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« Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr

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L. Sasha Vladmirova

L. Sasha Vladmirova

7ème année ϟ Durmstrang


ϟ Parchemins postés : 151
ϟ Date d'inscription : 10/01/2013
ϟ Points : 111

Feuille de personnage
ϟ Âge: dix sept ans.
ϟ Maison/Profession: serpentard - mangemort
ϟ Relations:
« Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Empty
MessageSujet: « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Icon_minitimeMar 10 Déc - 22:36

zéphyr&sasha
Il me manque. C’est atroce, il me manque tellement. C’est pas par vagues, c’est constant. Tout le temps, sans répits.






« Et moi je te dis qu'on est déjà passées par là. »

Tout en lâchant un franc soupire, la rouquine s'arrêta au milieu de la ruelle tout en levant les bras au ciel, son amie ne voulait rien entendre. C'était la troisième fois qu'elles passaient sous ce balcon avec le lierre tombant, elle le savait et Nasta ne voulait pas l'écouter, qu'elle tête de mule. La deuxième biélorusse finit néanmoins par revenir en arrière - puisque Sasha ne voulait plus avancer - les sourcils froncés sur un petit papier qu'elle tenait dans la main gauche.

« Mais ça devrait être ici.. Julian va m'entendre quand on retournera à Poudlard. »

Le dit Julian était responsable de la présence des deux jolies damoiselles dans les rues londonienne. Enfin, lui n'en avait parlé qu'à Nastajia au départ, en même temps Sasha n'allait certainement pas parler à ce né moldu, et la rouquine s'était retrouvée embrigadée là-dedans. Sa meilleure amie l'avait obligé à venir ce soir-là, il fallait qu'elle se change les idées, elle pouvait être amoureuse, elle n'en restait pas moins disponible et accessible. Donc lorsque Nasta avait décidé de venir séduire dans cette boite branchée, la meilleure amie n'avait pas eut le choix, et ce, même si elle n'était franchement pas emballée. Sortir dans un bar/boîte ne l'a tentait déjà pas, dans un lieu où elle ne trouverait que des sangs mêlés et nés moldus encore moins, mais se perdre en y allant, c'était le pompon. Depuis près de trente minutes elles tournaient et tournaient encore dans les mêmes rues, parce que l'autre abruti de la maison des blaireaux avait donné de mauvaises indications sur un parchemin. Génial, tout simplement génial, Sasha riait jaune et était à deux doigts de transplaner loin d'ici, si ça n'avait pas été Nasta, elle serait déjà parti depuis très longtemps, en fait, elle ne serait jamais venu.


***


Un tas de robes traînaient sur le lit, un autre tas sur le sol, à côté de trois paires de chaussures et deux de collants.. Une véritable chambre de fille, et là en plus elles étaient deux dedans. Une belle brune déambulait en sous-vêtements ébènes, elle passait du dressing, à la salle de bain et à la chambre avec un air préoccupé accroché au visage. Rapidement, elle fut rejoint par une deuxième jeune et jolie demoiselle, aux cheveux roux et en serviette cette fois, qui arborait un sourire forcé.

« Nasta j'ai pas envie de sortir.. C'est le premier samedi des vacances et je préfèrerais dormir. »
« Tu as deux semaines pour ça derrière, c'est une soirée spécial célibataire pour le début des vacances justement alors cesse de jouer les chochotes et bouge tes fesses ! En plus ça te feras beaucoup de bien. Tu vas porter.. Celle là ! »

Pas le temps de protester avec cette fille, la brunette avait mis une robe dans les mains de sa meilleure amie pour ensuite la pousser vers le placard à sous-vêtements du grand dressing. Résignée, et obligée d'admettre que son amie avait raison, la rouquine entreprit de trouver un ensemble en dentelle couleur crème avec un boxer et un soutien gorge sans bretelle pour ne pas dénaturer le bustier de la robe choisit par Nastajia. Cette dernière enfila de son côté une robe courte tout aussi noir que ses sous-vêtements, très moulantes et sans fioritures, elle lui arrivait juste à mi-cuisse et les uniques accessoires furent les louboutins - on ne dira rien sur le fait que les louboutins n'existe pas encore - et la pochette faisant office de sac à main. Le tout noir brillant pour casser le mat de la robe. Des perles noires aux oreilles et les cheveux relevés en un chignon haut déstructuré. La boîte était classe mais pour des sorciers inférieurs, il fallait être bien billés, présentables.
Quand Nastajia retourna toute apprêtée vers son amie, elle fut agacé de voir que cette dernière enfilait seulement sa robe mulet au bustier noir et au bas rose pastelle. L'avant l'a couvrait à mi cuisse et l'arrière allait retomber jusqu'à ses talons, la paire rose crème juste à côté d'elle. Mais il fallait qu’elle se bouge un peu car elles devraient marcher, le bar était dans un quartier moldu elles ne pourraient pas transplaner n’importe où et devraient donc se guider avec les informations recueillit par Nasta auprès d’un septième année de Poudlard. Autant dire que ce n’était pas gagné vu leur sens de l’orientation.

« Bouge toi Luz ! On part dans dix minutes. »

Dix minutes pour se sécher les cheveux, se coiffer, se maquiller et finir de s’habiller, parfait. Après un long et fort soupire – juste pour que Nas’ remarque son mécontentement – la rouquine s’activa un peu, elle ajusta son bustier qui dévoilait le haut d’une poitrine généreuse, elle passa un collier assez long en or avec des plumes parmes en pendentif, des boucles d’oreilles assortit et entreprit ensuite de se coiffer. C’était peine perdu, ils étaient encore humides et tout ondulés ce soir, donc, elle choisit de les nouer en une grande tresse déstructurée sur le côté, laissant de nombreuses mèches onduler autour de son visage et sur ses épaules dénudées. Cinq minutes à peine s’étaient écoulés au moment où elle enfila ses talons hauts, plus que le maquillage. Du noir sous et sur les yeux, une pointe de rose claire sur les paupières et du rouge aux lèvres, elle eut juste le temps de terminer pars une touche de chanel number 5 entre ses seins, déjà, Nasta revenait à la charge. Mais en entrant dans la salle de bain elle ne cria pas à son amie de se bouger les fesses, elle se contenta de lui sourire, de répondre à celui de la jeune rouquine en fait, les deux amies étaient superbes – oui entre temps la râleuse s’était maquillée également – et prête en plus. Un rapide coup de rangement dans les appartements de Sasha, elles s’étaient préparées chez les Vladmirova puisque le manoir était vide, les derniers accessoires en main et elles transplanèrent ensemble, direction le centre de Londres, une petite ruelle à la limite du quartier moldu et du magique, histoire d’être discrète car elles n’étaient certainement pas censées se rendre à ce genre de soirée. Mais bon  vouloir jouer les invisibles était stupide, sur place s’il y avait des jeunes de Poudlard elles seraient de toute façon grillées car reconnut, et c’était cela qui inquiétait le plus Sasha. Les mensonges proférés aux paternels respectifs tenaient la route, mais il suffisait d’une mauvaise rumeur, d’un sale écho, et elles se verraient obligées de retourner en Biélorussie pour y être enfermée l’une comme l’autre..
La nuit commando pouvait commencer.


***


Dans la ruelle déserte, d’où aucune musique ne semblait venir, les deux belles sang purs tournaient inlassablement en ronds. Enfin une car la deuxième s’était finalement assise par terre, en plein milieu, recroquevillée sur elle-même et serrant sa veste ceintrée noire pour se tenir chaud. Classe pour une rouquine si chic et si classe de se tenir comme ça, mais mince elle avait froid et en avait marre de piétiner en talons. La brunette avait les siens à la main maintenant d’ailleurs, elle allait vers la gauche, la droite, courait en pensant voir de la lumière, elle finit par disparaître dans une rue, pour revenir quelques secondes après par une autre.

« Je te dis qu’on est perdu. »
« Mais non nous ne sommes pas perdu, je vais trouver. »
« Mais quelle tête de mule.. »


La dite tête de mule fit une moue pas contente à son amie qui lâcha un rire franc, la bouille que venait de lui faire sa meilleure amie tout en fronçant les sourcils eut au moins le mérite de l’amuser un instant et de lui faire oublier le fait qu’elles étaient égarées dans les rues de Londres depuis près de trente cinq minutes maintenant. Et quand on s’appelle Vladmirova la patience ne fait certaine pas partie de nos qualités. La rouquine finit néanmoins par se relever quand son amie s’éloigna pour de bon, elle semblait enfin être sur la bonne voie, mais Sasha l’a suivi sans certitude et quitta également ses chaussures crème, histoire d’avoir encore de quoi tenir dessus une fois dans la boite, enfin, si elles y arrivaient un jour.
La plus âgée des deux biélorusses – Luz étant née trois heures avant Nas’ elle pouvait se vanter d’être plus grande – dût courir pour rattraper la deuxième qui, deux rues plus loin, s’était à nouveau arrêter, elle était en effet sur la bonne voie car de loin on pouvait entendre de la musique. Le commentaire moqueur qu’allait lancer la rouquine fût donc ravalée, car elles s’étaient clairement rapprochées, mais c’était pas gagné cette histoire. Sur le papier, elles devaient tourner à gauche, mais le son venait de droite, dilemme. Après une courte hésitation, Nasta choisit d’aller à gauche, il fallait suivre les indications logique, après tout la musique pouvait bien venir d’un autre bar, ou d’un appartement où des jeunes faisaient la fête. Et se retrouver chez des moldus ne plaisait franchement pas à Sasha, déjà que la boite acceptait un peu tout le monde pour ce qu’elle avait compris des moldus comme des sorciers, il ne fallait pas trop exagérer. Certes, ces derniers temps elle ouvrait les yeux, comprenait enfin que le statut du sang ne déterminait pas si un sorcier était meilleur que l’autre, que tous avait le droit d’apprendre la magie, et que les moldus eux n’étaient finalement pas si monstrueux et inutile, un certain repas prit avec une famille d’êtres sans pouvoir magique l’avait fait évoluer. Mais on ne fait pas disparaître dix sept ans d’éducation en un déjeuner, ni avec un amour naissant. Quoi quel amour ?

« Merde, ma pochette. »

Merci Nastajia, merci à toi de bloquer le flot de pensées de la rouquine. La belle brune tout de noir vêtue ramassa le petit sac qu’elle venait de faire tomber et offrait au passage une issue à sa partenaire. Cette dernière se laissait déjà bercer par un doux sourire, un beau regard qu’elle voulait retrouver au plus vite. Le beau brun elle lui avait écrit, le matin même justement, mais son aigle ne partirait que le lendemain, elle n’était pas en forme et Luz n’avait pas eu envie d’envoyer une chouette ou un stupide hibou. Le brun qu’elle aimait n’aurait donc le droit à ses nouvelles que le lendemain, c’était vilain ? De le faire languir comme ça, de le faire attendre alors qu’elle avait promis de vite lui écrire la dernière fois.. Il lui en voudrait ?
Finalement non, l’intervention de Nastajia n’empêchait pas sa meilleure amie de penser encore et toujours au roi des bâtards. Mais lui agripper le bras pour l’emmener plus loin c’était déjà mieux, là il y avait une chance que cela fonctionne.

« Là des mecs ! Ils ont l’airs mignons, on va leur demander la bonne route ils doivent connaître. – petite pause le temps de bien les observer – Je suis sûre qu’ils vont au même endroit que nous, mon flair me le dit. »
« A moins que ce soit leurs tenues ? »

Et paf nouveau regard noir. Puis un éclat de rire commun, et les deux amies – après avoir enfilés leurs talons tout de même – se dirigèrent tout naturellement vers le groupe de quatre beaux garçons qui venaient dans leur direction. A priori donc elles s’étaient trompées et auraient dût prendre à droite, si leurs instincts ne les trompaient pas, bien sûr. Quoi qu’il en soit elle pensait déjà moins à son prince des affaires louches, c’était un bon début. Sans se lâcher le bras, vestes réajustées afin de dévoiler les décolletés et sourire aux lèvres, elles s’approchèrent de la petite bande de jeunes, ils étaient plus âgés mais pas de beaucoup, ce sont les poils aux mentons qui donnèrent cette information, tous bien habillés, classes, ils allaient forcément dans ce fameux bar où une tenue (très) correcte était exigée. Mais étaient-ils sorciers ou moldus ? Bonne question, et bien sûr ce fut l’une des premières que se posa la rouquine, la brunette elle devait bien s’en moquer, trop occupée à mater la marchandise.

« Bonsoir messieurs, excusez-nous mais nous nous sommes égarées, pourriez-vous nous indiquer la direction du Mug’L ? »

Comment dire non ? Même s’ils ne connaissaient pas ils seraient obligés d’accepter, d’essayer au moins de les guider. On ne refuse rien à cette bouille d’ange, à cette brune si douée lorsqu’il s’agit de manipuler son entourage, surtout la gente masculine. Sasha, toujours collée à son amie, n’ajouta qu’un splendide sourire et osa jouer de ses charmes de vélanes juste pour finir de motiver les troupes. Ses yeux s’éclaircirent et ses traits s’affinèrent, d’accord ce n’était pas du tout légal, surtout s’il s’agissait de moldus, mais Merlin que c’était bon. Ce don, même s’il était léger, Luz l’adorait et le maitrisait à la perfection, la preuve, déjà elle captait un regard, celui d’un grand brun bien bâti qui dût battre des cils trois fois de suite avant de réussir à parler. Il fit un petit pas en avant, histoire qu’on le voit un peu plus. Il était beau, tout autant que les autres en fait, les quatre damoiseaux étaient très bien habillés, tous en tenus de soirée, l’un aux teintes bleus, l’autre blanc et noir, un troisième plus décontracté et le dernier.. Le dernier, il lui était familier, beaucoup trop. Un pantalon noir et une chemise noire, avec une veste bordeaux, mais ces détails là on s’en fichait, le fait qu’il ait la mine défaite, un œil sombre et la lèvre déchirée un peu moins par contre. Le beau brun s’était battu, ou plutôt on l’avait frappé, c’était clair, et ça avait été violent, très violent, mais en quoi cela pouvait-il bien regarder la jeune et jolie rouquine me direz-vous ? En quoi ce pauvre fêtard pouvait bien l’intéresser ? Et pourquoi donc noter tous ces détails ? Peut-être parce qu’elle le connaissait, et plutôt bien d’ailleurs, trop peut-être, ou pas encore assez. Sasha était tellement absorbée par le visage de l’anglo-pakistanais – non ce n’était pas à sa couleur de peau qu’elle le devinait mais bel et bien parce qu’elle le connaissait – qu’elle ne fit même pas attention à la réponse de celui qui s’était avancé un instant auparavant.
Non il n’était pas intéressant, pas pour elle, son regard passait du décolleté de l’une à celui de l’autre, il était beau et elle pouvait aisément s’amuser avec lui le temps d’un soir, même sans user de sa magie, mais elle n’y pensait déjà plus. L’idée d’utiliser son pouvoir de vélane pour séduire tel ou tel beaux mecs était bien loin, parce qu’il était là. Zéphyr, le bâtard avec qui elle avait passé une nuit magnifique peu de temps auparavant, celui que le destin n’arrêtait pas de mettre sur sa route, ce soir encore il se jouait d’eux et elle aurait dût s’en réjouir, mais elle ne parvint pas à sourire. Il avait des blessures sérieuses et récentes, ça ne lui plaisait pas, il s’était battu et elle devait savoir pourquoi, puis connaître les noms aussi, juste histoire de s’en mêler, même si elle n’était certainement pas censée le faire. Comme si ça allait être la première fois qu’elle agirait de manière insensée. Venir à cette soirée était insensé, avoir rencontré Zéphyr était insensé, le revoir, l’aimer, c’était insensé, mais tellement vrai.




Spoiler:
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I. Zéphyr Aït-Malek

I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Icon_minitimeMer 11 Déc - 22:52

Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


« Allez putain Zéphyr, on t'attend ! »

Le Né-Moldu gueulait à son ami depuis l'extérieur de l'Auberge des trois Balais. Zéphyr était toujours dans sa chambre, se préparant mentalement à la soirée qui se présentait devant lui : trois amis, tous plus âgés que lui d'un an, le trainaient dans une boîte londonienne ouverte à, disons, tout public. Né-Moldu, Sang-Mêlé, Sang-Pur ou même Moldu, tout le monde était le bienvenue tant qu'était arborée une tenue digne de ce nom. Les trois acolytes de Zéphyr s'appelaient Kurt, Maxxie et Peter. Les deux premiers étaient frères jumeaux, mais seul Kurt avait été doté à sa naissance de sang magique. Zéphyr n'en savait pas vraiment plus, mais apparemment Maxxie en avait voulu un moment à son frère, bien que celui-ci n'ai jamais eu vraiment le choix. Néanmoins, ils étaient aujourd'hui très proches, et Kurt n'hésitait pas à faire partager son monde à son jumeau, et vice-versa. Le troisième s'appelait Franck. Récemment fiancé à une certaine Alice, et en pleine formation pour devenir Auror, il s'était accordé ce soir de libre pour s'amuser avec ses amis. Lui, Kurt et Zéphyr s'étaient bien sûr rencontrés à Poudlard. Kurt avait été batteur dans l'Equipe des Gryffondor, et Franck était juste Franck, le Franck. Sang-pur, préfet-en-chef, et pourtant l'âme la plus gryffondorienne qui soit. Maxxie avait été rajouté à la bande plus tardivement, mais ils étaient tous les quatre tout aussi proches. Ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, rien à voir avec l'amitié qui unissait Zéphyr et Elijah par exemple, mais ils s'appréciaient beaucoup tout de même, et sortaient très souvent tous les quatre. Ils écumaient les boîtes londoniennes, magiques ou moldues, et dansaient toute la nuit, des filles pendues à leur cou, qu'ils ramenaient presque toujours chez eux. Franck, différait puisqu'il était  sûrement l'homme le plus fidèle que Zéphyr avait jamais rencontré. Ça ne l'empêchait néanmoins pas de s'amuser, il était toujours le premier sur la piste de danse à faire virevolter ses partenaires, lâchant toute la nervosité qu'il accumulait lors de ses longues heures de formation.

C'était Kurt qui, d'en bas, gueulait à Zéphyr de sortir. Le garçon faisait attendre ses amis depuis maintenant une dizaine de minutes, dans le froid glacial d'une certaine nuit d'Avril. Il observait son reflet dans le miroir en pied que madame Rosmerta avait eu la bonne idée d'accrocher derrière la porte de la chambre. Si on oubliait sa face, il était drôlement beau. Il portait un pantalon de costume noir avec une chemise de la même couleur rentrée dedans. Pour se tenir chaud il avait mis une veste en velours Bordeaux et avait noué autour de se cou une écharpe en laine noire. S'il avait réussi à masquer quelques-uns de ses hématomes par sa chemise, son visage laissait néanmoins transparaître ce qui lui était arrivé la veille : il avait un œil au beurre noir, l'arcade sourcilière encore ouverte et saignante, et la lèvre inférieure enflée. Étaient cachés par sa chemise un énorme hématome au plexus solaire, ainsi qu'un autre sur sa hanche gauche qui l'empêchait de marcher correctement.
Zéphyr regarda une dernière fois par la fenêtre, dans l'espoir de voir un aigle fendre le ciel noir de la nuit. Mais apparemment sa réponse ne serait pas pour ce soir. Il quitta sa minuscule chambre, la ferma à clef, avant de dévaler les escaliers pour atterrir dans le bar des trois balais. Il adressa un regard noir à la patronne, tranquillement assise derrière son comptoir, et poussa finalement la porte de la sortie pour rejoindre ses trois amis.
Les mains fourrées dans ses poches, la tête rentrée dans son écharpe, zéphyr leur fit un signe de tête. Il les emmenait vers le salon de tatouage de Jangor, qui était doté d'une armoire à disparaître qui amenait directement à Londres, sur le Chemin de Traverse. Maxxie ne pouvait pas transplaner, et Zéphyr n'aimait pas cela, ça arrangeait donc tout le monde. Même si Zéphyr avait tenté de l'éviter, il finit par croiser le regard de Franck, visiblement inquiet :

« Zéph, par Merlin, il t'es arrivé quoi encore ? »
« Rien, laisse tomber »

Il n'avait pas envie d'en parler. Pas à eux, en tous cas. Il en aurait bien parlé à Eli, mais il n'était pas là. Ça resterait dans sa mémoire, et puis voilà. Mais peut-être que vous, lecteur, voulez savoir ce que tout cela signifie ? Rentrons alors dans la mémoire du garçon, voulez-vous ?

