sérieusement ? – il refusait de faire plus. Mais pour l’heure, il devait éloigner la rousse de ses pensées ; ce n’était pas approprié pour une rencontre professionnelle. Il établirait les détails logistiques plus tard, il devait d’abord terminer sa première mission.

Zéphyr se dirigeait, l'amulette bien protégée dans son sac, chez Barjow et Beurk. Ils étaient supposés le payer grassement, et il espérait qu'ils seraient à la hauteur de leurs engagements. Pas qu'il ait particulièrement besoin d'argent en ce moment, mais il n'avait pas fait ce périple pour rien. De toute façon, Zéphyr ne faisait plus rien gratuitement maintenant, ou presque. Cette manie de ne laisser filer sous son nez aucune mornille avait avait commencé à sa sortie de Poudlard, assortie à ses petits boulots. Sauf pour ses proches, il ne rendait plus aucun service gratuitement. Même Jangor ne bénéficiait d'aucune ristourne : il le faisait payer comme il faisait payer n'importe quel client. En plus, dans le cas de Barjow et Beurk, il savait qu'ils avaient largement les moyens de se payer ses services. Ainsi donc avec eux non plus, il ne négocierait rien, pas même une noise.
L'allée des Embrumes en journée ne ressemblait pas à l'allée des Embrumes la nuit. Elle paraissait plus vivante, moins souillée. Néanmoins, personne ne s'y laissait duper, même un moldu pouvait savoir que dans cette allée au nom si caractéristique se tramait des choses pas nettes, si ce n'est illégales. Zéphyr y marchait d’un pas léger, sans méfiance et sans crainte, comme s’il en connaissait les moindres recoins, les moindres pavés. C’était certainement vrai, il l’avait foulé tellement de fois cette année que ça ne se comptait plus et qu’il ne réalisait plus vraiment où il était. La boutique de Barjow et Beurk était facile à repérer. Il vérifia qu’il n’y avait personne avant d’y entrer ; s’il y avait eu quelqu’un il serait allé faire un tour en attendant que la personne parte, mais en pleine journée c’était rare. Il n’y avait personne sauf les propriétaires ; il poussa donc la porte. A peine le vit-il que Barjow l’entraîna vers l’arrière-boutique. En quelques minutes, la transaction fut faite. C’était naturel, facile. Barjow connaissait bien Berlioz, et Berlioz connaissait bien Barjow. C’était une alliance qui fonctionnait bien. L’Anglo-pakistanais compta les pièces avant de sourire au vendeur. Le compte y était, tout était parfait. Il remercia, par pure politesse, Barjow, qui lui fit savoir qu’il le rappelait. Zéphyr y comptait bien. Sans laisser traîner plus longtemps, il se hâta hors de la boutique. Tout était allé parfaitement ; comme d’habitude. Il faudrait qu’il fasse attention, les quelques prochains jours, à ce qu’il paraîtrait dans la presse sorcière portugaise, pour être sûr qu’on n’annonce pas en gros titre que la maison d’une grande famille avait été volée d’un objet précieux et qu’on mettait la tête du voleur à prix, mais à priori, il ne courait aucun risque. Il avait été extrêmement prudent, tout se passerait bien. Il s’inquiétait autant pour ça que pour son retour le soir-même chez la biélorusse. Il faudrait qu’il arrive à mettre son orgueil de côté pour que les quinze jours qu’il prévoyait de passer chez elle se passe bien, et il n’était pas sûr d’y arriver, la veille en avait été la preuve. Il avait du mal à se contenir, il parlait souvent trop vite, sans faire attention à ce qu’il disait. Il reprochait sans cesse à Sasha d’être la fille de son père, même indirectement, même sans le réaliser, et pour la jeune fille, ça devait finir par être pesant. Il devait faire des efforts, et se disait qu’il était prêt à en faire, pour elle, et puis pour eux, même si « eux » n’existait pas vraiment.

La boutique de Jangor ne se trouvait pas très loin de celle de Barjow et Beurk. Il connaissait le chemin par cœur, il n’y réfléchissait même pas – il était bien trop occupé de toute façon à réfléchir à Sasha. Jangor n’était pas un très grand fan de Barjow ou de Beurk. Il les trouvait fourbes, malhonnêtes. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas les sangs-purs ou les usagers de magie noire : qui était-il pour parler ? Il était lui-même un sang-pur, et il pratiquait la magie vaudoue. Ce n’était pas ça, pas ça du tout. Dans cette guerre qui se préparait, Jangor ne choisissait pas de clan, il observait, et il avait observé que les deux tenanciers de ce magasin de l’année des embrumes cachaient bien leur jeu. Ils faisaient autant ami-ami avec des Mangemorts qu’avec des aurors, vendaient des informations à tout va, cachaient leur jeu et prétendaient être blancs comme des colombes. Ça ne plaisait pas à l’africain qui préférait les gens droits dans leurs opinions que ceux qui agissaient comme des girouettes en allant là où le vent les portait. Zéphyr ne mentionnerait donc pas à son ami qu’il revenait de cette boutique, pour ne pas le mettre en rogne ; néanmoins, il était certainement au courant, puisqu’il était souvent au courant de tout grâce à sa magie étrange et sa femme voyante. M’enfin, il ne lui rappellerait pas.
Il pénétra dans la boutique de Jangor le sourire aux lèvres, ou presque ; tout du moins, il ne s’attendait pas à ce qu’il allait se passer, sinon il n’aurait pas été si détendu. Il se rendait chez Jangor non par obligation mais plutôt par envie, il passait par là alors, pourquoi pas ? Il aurait pu ne pas le faire, tout se serait alors passé différemment, mais il l’avait fait, il était rentré, et à peine avait-il croisé le regard de l’homme qu’il avait su que quelque chose clochait, et qu’il n’allait pas sortir de la boutique de sitôt. Jangor avait ses yeux de grand frère mécontent, prêt à méchamment remonter les bretelles de son petit protégé. Par Merlin, qu’avait-il fait, encore ?
Zéphyr tenta de faire comme s’il n’avait pas vu. Il salua d’un air complètement décontracté Jangor été sa femme, qui elle aussi avait un air grave peint sur son visage. Il rajouta :

« Je passais dans le quartier, et je me suis dit que je pouvais bien passer vous voir aussi ! Quoi de neuf, tout va bien, vous faites une drôle de tête ? »

Jangor, pour toute réponse, hocha la tête de droite à gauche et attrapa Zéphyr par le bras pour l’entraîner vers l’arrière-boutique. Tandis qu’il se faisait tirer vers la petite pièce, il leva les yeux au ciel. Ça puait la remontrance, et il n’y était plus habitué, mais il allait écouter, acquiescer, et tenter d’appliquer. Jangor avait fait beaucoup pour lui, et il se devait d’écouter ses conseils. Dans cette petite arrière-boutique il n’y avait que peu de meubles : une armoire à disparaître qui menait vers la boutique de tatouages de Jangor à Pré-Au-Lard, un petit bureau et sa chaise, et un haut tabouret sur lequel était posé un seau : une pensine. Jangor poussa l’ancien gryffondor au fond de la pièce et ferma la porte de l’officine derrière lui. Il regarda Zéphyr de haut en bas, repris sa respiration, et entama sa remontrance. Il fallait l’avouer, Zéphyr avait un peu peur de ce qu’il allait lui dire. Jangor pouvait être assez flippant, et il avait accessoirement la mauvaise manie d’avoir très souvent raison. Zéphyr ne savait pas vraiment ce qu’il allait dire, il écouta alors attentivement, ses yeux chocolats plantés sur ses chaussures.

« Tu les enchaînes, Ishak, tu sais ça ? Par Merlin, est-ce que je vais devoir te dicter ta conduite jusque la fin de ta vie pour être sûr que tu ne me crèveras pas sur les bras ? T’es pas capable de te protéger toi-même, pourquoi faut toujours que t’ailles foutre ton nez là où il faut pas, c’est incroyable ?! »

Zéphyr releva les yeux, et les planta dans ceux de Jang, noirs comme la nuit. Il ne savait pas exactement de quoi il parlait, ou tout du moins il hésitait entre deux proposition : c’était soit Sasha, soit Barjow et Beurk. Il priait pour que ce soit la deuxième option :

« Si tu parles de Barjow, Jang, je te remercie mais t’as pas à t’en faire je … »

Il voulait continuer mais Jangor le coupa d’un revers de main. Il passa cette même main sur son visage, comme fatigué, et continua, après avoir de nouveau repris son souffle :

« Je ne parle pas de Barjow et tu le sais très bien. Ishak je t’ai dit déjà que tu devais t’éloigner de ta biélorusse, et tu ne le fais pas, je le sais, me ment pas, mais tu vas le regretter, à force de pas m’écouter tu vas tomber de haut, et ça va faire mal ! »

Zéphyr soupira. Jangor lui avait en effet fait savoir mille et une fois qu’il ferait mieux de rester éloigné de Sasha, mais il n’avait rien écouté, comme d’habitude. Quoi qu’en général, il tentait d’appliquer les conseils de son ami, mais celui-ci, il n’y arrivait pas. Sasha ne voulait pas se décrocher, et il ne voulait pas se décrocher de Sasha. Il fit :

« Vas-y, continue, je sens que t’en a encore sur le cœur, peut-être que cette fois tu parviendras à me convaincre, qui sait … »

Mais ce ne fut pas Jangor qui continua ; sa femme poussa la porte de l’arrière-boutique et entra dans la pièce, dans toute sa splendeur. Elle regarda son mari – avec toujours cette lueur d’amour dans le regard qui faisait rêver Zéphyr – et lui fit :

« Il y a un client pour toi, Jangor. Vas-y, je prends la suite, après tout c’est à moi de le faire… »

Zéphyr haussa les sourcils ; il n’était pas habitué à se retrouver seul à seul avec elle. Souvent, quand elle était avec lui, Jangor l’était aussi. C’était une femme impressionnante, qui poussait au respect plus que quiconque d’autre. L’anglo-pakistanais baissa de nouveau son regard vers ses chaussures. Si c’était elle qui venait lui parler, alors c’était forcément quelque chose de grave. Il murmura, dans sa barbe, comme un enfant pris en faute : « Je t’écoute … »

Il entendit un raclement de chaise, ce qui indiqua qu’elle s’était assise derrière le bureau. Il ne préféra toujours pas relever les yeux, certainement trop effrayé de croiser les siens, aussi perçants que ceux d’un aigle.

« N’en veux pas à Jangor d’être aussi dur, il essaye simplement de te protéger, et en ce moment, tu ne lui facilites pas la tâche … - elle marqua une pause, comme hésitante sur la manière de continuer, mais Zéphyr ne dit rien, ne tenta pas de se justifier - j’ai eu une vision, Zéphyr, j’ai vu qu’après ton départ de chez Sasha, viendrait sa tante. Elle s’appelle Mirka Zofia Vladmirova, c’est une practicienne de magie noire de renom, elle est aussi douée que Jangor l’est en vaudouisme ou que Merlin en magie blanche … »

Zéphyr l’interrompit d’un rire plutôt narquois. Alors comme ça, elle comparait son mari au quasi dieu magique qu’était Merlin ? Il ne fallait pas pousser, hein. Il redressa les yeux vers la femme, quelques instants, avant de les rebaisser quelques secondes après avoir croisé les siens. Elle aussi, quand elle s’y mettait, elle faisait peur. Mirka Zofia, hein ? Si Zéphyr se souvenait bien, l’un des multiples prénoms de Sasha était Mirka. Le portait-elle en l’honneur de sa tante ? Est-ce que ça remontait encore plus loin ? Ça serait définitivement une question à lui poser.

« Veux-tu rester sérieux deux minutes, Ishak ?! Laisse-moi terminer, on verra si tu veux rigoler après ça ! Bref, tu connais Jangor, il a voulu espionner un peu. Grâce à quelques sortilèges, on a pu assister à la soirée de tes mangemorts préférés. Le problème n’est pas qu’ils soient mangemorts, d’ailleurs, Ishak. Tu sais très bien que dans cette guerre, nous ne choisissons pas de clan. Ce pater familias ou cette tante, peu nous importe de qui il sont. Mais elle, elle, cette petite rouquine qui ne sait pas ce qu’elle veut … Ishak, elle est plus dangereuse que tu ne le crois ! »

Cette fois, Zéphyr releva définitivement le crâne. Il planta ses yeux dans ceux de la femme, une lueur de défi – ou de colère ? – dans le regard. Il n’aimait pas qu’on parle de Sasha de cette manière. Surtout quand on ne la connaissait pas. Il fit, sur la défensive :

« Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu ne la connais même pas, tu … »

Ce fut au tour de l’épouse de Jangor de ne pas le laisser terminer. Elle se leva brusquement et se dirigea vers lui, l’étonnant à tel point qu’il ne termina pas sa phrase. Elle s’avança vers lui et se plaça face à lui, dans toute sa splendeur – elle était d’ailleurs plus grande que lui. Elle leva une main vers lui, doucement, et la posa sur sa joue, délicatement. Son visage s’était étrangement adouci. Zéphyr la regardait toujours, les yeux interrogatifs, maintenant.

« Tu ne comprends pas, mon petit chéri. C’est toi, qui ne la connais pas. Tu penses l’aimer, avoir rencontré la femme de ta vie, mais tu ne la connais pas, tu ne sais pas qui elle est … »

Sans lui laisser le temps de répondre – ou plutôt de la contredire – elle fit glisser sa main depuis sa joue jusque sa nuque, qu’elle agrippa fermement pour le trainer jusqu’au tabouret sur lequel était posé la pensine. Sans qu’il puisse dire ou faire quoi que ce soit, Zéphyr se retrouva la tête plongé dans les souvenirs de la femme. Elle et son mari étaient adossés sur le comptoir de leur boutique, au centre de laquelle brillait une boule de cristal qui diffusait des images dans toute la pièce. Il y avait trois personnes assises autour d’une table, discutant vivement. Zéphyr reconnu très facilement Sasha et son père. Il déduisit, d’après la conversation qu’il avait eu il y n’y avait même pas quelques minutes avec Jangor, que la troisième personne, une très belle femme rousse, était la fameuse Zofia. La petite famille n’avait pas l’air malheureuse, aucunement brisée d’ailleurs de la mort encore trop proche du benjamin, Ioann. Zéphyr n’écouta que quelques bribes de la conversation, trop énervé encore par le coup que venait de lui tendre la femme de Jangor. De toute façon, tout cela semblait être des futilités ; pourquoi lui montrer ça ?
Mais les images changèrent. Cette fois, on voyait les deux femmes, face à face. Elles se battaient, semblait-il jusqu’à l’épuisement. Sasha se prenait coup sur coup, à tel point que le Gryffondor en avait mal pour elle. Zofia, de son côté, en bonne professeur de magie noire assortie du titre de Mangemort, avait un bel air sadique accroché au visage. Elle mettait sa nièce par terre en deux coups de baguette, et ça ne semblait lui poser aucun problème de conscience. Quelle étrange famille, par Merlin, quelle étrange famille… Zéphyr resta là à observer le spectacle en même temps que Jangor et sa femme pendant ce qui lui parurent être des heures. Mais plus les minutes passaient, plus le visage des deux femmes changeaient. Zofia se fatiguait, et Sasha … Sasha semblait vidée de toute force, mais gagnée d’une certaine perversion. Son visage était inexpressif, comme si elle ne sentait plus la douleur. Quand elle reçut un premier Doloris, sortilège pourtant impardonnable, elle cria à peine. Alors qu’elle s’effondrait sur le sol, Zéphyr faisait un pas en avant dans le souvenir, comme s’il voulait l’attraper. Quel monstre fait ça à sa nièce ?! Zéphyr s’obligeait à se répéter une phrase : ne juge pas. Il ne connaissait pas les Vladmirova, ne pouvait pas les juger, il devait s’en persuader. Néanmoins, plus l’affrontement passait, plus il avait du mal à se la répéter. Le jugement tombait petit à petit, comme une épée de Damoclès au-dessus de sa relation avec Sasha.
Après avoir semblait-il trop longtemps tourné autour du pot en lançant mille et un sortilèges dont Zéphyr n’avait jamais entendu parler, Sasha lança son premier Impardonnable. Il aurait aimé voir la couleur de ses yeux quand elle l’avait fait ; gris pour le calme et la froideur, rouge pour la rage et la colère. Plus il la voyait ainsi, puissante usagère de la pire magie qui existait sur Terre, plus les mots des époux Ndiaye résonnaient dans son crâne. Les images qu’ils voyaient étaient toutes plus pire les unes après les autres. Finalement, Sasha réussi à toucher sa tante. Il crut que c’était le pire ce qu’il avait pu voir. Il n’avait plus envie de se joindre à elle, de l’aider à se relever. Là, l’air enragé, lançant un endoloris sur sa tante avec laquelle quelques minutes auparavant elle souriait avec, amour comme lui pouvait sourire à sa mère, il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Il se disait que cette Sasha-là, en effet, il ne la connaissait pas. Mais, jusque-là, la situation restait en faveur de la jeune biélorusse : elle ne lui avait jamais caché l’existence de cette Sasha-là.
Le réel coup de grâce pour Zéphyr fut porté à la toute fin du combat. Sasha, au lieu d’être épuisée, vidée, énervée contre sa tante de lui avoir fait subir tout cela, comme il l’avait imaginé, vint plutôt se lover dans les bras de son aînée. La tante murmura qu’elle était fière de sa nièce, et Niger ferma les yeux, refusant d’accorder une seconde d’attention en plus à se spectacle insupportable. Zofia était fière de Sasha, alors Sasha avait le droit d’être fière d’elle, n’est-ce pas ? Fière d’user de sorts qui faisaient du mal aux gens, fière d’utiliser la pire magie qu’il soit, fière de blesser sa tante comme on blessait un ennemi, fière de ne pas savoir faire la différence entre Bien et Mal, si seulement une frontière entre les deux existaient. Si Sasha était fière de cela, de quoi pouvait-elle être fière d’autre ? De blesser son père ? Son frère ? Des Aurors, des sorciers, des moldus, des enfants ? Pour Zéphyr, c’en était trop.
Il sentit que de nouveau, on le tirait par la peau de la nuque, et il remercia Merlin de l’arracher enfin à cette atroce réalité.

***

Zéphyr était resté tout le reste de l’après-midi dans la boutique de Jangor. Il n’avait rien su répondre aux accusations du couple, qui avait fini par le lâcher sur le sujet. Néanmoins, leurs mots s’étaient gravés dans la tête du jeune homme. Il ne la connaissait pas, hein ? Sasha changeait, peut-être, devenait plus consciente de la réalité sur sa famille de mage noirs : ils étaient mauvais. Mais Zéphyr restait le cobaye de ce changement, elle n’était définitivement pas uniquement la Sasha qu’il connaissait lui, loin de là, même. Elle était toujours une grande et belle Vladmirova, même si des événements récents l’avaient poussé à changer. Et si elle abandonnait ce changement qu’elle avait entamé seule ? Si finalement, elle devenait une mangemorte sanguinaire et sans pitié qui n’aurait aucune pitié à user de magie noire sur ses enfants pour les punir ou les féliciter, comme son père ou sa tante ? Et si un jour, elle tuait un moldu pour la seule raison qu’il était moldu ? Et si un jour, elle était fière de le faire ?
Les « et si » s’enchaînaient dans l’esprit de Zéphyr sans qu’il sache quoi faire pour les faire disparaître. Il finit par quitter le couple qui lui rappelait par leur regard désolé ce qui venait de se dérouler pour se perdre dans Londres. Il alla manger dans un fast food et se roula un joint sous sa table. Il le fuma en route pour un pub qu’il connaissait bien, au-dessus duquel il y avait quelques chambres peut coûteuses dans lequel il pourrait s’effondrer. Lui qui comptait encore il y a quelques heures aller dormir dans l’immense lit de Sasha … Finalement, il n’était pas sûr d’avoir le courage de l’affronter pour le moment. Bien sûr, il le savait, il ne pouvait lui échapper bien longtemps, viendrait un moment où il aurait trop envie de la voir pour retarder l’entretien. Mais pour le moment, il parvenait à se convaincre que rester seul, c’était mieux. Il but une pinte de bière assis sur le tabouret du bar, et regarda sa montre en argent, vestige de son père ; il n’était pas aussi tard qu’il en avait l’impression en réalité, à peine vingt-deux heures.
Il espérait qu’on le laisse tranquille, mais bientôt, le bar se remplissait, la musique s’élevait, les gens le collaient, bref, il n’était plus du tout seul. Quelques minutes après qu’il ait regardé sa montre, un homme qui avait l’air terriblement alcoolisé posa une main sur son épaule. Apparemment, ce moldu voulait lui parler : il arborait l’air du parfait benêt complètement bourré mais heureux de vivre. Il fit, hoquetant presque entre chaque syllabe :

« Eh, l’déprimé, un mec dehors m’a dit de te dire qu’un hibou t’attendait à l’entrée de la rue des Embrumes ou j’sais pas quoi, pas que j’ai compris ce que ça voulait dire, mais j’suis sympa alors peut-être que c’est un code et que toi t’as compris enfin voilà vas-y quoi »

Zéphyr haussa un sourcil. Un hibou l’attendait ? Il avait quoi, ce hibou, il ne savait pas voler ?! Encore un coup d’un de ses employeurs qui ne voulait pas se faire trop remarquer, et qui préférait l’attirer plutôt que venir à lui. Le jeune homme se dit que revêtir la peau de Berlioz pour quelques heures ne pouvait pas lui faire de mal, peut-être même que ça l’aiderait à mettre ses « et si » de côté. Il donna une frappa amicale sur l’épaule du moldu en descendant de son tabouret – ce dernier avait d’ailleurs un regard assez abasourdi de le voir comprendre le message – et il sortit du pub. Ses yeux le piquaient, ils devaient certainement être rouges, mais hormis ça il se sentait bien. Etre Berlioz, c’était facile. Peut-être que pour Sasha, être une mangemorte était aussi facile. Il avait du mal à réaliser que ça pouvait être possible.
Le Pub qu’il avait choisi n’était pas très loin du Chaudron Baveur, il décida donc d’aller trouver le hibou en marchant. Il eut à peine le temps de se fumer une cigarette qu’il était arrivé. Il l’écrasa contre le mur qui menait sur le chemin de traverse. Il frappa sur les briques qui permettaient d’ouvrir le passage – il se trompa deux fois avant d’y arriver – et finalement il foula le sol du Chemin de Traverse. L’endroit n’avait pas du tout la même allure le jour et la nuit. Là, ça ressemblait plus à l’Allée des Embrumes le jour qu’au Chemin de Traverse. Toutes les boutiques étaient éteintes, et hormis quelque chats et crapauds, c’était vide. Resserrant son écharpe aux couleurs des rouges et or, il descendit tranquillement la rue. Bientôt, il devrait bifurquer pour tourner dans l’Allée des Embrumes, et normalement, le hibou devait se trouver là. En effet, lorsqu’il tourna, il vit briller deux yeux jaunes dans la nuit. Il tendit l’avant-bras et l’oiseau fit quelques battements d’ailes pour venir s’y percher. Sur l’une de ses serres étaient accrochée une lettre. Il la décrocha précautionneusement, murmurant :

« Tu peux voler, finalement … »

Il l’aurait bien gardé, ce bel oiseau. Il n’avait pas d’hibou, et parfois, il en avait besoin. Mais il ne pouvait s’en occuper (manque de temps, d’argent et de place), alors il préférait emprunter ceux de la Poste Magique ou délivrer ses lettres ou paquets lui-même.
A peine avait-il décroché la lettre fine, qui avait l’air de ne contenir rien de plus qu’un bout de parchemin. Il haussa un sourcil ; tout ce cinéma pour un petit parchemin ? Il entama l’ouverture de la lettre, mais ne termina pas son geste. Une grosse détonation se fit entendre du côté de l’Allée. L’oiseau s’envola sans même que Zéphyr ait besoin de faire un mouvement de bras. D’autres détonations retentirent. L’ancien Gryffondor glissa la lettre dans sa poche arrière et décrocha sa baguette noire de sa ceinture. Il l’empoigna fermement, avançant prudemment mais rapidement vers la source des bruits. Bientôt, il vit des lumières s’échapper d’une ruelle ; c’était là. Un combat avait l’air d’avoir lieu, et au vu de la fréquence des bruits de sortilèges et des lumières, ils étaient beaucoup et très doués. Il attrapa sa capuche noire pour la remonter sur sa tête, et d’un petit coup de baguette, il enleva les couleurs de son écharpe pour les rendre noirs. Il entendait des cris mais ne comprenait pas vraiment ce qu’ils disaient. Quels sortilèges étaient prononcés, est-ce que quelqu’un était blessé, il n’en savait rien. Il y avait des voix féminines comme masculines, c’est tout ce qu’il pouvait entendre. Il n’y avait personne dans la rue, pas un sorcier pour venir vérifier que personne ne se faisait tuer. Pas très étonnant, dans un endroit pareil. Zéphyr devait faire attention parce que certains sortilèges aux couleurs étranges – il y avait des jets dorés comme violets-rosés, certains paraissaient à un gribouillis noir et bleu – ricochaient sur les murs en dehors de la ruelle. Ça serait dommage de se blesser si bêtement. La baguette pointée devant lui, il voyait très clairement l’hirondelle dans sa main s’agiter. Bientôt, il était juste devant la ruelle perpendiculaire à l’axe principal dans laquelle se déroulait l’affrontement. Apparemment, c’était la fin, puisque ça se calmait. Il s’approcha définitivement, et il vit très distinctement cinq personnes – merci tatouage. Une des silhouettes était allongée sur le sol – mort ? Deux autres étaient agenouillées côte à côte, comme ligotées. C’était des aurors, visiblement, puisque face à eux, la baguette tendue vers leur cœurs, se tenaient une quatrième silhouette qui avait le visage caché par un masque ; un mangemort, ou plutôt une, au vu de ses cheveux longs. Longs et roux, comme ceux de sa voisine, que Zéphyr reconnu sans mal : Sasha. Encore elle.
La suite des événements fut trop précipitée pour qu’il comprenne réellement. Il entendit la voix de Sasha résonner dans la ruelle ; elle s’était placée entre sa tante et les aurors agenouillés, et avait crié :

« Non ! Ne fais pas ça, s'il te plaît.. »

Les yeux du Lion s’était écarquillés, et il était sûr que ceux de la mangemorte aussi. Néanmoins, il n’eut pas le temps de le voir, puisque bientôt, les deux femmes disparaissaient dans un écran de fumée noire. Zéphyr se précipita alors à l’aide des aurors, qu’il n’avait jusque-là vu que de dos. D’un sortilège informulé, il dénoua les liens invisibles qui retenaient les aurors prisonniers, avant de lever rapidement les mains vers le ciel, un sourire narquois aux lèvres, quand ils se retournèrent vers lui – leur sauveur pourtant ! – la baguette brandie. Aussi vite qu’il avait reconnu Sasha, il reconnut son ami Frank Londubat. Evidemment, il avait fallu que ce soit eux deux, dans cette ruelle, et pas un autre auror avec une autre apprentie-mangemorte.
Les deux aurors baissèrent leur baguette, Frank dans un soupir, et Zéphyr fit de même. Son sourire s’effaça tandis que son regard valsait sur le troisième corps, inerte, étendu sur les pavés de la ruelle. Il ne fixa de nouveau son regard sur les aurors vivant que quand Frank prit la parole :

« C’était elle, Zéphyr, tu l’as vue toi aussi ? C’était la nana du bar, de l’autre soir ? »

Etait-ce une accusation ? Qu’est-ce que Frank allait faire si Zéphyr lui répondait qu’en effet, c’était bien elle, qu’il l’avait reconnue ? Il allait certainement lui demander (ou l’obliger) de lui donner son nom, et là, il se retrouverait coincé … On ne ment pas à des membres hauts placés de la police magique, c’est puni … Zéphyr pris alors la décision d’oublier qu’il avait été témoin de cette scène. Il n’avait rien vu …

« Je ne sais pas, je suis arrivé y’a à peine trente secondes, je n’ai rien pu voir. Je me suis précipité dès que j’ai entendu des voix. Et puis quand je suis arrivé, vous étiez seuls dans cette ruelle. Les derniers mots que j’ai entendue était une prière de vous grâcier … »

***

Frank n’avait pas trop insisté. Peut-être avait-il compris que Zéphyr ne voulait pas dénoncer la jeune femme, ou peut-être l’avait-il cru. En tout cas, il était persuadé que la personne masquée était Zofia Vladmirova. Ça faisait des jours que les aurors la recherchaient, espérant la trouver en plein acte de magie noire. Ils n’avaient aucune preuve contre elle, alors ils ne pouvaient l’inculper. Elle restait donc professeur de Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard. Zéphyr n’avait écouté que d’une oreille, et quand Frank et son partenaire lui avaient annoncé qu’ils devaient partir, il s’était sentit soulagé. Il n’aimait pas mentir à ses amis.
Il était retourné dans le bar moldu où il était il n’y avait même pas une heure. Il n’aurait jamais dû quitter cet endroit, on ne lui aurait pas rappelé que Sasha était une personne dangereuse, capable de blesser ses amis – ou de les sauver. Tout ça pourquoi, d’ailleurs ? Cette lettre qu’il n’avait même pas ouverte …
Finalement, Zéphyr la sortit de sa poche arrière. Il était allongé sur une couche, au-dessus du pub qui faisiat aussi auberge. Il était maintenant minuit passée. Il reconnut immédiatement le logo de DAD, la société de domestiques pour laquelle il travaillait légalement assez régulièrement. Société qui était d’ailleurs peut-être licite mais dont les clients n’étaient pas des plus nets, il fallait le dire.

Cher Monsieur Aït-Malek,
Nous sommes désolés de vous faire parvenir cette lettre au dernier moment, mais nous avons besoin de vous pour une double mission, demain et après-demain. Ça s’est fait au dernier moment, d’où la lettre expresse de ce soir. Vous êtes assigné à la famille Vladmirova, de nouveau. Ils vous réclament, vous n’avez donc pas le choix : chez DAD, on ne déçoit pas le client ! En tout cas, vous avez apparemment fait une bonne impression ; ainsi, si vous effectuez ces deux missions avec brio de nouveau, vous aurez droit à une prime.

Vous êtes chargé d’arriver demain à dix-sept heures dans la résidence Vladmirova, dont l’adresse est écrite au dos de ce parchemin. Vous devez réceptionner la livraison du traiteur, mettre le couvert et servir la famille pour toute la soirée. Ils seront trois, mais je ne sais pour quelle raison l’Elfe n’est pas là. Vous devrez donc être sur tous les terrains.
Puis, le lendemain, un brunch est organisé ; de la même manière, après avoir reçu la livraison du traiteur vous aurez tout en charge. Il y aura cette fois plus de monde. A vous d’assurer, de nouveau, mais nous vous faisons confiance.