***

C'était la veille, juste la veille. Zéphyr avait mis des mois pour remonter jusqu'à la source du réseau, mais il y était parvenu. Bien sûr, avec la magie, ça avait été plus simple, mais il était étonné que la police, qui cherchait depuis des années, n'ai pas réussi à trouver de fil conducteur. Quel réseau ? Certainement le plus grand réseau de distribution de methampetamines  du sud de l'Angleterre, qui avait aussi en stock quelques plantations de cannabis. Zéphyr avait été mis au courant de l'existence de ce réseau par son beau-père, qui avait été un des grands membres de l'organisation jusqu'à ce qu'il fut arrêté et envoyé en prison pour une dizaine d'année. La police pensait avoir démantelé le réseau, mais point du tout, ils n'en avaient même pas compris l'ampleur - et c'est pour cela que Farouk Khan n'avait écopé que de dix ans de prison. Le commerce avait vite repris. Bref, Zéphyr avait remonté des pistes, et avait trouvé le plus gros stock de metamphetamines de Londres dans les docks du sud de la ville. Ça, c'était vers janvier. Depuis lors, il rentrait une fois de temps à autres dans l'immense entrepôt caché sous une usine de fabrications de fajitas, et pillait quelques kilos de drogue pour les revendre lui-même et se faire un peu d'argent. Zéphyr haïssait  son beau-père plus que tout, et pourtant il commençait à suivre ses traces. Sa vie était malheureusement parsemée de paradoxes tels que celui-ci, mais il devait faire avec pour pouvoir faire vivre convenablement ses sœurs et sa mère. Et lui, aussi, du même coup. Bref, Zéphyr était retourné à l'entrepôt la veille, vers une ou deux heures du matin. Cette fois-ci, il avait voulu faire le malin, et n'avait pas été assez prudent. Deux gardes l'avaient vite repéré, et il avait hésité à sortir sa baguette, pensant pouvoir régler ça à l'amiable. Quel utopiste, ce garçon. Les deux brutes l'avaient attrapé par surprise, poussé contre un mur, et menacé en le frappant. Bien sûr, Zéphyr n'était pas du genre à jurer sur sa vie qu'il ne dirait rien, ou à supplier qu'on lui laissât sa vie. Ça n'aida pas sa cause. Un coup, deux coups, trois coups, et Zéphyr serrait les dents, espérant qu'ils se lasseraient. Il le savait, les deux étaient certes armés, mais contre sa baguette, ils ne valaient rien. Malheureusement pour eux, ils ne se lassèrent pas. Ce fut après le crochet du droit qu'il reçut en plein dans le plexus qu'il se décida. En deux secondes, il sortait sa baguette, et s'était gagné pour lui. Il songea un instant à les assassiner, mais ce n'était pas pour lui. Il se contenta alors de les violenter. Beaucoup. C'était amusant, à vrai dire, de les voir virevolter d'un bout à l'autre de l'entrepôt à coup de rayons rouges, jaunes, bleus, noirs. Eux, par contre, pleuraient leur mère, le suppliait d'arrêter.
Mais comme eux, Zéphyr n'eut pas de pitié. Il finit cette session en leur tirant une balle dans les genoux. Et bien sûr, il leur effaça la mémoire - il aurait eu le ministère sur le dos, sinon, et ce n'était pas particulièrement ce qu'il cherchait. Il les ramena ensuite à la surface de la terre, laissant leur dépouilles ensanglantées et hurlant à la mort sur les bords de la Tamise. Quelqu'un les trouverait bien, et appellerait les secours. Sinon, et bien ce n'était pas Zéphyr qui allait les pleurer.

***

« Pourquoi t'as mis autant de temps à sortir, on va arriver là-bas y'aura plus personne. »

Zéphyr ne répondit pas. Il se disait par contre que c'était tant mieux, s'il n'y avait personne. Il pourrait rentrer, et dormir.
Vous l'aurez compris, le garçon était d'une humeur massacrante ; en même temps, il n'avait pas passé la meilleure journée de sa vie, et on ne peut pas non plus toujours être de bonne humeur, n'est-ce pas ? Mais c'est comme si tout s'était enchaîné, aucun élément positif n'était ressorti de cette journée. Avant cette histoire de baston, plusieurs éléments s’étaient déjà enchaînés, et rien de tout cela n’avait plu à Zéphyr : il s’était d’abord pris comme une massue sur le crâne quand il était rentré à l'auberge des Trois Balais et que Rosemerta lui avait appris qu'il était à la fois viré de sa chambre mais aussi de son job. Elle avait de bonnes raisons de le faire, c'est vrai : il ne payait pas toujours sa pension à l'heure, et était une fois sur quatre en retard à son poste de barman, mais Zéphyr ne s'y attendait pas. Elle lui avait dit qu'elle lui laissait trois jours pour se trouver un endroit où rester, qu’après il était dehors. Elle savait très bien qu’il ne trouverait rien, c’était d’ailleurs certainement pour cela qu’elle lui avait proposé des petits-déjeunés gratuits dès qu’il le souhaitait, par pitié. Mais Zéphyr détestait qu’on ait pitié de lui. Il avait haussé les épaules, réclamé sa dernière paye, et était remonté dans sa chambre. Il resterait les trois jours, et se casserait après. Où ? Allez savoir. Plusieurs nanas l’accueilleraient volontiers chez lui, il en était certain. Evidemment, il préférait qu’une nana en particulier l’invite, mais elle ne répondait pas à son hibou, alors bon.
Néanmoins Zéphyr avait dû vite effacer de sa mémoire cet événement. Il dînait avec sa famille le soir-même. A dix-huit heures il transplana de sa petite chambre pour atterrir directement dans l’appartement de sa mère. Il avait le ventre vide, alors il n’eut pas trop la nausée ; il était néanmoins certain qu’il ne ferait pas le même trajet inverse, le ventre plein de la bonne nourriture de sa mère, sinon il risquait de ne plus rien avoir dans le ventre. Evidemment, quand il débarqua, toute la famille lui sauta dessus. Ses sœurs, sa mère, le chien. Ils dînèrent dans le rire et la bonne humeur, comme toujours. Zéphyr alla ensuite coucher ses sœurs, et c’est là que tout bascula. Elles dormaient dans un lit superposé. Mahwish était en haut, son frère l’embrassa sur le front, avant de descendre sur la petite, Saha, qui dormait presque déjà. Avant de fermer définitivement, elle prit néanmoins le visage de son frère entre ses mains, et fit :

« Je suis contente Fifi. Tu es venu ce soir, papa rentre bientôt à la maison, c’est comme si tout redevenait comme avant ! »

Le cœur de Zéphyr manqua probablement mille battements, il voulut poser des questions, mais Sasha dormait déjà. Il lui sourit maladroitement, l’embrassa elle aussi sur le front, et se redressa. Il croisa le regard de Mahwish, qui s’était assise sur son matelas. Elle avait l’air désolée. Apparemment, la petite avait gaffé. Zéphyr lui sourit à elle aussi, puis lui fit un léger signe de tête, pour qu’elle se recouche. Dix ans, et elle était déjà si mature. Il se lisait en elle ; encore un peu et elle rentrait à Poudlard à sa suite. A peine Zéphyr était-il sorti de la chambre de ses sœurs qu’il lança un sort sur la porte, pour qu’elles n’entendent rien de la conversation qui allait suivre. Il était énervé, terriblement énervé.

« Maman, pourquoi tu m’as pas dit qu’il sortait de prison ? »

Mary-Ann n’eut presque pas l’air étonnée, comme si elle s’attendait à ce qu’une de ses filles lâche le morceau. Elle baissa néanmoins son regard vers ses chaussures, honteuses. Elle savait tout ce que son fils faisait, et pourquoi il le faisait, mais il ne pouvait pas comprendre.

« Parce que, Ishak, ça ne te regarde pas … »
« Comment ça, ça ne me regarde pas ?! Un véritable enfoiré va venir vivre sous ton toit, à nouveau, après tout ce qu’il nous a fait, et ça ne te pose pas de problème ? Et comment ça se fait qu’il est déjà dehors, il n’a passé que six ans sous les verrous ! »

Il avait haussé la voix, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. L’idée que son beau-père revienne dans la vie de sa mère et de ses sœurs lui donnait envie de vomir. Il avait toutes ces images qui lui remontaient dans la tête, à tel point qu’il enfoui sa tête entre ses mains un instant, tentant vainement de les refouler au fond de son inconscient à nouveau.

« Il a eu un comportement parfait ! Rien à lui reprocher, alors quand l’avocat a demandé une réduction de peine, le tribunal n’a pu qu’accepter. C’est le père de tes sœurs, Zéphyr, je ne peux que lui dire de revenir avec nous. Nous sommes une famille. »

Mary-Ann Fletcher avait le don pour tomber sur les mauvais hommes. D’abord, Walter Aït-Malek, qui était certes le père de son fils et l’amour de toute une vie, mais qui ne l’avait jamais traitée comme il aurait fallu, et qui était mort bien trop tôt. Et puis ce Farouk Khan, qui n’était rien de moins qu’un homme violent doublé d’un trafiquant de drogues. Zéphyr était resté une quinzaine de minutes de plus, débattant vainement avec sa mère. Elle ne l’écoutait pas, et ne l’écouterait jamais, pas sûr ça, en tous cas. Elle avait fini par lui promettre qu’il ne reviendrait pas ici, dans l’appartement que Zéphyr payait, mais il savait qu’il n’en serait rien. Elle n’avait aucun pouvoir face à lui, et si quelqu’un devait faire quelque chose, c’était bien lui. Il se souvenait tellement bien des hurlements de sa mère et des pleurs de sa sœur Mahwish, il ne pouvait rester sans rien faire. Saha avait à peine un an quand son père avait été envoyé en prison, Mawhish en avait déjà quatre. Mais Mary-Ann avait demandé à son fils de ne pas s’en mêler, pas tout de suite, de la laisser gérer au moins une ou deux semaines. Même si elle ne l’acceptait pas, elle savait de quoi son fils était capable, et elle ne voulait pas que ses filles se retrouvent sans père, pas à nouveau. Elever un enfant à moitié orphelin avait déjà été assez compliqué comme cela.
Zéphyr partit alors, et quand il enlaça sa mère, il fit :

« Je reviens dans deux semaines. S’il y a ne serait-ce un bleu sur ton corps ou s’il manque un cheveu sur la tête des filles, je l’explose. Littéralement. »

***

C’était juste après cela que Zéphyr s’était rendu dans l’entrepôt, et que ça avait mal tourné. Faites l’addition vous-même de toutes les crasses qui lui étaient arrivées en l’espace d’une journée, et vous comprendrez alors sa mine maussade. A peine était-il sorti de l’auberge que les deux jumeaux, le saluant à peine, partaient devant, en direction du salon de tatouage. Maxxie portait un costume noir, avec une chemise blanche et ouverte de quelques boutons. Son frère était en jean, dans lequel il avait rentré une chemise blanche, fermée par une cravate aussi noire que la veste qu’il portait par-dessus. Franck, lui, accorda un regard à son ami. Il était vêtu d’un costume bleu nuit, toujours aussi irrésistible avec ses yeux de l’exacte même couleur que ses vêtements, fila un coup de coude à son ami, avant de dire :

« Merde Zeph’ qu’est-ce qu’il t’est arrivé, t’as vu ta tête ? »

Immédiatement, les regards des deux autres se tournèrent vers lui, il tenta vainement de cacher ses marques en regardant le sol, mais Maxxie détendit la situation :

« Si tu t’es battu, j’espère au moins que c’est pour une nana ! »

C’était certainement pour cela que Zéphyr adorait sortir avec cette bande. Si Franck était de nature assez inquiète, les deux autres étaient franchement rigolards. Zéphyr se sentait à l’aise avec eux, ils avaient le même caractère, toujours prêts à faire la fête et à rigoler. Il répondit alors (parce que s’il ne leur disait pas tout de suite, il allait raconter n’importe quoi une fois alcoolisé, surtout qu’il comptait pas mal se bourrer la gueule, il préférait alors maîtriser un peu la situation), s’allumant une clope au passage :

« Les bleus sont pour mes sœurs et ma mère. Ce sont des filles, tu me diras, mais je suppose que ce n’est pas ça que tu voulais entendre … »
« Raconte ! »
« C’est probablement rien, elle répond plus à mes hiboux de toute façon … »
« Mais par Merlin, notre Zéphyr se serait-il enfin remis de Eleanor ? Je l’ai croisée l’autre jour d’ailleurs, elle est très … épanouie ! »
« T’es con haha ! Eleanor ne fait pas le quart du poids face à elle de toute façon. »
« Wow wow wow mais Zéphyr est-ce bien toi dans ce corps ?!  »
« T’es au courant qu’on t’a sorti pour que tu puisses te trouver une nana, c’est pas du jeu si t’en a déjà trouvé une ! »
« J’ai rien demandé, vous m’avez carrément forcé à sortir… »

Les trois garçons étaient interloqués. Zéphyr ne les avait pas habitués à parler d’une nana en particulier, c’est vrai. La plupart du temps, quand il sortait, il racontait ses centaines de dernières aventures avec des nanas qui lui offraient toit et nourriture pour une nuit. Et là, qu’est-ce qu’il racontait ? Basiquement, si on lisait entre les lignes, il disait qu’il avait rencontré une nana qui avait tellement d’influence sur sa vie que rien que ne pas recevoir de réponse à un hibou le mettait de mauvaise humeur. Merlin, mais qui était cette nana ?! Evidemment, les trois garçons mourraient d’envie de savoir, mais Zéphyr ne dit rien, ou pas son prénom, en tous cas. La discussion continua jusqu’à ce qu’ils arrivent chez le tatoueur. Evidemment, dès qu’ils rentrèrent, Maxxie, Kurt et Franck gueulèrent au fameux InkCrow, qu’ils connaissaient bien maintenant :

« T’étais au courant ?! Que Zéphyr avait une fiancée ?! »
« C’est pas ma fiancée, le seul fiancé dans la pièce c’est Franck … »
« Nan mais ne minimise pas les choses Zéphyr s’il te plaît ! Là c’est la nouveauté du siècle ! »

Jangor regardait les 4 lascars d’un air amusé. Il les poussa presque vers l’armoire à disparaître, et fit :

« J’étais au courant avant lui-même, je te rappelle que ma femme est voyante. Mais je lui ai conseillé d’arrêté de la voir, aussi parce que ma femme est voyante, mais je vois qu’il n’a pas écouté mes conseils … »

De toute façon, Zéphyr n’écoutait jamais les conseils de personne. Sauf de lui-même, et encore. Il fit alors un sourire sarcastique à celui qu’il considérait comme son grand frère, et il poussa les jumeaux interloqués dans l’armoire. Ils avaient l’air choqués que Zéphyr leur cache tant de choses. Franck essaya d’en savoir plus une fois seul avec Zéphyr, mais ça ne fonctionna pas. Bientôt, ils étaient tous les quatre sur l’allée des embrumes, et Zéphyr parvint à les faire changer de conversation, avant de leur avoir fait promettre de ne rien dire à personne. Ils avaient juré en levant leur mains vers le ciel. Zéphyr avait alors répété la même phrase :

« A personne, les gars, vraiment … »
« Eh bah, on voit que la confiance règne… »

En vrai, il leur faisait confiance. Mais là, c’était une question plus ou moins de vie ou de mort, alors il préférait être certain. Bref, le temps qu’ils arrivent au métro et descendent à la station voulue, le sujet de conversation avait complètement changé. Kurt parlait de son poste de gardien dans l’équipe londonienne de  Quidditch, Franck racontait combien ses études était passionnantes, et Maxxie exprimait son envie de quitter les bureaux sales de l’entreprise pour laquelle il bossait pour se consacrer à sa passion : la cuisine. Zéphyr, lui, ne disait rien. Il écoutait, riait vaguement, hochait la tête, mais marchait surtout le regard perdu dans le vide, les mains enfoncées dans ses poches. Il pensait à la fameuse jeune fille, comme tout le temps, en ce  moment. Ca faisait quoi, une semaine qu’il ne l’avait pas vue, et pourtant tout lui manquait. Sa présence près de lui, en premier. Mais aussi son odeur, son rire, la tête qu’elle faisait quand elle était en colère, les yeux rouges sang, ou celle qu’elle avait quand le moment d’osmose totale arrivait quand ils faisaient l’amour. Il avait l’impression de ne pas lui avoir parlé depuis plus ou moins cinq cent ans. Littéralement.
Enfin, les quatre garçons arrivèrent dans la rue qu’ils cherchaient. Zéphyr les arrêta, il voulait se fumer une dernière cigarette avant de rentrer à l’intérieur du Mug’L. Maxxie, Kurt et Franck râlèrent, mais ils étaient bien obligés de l’attendre. Rentrer sans lui dans la boîte réduisait leur chance de voir des nanas tourner leur regard sur eux (il faut voir le côté pratique des choses …). Néanmoins, Zéphyr était pressé de rentrer à l’intérieur du bar : il y aurait à boire, beaucoup, il aurait donc l’opportunité d’oublier un peu sa journée de merde. Fumer lui faisait mal à la lèvre, toujours enflée, mais ça le déstressait, alors il subissait. Un mal pour un bien, dirons-nous.
Bientôt, une voix raisonna dans la rue. Une voix féminine qui illumina le regard des quatre garçons :

« Là des mecs ! »

C’était tout ce que Zéphyr parvint à saisir, mais ça lui suffit pour comprendre qu’elle cherchait exactement ce que Maxxie et Kurt cherchait. Et peut-être lui aussi, d’ailleurs. Après tout il n’avait rien promis à Sasha, elle ne répondait pas à son hibou, et ils n’avaient pas prévu de date de retrouvailles. Peut-être ne voulait-elle pas de retrouvailles. Et Zéphyr se connaissait, peut-être pas maintenant, mais une fois bien alcoolisé, il ne résisterait certainement pas aux attraits d’une lady. En tous cas, deux ladies s’approchaient du groupe des quatre garçons. Zéphyr plongea son regard vers le sol, lâcha sa cigarette et l’écrasa sous sa chaussure.

« Bonsoir messieurs, excusez-nous mais nous nous sommes égarées, pourriez-vous nous indiquer la direction du Mug’L ? »

Elle avait un accent russe. Merlin, encore une nana de l’échange ? Zéphyr n’osa pas lever le regard. De toutes façons, ce n’était pas la bonne voix, et il n’avait pas envie d’effrayer la fille avec son air de balafré. Ou pire, il n’avait pas envie de passer pour le badboy du coin, piquant au passage la proie que Kurt semblait s’être attribué, au ton de voix qu’il avait employé pour lui répondre. Zéphyr leva enfin la tête, juste pour voir quelle gueule avaient les deux proies de sa bande. Une brune, et une rousse. Merlin, non, pas une rousse. Et surtout pas cette rousse-là, surtout pas jouant de ses charmes face à Kurt, Merlin, non ?! Zéphyr avait manqué quelques battements de cœur, avant de laisser de nouveau valser ses yeux vers le sol.

« On y va aussi ! Vous avez qu’à nous suivre ! »

Bon. La vision qu’il eut n’était pas exactement celle à laquelle il s’attendait. Pas du tout, même. *Merlin, c’est pas vrai ?! Qu’est-ce qu’elle fout là ? C’est une blague ? Je pensais que c’était la mauvaise russe, que ce n’était pas sa voix, pourquoi elle est là quand même ? Que fout Sasha Vladmirova sur le chemin de la boîte la plus plébéienne qu’il soit ? Merlin pourquoi elle me regarde comme ça ? Ah oui, merde, mes blessures.. Nan, Sasha, reste pas comme ça plantée vient on avance au lieu de rester là comme deux idiots, allez avance, ils sont déjà devant et ils vont trouver ça chelou, allez, allez, on avance, nan, regarde pas mes cicatrices, s’il te plaît, mais, rho Sasha putain !*
Zéphyr essayait de transmettre cela par ses pensées. Evidemment, il n’y parvint pas. Il se retourna alors, planta son regard sur les fesses de l’autre fille – c’était juste plus agréable à regarder que le pavé – et il rejoint le petit groupe qui avait un ou deux pas d’avance sur eux. Maxxie était déjà à fond, et c’était tant mieux. Personne ne semblait avoir capté le petit … bug qui s’était produit quand les regards de Sasha et Zéphyr s’étaient croisés.

« Vous nous venez d’où les filles, alors ? »

Zéphyr se rangea à côté de Franck, tentant de ne pas regarder Sasha. De toute façon, il était bien trop occupé à se repasser la scène à laquelle il venait d’assister pour la regarder. Deux filles perdues dans les rues de Londres, l’une des deux qui demande son chemin à Kurt, l’autre qui se joint à elle, le regard planté dans le sien, la poitrine en avant. Cette autre, c’est Sasha. Zéphyr s’était subitement mis à haïr son ami. Et puis Maxxie, aussi, qui avait bien profité de la vue. Heureusement, Franck était fidèle. N’est-ce pas ?
Merlin – allez Merlin, Zéphyr a beaucoup besoin de toi ce soir – mais comme cette situation était étrange. Exactement comme Zéphyr l’avait prévu, d’ailleurs, la semaine précédente, quand il avait demandé à la jeune fille ce qu’ils se seraient passés s’ils avaient tous les deux été invités à la même soirée. Sauf que ce n’était PAS supposé se passer en vrai, mais alors vraiment pas ? Merlin, qu’allait-il faire ? L’éviter ? Oui, il allait faire ça. Il allait tenir dix minutes, si ce n’est moins, mais c’était une bonne solution ? N’est-ce pas ?

Le groupe de six rentra dans la boîte, sous l’œil des vigiles. Heureusement, il faisait noir à l’intérieur. Zéphyr pouvait jeter des regards furtifs à Sasha sans que personne ne s’en rende compte. Si belle. Elle était si belle, comme toujours. Son cœur battait à mille à l’heure, comme toujours. Merlin. Il l’aimait, comme toujours.


Dernière édition par I. Zéphyr Aït-Malek le Lun 23 Déc - 21:33, édité 2 fois
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L. Sasha Vladmirova

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Le temps, ce fameux facteur inévitable faisait encore des siennes. En principe il faut embrasser l'être aimé pour qu'il s'arrête totalement, pour enfin repartir de plus belle, mais ce soir là, cette nuit là, il avait décidé de changer les règles. Un regard, un simple échange et voilà qu'il se figeait. C'était impossible. Cela faisait déjà plusieurs longues secondes qu'elle était bloqué sur lui, parce qu'elle n'en revenait pas. Le destin se foutait d'elle vous en conviendrez, là c'était trop, beaucoup trop.

« On y va aussi ! Vous avez qu’à nous suivre ! »

Non rien à faire, il pouvait bien parler, changer, danser ou faire un striptease même, elle était perdue, complètement déconnectée de la réalité. Parce qu'il était là. Même la pression qu'exerça sa meilleure amie sur son bras n'y fait rien, le contact physique fut rompu mais elle ne cilla pas, ne réagit pas lorsque la jolie brune commença à marcher à la suite des deux grands bruns - Sasha ne tilta pas qu'il s'agissait de jumeaux - suivit de près par celui vêtu de bleu.. Zéphyr et Sasha restèrent comme deux statuts au milieu de la ruelle, et finalement ce fut lui qui fit bouger les choses. Il s'éloigna d'elle. La rouquine se retint de lui agripper le bras pour se blottir contre son torse, de l'embrasser à en perdre haleine, de le plaquer contre un mur de cette ruelle.. Ou simplement de l'engueuler et de le harceler pour apprendre ce qui lui était arrivé, pourquoi il avait le visage tuméfié et la mine renfrognée. Mais elle ne fit rien, se laissant porter par la situation, rattrapant rapidement sa meilleure amie pour marcher à sa hauteur, sans oser tourner le visage vers l'anglo-pakistanais.

« Vous nous venez d’où les filles, alors ? »

Pas le courage de répondre, Nasta avait tout de suite comprit qu'il s'était passé quelque chose, le comportement de sa meilleure amie avait changé et ça l'inquiétait. Un simple échange de regard suffit, Nas se chargerait de répondre au dragueur numéro deux.

« Pour tout vous dire nous venons de Biélorussie, nous sommes venues profiter du beau temps anglais pour quelques mois. Et rencontrer de charmant Londonnien, accessoirement. »

Petite touche d'ironie, sourire enjôleur, elle était tout simplement parfaite. Classe sans être hautaine, elle portait avec fière allure sa robe haute couture mais ne prenait certainement pas de haut les quatre jeunes gens qui pouvaient aussi bien être sorciers que moldus. Sasha lança un regard complice à son amie, pour la remercier de gérer les choses, elle même en était bien incapable. Elle ne portait même plus attention aux trois autres, encore moins à celui qui lui lançait plus de sourires, en entrant dans la boîte elle gratifia d'un bref regard le videur, juste pour l'inciter à ouvrir plus vite. Il faisait froid dehors et elle ne cessait de trembler, mais ce n'était pas vraiment les températures encore fraîche du mois d'avril qui la faisait frissonner..
Les vestes au vestiaire et le cœur en arrière, la rouquine marchait devant en compagnie de son amie, elle lui souffla à l'oreille quelques mots, un prénom et une indication, c'était lui. Oui Nastajia était au courant de tout, de la premier rencontre, de la deuxième, la troisième.. Des emmerdes, des sentiments, des risques. Elle savait tout, et elle était pour, la belle brune fut d'ailleurs toute excitée en apprenant que le fameux Zéphyr était là. Puis elle se retourna automatiquement pour le passer au laser, et finalement lui murmurer qu'elle avait fait un bon choix. Cela décrispa un peu la sorcière au sang de velane qui s'autorisa un sourire, et un regard pour le beau brun. Sasha le savait déjà qu'il était un excellent choix. Maintenant elle devait trouver le moyen de lui parler, et elle pouvait compter sur sa meilleure amie pour y arriver. Cette dernière s'arrêta près d'une table ronde inoccupée entourée par un grand canapé en demi lune, avec vu sur la piste déjà bien remplit et non loin du bar, puis se tourna vers la troupe masculine, ils étaient toujours derrière elle le savait.

« Permettez qu'on vous offre un verre, afin de vous remercier. »

Et que Sasha passe du temps avec Zephyr, mais ça, ça ne pouvait être dit à voix haute. Les damoiseaux acceptèrent sans se faire prier et les deux étrangères se sauvèrent en direction du bar, ensemble.

« C'est bien celui avec la veste bordeaux hein Luz ? Il est beau, mais un peu abîmé, il lui est arrivé quoi ? Tu dois lui parler, mais arrêter de le mater comme ça car c'est grillé. Fais le boire ! Mais pas trop non plus sinon il ne tiendra pas la nuit. Je n'en reviens pas que tu sois amoureuse, enfin je comprend en même temps. Tu penses que ses amis sont tous célibataires ? »

Pour toute réponse, Sasha soupira, puis ria. Son amie était incorrigible, des questions, des commentaires, des conseils.. Le tout crié dans son oreille à cause de la musique un peu forte - un truc à la mode pour se déhancher - alors qu'elles arrivaient au bar pour commander. Là elles choisirent une bouteille de vodka version sorcier, plus forte que la moldue, quelques diluants, une grande ligne de shooters toujours de vodka mais parfumée aux bonbons et une deuxième lignée de whisky pur-feu cette fois. D'accord elles y allaient fort, mais elles étaient venu pour boire, et Sasha en avait GRANDEMENT besoin. La note elles ne la regardèrent même pas, déposant chacune une belle pile de pièces d'or, le barman leur offrit chacune en plus un shooter maison -couleur arc en ciel - à déguster de suite. Elles l'avalèrent ensemble avec plaisir et revinrent vers la table en sentant la chaleur de l'alcool se répandre dans leurs corps. Un serveur allait venir tout leur apporter dans la minute. Nasta s'installa d'un côté et Luz de l'autre, à côté du tout premier qui avait parlé, et près de ce grand brun un autre damoiseau au cheveux sombre, celui qui intéressait Sasha, le seul. Avant qu'un silence pesant ne tombe, on vint leur apporter toute la commande, vraiment rapide ici, seul bémol il fallait parler un peu fort pour être entendu, mais ça allait, il y avait pire.

« Vodka aux bonbons et Whisky, je vous laisse voir celui que vous préférez - elle plaça devant chaque personne deux petits verres, un de chaque - et ensuite on va danser. »

On ne discute pas les ordres de princesse Nastajia. Qui réalisa alors qu'ils ne s'étaient pas présentés. Ni eux, ni elles. Elle trouva une parade, et un moyen d'éloigner la bande des deux amoureux, il suffisait de faire bouger tout ce petit monde.

« [color=teal]Et vous aurez nos noms si vous nous montrez ce que vous valez sur la piste de danse, on n'a rien sans rien.. [\color]»

Fine joueuse n'est ce pas ? Ils ne tentèrent pas de la vexer en tout cas, ça ne pouvait que les arranger de toute façon. Deux jolies filles les invitent à boire de bons shooters pour ensuite danser avec eux, trop dure comme début de soirée vraiment. Dociles donc, chacun leva son verre pour trinquer à cette rencontre, et le vida. Sasha commença par le whisky qui lui brûla la gorge, et dans la foulée elle prit le deuxième, ou troisième, ses yeux commencèrent déjà à briller, c'était mal parti. La jolie brune se mit debout juste après avoir fait claqué son deuxième verre, vide, et elle fit signe au quatuor de se lever pour la suivre, direction la piste évidemment. La rouquine elle, fit miné de laisser passer les hommes devant, mais en fait elle se faufila par derrière pour attraper le poignet de celui qui ne portait que du noir - heureusement, elle ne se trompa pas de bras malgré le peu de lumière - et l'obligea à reculer, puis sans plus de cérémonie elle le traina à l'écart. En effet sans son avis ou son consentement. Loin de leurs amis respectifs, elle trouva un coin tranquille dans un couloir adjacent à la grande salle qui menait certainement aux toilettes ou à une autre salle, et le plaqua contre le mur, avec douceur rassurez vous. Il était blessé tout de même et elle se doutait que son visage n'était pas la seule parti de son corps à être bleuté et enflé.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Non en fait ce n'est pas la bonne question. Que t'es t-il arrivé Zéphyr ? Qui t'as fais ça ? Et pourquoi ? »

Avec une infinie douceur, elle frôla ses lèvres, sa joue, le tout du bout des doigts comme si elle avait peur de le casser. Toute tremblante, on l'a devinait terriblement inquiète et elle n'essayait en rien de le cacher, tant pis si elle était grillée. Puis, oubliant tout prudence - depuis le départ elle ne l'était pas du tout de toute façon -elle se rapprocha de lui et l'embrassa, comme ça sans prévenir. Là encore elle repoussa son instinct de tigresse qui lui intimait de le plaquer un peu plus et de se laisser aller à des pulsions plus fougueuses et violentes. Il n'était pas en état, elle se permit simplement de s'appuyer tout doucement contre lui, une main sur sa joue, l'autre agrippée à son pantalon.

« Tu m'excuseras, je ne pouvais pas résister.. »

Sasha était encore tout contre lui, son souffle se perdit contre les lèvres du beau brun qui ce soir faisait à peu près la même taille qu'elle, merci les talons. La belle tremblait encore, ses yeux brillaient mais elle ne souriait pas, trop inquiète par les plaies du damoiseau. En revanche elle ne s'inquiétait certainement pas du regard des autres, dans le noir et dans une boîte, qu'elles étaient les chances qu'on les voient hein ? Nul ? C'était aussi peu probable que de croiser Zéphyr dans une ruelle avec sa meilleure amie, rassurant.

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


   Zéphyr était rentré dans la boîte nommée Mug'L dans un état qu'on aurait largement pu qualifier de "second". Il avait la gorge sèche, les mains tremblantes et les paumes moites, l'estomac noué, quelques perles de sueur au bas de son dos, et bien sûr, le cœur qui battait à mille à l'heure. Sasha était ici, illuminant sa journée. C'est vrai, en l'espace de deux secondes, il avait oublié tous des malheurs, se concentrant uniquement sur la jeune fille, s'oublient totalement, jusqu'à ne même plus se souvenir de son propre prénom, à croire que Sasha arrivait à faire s'efface la part trop égocentrique qui vivait en lui.
   La petite troupe alla au vestiaire, et Zéphyr y laissa sa veste, sa baguette toujours bien accrochée à sa ceinture, bien qu'il ne se sentait pas capable de la faire fonctionner sans la faire exploser. Son regard était soit fixé sur le sol, soit sur la jeune fille, même s'il essayait d'être le plus discret possible. De toutes façon, il n'avait envie que d'une chose : la toucher, la sentir près de lui, l'embrasser et tout ce qui s'en suit, malheureusement ce n'était pas possible. Pas ici, pas avec tous ces gens autour. Si les garçons prêtaient un peu attention, remarquer l'intérêt qu'il portait à Sasha était fort remarquable ; néanmoins, et c'était une chance pour lui, ils étaient bien trop intéressés par les deux jeunes filles pour ne lui accorder à lui ne serait-ce qu'un regard.  Quoi que, il faudrait se méfier de Franck. En plus d'être fiancé et supposément fidèle, il était aussi véritablement perspicace – ce qui était de bonne augure quand on voulait faire un métier tel que celui d'Auror – Zéphyr se disait d'ailleurs que s'il devait y en avoir un qui, ce soir, comprenait ce qui se tramait entre Zéphyr et la biélorusse, c'était bien lui.

   « Permettez qu'on vous offre un verre, afin de vous remercier. »

   Les quatre garçons s'installèrent à la table qu'avait choisie la brune. La musique était forte, et le canapé en forme de demi-lune n'était qu'une étape avant qu'ils migrent tous vers la piste de danse. Une chanson moldue passait dans l'air, fort, empêchant tout le monde de se comprendre clairement. Zéphyr suivit des yeux les deux jeunes filles s'éloignant vers le bar, où elles se firent servir une ligne de shots. Ce fut au moment où il accordait un regard particulier au barman qui avait les yeux un peu trop pétillants à son goût que Kurt, qui était assis à côté de lui, lui donna un grand coup sur le dos. Déjà, l'homme était un sportif, mais pas n'importe lequel : c'était un joueur de Quidditch, qui était à la position de batteur ; autant vous dire que ses fameuses frappes dans le dos n'étaient jamais oubliées, particulièrement quand on était, comme Zéphyr, déjà un peu abîmé.

   « De quoi te faire oublier ta mystérieuse demoiselle, ne me dit pas le contraire !  »

   C'est sûr qu'oublier Sasha pour Sasha était une tâche assez amusante. Cette pensée fit sourire Zéphyr, de sorte que Kurt, satisfait de l'air qui voguait sur le visage de son ami, ne se posa pas trop de questions.

   « Mon dieu, vous avez vu la rousse ?! Elle est carrément divine, elle a de ces courbes »

Zéphyr fit grincer sa mâchoire tandis qu'il serrait les poings, sous la table. Sasha était sienne, personne ne devait la convoiter sauf lui, pas à haute voix en tous cas ; enfin cela, c'était dans un monde meilleur, celui de ses rêves, parce que dans ce monde ci, Sasha appartenait à peu de personnes, et surtout pas à lui, elle n'était d'ailleurs même pas sa petite amie. Et lui non plus n'avait pas le droit de la convoiter, ni en pensée ni à haute voix d'ailleurs.

    « Ça va Zeph, t'as l'air tendu ? »
   « C'est juste mes plaies qui sont un peu douloureuses, t'en fait pas ... »

Franck eut l'air de le croire. Fort heureusement, les jeunes filles revenaient, coupant court à la conversation. La brune avait l'air de très bonne humeur, et maintenant que Zéphyr y réfléchissait, elle était la seule à avoir pris la parole depuis qu'ils étaient là. Elle avait l'air de vouloir gérer la situation, arborant la même tête que celle qui était apparemment sa meilleure amie quand elle décidait de prendre les choses en main. Zéphyr en déduisait qu'elle devait être au courant, sûrement pas de tout, mais au moins de quelque chose, et que par conséquent, Sasha devait lui en avoir parlé. Rien d'étonnant, Zéphyr aussi avait raconté à son meilleur ami plus ou moins tout ce qui concernait Sasha. Elijah était au courant de tout : de leur rencontre, de leur lien actuel et des sentiments de son meilleur ami envers la jeune fille, bien sûr. Quoi de plus naturel ? Les amis sont là pour ça, pour qu’on leur partage tout sans hésiter. Elijah était cette personne pour Zéphyr, et la brune semblait être celle-ci pour Sasha. Merlin, Zéphyr ne connaissait pas le prénom de la meilleure amie de Sasha, était-ce seulement croyable ? Il allait falloir qu’ils arrêtent de coucher ensemble en permanence pour papoter un peu. Bon, pas de grève du sexe non plus, n’exagérons rien. Mais le garçon voulait savoir qui était cette jeune fille, et ce qu’elle représentait pour son Sashimi. C’était essentiel.

« Vodka aux bonbons et Whisky, je vous laisse voir celui que vous préférez et ensuite on va danser. Et vous aurez nos noms si vous nous montrez ce que vous valez sur la piste de danse, on n'a rien sans rien. »

Elle leur avait payé une tournée, et aucun des quatre garçons ne s’en plaignait. Comme toujours et depuis la nuit des temps, les femmes tenaient les rênes du jeu, et Zéphyr commençait tout juste à s’en rendre compte. Et puis elles s’assirent, l’une en face de l’autre. L’une du côté de Maxxie, et l’autre de Kurt – Sasha. Elle était tout près de lui, il pouvait sentir son odeur, mais la regarder était interdit. Il sentait sur lui le regard de l’autre, la brune. Elle le fixait, le détaillant de ses orbes qui là, dans le noir, semblaient assez claires. Du coup, il la fixa aussi. C’était plus facile que de regarder Sasha. Elle avait un nez un peu relevé, des yeux pétillants, un sourire fin, mais grand. Elle était très jolie, et avait certainement été dans une autre vie un lutin de Cornouaille. Ce faisant, il attrapa ses deux minuscules verres, et porta celui qui contenait la vodka à ses lèvres. L’alcool brûla sa plaie, il grimaça une fraction de seconde avant de se reprendre. Au moins, ça désinfectait. L’alcool glissa le long de sa gorge, sucré, agréable. Le goût était particulier, unique, magique, très certainement. Une seconde et il avalait le deuxième, un simple whisky. Simple, mais efficace, très efficace. Plus alcoolisé, il sentit ses joues chauffer un peu. Parfait ; passer une soirée près de Sasha sans pouvoir l’embrasser à pleine bouche comme il le voulait allait être difficile, il méritait bien un peu d’alcool pour faire passer le tout …
La proposition de la meilleure amie avait apparemment plut à tout le monde : on va danser, et après on échange les prénoms. Maxxie et Kurt étaient particulièrement en joie, étonnamment. Ils s’étaient enfilés les shots sans plus de cérémonie, bavant presque. Bientôt, ils se levaient tous les six, en direction de la piste. Tous les six, ou presque. Sasha, dans un mouvement que Zéphyr ne vit pas venir, attrapa son poignet fermement, l’emmenant à l’écart, dans un couloir apparemment vide, et le poussa presque délicatement contre un mur.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Non en fait ce n'est pas la bonne question. Que t'es-t-il arrivé Zéphyr ? Qui t'as fais ça ? Et pourquoi ? »

Sasha avait levé la main vers le visage du garçon, le frôlant de ses doigts blanc. Zéphyr se sentit frissonner, et ferma les yeux une petite seconde. Que c’était bon, qu’elle soit là, près de lui. Evidemment, elle l’assaillait de question, mais comment lui en vouloir ? Il était dans un état pathétique, et si elle s’était retrouvée comme ça fasse à lui, il aurait clairement voulu savoir qui lui avait fait subir pareille chose. En réalité, passer pour un bras cassé ne lui plaisait pas tant que ça, mais si c’était pour qu’elle joue à l’infirmière avec lui, alors il était tout de suite bien plus partant, malgré son égo puissant. En parlant d’infirmière, Sasha l’embrassa, doucement. Elle avait posé une main sur sa joue, tandis que l’autre était accrochée à son pantalon. Il la laissa l’embrasser, la sentant tremblante contre lui, mais ressenti un goût de trop peu. Il la laissa se décrocher de ses lèvres, l’écouta vaguement s’excuser d’il ne savait trop quoi, mais ne tint pas plus longtemps. Il passa sa main sur sa nuque, l’attirant vers lui, pour que leurs lèvres se rencontrent une nouvelle fois. C’était un peu douloureux sur sa lèvre inférieure, mais comme ça faisait du bien sur le reste du corps, il n’allait pas pleurer, et encore moins s’interrompre. Ce baiser était plus fort, rempli de désir et de passion. Bientôt, Zéphyr s’était décollé du mur, poussant Sasha vers celui d’en face. Une de ses mains enserrait ses hanches tandis que l’autre était toujours posée sur la nuque ; encore un peu, et on n’aurait plus vu la différence s’ils avaient été collés avec de la glue, d’autant que Sasha était perchée sur de haut talon, son visage arrivant donc quasiment à la même hauteur que celui du clochard.

Sans qu’il sache combien de temps ça avait duré, le baiser s’interrompit. Zéphyr était essoufflé, sa lèvre était légèrement ouverte, mais peu importe. Ca faisait une semaine qu’ils ne s’étaient pas vus, ils n’allaient pas se contenter d’un petit baiser tendre. Il adorait les petits baisers tendres, surtout ceux de Sasha, mais pas après une semaine, surtout pas si c’était parce qu’il était blessé.

« Pas besoin que tu me traites comme si j’étais tout cassé, Sash’, c’est rien, j’ai vécu largement pire … »

Le pire, c’est qu’il ne mentait pas. Il lui sortit son petit sourire narquois, certes, l’air de dire, bien sûr, j’ai tout vécu, mais sur ce coup-là il y avait droit. Se faire frapper par des moldus de pacotille n’était vraiment pas le pire. Certes, ce n’était pas agréable, mais deux semaines plus tard et c’était terminé. Demyan Vladmirova, pour n’en citer qu’un, lui avait fait vivre quelque chose d’atroce par rapport à cela, ce n’étaient que quelques bleus et quelques coupures, après tout.
Zéphyr passa sa langue sur ses lèvres, plongea ses iris chocolatés dans ceux, verts, de Sasha, mais ils n’y restèrent pas longtemps : son regard fut en effet accaparé par un petit panneau, au-dessus de la jeune fille, qui indiquait le chemin vers le fumoir. Il reposa alors son regard sur la jeune fille, et fit :

« Tu m’accompagnes fumer ? Mes potes nous trouveront pas là-bas, et j’ai des trucs à te dire … c’est important … »

Il noua ses doigts à ceux de Sasha, et tous deux se dirigèrent vers le bout du couloir. Une petite porte en bois menait à une pièce plus-sobre-tu-meurs garnie de bancs à peine molletonnés. Pauvre moldus qui ne disposaient pas de magie pour améliorer cela. Zéphyr pénétra le premier dans la salle, et n’autorisant pas Sasha à y rentrer, lui ordonnant de rester là où elle était une petite seconde. Comme prévu, l’odeur était atroce, il faisait un froid de gueux et fallait arranger cette histoire de coussins. Parce que s’il devait lui raconter tout, autant qu’ils soient confortablement installés. Il planta sa baguette vers le plafond : il aspira la mauvaise odeur, l’odeur dégueulasse même, de clope froide. Puis, il garnit les coussins des bancs d’un peu plus de coton, de sorte qu’ils n’aient pas trop mal aux fesses, et il tenta vaguement de réchauffer la pièce – ce n’était pas vraiment possible, changer la nature comme cela. Le tout avait duré à peine trois secondes – une part sort – il ne voulait pas faire attendre Sasha trop longtemps devant la porte, ce n’était pas très poli. Il ouvrit ensuite la porte à Sasha, lassé :

« Qu’est-ce qu’il te prend de venir dans des bars de la plèbe comme ça ? Pas digne de toi ma princesse ! D’ailleurs, tu es magnifique … »

Il attrapa à nouveau la main de la jeune fille, et la fit tourner. Elle portait une espèce de robe, ou alors était-ce une jupe et un t-shirt, Zéphyr ne parviendrait à décider uniquement au moment où il lui enlèverait pour lui faire l’amour. Ses jambes paraissaient nues, mais elle avait en fait un collant qui galbaient ses jambes, celles-ci déjà allongées par des chaussures à talons. Sa poitrine étaient mise en valeur par le bustier noir, et il n’avait envie de faire qu’une chose : plonger sa tête au creux de son coup blanc et découvert, pour s’imprégner de son odeur. Mais ce n’était pas l’heure de penser à cela.

« Tu danses le rock j’espère ? Parce qu’à la base je suis venu ici pour m’amuser, pas pour raconter ma journée de merde, qui a commencé par toi ne répondant pas à ma lettre ! »

Est-ce que les sang-purs dansaient le rock ? Parce qu’en 1977, c’était chez les moldus du moins la grande mode, et Zéphyr excellait. A force de soirées d’entraînement sur toutes les pistes de Londres, il était devenu un expert, et usait des ses capacités pour draguer une ou deux nanas (ou trois ou quatre). Bon, ce soir, ça ne serait qu’une nana. Une seule.
Zéphyr s’assit sur le banc, et sortit de la poche de son pantalon son paquet de cigarette. Il la porta à sa bouche, et du bout de sa baguette il l’alluma. Si la première bouffée était supposément la plus dangereuse pour la santé, c’était aussi la meilleure. Il recracha la fumée à l’opposée, et planta ses yeux sur le sol :

« Me suis fait virer des Trois Balais et le père de mes sœurs sort de prison sous peu. C’est un très mauvais samedi. »

Il ne prononça pas un mot sur la baston, il n’avait pas envie d’en reparler, mais quelque chose lui disait que Sasha, elle, en avait envie. Il finirait par le lui dire, de toutes façons, mais s’il pouvait faire mine de lui résister deux minutes, ça ne lui ferait pas de mal. Les yeux toujours rivés sur le sol, il fuma une nouvelle bouffée de cigarette. Ca le détendait, ses pensées se concentraient sur autre chose que sur ses petites perles ou sa princesse. C’était une tâche difficile, mais le temps d’une bouffée, il y arrivait. Puis, parce qu’elle lui manquait, il posa enfin ses yeux sur la biélorusse. Si belle, si magnifique. Il sourit, comme toujours quand elle était avec lui, parce qu’il avait l’impression de soudain être beaucoup plus heureux



Dernière édition par I. Zéphyr Aït-Malek le Lun 23 Déc - 21:33, édité 1 fois
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L. Sasha Vladmirova

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zéphyr&sasha
Il me manque. C’est atroce, il me manque tellement.
C’est pas par vagues, c’est constant.
Tout le temps, sans répits.