Demain, un hibou vous apportera votre uniforme. De nouveau, le maître de maison a demandé quelque chose de chic ; vous avez de la chance, monsieur Aït-Malek …

Zéphyr ne lut pas la suite de la lettre. De la chance, c’est ça, ouais ! Quelle chance d’être assigné aux Vladmirova ! Par Merlin, QUELLE CHANCE ! Il frappa le mur contre lequel était poussé le lit, violemment, si bien que de la poussière et ce qui paraissait être des bouts de murs lui tombèrent dessus. Par Merlin, en plus de devoir se taper la famille de Sasha à servir comme un petit chien pendant deux jours, il avait choisi de dormir dans une chambre qui tombait en lambeau. Tout lui réussissait, dernièrement, absolument tout. Alors qu’il remettait en question – de nouveau – sa relation avec la demoiselle Vladmirova, voilà que les aléas de la vie lui rappelaient qu’il était socialement son inférieur, destiné à lui servir à manger car elle ne pouvait apparemment le faire seule. Qu’est-ce qu’était que cet enchaînement de circonstances qui poussaient l’anglo-pakistanais à se dire qu’il fallait tout arrêter ?! D’abord Jangor (qui avait porté le coup le plus dur en réalité), puis la bataille dans la ruelle (dont il devrait demander des précisions à la principale concernée), et maintenant ça ? Ça s’enchaînait comme un cycle interminable de remise en question auquel il choisit de mettre fin cette nuit-là en s’endormant. Heureusement d’ailleurs, ces questions n’avaient pas encore réussi à perturber sa capacité à s’endormir rapidement. Si ça avait été le cas, Sasha serait parvenue à tout avoir, ou presque : son cœur, sa tête et son sommeil.

***

Zéphyr se réveilla relativement tôt le lendemain matin. Un hibou se tenait devant la fenêtre de sa chambre, un paquet entre les serres. Il se doucha, peigna ses cheveux, tailla sa barbe – s’il la rasait complètement il perdait cinq ans et il n’en avait pas envie – et enfila le costume. Il avait l’air propre sur lui, ainsi vêtu, mais ça ne lui arracha qu’un triste sourire. S’il n’avait pas gardé ses sœurs en tête, et leur besoin d’argent, il n’y serait pas allé, quitte à perdre son emploi chez DAD. Retourner chez les Vladmirova dans ces conditions-là ne lui plaisait pas ; il n’aimait pas à être forcé à faire quelque chose, et pourtant aujourd’hui, il se laissait faire. Pour DAD, pour ses sœurs, pour Sasha. Elle lui manquait terriblement, malgré tout, et il se demandait si un jour ce sentiment allait disparaître. Jamais, certainement.

Dans la poche intérieure du costume il y avait une petite clef argentée. C’était la clef de la cuisine. Il passa le portique de la résidence à dix-sept heures précises, comme prévu. Personne n’était là pour l’accueillir, il décida alors de faire profil bas et d’estimer qu’il était seul dans la maison. Cette fois, il n’avait pas pris de veste – il était ainsi sûr de ne pas se perdre en route pour la buanderie, on sait tous comment ça s’était terminé la dernière fois – il se dirigea alors directement vers la cuisine. Un accio lui amena un tablier noir, et il attendit patiemment assis sur le plan de travail que la livraison du traiteur arrive. A dix-sept heures dix-sept précisément, atterrirent dans la cuisine une pile de plats empaquetés et prêts à servir. Il effectua alors quelques aller-retours vers la salle à manger, pour estimer comment mettre le couvert, et avec des sortilèges qu’il avait appris sur le tas, il fit venir assiettes, couverts, verres à pieds, serviettes, etc. Tout était beau, propre, brillant. Quand il s’y mettait, Berlioz était un professionnel. Ces activités lui permettaient de se vider la tête, et ça ne pouvait pas lui faire de mal. Il retourna ensuite dans la cuisine pour trouver le paquet des entrées. Il dégota dans un placard un jeu de différents plats qui feraient l’affaire pour servir le repas, assortis aux assiettes déjà placés dans la salle à manger. Dos à la porte et après s’être lavé les mains, il arrangea – avec les mains et pas la magie – les tomates et les tranches de mozzarella dans une grande assiette, de manière à ce que ça donne quelque chose de joli. Il servirait le tout avec une cuiller et une fourchette en or qu’il avait déjà préparé. Alors qu’il entamait la mise en place du plat, une nouvelle odeur dans la pièce se fit sentir. Il était tellement concentré sur sa tâche qu’il n’avait pas entendu que quelqu’un était entré dans la pièce, mais l’odeur était très distincte. C’était celle du shampoing de Sasha. Alors qu’il entendait des bruits de placards qui s’ouvraient, et il laissait retomber sa tête en avant, entre ses épaules. Il voulait parler, se retourner, la regarder, la prendre dans ses bras, parce qu’il était sûr et certain que c’était elle, mais il était comme paralysé. Ses bras, tendus, tremblaient légèrement, et il ne parvenait à ouvrir la bouche, ne serait-ce que pour la saluer. Pour la première fois depuis longtemps, Zéphyr ne savait pas que faire, alors il ne faisait rien. Il se comptait de laisser son cœur battre, mais hormis ça, c’était à peine s’il clignait des paupières. Il attendait que ce soit elle, qui agisse, plutôt que lui. Ce jour-là, à ce moment-là, il ne s’en sentait pas la force. Pour quelques minutes, il avait décidé de lui laisser porter à elle seule le fardeau de leur relation. Il allait en reprendre un bout dès qu’il se serait ressaisi, et qu’il aurait réalisé que son lien avec elle n’était pas que fardeau mais aussi bonheur intense, mais pour le moment, il était figé, paralysé. C’était à elle de le faire bouger.

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L. Sasha Vladmirova

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Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.






« Bonsoir Luz.»

Manquant un sursaut, la rousse se retourna vite, trop vite. Et elle se renversa une partie de son verre de vin rouge sur la poitrine. La tâche pourpre sur le tissu presque de la même couleur disparu d'un rapide coup de baguette, cette dernière retourna rapidement sur la cuisse de Sasha, l'air de rien. Mais le grand brun avait vu le désarroi de sa sœur, elle était paniqué. Pas de masques, pas d'illusion. La biélorusse était blême, là avec ses cheveux ondulés qui retombaient en cascade sur ses épaules, ce n'était pas son maquillage élégant et sa robe rouge haute couture qui frappait le plus, la blancheur de sa peau ne ressortait pas simplement à cause de ses lèvres vermeille, mais parce que là, sous la lumière du lustre de la salle à manger, elle était littéralement pâle comme une morte. La nuit l'avait ébranlée, celle d'avant ayant déjà été épuisante, la dernière l'avait achevée. Et là, la vielle expression moldu "jamais deux sans trois" prenait tout son sens. Demyan Vladmirova se tenait à quelques mètres de sa petite sœur, dans toute sa splendeur, vêtu d'un costume gris foncé, il l'a scrutait de ses iris bleus nuits, chez lui aussi les pupilles pouvaient se cercler de rouge, mais pas tout de suite, ça viendrait plus tard. Quand il le verrait.
La réaction de la biélorusse pouvait être surprenante, après tout, en temps normal, elle était heureuse de voir son aîné - même si la dernière fois ça lui avait coûté une vilaine cicatrice dans le dos - mais là c'était différent. Parce que l'homme que l'héritier Vladmirova pensait avoir tué quelques semaines plus tôt, était bien vivant, et il se trouvait actuellement sous le même toit que lui. C'était le beau brun qui allait lui servir son dîner.

« Ne dis rien, ne fais rien. Je t'en pris Dem. »

La rouquine eut juste le temps d'attraper le bras du jeune homme et de le serrer tout en lui soufflant ces quelques mots, déjà l'ombre du paternel se profilait derrière eux. Pas le temps de négocier, elle espérait qu'il accepte, il le fallait, sinon la soirée tournerait au cauchemar.

***

Midi sonnait à peine dans la chambre sombre de la biélorusse, cette dernière n'était pas dans son lit, il n'était pas fait, les oreillers se couraient après et la couverture était en partie sur le sol. Le drap n'était plus là. En y cherchant bien, il n'en était pas si loin, on pouvait en voir un angle dépasser de la baie vitrée menant au balcon. Il y avait une chaussure aussi, et des vêtements trempés, tachés de sang. Le petit poucet avait semé tout ceci dans son sillage, et cela menait à un corps recroquevillé dans le fameux drap couleur miel, la rousse aux cheveux humides et en bataille avait la tête posée sur son avant bras nus, elle s'était déshabillée, elle ne savait plus quand. Et c'était retrouvée sur ce balcon en sous vêtements, elle ne savait plus trop pourquoi, avec un drap pour ne pas attraper froid, comme si une petite once de conscience et de logique l'avait envahi. Mais c'était avant. Avant d'être partie seule pour l'allée des embrumes en pleine nuit ou avant le combat contre des aurors ? Elle ne savait pas, ne savait plus. Le zombie, qui auparavant répondait au doux nom de Sasha, pouvait bien se trouver là depuis cinq minutes ou depuis cinq heures, ça ne changerait rien. Elle continuerait d'attendre. Ses yeux gris délavés scrutaient l'horizon, à la recherche d'un peu d'espoir, ils lançaient un appel au secours en silence, cherchant désespérément la silhouette d'un fou sur son balai. Mais il n'arrivait pas. Zéphyr était invisible, depuis deux jours il ne revenait pas, et si la veille il était apparu sur son balcon, elle ne serait pas sortie, rien ne serait arrivé. Alors c'était sa faute.

Qu'elle petite égoïste que voilà, près de deux heures plus tard, toujours dans la même position, les cheveux quasiment secs cette fois. Attendant toujours celui qu'elle avait décidée de tenir pour responsable de tout ça. C'était si facile de lui en vouloir pour cette horrible nuit, pour son absence.. Et non de le détester pour ce qu'il avait fait d'elle, une esclave de l'amour. Oui Sasha perdait pied, elle devait devenir un monstre parfait, une épouse sang pure au sourire hypocrite, aimer donner la mort, et à cause de lui, elle prenait goût à la vie. Zéphyr lui avait offert la lumière là où la nuit régnait en maître. Depuis toujours elle se fourvoyait, il le lui rappelait à chaque mots, chaque regards, chaque sourires. Sur ses lèvres qu'elle adorait mordillait, elle lisait la vérité, une réalité qui lui faisait mal, peur. Mais qui la rendait plus heureuse et plus vivante que jamais. La biélorusse aimait l'anglo-pakistanais. C'était aussi simple que cela, et aussi lourd de conséquences.
Une poussée de fièvre pointait le bout de son nez sous les mèches rousses de la biélorusse, elle avait les yeux vitreux, vide de tout, de rien. Et malgré son corps chaud, ses joues n'étaient pas roses, au contraire, Luz était aussi pâle que la barbe de Merlin, elle fixait silencieusement l'horizon qui devenait de plus en plus flou, sa vison baissait, ses paupières étaient lourdes. Elle n'avait pas dormit de la nuit.

Une nouvelle heure s'écoula, enfin une heure et demi pour être exacte. Sasha dormit environ quarante minutes dans tout ça, elle luttait, s'il arrivait elle devait le voir. Lui raconter, lui confier tout ça. Comme elle avait eut peur au point d'en vomir en rentrant, mal à en pleurer pour avoir de telles cernes.. Et de si jolies marques sur tout son corps de poupée de chiffon. Faiblement, et parce que l'horloge avait déjà dépassé seize heures, elle se releva, manqua de tomber et dut son salut au mur, difficilement donc, elle finir par atteindre la salle de bain. Il lui fallait une vrai douche. Le soir même elle devrait faire face à son père et à sa tante - elle ignorait encore qu'un invité surprise allait faire son apparition, enfin même deux. Luz prit son temps, l'eau chaude lui faisait du bien cette fois, et elle traversa près de quarante minute après sa chambre en simple tenue d'Eve. Elle alla devant le miroir et grimaça, ce n'était vraiment pas beau à voir. Sans parler des bleus e des ecchymoses légères, une grande trace violette marquait le bas de sa colonne vertébrale sur au moins vint centimètre, une vilaine griffure cicatrisait déjà vite sur son épaule et une autre dessinait une lune sur sa hanche gauche. Celle là c'était un sort sombre qui avait ripé. Puis il y avait un vilain bleu sur sa cuisse aussi qui pouvait donner de quoi pâlir.. Néanmoins ce qui choqua presque le plus la sang pure face à son reflet, ce fut son visage. Ses yeux qui ne changeaient plus de couleur, d'un gris triste, presque transparent, éteint.. Et leur contour noir, les cernes sous ses perles pâles n'étaient pas là la veille, elles étaient arrivés désespérément vite, et en force. En bref, Sasha n'avait pas bonne mine. Clairement, elle faisait peine à voir. Mais rassurez vous, sa beauté n'était en rien altérée, elle ne rayonnait simplement plus.

Une petite dizaine de minutes plus tard, la jeune et jolie sorcière avait trouvé une serviette bordeaux pour envelopper sa silhouette, la couleur contrastait gracieusement avec sa peau laiteuse. Sasha s'était couverte pour quitter ses appartements et rejoindre la cuisine, celle du bas, où elle trouverait du café. Il lui fallait quelque chose pour tenir, pour la soirée. Utiliser un sortilège aurait été facile, mais la rousse devait bouger, quitter sa chambre étouffante où son beau brun ne semblait définitivement pas décidé à se montrer. Il ne viendrait pas cette nuit là. Mais le cœur de Sash´ ne pouvait se briser plus, il battait lentement, plus pas obligation que par envie.
Tremblante, la biélorusse traversa le manoir qu'elle savait parfaitement vide de tout occupant, à part elle. Donc pas de stress. Jusqu'au moment où elle passa les portes des cuisines. Enfin non, d'abord elle atteignit un placard, prit un mug, puis alla allumer une espèce de grosse machine étrange, une cafetière. Là elle se figea. Un petit bruit, imperceptible, lui fit savoir qu'elle n'était pas seule. D'instinct elle agrippa une main à la serviette accrochée à sa poitrine, et qui lui couvrait la moitié des cuisses. Puis elle se retourna en réalisant gravement que sa baguette était en haut.

« Zéphyr.»

Tout simplement. Le murmure se confronta au silence, enfin on entendait la cafetière faire son travail, mais le beau brun ne dit rien. Il ne fallait pas moins de dix secondes à la sorcière au sang de velane pour comprendre que quelque chose clochait. Bon déjà il était clair que lui il bossait, il avait un costume - Merlin il fallait arrêter de l'habiller comme ça, comment résister ? - mais ce n'était pas ça le plus important. Il se taisait, Zéphyr ne se taisait pas sans raison, encore moins avec un air si grave.

« C'était bien le Portugal ?»

Tentative hasardeuse, elle lançait un sujet de conversation, le premier qui lui était venu. Et elle se souvenait que lorsqu'il s'était sauvé en volant, il avait parlé de ce pays. Ça détendrait peut être l'atmosphère, non ?

« Je dois te parler Zéphyr, c'est important. »

En rajoutant cela elle répondait d'elle même, non, définitivement non. Le regard grave, elle se mordit la lèvre inférieur et baissa les yeux sur le sol, tient le café était prêt, parfaite comme diversion. Merci la cafetière. Sasha pivota donc pour attraper la tasse fumante, ses petits doigts blancs et écorchés se réchauffèrent à peine, et timidement elle reposa son regard éteint sur le beau brun qui venait de la réanimer. Malgré l'ambiance froide qui régnait dans la pièce, son cœur battait plus vite, plus fort.. La vie, c'était ça qui lui apportait, mais il ne le savait pas. Et c'était bien dommage.


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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeDim 31 Aoû - 23:27

Sasha & Zéphyr

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Zéphyr se sentait bloqué ; il ne savait plus comment avancer, et il méritait un peu de temps pour réfléchir. Il cherchait à en trouver, presque désespérément, de ce fameux temps. Mais il n’y arrivait pas ; tout le ramenait sans cesse vers Sasha, comme s’il était poussé vers elle inconditionnellement. Parfois, il n’était plus sûr de vouloir être poussé ainsi, parfois, il songeait à ce que serait sa vie si rien ni personne ne le poussait vers la biélorusse. D’autres fois, il voulait plonger sa tête dans son cou, sentir son odeur et sa peau contre la sienne, il voulait l’entendre rire, parler, chanter, pleurer. Là, dans cette cuisine suréquipée du manoir Vladmirova, avec la demoiselle face à lui, Zéphyr ne savait pas dans quelle phase il se trouvait. Avec ou sans elle ? Poussé ou éloigné ? Il ne savait pas, il ne savait plus, et il n’aimait pas cette sensation. Il aimait être maître de lui et de ces émotions, et il sentait que depuis des semaines, ce n’était plus le cas ; avec Sasha, il perdait pied.
Il finit par se retourner, plus vivement qu’il ne l’aurait souhaité. Elle l’avait appelé, de sa voix qu’il reconnaîtrait entre mille, alors il devait lui faire face. Dans son demi-tour, il releva le crâne, et croisa son regard qui, immédiatement, fit battre son cœur plus rapidement. Elle avait toujours cet effet-là sur lui, et même s’il avait essayé pendant de longues semaines de le faire disparaître, il n’y était pas arrêté. Alors il avait arrêté de se battre contre ce que Sasha lui faisait. Il n’y avait même pas trois nuits, quand ils avaient transplané ensemble dans le manoir de la jeune femme, il lui avait dit qu’il l’aimait. Il avait arrêté de se battre contre ses sentiments et avait choisi de les accepter. Quand Jangor lui avait montré les images de Sasha et de sa tante, il avait été tenté de remettre cet amour en question. C’était ce que le tatoueur voulait, après tout. Il voulait que Zéphyr arrête d’aimer Sasha, s’éloigne d’elle, et tire un trait sur leur histoire. Zéphyr était peut-être capable de s’éloigner et de tirer un trait. Mais arrêter de l’aimer ? Tout son être et tout son cœur semblait lui jurer que c’était impossible. Qui croire ? Que faire ?

« C'était bien le Portugal ? »

Zéphyr se taisait toujours. Rare de sa part, mais à vrai dire, il était déjà bien trop occupé pour dire quoi que ce soit. Ses orbes chocolat détaillaient avec précision le corps de la jeune fille. Elle était toute abîmée, quelqu’un l’avait tout abîmée, et ça le rendait fou. Des bleus, des égratignures, des ecchymoses. Des cernes, même, à croire que la fatigue non plus ne l’avait pas épargné. Des flashs lui revenaient en tête : sa tante qui l’assommait de coup, les cris qu’il entendait dans la petite ruelle à côté de l’Allée des Embrumes … A croire qu’à chaque fois qu’il tournait l’œil deux secondes, il la retrouvait toute cassée. Il avait envie d’avancer vers elle et de la serrer contre lui, comme pour la soigner, mais à la fois, ces fameux flashs l’en empêchait. Il voyait à nouveau la fierté briller dans les yeux de Zofia, transmettant ce bonheur à sa nièce, bonheur de la transformer en assassine.
A cause de toutes ces blessures, Zéphyr ne voyait pas qu’elle était presque nue, vulnérable, face à lui. Elle ne cachait son intimité qu’avec une serviette bordeaux, et lui qui d’ordinaire se serait pressé d’orienter ses pensées – salaces – et ces actes vers ce détail, ne pouvait y arriver. Il comptait les bleus qu’elle avait, tentait de comprendre d’où partaient les égratignures, et essayait de déduire combien était caché par cette fameuse serviette. Le compte était terrible, et il ne parlait toujours pas. C’était à peine s’il la regardait, elle. Il n’avait pas fait attention à la couleur de ses yeux, il ne regardait pas si elle était heureuse ou malheureuse, il voulait savoir jusqu’où sa douleur s’étendait. Elle n’avait pas à vivre ça. Elle pouvait être une adolescente normale qui invite son petit-ami à dormir chez elle pendant les vacances et qui le présente à son père, ministre de la magie d’une contrée simple et sans lutte des classes, et à sa tante qui donnerait des cours de magie blanche et pure aux élèves de cette fameuse contrée. Puis la réalité frappait. Sasha ne pouvait pas être cette fille-là. Sasha était Sasha, et il devait arrêter de la voir différemment. Il ne serait pas tombé amoureux d’une nana lambda.

« Je dois te parler Zéphyr, c'est important. »

Elle se retourna si vite pour récupérer sa tasse de café – parce que c’était apparemment ça qu’elle était venue chercher dans la cuisine – qu’il n’eut pas le temps de voir son expression tant il était concentrée sur une des ecchymoses de ses jambes. Il se demandait si c’était Frank qui lui avait fait ça ou si c’était Zofia. Dans les deux cas, il avait une envie maladive de retourner les coups au propriétaire …
En tous cas, elle s’était retournée, et lui, il avait déglutit. Pour l’instant, la demoiselle menait la danse, il n’avait même pas dit un mot. Elle ne savait pas que lui était déjà au courant, alors elle allait lui raconter ce qu’il savait déjà, certainement mentir ou atténuer la vérité, et ça n’allait faire qu’empirer les choses. Il devait faire quelque chose, ouvrir la bouche, parler, se bouger. Alors, une fois qu’elle s’était retournée vers lui, la tasse à la main, il leva les yeux vers elle, les plongea dans les siens, et la regarda. La jeune fille qu’il avait face à lui était une pâle copie de la réelle Sasha Vladmirova. La Sasha qu’il connaissait avait un teint laiteux et brillant, ses lèvres étaient rosées, ses yeux brillaient d’un éclat malicieux. Un sourire s’étendait de part et d’autre de son visage, ses mouvements étaient vifs, son rire éclatant. Sasha était vivante. La jeune femme qu’il avait face à lui semblait simplement fatiguée, terriblement fatiguée.
Zéphyr se redressa, et fit, avant qu’elle ait eu le temps de dire quoi que ce soit :

« Te fatigue pas, je suis déjà au courant. Nos quelques jours de séparations ont été très … éclairants. »

Il avait parlé d’un ton froid et dur qui ne lui ressemblait pas. Il n’avait pu s’en empêcher, mais il espérait tout de même que la rancœur s’arrêterait là, à ces deux petites phrases. Même s’il avait tendance à ne pas oublier facilement, pour Sasha, il s’efforcerait à laisser couler, parce qu’il voulait des explications, et c’était plus important que lui faire la gueule. Il voulait la comprendre, et c’était impossible s’il retenait quelque chose contre elle. Il devait laisser tous ces ressentiments s’échapper, il devait oublier, pour elle, pour eux. Son regard valsa un instant sur ses pieds, comme s’il regrettait ses mots – peut-être même était-ce réellement le cas – avant de les reporter sur elle. Cette fois, ses orbes paraissaient désolés, et bourrés de questions.

« Comment tu peux laisser ta tante te mettre dans un état pareil, Sash’ ? Tu es blessée, ton corps, du peu que j’en vois, est recouvert de bleus, et tu agis comme si c’était normal … Pourquoi tu la laisses t’envoyer mille et un sortilèges de magie noire, pourquoi tu la laisses t’envoyer un DOLORIS, Sasha ? Et toi !, comment tu peux ne serait-ce que songer à lui envoyer un sortilège impardonnable ? Tu la détestes ? Ça n’avait pas l’air d’être le cas, tu paraissais même l’admirer ! Je comprends qu’elle soit fière, et ton père aussi, tu deviens leur parfaite mangemorte … Mais Sasha comment est-ce que toi tu peux être fière de ça, et le soir d’après sauver Frank dans cette ruelle ? Je ne comprends pas, Sasha, explique-moi ! Comment est-ce possible qu’à un moment tu sois leur Mirka, et qu’à un autre, tu sois ma Sasha ? »

Plus il avait parlé, plus le rythme de ses paroles s’était accéléré. Il avait mimé le combat de Zofia et Sasha, brandissant une baguette invisible vers le sol, le regard perdu dans le vide, comme s’il était la tante russe de Sasha, penchée sur elle, se réjouissant de la voir souffrir de son action. Il secouait la tête de droite à gauche, il bougeait son corps dans la cuisine, il paraissait comme réveillé, enfin. De nouveau, des flashs lui brouillaient la vision, et il voyait réellement Sasha sur le sol qui n’était plus en carrelage mais en parquet, comme dans la bibliothèque. Au moment où il avait dit ma Sasha, il avait porté sa main droite sur son cœur, sa paume s’était écrasée dessus, violemment. Puis finalement, il s’était tût, comme reprenant son souffle. Il espérait qu’elle avait compris ce qu’il voulait dire ; il ne voulait pas la brusquer ou l’accuser de quoi que ce soit. Il voulait la comprendre, parce que ces derniers jours, il avait été perdu, complètement perdu.
Réalisant qu’il avait peut-être été trop brusque, qu’il avait parlé trop vite et sans réellement expliquer comment il savait tout ça, il releva les yeux vers elle, plus calme. Il respira bruyamment, avant de faire :

« Le Portugal était sans intérêt. Je suis passé dire bonjour à Jangor à mon retour, et il se trouve que par un concours de circonstance, il avait … comme enregistré la petite session d’entraînement que Zofia et toi avaient eu le soir du jour de mon départ, et il a particulièrement tenu à me la montrer. Il ne t’aime définitivement pas, quoi que je puisse dire pour ta défense… Et puis, par un autre concours de circonstances, je suis arrivé dans l’allée des Embrumes à la fin de ton combat, à toi et ta tante, contre les aurors. Frank est persuadé que c’était toi, qu’il a vu, mais j’ai fait semblant de ne pas être arrivé à temps pour voir des visages. Si ça peut te rassurer, il n’a aucune preuve ni contre toi ni contre ta tante. Et d’après ce que j’ai compris, c’est eux qui dans la précipitation ont attaqués les premiers, alors ils n’ont pas intérêt à se faire remarquer … »

Frank lui avait fait comprendre ça sans réellement le lui dire, et Zéphyr s’était dit que c’était le bon moment de lui dire qu’il savait ça aussi. Dans un sens, il prenait la défense de la jeune femme. De nouveau, il choisissait une fille plutôt qu’un ami, chose qu’il ne faisait jamais. De nouveau, il se demandait ce qu’il lui arrivait pour avoir ce genre de réaction. Si Sasha changeait, apparemment, c’était son cas à lui aussi…


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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeLun 1 Sep - 21:10

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.






« Te fatigue pas, je suis déjà au courant. Nos quelques jours de séparations ont été très … éclairants. »

Sans même parler il réussissait à l'anéantir. Pas besoin d'en rajouter, cette expression froide sur son visage à la rendre mal à l'aise d'exister, mais il avait finalement ouvert la bouche pour dire ça. Pour lui asséner un poignard dans le cœur. Était-ce la froideur des mots ? L'intensité de son regard ? Un ensemble de tout ça très certainement. Elle entrouvrit la bouche, mais la referma, il n'avait pas fini.

« Comment tu peux laisser ta tante te mettre dans un état pareil, Sash’ ? Tu es blessée, ton corps, du peu que j’en vois, est recouvert de bleus, et tu agis comme si c’était normal … Pourquoi tu la laisses t’envoyer mille et un sortilèges de magie noire, pourquoi tu la laisses t’envoyer un DOLORIS, Sasha ? Et toi !, comment tu peux ne serait-ce que songer à lui envoyer un sortilège impardonnable ? Tu la détestes ? Ça n’avait pas l’air d’être le cas, tu paraissais même l’admirer ! Je comprends qu’elle soit fière, et ton père aussi, tu deviens leur parfaite mangemorte … Mais Sasha comment est-ce que toi tu peux être fière de ça, et le soir d’après sauver Frank dans cette ruelle ? Je ne comprends pas, Sasha, explique-moi ! Comment est-ce possible qu’à un moment tu sois leur Mirka, et qu’à un autre, tu sois ma Sasha ? »

Merde, merde, merde, MERDE. Comment pouvait-il savoir tout ça ? Les marques sur sa silhouettes dénudée peut être ? Non ça ne suffisait pas, il avait donné trop de précisions et de détails, comme s'il y était. Insensé, c'était insensé. Un court instant la biélorusse songea à nier, à mentir comme elle le faisait si bien.. Mais apparemment ce n'était même pas la peine d'essayer, et l'anglo-pakistanais ne la laisser pas en placer une, elle n'avait pas encore eut l'occasion de répondre, de se justifier. Enfin, d'essayer du moins. Comment expliquer l'inexplicable ? Il était impossible pour Zéphyr de comprendre comment fonctionnait la famille Vladmirova, comme un bons nombres de familles de sangs pures qui avait choisir de suivre le mage noir dans sa quête folle de pureté. Sasha avait été moulée dans ces ténèbres, et bien que Zéphyr lui apporte la lumière et lui ouvre les yeux, il devait être patient. La transformation était longue.

« Le Portugal était sans intérêt. Je suis passé dire bonjour à Jangor à mon retour, et il se trouve que par un concours de circonstance, il avait … comme enregistré la petite session d’entraînement que Zofia et toi avaient eu le soir du jour de mon départ, et il a particulièrement tenu à me la montrer. Il ne t’aime définitivement pas, quoi que je puisse dire pour ta défense… Et puis, par un autre concours de circonstances, je suis arrivé dans l’allée des Embrumes à la fin de ton combat, à toi et ta tante, contre les aurors. Frank est persuadé que c’était toi, qu’il a vu, mais j’ai fait semblant de ne pas être arrivé à temps pour voir des visages. Si ça peut te rassurer, il n’a aucune preuve ni contre toi ni contre ta tante. Et d’après ce que j’ai compris, c’est eux qui dans la précipitation ont attaqués les premiers, alors ils n’ont pas intérêt à se faire remarquer … »

Il était plus calme, mais ce n'était pas ce qu'elle retenait. Zéph' avait prit sa défense, plusieurs fois, auprès de personnes qu'il connaissait bien et depuis longtemps.. Et un peu avant - elle ne savait plus quand - il l'avait appelé "ma Sasha". La biélorusse à la mémoire sélective tremblait. Elle voulut faire un pas en arrière, comme pour aller se cacher sous la table où se trouvait la cafetière, mais son coude heurta un objet et comme tout son corps était déjà en miette, la réaction fut immédiate. Sasha lâcha sa tasse.