Merlin que c’était bon. Le baiser de pacotille à peine terminé, il avait fait monter la température, alors qu’elle n’avait pas osé se laisser aller par crainte de lui faire mal, lui, ne s’était pas gêné. Le beau brun lui avait agrippé la nuque et les hanches, comme s’il essayait de se cramponner, de peur qu’elle tente de s’échapper. Sasha ne comptait aller nulle part, surtout pas loin de lui. Une semaine, que c’était long, beaucoup trop long en fait, plus jamais ça ne devait arriver, enfin, ça c’était dans un monde parfait, dans celui où ils pouvaient s’embrasser à la lumière. Et puis s’embrasser ça signifiait quoi hein ? Ils n’étaient pas un couple, ils ne s’étaient rien promis.. ? Pourtant, la belle était bien incapable de penser à un autre, c’était lui, uniquement lui qu’elle avait en tête, et pas que là. Le sang mêlé avait fait son nid, au creux de son cœur, il avait prit plaisir à lui voler de l’amour, à la prendre toute entière pour ne plus la laisser partir. Luz était prisonnière, prise dans un étau bien trop beau et trop bon. Zéphyr lui était interdit, et peut être qu’il ne voulait rien de plus de toute façon, quelle preuve avait-elle qu’elle n’était pas qu’un passe-temps ? Après tout, il pouvait aussi s’amuser, non ? Non, définitivement non, un plan cul, même régulier, on ne l’embrasse pas comme ça, pas au point de perdre haleine et de s’ouvrir la lèvre, ce n’est pas écrit. Il avait inversé les rôles, c’était elle qui se retrouvait dos au mur, plaquée par un corps aussi brûlant que le sien, par des lèvres douces et chaudes malgré une plaire à nouveau ouverte. Trop d’ardeurs, trop de désirs dans ce couloir, s’il n’arrêtait pas, le cœur de la belle ne pourrait repartir normalement, son entrejambe ne cesserait de brûler.. Zéphyr stoppa le baiser si passionné, elle avait le souffle court et se sentait perdre pieds, les yeux brillants et une perle de sueur dans la nuque, c’était vraiment dingue qu’il pouvait lui faire..

« Pas besoin que tu me traites comme si j’étais tout cassé, Sash’, c’est rien, j’ai vécu largement pire… Tu m’accompagnes fumer ? Mes potes nous trouveront pas là-bas, et j’ai des trucs à te dire… c’est important… »

Voilà de quoi la refroidir, enfin pas totalement, mais il voulait parler de quelque chose de sérieux, les questions qu’elle avait posés allaient donner suite à une conversation grave et il fallait des oreilles indiscrètes, c’était censé calmer les pulsions sexuelles ça. Sauf que cela ne fonctionna pas, mais ce n’était ni le lieu, ni le moment, tant pis, Sasha serait frustrée. Et puis l’autre là, s’il arrêtait d’être terriblement sexy en passant sa langue sur ses lèvres et de jouer au bad boy qui n’a peur de rien aussi, elle se calmerait peut être. Peut être. Et sinon pour la question la réponse s’était oui, mais bon, il n’attendit pas qu’elle réponde de toute façon, il lui avait déjà capturé les doigts pour l’entraîner plus loin, et elle l’aurait suivit ainsi jusqu’au bout du monde.
Ils arrivèrent devant le fumoir – Sasha était déjà perdu dans la boite – et le beau brun entra en lui faisant signe de ne pas la suivre toute de suite, elle s’étonna mais comprit bien vite qu’il voulait simplement jouer les gentleman prévoyant, trop craquant. L’anglo-pakistanais sortit sa baguette et lança quelques petits sorts très rapides, elle n’attendit pas plus de quelques secondes, puis, enfin, il l’invita à entrer dans le coin des fumeurs qui leur servirait de confessionnal pour l’instant.

« Qu’est-ce qu’il te prend de venir dans des bars de la plèbe comme ça ? Pas digne de toi ma princesse ! D’ailleurs, tu es magnifique… »

Il l’a fit tourner, comme si elle n’avait pas déjà assez la tête dans les étoiles, tout en la complimentant après l’avoir taquiné. Tout lui, une petite plaisanterie – quoi que c’était une question tout à fait logique vu les circonstances – et des mots magiques, des compliments qui suffirent à la faire rougir, en principe elle restait de marbre face à de tels mots. Mais c’était Zéphyr, et avec lui, tout était différent.

« Je te retourne le compliment... »

C’était vrai, il était trop beau, trop sexy, trop désirable, tout était trop en fait. Elle aurait voulu lui arracher cette chemise qui lui allait si bien, lui mordiller la peau, tirer sur son pantalon.. Stop. Ce n’était pas le moment, vraiment pas.

« Tu danses le rock j’espère ? Parce qu’à la base je suis venu ici pour m’amuser, pas pour raconter ma journée de merde, qui a commencé par toi ne répondant pas à ma lettre ! »

La rouquine commença par arquer un sourcil, déjà le rock elle ne connaissait pas, et ensuite pardon ? Il osait l’engueuler là ? Bon gentiment et avec un sourire parfait d’accord, mais quand même, certains avaient des cours, du travail, des ASPICS à passer, non mais oh ! Il croyait quoi lui ? Qu’elle l’avait oublié peut être ? La bonne blague, il était là, partout, dans ses pensées, sous ses paupières lorsqu’elle les fermait, bien accroché à son esprit, tout le temps, elle ne pouvait réviser en paix parce qu’IL était TOUJOURS présent, une véritable obsession. Et il râlait, pensant sûrement qu’elle avait autre chose de mieux à faire que de lui écrire, et bien oui, elle essayait de ne pas penser tout le temps à lui en fait, et c’était un travail à temps plein, donc non, elle n’avait pas eut le temps en effet. Au moment où elle ouvrit la bouche pour lui répondre, juste après s’être assise à ses côtés, il reprit la parole, après avoir recraché la fumée de sa cigarette loin d’elle, délicate attention.

« Me suis fait virer des Trois Balais et le père de mes sœurs sort de prison sous peu. C’est un très mauvais samedi. »

La biélorusse fronça les sourcils et pinça sa langue, pour ce qui était de ce beau père, le paternel des deux petites perles, elle savait qu’il était dangereux, violent et qu’il n’avait rien apporté de bon à cette famille qui avait déjà prit une place trop importante dans son cœur. Donc ça ne lui plaisait pas, et l’expression sur le visage du beau brun suffit à la conforter dans cette idée, le fait qu’il sorte de prison n’allait rien apporter de bon, et c’était cela qui préoccupait le jeune sorcier. Sasha devinait que c’était même plus grave que ça, le damoiseau dont elle tombait amoureuse était profondément contrarié, et cela l’inquiétait, mais elle sentait que le sujet était très sensible, elle éviterait donc de trop insister. Pour ce qui était du logement par contre elle réagit vite, il allait être à la rue et il devrait coucher avec des filles pour avoir un toit, et autant que ce soit elle non ? Surtout que le manoir anglais était à sa disposition pour les deux semaines de vacances, son père était débordé entre son poste de Ministre de la magie Biélorusse et sa place importante au sein du gouvernement Russe, sans parler des missions de mangemort. Sasha pouvait donc l’héberger, enfin l’inviter, et il l’a payerait en nature.

« Pour ce qui est de la raison de ma présence ici, tu l’a vu tout à l’heure. Nasta, la jolie brune, c’est ma meilleure amie et elle se moque pas mal des conventions des sangs purs, elle a entendu parler de cette boite et donc je n’ai pas eu d’autres choix que de l’accompagner. – petite pause le temps d’offrir un merveilleux sourire à Fifi – En tout cas ça en valait la peine. »


Léger sous-entendu, car oui elle était finalement très heureuse d’avoir accepté de venir. Ou plutôt, ce n’était plus juste une obligation, elle allait finalement profiter de cette soirée, et pas au bras de n’importe qui. Maintenant qu’elle le tenait, elle ne le lâcherait plus, imaginer d’autres filles se frotter tout contre lui allait la rendre dingue, la rouquine n’était pas jalouse en amour, du moins avant, mais peut être parce que l’amour était une notion abstraite, jusqu’à récemment. Avant, elle s’en foutait, elle rendait fou les hommes de toute façon, vélane ou pas, elle savait se les approprier pour mieux les jeter, après ils pouvaient bien aller voir n’importe qui, ils ne représentaient rien à ses yeux et étaient libres.. Mais aujourd’hui c’était différent. Lui, était différent, il n’était pas n’importe qui, il ne pouvait pas se jeter dans les bras de la première gourde, ni même de la dernière, elle ne le supporterait pas.

« Apprends-moi à danser le rock et tu es le bienvenue pour les deux semaines à venir, mon père est absent, je suis seule au manoir et il y a bien assez de place pour deux.. »
Ou même pour trois, quatre et plus, sauf qu’elle ne voulait que lui, si vous ne l’aviez pas encore comprit. Au passage elle répondait à sa question, non elle ne connaissait pas cette danse qui était très certainement moldu, et possiblement anglaise. Même le nom ne lui évoquait pas grand-chose, mais elle pouvait apprendre, elle bougeait plutôt bien et n’était pas gourde, et puis, avec un tel professeur, elle était sûre d’y arriver. En contre-partie, il était donc invité à dormir chez elle, à partager son lit s’il le voulait, car elle ne comptait pas lui proposer l’un des multiples sofa disponible, ni l’une des chambres d’amis. Elle avait ses appartements, son immense chambre, son grand lit.. Pas la peine de salir plus de draps.

« Je pensais répondre demain matin à ta lettre, mais comme tu es là ce n’est plus si pressant. »

La voilà obligée de se justifier, du grand délire pour une Vladmirova, et pourtant..

« Tu ne m’a rien dit sur ça Zéphyr.. – elle lui caressa la joue et toucha sa lèvre abîmée, elle désignait évidemment ses blessures dans leur intégralité – Qui t’as fait ça, et pourquoi ? Un sorcier que tu livrais ? Donne-moi son nom. »

Au départ pleine de douceur, sa voix s’était métamorphosée sur la fin pour devenir plus froide, elle pensait à un client mécontent, et s’il s’agissait d’un sorcier qu’elle connaissait, d’un malfrat féru de magie noir, elle irait le voir et lui ferait payer ça. Oui en plus d’être jalouse et possessive pour une fois elle devenait également protectrice, alors qu’elle n’était pas censée l’être. Après tout, il n’était rien, ni son fiancé, ni son petit ami, et elle n’était pas censée vouloir le défendre, le venger, pourtant elle en mourrait d’envie. Son corps s’était tendu et ses yeux s’assombrirent, elle était en colère contre ceux qui avait blessé le beau brun et si elle arrivait à avoir leurs noms, elle les retrouverait, et se débrouilleraient pour que jamais ils n’oublient ce moment.

« Je n’aime pas te voir comme ça. »

Le murmure était sortit d’entre ses dents blanches, bien plus serrées qu’un instant auparavant. Elle abandonna le regard du beau sorcier et observa la pièce, fixant un mur, puis un autre, tentant de se détendre et d’arrêter d’imaginer ce qu’elle pourrait faire subir à ceux qui avaient touchés l’anglo-pakistanais. C’était dingue, elle ne pensait pas pouvoir être si en colère, à part lorsqu’on touchait à sa famille ou ses amis proches, mais pas comme ça, pas pour un homme, encore moins pour un homme en fait, c’était la première fois. La première fois qu’elle aimait tout simplement.

« Mais je sais, cela ne me regarde pas. Merde. »

Toute seule, elle s’énervait vraiment toute seule. Le dernier mot elle le prononça d’ailleurs dans sa langue natale, pas en anglais, et elle le lança à travers le fumoir tout en quittant le banc que le beau brun avait rendu plus moelleux rien que pour elle. Elle fit quelques pas, elle avait besoin de brasser de l’air pour se détendre, essayer du moins, et pour se remettre les idées en place. Une telle colère pour un sang mêlé qu’elle connaissait depuis peu, c’était du délire. Alors qu’elle appuyait son dos contre le mur face au banc, à juste quelques mètres du sorcier qu’elle dévisageait à nouveau, elle se demandait comment tout ceci était possible. Qu’elle soit ici, lui également, qu’ils se connaissaient, qu’ils s’aiment.. Comment tout ceci avait commencé déjà ? Au fond, Sasha l’ignorait, à quel moment précis les choses lui avait-elle échappé. Lorsqu’elle l’avait aidé à retrouver ses affaires dans le manoir ? Ou après ? Ca ne comptait plus vraiment maintenant de toute façon, le mal était fait, elle bouillonnait de savoir qu’on lui avait fait du mal et son cœur battait à tout rompre simplement parce qu’il était tout près d’elle.. Trop tard Sasha, tu es amoureuse.

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


Sasha venait de lui dire qu’elle le trouvait beau, aussi. Il avait le visage détruit, un œil au beurre noir, la lèvre ouverte, mais elle le trouvait beau. C’était elle, qui était belle. Divine, même, littéralement descendante des dieux. Certes, elle avait du sang de Vélane qui lui courrait dans les veines, mais même sans ça, Zéphyr en était sûr, elle aurait été tout aussi magnifique. Déjà, de base, typiquement, les rousses étaient son style de nana. Quoi qu’on puisse dire, la beauté interne et tout ça, c’étaient en tous cas celles qui attiraient le plus vite son regard. Et Sasha avait des yeux dans lesquels on pouvait se noyer, et une peau aussi douce et blanche que celle d’un nouveau-né. Elle n’était pas comme tous ces mannequins trop maigres que Zéphyr n’aimait pas. Elle avait des formes là où il fallait sans que ça soit trop, et surtout elle les mettait parfaitement en valeur, ces formes. Rien que là, avec sa robe, elle était grandiose, alors qu’on n’était même pas à un bal, juste dans une boîte de nuit moldue. Passer dans la rue à côté de Sasha et ne pas se retourner était impossible, Zéphyr en était sûr. Il pouvait passer des heures à l’admirer, il ne s’en lassait jamais. Toute une vie à admirer Louvka Sasha Vladmirova, oui, il pouvait faire, et bien volontiers.

La jeune fille n’eut pas l’air très ravie quand Zéphyr lui reprocha de ne pas avoir répondu à la lettre, mais il continua son monologue sans la laisser parler. Trop de risque qu’elle lui réponde, et qu’il lui rétorque à son tour quelque chose d’insolent, et ça se serait terminé en dispute dans le fumoir du Mug’L, et ce n’était franchement pas nécessaire. Bref, il continua, lui exposa la situation en quelques phrases, sans s’attarder sur les détails, juste pour la tenir au courant. Il n’aimait pas trop se plaindre, et surtout détestait qu’on le plaigne. Il ne parla pas de ses blessures, parce qu’il se doutait de la réaction de la jeune fille : des moldus qui cassent la gueule à son sorcier, ça risquait de ne pas lui plaire, à la dame Sang-Pur qu’elle était. Certes, elle n’était certainement plus aussi rigide qu’avant d’avoir rencontré Zéphyr, la preuve étant Zéphyr lui-même, le bâtard avec lequel elle couchait régulièrement, m’enfin il ne fallait pas trop lui en demander. Bref, la demoiselle finit tout de même par lui répondre :

« Pour ce qui est de la raison de ma présence ici, tu l’a vu tout à l’heure. Nasta, la jolie brune, c’est ma meilleure amie et elle se moque pas mal des conventions des sangs purs, elle a entendu parler de cette boite et donc je n’ai pas eu d’autres choix que de l’accompagner. En tout cas ça en valait la peine. »

Nasta alors, c’était comme ça qu’elle s’appelait, celle qu’il avait dénommée « La meilleure amie ». Etrange, comme prénom. M’enfin c’était russe, et il pouvait parler avec ses Ishak et Zéphyr. Peut-être que ça aurait été beaucoup mieux pour Zéphyr qu’il sorte avec cette sang-pur là, si elle « se moquait pas mal des conventions », comme disait si bien Sasha. Ç’aurait été plus facile, pour le Zéphyr. Pas besoin de se cacher, il pouvait arborer son couple comme il le voulait, c’était officiel. Mais bon, je vous l’ai dit, Zéphyr a toujours eu un faible pour les rousses, et Nasta était brune ; ça n’aurait jamais pu fonctionner … Le jour où, entre Sasha et Zéphyr, ça serait officiel, les poules auraient des dents. Mais il ne préférait pas penser à ça, c’était bien trop déprimant. Se dire qu’il avait déjà le droit ne serait-ce que de l’approcher, de la regarder dans les yeux et de la toucher était déjà bien assez suffisant. Pas besoin qu’il clame sur tous les toits « SASHA VLADMIROVA EST MA PETITE AMIE », n’est-ce pas ? Il pouvait lui envoyer des lettres, lui parler, écouter  le son exquis de son rire quand il lui faisait des blagues débiles, nouer sa main dans ses longs cheveux, tenir ses seins entre ses mains et sentir son corps se cambrer sur lui quand ils faisaient l’amour. C’était déjà bien assez suffisant. De toutes façons, il fallait bien qu’il se contente de ça, parce qu’il le savait, il n’allait pas avoir plus.

« Apprends-moi à danser le rock et tu es le bienvenue pour les deux semaines à venir, mon père est absent, je suis seule au manoir et il y a bien assez de place pour deux.. »

Le visage du jeune homme s’éclaira d’un sourire. Trop bien, il pourrait lui apprendre à danser le rock, et en échange, il avait un toit. Il s’était déjà imaginé devoir se trouver des nanas pour les prochaines semaines, chez qui dormir en échange de quelques échanges de chair. Elijah pourrait l’accueillir quelques jours, sa mère aussi, mais il détestait être un boulet. M’enfin, pour Sasha, il ne serait pas un boulet, n’est-ce pas ? Il lui apprendrait à danser le rock ! Et il lui cuisinerait des plats pakistanais. Et ils feraient l’amour, toute la journée et toute la nuit. Bon, il faudrait qu’il bosse. Il avait une semaine chargée, en plus. Et elle devait réviser ses ASPICs. Connerie, elle était déjà hyper douée, il était sûr qu’elle les aurait haut la main, même sans s’assoir une minute à son bureau. En tous cas, il était certain que Sasha préfèrerait le voir dans son lit à elle que dans celui de Mademoiselle Truc. Et Zéphyr savait que quand elle retournerait à Poudlard, il devrait user de cette option bien digne d’un gigolo. Mais il n’y pensait pas : pour l’instant, il n’avait en tête que la perspective de passer deux semaines avec Sasha, et c’était parfait.
Pour la remercier, Zéphyr se pencha vers elle, et l’embrassa doucement sur les lèvres, fermant les yeux. Le contact dura quelques instants, et il lui sourit ensuite, avant de lui dire :

« J’accepte avec grand plaisir, ma Sasha. Rock contre Maison, tout ça avec toi en prime. Comment refuser ? »

Zéphyr passa sa langue sur les lèvres, comme d’habitude, sentant un gout de fer au niveau de sa lèvre inférieure. Puis, il replanta sa cigarette entre ses lèvres, et en aspira une nouvelle bouffée. A la fin de sa clope ils sortiraient de la pièce et ils iraient directement sur la piste. Il ne comptait pas se plaindre plus longtemps qu’une cigarette, cinq minutes c’était déjà bien assez suffisant, non ? Et puis ses potes allaient remarquer son absence, leur absence, même. Parce qu’il avait visiblement volé une des proies de Maxxie et Kurt, ce qu’ils n’avaient pas dû apprécier.

« Je pensais répondre demain matin à ta lettre, mais comme tu es là ce n’est plus si pressant. Tu ne m’a rien dit sur ça Zéphyr… Qui t’as fait ça, et pourquoi ? Un sorcier que tu livrais ? Donne-moi son nom. »

Il n’avait pas de nom, alors il ne risquait pas de lui en donner. Nouvelle bouffée sur sa cigarette, puis son regard vira sur le sol. Il avait honte, en réalité. Il s’était fait casser la gueule par deux moldus de pacotille, des moins que rien. Ils étaient deux fois moins puissants que lui, mais il n’avait pas eu envie de les massacrer. Alors c’était eux qui lui avaient cassé la gueule. Evidemment, il leur avait rendu la pareille, mais même, il portait les marques sur sa peau d’une certaine humiliation. Certains pouvaient considérer cela comme ridicule, ça l’était, sûrement. Il s’était fait cassé la gueule parce qu’il était rentré dans un endroit où il n’aurait jamais dû rentrer, en soit, il le méritait. Néanmoins, il avait encore cet égo un peu trop gros, qui le rendait honteux.

« Je n’aime pas te voir comme ça. Mais je sais, cela ne me regarde pas. Merde. »

Le dernier mot avait été dit dans sa langue natale, barbaresque. Et elle s’était levée, apparemment furieuse. Il soupira, lâchant la fumée de sa dernière bouffée de clope, et fit, s’affalant un peu plus sur son siège, les jambes écartes, une ride lui barrant le front.