« Merde. »

La biélorusse s'agenouilla, après avoir pesté contre elle même, et commença à ramasser les morceaux brisés de la tasse brûlante couleur chocolat. Évidemment elle se coupa et se brûla avec le café. Elle pesta une nouvelle fois et ramassa le tout sans faire attention au sang qui coulait de sa paume, pour tout jeter dans la poubelle. Sans regarder Zéphyr, trop honteuse, elle prit une éponge et commença à parler d'une voix mal assurée.

« Tu.. je.. Je ne sais pas comment tu as pût apprendre tout ça, ou plutôt pourquoi le destin s'est amusé à te donner accès à ces images, à cette partie de ma vie que tu n'as pas à connaître.. Je ne peux pas nier, mon monde t'es étranger Zéphyr et crois moi c'est mieux qu'il le reste. Tu n'aurais pas dut.. Voir, savoir.. Je ne sais pas quoi te dire..»

Elle se tut un instant pour s'assoir sur le sol et éponger la tâche brune et chaude de café. Puis reprit d'une même voix hésitante, ses genoux nus contre le sol froid, quelques tous petits bouts de verres se plantèrent dans sa peau.

« Tu ne peux pas me juger, tu n'en as pas le droit. Je ne vois pas pourquoi cet homme tenait absolument à te montrer ça.. Pour ma tante c'est son travail d'apprendre la maîtrise de ces sorts, et quoi qu'il m'en coûte je dois.. Le faire. Je suis les deux à la fois, tu le sais. Je leur appartiens, et.. Tu m'a libéré. Mais pas entièrement, c'est compliqué, je ne peux pas tout changer, c'est impossible. Impossible.. »

Justement, ça semblait être douloureux à dire, à reconnaître. Toujours assise par terre, l'éponge pleine de café dans la main, la rouquine baissa la tête et ferma les yeux, elle avait mal, mais pas à la main ou aux jambes, au cœur. Sasha répondait sans répondre, elle prétendait être libre mais avait besoin de se justifier, de s'excuse presque. Elle n'était pas logique, elle était complètement paumée.. Las de tout ça, elle se permit un effort surhumain, elle prit appuie contre la table et se releva, définitivement tremblante et faible. Luz se déplaça jusqu'au lavabo lentement, mais en faisant quand même bonne figure. Là elle entreprit enfin de passer sa paume ensanglanté sous l'eau froide après avoir abandonné la fameuse éponge au café. Les quelques gouttes qui glissèrent sur ses joues en revanche étaient ni sucré, ni douce, elles étaient plutôt tièdes et salées.

« Excuse moi. »

D'un revers de main elle fit disparaître cette faiblesse, du moins elle essaya. Si frêle, si fragile, la rouquine au teint pâle contrastait avec la sang pure sans cœur que le damoiseau avait vu dans avec ce sorcier désagréable. Elle ne se rapprochait pas non plus de la folle courageuse qui s'était interposé entre un mangemort et un auror pour la vie de ce dernier.. Sasha s'était éteinte, et la seule personne qui pouvait rallumer sa flamme ne semblait pas décidé à le faire.
Le petit ménage de la jeune demoiselle fut rapide, très rapide, et déjà elle voulait se sauver, pas la peine de se justifier plus longtemps, elle n'en avait pas la force de toute façon. Alors, après avoir lancé un dernier regard vide au beau brun, elle prit la porte, à moitié en courant, comme si elle avait honte, comme si elle voulait disparaître. L'anglo-pakistanais n'avait sûrement rien vu venir, il n'avait pas bougé de toute façon, c'était peut être le moment non ? Allez Zéphyr rattrape là, sauve là.
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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeMer 3 Sep - 10:12

Sasha & Zéphyr

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Zéphyr ne se rendait pas compte à quel point les mots pouvaient avoir une importance. Il était habitué à agir plutôt qu’à parler, en bon Gryffondor qu’il était, et ne mettait que rarement des mots sur ses sentiments. Oh, certes, il parlait beaucoup, énormément, mais il parlait souvent pour ne rien dire. Alors, il parlait à Sasha, déballait ce qu’il avait sur le cœur, ne se rendant pas vraiment compte de la portée de ses mots. Il ne saurait dire comment elle pouvait prendre ses paroles, comment elle réagirait, puisque de toute façon il n’avait absolument aucun tact, et détestait passer par quatre chemins pour dire les choses. Contrairement à son père qui était un politicien charismatique qui savait user des bons mots, Zéphyr déblatérait des paroles qu’il ne saisissait même pas lui-même. Son père ne lui avait pas appris l’art de la rhétorique, pas très étonnant, puisqu’il était mort quand il avait eu cinq ans, et qu’on n’apprend pas à bien parler à un gosse de cinq ans – lui apprendre à parler tout court est déjà bien assez.
Alors qu’il parlait, beaucoup, sans respirer, se calmant à peine, les yeux de la biélorusse s’écarquillaient. Elle écoutait ce qu’il disait, et le prenait en compte. Apparemment, elle écoutait à tel point qu’à la fin de sa tirade, elle s’était tellement reculée – et éloignée du Lion – qu’elle se heurta à la table derrière elle. De nouveau, Zéphyr était paralysé. Il avait parlé, parlé, et maintenant quoi ? Ils en étaient toujours au même point : lui était toujours supposé préparer ce qu’elle et sa famille allaient manger, prétendant que Sasha et lui ne se connaissaient pas, qu’il ne savait pas qu’elle était recouverte de bleus parce que sa tante prenait un plaisir pervers à la voir souffrir, que son souhait le plus cher en ce moment était de l’embrasser jusqu’à en avoir le souffle coupé. Mais le problème n’était pas de devoir cacher leur relation ; les personnes importantes de son côté étaient au courant, et c’était ce qui était important. Une relation interdite, secrète, ne rendait en réalité la situation plus excitante. Non, le problème était que dernièrement, il avait trop souvent eu l’impression de ne pas la reconnaître. Il ne savait plus qui il devait croire, et surtout qui il devait voir à l’intérieur de ce corps de demi-Vélane : Mirka ou Sasha. Peut-être avait-il trop tendance à voir les choses toutes noires ou toutes blanches, alors que lui-même avait plongé sa vie dans le gris depuis maintenant presque une année. Mais avec Sasha, ça ne passait pas. Peut-être parce que dans son cas, la différence entre le blanc et le noir était trop flagrante.

La demoiselle se heurta donc à la table derrière elle et laissa tomber sa tasse par terre. Alors qu’elle murmurait un « Merde ! » et se baissait pour ramasser les morceaux de porcelaine brisés, Zéphyr se repassait dans la tête ce qu’il venait de dire, essayant de se remettre en question. Avait-il été trop dur ? A vrai dire, il n’en savait rien. En ce moment, il était à peine capable de réfléchir pour lui-même, alors réfléchir pour les autres …
S’il avait été un bon domestique, il serait allé ramasser les brisures et aurait essuyé le café lui-même, même si c’était sa faute à elle si la tasse était cassée. Néanmoins, il ne bougea pas, le regard perdu dans le vague. Il ne vit que la demoiselle s’était coupée que quand elle se remit à parler, toujours accroupie sur le sol. Il plongea le regard vers elle, et regretta immédiatement de ne pas être un domestique parfait, car c’était sûrement sa faute si elle s’était coupée la main ; tout du moins, les choses seraient allées différemment si il avait été un meilleur domestique. Tout serait allé différemment s’il n’avait pas été un domestique du tout, d’ailleurs, et ne se serait pas retrouvé il y avait quelque mois de cela maintenant, à servir les Vladmirova.

« Tu.. je.. Je ne sais pas comment tu as pu apprendre tout ça, ou plutôt pourquoi le destin s'est amusé à te donner accès à ces images, à cette partie de ma vie que tu n'as pas à connaître.. Je ne peux pas nier, mon monde t'es étrangé Zéphyr et crois-moi c'est mieux qu'il le reste. Tu n'aurais pas dû.. Voir, savoir.. Je ne sais pas quoi te dire..»

Zéphyr haussa un sourcil. Peut-être était-il trop sur la défensive, mais il ne comprenait pas. Pourquoi ne devait-il pas savoir qui elle était quand elle n’était pas avec lui ? Pourquoi ne voulait-elle pas lui montrer que parfois, elle n’était pas juste la Sasha qu’il connaissait ? Pourquoi n’était-elle pas exhaustive avec lui ? Pourquoi ne lui montrait-elle pas tout, pourquoi ne l’autorisait-elle pas à la connaître ?
Zéphyr se braqua, haussant les sourcils et redressant les épaules, ne comprenant pas si elle lui reprochait ce qui était arrivé contre son gré, ou si elle faisait seulement état de la situation. Il ne parla toujours pas, et de toute façon, c’était apparemment toujours au tour de la biélorusse de parler :

« Tu ne peux pas me juger, tu n'en as pas le droit. Je ne vois pas pourquoi cet homme tenait absolument à te montrer ça.. Pour ma tante c'est son travail d'apprendre la maîtrise de ces sorts, et quoi qu'il m'en coûte je dois.. Le faire. Je suis les deux à la fois, tu le sais. Je leur appartiens, et.. Tu m'as libérée. Mais pas entièrement, c'est compliqué, je ne peux pas tout changer, c'est impossible. Impossible.. »

Le cœur de Zéphyr manqua quelques battements, en entendant les paroles de Sasha, mais ses mots étaient tellement ambivalents que la réponse qu’il pouvait avoir l’était aussi. D’un côté, elle appelait un des hommes que Zéphyr respectait le plus « cet homme », d’une manière presque méprisante. Pourquoi ? Peut-être qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas, mais il voulait seulement le protéger. Zéphyr était persuadé qu’il ferait de même pour ses sœurs, si ce n’est mille fois pire, si elles se fourraient dans des situations telles que celle dans laquelle il s’était fourré lui. Elle ne le comprenait pas. Puis, elle lui disait qu’elle devait se laisser rouer de coups par sa tante, sans lui dire pourquoi non plus. Tout ça, ça donnait envie à Zéphyr de s’énerver, de lui gueuler dessus, de casser d’autres tasses et de ne plus jamais la revoir. Et puis, elle lui balançait comme ça, dans la phrase d’après, qu’il la libérait. Trois fois plus que ce qu’il espérait entendre d’elle. De nouveau, il était paralysé, pris dans cet étau entre la fuite obligatoire et les retrouvailles nécessaires.
Sasha se redressa, bougea jusque l’évier, se rinça les mains et passa l’éponge sous l’eau froide. Zéphyr avait la bouche sèche. Son cerveau fonctionnait au ralentit. Qu’était-il supposé répondre à ça ? Il ne savait pas. Il tourna son visage vers elle, observa l’eau qui coulait dans l’évier se teinter de rouge. Quand arrêterait-elle de se blesser ? Une larme coula sur sa joue, et de nouveau, le cœur de Zéphyr rata un battement. Apparemment, elle était dans le même état que lui. Il écarta les lèvres, mais à nouveau, elle le prit de court, essuyant ses larmes et le priant de l’excuser.
Puis, aussi vite qu’elle était apparue, elle disparut. Elle laissa Zéphyr là, dans sa cuisine, en tête à tête avec lui-même. Mais leur discussion n’était pas terminée, elle ne pouvait pas partir comme ça ! Ils avaient tant de choses à se dire, Zéphyr avait tant de questions, et elle ne pouvait pas partir comme ça sans avoir répondu ne serait-ce qu’à une seule de celles-ci. Il se dirigea vers le meuble qui contenait les tasses, d’un pas lent qui ne lui ressemblait pas. Il réfléchissait, et toutes ces pensées lourdes le ralentissaient, apparemment. Puis, la tasse en main, il se rapprocha de la machine à café. Il plaça du nouveau grain à moudre dans la machine, et appuya sur le bouton pour faire couler le breuvage. Etrange, quelque chose de si moldu dans une maison si sorcière. Pourquoi préparait-il se café, d’ailleurs ? Il ne savait pas, ou plutôt si, il savait. Il avait déjà fait son choix, entre la suivre ou prendre la fuite, la décision était toujours prise. Zéphyr ne fuyait que rarement, et il savait que face à Sasha, essayer de le faire serait vain. Il ne parviendrait pas à échapper à l’emprise qu’elle avait sur lui, aussi loin qu’il pouvait partir. Il fallait juste qu’il prenne la décision « officiellement », mais tout le reste était prêt ; il avait même une excuse pour retourner la voir : lui rapporter une tasse de café puisqu’elle n’avait pu boire le sien.

D’une seconde à l’autre, la décision était prise. Il se secoua le crâne, décrocha la baguette de sa ceinture d’un geste vif et cligna plusieurs fois des paupières. Il porta la tasse à sa bouche pour en boire une ou deux gorgées, avant de lancer un sort dessus qui la maintiendrait en place, évitant cette fois toutes les casses. Ça tombait bien qu’il fasse ça, puisqu’il comptait transplaner, et qu’il ne tenait pas à atterrir avec du café partout sur lui, brûlé au troisième degré. Tout tiendrait bien en place dans l’objet.
Il n’avait aucune idée d’où était la chambre de Sasha par rapport à la cuisine, alors il y transplanerait. Le trajet ne serait pas long, il devrait s’en sortir sans oublier un bras ou une jambe à la cuisine. Il ne savait pas encore ce qu’il lui dirait, mais il devait lui donner son café n’est-ce pas ? Dans la seconde d’après, il fermait les yeux et disparaissait dans un plop caractéristique. En arrivant, son premier réflexe fut de regarder si le sortilège avait bien fonctionné. Il jeta alors un œil à la tasse, parfaitement en état, heureusement. Il vit aussi sur sa main la petite hirondelle s’activer. Il n’était pas supposé être là. Puis, il lança un regard panoramique sur la pièce ; c’était la bonne, et Sasha était là. Il leva sa baguette vers le plafond, et à voix haute, il lança le sort qui leur permettrait de ne pas être entendus. Après ça, la petite hirondelle se calma. Tant mieux, il ne pouvait pas gérer son stress et celui d’une hirondelle en même temps.
Puis, il porta – enfin – son regard sur la rousse. Elle paraissait aussi perdue qu’il l’était. Il ne tarda pas à ouvrir la bouche, effrayé de perdre son courage si jamais il attendait trop. Il avait tant de chose à dire qu’il ne pouvait se permettre de se défiler. Il devait parler. Il la fixait, plongeant son regard chocolat dans le sien, triste et fade. Définitivement, il détestait la voir comme ça.

« De quoi t’as peur, Sasha, sérieusement ? Pourquoi je n’ai pas le droit de voir cette facette de toi plus sombre ? Pourquoi je ne vois que la Sasha heureuse et souriante, pourquoi je n’ai pas le droit de voir celle qui est dévorée par ses démons ? Pourquoi tu ne me laisses pas entrer dans ta vie autant que je te laisse entrer dans la mienne ? Chez moi, tu vois tout, tu sais tout. Peut-être que tu ne comprends pas, visiblement c’est le cas puisque tu es en colère contre les mauvaises personnes, contre Jangor, contre le destin, mais pas contre moi ! Mais putain Sasha, ce ne sont pas eux qui veulent savoir, ce ne sont pas eux qui veulent te connaître ! C’est moi putain, moi ! – il écrasait la tasse de café contre son torse puisqu’il ne pouvait se pointer simplement du doigt, ayant les deux mains pleines. Il parlait de plus en plus fort, de plus en plus vite, mais ne la quittait pas des yeux, au risque que les siens ne se remplissent de larmes – Jangor ne te reproche pas d’être mangemorte, il te reproche de ne pas être totalement transparente envers moi, et il n’a pas tort, tu me caches tellement de choses que parfois je ne sais plus qui tu es ! Et ce n’est pas ça, que je veux. Je veux savoir qui tu es pleinement, et surtout pas te changer en ce que je voudrais que tu sois. Je te vois comme ça, exultante d’avoir balancé un Doloris à ta tante, et tu sais ce qui m’arrive la nuit d’après ? Tu me manques à tel point que je ne peux que passer des heures à rêver de toi ! De quoi t’as peur, Sasha ? Parce que moi, la seule chose que je crains, c’est de te perdre … »

Cette fois, Zéphyr baissa les yeux. Cette fois, il comprenait la portée de ses mots. Vivre sans Sasha lui était impossible, plus les jours passaient et plus il le réalisait, malgré toutes les difficultés du monde qu’il avait à l’admettre. Il était énervé de devoir s’énerver comme ça contre Sasha, de devoir jusqu’à crier pour se faire entendre, alors que c’était certainement inutile. Sasha l’entendait très bien, qu’il hurle ou qu’il murmure, elle l’entendait et elle faisait même mieux : elle le comprenait. Il reporta son regard sur sa main, et vit que l’oiseau battait frénétiquement des ailes. Apparemment, il n’était toujours pas en sécurité, dans cette pièce. Il releva alors les yeux, et rajouta, d’une voix plus calme, plus douce :

« Je t’apportais un café, et si tu veux, je peux te soigner ta main. Mais après, faut que je redescende. Déjà que d’ordinaire je ne suis pas supposé être ici, aujourd’hui, c’est pire … »

Zéphyr bougea. Pour la première fois depuis qu’il l’avait retrouvée, plutôt que s’éloigner d’elle, se taire ou baisser les yeux, il avançait vers elle, d’un pas certain. Il avait le café pour excuse, mais ce n’était évidemment pas ça qu’il voulait. Lui servir de domestique était juste un bon moyen pour se rapprocher d’elle, parce qu’au final, ce n’était que ça, qu’il voulait. Etre proche d’elle, la comprendre, lire en elle, agir comme s’ils n’étaient qu’un.
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L. Sasha Vladmirova

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeJeu 4 Sep - 21:57

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




Sans vraiment prévenir, la biélorusse avait quitté la cuisine aussi vite qu'elle y était arrivée. Ses pieds nus ne firent aucun bruit sur le sol froid du manoir et ils l'a conduisirent très rapidement jusqu'à l'étage, puis ses appartements, et enfin sa chambre. Elle resta quelques longues secondes le dos contre la porte, les paupières fermées. Guettant le moindre bruit de pas derrière elle, non elle était définitivement seule, puisque apparemment l'anglo-pakistanais n'avait pas eut l'envie de la poursuivre. Sasha ne lui en voulait pas. Il leur évitaient un moment douloureux, était-ce un adieu ? Après tout il pouvait bien décider de tout arrêter, qui était-elle pour l'obliger à maintenir à flot cette relation de toute façon vouée à l'échec ? Personne, elle n'était personne. Une vague histoire de la vie tumultueuse et sulfureuse de Zéphyr, rien de plus.

En proie a une mélancolie qu'elle découvrait pour la première fois, la biélorusse fit quelques pas dans la pièce en direction du dressing. Définitivement elle ne pouvait pas rester en serviette, son père lui avait parlé d'un dîner et si le beau brun était en cuisine ce n'était pas pour rien. Ça devait être important, néanmoins le paternel de la rousse meurtrie n'avait parlé que de la présence de la tante.. Ils allaient discuter sérieusement, c'était ça le programme de la soirée. La future entrée de Sasha chez les mangemorts. Et il allait être là, non, ça ne devait pas se passer comme ça. Et si elle prétendait être malade ? Un petit sortilège au pire et paf, un coup de baguette plus tard elle vomirait partout et serait dans l'incapacité de se présenter au dîner. Non en fait ce serait pire, elle abandonnerait l'anglo-pakistanais. Ça ne se faisait pas, et en étant présente elle éviterait le pire, ce que Zéphyr pourrait apprendre, elle l'entendrait également, contrer et justifier les dires de sa famille serait donc plus facile. Face à son dilemme, un corps apparut. Drôle de réponse, mais c'était bien réel, Ishak venait de transplaner dans la chambre de Sasha. Cette dernière, clairement abasourdie, se figea et stoppa sa démarche mal assurée en direction du dressing où une tenue l'attendait déjà. Qu'il était beau dans ce costume sombre, beaucoup trop beau en fait. Comment lui résister hein ? Et comment ne pas le dévisager pendant le dîner ? Elle qui n'avait qu'une envie, qu'une hâte, se retrouver seule avec lui pour lui enlever ces quelques vêtements. D'accord ça lui allait parfaitement bien, mais sans rien il était tout aussi agréable à regarder..
Mais Sasha devait refouler ses désirs, puis de toute façon lui n'en avait sûrement plus envie. Alors à quoi bon ? Le violer ? Non, sans intérêt. Elle l'aimait, elle voulait son bonheur et sa sécurité, et si ça signifiait être loin d'elle, alors elle ne s'y opposerait pas.

« De quoi t’as peur, Sasha, sérieusement ? Pourquoi je n’ai pas le droit de voir cette facette de toi plus sombre ? Pourquoi je ne vois que la Sasha heureuse et souriante, pourquoi je n’ai pas le droit de voir celle qui est dévorée par ses démons ? Pourquoi tu ne me laisses pas entrer dans ta vie autant que je te laisse entrer dans la mienne ? Chez moi, tu vois tout, tu sais tout. Peut-être que tu ne comprends pas, visiblement c’est le cas puisque tu es en colère contre les mauvaises personnes, contre Jangor, contre le destin, mais pas contre moi ! Mais putain Sasha, ce ne sont pas eux qui veulent savoir, ce ne sont pas eux qui veulent te connaître ! C’est moi putain, moi ! Jangor ne te reproche pas d’être mangemorte, il te reproche de ne pas être totalement transparente envers moi, et il n’a pas tort, tu me caches tellement de choses que parfois je ne sais plus qui tu es ! Et ce n’est pas ça, que je veux. Je veux savoir qui tu es pleinement, et surtout pas te changer en ce que je voudrais que tu sois. Je te vois comme ça, exultante d’avoir balancé un Doloris à ta tante, et tu sais ce qui m’arrive la nuit d’après ? Tu me manques à tel point que je ne peux que passer des heures à rêver de toi ! De quoi t’as peur, Sasha ? Parce que moi, la seule chose que je crains, c’est de te perdre … »

Voulait-il sa mort ? La rouquine étant complément vidée et épuisée - aussi bien physiquement que mentalement il faut le préciser - lui faire de telles révélations pouvait s'avérer dangereux. Justement la première réaction fut immédiate, elle recula d'un pas et manqua de tomber, son corps ne la soutenait plus et c'est le mur contre lequel elle s'appuya qui l'empêcha de tomber. Le dos calé contre la tapisserie, elle tremblait mais son regard s'était comme métamorphosé. Brillant, il était tout simplement brillant. Le gris délavé avait laissé place à un vert sombre teinté d'argent, ils s'étaient réanimés, la lueur triste avait disparu. Lentement elle entrouvrît la bouche, mais sa gorge était trop sèche pour qu'elle puisse parler, puis de toute façon elle n'était pas assez rapide. Zéphyr n'avait pas fini, le coup de grâce peut être ?

« Je t’apportais un café, et si tu veux, je peux te soigner ta main. Mais après, faut que je redescende. Déjà que d’ordinaire je ne suis pas supposé être ici, aujourd’hui, c’est pire … »

Ah oui évidemment, le café. Boisson bienfaisante que les sorciers n'avaient pas eut besoin de transformer, la voler ainsi faite aux moldus suffisait amplement. Mais là on s'en fou de l'histoire du café. C'est celle de Zéphyr et Sasha qui nous intéresse. Comment l'impossible prend une claque, comment la rationalité se fait piétiner par deux corps. L'espace entre les deux justement se réduisait, déjà l'anglo-pakistanais - définitivement plus courageux que la biélorusse - approchait, la petite rousse était coincée contre son mur, une main sur son ventre, l'autre près de sa hanche contre la tapisserie qui l'aidait à ne pas tomber par terre. Ses petits doigts blancs semblaient vouloir passer à travers le mur, ses ongles légèrement rongés ancrés dedans. Elle tenait bon. Quand enfin la distance fut moindre entre elle et Zéphyr, elle tendit une main qui se posa sur l'avant bras du damoiseau, elle s'accrocha et le rapprocha, et sans même porter attention à la tasse de café fumante, elle se jeta dans ses bras. Ou le prit dans les siens, allé savoir. Sash´ avait eut besoin de ça toute la journée, toute la nuit, toute sa vie en fait. Se réfugier contre le torse musclé et finement moulé du beau brun, elle imbriqua sa tête dans le cou du sorcier, son bras gauche se noua autour de lui, de son cou, l'autre se replia et ses doigts s'accrochèrent avec force à sa chemise.

« Je ne voulais pas que tu connaisses cette partie de moi, car je ne veux pas te voir partir. Ma famille représente tout ce que tu détestes, et ce que tu pourrais combattre, si on regarde juste nos places, nos deux mondes.. Ils sont ennemis Zéphyr. Nous ne sommes pas fait pour être ensemble, et pourtant.. Et pourtant Merlin, Morgane, La fée des dents, le destin ou j'ignore qui s'obstine à me faire espérer le contraire. C'est pas croyable, tu es toujours sur ma route, dans ma vie, mes pensées, mes rêves.. Tu n'en sors jamais. Comme si c'était fait exprès. Alors j'ai espéré et maintenait j'y crois. Je crois en toi, en nous Zéphyr. Je veux y croire. Mais cette vie me poursuit et je ne veux pas qu'elle te hante toi également. Tu n'as pas à supporter tout ça.. »

Étrangement, elle avait parlé d'une voix tout à fait posée, presque monotone comme si elle récitait une poésie. La pause fut courte, le temps qu'elle décale son visage du pectoraux du sorcier pour relever la tête, et croiser son regard chocolat.

« J'ai peur de te voir disparaître, que tu retrouves tes esprits et que ce rêve tourne au cauchemar. J'ai peur que tes proches te fassent entendre raison et que tu préfères tout arrêter. J'ai peur de te perdre mais j'ai aussi peur de te voir rester. Parce que ce ne sera pas facile Zéphyr, pour toi comme pour moi. J'ai peur pour toi, parce que merde, Zéphyr. Je t'aime. »

La petite tirade de la rouquine se termina quand des larmes salées vinrent remplir ses yeux encore verts. Elle tremblait encore et s'accrochait toujours au corps du beau brun à qui elle venait d'avouer une chose difficile, elle l'aimait. Pas la peine de tourner autour du pot, oui elle était complètement dépendante de lui, voilà, c'était dit, c'était fait. Se mordant la lèvre inférieur, elle finit par abandonner les iris du tatoué pour porter toute son attention sur l'un des boutons de la chemise ébène. Très intéressant vraiment. Pas mieux pour passer inaperçue que de paraître tout à fait mal à l'aise. C'était réussi. Elle toussota et porta son attention sur le café, elle lâcha le cou du damoiseau - mais pas sa chemise, fétichiste la fille - et attrapa la tasse chaude. Le contact lui fit un bien fou, malgré la douche brûlante son corps restait froid et ses doigts encore plus que le reste. La boisson noire allait lui faire du bien, presque autant que la présence du domestique de la soirée.

« Et merci pour le café. »

L'art de changer de sujet, ou de paraître un tantinet ridicule là en serviette avec une tasse chaude dans la main et les vêtements du sorcier dans l'autre. Un sorcier à qui elle venait de dire qu'elle l'aimait.. Enfin ça c'était un détail, une bagatelle. Il n'y avait peut être pas fait attention d'ailleurs ? Le décolleté plongeant de Sasha l'avait peut être suffisamment déconcentré pour que ses paroles ne fassent pas écho. On y croit ?


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Sasha & Zéphyr

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Zéphyr n'était pas supposé être là, dans cette chambre, en compagnie de cette demoiselle. Il était supposé être dans les cuisines, en train de préparer à manger pour cette riche famille de sang-pur. Il aurait dû rester à sa place, ce tout premier soir où il avait rencontré les Vladmirova, et refuser la proposition d'aide de l'héritière. S'il l'avait fait, si elle ne l'avait pas aidé à retrouver la buanderie, s’il n'était pas rentré dans la bibliothèque avec elle et fumé une cigarette sur son balcon, il ne se serait pas passé tout ce qu'il se passait actuellement. Il ne l'aurait jamais vu rire aux éclats, il n'aurait jamais pu admirer ses orbes qui changeaient de couleur en fonction de ses humeurs, il n'aurait jamais su déceler au fond de son regard un éclat de désir et de passion. Il ne l'aurait jamais vue pleurer, non plus ; et surtout, il ne l'aurait jamais fait pleurer.
Si Zéphyr était quelqu'un de provocateur, d'arrogant, parfois même mesquin, il ne souhaitait de mal qu'à peu de personnes. Il était capable de blesser les personnes qu'il détestait et qui le détestaient, mais les personnes qu'il aimait .., jamais, jamais il ne pourrait les blesser, pas intentionnellement en tout cas. Et pourtant, il était là, dans cette chambre, tout près de Sasha, et elle paraissait plus meurtrie que jamais, à tel point que Zéphyr en avait la nausée. À la suite des mots du garçon, elle avait manqué de trébucher et s'était rattrapée sur le mur, ses doigts blancs s'accrochaient à la tapisserie. Lui qui était habitué à la voir forte, droite, sûre d'elle, il avait la sensation de ne pas connaître la silhouette blanchâtre qu'il avait face à lui. Pourtant, ses yeux plongés dans les siens en reconnaissaient la couleur. Ils n'étaient ni rouges ni gris, les yeux de Sasha avaient repris leur vert habituel. Que cela signifiait-il ? Zéphyr s’approchait d’elle à pas prudent, craignant de faire plus de mal que de bien en lui remettant cette tasse de café. Mais finalement, ce fut elle qui brisa le dernier espace qui régnait encore entre eux. Elle lui agrippa le bras, et l’attira sans ménage vers elle. Il ne savait réellement comment la sonder ; il avait peur de l’avoir blessé en lui gueulant dessus, même si ces mots n’étaient pas destinés à un tel effet. En même temps, comment comprendre une Sasha qu’il n’avait encore jamais découvert ? Faible, meurtrie, triste, même.

Mais, enfin, il la reconnaissait. Elle s’était agrippée à lui et avait enfoui son visage sur son torse. Sans hésiter, et malgré la tasse de café, il avait enlacé ses bras autour d’elle de manière à ce qu’ils soient encore plus proches. Il laissa appuyer sa tête contre la sienne, s’enivrant de son odeur comme si ça faisait mille ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Elle avait une main dans ses cheveux, et l’autre était désormais accrochée à sa chemise. Elle ne le regardait pas, mais commençait déjà à parler ; lui, écoutait sa voix comme celle d’un messie :

« Je ne voulais pas que tu connaisses cette partie de moi, car je ne veux pas te voir partir. Ma famille représente tout ce que tu détestes, et ce que tu pourrais combattre, si on regarde juste nos places, nos deux mondes.. Ils sont ennemis Zéphyr. Nous ne sommes pas fait pour être ensemble, et pourtant.. Et pourtant Merlin, Morgane, La fée des dents, le destin ou j'ignore qui s'obstine à me faire espérer le contraire. C'est pas croyable, tu es toujours sur ma route, dans ma vie, mes pensées, mes rêves.. Tu n'en sors jamais. Comme si c'était fait exprès. Alors j'ai espéré et maintenait j'y crois. Je crois en toi, en nous Zéphyr. Je veux y croire. Mais cette vie me poursuit et je ne veux pas qu'elle te hante toi également. Tu n'as pas à supporter tout ça.. »

Finalement, ses yeux avaient rejoint les siens. Ils étaient verts-gris, comme à leur habitude, et semblaient emplis d’émotions. Ce dont parlait Sasha, ce destin qui s’acharnait à les mettre sur la même route … Evidemment, lui aussi ressentait cela, terriblement. Elle disait que malgré tout, malgré leurs familles, elle croyait en eux. Aussi mauvais que leur couple pouvait paraître, Zéphyr ne pouvait s’empêcher d’y croire, lui aussi. Comment était-ce possible que deux personnes qui allaient si bien l’un avec l’autre, qui s’imbriquaient parfaitement comme le yin et le yang qu’il avait tatoué sur la peau, qui s’attiraient comme des aimants et qui se ressemblaient autant puissent faire un mauvais couple. Zéphyr en était persuadé : si la jeune femme et lui ne pouvaient être en couple, personne ne le pouvait. Officiellement ou officieusement, peut importait au Gryffondor ; ce qui comptait, c’était qu’ils soient ensemble. Alors qu’elle le regardait, elle ajouta :

« J'ai peur de te voir disparaître, que tu retrouves tes esprits et que ce rêve tourne au cauchemar. J'ai peur que tes proches te fassent entendre raison et que tu préfères tout arrêter. J'ai peur de te perdre mais j'ai aussi peur de te voir rester. Parce que ce ne sera pas facile Zéphyr, pour toi comme pour moi. J'ai peur pour toi, parce que merde, Zéphyr. Je t'aime. »

Les yeux de Zéphyr brillaient d’une lueur qui lui était inconnue. C’était un mélange d’empathie, de tristesse, de joie, et surtout, par-dessus tout, d’amour. Comme Sasha, il mourrait de peur de la perdre. Il craignait qu’elle choisisse sa famille, qu’elle se ferme à lui, qu’elle ne veuille plus le voir. Elle, elle craignait l’inverse, ou plutôt la même chose : que lui, disparaisse. N’était-ce pas stupide ? Zéphyr souriait face à cette ironie alors que Sasha laissait glisser quelques larmes sur ses joues. Il sentait la chaleur caractéristique du bonheur l’emplir alors qu’il se répétait ses derniers mots. Elle l’aimait. Elle le lui avait déjà dit, mais c’était dans un contexte différent. Là, maintenant, ça paraissait plus vrai, ça avait plus de sens. Il ne disait rien, pour le moment, parce qu’il écoutait toujours. Il entendait ces mots résonner dans sa tête et il s’en délectait. Le silence était apaisant, il lui permettait de graver ce moment dans sa mémoire. Finalement, ce fut la jeune fille qui le brisa – le silence – en se décalant un peu de Zéphyr, et en lui prenant la tasse des mains ; elle le remercia de le lui avoir rapporté.

Il l’observa porter la tasse à ses lèvres – sur lesquelles sont regard s’arrêta quelques instants – et raccrocha ses mains, une de chaque côté, à ses hanches. Elle avait voulu s’éloigner pour voire tranquillement son café, mais apparemment l’anglo-pakistanais n’entendait pas les choses ainsi. Il passa sa langue sur se lèvres, avant de dire, brisant enfin le silence :

« On est complètement stupides, Sasha. T’as peur que je parte et moi que ce soit toi qui parte, et au lieu de se le dire, on s’imagine des scénarios rocambolesques pendant lesquels on se perd. Du coup, je te le dis maintenant, et on n’en reparle plus, ok ? Je ne pourrai jamais partir, pour te débarrasser de moi, va falloir que tu y mettes du tien. Et je suis sûre que malgré les difficultés, on parviendra à vivre quelque chose de beau ensemble. Parce que je t’aime aussi, et deux personnes qui s’aiment ne peuvent que vivre quelque chose de beau, j’en suis persuadé. »

Il souriait franchement, cherchait son regard, ses lèvres. Il mourrait d’envie de l’embrasser, mais il avait eu la merveilleuse idée de lui apporter un café, qui occupait maintenant sa bouche, à sa place !! Il rajouta alors, une nouvelle lueur amusée au regard, alors qu’il tentait d’oublier que Sasha était presque nue entre ses bras :

« Allez, lâche ton café et embrasse-moi ! »
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L. Sasha Vladmirova

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeDim 7 Sep - 20:15

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




« On est complètement stupides, Sasha. T’as peur que je parte et moi que ce soit toi qui parte, et au lieu de se le dire, on s’imagine des scénarios rocambolesques pendant lesquels on se perd. Du coup, je te le dis maintenant, et on n’en reparle plus, ok ? Je ne pourrai jamais partir, pour te débarrasser de moi, va falloir que tu y mettes du tien. Et je suis sûre que malgré les difficultés, on parviendra à vivre quelque chose de beau ensemble. Parce que je t’aime aussi, et deux personnes qui s’aiment ne peuvent que vivre quelque chose de beau, j’en suis persuadé. »

D'accord, plus besoin d'en parler après ça. Ou si, peut être juste pour l'entendre le dire à nouveau ? Parce que oui Zéphyr qui avouait une telle chose c'était beau à voir, et sûrement rare à vivre. Alors autant en profiter. Sasha devait donc penser à garder ce souvenir pour le revoir dans la pensine de son paternel, quand elle aurait des coups de déprimes. Ou quand il serait vraiment parti. Mais non il ne partirait pas, il l'avait dit. C'était une promesse n'est ce pas ? Zéphyr n'abandonnerait pas Sasha. C'était vrai, il l'avait dit, presque promit. La biélorusse se mît donc à sourire, doucement, timidement, et elle resserra sa prise sur la tasse de café qui aurait pût celer leur lien à ce moment là. Une promesse sur la boisson noire, originale. Comme leur histoire.

« Allez, lâche ton café et embrasse-moi ! »

Surprise, monsieur était jaloux ? En tout cas il fixait les lèvres de la belle qui se retrouvait une nouvelle fois collée à la tasse de café. Tout en souriant, elle but une dernière longue gorgée du liquide brûlant, puis, tout naturellement, elle tendit un bras sur le côté et prononça quelques mots en latin, tout en fronçant les sourcils sous la concentration. Pas besoin de baguette pour un sort aussi simple après tout, et merci aux entraînements de la tante surtout. La tasse avait disparu pour une destination inconnu. Enfin pas totalement, car en redescendant Zéphyr risquait de la voir dans l'évier des cuisines.

« Ok, on en parle plus. »

Dans sa bouche de sang pur, ce petit mot qui signifiait qu'elle acceptait sonnait bizarrement. Mais ses lèvres d'aristocrates n'avaient pas fini de se souiller, car voilà qu'elle venait se coller contre celle d'un petit bâtard des rues londoniennes. Sasha se grandit et ses bras vinrent entourer le cou du brun, une main sur l'épaule et l'autre dans ses cheveux. Elle l'embrassa comme si c'était la première fois, ou la dernière. Et ça dura longtemps.
Enfin pour la rouquine ce ne fut qu'une fraction de secondes, mais en réalité l'horloge tournait à un rythme effrénée. Comme si quelqu'un lui avait lancé un sort pour que l'heure avance plus vite et que le dîner se rapproche. Pour que Zéphyr quitte plus vite la chambre. Alors, quand la petite rousse lâcha les lèvres du sorcier - pour reprendre sa respiration un instant - son regard se posa sur l'horloge, et elle contînt difficilement une grimace.

« Merde. »

Le soufflement se fit en russe. Sasha resta accrochée au cou du damoiseau malgré tout et ne garda pas longtemps son regard accroché sur l'heure qui tournait trop vite. Ses yeux verts d'eau captèrent ceux chocolats du beau brun et elle sourit malgré sa conscience qui lui criait de partir dans le dressing. En serviette contre le mur, le souffle court et le cœur battant la chamade, elle essayait de s'éloigner de lui. Non pas parce que l'embrasser état désagréable, bien au contraire. Mais parce qu'elle devait s'habiller et être en bas une heure plus tard. Son père voulait la voir dans son bureau avant le dîner. Donc pas le temps de trainer.
Évidemment la rouquine n'écouta pas la petite voix qui lui ordonnait de s'éloigner de ce corps trop beau, trop chaud.. Sasha vint monter l'une de ses cuisses contre le grand damoiseau, elle qui tremblait pour tenir debout juste avant prenait le risque de se déséquilibrer, mais tant pis. Elle remonta lentement sa peau nue contre le pantalon serré de Zéphyr pour se fixer au milieu de ses cuisses à lui. La main gauche descendit jusqu'à la limite du pantalon et de la chemise, aux anneaux de la ceinture, ses doigts blancs jouant non loin des boutons noirs. La droite elle, entreprit de déboutonner le haut de sa chemise, pendant que les lèvres de Sash´ dessinait des arabesques dans le cou de l'anglo-pakistanais. Sa langue et ses dents s'y joignirent rapidement. Tout le corps de Sasha, bien que meurtri et caché sous la serviette, débordait d'une énergie retrouvée, de chaleur aussi, dut à la présence de Zéphyr dans la pièce, contre elle.

« Et si je te gardais prisonnier dans cette chambre..? »

Elle perdait pieds. Ses dents se jouaient des lèvres de Zéphyr maintenant, elle ne l'embrassait pas. Tant pis pour l'heure qui filait plus vite que son ombre, ils avaient le temps de s'amuser. Elle devait retrouver son paternel d'ici une quarantaine de minutes et là, elle avait au moins une quarantaine d'idées différentes pour s'occuper de l'anglo-pakistanais.

« Toute la nuit.. »

Tout en murmurant, elle mordillait l'oreille du beau Ishak, qui ne serait pas contre un petit contretemps avant de reprendre son boulot ? Si ? Il pouvait se montrer raisonnable et repousser les avances de la rouquine toujours en serviette, toujours collée et la cuisse accrochée à la silhouette inébranlable du beau bâtard. Ou presque, une bosse s'était dessinée au niveau de l'entrejambe du sorcier et la jeune et jolie le prenait comme une invitation - facile. Sasha détacha donc habilement et rapidement le tablier noir que portait toujours son amant, puis elle déboutonna trois boutons de la chemise et du pantalon en même temps, sans prévenir, quoi que. Il ne l'avait vraiment pas vu venir ?

« Sauf si vraiment, tu préfères rejoindre la cuisine maintenant.. »

La voix était langoureuse. Les larmes étaient loin et même si la douleur ne la quittait pas, Luz ne s'en formalisait pas. Ces déclarations qu'elle avait tant attendu ne pouvaient se finir ainsi, il n'allait pas gentiment retourner à sa salade pendant qu'elle irait choisir une robe hors de prix à enfiler. Pas maintenant en tout cas.

« Mais ce serait bien dommage. »

Nouveau murmure, puis quelques mots glissés en latin qui eurent pour effet de faire tomber les rideaux sombre sur les fenêtres. Ils se retrouvent donc quasiment dans le noir. Et la serviette tomba sur le sol à son tour. Sasha ne pensa pas au tatouage magique du beau brun qui lui offrait une vue de chat, elle n'était pas en état. Elle pensait dissimuler ainsi ses multiples ecchymoses, sa hanche meurtrie et bleuté simplement en les plongeant dans une atmosphère plus calfeutré. Cela fonctionnerait peut être, ou pas. De toute façon ça ne changerait rien. Louvka voulait faire l'amour avec Ishak, rien de plus, rien de moins.


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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeMar 9 Sep - 10:21

Sasha & Zéphyr

© Ecstatic Ruby


Cause nobody knows you baby the way I do
And nobody loves you baby the way I do
It's been so long
It's been so long
Maybe you were fireproof
Cause nobody saves me baby the way you do
One Direction – Fireproof

Sasha et Zéphyr venaient de se le promettre : ils ne douteraient plus l’un de l’autre. Seul le temps permettra de voir s’ils y arriveront, s’ils parviendront à mettre de côté leur doute pour simplement s’aimer, mais pour le moment, ils se le sont dit : ils ne peuvent pas se tourner le dos, ou passer leur chemin. C’est trop tard, maintenant que la pomme a été croquée, le processus a été engagé, il est impossible de revenir en arrière. Le fruit défendu a été consommé, et ni Sasha ni Zéphyr ne parviendront à l’oublier. C’était compliqué, pour eux, de regarder trop loin dans le futur ; était-ce même possible, pour ce couple qui s’efforçait de se dire qu’ils n’étaient justement pas un couple, d’anticiper ce qu’il se passerait ? En tout cas, Zéphyr et Sasha n’étaient pas très doués à cette tâche-là. Ils s’étaient dit : « on va passer quinze jours ensemble sans interruption », et pourtant après la première nuit, Zéphyr avait dû la quitter, et n’était revenu que deux jours plus tard. Tu parles d’une réussite, c’était clairement foiré. Néanmoins, tout avait commencé par une promesse, ce premier soir au Manoir Vladmirova : nos deux jeunes amants s’étaient dit qu’ils se reverraient. Peut-être que s’ils s’étaient dit « à jamais », ça aurait tout changé. Ou peut-être pas. Si les sorciers ont réussi à retourner dans le temps, c’est vrai, théoriquement c’est presque impossible car mille fois trop compliqué – la rencontre de nos tourtereaux date quand même d’il y a quelque mois. En plus de ça, pourquoi, une fois arrivés ici, vouloir tout changer. Certes, la route avait été longue et fastidieuse pour en arriver jusque-là, mais ça ne donnait à Zéphyr que plus envie de s’y accrocher. Il n’avait pas fait tous ses efforts, tous ses sacrifices, pour tout abandonner maintenant, il ne pouvait s’y résoudre. Sasha méritait qu’on lui laisse une chance, leur couple, aussi étrange qu’il était, méritait qu’on lui laisse une chance. Zéphyr était même prêt à leur en laisser cent cinquante, des chances. Il avait établi il y avait quelques semaines de cela maintenant que se maintenir éloigné de Sasha lui serait impossible. Que ce soit en pensée ou physiquement, il se sentait constamment avec elle, accompagné par elle. Alors des chances, il lui en donnerait, simplement parce qu’il n’était pas certain de pouvoir faire autrement. Refuser quelque chose au futur brillant avec elle qui pouvait s’ouvrir à lui était tellement cruel qu’il ne pouvait se résoudre à le faire, même si ce futur brillant avait réellement peu de chance de se réaliser. Au fond, Zéphyr était un rêveur, et quel beau rêve, n’est-ce pas ? Sasha et lui, heureux ensemble et à jamais.

Elle promettait – ou presque – qu’ils n’en parleraient plus, et lui, à ce moment-là, mourrait d’envie de l’embrasser. Il fallait fêter ce qui venait de se dérouler, non ? S’ils ne le faisaient pas maintenant, ils ne le feraient jamais ! Elle l’aimait, il l’aimait, ils s’aimaient, alors pourquoi ne s’embrassaient-ils pas ? Certainement parce qu’elle avait une tasse de café entre les mains et qu’elle semblait la préférer à lui. Il s’impatientait, approchait son visage du sien, tapait presque du pied. Elle buvait une gorgée qui lui paraissait interminable, et finalement, par une magie sans baguette, elle fit disparaître la barrière qu’il restait entre leurs lèvres. En une demi-seconde, pouf, plus de tasse, plus de distance, plus rien. Juste deux bouches appuyant l’une sur l’autre, parfaitement adaptées l’une à l’autre, comme si on les avait modelées pour qu’elles s’ajustent ensemble. Sasha s’était grandie pour venir poser ses lèvres contre celles de Zéphyr, et lui l’avait serrée dans ses bras avec avidité. La passion était là comme au premier jour, si ce n’est plus forte, elle était en tout cas plus mature. Ils se connaissaient mieux que pour ce fameux premier baiser, savaient comment l’autre réagissait, ce qu’il préférait, ce qui le faisait chavirer. Zéphyr avait l’impression que Sasha le connaissait par cœur, qu’elle savait tout de lui, dans ses instants-là. Il s’offrait alors à elle pleinement, et sans hésitation ; sa confiance en elle était totale. Elle paraissait assurer chaque mouvement, chaque geste, de l’effleurement jusqu’au mordillage de la peau, comme si c’était ce qu’il y avait de plus simples du monde. Zéphyr, de son côté, avait l’impression qu’embrasser Sasha était aussi facile que de laisser battre son cœur. Il n’y pensait plus, il la connaissait trop bien, ne se posait plus de question. C’était certainement en ça que c’était mieux qu’au début. Il savait quoi faire sans même y penser, sa tête pouvait alors être vide de toute pensée, il pouvait se concentrer sur ce qu’il ressentait, sur ses émotions, et puis sur elle, elle, et encore elle. Sa Sasha, sa Louvka, sa Mirka. Dans ses bras, quel que soit son prénom, elle était sienne comme il était sien. Ils s’appartenaient.

Sasha et Zéphyr s’aimaient à la folie, ça se voyait jusqu’à leur baiser. Quelqu’un qui les voyait s’embrasser ne pouvait en douter : ces deux-là ne pouvaient se passer l’un de l’autre, et ne le pourraient certainement jamais. Les minutes passaient et pourtant, Zéphyr ne s’en rendait pas compte. Il sentait son souffle lui manquer, mais s’en étonnait : était-ce même possible, alors que ça faisait pourtant seulement quelques instants qu’il serrait Sasha contre lui ; pouvait-il être essoufflé si rapidement ? Ou alors, rien de tout cela n’avait été rapide, il ne l’avait juste pas vu venir. La douce chaleur qui l’avait envahie petit à petit aurait pourtant dû être un signe ; lui qui avait plutôt avait eu presque froid mourrait maintenant de chaud, et ça n’arrivait pas en un claquement de doigt. Ou peut-être que si ; peut-être que Sasha avait cet effet sur lui. Il en était persuadé, quand il était avec elle, le temps s’écoulait aussi rapidement que l’eau qui s’écroule d’une falaise. Tout allait trop vite. Ces jours et ces semaines passés à ses côtés étaient allés trop vite, il se souvenait du soir où il l’avait rencontrée comme si c’était hier. Et aujourd’hui, ils interrompaient leur baiser après avoir chauffé trop vite, alors qu’aucun des deux n’était supposé se trouver là, dans cette position, avec cette personne. Sasha murmura quelque chose dans sa langue, une fois décollée de lui. De nouveau, il se dit qu’il faudrait qu’il apprenne le biélorusse, quand il aurait le temps, mais il n’avait pas le temps. Ce temps qui filait à l’allure de la lumière, il avait regardé l’horloge et son regard en était ressorti horrifié. Puis, ses yeux avaient de nouveau croisés ceux de Sasha, et l’horreur avait été oubliée. Est-ce que ses yeux aussi subissaient des changements de couleurs toutes les trente-six secondes ? Parce qu’il avait l’impression que ceux de Sasha changeaient tout le temps. Mais peut-être qu’il s’y plongeait trop souvent, et que ça lui faisait perdre la tête. Oui, c’était cela, c’était très certainement cela.

Jusque-là, Sasha et Zéphyr étaient restés plutôt chastes ; mais c’était sans compter la jeune femme qui apparemment n’était pas décidée à en rester là. Apparemment elle n’en avait pas grand-chose à faire que Zéphyr ait des obligations, puisqu’elle le forçait littéralement à rester dans cette chambre. Elle s’attaquait à son cou, glissait ses mains sur sa chemise, approchait ses doigts de sa ceinture. Ça le rendait fou, comme à chaque fois qu’elle le touchait. Il tentait de ne rien pousser, alors il se laissait faire, sa conscience essayant de reprendre le contrôle de ses pensées. C’était raté, complètement raté, c’était Sasha qui gagnait, et haut la main. Elle avait levé sa cuisse le long de celle de Zéphyr et il n’avait pas hésité à l’attraper. Toucher sa peau nue et chaude le fit frissonner. Ses yeux étaient clos, et pour le moment, elle s’occupait de lui. Elle tentait par ses coups de langues et ses mouvements langoureux de le convaincre de rester. Par ses mots, aussi : « Et si je te gardais prisonnier dans cette chambre..? Toute la nuit .. » mais elle l’avait déjà convaincu, il allait rester, faire bouffer à ces sangs-purs des plats froids n’était qu’une maigre punition pour tout ce qu’il avait à gagner à rester là avec Sasha. Mais il la laissait faire, elle pouvait continuer à se frotter langoureusement contre lui, à lui déboutonner sa chemise, lui enlever son tablier. Il laissait son corps lui dicter ce qu’il allait faire, et c’était bien simple : son corps lui dictait de laisser Sasha lui enlever tous ses vêtements. Il faisait trop chaud dans cette pièce, ses vêtements lui collait à la peau, et même si ce costume était très beau, il devait terminer par terre. C’était son destin, atterrir par terre sous les gestes habiles de Sasha. Elle continuait de le déshabiller, déboutonnait sa chemise, avant de s’interrompre, pour le menacer, ou presque : « Sauf si vraiment, tu préfères rejoindre la cuisine maintenant.. Mais ce serait bien dommage. » Qui lui résistait ? Pas lui, définitivement pas lui. Elle murmura de nouveaux mots, que cette fois il reconnaissait : elle abaissait les rideaux, et maintenant le noir se faisait dans sa chambre. Sa serviette tomba à terre – comment avait-elle tenue en place aussi longtemps ?! – et il se recula de quelques pas pour l’admirer. Evidemment, elle n’avait pas terminé le boulot, alors il entreprit de déboutonner le reste de sa chemise, continuant de l’observer. Elle était bourrée de bleus, d’ecchymoses, mais elle n’en restait pas moins belle. Il reconnaissait ses courbes gracieuses – et terriblement sexy – qui lui avait tant manquées ses derniers jours. Les yeux de Zéphyr étaient allumés d’une flamme de désir impossible à éteindre. Il leva un pied, délaça une première chaussure, et fit, la voix murmurante mais pleine d’admiration :

« Ma nana c’est la plus belle et la plus sexy de la Terre, je suis sûr … »

Pas la peine de commenter ses blessures – qu’il voyait très nettement grâce à son tatouage, ça ne les avancerait à rien. Et puis à vrai dire, ce n’était pas vraiment ça qui l’intéressait maintenant. Ses deux chaussures étaient délacées, il les retira, et se rapprocha – enfin – de Sasha. Ou plutôt, il détruisit l’espace qu’il restait entre eux deux en écrasant de nouveau ses lèvres contre les siennes. Il lui restait encore son pantalon – pour son plus grand malheur – mais plus pour longtemps. Ses mains parcouraient la peau lactée de Sasha, ses mains s’attardant sur les courbes de ses hanches, sur sa poitrine, sur son entrejambe. Bientôt, il la soulevait de terre, différemment de d’habitude : plutôt que de la laisser s’accrocher à lui en enroulant ses jambes autour de son corps, il passa une main sous ses genoux, l’autre restant sur son dos, et il la porta ainsi, comme une princesse :

« Ma princesse … »

Qu’il dit, en riant, le regard langoureux. Il avança sans problème jusqu’au lit où il la déposa, presque sans trop de hâte. Il avait déjà oublié toutes ces histoires de sang-purs qui veulent manger, tout ce qui le préoccupait, c’était Sasha, et le fait que dans quelques instants, ils allaient faire l’amour. Elle était allongée sur le lit, et lui s’affairait à enlever son pantalon, et son boxer (jaune canari, aujourd’hui). Bientôt, il était au-dessus d’elle, et l’embrassait fougueusement, de nouveau. Sa conscience, dans un ultime effort de capter son attention, lui rappela qu’il devait être prudent ; elle était recouverte de bleus, et valait mieux ne pas trop empirer les choses. Pas sûr qu’il y parvienne, alors il décolla quelques secondes ses lèvres des siennes, pour murmurer :

« Si je te fais mal, tu me le dis, hein … »

Bien vite, ses lèvres se recollaient aux siennes. Normalement, un jeune garçon disait ça à une jeune fille qui perdait sa virginité, parce qu’il était inquiet de mal faire. Zéphyr n’était pas inquiet de mal lui faire l’amour ; on a en effet établi il y a quelques décennies de cela que Zéphyr et Sasha savent parfaitement coucher ensemble en ne se donnant que du plaisir – même si ce plaisir peut parfois être obtenu différemment que par des doux baisers. Néanmoins, elle était recouverte de blessures, et il ne tenait pas à envenimer les choses. Pas sûr que ses mots aient un grand effet puisqu’il n’était pas certain de se maîtriser, mais au moins, il l’avait dit.
Sasha et Zéphyr étaient nus tous les deux, et enfin, leur danse pouvait commencer. Cette fois-ci, ça avait un goût différent. Peut-être était-ce l’effet des mots qu’il venait de se dire, en tout cas, Zéphyr s’en délectait.
De nouveau, il n’y avait qu’elle. Elle en dessous, elle au-dessus, lui en elle et elle sur lui, trouvez toutes les combinaisons que peuvent avoir un elle et un lui, et vous obtiendrez une Sasha et un Zéphyr. En ces merveilleux instants, rien ne paraissait plus simple à Zéphyr que de faire l’amour. Il n’y avait aucune barrière, aucun problème, juste Sasha et lui contre le monde.

***

Zéphyr était rhabillé, et se tenait devant un des miroirs en pieds de la chambre de Sasha. Il rattachait le tablier noir autour de son cou, et tentait de dompter ses cheveux. Ses joues étaient encore roses, et malgré la fatigue – causée par la demoiselle difficilement rassasiée – il se sentait empli d’une force nouvelle. Un peu plus d’une heure s’était écoulée depuis l’instant où il avait transplané dans la chambre. Dans trois quart d’heure, il devrait servir l’entrée à trois sangs-purs affamés, et il avait dû mal à le réaliser. Son esprit était toujours concentré sur Sasha, et il devait vite la faire disparaître de son champ de vision s’il voulait avoir espoir de faire correctement son boulot. Néanmoins, il n’était pas décidé à le faire tout de suite. Il se retourna, les yeux pétillants, un sourire aux lèvres, et retourna vers Sasha, toujours allongée dans son lit :

« Mais quelle larve ! Moi je pars pour ma mission ‘donner à manger à des loups’, tu t’arranges pour pas griller ma couverture, hein ? Pas de regards langoureux ou je ne sais pas trop quoi dont tu es la maîtresse ! Je te rejoindrai ici après. De toute façon, je suis supposé rester dormir ici vu que je vous prépare un brunch demain. Que ce soit dans une chambre d’Elfe ou dans ton lit, c’est la même chose ! »

Il se pencha vers elle, laissa sa main glisser contre sa joue, et l’embrassa. C’était délicieux, mais il ne pouvait s’y perdre. Il devait garder le contrôle, retourner le contrôle. Il se décolla alors, surprit par sa propre tendresse. Le même sourire aux lèvres, il murmura « je t’aime » avant de transplaner.

Pouf. Il était dans la cuisine. C’était comme si rien ne s’était passé, comme s’il ne venait pas de passer une heure avec Sasha. Il avait l’impression que rien ne pouvait le faire changer d’état d’esprit.
Il se concentra alors sur les assiettes, dos à la porte, qui était ouverte. Il entendit des voix, qui parlaient une langue qu’il ne connaissait pas. Les voix se rapprochaient, et bientôt, il en distingua trois différentes. Celle d’une femme qu’il avait déjà entendu parler : Zofia, la fameuse tante. Puis, il y avait celle de Monsieur Vladmirova, qu’il savait aussi parfaitement reconnaître. Mais il y avait surtout cette troisième voix, qu’il tarda un peu plus longtemps à dinstinguer. Heureusement qu’il était de dos, parce que la porte était ouverte, et que les trois personnes passèrent devant pour joindre un des multiples salons. Ils ne purent voir le visage de Zéphyr se décomposer. Il n’y avait pas que la fille, la tante, et le père ; il y avait aussi le frère. Demyan Vladmirova était dans cette grande maison. Zéphyr ferma les yeux un instant, pris d’une certaine rage de le savoir là, mais fut interrompu dans ses pensées par le patriarche, qui apparemment avait interrompu sa route vers le salon pour pouvoir saluer son domestique. Il se retourna vivement, un air neutre au visage, tentant tant bien que mal d’oublier ce qu’il venait d’entendre :

« Monsieur Aït-Malek, ravi de vous revoir ici, vous nous avez été précieux la dernière fois, j’espère qu’il en sera de même ce soir ; je suppose que votre société vous a dit que nous serions trois, ce soir, mais finalement nous serons quatre. Mon fils vient de nous rejoindre ! Ça ne pose aucun problème, je suppose ? »

Zéphyr sentit ses couleurs le quitter, mais il sut se maîtriser. Il adressa un sourire léger au patriarche, et répondit :

« Il n’y a aucun problème, monsieur Vladmirova, vous pouvez me faire confiance. »

Il baissa le crâne en signe de respect, avant de se retourner. Il entendit des pas derrière lui, ce qui indiquait que Vladmirova était retourné avec les siens. Zéphyr serra les poings quelques instants, avant de se détendre, et d’attraper sa baguette, qu’il pointa vers le meuble à vaisselle. En quelques arabesques et formules latines, un nouveau couvert était posé sur la table de la salle à manger. Il parviendrait à ne rien laisser paraître, mais il ne savait pas comment tout cela se déroulerait. Il ne fallait pas que Demyan ruine tout ce que Zéphyr et Sasha commençaient à peine à construire, et pourtant, c’était ce pouvoir qu’il tenait entre ses mains. Il pouvait tout détruire. Zéphyr prononça alors une nouvelle formule latine, qui envoya son patronus, le fameux poisson rouge, trouver son amante, avec un message :

« Ton frère est là. »
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L. Sasha Vladmirova

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeMer 10 Sep - 21:25

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




Étrangement, au lieu de profiter simplement du contact des mains chaudes de l'anglo-pakistanais sur sa silhouette blafarde, la rouquine pensait. Bon elle lâchait aussi de petits gémissements expressifs alors qu'il l'embrassait avec de plus en plus d'envie. Mais elle ne se laissait pas complètement aller. Pourquoi ? La question se pose. Elle n'arrivait pas simplement à soupirer d'aise, à sentir la chaleur envahir son bas ventre et à profiter de l'instant. Qu'elle avait provoqué d'ailleurs. Non la biélorusse - qui venait pourtant de presque promettre au beau brun qu'elle ne se prendrait plus la tête - était inquiète. L'avenir lui faisait peur, parce qu'il n'était plus autant tracé qu'avant. Plus aussi bien en tout cas. Il devenait plus flou, et bizarrement la perspective qu'il devienne plus lumineux l'inquiétait sérieusement. Sasha devait devenir médicomage et mangemorte, surtout mangemorte et parfaite épouse d'un sang pur. Puis mère, créer et élever de petits monstres qui allaient haïr les moldus.. Plus si évident tout ça. Zéphyr allait la faire changer, enfin il avait déjà commencé, et à ce rythme la transformation promettait d'être grandiose à la fin. Elle ne savait pas encore à quel point cette rencontre hasardeuse allait tout changer, tout bouleverser. Et tout détruire. Au fond elle le savait, faire un choix serait inévitable, sa famille ou son amour ? Toute sa vie ou ses derniers mois ? La balance pesait plus lourd en faveur du monde des mages noirs où elle avait ses repères, et pourtant son cœur lui dictait de tout abandonner, de fuir au côté de ce bâtard de prince charmant lorsqu'il faudrait définitivement choisir. En serait-elle capable le moment venu ?