« T’en fait pas pour ça, Sasha, c’est vraiment rien. Y’a pas besoin que tu saches qui ils sont, je leur ai fait payer pour ce qu’ils m’ont fait. Si tu veux les chercher, tu les trouveras à l’hôpital, ou même à la morgue. C’est mon champ d’action, Sasha. Je gère. »

Il la comprenait, en réalité : si elle s’était présentée à lui comme ça, il aurait pété un plomb, il trouvait d’ailleurs qu’elle se contentait plutôt bien. Mais elle devait comprendre qu’il avait raison : les bastons de nuit, les affaires louches, les couteaux rangés dans les chaussures, les tatouages déviant les petits sortilèges, tout ça, c’était son domaine, son affaire. Il maîtrisait. Ca faisait un an qu’il était réellement là-dedans, trois de plus qu’il y trainait, ce n’était pas demain qu’il allait crever de la main de deux stupides moldus.

« Si tu veux t’inquiéter, inquiète-toi pour mes sœurs. Ma mère est trop faible, et son mari est le pire connard. Ça fait sept ans qu’il est en prison, et elle n’a toujours pas compris qu’il fallait qu’elle demande le divorce. Ce n’est pas seulement le deuxième homme de sa vie, c’est aussi le père de ses filles. Et ça, même si il est trafiquant de drogue, même s’il la frappait jusqu’à ce qu’elle ne puisse même plus respirer, même s’il arrachait des poignées de cheveux à ses fameuses filles dès qu’elles oubliaient de faire leur lit. Elle est irrémédiablement attirée vers lui. Comme moi vers toi. »

Drôle d’exemple, me direz-vous. En même temps, Zéphyr se disait que ça correspondait plutôt bien à la situation. Zéphyr était irrémédiablement revenu vers Sasha, et ce malgré tout ce qu’il pouvait se dire, tout ce qu’on pouvait lui dire. Il risquait sa vie, si on voyait le pire. Et pourtant, il était là, avec elle, à n’avoir qu’une envie : rester avec elle pour toujours. Alors évidemment, elle ne le frappait pas, mais son frère s’en chargeait pour elle, c’était déjà pas mal.

« Si tu savais dans quel état elle était quand il a été envoyé en prison. Pendant un an, il ne se passait pas une seule nuit sans qu’elle pleure dans son lit. Moi, j’étais déjà à Poudlard, je ne pouvais rien faire. Je ne l’avais jamais vue comme ça, pas depuis la mort de mon père en tous cas. Elle a arrêté de pleurer quand les services sociaux l’ont menacé de lui prendre les filles. Alors tu vois, c’est peut-être pas l’idéal d’avoir un père en prison, et je suis sûrement un beau-fils horrible de vouloir qu’il y reste jusqu’à la fin de sa vie. Mais pour Saha et Mahwish, c’est mieux qu’il soit en prison que dehors. Ou que mort. »

Sasha aussi, avait perdu un parent. La situation était différente, mais peut-être qu’elle comprendrait. Vivre sans son père était la chose que Zéphyr avait eu le plus de mal à faire. Pas seulement parce que sa mère en avait souffert de longs mois, mais parce qu’à cinq ans il avait dû apprendre ce qu’était la mort, alors qu’il savait à peine ce qu’était la vie. Zéphyr prit sa dernière bouffée sur sa cigarette, puis alla l’écraser dans le cendrier près de lui. Enfin, il planta ses yeux chocolat dans ceux de Sasha. Ses traits s’étaient durcis tandis qu’il se remémorait des scènes horribles qui avaient bercé son enfance. C’était au moment où son beau-père avait été envoyé en prison qu’il s’était juré qu’un jour, il ferait payer à la vie tout ce qu’elle leur avait fait subir. Et il y arrivait plutôt bien, au final. C’était peut-être ridicule, se venger contre le destin était une tâche impossible. Mais ses sœurs et sa mère avaient vécu dans le chaud, cet hiver. A la rentrée prochaine, Saha et Mahwish seraient envoyées dans une école privée, dans un quartier de Londres moins craignos que le leur, et enfin elles auraient droit à une éducation digne de ce nom. Bientôt, ils pourraient louer un appartement plus grand – de toute façon, c’était impossible de faire petit. Zéphyr avait l’espoir que d’ici une dizaine d’années, tout aille pour le mieux pour elles. Evidemment, il faudrait que Farouk Khan ne fasse pas partie de leur vie, ce qui n’était pas évident. Mais Zéphyr y parviendrait. Il était d’un optimisme fou, agacant, et l’état dans lequel il était ce soir était rare, d’ordinaire il se contentait plutôt d’hausser les épaules.

Heureusement, Sasha était là. Quand il avait besoin d’elle, elle était là, même sans le faire exprès. Il s’accrochait de plus en plus à elle, se rendait dépendant à une nana alors qu’il s’était juré de ne jamais le faire, pas avant une bonne dizaine d’année, du moins. Mais c’était trop bon. Alors il haussait les épaules face aux promesses qu’il s’était fait à lui-même et laissait la biélorusse planter ses griffes au plus profond de son cœur.

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L. Sasha Vladmirova

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zéphyr&sasha
Il ne faut pas se mettre en colère contre les choses : cela ne leur fait absolument rien.




« J’accepte avec grand plaisir, ma Sasha. Rock contre Maison, tout ça avec toi en prime. Comment refuser ? »

Voilà qui le rendait heureux, et elle aussi en fait. Il acceptait le deal et ça l’arrangeait, au moins il ne coucherait avec personne d’autre qu’elle pendant deux semaines. Enfin elle pouvait l’espère, car rien ne le prouvait hein ? Il était libre, pas de promesse, pas de contrat et rien à venir prochainement, il pouvait bien se taper la première gourde venu, elle n’avait pas son mot à dire. Et cela fonctionnait dans les deux sens. Liberté ou prison ? Elle ne savait plus, il l’a hantait de toute façon, elle pouvait bien faire venir n’importe qui dans ses draps, c’était lui qui hantait ses pensées, lui qui faisait battre son palpitant si fort, si vite, alors à quoi bon ? Pour le plaisir physique à la limite, puis pour faire genre, faire comme si, comme si elle n’était pas amoureuse de lui.

« T’en fait pas pour ça, Sasha, c’est vraiment rien. Y’a pas besoin que tu saches qui ils sont, je leur ai fait payer pour ce qu’ils m’ont fait. Si tu veux les chercher, tu les trouveras à l’hôpital, ou même à la morgue. C’est mon champ d’action, Sasha. Je gère.
Si tu veux t’inquiéter, inquiète-toi pour mes sœurs. Ma mère est trop faible, et son mari est le pire connard. Ça fait sept ans qu’il est en prison, et elle n’a toujours pas compris qu’il fallait qu’elle demande le divorce. Ce n’est pas seulement le deuxième homme de sa vie, c’est aussi le père de ses filles. Et ça, même si il est trafiquant de drogue, même s’il la frappait jusqu’à ce qu’elle ne puisse même plus respirer, même s’il arrachait des poignées de cheveux à ses fameuses filles dès qu’elles oubliaient de faire leur lit. Elle est irrémédiablement attirée vers lui. Comme moi vers toi.
»

Vendeur tout ça, d’abord il lui disait que ce monde louche et la bagarre il gérait, ce qui avait TOUT pour la rassurer, et ensuite il lui expliquait avec plus de détails que d’habitudes qui était ce fameux beau père, l’ancien. Le paternel des deux petites perles était donc un véritable salopard, vraiment, s’il voulait la détendre, il s’y prenait très mal. Et accessoirement il comparait leur relation à eux, à celle du beau père et de Mary Ann, la maman de l’anglo-pakistanais, de mieux en mieux. D’abord la rouquine arqua un sourcil, puis les fronça, et sa main trembla légèrement alors qu’elle la passait dans ses longues mèches ondulés, ça ne lui plaisait pas, rien de tout ça. Imaginer SON Zéphyr se faire casser la figure l’énervait, savoir que ça lui arrivait souvent et qu’il ne fallait pas s’inquiéter finissait de lui mettre les nerfs à vifs, et savoir qu’en plus un connard avait été violent avec les deux jolies sœurs du beau brun, ainsi qu’avec sa mère, ça finissait de la rendre définitivement en colère. Etrange me direz vous, en quoi le sort de cette famille pouvait bien intéresser et toucher la sorcière Vladmirova, et bien cette jeune femme à un cœur en réalité, il se dévoile à cause du baroudeur, et c’est de pire en pire chaque jour. Donc, à mesure que le temps passe, elle se découvre un instinct de protection puissant, un besoin de veiller sur les autres, et plus particulièrement sur ceux qu’elle aime et qui l’a touchent. Etrangement, la famille de ce bâtard en faisait partit. C’est pour cela que tous ses muscles se raidirent, que son regard s’assombrit et que ses traits s’affinèrent très nettement.

« Si tu savais dans quel état elle était quand il a été envoyé en prison. Pendant un an, il ne se passait pas une seule nuit sans qu’elle pleure dans son lit. Moi, j’étais déjà à Poudlard, je ne pouvais rien faire. Je ne l’avais jamais vue comme ça, pas depuis la mort de mon père en tous cas. Elle a arrêté de pleurer quand les services sociaux l’ont menacé de lui prendre les filles. Alors tu vois, c’est peut-être pas l’idéal d’avoir un père en prison, et je suis sûrement un beau-fils horrible de vouloir qu’il y reste jusqu’à la fin de sa vie. Mais pour Saha et Mahwish, c’est mieux qu’il soit en prison que dehors. Ou que mort. »

Et elle était censée faire quoi maintenant ? Lui sourire, l’embrasser.. ? Faire comme si ce n’était pas grave, et si elle devait revoir la mère de Zéphyr, et les deux petites perles, et cet homme ? Elle devrait sourire, faire mine de ne rien savoir.. Dure, très dure, elle qui avait connu la violence gratuite et vu son père frapper sa mère sans jamais intervenir, voilà qu’elle ne supportait plus cela et se surprenait à vouloir protéger la mère d’un autre. Etrange vraiment, mais bien vrai, elle changeait, encore et encore. Elle évoluait, principalement grâce à lui, ou à cause de lui.
C'est Zéphyr justement qui trouva la solution au malaise qui s’installait peut à peu, il avait finit sa cigarette depuis moins d'une minute, et il s'était relevé pour venir prendre la main de la jolie rousse, une nouvelle fois. Et là encore il l'entraîna avec lui, quittant le fumoir, laissant derrière eux la colère et l'inquiétude. Ils avaient tout le temps pour ça, cette nuit était la leur et la gâcher en prises de tête n'était vraiment pas intéressant, dans une boîte de nuit on danse, on se drague et on se cherche, on ne perd pas de temps dans un petit carré qui sent la clope froide - même si grâce à un simple sortilège les lieux peuvent sentir la rose, c'est une question de principe. La rouquine ne répondit donc pas aux paroles du beau brun, elle n’eut pas le temps de lui souffler qu’elle s’en occuperait bien de ce beau père qui avait fait du mal aux deux perles, mais au fond, qui était-elle pour le faire hein ? Ce n’était peut-être pas plus mal qu’il l’a traine ailleurs, qu’il l’empêche de s’en mêler, finalement.


Ils retrouvèrent bien vite le petit groupe sur la piste, les trois garçons dansaient aux côtés de la jolie brune qui se faisait mater ici et là, et particulièrement par l’un des deux jumeaux qui venait régulièrement lui chuchoter quelques mots à l’oreille, le deuxième des deux frères lançait des coups d’oeils furtifs autour de lui, comme s’il cherchait quelqu’un, et le dernier le faisait également, mais avec un air plus suspicieux. Oui Sasha prit le temps d’observer tout cela en revenant auprès d’eux, elle ne tenait plus la main de Zéphyr, mais depuis quand ? Depuis quand avait-elle cesser de respirer normalement en fait ? Au moins dix secondes, ça devait être à ce moment là donc qu’il l’avait lâché, pour ne pas éveiller les soupçons. Il avait raison, mais ne plus sentir sa main dans la sienne l’a dérangeait, là dans une boite de nuit, il était la proie de bien trop de femmes, ça ne lui plaisait pas, pas du tout. Donc, à peine avaient-ils rejoint les autres que la rouquine entreprit de marquer son territoire, de faire comme si elle voulait juste le séduire, comme s’il se contentait de lui plaire. Alors qu’elle était juste amoureuse de lui.
Sasha commença à rouler des hanches, elle ferma les yeux un cours instant pour mieux se laisser bercer par la musique et se mit à bouger sensuellement, en rythme. Les sangs purs ne dansent pas que la valse ou d’autres trucs ringares, si elle ne connait pas le rock elle sait en revanche bouger son corps sur des airs que l’on entend en boite ou en soirée, c’est de l’instinct. De l’instinct féminin peut être. Il faut savoir allumer un homme, se déhancher, posséder un beau jeu de jambes, jouer avec ses cheveux tout en se mordant la lèvre inférieur.. C’est tout un boulot, une grande mise en scène. Et la biélorusse était actuellement en pleine approche, la phase numéro un, celle où l’on capte le regard et où tente le premier contact physique, très drôle lorsqu’on sait qu’ils s’embrassaient quelques instants auparavant. Mais il fallait en passer par là pour ne pas éveiller les soupçons des trois compagnons du beau brun, alors Sasha jouait le jeu. Elle dansait. Elle dansait tout en avançant vers Zéphyr, doucement, tout doucement, jusqu’à se retrouver contre lui – mais ce n’était pas de sa faute après tout, si la piste de danse était aussi remplit – pour se mouvoir de manière toujours plus sensuel. La rouquine ne vint pas appuyer son postérieur contre le beau brun évidemment, mais elle bougeait près de lui et de temps en temps elle se débrouillait pour le toucher, pour laisser une main l’effleurer, pour que ses cheveux lui chatouille le visage..

« Je reviens. »

Les mots, elle les souffla à l’oreille de sa meilleure amie. En un instant le jeu de séduction était loin, elle s’était déplacée comme un chat pour atteindre la jolie Nastajia, et ensuite pour quitter la piste de danse. Pourquoi abandonner le jeune sorcier en si bon chemin me direz vous ? Parce qu’elle avait chaud, et envie de l’embrasser. C’était elle le chat et lui la souris, en théorie, elle l’allumait mais en devenait folle, pas très malin, donc elle préférait s’éloigner un cours instant – pas trop longtemps hein, des fois qu’une pimbêche l’approche – pour aller boire un verre, se rafraichir et se reconcentrer, avec de la vodka. En arrivant à leur table, la jolie rousse se servit tout de suite un verre, enfin un shooter, qu’elle avala d’une traite, suivit d’un deuxième, puis comme on dit jamais deux sans trois, elle en prit un dernier. La gorge brulante et la lèvre inférieur gonflée à force de la mordre, elle prit une grande inspiration, elle s’était assise le temps d’avaler son petit remontant, et se releva.

« [color=olive]Oh, ça va ? [color] »

L’un des jumeaux, l’un des grands bruns. Il était arrivé derrière elle et elle n’avait rien vu, rien entendu, en se retournant elle lui était rentrée dedans d’ailleurs. Le damoiseau lui avait automatiquement agrippé les hanches, comme de peur qu’elle tombe, ou qu’elle s’échappe au choix. Cela lui arracha un frisson.

« Hum, Sasha c’est bien ça ? Je peux t’offrir un verre ? »

Sourire resplendissant, alors qu’il laissait une main dans son dos afin de l’entraîner avec lui vers le bar, comment dire non ? Avant de dire quoi que ce soit néanmoins, elle chercha Zéphyr, des yeux, alors que son corps suivait docilement le beau brun, elle cherchait celui qui faisait battre son cœur plus vite, mais il n’était pas là. Le temps qu’elle s’inquiète puis s’énerve de ne pas le voir près du petit groupe, elle était déjà arrivée au bar, en compagnie de Maxxie, le dragueur. La rouquine commanda un cocktail en faisait confiance au barman, il pouvait faire ce qu’il voulait et semblait ravie – mais il n’était pas non plus obligé de regarder son décolleté – le jeune homme aux côtés de la belle lui, commanda un simple whisky coca, après avoir lancé un regard glacial au charmant blondinet qui devait draguer les filles toute la soirée derrière son comptoir.
Leurs verres en mains, les deux jeunes allèrent à l’autre bout du bar afin d’être moins dérangés par les nombreux jeunes qui venaient commander à boire – tous des alcooliques d’ailleurs – et de là bas Sasha pouvait plus facilement voir toute la salle, et essayer de retrouver Zéphyr qui avait mystérieusement disparu. Ca l’énervait, puis l’autre là qui l’a draguait, c’était flatteur, puis il était mignon et présent au moins.. Puis accessible, non ? C’était un moldu mais elle ne s’en doutait pas, pas pour l’instant, alors pourquoi pas jouer ?

« Merci pour ce verre, Maxxie.. »

Sasha aimait avoir le contrôle, pas seulement avec les hommes, mais de manière générale. Elle était surdouée et donc comprenait plus rapidement les choses, en cours elle était douée, très douée, les livres qu’elle étudiait n’étaient en rien de son niveau et pourtant elle retenait tout.. Luz avait des capacités et en profitait, en manipulant son entourage par exemple, en jouant de ses charmes certains sur les hommes pour leur briser le cœur. Pourtant elle se trompait sur toute la ligne. Sa vie ? Elle ne l’a contrôlait pas, pas du tout, son avenir était tracé et elle n’y pouvait rien, ses rêves étaient morts nés, son père régissait son existence depuis sa naissance et elle pensait encore avoir le contrôle de sa destinée. Pauvre idiote, idiote et naïve en plus. A quoi lui sourire à lui ? Faire papillonner ses cils et se mordre la lèvre, à quoi bon ? Il allait avoir un peu plus envie d’elle, mais il n’aurait rien, c’était donc sadique de le faire espérer.
Alors que le jeune et beau Maxxie essayait de boire sans s’étrangler et sans lâcher le regard maintenant vert d’eau de la sorcière, cette dernière continuait de chercher un certain damoiseau dans la salle. Il n’était plus sur la piste de danse, il n’était pas au bar et pas dans le couloir menant aux toilettes. Etait-il retourné fumer une clope ? Elle fronça les sourcils, et s’il était avec une fille ? Bon, elle se trouvait actuellement avec l’un de ses amis qui très clairement, essayait de la séduire, donc elle n’avait en rien le droit de l’engueuler, ou même de s’imaginer en train de l’engueuler. Ah mince, il parla, Maxxie, mais elle n’écouta pas, enfin n’entendit pas, nous dirons que c’est la faute de la musique, beaucoup trop forte.

« Excuse-moi, la musique est bien trop forte, tu disais.. ? »

Parfaite, elle était parfaite. Louvka se pencha doucement vers le moldu, posa une main sur la sienne tout en parlant d’une voix chaude, avec un sourire d’excuse très bien rôdé, finalement elle était peut être douée pour contrôler les choses.
Ou pas. Zéphyr était réapparu, il sortit d’un couloir – celui du fumoir en effet – et il n’était pas seul. Il parlait avec une fille, une jolie brune un peu plus grande qu’elle, elle souriait beaucoup trop et ils semblaient se connaître, elle riait fort aussi, ils étaient à plusieurs mètres et une bonne trentaine de personnes se trouvaient entre les deux couples et la musique était très forte, mais Sasha pouvait voir toutes ces choses, ou alors c’était son imagination. Et c’était peut être l’imagination de Maxxie aussi qui le faisait haluciner, car la rouquine avait les yeux cerclés de rouges, ils s’étaient assombrit à vu d’œil et ses traits s’étaient affinés, elle avait pâlit et l’air semblait avoir perdu quelques degrés autours d’eux.. Mais non, ça devait être son imagination, comme le verre mystérieusement déjà vide entre ses doigts blancs, des doigts trop nordique et des ongles plus fins, trop fins, plus longs, trop longs, comme des griffes.. Et le fameux verre qui éclata dans la main de la sang pure, lui coupant la peau, c’était quoi, encore son imagination peut être ?



Spoiler:
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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

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Zéphyr avait sorti tout ce qu’il avait à dire, tout ce qu’il retenait en lui et qui le mettait dans une aussi piètre humeur. Mine de rien, ça faisait du bien. Il comprenait mieux cet engouement des moldus pour ceux qu’ils appelaient les « psychologues », le nouveau métier en vogue. Ça rime d’ailleurs.  Néanmoins, Zéphyr ne comptait pas passer la soirée sur ce sujet-là, d’abord parce que c’était carrément déprimant, et parce qu’il ne voulait pas faire peser ça sur les épaules de Sasha. Elle n’avait rien à voir dans cette histoire, elle ne devait pas se sentir responsable de quoi que ce soit. Elle avait le droit de savoir, vu la place de choix qu’elle occupait dans la vie du garçon. Néanmoins, elle ne devait pas se sentir obligée de s’en mêler. D’ailleurs, Zéphyr préférait si elle ne s’en mêlait pas. Si elle pouvait éviter de rencontrer son beau-père un jour, ça serait même le mieux. Par contre, un autre déjeuner avec sa mère et ses sœurs, ça, il n’était pas contre. Il adorerait, même. Les personnes qu’il portait le plus dans son cœur toutes réunies autour d’une table. Avec Elijah et Requiem, aussi. Allez, Zéphyr, arrête de rêver. Les petites qu’il avait régulièrement au téléphone demandait néanmoins des nouvelles de « tu sais, la fille rousse qu’on a dit que c’était ton amoureuse mais en vrai c’était pas ton amoureuse », elles voulaient la revoir. C’était quelque chose à organiser. C’était les vacances, après tout. Et il allait vivre chez elle, il allait bien falloir qu’ils se trouvent des trucs à faire. Elijah voulait la rencontrer aussi, évidemment, curieux comme il était. Il aurait dû venir, ce soir. Tant pis pour lui. Mais Zéphyr organiserait quelque chose. Enfin, il se disait cela maintenant, mais il n’organisait jamais rien, tout ce faisait toujours au dernier moment. Il verrait. Qui vivra verra.
Zéphyr coupa court à la conversation en se levant, et en attrapant la main de Sasha pour l’entrainer vers la piste de danse. Il ne voulait pas de malaise, et surtout il voulait passer une bonne soirée. Alors, ils sortirent du fumoir fort glauque. Quelques instants après, ils se séparèrent à nouveau, Sasha, sans mot dire, partit devant, pour rejoindre la piste de danse avant lui. Il la regarda s’éloigner, son regard porter sur ses hanches, se demandant du même coup ce à quoi elle, elle devait penser. Faisait elle une espèce de comparaison entre sa famille et la sienne ? Zéphyr le savait, le père Vladmirova n’avait pas toujours été tendre avec sa femme, vraiment pas, même. Et il y avait le petit frère. Leurs familles étaient gangrénées de mal, et pourtant Zéphyr était sûr qu’elle trouvait quelque part là de l’amour. Comme lui il en trouvait dans sa famille.