Entre temps on l'avait appelé nana et princesse. SA nana, SA princesse. Celle de Zéphyr. Elle sourit au moment où il l'a souleva avec grâce, elle se laissa faire comme une poupée bienheureuse. Et elle l'était. Puis elle se retrouva sur le lit et il vint bientôt au dessus d'elle nu comme un ver. Leurs lèvres se rencontrèrent, encore et encore. Mais il les lâcha un instant pour murmurer quelques mots.

« Si je te fais mal, tu me le dis, hein … »

Doucement elle sourit, parce que le fait qu'il soir attentionné dans un tel moment était adorable. Et parce qu'il fallait vraiment qu'elle arrête de penser, qu'elle profite de l'instant présent sans se soucier du reste. Le futur leur appartenait après tout, elle verrait bien ce qu'il adviendrait.
Alors, elle se laissa aller. Pour de vrai, se donnant corps et âme au beau brun, surtout le corps en fait là. Nus comme des bébés, ils s'entraînèrent justement à en faire, pour un jour peut être.. Ils avaient le temps. Là seulement une petite heure, alors autant la mettre à profit. Zéphyr et Sasha firent l'amour comme jamais, comme une première et une dernière fois, comme ceux qui s'aiment dans les films, mais en vrai, en mieux.

***

« Mais quelle larve ! Moi je pars pour ma mission ‘donner à manger à des loups’, tu t’arranges pour pas griller ma couverture, hein ? Pas de regards langoureux ou je ne sais pas trop quoi dont tu es la maîtresse ! Je te rejoindrai ici après. De toute façon, je suis supposé rester dormir ici vu que je vous prépare un brunch demain. Que ce soit dans une chambre d’Elfe ou dans ton lit, c’est la même chose ! »

Comme première réponse elle soupira, et tira le drap sur son corps nu et encore brillant de perles de sueur. Elle souriait, comment ne pas être sur un nuage après ça ? Après avoir fait l'amour avec l'homme qu'on aime, porter un tel sourire béa aux lèvres est excusable. Roulée sur le côté du grand lit, elle l'observait se rhabiller, marquant chaque traits de sa silhouette, chacun contours de ses muscles fins dans sa mémoire. Au cas ou. Au cas ou..
Il finissait juste de se vêtir, Sasha elle tentait de chasser toutes idées sombres de son esprit. Ils avaient dit plus de prises de tête et d'inquiétude. Ils devaient se faire confiance, former un nous, un eux. Un tout.

« je t'aime. »

Deuxième parole du beau brun. Il s'était rapproché pour lui caresser la joue, capturer les lèvres, voler le cœur. Alors qu'il s'éloignait pour cette fois disparaître de la chambre, la belle se surprit à sentir son palpitant s'emballer, ses zygomatiques se bloquer.. Il l'aimait. Il l'avait dit tout naturellement, comme elle un peu avant. C'était beau ça hein ? De l'amour à l'état pur, doux et spontané, enivrant.. Et incroyablement fugace, car elle n'eut pas le temps de lui répondre, déjà, il avait disparu.


***

Une nouvelle douche plus tard - imaginez le prix de la facture d'eau à la fin du mois avec un tel débit - la biélorusse finissait de fixer ses longs cheveux ondulés sur son épaule gauche à l'aide de petites pinces couleurs ivoires. La robe était sombre, entre le violet et bordeaux, d'un pourpre tirant sur le violine, elle lui arrivait juste aux genoux et moulait sa silhouette, cette dernière étant élancée par une paire de talons noirs. Le col marquait un v dans son dos, mais pas très profond, histoire qu'on ne voient pas ses cicatrices et ecchymoses. Puis les cheveux cachaient la nuque du bon côté, donc aucun risque. Les manches lui arrivaient jusqu'aux poignets et le décolleté à l'avant était inexistant. La soie très légère lui allait comme un gant, même si elle cachait sûrement un peu trop sa peau blanche comme la neige. On aurait pût parler d'elle comme la princesse du conte moldus, avec sa peau laiteuse et ses lèvres rouges comme les roses. Mais ses cheveux n'étaient pas noirs de jais. Sasha n'était pas blanche neige, l'histoire ne finirait pas aussi bien que pour elle.

En arrivant en bas, après avoir réajustée la robe haute couture au cas ou, elle porta son attention sur le sol, et les murs où quelques tableaux la dévisagèrent. Un ancêtre sembla se perdre dans la contemplation de ses cuisses galbées, mais elle n'y fit pas plus attention car une silhouette familière approchait. D'avoir une voix en fait, puis la démarche et le sourire. Le regard bleu perçant fut sa dernière claque. Demyan Vladmirova était là, le seul à l'avoir vu en public avec Zéphyr ET des moldus, et il avait accessoirement tenté de tuer le beau brun, et il pensait avoir réussi, et en fait il était là.. Ça fait trop d'addition. Ça allait très mal tourner. La joie de voir son aîné était devenu une véritable peur, il ne devait pas affronter l'homme qu'elle aimait, et surtout pas ce soir devant le patriarche. Alors Sasha lui avait soufflé de ne rien dire, ne rien faire. Elle l'avait supplié d'un regard puisqu'il n'y avait plus que ça à faire. Pour le reste c'était trop tard, le père et la tante arrivait déjà.
Juste avant qu'elle ne pénètre dans la salle à manger déjà prête pour quatre, un petit poisson grisâtre vint jusqu'à son oreille lui souffler que son frère était là. Si la situation n'était pas aussi dramatique elle en aurait rit, Zéphyr la prévenait une minute trop tard.

À peine assit, déjà le serveur passait pour remplir des verres, là, le cœur de la plus jeune dans la pièce manqua un bond. Son frère dévisagea l'anglo-pakistanais puis posa un regard glacial sur sa petite sœur, cette dernière resta plus ou moins de marbre, il devait se taire, il le devait.. Demyan laissa s'écouler quelques longues secondes alors que l'homme qu'il avait essayé de tuer remplissait pour lui un verre d'alcool ambré. Tout du long c'est le regard de sa sœur qu'il ne lâcha pas. Puis il fini son verre d'une traite, sans rien dire, ou presque.

« On en parlera Luz. »

Quelques petits mots simplement soufflés avant de s'intéresser aux entrées. Il s'était penché vers la rouquine quand les deux plus âgés Vladmirova s'étaient rapprochés pour parler à voix basse. Sasha fit mine de rien mais son cœur se glaça, néanmoins à chaque fois que le brun traversait la pièce le plus vital de ses organes s'emballait, se réveillait avec soudain grand intérêt. Deux ou trois fois tout au plus elle avait osé le regarder plus longtemps, participant à moitié à la discussion platonique autour de la table.
Son frère décida alors de réveiller l'assistance.

« C'est pour quand ? »

Les plats chauds étaient déjà plus qu'entamés. Sasha en tout cas ne finirait pas son assiette après ça. Demyan avait volontairement lancé un sujet sensible pour la belle, il voulait que Zéphyr entende, parce qu'il savait que les regards de la rouquine n'était pas anodin. Il connaissait sa sœur et ses talents de séductrice, mais là elle ne s'était pas simplement amusée à mettre un domestique dans son lit, c'était plus. Bien plus.

« Très bientôt, pour le début de l'été. Tu seras présent n'est ce pas ? »

Le chef du clan avait parlé tout en buvant du vin rouge, d'une voix chaude mais dérangeante. Presque glacial mais pleine d'un accent russe qui lui conférait un charme certain, il regardait son fils avec un sourire entendu, il avait posé la question pour la forme. La réponse ne permettait aucune hésitation.

« Évidemment. Excusez moi je reviens très vite. »

Sasha avala difficilement un dernier morceau de viande et se noya ensuite dans de l'eau gazeuse. Son frère venait de se lever calmement, où allait-il comme ça ? On pourrait croire qu'il se rendait simplement aux toilettes mais Luz n'y croyait pas. À chaque pas qui lui, le rapprochait de la porte, elle perdait une teinte au niveau des joues. Quand il passa la porte elle n'était plus qu'un linge blanc délavé. Demyan ne se rendait pas aux toilettes, elle en était sur. Et elle avait parfaitement raison, le biélorusse réajusta sa chemise ébène et poussa les grands battants des cuisines les sourcils froncés. Il ne comptait pas se plaindre du repas, ou du service. Mais simplement du serveur qui devrait normalement, être mort et enterré.

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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeLun 15 Sep - 19:42

[quote="I. Zéphyr Aït-Malek"]
Sasha & Zéphyr

© Ecstatic Ruby


Le temps était passé étrangement vite. Entre le moment où il avait transplané dans la chambre de Sasha, et ce moment où il était forcé de servir les plats des Vladmirova avec le sourire aux lèvres, il avait eu l’impression qu’il s’était écoulé à peine un petit quart d’heure. Pourtant, il y avait bien eu deux bonnes heures. Il faut dire que Zéphyr avait eu de quoi s’occuper l’esprit, et donc de laisser les minutes lui échapper plus vite. Il y avait d’abord eu cette pseudo-dispute avec Sasha qui s’était terminée là où se terminaient toujours leur disputes : dans un lit. Puis, à peine revenu à la cuisine, il y avait eu l’affaire Demyan. Le fameux frère de Sasha, fils de Ladyslas, neveu de Zofia, qui posait tant de problème au jeune bâtard sang-mêlé qu’était Zéphyr. En réalité, c’était parti de rien, cette histoire qu’il avait avec lui. Il l’aurait rencontré dans d’autres conditions et les choses auraient tourné complètement différemment, c’était certain. S’il avait rencontré Berlioz, Demyan n’aurait carrément pas pu savoir qui il était vraiment, surtout qu’il venait de Biélorussie, et là-bas on n’a jamais entendu parler du jeune Gryffondor prometteur qui s’appelle Aït-Malek et qui se fait passer pour un chat-musicien, déjà que chez les anglais, très peu le reconnaissaient. Il n’aurait jamais pu le mépriser, ou en tout cas pas pour les raisons pour lesquelles il le méprisait maintenant : il n’aurait pu savoir que sa mère et ses sœurs étaient des moldues. Ensuite, s’il l’avait connu comme Zéphyr Aït-Malek, il aurait pu savoir que certes sa mère était moldue mais que son père était un grand sang-pur. Après, tout, ce n’était pas si terrible que ça ? Mais, malheureusement, leur rencontre ne s’était pas faite dans les meilleures conditions, et Zéphyr enchaînait les points négatifs. Bien sûr, il y avait la mère et les sœurs, mais ce n’était certainement pas ça qui importait le plus ; il n’allait tout de même pas balancer des sorts de magie-noire sur tous les sangs-mêlés, sinon il pouvait tant qu’à faire s’en envoyer un sur sa propre gueule. Le plus problématique avait bien sûr été que le petit bâtard qu’il était se soit trouvé en compagnie de sa chère et tendre petite sœur, Sasha. S’il se mettait dans la tête de Demyan, sorcier élevé dans les lois des sangs-purs, il voyait sa petite sœur qui avait été pervertie par un vil fils de moldue, l’entraînant non seulement dans un restaurant moldu, mais dans un kebab peut-être mal famé, en tout cas bas de gamme. Pour lui, voir sa sœur là-bas avait dû être non seulement choquant mais aussi décevant. Il s’attendait sûrement à mieux de la part de son sang, de sa petite sœur chérie, de la jeune femme qui avait été élevée dans les mêmes valeurs que lui. Ajoutez à cela le fait que Zéphyr n’avait pas été prêt à se soumettre à lui, bien contraire, il l’avait même largement provoqué, et vous obtenez un Demyan certainement haineux, qui en tout cas serait loin d’apprécier la présence du bâtard sous son toit. Ah et, il y avait aussi ce léger détail : il avait envoyé un sortilège de Magie Noire qui aurait dû tuer Zéphyr, ou tout du moins l’envoyer quelques semaines à l’hôpital pour qu’il en ressorte avec des blessures atroces. Pourtant, l’ancien Gryffondor ne gardait que des séquelles quasiment invisibles de cet événement ; ça aussi, ça l’énerverait. Bref, pour résumer disons que Demyan se consumerait certainement de colère en voyant Zéphyr débarquer en costume de domestique dans sa salle à manger.

Mille scénarios de ce qui pouvait se dérouler ce soir défilaient dans la tête de l’anglo-pakistanais. Celui où Demyan ne le reconnaissait pas avait vite été oublié. Les deux plus probables partaient de la même base : il débarquerait dans la pièce boisée où les Vladmirova attendaient le dîner, amenant les assiettes des entrées qui voleraient autour de lui. Ladyslas, en grand gentleman biélorusse lui sourirait de la manière la plus condescendante mais agréable possible ; Sasha, si elle était prudente, tenterait de garder son masque dur et froid qu’il apprenait à connaître avec les jours qui passaient ; Zofia … il n’en avait pas la moindre idée, mais elle le regardait certainement avec curiosité. Demyan, lui, verrait défiler sous ses yeux ce nuisible que représentait pour lui Zéphyr, et il faudrait alors surveiller sa réaction ; en tout cas, on serait facilement capable de lire de la haine dans ses yeux. C’était là que deux possibilités s’ouvraient : soit il laissait éclater le scandale du siècle immédiatement, soit il patientait, pour laisser sa colère bouillir encore plus, et la laisser se répandre plus tard – après tout, on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Dans les deux cas, Zéphyr ne savait absolument pas comment il réagirait, et il continuait de se demander pourquoi il n’avait pas déjà fuit cette maison de fous, même si c’était pour revenir le lendemain. Certainement parce que ça n’aiderait en rien ; pour commencer, il ne gagnerait pas un centime, et il se ferait certainement virer de DAD, et ce n’était pas le moment. Ensuite, le patriarche familial l’avait vu dans la cuisine, alors il ferait part de son étonnement à la famille, mentionnant peut-être son nom, permettant donc à Demyan de faire le lien – et donc de nouveau de faire exploser le scandale du siècle. Bref, Zéphyr devait assumer ses responsabilités, et servir le dîner à ces Mangemorts. D’un coup de baguette, les quatre assiettes s’envolèrent, et le suivirent alors qu’il s’élançait hors de la cuisine pour rejoindre la salle à manger. Alors qu’il se trouvait proche de ladite pièce, il s’arrêta, un peu brusquement, si bien que les assiettes manquèrent de s’entrechoquer. Il ferma les yeux un instant, déglutit, et les rouvrit. Prêt ou non, il devait rentrer dans cette pièce ; c’est ce qu’il fit.

***

Zéphyr avait été exemplaire. Il avait servi à la perfection tous les plats, avait souri quand il fallait sourire, baissé la tête quand il fallait baisser la tête. Il n’avait accordé que des regards cordiaux à Sasha, respectueux à Zofia, et il était même parvenu à rester parfaitement hypocrite face à Demyan, comme s’il ne se souvenait pas de tout ce qui s’était passé quelques semaines – ou mois – plus tôt. Il avait amené l’entrée et le plat, et n’était toujours pas mort écrasé contre un mur par trois sortilèges conjoints des membres les plus virulents des Vladmirova. Néanmoins, il ne pouvait se résoudre à se réjouir. Demyan ne lui avait adressé que des regards noirs et accusateurs, il ne l’avait certainement pas oublié. Depuis la cuisine, il n’entendait pas ce qui se disait dans la salle à manger, et se disait que son prochain tatouage serait celui qui lui permettrait d’améliorer son ouïe – il avait mille et un tatouages de prévus chez Jangor et n’avait absolument pas de sous pour tous les faire. Ça faisait une bonne dizaine de minutes qu’il avait servi le plat, mais il attendrait encore un peu pour venir chercher les assiettes vides et amener les desserts. Tant qu’à faire, autant ne pas les presser. Il n’oubliait pas Demyan ; ça faisait une heure que son cœur tambourinait dans sa poitrine, et qu’il devait se concentrer pour garder une maîtrise parfaite de ses membres. Avoir la tremblote face aux Vladmirova n’était définitivement pas une bonne idée. Là, dans sa cuisine, Zéphyr ne se sentait que plus vulnérable. Il était adossé au plan de travail, et maintenait sa baguette serrée dans son poing droit. Hors de questions ne serait-ce qu’il la raccroche à sa ceinture. Vivement qu’il parte, ce Demyan. Ça faisait trois quart d’heure qu’il vivait dans la peur et il n’en pouvait déjà plus ; vivement que ce soit terminé.

Evidemment, ce n’était pas près de l’être. Alors que Zéphyr avait rivé son regard sur ses chaussures, il entendit la porte de la cuisine grincé. Même s’il releva rapidement la tête, il savait déjà qui venait de pénétrer dans la pièce. Le moment tant attendu était là, enfin arrivé, Demyan venait de rentrer dans la cuisine, et il devait assumer. Rapidement, il croisa le regard gris et froid du biélorusse. Il ressemblait terriblement à sa sœur. Zéphyr ne dit rien, mais sa main se crispa autour de sa baguette. Ce fut Demyan les lèvres presque retroussées, qui brisa le silence. Lui aussi, tenait sa baguette fermement dans sa main.

« Toujours dans mes pattes, hein, sale vermine ? Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus te voir, ce n’étais pas clair ? Le sortilège que je t’ai envoyé ne t’a pas servi de leçon ? »

Il murmurait, et Zéphyr peinait à le comprendre parce qu’il avait son accent russe qui rendait certain de ses mots incompréhensibles. Néanmoins, c’était facile de saisir l’idée : des menaces, encore. Il avait craché chacun de ses mots comme il cracherait sur lui si son éducation ne lui dictait pas de l’épargner. Demyan s’était approché de lui, après avoir fermé la porte de la cuisine avec précaution. Il avait toujours son sourire carnassier accroché au visage. Zéphyr était toujours à la même place, adossé nonchalamment au plan de travail. D’une voix lente et provocatrice, il ne put s’empêcher de répondre au Demi-Vélane :

« Apparemment pas, je suis ici, et pas une cicatrice pour prouver que tu m’aies balancé quoi que ce soit. Ton père me réclame, il m’adore, et tu le sais bien, on ne peut rien lui refuser… »

Les yeux chocolat percutaient les yeux gris avec violence. Aucun des deux ne baissait sa garde, aucun des deux ne tentait de détendre l’atmosphère. Comme deux chiens de chasse, ils avaient retroussés leurs babines, et étaient prêts à attaquer. Demyan avala sa salive, signe qu’il tentait peut-être de se calmer. En tous cas, de cette même voix méprisante au possible, il répondit :

« Ne rigole pas avec moi, Aït-Malek, parce que ça risque de mal tourner, et personne ne m’en voudra si je te laisse te vider de ton sang dans cette pièce… Ou peut-être que si ! Peut-être que ma chère sœur m’en voudra ! Ma propre sœur ! – il avait fait quelques pas en avant, et se trouvait maintenant à une trentaine de centimètres du corps de l’ancien gryffondor dont le corps s’échauffait de colère – mon propre sang qui semble tenir à ce que je ne te touche pas à celui d’un vil bâtard qui ne devrait pour elle pas valoir plus que celui d’un cafard ! Qu’est-ce que tu lui as fait, Aït-Malek ?! Tu l’as rendue idiote, naïve, faible, alors qu’elle aspirait à un si grand futur ! »

Zéphyr et Demyan avaient haussé leur baguette au même moment. Le Gryffondor avait appris à être réactif, et il n’en était pas à son premier duel. Néanmoins, il fallait l’avouer, il ne se battait jamais contre des professionnels de la Magie Noire, et c’était ce qui l’effrayait de plus. Demyan était capable de lui faire beaucoup plus de mal que lui n’en était capable. Zéphyr ne savait pas s’il pourrait lui balancer à la gueule ne serait-ce qu’un sortilège impardonnable, alors un sortilège de magie noire qu’il ne connaissait même pas ? Impossible. Il connaissait des sortilèges qui pouvaient le blesser, lui faire du mal, mais le vider de tout son sang sur le sol de la cuisine ? Non, ça il ne connaissait pas. Mais il avait levé sa baguette. Il ne pouvait pas se laisser abattre comme ça. Et si au moins il pouvait le blesser par le poids de ses mots, alors il le ferait :

« Dis-moi, Demyan, tu parles bien de cette fameuse sœur que ton père ose recouvrir de cicatrices sous prétexte qu’une de ses actions lui a déplu ? Que ta tante assomme de coups parce que c’est comme ça qu’on apprend ? Que toi tu punis en la faisant se tordre de douleur parce qu’elle a osé manger un kebab plutôt qu’une demi-douzaine d’huîtres ? Elle essaye de toutes ses forces, croit moi, d’être une Vladmirova. Mais vous passez vos journées à l’éloigner de son but. Je n’ai rien à voir avec cette affaire, Demyan, je ne suis qu’un serveur de tiramisu. Assume les conséquences de tes actes. »

Oh bien sûr, il n’aurait pas dû dire ça. Il n’aurait pas dû le provoquer, il aurait dû fermer sa gueule, il aurait dû prétendre qu’il ne savait rien. Mais il aurait menti – déjà qu’il était loin de dire toute la vérité – et les conséquences auraient été pires. Si Demyan l’avait laissé terminer de parler, c’était certainement pour laisser sa colère l’envahir. Sans qu’il ne puisse rien y faire, le biélorusse lança le même sort qu’il lui avait lancé quelques semaines auparavant ; il reconnut la formule latine qu’il avait entendue en écho quand il avait transplané vers chez Jangor. Bientôt, il sentait la douleur l’envahir, mais Demyan ne laissa pas Zéphyr à son compte, seul dans la cuisine, à se vider de son sang par toutes ses pores. Il s’avança encore plus vers lui et attrapa son menton entre sa main libre.

« Je vais rester avec toi encore quelques secondes, d’accord, comme ça pas de coup foireux, pas de guérison miracle, surtout pas pour celui qui ose insulter ma famille. »

Toujours avec le même sourire, cette fois un peu plus carnassier, Demyan avait accroché ses pupilles à celles de Zéphyr. Ce dernier sentait sa bouche se remplir de sang, et le goût métallique était presque aussi atroce que la douleur qu’il ressentait sur la moindre parcelle de son corps. Quand Zéphyr leva sa baguette vers le torse de Demyan, il ne le vit même pas, certainement trop obnubilé par les beaux yeux chocolat qui se vidaient de leur lueur. Par contre, il sentit très clairement le Stupefix l’atteindre en pleine poitrine, ce qui l’éjecta de l’autre côté de la pièce. Le Demi-Velane atterrit dans un bruit sourd sur le sol. Si Zéphyr n’avait pas crié le mot magique, il l’avait en tout cas assez bien articulé pour qu’il fonctionne parfaitement. En bonus, le beau visage du biélorusse avait été recouvert du sang qu’il avait fallu que Zéphyr lui crache dessus pour pouvoir formuler convenablement son sortilège.
Tout comme Demyan qui glissait contre le mur, Zéphyr glissa contre le plan de travail et se laissa tomber par terre. Alors qu’il tentait de retenir le flot de sang qui s’échappait de son corps, il tentait de se rappeler des sortilèges que Jangor lui avait envoyé dessus pour qu’il se soigne. Il en connaissait quelques-uns, mais il n’était pas sûr qu’ils marchent tous. Il ferma les yeux, et entendit du mouvement de l’autre côté de la pièce. Le visage tordu de douleur, il n’eut pas la force de rouvrir les paupières pour écouter Demyan asséner :

« Je te laisse ici, Aït-Malek, mais n’oublie pas, il nous manque encore le dessert »

Encore un peu, et Zéphyr l’entendait ricaner. Plutôt que ça, il se concentra sur le peu de forces qu’il lui restait, et il rouvrit les yeux. Il pointa sa baguette vers son torse, et prononça différentes formules dans cette langue africaine qu’il ne maîtrisait que mal. Au bout de plusieurs essais qui l’épuisaient, il finit par trouver quelque chose qui eut de l’effet. Les plaies arrêtèrent de saigner. Néanmoins, elles étaient toujours là, béantes, ouvertes sur tout son corps. Il dû chercher de nouveau pour trouver quelque chose qui fonctionnerait et qui les reviendrait. De la même manière, il y parvint. Néanmoins, sa peau était encore toute rougie, chaque parcelle de son corps était douloureuse, et il ne savait pas s’il parviendrait à se relever. Usant de la dernière magie qu’il lui restait, il ferma de nouveau les yeux pour se concentrer sur un souvenir heureux. Il choisit le plus récent, le plus frais dans sa mémoire, car il serait le plus facile à travailler. Il laissa les mots de Sasha résonner dans son crâne, l’emplissant d’une joie intense. Il murmura « Spero Patronum », et un petit poisson rouge s’échappa de sa baguette d’ébène. S’il ne s’y connaissait pas en magie noire, il savait tout de même produire parfaitement la plus belle magie Blanche qu’il soit, celle des patronus. La petite Cléo n’eut pas de mal à savoir ce que Zéphyr voulait ; après tout, elle faisait partie de lui. En tous cas, la lueur argentée fila vers le néant, et Zéphyr n’avait plus d’autre choix que de se relever.

Il était très en retard pour servir le dessert, mais il y était parvenu. Il avait passé cinq bonnes minutes devant la vitre du vaisselier, à éliminer toutes les tâches de sang de son costume et de sa peau. Puis, finalement, il s’était décidé à lancer un wingardium leviosa sur les assiettes à dessert, pour les amener aux Vladmirova. Il était rentré dans la salle à manger le même sourire respectueux aux lèvres. Il n’avait néanmoins pas su lui échapper un regard de soulagement quand il avait vu Sasha. Il ne savait pas ce qu’il avait craint, mais en tout cas, elle était là. Demyan, lui, paraissait être juste allé aux toilettes. Apparemment, il avait eu le temps de s’enlever le sang que son désormais ennemi lui avait craché à la figure. Ladyslas avait exprimé son mécontentement de le voir légèrement en retard pour les desserts ; en effet, ça faisait quelques minutes qu’ils attendaient d’être débarrassés de leurs assiettes vides. Zéphyr, qui n’avait aucune excuse de prête, s’excusa, et ramassa les fameux plats vides, et laissa les dessert se poser devant chacun d’eux. Sans mot dire, il retourna dans la cuisine. Si on le regardait bien, on voyait qu’il était livide, qu’il marchait lentement et en boitillant un peu, m’enfin, les Vladmirova n’étaient pas exactement caractérisés par leur sens de l’observation. Zéphyr ferma la porte de la salle à manger derrière lui, et s’appuya sur un mur pour ne pas tomber. Il tituba jusque la cuisine, mais heureusement, son petit poisson l’y attendait, chargé de sa commission ; une petite potion était posée à côté de l’évier, assortie d’un paquet blanc et rouge. Il saisit le tout entre ses doigts tremblants, arracha le bouchon de la fiole de potion avec ses dents et en but une gorgée. Ordinairement, il en laissait tomber quelques gouttes sur un morceau de sucre quand il se désartibulait, et ça soignait ses plaies. Là, il se disait qu’il en fallait un peu plus pour soigner ça. C’était absolument immonde, mais il sentait la douleur s’apaiser. De nouveau, il se laissa glisser sur le sol, et ferma les yeux. Son souffle se calma, il resta là sans savoir réellement combien de temps, avant de rouvrir les yeux, accioter le bouchon de la fiole pour la refermer. Toujours assis sur le sol, il sortit cette fois une cigarette du paquet que lui avait amené Cléo – qui avait maintenant disparue – et la porta à ses lèvres.

Il faudrait qu’à la fin de sa cigarette, il se relève pour débarrasser les assiettes à dessert, et propose à Ladyslas et aux autres un digestif, ou encore un cigare. Mais pour l’instant, il profitait du carrelage froid de la cuisine, les yeux clos, et il sentait la vie regagner son corps. C’était la deuxième fois qu’il survivait à ce sortilège en un mois, et il n’était pas certain que son organisme puisse supporter une troisième fois …

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L. Sasha Vladmirova

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeLun 22 Sep - 19:32

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




Moins de cinq minutes s'étaient écoulés entre le moment où l'aîné des enfants Vladmirova avait quitté la salle à manger, et celui où il revint sur ses pas. L'air serein avec un mince, très mince, sourire aux lèvres en prime, il était heureux mais il avait omit un détail, une toute petite marque pourpre au coin de ses lèvres, côté gauche. Personne n'y fit attention, sauf Zofia. La - encore - jeune et jolie professeur de magie noire n'était pas dupe, elle aussi avait dut naître surdouée, comme sa nièce. Pourtant cette dernière ne remarqua pas cette petite tâche de sang qui perlait encore à la bouche de son grand frère. La tante oui. Cette dernière avait aussi noté le changement d'attitude de la petite rousse à chaque fois que le serveur aux yeux chocolats entrait dans la pièce. C'était léger, à tel point qu'encore une fois, une seule personne l'avait remarqué. Zofia Mirka Vladmirova, première du nom. Et Sasha n'avait pas été la seule à marquer le coup lors des passages répétés du domestique aux fesses appétissantes, le frangin, celui aux yeux d'ordinaire gris et bleus, s'était transformé, surtout la première fois. C'était bien simple, ses yeux s'étaient prit soudainement l'envie de devenir noir comme la nuit. Normal pour un damoiseau au sang de velane, quoi que, chez lui ça ne virait pas vers une teinte vermeille, mais bien pour l'ébène. Plus inquiétant, ou pas, Zofia connaissait son neveu et sa nièce et si la mort brillait dans ceux du garçon, c'était autre chose chez la demoiselle. Tout aussi fort et passionné, mais bien moins sombre.
Le repas n'était pas terminé, mais elle savait déjà tout ça. Et plus encore.

Donc, quand son neveu préféré - facile l'autre venait de mourir - réapparu dans la salle à manger, elle scruta chacun de ses gestes, s'attarda sur son regard encore plus hautain que d'ordinaire et détailla ensuite son sourire. Pour tomber sur cette si petite tâche de sang frais qu'il sembla sentir la seconde suivante car lorsqu'il s'assit, il l'avait fait disparaître d'un revers de doigt. La conversation tournait autour de l'incident survenu la soirée précédente. Le père était en colère, son héritière avait prit des risques inconsidérés mais en même temps fier de sa fille - il ignorait qu'elle avait pleuré bien sur - puisqu'elle s'en était sortie. Grâce à l'intervention de la nouvelle professeur de DCFM certes, mais elle s'était défendue, un peu, et il espérait que cet événement l'amène à détester encore plus les aurors. Alors que le patriarche s'apprêtait à commenter une nouvelle fois, un détail lui dit froncer les sourcils.

« Il en met du temps ce Zéphyr. »

Ladyslas Semyon Vladmirova n'était pas connu pour sa patience, sauf lorsque cette vertu s'avérait nécessaire au cœur d'une affaire. Là il pouvait attendre des heures, voir des jours. Mais pour le dessert et son verre d'alcool ambré, il n'avait pas envie de se montrer patient. Et puis même Sasha devait reconnaître que le temps d'attente entre le plat et le dessert se rallongeait de plus en plus. Étrangement cela coïncidait avec le petit voyage de Demyan aux toilettes. La jeune rouquine fronça les sourcils et commença à s'agiter sur sa chaise qui ressemblait à un fauteuil de château, il s'était forcément passé quelque chose. Pour s'occuper les mains et l'esprit elle reprit un verre de vin rouge, sous l'œil brillant de sa tante qui souriait inlassablement. Elle n'était pas dupe. Le frère lui était au courant et le père en terrain conquis ne se méfiait tout simplement pas. Un domestique avec sa fille, en voilà une idée stupide, ça ne pouvait même pas lui traverser l'esprit tant ça lui paraissait impossible. Alors il ne voyait rien. Enfin si, il voyait que les desserts n'étaient toujours pas sur la table alors que leurs assiettes étaient vides depuis un moment.

L'attendu fini par se présenter pour le plus grand plaisir de la rousse qui pût à nouveau respirer normalement. Le dessert elle s'en fichait royalement. Le teint livide du damoiseau dont elle était amoureuse beaucoup moins. Gardant une expression de marbre, elle sentit la panique poindre au creux de son estomac, il s'était obligatoirement battu avec Demyan. L'un comme l'autre était vivant, néanmoins le biélorusse paraissait plus serein et plus en forme que son ennemi au sang mêlé. Une partie de Sasha en était rassurée, si son frère avait été blessé par Zéphyr ça ne lui aurait clairement pas plut. L'homme aux yeux de glaces pouvait être qualifié de monstre, mais il était d'abord et avant tout son grand frère, elle prendrait donc toujours sa défense, au moins un peu. Car si jusque là elle n'avait jamais hésité sur le clan à suivre, aujourd'hui c'était différent. Zéphyr avait redistribué les cartes, et pas tout à fait équitablement.. Mais les doutes et les sentiments de Sasha reviendront sur le tapis plus tard, pour l'instant elle doit profiter d'un gâteau avec de la crème et faire comme si l'état de santé de l'anglo-pakistanais ne l'a préoccupait pas. Trop facile, surtout avec des nausées. L'évocation de cette fameuse nuit avait remué l'estomac de la rouquine, bien qu'habituée à voir des choses carrément monstrueuses, elle revoyait encore et encore le corps sans vie de l'auror et le sang sur le pavé de l'allée des embrumes. C'est pour cela qu'elle était livide et limite grimaçante et évidemment quand elle remarqua que Zéphyr boitait en sortant de la pièce, cela ne s'arrangea pas. Elle fronça les sourcils et lâcha son verre un peu lourdement sur la table, mais elle ne pensa pas à s'excuser. Sasha devait rattraper l'anglo-pakistanais, savoir comment il allait, comprendre pourquoi il était si pâle.

« Je vous reviens très vite. »

Un clin d'œil appuya les paroles de la rousse professeur de magie noire. Zofia avait devancé sa nièce et un simple regard avait obligé la petite Vladmirova à ne pas bouger. Donc Mirka deuxième du nom ne quitta pas la table, et la première quitta la salle à manger suivit par un bruit de talons aiguilles.


À quelques mètres du salon où le père et ses deux derniers enfants dégustaient un gâteau beaucoup trop crémeux - Sasha le détruisait avec sa fourchette sans pouvoir en manger - la belle rousse à la robe ébène traversait un couloir, et passait une porte. Mais ce n'était pas les toilettes, ni une salle de bain. Zofia venait d'entrer dans les cuisines.

« Tais toi, et ne bouge pas. »

L'ordre avait claqué, la voix n'était qu'un murmure mais elle savait qu'il était parvenu aux oreilles du principal intéressé. Unique en fait. Les mots étaient chaud, ils étaient froid.. On ne pouvait vraiment savoir. Ils ne toléraient aucune rébellion en tout cas. Zéphyr n'eut de toute façon pas le temps de réagir, amoindri sur le sol, la clope au bec, il eut à peine le temps d'ouvrir les yeux qu'une rouquine était au dessus de lui, baguette brandit et sourcils froncés.

« Demyan t'en veux vraiment apparemment. Et il y a de quoi. »

Pas d'émotions dans cette voix chaude et rauque, aucune. Zofia s'était agenouillée et avait soufflé des mots en latin pour stopper tout mouvements de la part du beau brun. Ce serveur, elle aurait pût en faire son dessert, il était beau, très beau, un peu pâlot à cet instant mais cela ne lui enlevait en rien de son charme. Il aurait été une belle proie pour la croqueuse d'hommes généralement plus puissants que celui là, mais non, son cœur était prit, il ne lui appartenait pas. Et comme c'était pour sa nièce elle respectait. C'était pour Sasha qu'elle avait quittée la table, c'était pour elle qu'elle défaisait la chemise du brun figé, c'était pour elle que ses doigts blancs parcouraient la peau sombre et rougie du sorcier.. C'est encore pour sa petite perle qu'elle prononça une longue et puissante formule dans une langue étrange, un latin plus vieux et plus sombre que les autres Vladmirova ne maîtrisait sûrement pas aussi bien qu'elle.
Trois longues et courtes minutes s'écoulèrent, le corps était guéri, plus de marques et plus de douleur, mais pour le cœur et l'égo elle ne ferait rien. Elle n'y pouvait rien de toute façon, et il devait souffrir. Ce n'était pas de la charité, mais un avertissement, un étrange avertissent.

« Fais très attention Sasha, tu l'aimes je n'en doute pas, mais tu lui briseras le cœur et les os. »

Zofia s'était rapprochée et ses yeux d'un bleu presque irréels s'étaient plongés dans ceux chocolat du brun qui bientôt pourrait se lever et bouger normalement. Elle parlait très sérieusement mais aucune émotion distincte surpassait les autres, de la fatalité, de la froideur, de la joie un court instant.. Il serait le bonheur et la perte de la chose la plus précieuse qu'elle avait. Alors elle ne savait pas vraiment si elle devait maintenant mettre un terme à tout ça ou le laisser aller aimer cette jeune femme. Le tuer d'un souffle, ou le voir vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête, cette menace et ce cadeau. Elle lui offrait la vie, qu'il ne la gâche pas ou elle l'a lui reprendrait.

« C'est pour elle que j'ai fais ça ce soir, mais crois moi, si tu lui arraches le cœur, je n'hésiterais pas à te prendre le tiens, et ce sera douloureux. Très douloureux. »

Un mince sourire presque carnassier éclaira ses lèvres, pourtant une once de douceur brillait dans ses yeux. Le bonheur de Sasha, elle n'avait que ça à la bouche. Et si ça devait être ce serveur aux cheveux bruns, elle ne jugerait pas. Pas autant que les autres Vladmirova du moins.
Sans plus de cérémonie elle se releva, la rencontre n'avait duré que quatre minutes en tout, et déjà elle avait atteint la porte. C'est là qu'elle souffla du latin pour relâcher le sorcier, elle capta son regard et sourit, avec plus de simplicité cette fois.

« Demyan est un agneau, pas moi. Tâche de ne pas l'oublier Zéphyr. »

Le prénom du serveur sonna avec douceur dans la bouche de la belle Zofia qui fit claquer ses talons en quittant les cuisines. Néanmoins tout homme censé aurait eut très peur, elle faisait froid dans le dos, malgré la chaleur que pouvait éveiller chez certains les courbes de sa silhouette, cette femme ne plaisantait pas, surtout pas lorsqu'il s'agissait de Sasha.


***


Sasha justement allait quitter la table, une seule bouchée du dessert avait eut raison de son système digestif mît à mal toute la soirée. Un instant après que la tante soit revenu l'air de rien, la petite rousse s'était levée en s'excusant, prétextant une lourde fatigue, son père l'avait autorisé à partir se coucher. Le lendemain elle devait être en forme pour le brunch.
La biélorusse pensa foncer en cuisine évidemment, le regard échangé avec sa tante ne l'avait que peu rassuré. Mais son estomac n'était pas d'accord. Elle se rua dans la première salle de bain, à cinq pas de la porte des cuisines, et s'agrippa à la cuvette quand son corps tout entier fut secoué. Elle vomit trois fois d'affilés. Tremblante, très pâle et les yeux rouges embués de larmes, elle tenta de se relever mais cela déclencha simplement une nouvelle nausée. Incapable donc de rejoindre son bien aimé qu'elle pensait toujours blessé, elle se recroquevilla et ferma les yeux après s'être essuyée le visage et les lèvres. Regrettant plus que jamais comment ses vacances avaient commencés. De la joie et de la peine, des regrets et des remords, du bonheur et de la peur.. La mort et l'amour, la vie. Ça aurait pût être plus simple, et tellement plus calme sans Zéphyr finalement.. Mais sans lui, est ce que ça en aurait valu la peine ?

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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeSam 4 Oct - 14:59

Sasha & Zéphyr

© Ecstatic Ruby


“I got it all 'cause she is the one
Her mom calls me 'love'
Her dad calls me 'son' alright
Alright
Steal My Girl – One Direction”

(oupas)

Zéphyr n’avait pas pensé une seule seconde que les claquements de talons qu’il avait entendu résonner depuis le couloir pouvaient se diriger vers lui. Il était dans une telle bulle, les yeux fermés, immobile sauf pour sa main qui montait et descendait vers sa bouche une fois toutes les quelques secondes, qu’il n’avait d’ailleurs presque pas fait attention à ces claquements. Pourtant, il aurait dû savoir que chez les Vladmirova, on devait s’attendre à tout. Il aurait dû savoir qu’il n’aurait pas le droit à ne serait-ce que quelques minutes de repos tant que Demyan, Zofia et Ladyslas lui tourneraient autour comme des charognards, attendant la mort de leur ennemi, pressés de se nourrir de sa chair pourrie. Même si Zéphyr était déjà blessé, autant physiquement que mentalement, une dernière personne n’avait pu s’empêcher de venir rajouter son grain de sel dans ce drame familial ; Zofia. Pourtant, l’anglo-pakistanais avait tenté de ne pas croiser son regard pendant la soirée. Lors de l’une des multiples discussions qu’il avait eue avec Sasha, cette dernière avait mentionné l’intelligence et la perspicacité de sa chère tante ; elle avait aussi vanté ô combien sa tante la connaissait par cœur, presque comme une mère. Zéphyr avait alors vite fait le compte : il valait mieux qu’il fasse très attention à ce qu’il laisserait paraître ou non à cette femme qui était aussi, et ne l’oublions pas, une grande maîtresse de la Magie Noire. Il avait choisi de ne pas, ou peu, regarder la biélorusse. Peut-être ceci n’avait pas été le meilleur choix, mais c’était pourtant celui qu’il avait fait, craignant de montrer sans le vouloir un sentiment qui pourrait le trahir. Il en éprouvait tellement à son égard. Une rage certaine, une colère, un ressentiment, pour tout ce qu’elle faisait subir à sa nièce ; une curiosité, aussi, pour celle que Sasha considérait comme une seconde mère ; une crainte terrible de cette femme qui semblait être faite de sang-froid et de dureté. Non, il y avait trop de choses, il ne pouvait pas se permettre de laisser transparaître cela. Peut-être que c’était cet élément-là qui l’avait vendu, ou peut-être que ca n’avait rien à voir avec lui, peut-être que c’était Sasha qui avait vendu la mèche auprès de sa clairvoyante tante, ou peut-être même Demyan ; il ne le saurait certainement jamais. En tout cas, quand elle avait ouvert la porte de la cuisine et s’était glissée aussi discrètement qu’un chat à l’intérieur de la pièce, Zéphyr avait ouvert les yeux, son teint avait blanchit, et il se demandait où il avait échoué. Ceux qui le connaissaient bien pouvaient voir tous ces sentiments passer les uns après les autres au fond de ses pupilles. D’abord, la curiosité : que foutait-elle là ? La colère, ensuite : que foutait-elle là ?! Et finalement, la peur : que foutait-elle là … ?

Très vite, Zofia avait immobilisé sa proie. Jamais Zéphyr ne s’était sentit aussi vulnérable, autant à la merci de quelqu’un. C’était une chose absolument délicieuse quand Sasha lui faisait ressentir cela, être entièrement et pleinement sien était une des meilleures choses au monde. Mais n’être qu’un gibier piégé dans les filets de Zofia … Ca, c’était effrayant. Tout chez Zofia lui faisait peur, mais heureusement, il était immobilisé et aucune partie de son corps ne pouvait le trahir – c’était peut-être le seul bon point à cette situation. Peut-être entendait-elle néanmoins le cœur du garçon ; il battait si vite et si fort que Zéphyr avait l’impression qu’il résonnait dans la pièce. De sa tenue à ses expressions, en passant par sa stature, son accent et le poids de ses mots, tout créait chez Zéphyr un sentiment d’insécurité. C’était comme si ses instincts primaires le poussaient à s’éloigner d’elle. Il sentait une légère brûlure sur sa main droite, à l’endroit où était supposé voleter son hirondelle, apparemment immobilisée contre son gré. Chaque parcelle de son corps lui gueulait de se casser d’ici, mais il ne pouvait pas, il était littéralement immobilisé. Peut-être l’était-il aussi métaphoriquement ; trop attaché à Sasha, trop amoureux, il lui était impossible de quitter les lieux. En tout cas, il était là, sur le sol de la cuisine, les deux mains posées sur le sol, sa cigarette se consumant seule accrochée entre l’index et le pouce de sa main droite. Elle, elle avait plongé ses yeux d’un bleu glacial dans les siens, sans lui laisser le choix. Elle était surpuissante.
Elle fit quelque chose qu’il ne comprit d’abord pas ; elle murmura des mots en latin qu’il ne connaissait pas, mais qui le soignait. A la manière de Jangor qui connaissait son vaudouisme, Zofia connaissait sa magie noire (peut-être tellement noire d’ailleurs qu’elle tirait vers le blanc). Bientôt, Zéphyr ne ressentait plus aucune douleur physique, tout le sort que lui avait marqué Demyan sur la peau avait disparu. Zéphyr sentait néanmoins la nausée lui monter à la gorge ; pourquoi faisait-elle cela ? Que lui voulait-elle. Il ne pouvait pas croire qu’elle faisait cela de bonté d’âme, et il eut raison ; ses dessins étaient beaucoup plus noirs :

« Fais très attention Sasha, tu l'aimes je n'en doute pas, mais tu lui briseras le cœur et les os. C'est pour elle que j'ai fais ça ce soir, mais crois moi, si tu lui arraches le cœur, je n'hésiterais pas à te prendre le tiens, et ce sera douloureux. Très douloureux. »

Il n’y avait aucune émotion dans la voix de Zofia Vladmirova, et c’était certainement cela qui poussait Zéphyr à la prendre au sérieux. Il répondait à ses menaces par la peur. Elle lui dictait de la craindre, et il le ferait - se disait-il alors - jusqu’à la fin de sa vie. Elle aurait été une autre personne, elle aurait été Demyan, il aurait soutenu son regard et il lui aurait répondu que personne n’avait à se mêler de leur relation, et certainement pas elle. Il lui aurait dit qu’il ne ferait jamais autant de mal à Sasha qu’elle lui en avait continuellement fait, il lui aurait dit que s’il était la meilleure chose qui était arrivé à Sasha, elle, elle !, elle faisait partie des pires. Oh, tout cela était bien sûr agrémenté de mensonge, mais il mentait sans problème à des personnes telles que Demyan. Il adorait son arrogance, il aimait améliorer sa vérité, il était capable de tout pour être le meilleur. Face à Zofia, tout était différent. Il voulait baisser les yeux, et lui promettre obéissance. Il était incapable de saisir quelle était cette force qui le poussait à craindre Zofia, mais ça fonctionnait. C’était certainement de savoir ce qu’elle faisait à Sasha, en qui elle la transformer – ou vers qui elle la ramenait. Il ne pouvait pas la laisser lui faire cela, et pourtant il n’avait pas le choix. Actuellement, il ne pouvait que l’écouter.

Finalement, enfin, elle quitta ses yeux. Ses iris glaciaux valsèrent vers le haut de la pièce tandis qu’elle se relevait. Mais le bâtard le sentait, le savait : elle n’en avait pas terminé, il y avait presque un goût de trop peu. Il lui manquait une ultime menace, un dernier moyen de lui faire comprendre qu’on ne blessait pas sa nièce chérie sans conséquence. Elle lâcha froidement des mots si chauds qu’ils auraient pu consumer Zéphyr :

« Demyan est un agneau, pas moi. Tâche de ne pas l'oublier Zéphyr. »

***

Zéphyr entendait toujours les pas de la biélorusse qui résonnaient dans sa tête, alors qu'au moins trente secondes s'étaient écoulées depuis qu'elle avait quitté la pièce. Elle l'avait délié de ce sortilège qui l'avait rendu immobile ces quelques minutes où elle lui avait tenu son petit discours, mais il n'avait pas bougé. Sa cigarette continuait de se consumer seule, entre le majeur et l'index de sa main droite, posée sur le sol. La cendre menaçait de tomber, mais le jeune homme ne le réalisait pas. Il se refaisait dans sa tête le film de ce qu'il venait de se passer, et n'en revenait toujours pas. Demyan était cruel, personne ne pouvait le nier, mais il ne lui faisait pas fondamentalement peur. Après le passage de Zofia, Zéphyr avait compris le sens de l’expression : « elle me fait froid dans le dos ». Il frissonnait encore de sa présence. Finalement, peut-être une minute après son retard, il sentit ses yeux lui piquer d’être restés si longtemps ouverts. Les refermer fut presque douloureux, ce qui lui fit réaliser qu’il n’avait plus mal, nulle part ; Zofia avait soigné l’amant de sa petite nièce, mais elle l’avait aussi prévenu : il ne pouvait pas lui faire du mal sans y risquer sa vie.

Rapidement il se releva, comme alimenté d’une force nouvelle. Il sorti de la cuisine et se dirigea vers la salle à manger. Quand il y parvint, la première chose qu’il remarqua fut que Sasha n’y était plus. Il tenta de ne pas laisser paraître son trouble, fit tout pour ne croiser ni le regard de Demyan ni celui de Zofia, oriantant ses orbes vers le patriarche tandis qu’il ramenait d’un coup de baguette vers lui les assiettes à dessert.

« Désirez-vous autre chose, monsieur ? »

***

Zéphyr avait effectué quelques aller-retours, ne pouvant s’empêcher de laisser dans sa tête trotter l’idée que Sasha avait disparu. Il avait amené les digestifs et les cigares du patriarche dans son petit salon, tandis que les deux autres membres restant des Vladmirova étaient retournés dans leurs appartements. Il avait terminé de débarrasser la table, avait nettoyé la cuisine, rangé les plats. Il n’avait néanmoins pas bâclé son travail, au contraire, il y avait porté grand soin. Sasha l’attendait peut-être, mais il avait assez fait d’erreurs pour la journée. Il était hors de question que Ladyslas retrouve un évier mal rincé, une vaisselle mal frottée, ou des tâches mal effacées. Il s’était appliqué à la tâche, et était content de l’avoir fait ; il avait retrouvé des tâches de sang sur le vaisselier qu’il aurait été bien dommage de trouver là, par exemple.
Finalement, après avoir lancé un ultime sortilège pour faire briller le tout, il décrocha son tablier, dénoua son nœud papillon et déboutonna quelque boutons de sa chemise. Le ménage lui avait vidé l’esprit, il se sentait juste fatigué. Le patriarche lui avait indiqué qu’il pouvait aller dormir dans une telle chambre, et qu’il faudrait qu’il soit réveillé tôt pour accueillir les livraisons pour le brunch. Il n’avait écouté que d’une oreille, mais avait acquiescé docilement. Il ne prévoyait absolument pas d’aller dormir dans sa petite chambre. A peine avait-il posé son tablier qu’il transplana une dernière fois dans la chambre de Sasha, espérant enfin la retrouver. Atterrissant là-bas, il ne la vit pas tout de suite ; il entendit néanmoins des bruits venant du dressing, vers lequel il se dirigea sans beaucoup d’hésitation. Elle devait être en train de se changer ; il se demanda ce qu’elle avait fait pendant cette demi-heure de ménage, mais ne trouva pas d’indice particulier pour expliquer son absence dans la chambre. Il poussa la porte du dressing et la trouva dos à lui, sa robe à ses pieds, ses cheveux roux tombant sur son dos d’une pâleur aujourd’hui inquiétante. Il continua d’avancer lentement vers elle, pour finir par venir la serrer contre son cœur, son torse collé à son dos, ses bras l’attirant toujours plus lui. Le visage posé sur son épaule, les lèvres près de son oreille, il murmura :

« Je crois que ta famille ne m’aime pas trop … »

Mais malgré ça, il ne l’aimait pas moins. Il était toujours aussi fou d’elle, si ce n’est plus, même après ces sortilèges et ces menaces, ces humiliations qu’il avait dû subir en silence. Tout cela, il n’avait pas trop de mal à le supporter, parce qu’au bout, il y avait un prix qui valait toute la cruauté du monde : l’amour de celle qu’il considérait être la femme de sa vie.
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L. Sasha Vladmirova

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeLun 3 Nov - 7:54

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




Quinze minutes s'étaient écoulés depuis que Sasha avait quitté la table de la salle à manger. Celle qui était réservée à la famille et aux repas en petit comité. Ce soir là justement la rousse avait eut la chance de n'avoir pour compagnie que les trois personnes qu'elle aimait le plus. Officiellement du moins, en réalité ils avaient été quatre. Et le dernier allait finir par surpasser les autres à ce rythme là. Mais ne nous attardons pas encore sur le sujet "l'amour impossible de Zéphyr et Sasha", ce serait trop déprimant, ou trop brillant. Sûrement les deux, trop long en tout cas. Car parler de leur amour et de leur histoire ça peut remplir un livre, plusieurs même. Ils seraient les héros d'un conte avec une grande et impossible histoire d'amour, avec des familles corrompus et un destin sadique, puisque ça finirait mal, inévitablement. Alors changeons de sujet.

La biélorusse dans sa robe qui valait une petite fortune n'était plus agenouillée autour d'une cuvette de toilette, mais agrippée à un lavabo couleur émeraude. Le front humide et perlant de l'eau glacée qu'elle s'était aspergée sur le visage et dans la nuque, elle retrouvait doucement une respiration normale. Ces vomissements l'avaient ébranlée. Elle ne devait pas être aussi fragile et aussi sensible, elle n'en avait pas le droit et son père ne devait surtout pas l'apprendre. Sinon elle lui ferait honte - et si il découvrait pour le reste ce serait bien pire, mais n'allez pas l'inquiéter encore plus. Il lui avait déjà fallut près de quinze minutes pour retrouver des couleurs et la force de marcher sans vomir, n'allez pas tout gâcher.
Sasha tira une dernière fois la chasse d'eau et usa d'un sort pour dissimuler toutes traces de son passage, au cas ou. Puis elle retira ses talons et quitta le rez de chaussée pour rejoindre ses appartements, elle aurait pût passer par les cuisines pour aller embrasser le beau brun dont elle était amoureuse. Mais elle préférait aller se changer avant. Puis le regard de sa tante l'avait presque rassuré. Si cette dernière était revenue aussi sereine des cuisines ce n'était sûrement pas sans raison. Certes, la belle rousse pouvait être un monstre mais Sasha l'aimait et lui faisait confiance, elle n'avait pas fait de mal au beau brun, c'était impossible.

Sasha commença à gravir quelques marches, puis disparu dans un plop sonore significatif.
Elle réapparu au milieu de sa salle de bain et là elle se passa une nouvelle fois de l'eau fraîche sur le visage, sa pâleur faisait froid dans le dos. La biélorusse se tapota donc doucement les joues pour se donner un air moins malade, en trois minutes s'était fait. Toujours avec sa peau laiteuse, son teint était tout de même moins cadavérique. Donc elle quitta la pièce pour rejoindre le dressing où elle abandonna ses talons - elle les tenait à la main - et défit sa robe. Le tissu, ni pourpre, ni violet, tomba à ses pieds et elle s'en éloigna sans prendre le temps de le ramasser, d'un coup de baguette elle l'enverrait dans la panière ensorcelée qui enverrait son contenue dans une espèce de laverie près de la cuisine. Merci la magie des elfes. En sous vêtements de dentelles couleurs bordeaux, elle s'avança vers une partie de la penderie destinée aux pyjamas, nuisettes et débardeur trop grand servant de tenue de nuit. Mais avant qu'elle n'y arrive un bruit de pas se fit entendre suite au son familier d'un transplanage. Sasha sourit et ferma les yeux, Zéphyr.

Facile comme devinette vraiment, surtout que les bras sombres du jeune homme vinrent lui entourer la silhouette la seconde d'après. Son souffle chaud la fit frissonner et sourire. Il y a encore quelques semaines, quelques mois, jamais elle n'aurait imaginé se sentir si bien dans les bras de quelqu'un. Encore moins d'un sang mêlé élevé par une moldue. Les hommes n'avaient été que des pions pour elle jusqu'ici, des passes temps.. Mais les choses étaient en train de changer. De changer définitivement.

« Je crois que ta famille ne m’aime pas trop .. »

Instinctivement, ou peut être à cause de toutes ces tensions accumulés, la rouquine lâcha un rire franc, léger, pas du tout prémédité. Et une expression heureuse resta accrochée à ses lèvres alors qu'elle posait ses doigts sur ceux du damoiseau afin s'y entrelacer.

« Tu leur occupe la petite dernière, et tu l'éloigne du droit chemin en plus.. Normal qu'ils n'apprécient pas. »

C'était de l'humour, du moins ça se voulait drôle, mais Sasha savait pertinemment que c'était un sujet dés plus sérieux. La sécurité de l'anglo-pakistanais se réduisait à un grain de poussière maintenant. Puisque deux Vladmirova - outre Sash' - présent au manoir était au courant de leur idylle interdite, il était un danger, un rival. Et l'éliminer aurait été si facile.. Mais pas possible, pas avec la principale concernée sous ce toit. Étrangement, celle qui était responsable de tout ça se trouvait aussi être la seule personne pouvait protéger le sang mêlé. Elle le mettait en danger mais lui assurait la vie sauve. Contradictoire, surprenant.. Des mots à bannir lorsqu'on parle de l'histoire de Zéphyr et Sasha, car ce sont presque des pléonasmes.

« Je suis désolée..»

Elle ne riait plus, ne souriait plus. Là, dans ses sous vêtements qui pouvait payer un dîner dans un grand restaurant, Sasha sentait que la roue avait définitivement tournée. Plus moyen de revenir en arrière, faire demi tour pour fuir tout ceci lui était désormais impossible. Trop de personnes impliquées, trop d'amour partagé.

« Ça suffit, je n'ai plus envie de penser à eux ce soir. Je veux simplement profiter de toi.. »

Doucement, la rouquine tourna sur elle-même pour venir se mettre face au beau brun. D'instinct elle sourit, ce poids, cette menace planait toujours au dessus de leurs têtes, mais il leur suffisait de voler plus haut, beaucoup plus haut que tout ces problèmes pour devenir intouchable. Nouant ses bras autour du cou de Zéphyr, la petite velane se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre les lèvres du brun. Le baiser fut doux, elle avait envie de lui mais pas dans l'immédiat. Elle aurait très bien pût l'entraîner dans un baiser endiablé qui les aurait conduit sous la couette, ou sur le bureau, ou contre un mur.. Mais elle était encore trop secouée par tous les récents événements, et par les mots de son père. C'est pour bientôt.

« Tu penses pouvoir m'aimer en sachant ce que je vais devenir Zéphyr.. ? »

Les yeux grands ouverts et sa bouche frôlant encore celle de l'anglo-pakistanais, Luz avait parlé avec son indémodable accent russe et son sérieux habituel.

« Je ne te le redemanderais plus, je veux juste être sur.. Peux-tu vraiment accepter et assumer qui je suis ? »

C'était sûrement pénible pour lui mais il fallait se mettre à la place de la rousse. Elle se sentait perdre pieds et s'éloigner de plus en plus de sa famille, pour Zéphyr, néanmoins elle ne renierait pas tout. À la fin de son année à Poudlard elle recevrait la marque du mage noir qui faisait tant parler de lui. Et elle accomplirait pour lui des choses horrible. Le beau brun devait le deviner car elle ne le dirait pas clairement, et il devait être près à l'accepter. Ou à l'ignorer, il ferait comme bon lui semble.. Mais elle devait être sur, une dernière fois.

Histoire de briser le moment solennel, elle lâcha le corps chaud du sorcier et alla choisir un débardeur rose pâle entouré de fine dentelles. Une nuisette très courte en fait, elle mît un boxer couleur chaire en bas, également en dentelle, puis ramassa tout ce qu'elle avait porté un peu plus tôt pour le mettre dans une panière de linges sales. Tout ce petit manège fut rapide et destiné l'occuper, à attendre une réponse du damoiseau.

« Mais peu importe ce que tu réponds, je te garde à dormir. »

Là voilà la Sasha malicieuse qui avec un petit sourire en coin quitte le dressing, adolescente heureuse, adolescente amoureuse. Mais encore et toujours soucieuse.