Il était sur la piste maintenant. Encore un peu et parmi cette foule, il perdait Sasha de vue ; enfin, elle ne lui permettait pas vraiment de l’oublier. Elle était divine, excise, magnifique. Elle se déhanchait sur ses hauts talons, et Zéphyr avait soudain l’impression qu’il faisait 10 degrés de plus qu’il y a trente secondes, et aussi que toutes les autres filles de la pièce avaient disparues. Et les hommes, aussi. Elle ne dansait que pour lui, et il était la seule qu’il voyait. Il faisait attention à très rarement cligner des yeux, ils ne voulaient pas perdre une seconde de ce spectacle, et surtout il ne voulait pas la perdre, elle. Elle devait rester avec lui toute la soirée. Et toute la vie, aussi, de préférence. Malheureusement, les yeux du Gryffondor se fermèrent, une demie seconde, peut-être un peu plus, et quand il les rouvrit, elle avait disparue. Juste avant, elle murmurait quelque chose à l’oreille de sa meilleure amie, et maintenant elle était partie. Zéphyr écuma la pièce du regard, se déhanchant vaguement, juste histoire de ne pas être un boulet debout au milieu de la piste de danse à ne rien faire, et la trouva à leur table, légèrement penchée. Elle buvait, apparemment. Et quelqu’un s’approchait d’elle. Il reconnut immédiatement son ami, Maxxie. Son cerveau surchauffa. Il le connaissait très bien et savait que s’il s’approchait d’elle, ce n’était pas seulement dans l’optique de discuter. Zéphyr se dit qu’il fallait qu’il se calme, qu’elle le rembarrerait et que tout irait bien. Mais elle n’en fit rien. Elle se dirigea vers le bar avec lui. Se sentant presque trahi, Zéphyr s’arrêta alors net de danser, et porta son regard sur la meilleure amie de Sasha, Nasta. Elle le regardait d’un air amusé, presque moqueur. Il leva le menton vers elle, légèrement méprisant, puis il retourna la tête, en direction du milieu de la piste. Un sourire naquit sur son visage quand il reconnut un visage familier. Une jeune fille brune, fine, qui n’avait même pas pris la peine de s’habiller classe pour la nuit. Elle était tellement habituée à ce bar que les videurs la laissaient rentrer sans mot dire, quelle que soit la manière dont elle était habillée. Là, elle portait un t-shirt à manche courtes blanc, un jean bleu clair, très serré, et elle était à plat, en ballerines. Un sourire narquois aux lèvres, Zéphyr s’approcha d’elle, se glissant entre les gens. Lucy, parce que c’était comme ça que la demoiselle s’appelait, était toujours au Mug’L. Dès qu’il venait, il la voyait, c’était dingue. C’était une sorcière, sang-mêlée, qui avait foiré ses ASPICs, grandement, mais n’avait pas eu envie de retaper. Elle était issue d’une famille riche, alors elle profitait de sa jeunesse, comme elle disait. Elle et Zéphyr avait couché plusieurs fois ensemble, c’était un bon coup, et surtout elle avait un choix de céréales pour le lendemain matin absolument énorme. Il se plaça derrière elle et posa ses mains sur ses hanches, sans hésiter. Elle ne se retourna qu’une trentaine de secondes plus tard, plongea son regard dans les yeux du garçon, et attrapa ses mains, l’entrainant dans une danse effrénée. Elle eut l’air un instant étonnée de le voir amoché, mais ne lui posa pas de questions. Bientôt, ils occupèrent toute la piste, encore un peu et les gens autour d’eux s’arrêtaient de les regarder. Lucy dansait extrêmement bien, et s’ils continuaient, ils allaient commencer à faire des sauts, des pirouettes et tous les autres trucs typiques du Rock, et tout le monde allait les regarder comme s’ils étaient les maîtres du monde. Mais Zéphyr n’était pas d’humeur, d’ailleurs il était même très étourdi. Il loupa quelques pas, parce qu’il gardait à l’oeil une certaine jeune fille, et un jeune garçon qui avait son regard plongé dans son décolleté. La demoiselle sentit que quelque chose clochait, elle arrêta alors la danse, mais la main toujours accrochée à celle de Zéphyr, elle l’attira vers le fond du bar. Elle semblait vouloir aller au fumoir, mais Zéphyr préférait les toilettes. Il avait besoin de se rafraîchir. Il prit alors les commandes, et se dirigea vers les toilettes des filles – parce que là-bas, ça sentait toujours meilleur – et quand ils entrèrent dedans, il lui lâcha immédiatement la main pour se diriger vers les robinets.

« Bah alors Zéphyr, je t’ai connu dans de meilleurs états, il t’arrive quoi ? Je parle pas de ta face, hein, mais de tes pas de danse ! »

Zéphyr sourit, de l’eau dégoulinant sur son visage. C’est vrai qu’il avait déjà fait mieux. Ça leur arrivait de passer trois ou quatre heures non-stop sur la piste. Ils sortaient dans la rue trempés de sueur, absolument dégueulasses, mais le sourire aux lèvres, et finissaient la nuit dans la douche de la jeune fille. Mais pas ce soir. Définitivement pas ce soir, même. Il répondit , fixant son propre reflet dans le miroir :

« J’suis pas dans mon assiette. Mais j’ai quelqu’un à te présenter. Un ami à moi, Maxxie. Il va te plaire, je te jure. »

C’était une bonne idée, n’est-ce pas ? Maxxie ne s’était jamais attaqué à Lucy parce qu’elle était bien trop impressionnante, mais s’il la lui présentait, ça risquait de passer bien plus facilement, n’est-ce pas ? Mais oui, c’était un plan excellent. Suffisait que la jeune femme accepte.

« Zeph, je voulais qu’on danse … »

Elle s’était avancée vers lui, langoureuse, et avait fait une moue qu’il aurait autrefois considérée comme irrésistible. Mais la seule personne irrésistible, maintenant, c’était Sasha. Les autres, il leur résistait, sans problème, sans avoir même à songer à le faire. Merlin, mais qu’est-ce que Sasha lui avait fait subir, quel était ce lavage de cerveau qui lui empêchait de se réjouir de la vue du corps de toutes les femmes sauf du sien ?

« Un autre jour, Lucy, promis. Allez, vient, tu vas voir, Maxxie est top. »

Promesse en l’air, qu’il n’avait même pas prononcée en la regardant. Il se dirigea alors vers la sortie, Lucy sur ses talons. Elle commença à blablater gaiement, comme elle savait le faire, et Zéphyr lui répondit avec autant d’entrain qu’il le pouvait, sans réellement l’écouter. Bientôt, ils étaient à nouveau dans la pièce principale, qui n’avait pas désempli. Il porta son regard sur le bar, presque immédiatement. Maxxie et Sasha étaient là. Le moldu la regardait comme si elle était une friandise et Zéphyr ne supportait cela. Il serra les poings et fit craquer ses doigts, avant de porter son regard vers Lucy à nouveau. Il déglutit tout l’énervement qu’il éprouvait envers son ami, et fit :

« Il est là-bas, au bar, avec la nana rousse »

Lucy écarquilla les yeux. Elle avait les yeux plantés sur les deux, alors que Zéphyr leur faisait dos. Elle avait l’air carrément interloquée, alors Zéphyr se retourna. Sasha faisait une tête horrible, et puis surtout :

« Zéphyr la nana vient de faire exploser le verre dans sa main … »

Zéphyr partit dans un éclat de rire, avant de faire, en partant déjà en direction du bar :

« Ouais, on ferait mieux d’intervenir. Elle a pas l’air contente »
« Tu la connais … »
« On l’a trouvée dans la rue, elle était perdue »

Lucy n’eut pas le temps d’en dire plus, ils étaient déjà arrivés au bar. Zéphyr, un sourire narquois aux lèvres, dévisagea la jeune fille, et roula des yeux en parlant à Maxxie :

« Nan mais Max’, qu’est-ce que t’as fait ? Rappelle-moi de ne plus jamais t’écouter quand il est question de séduire des nanas ! »

Amusé, il porta fixa son ami, qui le regardait d’un air ahuri, du genre « mec, pourquoi tu me ridiculises comme ça ?! ». Zéphyr, de son regard, lui répondit quelque chose qui ressemblait à « me pique plus jamais ma meuf sinon tu pourras compter le nombre de dents qu’il te restera sur les doigts d’une main ». Il porta ensuite son regard sur la main de la jeune fille, ensanglantée. Elle avait apparemment fait exploser son verre dans sa main. Plus inquiet, mais toujours dans son personnage, il fit, lui prenant doucement la main :

« Bah alors Sasha, faut pas s’énerver comme ça, surtout pas pour lui ! Allez vient, on va nettoyer ça … Maxxie, je te laisse Lucy, tu vas voir, c’est une déesse sur la piste de danse ! »

L’ancien Gryffondor s’amusait beaucoup de la situation. Maxxie passait pour l’idiot de l’affaire, et Zéphyr s’en délectait. On ne lui prenait pas sa nana, et surtout pas pour la faire boire, non mais ! Lucy lança un regard de détresse au garçon, l’air de dire « Me laisse pas avec lui je t’en prie, je vais passer la pire soirée de ma vie », mais Zéphyr ne se préoccupait vraiment de l’état de la soirée, de Lucy, seulement de la sienne et par conséquent, de celle de Sasha. Elle et lui s’éloignaient d'ailleurs déjà vers leur table. Il murmura, sur le trajet :

« A cause de toi je veux tuer quelqu’un que je connais et qui est mon ami depuis deux ans, bravo … »

Bientôt, il la forçait à s’assoir, et debout face à elle, il prit sa main, et y jeta un œil, vérifiant qu’il ne restait pas de bout de verre dans la plaie. Il sortit ensuite sa baguette, et murmura quelques mots dans une langue très éloignée du latin qui servait habituellement aux formules magiques apprises à Poudlard, et ressemblait plutôt à quelque chose d’africain. C’était Jangor qui lui avait appris ce sort de base pour guérir des blessures superficielles, et il n’était pas mécontent de l’avoir. Quand il fut satisfait du résultat – le sort avait refermé la blessure et absorbé le sang – il attrapa plus fermement, la main de la jeune femme, planta ses yeux dans les siens, et fit :

« Allez, on va danser, maintenant … »

Bon, ils n’étaient plus très discrets, et si quelqu’un faisait attention au regard de braise que Zéphyr lui lançait, il pouvait largement se rendre compte qu’il était fou d’elle, m’enfin, il s’en fichait un peu, en réalité. Il voulait profiter de sa soirée avec la jeune fille, et surtout, il ne voulait absolument pas qu’on la lui prenne à nouveau. Ce soir, elle était sienne, comme il était sien.  


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L. Sasha Vladmirova

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Il était content, en plus il était super fier de lui, non mais c'était sérieux ça ? Vraiment, Zéphyr l'a rendait dingue et il s'en délectait, insupportable. Il était insupportable. Mais également très désirable d'accord, surtout lorsqu'il venait marquer son territoire car avec cet air là il ne pouvait penser qu'à ça, vous êtes d'accord ? Il semblait vouloir sauter à la gorge de son ami, il devait bien y avoir une raison, et d'ailleurs celle-ci se trouvait être rousse à poitrine généreuse.

« Nan mais Max’, qu’est-ce que t’as fait ? Rappelle-moi de ne plus jamais t’écouter quand il est question de séduire des nanas ! »

Et maintenant il se moquait du pauvre Maxxie tout en jouant au plus malin.. Sasha mit quelques instants à tout comprendre et automatiquement elle retrouva des couleurs. Plusieurs fois d'affilés elle cligna des yeux, très rapidement, comme pour faire disparaître ses envies de meurtres le plus vite possible. La brunette était souriante et a une distance raisonnable du beau brun - Zéphyr hein, pas l'autre - donc pas la peine de bondir, de la mordre, de lui arracher les cheveux, de.. Stop ! Voilà que l'anglo-pakistanais ouvrait la bouche une deuxième fois, tout en lui prenant la main avec douceur. Ah oui, elle saignait, la faute au verre explosé, pas très résistant d'ailleurs.

« Bah alors Sasha, faut pas s’énerver comme ça, surtout pas pour lui ! Allez vient, on va nettoyer ça … Maxxie, je te laisse Lucy, tu vas voir, c’est une déesse sur la piste de danse ! »

Sérieusement, était-il en train de se moquer ? Non, il avait pourtant l'air inquiet, mais il jouait un rôle à priori, puis il voulait la garder et l'amener elle, abandonner la Lucy au bras du Maxxie. En voilà une excellente initiative. Bon par contre il avait complimenté la gourdasse, ça c'était moins agréable à entendre pour Sasha, mais elle devait bien s'en accommoder. Après tout il était libre d'admirer les talents de danseuses de la première fille venu, qui était-elle pour râler hein ? Personne exactement, enfin, pour l'instant.

« A cause de toi je veux tuer quelqu’un que je connais et qui est mon ami depuis deux ans, bravo … »

Tiens, tiens, voilà qu'il se montrait jaloux le beau brun, et possessif. Cela fit sourire la jolie rousse qui, docilement, se laissa conduire jusqu'à leur table et s'assit de bonne grâce sur le canapé en demi-lune, pour jouer la blessée avec un infirmier personnel. Agréable, mais surprenant car il ne lança aucune formule magique en sortant sa baguette, du moins pas une classique, rien qu'elle ne connaissait. Ça lui fit froncer les sourcils, elle la surdouée qui étudiait toutes les magies, qui apprenait et retenait tout, elle ne connaissait pas cette langue. Et voilà un nouveau mystère à explorer, une voie qu'elle allait étudier au cours de ses révisons, et elle le questionnerait, mais pas ce soir. Demain peut être ? S'il venait au manoir après, ou dans la semaine, s'il restait.. Le temps qu'elle se pose des questions sur la magie efficace du beau brun - un truc africain sûrement - il avait déjà finit et il était debout, prêt à s'éloigner de la table.

« Allez, on va danser, maintenant … »

Pas le temps de répondre, elle ne se retint pas, elle l'embrassa. Sasha s'était redressée bien vite, sans lâcher les mains du jeune sorcier et elle s'était collée tout contre lui, nouant tranquillement ses bras autours de son cou pour lui capturer les lèvres sans penser un seul instant aux autres, après tout ils étaient déjà grillés non ? La jalousie, les regards, les mains qui ne se décollaient plus.. Au point où ils en étaient, elle pouvait bien l'embrasser. Mais ça ne dura pas très longtemps, pas assez, quand même un peu de tenu, elle se décolla donc mais garda les paupières closes un petit instant.

« Avec plaisir.. »

Là elle ouvrit les yeux, tout sourire, elle laissa ses doigts glisser le long du torse de l'anglo-pakistanais, abandonnant ainsi son cou et ses cheveux pour rattraper ses mains, et l'entraîner vers la piste de danse. Cette fois elle ne le lâcherait plus, d'autant plus qu'elle n'avait guère besoin de boire un verre de plus, l'alcool agissant environ vingt minutes après ingurgitation, la rouquine allait d'ici peu être plus qu'éméchée. Ce qui risquait de la rendre encore plus câline, plus joueuse et plus jalouse aussi. Bref, une vrai fille pompette quoi. Mais qui sait toujours très bien danser, tout de même, la preuve, alors qu'un air endiablé commençait à résonner dans la boîte, la belle elle, s'échauffait les jambes et les hanches. Sasha se trémoussait en rythme, elle posa les mains du beau brun de chaque côté de ses fesses et se colla tout contre lui, l'une de ses mains trouva place sur le torse du sang mêlé, l'autre resta dans ses cheveux roux, histoire de jouer avec, juste pour le style. Oui une fille se sert obligatoirement de sa tignasse pour séduire, pour faire plus sauvage, plus fougueuse.. Vous voyez le genre ? Évidemment. Luz l'allumait donc, elle se mordait la lèvre, le fixait avec intensité, se déhanchait et se collait toujours plus. Elle voulait le rendre fou, le sentir brûlant de désir contre sa poitrine qui régulièrement se retrouvait écrasée contre les pectoraux de Zéphyr, le faire languir en passant sa langue sur ses lèvres roses à juste quelques centimètres des siennes.. Et évidemment Sasha ne faisait pas du tout attention aux gens autour d'eux, rien ne comptait à cet instant, rien à part lui.

« Je peux t'enlever à tes amis ce soir..?»

Oui il était invité pour la semaine, enfin pour deux, mais elle ne lui avait pas encore clairement proposé de venir dormir à ses côtés cette nuit. Et l'inviter en se frottant contre lui de manière sensuel c'était plutôt une bonne idée non ? Il ne pouvait pas refuser, et les amis elle s'en foutait. Où étaient-ils d'ailleurs ? Et Nasta elle était où ? Avec qui ? Sûrement avec le frère du dragueur, l'autre, le jumeau. La brunette devait très bien s'en sortir, Sasha n'avait pas à s'inquiéter car elle était justement en train de danser coller/serrer avec le fameux Kurt. Elles avaient chacune un mec à emballer ce soir, mais bon, la rousse avait une très légère longueur d'avance.

« C'est uniquement par politesse que je demande, je compte bien profiter de toi, toute la nuit, avec ou sans ton consentement..»

Sourire narquois et diablement sexy, regard malicieux, mouillement des lèvres et rapprochement de la bouche.. Pour mieux lui mordiller la peau du cou. La température était montée d'un cran, il fallait qu'elle s'éloigne de ce corps avant de perdre pieds, car c'était lui qui devait être fou d'elle hein, pas l'inverse.
La musique offrit à la jeune et jolie rousse une magnifique occasion de tenir le coup, un changement radicale du style de musique, un slow.


***


Prés de deux heures s'étaient écoulées. Les uns avaient bu, les autres dansés et parfois dragués, Sasha avait fait les trois. Au cours de trois slows d'affilés elle avait profité des bras du beau brun, de son cou, de ses joues, de sa peau.. Elle ne l'avait pas embrassé une seule fois. Oui la biélorusse avait prit un malin plaisir à le faire languir, sensuellemment, puis de manière plus chaude, plus directe après le retour de chanson se prêtant au jeu. Dans un sens puis dans l'autre, elle avait frotté chaque parcelle de son corps contre le sien, juste pour le sentir se consumer. Mais qui joue avec le feu prend le risque de s'y brûler. Des joues roses, des lèvres gonflées, un palpitant plus vivant au creux de ses hanches qu'ailleurs.. Elle n'en pouvait plus. C'est pour cela qu'elle s'était sauvée au bar - les bouteilles de la table étant vide - afin de se rafraîchir le corps et l'esprit, oui elle avait lâché son amant un instant, juste le temps de vider deux shooteurs de vodka magique. Et d'aller glisser un mot à l'oreille de sa meilleure amie qui avait déjà embrassé plusieurs fois le grand brun dragueur, qui maintenant ne faisait plus du tout le malin. Le charmant était sous le charme de la biélorusse, trop facile mais un brin inquiétant. Luz se surprit à avoir peur pour le petit cœur de l'ami de l'anglo-pakistanais. Nastajia était ce genre de fille qui reste dans la peau, qui pose sa marque et la laisse à vie, alors oui le pauvre Kurty pouvait bien s'accrocher, s'attacher, il n'aurait qu'une nuit, qu'un levé de soleil. Et elle disparaîtrait. Elle allait lui briser le cœur, tant pis.

« Kurt et Nasta nous on quittés. »

Sasha était revenue vers son homme à elle, celui qui risquait de lui briser le cœur justement, elle avait vu sa meilleure amie quitter la boîte avec l'un des jumeaux, donc elle faisait passer l'information, normal. Elle ignorait ce qu'il était advenu de l'autre frère justement, mais en tout cas il avait dut comprendre que c'était Zéphyr le favori.
Quand on parle du loup on en voit la queue, quand on pense à quelqu'un il apparaît. La preuve, Maxxie débarqua alors que les deux jeunes amoureux dansaient toujours plus collés, il semblait essoufflé et avait la joue rougit, comme s'il avait prit un coup.

« Kurt se bat. Franck essaye de les séparer. On a besoin de toi. »

Ce n'était pas qu'une impression du coup. Maxxie avait attrapé le bras de son ami, qui de toute façon allait le suivre, puis avait disparu aussi vite qu'il était apparu. Sasha marqua un petit temps d'arrêt avant de courir après les deux garçons, si Kurt se battait, Nasta était près de lui et devait être impliquée, d'une façon ou d'une autre..
La petite troupe arriva vite dehors, dans une ruelle adjacente à celle de la boîte, pour se retrouver face à un tableau que la rouquine présageait. Quatre sorciers, tous très bien habillés, dédaignait du regard le jumeau et le coincé. L'un saignait de la lèvre, l'autre tenait sa baguette en main, ils avaient donc commencés par s'affronter à mains nus, pour finalement se lancer dans un duel magique. Les beaux mecs hautains avaient également leurs baguettes de sorti, du moins deux dans le lot, les plus alcoolisés et en colère à priori. Ces deux là, la rouquine les connaissaient, tout autant que ceux qui essayaient de calmer les choses. Trois sangs purs et un mêlé "respectable", l'un d'eux étaient sorti avec Nasta d'ailleurs, c'était lui qui avait lancé les hostilités, un pro sang pur qui devait connaître Kurt et savoir qu'il n'était qu'un né moldu. Il avait donc été vexé de voir son ex avec un parasite, un inférieur, on pouvait comprendre qu'il soit énervé non ?
En arrivant Luz reconnut également l'un de ses ex, un grand brun aux yeux bleu aussi sombre que la nuit, c'est lui qui prit la parole au moment où les trois jeunes approchèrent.

« Tu n'as rien à faire avec lui Nastajia et tu le sais très bien, tu nous insulte tous en agissant ainsi. »

La brunette fronça les sourcils mais ne répondit pas, elle tenait le bras de celui qui causait le litige et qui avait déjà prit un sérieux coup dans le ventre. L'un des prétentieux avait également quelques ecchymoses, un blond, l'ex de la meilleure amie de Sasha.