« Qu'est-ce que Zofia t'as dis ? »

La question provenait de la chambre, plus exactement du lit où elle s'assit avec les jambes pliées sous sa silhouette abîmée. Un air détaché traînait avec hypocrisie sur son visage, elle avait bien plus peur de ce que pouvait dire ou faire sa tante que son frère. Il était dangereux, mais sûrement pas autant qu'elle.

« Et je me demandais.. Qu'as-tu envie de faire pendant ces vacances ? »

D'accord là elle s'écartait complètement du sujet, mais une petite ouverture pour penser et parler d'autre chose ça ne se refuse pas, non ?

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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeJeu 13 Nov - 17:17

Sasha & Zéphyr

© Ecstatic Ruby


“I have loved you since we were 18
Long before we both thought the same thing
To be loved, to be in love
All I can do is say that these arms were made for holding you
I wanna love like you made me feel
When we were 18”

18 – One Direction Ed Sheeran
(oupas)

« Ça suffit, je n'ai plus envie de penser à eux ce soir. Je veux simplement profiter de toi.. »

Zéphyr sourit doucement tandis que Sasha se retournait pour lui faire face. Lui non plus n’avait plus vraiment envie de parler des Vladmirova en règle générale ; il préférait largement passer le reste de la nuit à serrer la plus jeune d’entre eux dans ses bras. C’était compliqué de dire « la plus jeune » d’entre eux quand on savait que il y avait quelques semaines encore, elle n’était pas la benjamine de la famille ; avant, elle avait un petit frère. Maintenant, il était mort, assassiné par une personne qui partageait son sang. Rien qu’à y penser, Zéphyr avait envie de tous les assassiner. Il savait aussi à quel point ça rendait Sasha malheureuse, et c’était certainement ce qui le mettait le plus en colère. Zéphyr n’avait jamais connu le petit Ioann, pourtant il ne pouvait que comprendre la douleur de Sasha. Si quelqu’un de sa famille avait froidement assassiné Saha … Il l’aurait assassiné avec le même sang-froid. Il préférait ne pas y songer, en temps normal, parce ça révélait ses côtés les plus sombres. Imaginer que ses petites perles ou sa mère soient tuées le mettait dans une rage noire, une rage dans laquelle il ne se reconnaissait pas. Dernièrement il avait tendance à beaucoup se mettre à la place de Sasha, et donc à ressentir sa douleur. La colère le gagnait quand il songeait à un frère qui n’était même pas le sien. Bref, évitons de laisser ses pensées dériver par-là, sinon la partie « ne plus penser à eux » serait impossible. Pas de petites perles, pas de Ioann, juste Sasha ; Sasha qui se grandissait pour venir poser ses lèvres sur les siennes, s’appliquant semblait-il à faire redémarrer son cœur asséché par le sortilège du Grand-Frère et les paroles de la Tante.
Sasha l’embrassait doucement, mais c’était ce dont il avait besoin ; sentir la jeune femme près de lui. Il la serrait contre lui, assez fort pour être certain qu’elle était bien là, avec lui. Il avait attendu ce moment toute la soirée, toute la journée, même. Les heures lui avaient paru interminables, mais maintenant, il était là, et savourait ce moment, ce baiser. C’était elle qui l’avait commencé, et elle qui y mit fin. Il avait encore les yeux fermés quand elle fit :

« Tu penses pouvoir m'aimer en sachant ce que je vais devenir Zéphyr.. ? »

Zéphyr sourit, à moitié à cause de la béatitude causée par le baiser de la demoiselle, à moitié à cause de la question de la jeune femme. Le rire était un peu jaune, mais il était là ; une seconde avant, Sasha lui disait qu'elle ne parlerait plus d'eux, et voilà maintenant qu'elle lui demandait ce qu'il ferait s'elle devenait eux. Une mangemorte assoiffée de pouvoir et de sang toujours plus pur. Il avait du mal à imaginer Sasha ainsi, certainement parce qu'il la voyait rarement dans cet élément – son élément. Pour lui, Sasha était la femme qu'il embrassait le plus souvent possible, qui avait un rire capable de faire sourire la Lune, sans qui il ne voyait pas de futur. Il ne parvenait pas à l'imaginer en train de torturer un né-moldu, ou vouant un culte à l'un des sorciers les plus noirs de la planète.
Selon Jangor, il devait faire cet effort d'imagination, mais il ne pouvait s'y résoudre. N'était-ce pas terriblement hypocrite de sa part ? Après tout, il était le premier à servir les mangemorts, à passer au-dessus des lois et certainement pas pour faire le bien. Certes, il restait profondément touché par l'image qu'il avait eue quelques jours plus tôt de la famille de Sasha. S'envoyer des sortilèges tous plus noirs les uns que les autres en pleine face était pour lui quelque chose d'impensable. Son beau-père avait souvent frappé sa mère, et il avait observé les conséquences que ça avait eu sur elle, sur ses sœurs, sur lui-même. Rien de bon. Faire un parallèle entre une famille de moldus et une famille de sorciers était souvent impossible, mais dans ce cas-là, n'était-ce pas pertinent ?
En tout cas, il n'avait même pas eu le temps de lui répondre que déjà elle s'écartait de lui. La tête encore penchée en avant du baiser qu'ils avaient échangé, il battit plusieurs fois des paupières, fixant son regard sur la jolie rousse. Elle ajouta ensuite un point important : ça serait la dernière fois qu'elle lui demanderait cela. Étrangement, il n'était pas certain que ce soit la vérité, quelque chose lui disait que s'ils continuaient à se fréquenter (ce qu'il espérait) ça serait la question en jeu pendant les moments difficiles. Néanmoins, Sasha devait être certaine que c'était la dernière fois, comme il était certain de sa réponse. Il n'eut néanmoins pas le temps de répondre, puisqu'elle commençait à s'habiller pour la nuit, qu'il l'observait attentivement évidemment, et qu'elle ajoutait encore quelque chose :

« Mais peu importe ce que tu réponds, je te garde à dormir. »

Il se tenait là, planté comme un idiot au milieu du dressing, alors que la demoiselle s'affairait autour de lui. Il portait encore son costume de domestique alors qu'elle était presque nue – si peu de tissu à retirer pour parvenir à ce stade. Il avait comme l'impression qu'elle cherchait à meubler la conversation, à lui faire croire que ce n'était pas une question importe, alors que c'en était une. Elle lui lança un sourire détendu et quitta la pièce pour rejoindre la chambre. Il se baissa alors pour délacer ses chaussures, ne songeant même pas à user de la magie pour se faire. Réflexe de quelqu'un élevé parmi des moldus, sans doute. Il allait chercher un cintre dans les armoires pour y accrocher sa veste quand il entendit de nouveau la voix de la jeune femme s'élever ; décidément, elle avait besoin de s'exprimer ce soir :

« Qu'est-ce que Zofia t'as dis ? »

Cette question-là, par contre, il avait bien envie de l'éluder. Lentement, il accrocha sa veste, puis décrocha sa ceinture, enleva son pantalon qu'il glissa sur le cintre, si bien que quand il sorti du dressing, il ne portait plus que sa chemise, son boxer et ses chaussettes. A nouveau, Sasha lui posa une question :

« Et je me demandais.. Qu'as-tu envie de faire pendant ces vacances ? »

Cette fois, un grand sourire illumina le sourire du jeune homme. Il chercha le regard de Sasha, assise sur le lit. Ses iris brillaient d'une nouvelle lueur plus joyeuse qu'auparavant : les plans tenaient toujours, alors ? Malgré la venue imprévue de toute la petite famille Vladmirova, ils pourraient passer la fin de vacances ensemble ? Ce fut à se moment-là qu'il se décida à ouvrir la bouche, quittant le regard de la demoiselle pour aller chercher en tâtonnant ses sacs qu'il avait rendu invisible quelques heures auparavant :

« Laisse-moi répondre à cette question, s'il te plait ! C'est ma préférée de toutes, alors chut... – il avait, en disant cela, planté quelques secondes son index sur ses lèvres blanchies par le stress et la fatigue – quand toute ta famille sera sortie de nos pattes, je compte faire quelques grasses matinées, j'ai envie de te préparer à manger, petit déjeuner, goûter, dîner, tout ce que tu veux, on ira voir ma mère et mes sœurs, c'est les vacances pour elles aussi, et puis le soir, on sortira, on est jeunes, en pleine forme, on n'a rien de mieux à faire ! Tu devras bosser tes ASPICs, bien sûr, mais c'est bon t'es surdouée et de toute façon y'a les Pink Floyd qui passent à Londres, on doit absolument y aller ! Et puis évidemment, on fera l'amour au moins deux fois par jour, ce n'est pas négociable. »

Zéphyr avait trouvé ses sacs à force de tâtonner dans le noir, et dos à Sasha, il déboutonnait maintenant sa chemise, pour ensuite la plier convenablement, et la ranger dans un de ses sacs. Il attrapa ensuite un t-shirt rouge qu’il ne reconnut pas au début, pour ensuite se rendre compte que c’était le maillot de l’équipe de Liverpool de 1976. Ça ferait parfaitement l’affaire. En guise de bas, il enfila un jogging dont il s’était longtemps servi pour ses entraînements de Quidditch, aux couleurs des lions.

« Tu t’es mise en pyjama, je fais de même alors ! C’est moins sexy que le tien, mais par contre je suis sûr que c’est mille fois plus significatif ; regarde, le t-shirt est au couleur de Liverpool, une équipe de football moldue, et le bas est orné du blason des Gryffondor. Les deux sont rouge et or, et pourtant ce sont deux sports que tout oppose ? »

Comparer son couple au duo football/Quidditch : fait ! Il s’approcha du lit, et se laissa tomber directement dessus, sur le ventre. Il resta quelques secondes le visage enfoui dans les oreillers, avant de se redresser sur un coude pour finalement se redresser, attraper Sasha des deux mains et se laisser retomber sur les draps avec elle. Il était allongé sur le dos, et la tête de Sasha reposait sur son torse. Il mêla une de ses mains à la sienne, tandis que l’autre partait jouer avec ses cheveux. D’une voix plus lente, mais aussi plus dure, il fit, les yeux rivés vers le plafond :

« Zofia est bien plus flippante que Demyan. Elle m’a très clairement fait comprendre que si je te faisais du mal, elle me ferait subir un sort pire que la mort. Je suppose qu’elle ne réserve pas ce sort à toutes les personnes qui te font du mal … »

On pouvait entendre l’amertume dans la voix de Zéphyr, bien qu’il tentait de la cacher. La jeune fille avait le corps recouvert de cicatrices, mais elle n’avait reçu aucune rétribution de la part de sa chère tante pour cela. En apprenant à la connaître, il apprenait aussi qu’elle avait des blessures internes, infligées par les siens, et pour ça non plus, Zofia ne s’était pas vengée. Apparemment, punir quelqu’un qui ne portait pas le nom de « Vladmirova » était beaucoup plus compliqué que de punir quiconque d’autre. Rien d’étonnant, vous me direz. Zéphyr ne parvenait à l’entendre. Il trouvait son sort particulièrement injuste comparé à celui que méritaient le père et le frère de Sasha, selon lui mille fois plus haïssables. Peut-être ne comprenait-il pas comment cette famille fonctionnait. Certainement pas, même, et ça ne serait pas très étonnant qu’il n’y parvienne jamais. En attendant, les yeux toujours rivés vers le plafond, il dit :

« Je suis une personne assez égoïste, Sash’. Je ne pense qu’à moi et à ceux que j’aime, les autres je m’en fous. Tant que tu ne blesses pas les miens, je n’aurais aucun remords à t’aimer. Certes, il y a beaucoup de miens … Mes sœurs, ma mère, mes meilleurs amis, Jangor, eux sont intouchables. Toi aussi, Sasha, tu l’es. J’étais dans une rage noire de voir ce que Zofia te balançait à la gueule, l’autre soir, tu ne peux pas savoir … Mais je doute qu’un jour tu puisses songer à faire du mal à ceux que j’aime. Pour les autres, tu fais ce que tu veux ; je serais très hypocrite de te dire de ne pas les toucher eux non plus… Alors voilà, je suppose que je suis parti pour t’aimer un long moment … »

Il fit valser son regard tout autour de la pièce, pour finalement le poser sur le crâne de Sasha, toujours allongée sur son torse. Il ajouta, la voix plus hésitante :

« Et toi, Sash’ ? Tu continueras à m’aimer même après ce que tu seras devenue ? »

C’était sorti tout seul, sans qu’il s’y attende. Il avait laissé les mots s’enchaîner sans même les avoir réfléchis avant. Mais ça lui paraissait adapté. Il avait répondu ; au tour de la jeune femme, maintenant. Puis, fini les discours tristes et les niaiseries, ils iraient dormir. Il en avait terriblement besoin. Une bonne nuit de sommeil à serrer Sasha et sa jauge de bonheur quotidien serait remplie, il en était aussi certain que deux et deux faisait quatre. C’était auprès d’elle qu’il était heureux.
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L. Sasha Vladmirova

L. Sasha Vladmirova

7ème année ϟ Durmstrang


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Feuille de personnage
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« Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Empty
MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeSam 15 Nov - 8:44

Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.





« Et toi, Sash’ ? Tu continueras à m’aimer même après ce que tu seras devenue ? »

Reprenons les choses dans l'ordre. Même si cette dernière phrase et question du beau brun avait tout particulièrement éveillée le regard de la rouquine, le reste de la conversation n'était pas à laisser de côté. Au contraire même, le programme des vacances par exemple, il était fameux - elle n'avait pas tout compris, surtout la partie sur les Pink Floyd, un groupe de musique locale certainement - mais ça semblait intéressant. Et sortir, sortir comme lui ou comme elle ? Dans son monde ou celui de l'anglo pakistanais, ça restait à déterminer. Tourner entre les deux étaient un bon compris en tout cas. Elle lui proposerait ça, un bain chez lui, un autre chez elle. Il avait parlé d'aller voir sa mère et ses sœurs aussi ? Oui elle n'avait sûrement pas rêvé ce passage, la tête appuyée contre le torse du sorcier, elle écoutait sa respiration et gardait les yeux grands ouverts dans la quasi-pénombre. Ils étaient gris clair, parce qu'elle avait peur, malgré le bonheur qui lui égayait le cœur. Lui présenter plus officiellement sa famille ça rendait les choses plus vrais, et ça faisait peur. Mais c'était excitant.

Avant de répondre à quoi que ce soit, la rouquine se redressa - elle s'était complètement laissée faire les cinq dernières minutes, comme une petite poupée - et lâcha le corps doux et chaud du beau brun.

« Puisque tu te sens obligé de jouer au malin avec un vrai pyjama, significatif comme tu dis, je vais aller me changer. »

Avec une petite bouille d'enfant, elle abandonna les draps et son amoureux dedans pour rejoindre rapidement le dressing. Elle s'y engouffra sans bruit et s'affaira rapidement à ranger le haut rose pâle et à retirer le boxer. Nue, elle chercha dans une partie précise d'une des immenses commodes murales et sortit deux bouts de tissu ébène. Non elle n'allait pas revenir au lit entièrement nue, elle l'avait dit, elle allait à son tour enfiler un vrai pyjama. Sasha fut tout de même conciliante en évitant au beau brun d'avoir pour camarade de draps une dame en chemise et pantalon, ça aurait été triste pour l'un, comme pour l'autre. C'était donc un pyjama d'été qu'elle portait lorsqu'elle revint près du matelas. Et de Zéphyr chaudement installé sous la couette et les draps évidement - il y a trop de tissu et de truc moelleux dans le lit de cette fille, c'est dingue.

« Vous n'avez aucun sens de la mode et du bon goût à Poudlard. »

Son amour de la provocation finira par la perdre, tant pis pour elle, et dommage pour les autres. Taquine, la belle maintenant vêtue d'un ensemble aux couleurs de son école se glissa près du corps trop couvert de son prince bien trop charmant. Ils avaient juste le rouge en commun sur leurs tenus respectives, pour le reste tous les opposaient. Le mini short de Sasha n'était pas en coton ou tissu synthétique, mais en soie. Une soie noire et brillante qui contrastait avec la peau blanche, laiteuse, de la sang pure. Un dessin finement brodé, pourpre cette fois, trônait sur sa cuisse et rappelait à qu'elle maison elle appartenait, quel univers. Le haut était tout comme le bas, sauf pour la broderie qui, à hauteur de son sein gauche, indiquait son nom avec les initiales des deux premiers prénoms de la jolie Luz, ainsi que son année, et donc son niveau. A l'arrière on pouvait voir à nouveau le blason de l'école de sorcellerie Durmstrang, toujours finement et richement dessiné.

« Pour ce qui est de Zofia, ne prend pas ses menaces à la légère, néanmoins ne t'inquiète pas trop, je lui parlerais. »

Les moqueries étaient passées, elle revenait sur un sujet sérieux, mais ce qui l'avait le plus ébranlé - la tirade magnifique et la question, évidemment - elle y viendrait plus tard. Pour l'instant, elle allait parler vacances. Zofia s'était passée, et Demyan elle n'y viendrait même pas.

« Demain soir au plus tard nous nous retrouverons juste tous les deux, mon père et mon frère repartent juste après le brunch, Zofia les suivra de près. »

Petite pause, qu'elle utilisa pour s'allonger de côté avec la tête sur le torse de Zéphyr, mais un peu plus bas que la première fois afin de pouvoir le regarder tout en lui parlant. Histoire d'admirer ses beaux yeux si vous préférez.

« Je suis très tentée par tes idées de grasses matinées et j'ai hâte de goûter tes petits plats, j'adooore les petits déjeuners au lit. »

La belle roula en parlant et grimpa carrément sur son homme tout tatoué. Une jambe de chaque côté de ses cuisses à lui et les bras repliés sous son propre menton à hauteur des abdos de Zéphyr, elle le regardait avec douceur mais son petit sourire en coin laissait présageait une futur attaque de chatouille. Mais pas tout de suite.

« Cela me ferait plaisir de revoir tes sœurs et ta mère, mais.. Tu es sur qu'elles ont envie de me voir ? J'ai gâché leur repas et elles ont dut me prendre pour une folle.. Sans parler du fait que ta mère semblait surveiller le moindre de mes gestes. Et si t'es sœurs relancent le sujet des amours ? Enfin à moins que tu pensais directement tout leur dire ? Ta mère ne va pas me tuer ou me faire passer un interrogatoire hein ? Ce n'est peut être pas une si bonne idée que j'y aille en fait. »

Sasha passa très certainement par au moins trois couleurs différentes tout en parlant. Le blanc - comme d'habitude mais peut être un peu plus marqué - puis le vert dut à un semblant de panique et enfin le rouge pivoine aux joues à cause de la gêne qu'elle prévoyait de ressentir.. Et là elle revenait au blanc. La sang pure semblait avoir fait tout un dialogue toute seule, les intonations de sa voix avaient changés plusieurs fois et elle avait hoché négativement la tête au moins deux fois. Mais elle avait sourit aussi. En bref elle était paumée et Zéphyr devait l'aider sur ce sujet.

« Pour le concert de ton groupe folklorique local je veux bien t'accompagner, même si je suppose qu'il y aura des tas de moldus, ça.. Ça me changera. Et oui pour les sorties, tu as déjà des idées ? Car je ne connais rien à Londres, à part le bar de l'autre fois. Mais on peut aussi aller faire un tour en Russie et Biélorussie si ça te dis. Je te ferais découvrir ces pays dont vous avez sûrement une mauvaise image, Nasta m'a traîné plusieurs fois dans les meilleurs bars donc j'ai de bonnes adresses en tête. Et on pourra passer près de mon école, si tu es curieux ? Mes ASPICS évidemment que je vais les bosser, mais je le ferais la nuit quand tu dormiras s'il le faut. Puis pour ce qui est de faire l'amour deux fois par jour.. Je ne suis pas sur que tu tiennes le rythme. »

La fin se ponctua donc avec un sourire provocateur de la petite rousse qui profita enfin de sa position avantageuse pour attaquer l'anglo-pakistanais. Ses petits doigts blancs se mirent à lui chatouiller tout le corps, car oui ils se glissèrent sous le tee shirt, elle avait aussi remonté son buste et utilisait tout son poids plume pour le bloquer, pendant que ses mains elles, s'affairaient à venger la benjamine de la famille du sorcier prisonnier. Enfin rapidement elle ne pût en utiliser qu'une pour le chatouiller à mort car la deuxième se mit à servir pour parer la défense du bel Ishak, toute une stratégie.

« Et c'est moi qui décide si c'est négociable ou pas cher monsieur. »

D'accord là elle abusait un peu - mais juste un peu - de son petit pouvoir. Elle profitait très clairement de sa situation avantageuse mais en même temps, qui ne l'aurait pas fait ?
Néanmoins le petit manège ne dura pas longtemps car déjà elle cessait de le torturer pour mieux attraper ses mains et les nouer aux siennes. Faisant preuve de souplesse, elle remonta - en se frottant tout contre lui au passage oui c'est vrai - pour que son visage soit à hauteur du damoiseau. Là son expression se fit plus sérieuse, mais elle garda un doux sourire en bouche.

« La promesse que je t'ai faites sur la sécurité de ta famille tient toujours, et elle n'est pas prête d'être rompu. Je ne sais pas vraiment à quoi ressemblera mon avenir mais je suis sur de deux choses ; Jamais je ne te ferais de mal, que ce soit à travers toi ou ta famille, jamais Zéphyr. Et je sais que je suis complètement amoureuse de toi, j'ai besoin de toi, ici. »

À quatre pattes au dessus de lui et les doigts enlacés dans les siens, elle se plaça en équilibre en relevant une main contre sa poitrine, à hauteur de son cœur qu'elle désignait. Celle de Zéphyr était toujours accrochée à la sienne. Et en faisant retomber les deux bras elle se laissa entraîner et vint coller ses lèvres à celles du beau brun. Doux, un peu rapide et intense. Ces trois mots définissent plutôt bien ce baiser qu'elle ne laissa pas durer outre mesure, elle adorait l'embrasser ce n'était pas le soucis, mais un éclair de malice brillait toujours dans ses yeux, c'était fini les niaiseries. Enfin presque.

« Peu importe ce que je deviendrais Zéphyr, je crois que je suis condamnée à t'aimer pendant très longtemps. »

D'accord cette fois c'était la dernière. Luz avait parlé tout près de l'oreille de Fifi donc elle se redressa juste assez pour capturer encore ses lèvres, mais cette fois il dut sentir le sourire taquin qu'elle portait et entendre son rire étouffée.

« Ne m'en.. tiens pas.. rigueur c'est juste trop.. tentant. »

Les paroles étaient un peu écrasées mais il les comprit très bien, puis quand elle lâcha les mains de Zéphyr ce fut pour le chatouiller et l'attaquer une nouvelle fois, une vrai gamine. Elle plaqua tout son corps contre lui et cacha sa tête dans son cou pour lui mordiller la peau au passage, et ensuite lui faire un gros suçon. Vraiment irrécupérable cette enfant qui riait aux éclats et savait qu'il ne tarderait pas à l'éjecter de là, néanmoins elle se défendait bien et repoussait comme elle pouvait les mains du jeune homme qui tentait de lui attraper les poignets pour stopper le supplice. Une vrai lionne finalement, car elle bougeait vite et se débattait pour continuer à le chatouiller sans qu'il puisse l'arrêter.
Là, dans son beau pyjama de Durmstrang qui témoignait de son rang et qui rappelait qu'elle n'était pas du même monde que celui qui portait des vêtements de sport à moitié moldus, Louvka était heureuse, plus que jamais, et amoureuse aussi. Ce jour marquait un nouveau départ. Il avait mit un vrai pied dans sa vie, il en faisait donc parti, et c'était à son tour alors de se lancer dans le grand bain et d'assumer cet amour. Tu peux le faire Sasha, pour lui, pour toi, pour vous.

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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr « Chaque personne qu'on s'autorise à aimer est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre. » •• Saphyr Icon_minitimeLun 17 Nov - 18:01

Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


Sasha voulait sa  mort ; réellement, parfois, c'était ce dont Zéphyr avait l'impression. Par exemple là, elle était partie se changer, prenant pour excuse le fait que lui n'était pas nu dans le lit, alors elle n'avait pas à l'être non plus ; il l'aurait été si elle aussi avait daigné enlever ses sous-vêtements, mais non, elle avait préféré retourner dans le dressing pour enfiler quelques couches de plus. Désespéré, il la voyait déjà débarquer avec un pyjama de grand-mère informe alors qu'elle était mille fois plus sexy dans cet ensemble chair ; en ça, elle le tuait. En débarquant avec un ensemble ébène qui la mettait tout autant en valeur que ce qu'elle portait auparavant, elle le tuait encore plus. Apparemment, c'était le pyjama offert par l'académie Magique de Durmstrang. Le blason de l'école slave était finement brodé sur la cuisse de Sacha, et son prénom était inscrit au niveau de son cœur. Il ne comprenait pas bien ce que le reste signifiait, puisque le système scolaire était différent de celui de Poudlard, mais ça semblait être quelque chose comme sa classe. En tout cas, alors qu'elle s'avançait langoureusement de lui – elle le faisait exprès, aussi, de marcher comme ça, c'était pour le tuer à petit feu, n'est-ce pas ? – il sentit ses orbes s'écarquiller un peu. C'était magnifique, le plus beau pyjama porté par la plus belle femme du monde. C'est à peine s'il entendit la provocation de la jeune femme tant il était plongé dans son admiration pour elle ; c'était quelque chose comme quoi les anglais n'avaient pas le sens de la mode. Il n'en avait aucune idée, à vrai dire, mais il semblait en tout cas que les slaves, eux, tenaient particulièrement à voir leurs élèves se balader en petite tenue au sein de leur Château. Sasha se glissait sur le lit, et lui la suivait attentivement du regard ; il ne perdait pas d'une miette le spectacle. Sur une note plus grave, elle fit :

 « Pour ce qui est de Zofia, ne prend pas ses menaces à la légère, néanmoins ne t'inquiète pas trop, je lui parlerais. Demain soir au plus tard nous nous retrouverons juste tous les deux, mon père et mon frère repartent juste après le brunch, Zofia les suivra de près. »

Alors qu'elle s'allongeait de nouveau sur lui, il assimilait les nouvelles informations ; bientôt, tout la clique Vladmirova quitterait les lieux, ou plutôt tous sans la préférée de Zéphyr, son amoureuse, sa Sasha. Soit disant. Cette fameuse demoiselle parlerait à sa tante ; il n'était pas sur de l'effet que ça aurait, il était  d'ailleurs quasiment persuadé que ça ne changerait pas grand-chose, mais il ne fit pas de commentaire. Pas là-dessus, en tout cas.

« J'en ai la preuve, maintenant, Durmstrang pousse ses élèves à la débauche ! Qu'est-ce que c'est que ce pyjama bien trop sexy pour être un pyjama ? Jure qu'il n'y a que moi qui peux te voir là-dedans, jure que je suis le seul privilégié ! »  

Le pauvre pouvait toujours rêver, malheureusement ; la plupart des filles avaient déjà dû la voir se déhancher dans cet ensemble, et certains garçons aussi. Mais il préférait ne pas se l’imaginer. Il préférait croire qu’il était et serait toujours le seul à savoir combien elle était belle, le seul à voir toutes les tenues sexy qu’elle avait dans son immense dressing, le seul à l’aimer, dans tous les sens du terme. C’était se cacher une partie de la vérité, mais il s’en fichait ; c’était ainsi qu’il était le plus heureux. Sasha s’allongeait de nouveau sur lui, de sorte cette fois à pouvoir le regarder dans les yeux. Il était plutôt troublé du fait qu’ils changent de couleur toutes les trente secondes ; il aurait dû être habitué, pourtant, avec un meilleur ami lui aussi à moitié vélane, mais ce n’est pas une chose à laquelle on s’habitue. Néanmoins, il se sentait de plus en plus capable de déterminer quelle couleur signifiait quoi. Le rouge, c’était facile : colère. Ce gris un peu froid qui habitait maintenant ses iris voulait certainement montrer sa fatigue, mais aussi son calme. Lui aussi, s’il avait pu, aurait eu les yeux gris froids. Il était crevé, exténué, mais il était bien.

« Je suis très tentée par tes idées de grasses matinées et j'ai hâte de goûter tes petits plats, j'adooore les petits déjeuners au lit. Cela me ferait plaisir de revoir tes sœurs et ta mère, mais.. Tu es sur qu'elles ont envie de me voir ? J'ai gâché leur repas et elles ont dut me prendre pour une folle.. Sans parler du fait que ta mère semblait surveiller le moindre de mes gestes. Et si t'es sœurs relancent le sujet des amours ? Enfin à moins que tu pensais directement tout leur dire ? Ta mère ne va pas me tuer ou me faire passer un interrogatoire hein ? Ce n'est peut être pas une si bonne idée que j'y aille en fait. Pour le concert de ton groupe folklorique local je veux bien t'accompagner, même si je suppose qu'il y aura des tas de moldus, ça.. Ça me changera…  »

Zéphyr ne suivait plus ce qu’elle lui racontait, mais visiblement elle ne s’en rendait pas compte puisqu’elle continuait de blablater. Ses yeux s’étaient écarquillés et sa bouche s’était entrouverte : les Pink Floyd, un groupe Folklorique ?! Il ne pouvait pas y croire, les sangs-purs ne pouvaient pas être de tels ignares ? Bientôt, elle allait lui sortir qu’elle ne connaissait pas non plus les Beatles, et là, il allait réellement s’évanouir. Evidemment, il finit par récupérer le fil de sa tirade, au moment où une autre insulte sortait à nouveau de ses jolies lèvres :

« Puis pour ce qui est de faire l'amour deux fois par jour.. Je ne suis pas sûre que tu tiennes le rythme. »

Il était tellement choqué qu’il ne vit pas venir la suite ! Quelle horreur, après toutes ses attaques, à la fois sur la culture et sur ses activités athlétiques, elle osait le pousser à bout par des chatouilles ?! A vrai dire, il ne put se retenir de rire très longtemps, il fallait avouer qu’elle était plutôt douée dans ce qu’elle faisait, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle ne payait rien pour attendre … Ne pas connaître les Pink Floyd ! Douter de son endurance ? L’attaquer dans un moment de faiblesse ? Elle allait le regretter. En attendant, il riait à gorge déployée, essayant à peine de se défendre, oubliant complètement qu’on risquait de l’entendre et que tous ceux qui voulaient l’assassiner étaient réunis sous son toit. Dans les bras de Sasha, il oubliait tout.