« Laisse tomber Eli. »

C'est cette dernière qui parla à l'adresse du jeune anglais, tout en avançant afin de se placer devant l'anglo-pakistanais, juste au cas ou. Le jeune et joli Eli n'était plus à Poudlard lui non plus, depuis deux ans, ils s'étaient donc connut lors de ces interminables diners entre sangs purs. Quelques nuits, quelques baisers et un bref au revoir - la rouquine lui ayant briser le cœur - plutôt tendu. Il marqua justement un temps d'arrêt, il détailla chaque parcelle du corps de la velane comme s'il la redécouvrait, puis parce qu'il était clairement surprit de la croiser ici, on pouvait le comprendre.

« Eli, Dylan, laissez tomber on s'en va. »

Le sang mêlé brisa le silence en rangeant sa baguette et en essayant de motiver ses amis à partir, maintenant ils étaient à quatre contre six - car oui les deux minettes se rangeaient côté inconscients - ou au mieux c'était quatre contre quatre. Ça devenait risqué et dangereux, surtout avec les deux ex jaloux et pro sangs purs dans les parages, le brun pas courageux sentait qu'il valait mieux en rester là. Et il avait entièrement raison. Mais bon, on écoute rarement la voix de la sagesse quand on est alcoolisé, et encore moins quand il s'agit d'une histoire de femmes..

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


“Oh I will carry you over fire and water for your love
And I will hold you closer
Hope your heart is strong enough
When the night is coming down on you
We will find a way through the dark”

Zéphyr aurait pu rester des heures à danser avec Sasha. Peut-être était-il resté danser des heures avec Sasha, tout compte fait. Mais quand il était avec elle, il était dans cette espèce de transe où il ne ressentait ni temps ni espace. Son corps collé au sien pendant des heures et des heures, elle qui dansait langoureusement autour de lui, lui qui sentait son corps se remplir d’une chaleur à la fois douce et intense, les yeux plongés dans les siens, s’ils n’étaient pas clos. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il ne l’aurait jamais laissé partir. Il aurait gardé son sourire éclatant, ses yeux rieurs et ses formes de déesse pour toujours entre ses mains. Ce soir-là, durant de bien trop courtes heures, Zéphyr avait oublié que leur futur ne leur appartenait pas, pas leur futur ensemble, du moins. Seuls, ils avaient une chance de tracer leur route indépendamment des autres, ils avaient une chance d’être libres. Ensemble, c’était impossible, ou presque. Zéphyr avait alors profité de toutes les secondes qu’il avait passé avec Sasha, en ne pensant qu’à elle et en oubliant tous les autres. Maxxie, Franck, Kurt, Nasta ou encore Lucy, le barman et il ne savait qui d’autres, tous avaient disparus, Sasha était la seule. Elle avait comme emprisonné tous ses sens, vue, ouïe, toucher, odorat et goût, il n’y avait qu’elle. Sasha et Zéphyr au milieu d’un bar à la fois moldu et sorcier, qui passait toute sorte de musique pouvant plaire à toute sorte de gens, et pourtant ils étaient seuls au monde, peut-être uniquement guidés par leurs instincts de survie. Faim, soif. Ils étaient allés se resservir à boire plusieurs fois et ils avaient grignoté quelques cacahuètes posées sur les tables. M’enfin, Zéphyr avait surtout bouffé Sasha du regard, si vous me permettez la métaphore. Certains disent que l’homme est aussi doté d’un certain instinct sexuel, ou du moins d’un instinct de reproduction. Zéphyr n’en doutait pas ; durant toute la soirée, il s’était dit que s’il avait pu vivre uniquement d’amour et d’eau fraîche avec Sasha, alors il l’aurait fait. Evidemment, il ne pouvait pas, mais c’était une autre histoire.
Et pourtant, leurs lèvres ne s’étaient pas rencontrées une seule fois pendant ces longues – ou bien trop courtes – heures, au grand désespoir du garçon, qui aurait pu donner un prix à la demoiselle, celui de la demoiselle la plus sexy au monde, et ce sans qu’elle n’ait même effleuré ses lèvres des siennes. Peut-être par politesse, elle lui avait presque gentiment demandé si elle pouvait l’entraîné chez elle le soir-même. Bien sûr, il avait répondu oui, tout en se demandant qui dirait non à ce genre de proposition. Personne, très certainement. Personne ne pouvait résister à de telles avances. Juste avant, elle l’avait embrassé, au milieu de la piste de danse, ou presque. M’enfin, ce n’était plus comme s’ils devaient tenter de cacher quoi que ce soit, vu comme ils étaient discrets. Et puis ils n’étaient pas les seuls à céder à la tentation des baisers cachés dans le noir. Cette boîte attirait moldus comme sorciers qui, cachés dans l’ombre, n’hésitaient plus à s’avouer amour et amitié. Bref, après ce baiser, la demoiselle dût décréter que c’était suffisant et que Zéphyr avait assez été embrassé de la soirée. Néanmoins, le garçon ne poussa pas non plus, parce que la sentir le chauffer comme elle savait si divinement le faire était finalement carrément suffisant, plus et il l’aurait déjà emmenée en dehors de ce bar bien trop bondé qui n’offrait pas d’intimité, ou pas ce genre d’intimité, du moins.

“It's four a.m. and I know that you're with him
I wonder if he knows that I touched your skin
And if he feels my traces in your hair
Sorry, love, but I don't really care”


Sasha était partie se resservir de l’alcool, apparemment. Elle avait une descente d’enfer que Zéphyr ne pouvait imiter, biélorusse qu’elle était. Il était au moins aussi bourré qu’elle et elle avait presque bu le double. Il était resté sur le côté de la piste, adossé au mur, laissant son esprit s’apaiser un instant et son corps se refroidir tout entier. Il en était sûr, avec tout ça il devait avoir les joues rouges, malgré son teint hâlé. Ses tempes étaient recouvertes de sueurs, comme le bas de son dos. Il faisait une chaleur étouffante dans la pièce, et malgré cela, Zéphyr s’y sentait bien. Je vous l’ai dit, profiter d’avoir Sasha pour lui tout seul une nuit entière ne lui posait aucun problème. Malheureusement, et presque évidemment, tout ne se déroula pas comme il l’aurait aimé, ç’aurait été trop facile, sinon. Sasha revint, et à peine eut-elle le temps de dire que sa meilleure amie ainsi que Kurt les avaient quittés – ce que Zéphyr avait pris pour une proposition qu’eux aussi quittent le bar – que déjà quelqu’un lui agrippait le bras, et le tirait hors de ses bras à elle.

« Kurt se bat. Franck essaye de les séparer. On a besoin de toi. »

Le sang de Zéphyr ne fit qu’un tour, juste le temps que ses pieds rejoignent le sol à nouveau, sa conscience avec eux. Comment ça, Kurt se battait ? Et contre qui ? N’était-il pas parti avec Nasta ? Pourquoi n’était-il pas parti avec Nasta ? Et si Franck ne parvenait pas à s’en sortir seul, malgré son entraînement intense d’Auror, c’était qu’il devait y avoir un problème, un gros problème. Zéphyr fut comme éblouit par cette information, et quelques instants il oublia Sasha, quelques instants dont Maxxie profita pour le tirer à l’extérieur du Mug’L. Dans une petite ruelle aussi morte que l’arrière-arrière-grande-tante de Merlin, se tenaient là, incongrus dans ce décor, tout plein d’hommes, tous mieux habillés les uns que les autres. Parmi ceux-là, Zéphyr reconnu Kurt et Franck, qui n’avaient pas l’air dans la meilleure des positions. Au vol, Zéphyr entendit des paroles qui ne lui plurent pas le moins du monde :

« Tu n'as rien à faire avec lui Nastajia et tu le sais très bien, tu nous insultes tous en agissant ainsi. »

Si Zéphyr était rouge de chaleur quelques instants auparavant, s’il l’était toujours maintenant c’était à cause de la colère. Evidemment, il détestait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des insultes sur la pureté du sang. En l’occurrence, Zéphyr s’était senti très insulté. Il reconnaissait le mec qui venait de parler, et l’autre aussi d’ailleurs, celui qui s’était pris un pain de la part de Kurt très certainement. Et les deux autres aussi, après les avoir plus attentivement regardés. Tous des Serpentards, sauf un, un certain Eliott. Ils avaient un an de plus que Zéphyr, ils étaient donc issus de la même année que Kurt. Evidemment, ils avaient reconnus ce dernier, et ça avait rapidement fait tilt dans leur tête : le batteur né-moldu des Gryffondors avec Nastajia, par Morgane, mais quelle horreur, hein ? Le sang de l’anglo-pakistanais bouillonnait à l’intérieur de son corps. Franck avait la baguette armée, paré à attaquer en cas de besoin. Le blond, celui qui s’était fait frapper par Kurt, s’appelait Dylan. Aucun intérêt, même pas capable de mettre à terre un mec bourré, et ne parlons même pas de sa famille, qui se prétendait sang-pur. Tu parles. Zéphyr avait parfois eu affaire aux familles des trois autres, de près ou de loin, mais à la sienne, jamais. Même pas assez riche pour se payer un petit bâtard pour faire leur sale boulot, hein. Zéphyr connaissait quelques personnes dans son « milieu », aucune d’elles ne parlait de cette famille. Eliott, lui, faisait partie des familles des hauts cercles, les Yaxley. Si Zéphyr ne l’avait jamais croisé en dehors des murs de Poudlard, il en avait entendu parler. Par les Malfoy, notamment, qui voyaient en l’héritier de cette famille une très bonne nouvelle recrue, comme ils disaient. Et Sasha l’appelait « Eli ». Par Merlin, il ne voulait même pas savoir. Elle venait de lui dire de « laisser tomber ». Bah tient, comme si c’était si simple. Apparemment, Sasha et Nastajia se rangeaient du côté de ceux qui n’avaient pas le sang bleu. La brune était agrippée à Kurt, le soutenant légèrement, Sasha, elle, s’était placée devant Zéphyr, carrément. Bah tient, comme s’il avait besoin d’elle. Peut-être avait-il besoin d’elle. M’enfin, son égo trop haut placé l’empêchait de l’avouer, bien sûr. Ce fut le quatrième qui tenta de clore la discussion :

« Eli, Dylan, laissez tomber on s'en va. »

Ça aurait pu se terminer comme ça, ça aurait été certainement mieux si ça s’était terminé comme ça. Néanmoins, Kurt en avait apparemment décidé autrement. Se dégageant un peu de Nastajia, il se redressa et fit, d’une voix forte et provocatrice :

« Bah quoi, y’a un problème, on vous plaît pas ? Ou on vous fait peur ? »
« Ferme ta petite gueule de merde, sale sang-de-bourbe, ou tu vas t’en prendre une. »

Eliott n’avait même pas commencé à répondre que Zéphyr se retournait vivement, plantait ses iris dans ceux de Maxxie, et fit, d’une voix dure et sans appel :

« Rentre à l’intérieur. »

Le moldu hésita un moment, avait de tourner le dos à la scène. Il était une proie facile, et Zéphyr n’avait pas envie de devoir expliquer à l’hôpital moldu du coin comment il avait fait pour se sortir d’une bagarre de quartier avec autant d’étranges blessures. Zéphyr attrapa sa ceinture accrochée à sa ceinture pour la tenir d’une prise ferme dans sa main droite. Il s’avança un peu, pour rejoindre Kurt et Franck, sur le devant de la scène. Si les quatre sang-purs, ou presque, ne l’avaient pas reconnu avant maintenant – Zéphyr avait son tatouage qui aidait – il était certain que maintenant, ils voyaient très bien qui ils étaient, et c’était tant mieux.

« Je te conseille vraiment pas d’essayer, Yaxley. Ou peut-être que si. Essaye de m’avoir, on verra si t’arrives à mettre à terre un mec bourré doublé d’un bâtard, toi. »

Un sortilège rougeaud s’échappa de la baguette du mangemort à peine Zéphyr avait terminé sa phrase. Un sortilège que Zéphyr se prit en pleine poitrine mais dont il ne reçut aucunement la puissance, ou à peine, évidemment, merci Jangor. Il lui offrirait un gâteau, un jour. Zéphyr riposta par le même sort, qui lui fit largement reculer le Sang-Pur, qui se tenait à présent la poitrine, légèrement plié, le torse certainement douloureux. Un peu derrière Zéphyr, des deux côtés, étaient armés Franck et Kurt. Comme s’il avait besoin d’aide.

« Un stupefix, Yaxley, t’en est bien certain ? Nan mais là va falloir taper plus haut, j’ai appris ce sort en troisième année… »

Le garçon avait l’air un peu effrayé. Les tatouages de Zéphyr faisaient toujours leur petit effet à ceux qui les essayaient pour la première fois. M’enfin, ça ne montait pas plus haut que ça, le stupefix était le maximum. Pour le reste, Zéphyr ne pouvait compter que sur sa dextérité, mise à mal ce soir par le taux d’alcool élevé qu’il avait dans le sang. Et sur Franck, et Kurt, à la limite. Pour les deux nanas … A vrai dire, le garçon n’avait aucune idée de ce qu’elles valaient, même s’il se doutait que Sasha devait plutôt excellemment bien se débrouiller. A savoir si elles étaient vraiment de leur côté, ça … Zéphyr osait espérer du moins que Sasha était du sien, m’enfin, là encore, rien de moins sûr. M’enfin, en l’occurrence, Zéphyr n’était pas très préoccupé par cela. Il avait son regard presque noir désormais planté dans celui d’Eliott, son éternel sourire narquois aux lèvres. Il n’avait pas baissé la garde, sa baguette en bois noir toujours plantée devant lui. Sur sa main, on pouvait voir la petite hirondelle qui battait énergiquement des ailes. Son sourire s’agrandit encore un peu. Tu parles, d’un danger.

« T’as pas envie qu’il essaye plus haut, Aït-Malek. »

Zéphyr roula des yeux en reconnaissant la voix du blond. Il quitta alors le regard du brun aux yeux bleus, pour tourner la tête et lancer un regard méprisant à Dylan, pour dire, d’une voix toute aussi méprisante.

« Toi tu fermes juste ta gueule »

Ce fut avec étonnement que Zéphyr se prit un sort d’Eliott. Enfin, étonnement, bien sûr qu’il n’aurait pas dû en attendre moins de la part d’un Serpentard, tellement classique et facile d’attendre que son adversaire ait le dos tourné. M’enfin, il était sang-pur, Zéphyr aurait cru qu’il avait un peu plus de dignité, qu’au moins il oserait affronter son partenaire en face. M’enfin, encore une fois il ne fallait pas trop en espérer de leur part.
En attendant, l’ancien Gryffondor avait l’impression de s’être pris un poing de la taille de celui d’Hulk dans la poitrine, et ce n’était pas la plus agréable des sensations. Néanmoins, celui qui avait lancé ce point super-heroïque le regretta vite. Il n’eut même pas le temps de de répondre une phrase cynique, parce déjà Franck Longdubat se la jouait Auror et répliquait quelques autres sortilèges sur Eliott. Zéphyr le laissa se charger de lui pendant qu’il prenait le blond en charge. Quelques éclairs plus tard et il était envoyé dans le fond de la ruelle, entre deux ou trois poubelles, inconscient. Zéphyr se dit que c’était certainement bien là sa place. Les deux autres, ceux qui étaient supposés êtres les amis de Dylan, n’avaient pas l’air très motivés. Peut-être avaient-ils raison, peut-être était-il mieux qu’ils se tiennent à l’écart. En attendant, Dylan se retrouvait à trois contre un. Enfin, trois, deux et demi, plutôt. Kurt saignait du crâne, maintenant ; apparemment, un sort l’avait touché à l’arcade sourcilière. Franck, lui, s’en sortait sans une égratignure. Zéphyr n’en attendait pas moins de lui. D’ailleurs, il haussa la voix, arrêtant d’attaquer Dylan, pour laisser Zéphyr le faire, si besoin il y avait.

« Ça suffit, maintenant. Il me suffit d’un coup de baguette et j’appelle les Aurors. Rentrez chez vous, de toutes façons y’a aucune chance que vous gagniez. Avec ou sans les Aurors. Je veux juste vous épargner quelques blessures pas nécessaires. Rentrez chez vous. »

Aah, Franck, le sauveur. Pourtant, Zéphyr commençait tout juste à s’amuser, il aurait bien aimé pouvoir foutre deux ou trois claques en plus au Sang-Pur un peu trop péteux. M’enfin, il avait sûrement raison, valait mieux ça, n’est-ce pas ? Mais oui. Valait mieux ça. Allez Zéphyr, lâche ton regard de chien méchant, et laisse-les partir sans leur balancer un dernier truc à la gueule. Joue pas au con. M’enfin, ne les laisse pas trop jouer eux non plus …


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En quoi, trois minutes peut être ? Tout avait dérapé, tout. Les deux amoureux passaient des câlins chauds bouillants sur la piste de danse de la boîte à une ruelle froide où une bagarre éclatait. Génial n'est ce pas ? D'autant plus que les amis de Zéphyr - et Zéphyr également - allait affronter des connaissances des deux Biélorusses, des anciens petits amis respectifs et accessoirement des jeunes sorciers de leurs milieux. Sasha savait que le beau Eli ne l'écouterait pas, mais elle avait tenté le coup, essayé de lui intimer qu'il fallait partir, laisser couler.. C'était sans compter sur celui qui avait raté son coup pour passer la nuit avec Nasta. L'un des jumeaux, celui qui avait des pouvoirs magiques, ne pût se contenir et provoqua ouvertement Dylan, qu'elle merveilleuse idée vraiment.
Encore une fois tout alla très vite, Zéphyr ordonna à Maxxie de quitter les lieux, de retourner dans la boîte car il n'avait aucun pouvoir magique et donc, il ne pouvait pas se défendre, il était une proie bien trop évidente pour les quatre sorciers. L'anglo-pakistanais avait eut raison. La rouquine le regarda partir et se dit au passage entraînée en arrière par sa meilleure amie - qui était encore plus alcoolisée qu'elle - et qui voulait éviter de voir la jeune Vladmirova au cœur d'un combat. Elle ne devait pas s'en mêler, non pas parce qu'elle risquait de se faire mal, même si c'était possible, mais parce qu'elle ne pouvait défendre aucun camp, et en soutenir aucun. D'un côté l'homme dont elle était amoureuse, de l'autre un homme qu'aujourd'hui elle voyait comme un "ami" dans le monde coincé des sangs purs. Ils se respectaient réellement aujourd'hui et s'étaient revu trois mois auparavant, lors d'un petit dîner, la biélorusse avait d'ailleurs apprit ce soir là que le beau brun aux yeux bleus nuits étaient devenu un mangemort, comme son père. C'était aussi pour cela qu'elle ne voulait pas voir les choses dégénérer, il était intelligent mais violent, et capable d'utiliser la magie noire.

« Ferme ta petite gueule de merde, sale sang-de-bourbe, ou tu vas t’en prendre une. »

Puis légèrement sanguin aussi, voir très susceptible. Là il était tendu, et certainement alcoolisé, comme les autres. La rouquine fronça les sourcils et porta une main sous sa robe, contre sa cuisse, sa baguette était bien là fixée à une petite jartière, elle voulait juste s'en assurer, au cas ou. Nastajia la grilla et lui agrippa fortement le poignet en lui lançant un regard qui en disait long, il était absolument hors de question qu'elle intervienne.

« Je te conseille vraiment pas d’essayer, Yaxley. Ou peut-être que si. Essaye de m’avoir, on verra si t’arrives à mettre à terre un mec bourré doublé d’un bâtard. »

Voilà c'était parti, l'anglo-pakistanais n'avait pas pût se contenir et il s'était avancé, armé et menaçant, parfait. Pourquoi fallait-il toujours qu'il aille au devant du danger hein ? Qu'il provoque l'adversaire même si c'était insensé ? Âme de gryffond'or quand tu nous tiens.. Là en tout cas elle tenait fermement le beau brun, celui à la peau hâlé et aux joues rouges, mais plus d'envie, seulement de colère maintenant. Et en face le tout jeune promu mangemort était tout aussi énervé, d'ailleurs, il attaqua. Encore une fois les tatouages de Zéphyr lui évitèrent une sérieuse douleur, l'anglais fut surprit mais se reprit très vite, enfin pas assez car il reçu à son tour un éclair rouge vif. Pourtant en duel il était bon, mais face à du vaudou il se trouvait un peu désarmé, enfin, ce n'était que le début.

« Un stupefix, Yaxley, t’en est bien certain ? Nan mais là va falloir taper plus haut, j’ai appris ce sort en troisième année… »

Dis beau gosse tu ne peux pas te taire de temps en temps ?! La biélorusse se mordit la lèvre inférieur, pour une fois il aurait pût ravaler sa fierté, laisser tomber et partir. Transplaner même pourquoi pas. Mais non il s'était avancé et en rajoutait, cet homme était épuisant.

« T’as pas envie qu’il essaye plus haut, Aït-Malek. »

Pour une fois c'était vrai, bon auparavant il avait également tenté de motiver ses amis à quitter les lieux, deux remarques intelligentes dans la soirée pour ce petit sorcier, c'était pas mal. Mais guère utile au final car ce ne fut qu'une occasion de plus pour le jeune Aït-Malek d'envoyer une remarque cinglante à un ancien serpentard prétentieux, il prenait son pied c'était évident. Et s'il voulait que ça dérape il allait être servit, un premier éclair fendit la ruelle, suivit d'un autre et puis d'un autre. Les deux damoiselles durent brandir les leurs car un sortilège rebondit et fonça droit sur elle, ce fut la brune qui eut le premier réflexe et qui les protégea. Sasha prit le relais quand Dylan, l'ancien petit ami de quelques soirs de Nastajia, valsa jusqu'au poubelle, car la brune suivit le vol plané et la chute de son ex. Bien qu'il est provoqué la bagarre et qu'il ne soit pas toujours malin, elle faillit s'approcher de lui, juste pour s'assurer qu'il allait bien, mais la main de Luz l'en empêcha. Cette dernière souhaitait également foncer dans le tas, bien que son petit homme s'en sorte très bien - c'était qui avait projeté le sang pur justement dans les poubelles - elle n'aimait pas le voir en danger, normal non ? Puis elle voulait mettre un terme à tout ça, en face, il y avait aussi Eli, et lui non plus elle ne souhaitait pas le voir blessé.