« Et c'est moi qui décide si c'est négociable ou pas cher monsieur. »

C’en était trop. Il mit fin à l’attaque presque trop facilement, en même temps il était plus fort qu’elle, en soulevant son propre corps pour la faire basculer sur le matelas. Rapidement, pour éviter qu’elle ne s’accroche à lui et ne tente de l’allonger de nouveau, il se leva, et debout au-dessus d’elle, il fit, la pointant du doigt un instant :

« Jamais, Sasha, tu m’entends, JAMAIS je ne recevrai d’ordre de la part d’une personne qui ne sait pas qui sont les Pink Floyd. JAMAIS ! Tu m’entends ? Nan, nan, tu ne m’entends pas, tu dois être sourde pour ne jamais les avoir entendus ! C’est une honte, tu m’entends, une HONTE ! Tu sais que je pourrais faire une grève, pour toutes ces insultes ! Une grève de sexe ! Un grève non négociable même par toi ô grande demi-vélane ignare ! »  

Avec ces derniers mots, il se laissa tomber sur le lit, déjà fatigué par ce grand discours. Il ne rigolait qu’à moitié, évidemment qu’il ne ferait jamais de grève de sexe, mais évidemment qu’elle devait connaître les Pink Floyd. Néanmoins, à peine avait-il de nouveau atterrit sur le lit qu’il montra surtout le côté marrant de sa tirade : ce fut à son tour de l’attaquer de chatouilles. Ça dura moins longtemps, puisque très vite il fut essoufflé, et se laissa rouler à nouveau sur le côté, le dos sur le matelas, une main sur le cœur. Sasha, de nouveau, grimpa sur lui en faisait bien attention à se frotter convenablement sur son corps (définitivement pas de grève de sexe). Plus sérieusement, il dit :

« Mes sœurs t’aiment déjà. Je te rappelle qu’elles savaient avant nous qu’il finirait par se passer quelque chose entre toi et moi. Je suis sûr qu’elles adoreront savoir qu’elles ont eu raison… Et tu te fais de fausses idées sur ma mère. Si elle t’observait, c’était parce qu’elle devait te trouver belle, ou un truc comme ça. Et j’ai été déconcentré par le fait que tu ne connaisses pas les Pink Floyd, mais tu m’as parlé de Biélorussie ? Je tiens à te prévenir que je ne fais absolument pas de ski, mais à part ça je crois que j’adorerais connaître ton pays … »

Est-ce qu’elle savait ce qu’était le ski, même ? Il était trop fatigué pour se poser la question. Son corps était réchauffer par la présence de Sasha sur lui, et il se sentait glisser vers la douce langueur du sommeil. Sasha semblait néanmoins en avoir décidé autrement ; elle enroula ses doigts au sien, et fini par répondre à la question qui l’intéressait le plus :

« La promesse que je t'ai faites sur la sécurité de ta famille tient toujours, et elle n'est pas prête d'être rompu. Je ne sais pas vraiment à quoi ressemblera mon avenir mais je suis sur de deux choses ; Jamais je ne te ferais de mal, que ce soit à travers toi ou ta famille, jamais Zéphyr. Et je sais que je suis complètement amoureuse de toi, j'ai besoin de toi, ici. »

Romantique, la demoiselle illustra ses propos en portant leurs mains entrelacées sur son cœur. Puis, elle se pencha vers lui pour l’embrasser d’une manière moins romantique, mais toute aussi délicieuse. Il se laissa emporter durant les quelques secondes que durèrent ce baiser dans le flot de sensation qu’elle lui faisait ressentir, avant qu’elle interrompe le baiser pour dire :

« Peu importe ce que je deviendrais Zéphyr, je crois que je suis condamnée à t'aimer pendant très longtemps. »

C’était tout aussi agréable de l’entendre dire ça que de l’embrasser. Heureusement, elle fit un combo des deux. Avec une certaine ferveur, elle écrasa ses lèvres contre les siennes, et il crut qu’enfin, il était sauvé, mais apparemment pas : après lui avoir glissé que c’était trop tentant, ce qui annonçait déjà la couleur, elle glissa de nouveau ses doigts farceurs sur tout le corps de Zéphyr, qui ne put s’empêcher de rire à nouveau, priant néanmoins pour qu’elle s’arrête au plus vite. C’est à peine s’il la sentit glisser ses lèvres sur son cou tant il était concentré sur la douleur que ses abdominaux lui faisaient tant il riait. Quand elle suça la peau de son cou, il ne songea pas une seconde que ça laisserait une marque que les Vladmirova, que le monde entier, même, pourraient voir.  Non, il ne songeait qu’au plaisir que ça lui procurait que d’avoir une marque d’elle sur lui. Au bout d’un moment, il décida que s’en était assez. Il parvint à s’extirper de l’emprise de la demoiselle pour se placer au-dessus d’elle. Apparemment, elle n’était pas décidée à le laisser faire puisqu’ils roulèrent de nouveau sur le lit, et encore une fois, il était en-dessous. Mais lui non plus, ne se laisserait plus faire. Alors il roula une dernière fois, la fit basculer de sorte qu’elle soit une bonne fois pour toute en dessous et lui au-dessus. Plutôt que de se maintenir un peu au-dessus d’elle, il s’écrasa tout bonnement sur toute la longueur de son corps, faisant attention que pendant quelques secondes, elle ressente tout son poids. Ne voulant pas non plus l’étouffer, il finit par se redresser un peu, et fit, un sourire taquin aux lèvres, les mains entrelacées aux siennes :

« Ça suffit maintenant mademoiselle. Je vous rappelle que je dois être levé pour six heures demain, ordre de votre cher paternel. Ça ne va pas être possible si vous ne cessez pas de me chatouiller immédiatement ! »

La fin de sa phrase fut un peu étouffée par le fait que ses lèvres avaient atteint plus vite que prévu celles de Sasha. Doucement mais avec une certaine passion, il l’embrassait. Ça dura quelques secondes, avant que de nouveau, il ne se laisse basculer sur le côté. Il attrapa de la main gauche son propre bras droit et tâtonna à la recherche du tatouage qui lui faisait office de réveil. Sans difficulté il le trouva, ferma les yeux quelques instants pour l’activer, et sans plus tarder ce fut fait, il affichait un gros 6 sur son avant-bras. Zéphyr poussa un soupir satisfait avant de se glisser de nouveau vers sa dulcinée, et l’attirer contre lui. Il laissa passer quelques secondes de silence, peut-être même quelques minutes. Puis, il se mit à marmonner l’air d’une chanson mondialement connue,  Wish you Were Here des fameux Pink Floyd, avant de se mettre à chanter à voix très basse, presque endormie :

« How I wish, how I wish you were here. We're just two lost souls swimming in a fish bowl, year after year, running over the same old ground. What have we found? The same old fears. Wish you were here. »

https://www.youtube.com/watch?v=NavVfpp-1L4
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L. Sasha Vladmirova

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Je me croyais forte, tu sais, inoxydable, tout-terrain, trop orgueilleuse pour souffrir. mais là brusquement, plus d'orgueil, plus de distance, plus d'ironie, juste un bon gros coup de vie dans la gueule.




Aux premières paroles du beau brun, la jeune biélorusse lâcha un rire franc. En effet, ce pyjama était une charmante invitation à la débauche, mais le reste de ce que l'école fournissait l'était un peu moins, la chemise à manche longue et le pantalon, bien que tout aussi beau, ne développait pas autant l'imagination masculine que le mini-short et le débardeur. Évidemment, elle avait déjà eut l'occasion de se rendre compte de l'effet que produisait ce pyjama, mais c'était toujours agréable à tester. Et sur Zéphyr ça fonctionnait à merveille, puis c'était plus agréable qu'avec les autres. Donc non elle ne pouvait pas lui dire qu'il était l'unique ou un privilégié. Mais s'il le lui demandait, elle promettrait de ne plus le mettre avec personne d'autre, aujourd'hui elle était prête pour ce genre de promesse. Pour ne plus vouloir jouer avec les sentiments des damoiseaux et se moquer de l'amour, de la fidélité.. La débauche était derrière elle, du moins avec les autres. Avec Zéphyr ça ne faisait que commencer.
Enfin pour l'heure ce serait des chatouilles, pour le sexe ils verraient plus tard. Quoi que pour les attaques rieuses c'était fini aussi car sans difficultés il se débarrassa du corps de la rouquine - un tantinet vexée d'ailleurs - en l'a soulevant et l'a poussant. Et il se mît directement debout pour éviter toute nouvelle attaque, malin le loustique, et bien rodé apparemment.

« Jamais, Sasha, tu m’entends, JAMAIS je ne recevrai d’ordre de la part d’une personne qui ne sait pas qui sont les Pink Floyd. JAMAIS ! Tu m’entends ? Nan, nan, tu ne m’entends pas, tu dois être sourde pour ne jamais les avoir entendus ! C’est une honte, tu m’entends, une HONTE ! Tu sais que je pourrais faire une grève, pour toutes ces insultes ! Une grève de sexe ! Un grève non négociable même par toi ô grande demi-vélane ignare !
»


Sans écouter elle pouvait dire qu'il était adorable avec son index accusateur et son petit air sérieux. Mais en fait il était limite désagréable dans ses propos le vilain beau monsieur. Elle fronça les sourcils avec un air faussement agacée et un sourire qu'elle ne pouvait masquer. Il venait de la traiter d'ignare là non ?! Bon elle l'avait aussi provoqué, deux fois, en touchant sa musique et sa virilité, donc ça faisait beaucoup. Sasha le reconnaissait elle l'avait un peu cherché, juste un peu. Et lui, qu'il tente de l'affaire sa grève du sexe, il ne tiendrait pas, et elle tricherait s'il le faut.
Avant de reprendre la parole il se permit une petite attaque de chatouille, un vrai gosse celui là.

« Mes sœurs t’aiment déjà. Je te rappelle qu’elles savaient avant nous qu’il finirait par se passer quelque chose entre toi et moi. Je suis sûr qu’elles adoreront savoir qu’elles ont eu raison… Et tu te fais de fausses idées sur ma mère. Si elle t’observait, c’était parce qu’elle devait te trouver belle, ou un truc comme ça. Et j’ai été déconcentré par le fait que tu ne connaisses pas les Pink Floyd, mais tu m’as parlé de Biélorussie ? Je tiens à te prévenir que je ne fais absolument pas de ski, mais à part ça je crois que j’adorerais connaître ton pays … »

Tout le passage sur les sœurs et la mère fit doucement sourire, elle serait vraiment heureuse de revoir ces petites perles, et tant pis pour la peur, si elle était capable d'affronter son père elle réussirait à passer un moment avec la famille de l'homme qu'elle aimait. Même s'il s'agissait de moldu. Et donc d'être qu'elle avait apprit à mépriser depuis sa plus tendre enfance, pourtant elle tombait amoureux d'un gamin élevé par l'une d'entre eux et envisageait de prendre du temps sur ces vacances pour être avec elle, et ses filles sans pouvoirs. En voilà une belle ironie du sort.

« Nous irons les voir quand tu voudras, je suis disponible.. À peu près tous les jours à partir de demain soir. Et oui nous irons en Biélorussie afin que tu découvres de nouveau paysage, je te ferais goûter quelques spécialités locales et si tu veux oui nous irons skier. Les sangs pures skient, montent à cheval et pratiquent d'autres sports que les moldus se sont appropriés seulement après pour information. »

Une fois les choses mises au clair - ou plutôt après avoir râlé - Sasha se fit à son tour assaillir par des mains expertes. L'anglo-pakistanais l'a fit basculer et rouler sur le lit, pour d'abord être au dessus et ensuite en dessous, et finalement bien au dessus. Quand même, il restait un homme avec une plus grande force physique qu'elle, même si sa fierté féminine rechignait à l'admettre, c'était ainsi. Puis bon d'accord il fallait l'admettre, c'était rassurant les bras forts d'un damoiseau, et Sasha aimait bien le côté viril et protecteur du sang mêlé.. Mais n'allez surtout pas le lui répéter. D'autant plus que là il utilisait ses muscles plutôt pour la torturer, ou du moins la maîtriser. En l'écrasant il faut le préciser.

« Zeph' tu m'écrase ! T'es lourd ! »

Est-il nécessaire que je vous précise qu'elle riait aux éclats ? Car non il n'était pas lourd et il ne l'écrasait pas évidemment, mais bon, elle se devait d'être moqueuse. Puis c'était efficace car il se redressa, un peu, elle respira un grand coup tout en gardant un joyeux sourire aux lèves, rapidement elle laissa ses yeux gris se poser sur le cou du brun, cette fois la marque violacée était visible, elle sourit donc un peu plus.

« Ça suffit maintenant mademoiselle. Je vous rappelle que je dois être levé pour six heures demain, ordre de votre cher paternel. Ça ne va pas être possible si vous ne cessez pas de me chatouiller immédiatement ! »

Il avait raison, et puis il avait un argument de plus, il embrassait divinement bien. Les chamailleries étaient fini, il se laissa tomber sur le côté, tout près d'elle, mais se tourna un cours instant pour se tripoter le bras, elle remarqua dans la pénombre qu'un chiffre semblait avoir apparu, il faudrait vraiment qu'elle se renseigne sur ces tatouages car cela éveillait grandement sa curiosité. Mais pas ce soir, pas cette nuit. Il était l'heure de dormir. Zéphyr se retourna vers elle et la rouquine se blottit contre lui, la tête sur son torse et le corps en boule, une jambe entrelacée et perdu dans les siennes.. Elle ferma doucement les yeux, entrouvrit la bouche pour souhaiter une bonne nuit à son amant.. Mais il se mit à fredonner, puis à chanter. D'une voix chaude et endormie, elle ouvrit un œil sous la surprise et pencha la tête pour le regarder, il était imperturbable, les paupières closes, il chantait et Sasha ne se douta absolument pas qu'il s'agissait de ce fameux groupe, les Pink Floyd. Doucement elle referma les yeux et choisit de se laisser bercer par la voix de son bel amant, chanteur et endormi.

« Bonne nuit Zéphyr.. »

Quand les mots franchirent ses lèvres, elle dormait déjà.


***

« Il faut vraiment que je pense à dire à mon père que six heures c'est BEAUCOUP trop tôt.. Et envoyer une lettre à cette heure ci.. Il est fou. »

La jeune et jolie rousse était enroulée dans les draps, la tête sur un oreiller et écrasé par un autre qu'elle tenait d'une main. On ne voyait pas son visage qui formait une grimace mais cela se devinait à sa voix, celle du matin à moitié étouffée, et un peu déformée aussi. Zéphyr venait de se lever une petite lettre était passée sous la porte de la chambre de Sasha pour venir danser devant les prunelles chocolat de son destinataire. C'était insensé, son père était fou vraiment, ça ne se faisait pas de harceler les gens aussi tôt. Après la voix endormie la beau brun eut le droit à une tête endormie. Luz retira le coussin de sur sa tête et se redressa pour capter le regard de son amant, la mine renfrognée, mais un sourire espiègle aux lèvres.

« Vivement ce soir, que tu sois mon esclave et non plus celui de mon père. »

D'accord, d'accord, elle exagérait, mais c'était de bonne guerre. Alors qu'elle pensait le taquiner une dernière fois en lui rappelant que si lui il devait maintenant se lever, elle en revanche pouvait rester sous ses draps chauds encore plusieurs heures - elle ne devait apparaître qu'à 11h03 précise. Ordre du paternel, elle devait être juste derrière elle pour accueillir les invités. Deux couples et leurs fils respectifs, l'un d'eux serait son futur époux, puisque Rabastan n'était plus en lice depuis son arrestation. Cette pensée assombrit le visage de la rousse un très court instant, mais elle chassa tout ça aussi vite que c'était venu. Zéphyr devant elle lisait calmement la lettre du paternel, ignorant pour l'instant les dernières paroles de la petite peste de sang pure.

« Que dit-il ? »

Zéphyr était sérieux dans sa lecture donc la biélorusse se leva pour s'approcher et venir jeter un coup d'œil à tout ça. Il bougea et elle n'eut le temps de lire qu'une chose, qu'il avait jusqu'à 7h30 pour rejoindre les cuisines. Donc ils avaient une heure et demi ensemble, ça c'était intéressant.

« Une heure et demi de libre.. Vraiment très intéressant. »

Pas un seul instant elle essaya de dissimulait la malice et la perversité dans sa voix, ses yeux dévièrent sur un vert émeraude, brillant et pétillant.
Sans laisser plus de temps s'écouler, elle retira son pantalon ébène et se retrouva en débardeur et bas très léger en dentelle noir. Là, elle prit la lettre des mains du jeune homme et l'a jeta dans la pièce, sans ménagement elle se grandit et captura sa bouche du sorcier en le poussant en arrière, vers le lit. Le message était clair.
À quatre pattes au dessus de lui, elle entreprit de lui retirer son haut sans lui lâcher les lèvres -ou juste très peu de temps - et une fois chose faites elle descendit sa fine silhouette contre le torse et l'entrejambe du sorcier - lentement et sensuelement, évidemment - afin de venir embrasser et mordiller chaque parcelle de son corps. Puis elle entreprit de retirer le pantalon de l'anglo-pakistanais avec quelques mots latins, à peine de la triche, tout en remontant son bassin très très très lentement et en laissant de petites marques de dent sur le corps brun du sang mêlé. Jusqu'à atteindre ses lèvres. L'une de ses mains continua de supporter son poids, histoire de ne pas écraser complètement Zéphyr, et l'autre vint se perdre dans ses cheveux et sa nuque. Mais son bras trembla et elle finir par tomber sur son amant, elle en ria et ne se redressa pas tout de suite, elle ne pouvait pas l'écraser, si ? Elle choisit de l'embrasser pour lui faire oublier la maladresse de toute façon, les mains perdus dans les cheveux du bruns, elle prit tout de même appuie sur ses coudes pour limiter les dégâts, au cas ou, et elle remonta doucement une cuisse contre la jambe de Zéphyr, un sourire aux lèvres en sentant que le corps sous le sien se réchauffait encore un peu plus. Il devait être à l'étroit dans son boxer non ? Et si elle faisait une bonne action en l'en débarrassant ? Un clignement des paupières et un murmure plus tard le morceau tissu était au pieds du lit.
Il ne s'était pas écoulé plus de trois minutes entre le moment où la lettre avait rejoint la moquette et celui où le boxer avait fait de même. Au moins le message était clair, mais il pouvait toujours la repousser pour cause de fatigue, non ?

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


Depuis que le beau-père de Zéphyr croupissait en prison, sa famille et lui n'étaient plus partis en voyage hors de l'Angleterre. De son côté, il était souvent parti hors de son pays, mais ce n'était que pour le "travail" ; il ne savait pas vraiment ce que voulait dire "vacances à l'étranger", en réalité. La dernière fois qu'il avait fait ça remontait à beaucoup trop loin. Le tourisme était une notion qui lui était étrangère, par exemple. Pourtant, il rêvait de pouvoir donner à ses sœurs toutes ses expériences loin de Londres que lui n'avait pas eue : l'Italie, la France, l'Espagne ... C'étaient des pays qui n'étaient pas si loin, il pourrait bientôt les emmener tous là-bas. L'été prochain par exemple, il pourrait les emmener sur la fameuse côte d'Azur plutôt que dans l'habituelle ville grisâtre du sud de l'Angleterre dans laquelle ils allaient tous les ans passer quelques jours. En attendant de voyager avec sa mère et ses petites perles, Sasha lui offrait la possibilité d'aller chez elle, en Biélorussie, passer quelques jours ; ça promettait d'être intéressant. Il ne connaissait pas les pays nordiques, ou peu, seulement sur des photos, dans les livres et dans les racontards, mais il était pressé d’en découvrir au moins un. Les moldus n’appelaient plus cet endroit la Biélorussie, d’ailleurs ; tout cela faisait partie de l’immense URSS. Rien d’étonnant que les sorciers aient voulu garder le nom de la région ; ce n’est pas à cause de foutus moldus qu’on va changer deux mille ans de coutumes, n’est-ce pas ? En tout cas, l'anglo-pakistanais doutait étrangement qu'ils ne passent beaucoup de temps à faire du tourisme, dans ce pays fait de froid, de neige et de glace. Ça lui donnerait néanmoins l'occasion de découvrir de nouveaux paysages et une architecture différente de l'anglaise, on va dire. Zéphyr s'endormit en pensant à cela : sa rousse préférée et lui, dans un grand manoir russe, au chaud sous les couvertures, des gros flocons de neige tombant derrière les fenêtres.

***

Zéphyr sentait son bras le brûler, mais il ne voulait pas répondre à l’appel. Il était crevé, à vrai dire ; il avait bien besoin de vacances, de vraies, sans la famille de Sasha dans les parages, ou même la sienne d’ailleurs. Juste la rousse et lui, à roupiller pendant des heures, manger, et faire l’amour. Et du ski, peut-être. Néanmoins, Zéphyr ne voulut pas tenter le diable en laissant le tatouage le brûler trop longtemps ; il avait fait ça une fois, et il avait fini par en saigner, des cloques étaient apparues pendant des jours, bref, ça n’avait pas été marrant (oui oui, au cas où vous vous le demandiez, la magie vaudoue est très efficace, même administrée via un tatouage). Il s’écarta doucement de Sasha, se redressa sur le lit et replaça son t-shirt pour pouvoir appuyer correctement sur le « six », de sorte qu’il s’éteigne. Il s’essuya d’un revers de main le coin de la bouche, et finit par appuyer les paumes de ses mains dans ses orbites. Il n’y avait aucune lumière dans la chambre, le soleil n’était pas encore tout à fait levé, et les volets étaient fermés. Néanmoins, quand enleva ses mains de ses yeux, il vit très clairement la lettre qui voletait devant lui – merci la magie vaudoue très efficace, encore. Ladyslas Vladmirova savait ne pas se faire oublier, ça devait être un don qui coulait dans la famille. Zéphyr empoigna la lettre d’une main, et se glissa vers le côté du lit pour la lire.


Citation :
Monsieur Aït-Malek, (Aucune politesse, ces russes…, juste « monsieur » ? …)

La livraison pour le déjeuner arrivera à sept heures trente précises (pourquoi je me suis levé à six-heure, par Merlin ?!) ; veuillez-vous tenir dans la cuisine pour la réceptionner (bah oui gars je vais pas la récupérer dans ta chambre). Aucun Elfe ne pourra vous aider puisqu’ils ont été assignés à d’autres tâches (je vais pleurer). Nous aurons six invités, en plus des quatre personnes que nous étions hier ; je ne doute pas que vous saurez vous montrer à la hauteur de votre mission, malgré la foule (aurait-il le sens de l’humour, ce russe ?). Il vous faudra installer le brunch dans la grande salle à manger (parce que celle de la veille était la petite ?), et amener petit à petit les vivres, puisque ça durera jusqu’à environ quinze-heure (je dois vous engrosser pendant QUATRE heures ? Par Merlin, c’est de pire en pire). Je vous laisserai gérer l’ordre dans lequel arriveront les différents éléments du brunch (quel honneur !), après tout, c’est vous l’anglais (Définitivement marrant) !
Inutile de vous préciser que vous devrez porter le costume qu’on vous a prêté hier (inutile), et qu’il faudra rester encore quelques heures pour nettoyer la cuisine(et récupérer la paye, surtout).

Sur ce, nous nous verrons tout à l’heure, monsieur Aït-Malek.

PS : j’espère que cette missive parviendra jusqu’à vous, néanmoins ; la chambre pour le personnel n’a pas été utilisée, cette nuit. Vous êtes rentré chez vous (Point du tout monsieur, j’ai dû me tromper de chambre…) ?

Il avait senti, alors qu’il lisait, la présence de Sasha dans son dos. Apparemment, il n’avait pas été assez discret – en même temps, ça n’avait jamais été son intention : quel intérêt d’être éveillé si Sasha ne l’était pas ? Elle avait marmonné quelque chose sous son coussin qu’il n’avait pas bien comprise, absorbée par sa missive. Il avait néanmoins une ouïe sélective, puisqu’il entendit très bien quand elle lui dit, d’une voix certes plus réveillée :

« Vivement ce soir, que tu sois mon esclave et non plus celui de mon père. »

Un sourire en coin était né sur son visage, et il avait passé la langue sur ses lèvres, sans même s’en rendre compte. Mais il s’était reconcentré sur la lettre quasiment aussitôt : il fallait qu’il la lise jusqu’au bout, et après, ça serait fait ; en tout cas, il en avait déjà retenu l’information principale : il ne devait pas être en bas avant une heure trente … La jeune demoiselle semblait aussi avoir lu cette unique phrase dans toute la lettre, puisqu’elle fit :

« Une heure et demi de libre.. Vraiment très intéressant. »

Zéphyr se retourna vivement, oubliant subitement la lettre, Ladyslas et le brunch, comme s’il avait été réveillé depuis des heures ; quelle meilleure excuse pour être debout que pour se recoucher de nouveau, en même temps ? Enfin, se recoucher … Tout dépendra, soyez-en sûrs. Sasha entreprenait déjà de retirer son bas de pyjama en soie noire, et il eut à peine le temps de l’admirer en sous-vêtements que déjà elle lui arrachait la lettre des mains pour mieux pouvoir l’attirer vers lui et écraser ses lèvres contre les siennes. Bientôt, il était de nouveau allongé sur le lit, Sasha au-dessus de lui. Parfois, il avait l’impression qu’elle n’avait pas besoin de baguette pour être une magicienne ; ses lèvres enflammaient tout sur le passage, ses doigts brûlaient mieux que le feu, tout, jusque son odeur, le rendait dingue. Même quand elle s’écrasait sur lui, il ne la sentait pas. Tout ce qui le préoccupait, c’était le plaisir qu’elle lui donnait et qu’il devrait lui rendre, sans aucun problème vu le désir qu’il éprouvait pour elle. Tout tournait autour de Sasha, jusqu’à ce qu’enfin son boxer soit au sol et qu’ils ne fassent qu’un ; là, tout tournait autour eux, Sasha et Zéphyr, en tant qu’entité unique. Sasha et Zéphyr étaient un corps, un esprit, un être vivant sur cette terre, dans ces moments où l’amour les unissait. Ils vivaient terriblement, radieusement, merveilleusement, magiquement.

Sasha et Zéphyr avaient fini leur course dans la salle de bain. Ils avaient failli tomber mille et une fois, glissant sur le sol humide, déséquilibrés par leur passion. Après un premier round, ils avaient en effet décidé que ça ne pouvait pas se terminer, pas encore, et que la suite dans la salle de bain pourrait se faire sans problème. Ils avaient laissé l’eau de la douche s’écouler sur leurs corps déjà trempés de sueur pendant de (trop) longues minutes, avant de finir leur course effondrés sur le carrelage. Ils restèrent encore quelque temps-là, reprenant leur souffle sous le jet d’eau, toujours lovés l’un dans l’autre.

***

Zéphyr avait récupéré de ses sacs un caleçon propre. Il avait enfilé son costume, serré son nœud papillon, et il était prêt à partir. Néanmoins, il n’était que sept heure vingt-sept ; il leur restait trois minutes de bonheur et d’innocence. Zéphyr n’y croyait pas vraiment, d’ailleurs : il était à l’heure ! Il se retourna vers Sasha, toujours en peignoir, assise derrière lui dans son lit. Le regard du bâtard se perdit, depuis les yeux de la jeune femme jusqu’à la naissance de ses seins. Sa peau lactée était parsemée de tâches encore rougeâtres. Il faudrait qu’un jour, il arrête ça. En attendant, elle devrait les camoufler. Lui avait la chance, avec sa peau plus mate, de marquer moins facilement – n’allez pas croire que la demoiselle ne s’essayait pas au jeu du suçon elle non plus. Il avait néanmoins une marque plutôt voyante un peu au-dessus de la clavicule gauche. Avec la chemise, ça ne se verrait pas. Et puis, qui irait regarder ?
Mais passons, il leur restait trois minutes, n’est-ce pas ? Zéphyr retourna alors vers la jeune femme, et se pencha pour l’embrasser. Une de ses mains était posée sur la tête de lit, pour ne pas être déséquilibré, et l’autre s’était déjà perdue sur le corps de Sasha. Pas possible, il fallait les dresser, elles aussi. Les deux amants se perdirent dans ce qui avait l’air d’être un ultime baiser ; il y mit fin, mordillant la lèvre inférieure de Sasha avant de définitivement s’écarter d’elle. Il murmura, les yeux fermés pour encore quelques micro-secondes

« Je dois y aller. On se revoit tout à l’heure. Rendors-toi, rêve de ton prince charmant, et de ce qu’il te fera ce soir quand il ne sera plus qu’à toi … »

Sur ces belles paroles, Zéphyr transplana dans la cuisine, dans un crac sonore. C’était un au-revoir un peu abrupte, mais c’était mieux comme ça, sinon ça se serait encore éternisé. Et puis, ce n’étaient pas des adieux, il ne faut pas jouer non plus dans le dramatisme trop longtemps.
Il était sept heures trente précises quand Zéphyr arriva, propre comme un sous neuf et le corps encore chaud, dans la cuisine. La livraison n’était pas là, et trente secondes ne s’étaient pas écoulées qu’il s’ennuyait déjà. C’était trente secondes auprès de la demoiselle de perdues. Il fallait qu’il trouve un moyen de s’occuper avant que les vivres n’arrivent. Très rapidement, il lui vient une idée. Il fit apparaître dans la cuisine des Vladmirova son minuscule patronus à qui il demanda d’être très discret pour sa prochaine mission.

A peine une minutes plus tard, le poisson rouge de Zéphyr partait en direction de la chambre de Sasha, invisible. Il passa à travers les murs pour parvenir jusqu’au dressing de la jeune femme. Cléo avait pour ordre de ne rien faire si la jeune femme était déjà dedans, heureusement, elle n’y était pas. Cléo trouva le tiroir à sous-vêtements de la jeune femme (immense, qui a besoin d’autant de petits bouts de soie ?), et en fit disparaître tout ce qui pouvait faire office de bas, conformément à ce que son maître lui avait demandé de le faire. Elle ne put s’empêcher de se dire que c’était carrément enfantin, mais elle s’exécuta tout de même, déposant à la place des culottes, des boxers et des strings un petit carton blanc sur lequel était écrit, en lettre rouges : « Je t’aime avec, mais je te préfère sans. Z. »

Règle numéro une, monsieur Vladmirova, quand vous engagez un gars comme Berlioz : ne le laissez jamais seul, sans occupation, l’ennui est mauvais pour les garçons comme lui. Il risquerait de tomber amoureux de votre fille, de l’attirer dans le même piège, et par-dessus tout, de l’interdire de culottes le temps d’un brunch.
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