« Ça suffit, maintenant. Il me suffit d’un coup de baguette et j’appelle les Aurors. Rentrez chez vous, de toutes façons y’a aucune chance que vous gagniez. Avec ou sans les Aurors. Je veux juste vous épargner quelques blessures pas nécessaires. Rentrez chez vous. »

Tous des frimeurs ces sales aurors, bien qu'elle soit très heureuse de voir quelqu'un tâcher de stopper les choses, la manière donc Franck s'y prit ne plus pas du tout à la biélorusse. On pouvait la comprendre. Son père était un mangemort, elle porterait d'ici quelques temps la marque à son tour et finirait par se battre contre des aurors, contre lui peut être un jour.. Alors oui, cela lui arracha un frisson
très désagréable et un court instant elle se vit pointer sa baguette sur celui qui deviendrait son ennemi, mais elle ne fit rien. Autre chose attira son attention, Eli qui sembla se redresser, un petit sourire narquois aux lèvres alors qu'il abaissait sa baguette en direction de son avant bras. Le geste fut très léger et il ne le termina pas, il n'eut pas le temps.

« Non. »

Enfin, la jeune et jolie rousse se bougeait. Sans laisser le temps à sa meilleure amie de la retenir cette fois, elle alla au milieu de la ruelle et s'arrêta à moins de deux mètres du sang pur, son regard ne s'était pas attardé longtemps sur Zéphyr histoire de ne pas éveiller de soupçons, et elle planta ses yeux gris dans ceux du fils Yaxley. Elle ne cilla pas en entendant deux petits plops signifiant que deux personnes venaient de transplaner, les deux chochottes qui n'avaient lancé qu'un sort chacun, plus pour se protéger que pour attaquer. Ils avaient été inutiles comme toujours, et n'avait pas du voir que leur "ami" était sur le point de faire une énorme connerie. Mais avec l'alcool, la colère et l'autre petit auror agaçant on pouvait le comprendre, lui aussi pouvait appeler du renfort en un mot, mais lui, il ne fallait surtout pas qu'il le fasse. Et il le savait.

« Fais comme eux Eli, vas t'en, s'il te plais. »
« Surveille tes fréquentations Sasha, et celle de ton amie. »

Si le non avait été ferme, la suite n'était que murmure et le damoiseau lui répondit également sur un ton étrangement doux compte tenu de la situation. Il avait laissé quelques pesantes secondes s'écouler avant de répondre, mais il n'en laissa aucune entre ses mots et son transplanage. La rouquine baissa la tête et souffla, ses doigts se serrèrent sur sa baguette noire et grise, elle n'eut pas à tourner la tête pour savoir que Dylan avait disparu également. Qu'allait-il se passer maintenant ? Elle se voyait mal retourner dans la boîte pour danser, rentrer alors ? Sans un mot peut être aussi ? Et si elle se sauvait en transplanant ?


« N'y pense même pas Sasha ! Tu ne fais que ça fuir et baisser la tête devant eux, maintenant ça suffit. »
« Tu veux que je fasse quoi hein ?! »
« Je veux que tu assumes un peu, que tu vives au lieu de laisser ces idiots conduire ta vie. »
« Nasta je.. »
« Non tu te tais ! Je m'occupe de Kurt, l'autre auror du frère et toi de l'homme que tu aimes, c'est non négociable ! Kurt tu viens avec moi à l'hôpital, c'est de ma faute donc je t'accompagne et je ne te demande pas ton avis. »

La petite discussion fut courte, et en russe histoire que personne ne comprennent. Seul les derniers mots de la brune furent en anglais et à l'adresse de Kurt, puis un peu des autres, qui ne pouvaient lui répondre car déjà elle avait agrippé le brun et disparu. Nasta était en tort, elle s'en voulait et en voulait également à sa meilleure amie d'être si soumise, il fallait qu'elle s'éloigne tout en s'occupant du plus blessé de la bande. Et Franck elle ne voulait pas le regarder, bien qu'elle soit plus rebelle que Sasha, elle n'aimait pas les aurors non plus, question de principe.

« Toi aussi tu dois être soigné. »

La rouquine avait simplement tourné son visage vers l'anglo-pakistanais qui bien sur allait protester, il allait prétendre ne pas avoir besoin de soin et qu'il devait rester avec ses amis au cas ou.. Mais non Sasha voulait l'enlever et s'occuper de lui, puis s'éloigner de l'auror. En approchant elle retint très difficile un regard froid à l'égard du sorcier, sa baguette était toujours sortie mais restait contre sa cuisse, Luz tachait de paraître détendu.

« Ils ne reviendront pas, et il faut aller rassurer Maxxie. »

Léger sous entendu pour faire comprendre à l'autre dindon pas capable de se battre tout seul qu'il devait dégager. Qu'il fallait les laisser tranquille. Bon il avait dut saisir que Sasha n'était pas une gentille petite sorcière pour avoir des amis comme le jeune Yaxley, puis avec son attitude hautaine un peu avant il avait sûrement déduit qu'elle était de sang pure et qu'elle faisait parti de la délégation russe, donc qu'elle était de Durmstrang, et mauvaise. - Vive les clichés ici. - Donc il allait rechigner à laisser son ami seul avec une méchante fifille.. Enfin il n'avait pas le choix, si ? Peut être, le temps qu'il mettait à prendre une décision était trop long en tout cas et ça agaçait Sasha. Le contour des ses yeux justement était rouge, traduction ; il se casse l'auror en carton ou il lui faut un dessin ?

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


Franck avait mis fin au débat en annonçant à toute la petite communauté son métier : Auror. Eliott Yaxley fut le premier à répliquer ; au lieu d’orienter sa baguette vers quelqu’un, celui qui venait de parler par exemple, il la pointa vers son avant-bras. Le mouvement fut bref, quasiment invisible, et surtout arrêté. Sasha, que Zéphyr n’avait pas vu arriver puisqu’elle était derrière lui, s’était significativement rapprochée de celui qu’elle appelait « Eli ». D’une voix dure, sèche et sans appel, elle prononça un petit mot, un tout petit mot de trois lettres qui entraîna beaucoup de conséquences : « Non ». Quasiment immédiatement, les deux qui n’avaient pas ouvert leur gueule de la soirée les avaient quittés en un « plop » significatif d’un transplanage. Des gros lâches, pensa Zéphyr, et certainement tous les autres Gryffondor devaient se dire la même chose. Tu parles d’amis. Franck et Kurt n’étaient même pas des amis proches de l’anglo-pakistanais, et pourtant il n’avait pas hésité une seule seconde à leur venir en aide, et ils étaient certains qu’ils en auraient fait autant pour lui. Ils l’avaient fait, d’ailleurs ; alors qu’Eliott lui lançait un sort alors qu’il avait la tête tournée, Longdubat avait immédiatement riposté par quelques nouveaux sorts d’attaque sur le traître. Evidemment, l’annonce du fameux Longdubat n’avait pas plu à l’assemblée, puisqu’elle était remplie – même si ce n’étaient que deux personnes à présent – de Mangemorts, ou presque. D’ennemis du pouvoir, en tous cas, qui détestaient si ce n’est haïssaient les moldus et tout ce qui pouvait s’en rapprocher (c’est-à-dire principalement les nés-moldus). Mais celle de la Vladmirova non plus, n’avait pas été très appréciée ; Eliott lui avait immédiatement lancé un regard mauvais, bien que quelque part, il avait dû se dire qu’en effet, appeler son Lord ou même des renforts pour une si petite affaire n’était franchement pas nécessaire. Mais il n’avait pas l’air d’être le genre de type qui aime qu’on lui donne des ordres, même si ce sont les bons, voyez ce que je veux dire ? En tous cas, Zéphyr n’avait pa bien compris tout ce qu’il venait de se passer. Il jeta un rapide coup d’œil à Franck qui lui, avait l’air de tout comprendre. Il avait un regard attentif, pointé presque en même temps sur le Yaxley et Sasha. Zéphyr planta alors de nouveaux ses orbes chocolatées dans celles du Mangemort, bleues nuit, qui avait l’air de délibérer. Sasha n’eut pas l’air de réellement vouloir lui laisser un choix d’action, puisqu’elle rajouta :

« Fait comme eux Eli, va-t’en s’il te plaît »

Yaxley remplaça son air narquois par un rictus beaucoup plus mauvais, menaçant, même. Il observa Sasha puis dévisagea le reste de l’assemblée avant de cracher quelques mots d’un ton mesquin :

« Surveille tes fréquentations Sasha, et celles de ton amie. »

Quelques instants plus tard, il avait disparu dans la nuit, suivit de l’autre bouffon, Dylan. Le goût amer de cette dernière menace flottait toujours dans l’air qui d’un coup s’était rafraîchi. En effet, si Zéphyr avait d’abord eu chaud grâce à Sasha, puis grâce à l’adrénaline, le coup de vent qui passa dans la ruelle ne manqua pas de le faire légèrement frissonner. Il devait être minuit passées, et si on était au mois d’Avril, on était aussi en Angleterre. Et en Angleterre, il fait froid. Les deux demoiselles se rapprochèrent sous un œil que Zéphyr voulait discret, et se mirent à parler dans leur langue assez barbare, ou en tous cas particulièrement éloignées des deux langues que Zéphyr parlait couramment. Il se frottait les tempes tandis que Franck s’approchait de Kurt qui avait l’air de ne même plus trouver la force de tenir debout. Bientôt, le russe se changea en anglais, et Zéphyr tendit l’oreille à ce que Nastajia disait :

« Kurt tu viens avec moi à l’hôpital, c’est de ma faute donc je t’accompagne et je ne te demande pas ton avis »

Il haussa un sourcil, quelque peu étonné du comportement de la sang-pure vis-à-vis du garçon qu’elle connaissait à peine. Est-ce que Sasha aurait fait ça ? Il en était moins sûr. Quelque chose lui disait que sa lady était bien moins tolérante que sa propre meilleure amie. En parlant d’elle, Zéphyr tentait de ne pas lui jeter le moindre coup d’œil. Si Franck pouvait éviter de comprendre, et ce malgré ses capacités de déduction bien dignes de l’Auror qu’il était en passe de devenir, que Sasha était la nana qui faisait vibrer le cœur de l’ancien Roi des Gryffondor, alors c’était tant mieux. Néanmoins, Sasha n’eut pas l’air de cet avis puisqu’elle fit d’un air presque attentionné :

« Toi aussi tu dois être soigné »

Zéphyr serra la mâchoire. Pas maintenant, Sasha. Pas le moment de penser que Zéphyr était une petite chose fragile, et encore moins celui de considérer qu’il avait besoin de son aide. Il hocha la tête de gauche à droite, l’air de ne pas bien comprendre, et sans répondre il se tourna vers Kurt, qui était soutenu par Nastajia.

« Ca va aller, on peut te laisser entre ses mains ? »

Kurt roula des yeux, son éternel air de séducteur aux lèvres. Zéphyr ne voulait même pas savoir ce que son regard lubrique devait signifier, et il hocha la tête en direction de la biélorusse brune. Celle-ci dû comprendre que c’était le signal qu’il était d’accord avec l’opération, et bientôt, les deux avaient à leur tour disparu, grâce au transplanage. Plus qu’à prier pour qu’il n’arrive pas désartibulé à Sainte-Mangouste, manquerait plus que ça – comment ça Zéphyr piochait dans son expérience personnelle pour faire ses prières ? Il ne restait plus dans la sombre allée que Franck, Sasha et lui. C’est la demoiselle qui, à nouveau, pris la parole en premier :

« Ils ne reviendront pas, et il faut aller rassurer Maxxie. »

Les deux garçons avaient porté leur regard sur la rousse, qui n’avait définitivement pas l’air de la meilleure humeur. Elle portait un regard noir – ou rouge plutôt – sur l’Auror qu’elle n’avait pas l’air de porter dans son cœur. Ce fut alors au tour de Franck de parler ; il dit, d’une voix basse en direction de Zéphyr, s’éloignant déjà vers le bar :

« Je peux te parler deux secondes s’il te plaît ? »

Zéphyr eut l’air étonné mais suivi son ami quelques pas plus loin. Il avait à peine regardé Sasha, de peur de se perdre à nouveau dans son regard. Dès qu’ils furent assez loin, Franck murmura :

« Tu vas vraiment rentrer avec elle ? T’as vu ce qu’il vient de se passer ? »

Maxxie sortait du Mug’L au moment où Franck prononçait ces mot. Zéphyr passa sa langue sur ses lèvres, et avant de répondre, il pointa sa baguette vers la porte du bar/boîte de nuit. D’un sortilège informulé, il acciota tous les manteaux des gens encore présents. Tant pis pour les autres, ils viendraient les chercher plus tard. Il raccorcha ensuite sa baguette à sa ceinture, pour la dernière fois de la soirée, l’espérait-il. Il porta ensuite son regard une seconde sur Sasha, puis il regarda à nouveau Franck avant de lui répondre :

« Ouais, mais elle est de bonne compagnie, et elle m’offre un toit pour la nuit. Rentre chez toi, Alice doit t’attendre, t’occupe pas de moi. Maxxie, ton frère est à Ste Mangouste. J’y vais. »
« Si tu le dis »

Zéphyr hocha la tête dans le vague, avant de recevoir tous les manteaux. Ils fila les leurs aux garçons, garda le sien et celui de Sasha sur le coude. Il serra rapidement dans ses bras les deux garçons, et se retourna vers Sasha. Le temps des quelques pas qui les séparaient, il enfila sa veste bordeaux. Quelques instants plus tard, un nouveau « plop » indiqua à Zéphyr qu’ils étaient enfin seuls. En se rapprochant de Sasha, il vit ses yeux rouges et ses traits tirés. La mine refrognée, il fit, en posant son manteau sur ses épaules :

« Fait pas cette gueule, vient, c’est bon, on rentre. »

Sasha le prit au mot ; sans lui laisser le temps de respirer, elle attrapa sa main et bientôt il se sentait aspiré dans un cet espèce de tuyau interdimensionnel dans lequel il avait l’impression d’être placé quand il transplanait. Il eut l’impression d’être secoué dans tous les sens, et surtout, il avait sa cage thoracique tellement douloureuse qu’il ne parvenait pas à respirer. Quand il senti enfin le sol sous ses pieds, il eut l’impression de revivre. Il avait les yeux écarquillés, le teint vert et surtout, il était plié en deux, essayant de reprendre sa respiration sans bouger la moindre parcelle du haut de son corps qui le tuait de douleur. Le coup magique que lui avait porté quelques minutes auparavant Eliott Yaxley sur le torse se faisait ressentir, et ce n’était pas le meilleur moment. En plus de cela, Zéphyr avait sa classique envie de vomir habituelle après les transplanages. Et il avait bu. Merlin, que d’addition de choses qu’il détestait. Le souffle court, il suffoqua :

« Bah putain, ça va, t’es pas trop brusque comme nana … »

Il était un peu énervé, à vrai dire. Déjà elle avait l’air très mécontente alors qu’elle n’avait pas vraiment de raison de l’être, et en plus elle lui avait promis des soins, voilà que ça commençait bien. Il se redressa, une main sur le thorax et l’autre le long du corps. Sans faire vraiment attention à la pièce dans laquelle ils avaient atterri, il chercha une source d’air. Face à lui, il trouva une fenêtre, avec un petit balcon, du même genre que celui sur lequel ils étaient allés tous les deux, quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Pas très étonnant, me direz-vous, puisqu’ils étaient dans la même maison, mais ça faisait quand même un drôle d’effet au garçon. Il s’avança vers la porte fenêtre rapidement, avide d’air frais pour faire passer sa nausée et calmer ses nerfs. Bientôt il l’atteignait, l’ouvrait, et grimpait sur le balcon, gobant une grosse goulée d’air frais au passage, qui lui donna l’impression de revivre, encore. Directement, il s'avança jusqu’à la balustrade en pierre, sur laquelle il appuya ses paumes. Il se pencha en avant et ferma les yeux pendant quelques secondes. Tout était silencieux. A peine s’entendit-il prononcer d’un ton mauvais :

« Tu les connaissais ? »

Immédiatement, évidemment, Zéphyr regretta ses mots. Il laissa tomber sa tête entre ses bras, les sourcils froncés. Qu’est-ce qu’il en avait à foutre, hein, de savoir si elle les connaissait ou non ? Pourquoi lui avait-il demandé cela, que cherchait-il à savoir ? Si elle en avait fréquenté un ou plusieurs en dehors du cadre scolaire ou amical ? Il voulait se faire du mal pour qu’elle lui donne des détails sur leur possible entente sexuelle ? Ou peut-être voulait-il savoir comme ça se faisait qu’elle l’appelait Eli, était-il un ami de la famille, ce mangemort ? Ca ne devrait pas étonner Zéphyr, pourtant, Sasha lui avait dit, sa famille faisait partie de ces rangs que Zéphyr haïssait par-dessus tout, bien qu’ils constituaient son fond de commerce. Zéphyr savait tout cela, et pourtant il ressentait une certaine amertume qu’il se forçait de refouler. S’il voulait Sasha, il devait la prendre entière. Avec sa famille, ses amis, les amis de sa famille, ses opinions, tout. Il savait que s’était risqué. Il savait qu’elle était contraire à lui, dans une certaine mesure du moins. Il savait qu’il devait l’accepter, et ce malgré tout. Il ne la changerait pas, et la dernière chose qu’il voulait, c’était la perdre. Malgré tout ça. Malgré leur différence, il était fou d’elle, il ne pouvait pas la laisser lui échapper. Pas pour ça. Pas pour une petite bagarre de rue. Zéphyr chassa alors l’amertume et se retourna, levant les bras au ciel et baissant les yeux au sol, comme plaidant l’innocence.

« Je suis désolé, pardon, ça ne me regarde pas, je ne veux pas savoir, même. Je suis énervé, la pression retombe, c’est tout, excuse-moi. »

Il leva ensuite les yeux dans ceux de la jeune fille, sincère, avant de plonger sa main dans sa poche, à la recherche de ses précieuses cigarettes. Il en sortit une du paquet, la porta à sa bouche, l’alluma du bout de sa baguette qu’il décrocha et raccrocha de sa ceinture pour l’occasion, et aspira sa première bouffée, avant de reporter à nouveaux ses yeux dans ceux de Sasha. Il voulait que tout se passe bien, il voulait passer une bonne soirée, ou une bonne nuit, ou ce qu’il en restait. Il ne voulait pas se disputer avec elle, ni être amer. Il voulait oublier tout ce qu’il venait de se passer, parce que c’était mieux ainsi. Tout aux oubliettes, et personne n’en reparle, et voilà. Même si ce qu’il venait de se passer était grave. Il avait peur d’entendre l’avis de Sasha dessus, qui risquait d’être terriblement différent du sien, et ce malgré la position qu’elle avait eu dans cette affaire, à ses côtés. Il y avait trop de risque qu’elle donne raison aux sangs-purs, et il ne pouvait pas l’entendre prononcer des mots qui lui feraient horreur. Il voulait voir en elle la nana qui plaisait tant à ses petites sœurs, qu’elle-même appelait « petites perles ». Il ne voulait pas l’entendre prononcer les idées qu’elle avait pourtant eues toute sa vie, les entendre serait certainement trop dur. Il avait choisi de ne pas s’éloigner d’elle, connaissant les risques. Mais il avait peur. Peur de ne plus l’aimer autant qu’il l’aimait si elle osait donner raison à ces idées immondes. Et il ne voulait pas plus l’aimer, parce qu’elle était tout ce qu’il avait, ou presque. Les gens qu’il aimait étaient tout ce qu’il avait, et les perdre serait peut-être quelque chose de plus immonde encore. Alors oublions. Oublions cette soirée, Sasha. Oublions tout.


Dernière édition par I. Zéphyr Aït-Malek le Dim 26 Jan - 22:15, édité 1 fois
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L. Sasha Vladmirova

L. Sasha Vladmirova

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« Je peux te parler deux secondes s’il te plaît ? »

Pour dire quoi hein ? Pour essayer de l'éloigner d'elle peut être ? Il voulait faire la moral à son ami et lui intimer de ne pas suivre Sasha car elle était mauvaise, petit con. Quand l'anglo-pakistanais suivit l'anglais, la jeune et jolie rousse se mordit fortement la lèvre inférieur. Un auror, pourquoi fallait-il que Zéphyr est un ami apprenti auror hein ? C'était le destin qui s'acharnait ou quoi là ? Vraiment ce n'était pas drôle, mais elle n'y pouvait rien. Elle resta droite au milieu de la ruelle, tentant de gérer ses tremblements dut au froid et à la colère, attendant de voir si son prince allait ou non la rejoindre. Peut être qu'il écouterait ses amis, et dans un sens il aurait raison puisque la suivre était dangereux, pour l'un comme pour l'autre. Mais même si c'était risqué, ça valait le coup. La nuit pouvait très bien bien se finir non ? Ils pouvaient s'expliquer, ou pas, puis passer un bon moment, faire l'amour peut être, enfin après qu'elle l'ait soigné, ou ils le feront demain, après qu'il se soit reposé, ou la semaine prochaine..
Enfin, s'il revenait. Car elle commençait sérieusement à douter vu le temps qu'il mettait, quelques secondes en réalité mais ça parut durer une éternité pour Louvka. Donc, quand il finit par enfin revenir vers elle, elle eut l'impression de respirer à nouveau. A mesure qu'il s'était éloigné son souffle s'était épuisé, mais maintenant qu'il revenait, elle retrouvait des couleurs.

« Fait pas cette gueule, vient, c’est bon, on rentre. »

La réaction de la biélorusse fut très rapide, elle prit le bras du damoiseau juste après qu'il est déposé sa veste sur ses épaules et transplana, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Ce fut rapide et ils arrivèrent directement dans la chambre de Sasha, qui transplanait comme elle respirait, ce qui n'était définitivement pas le cas de Zéphyr.

« Bah putain, ça va, t’es pas trop brusque comme nana … »

Il pouvait en choisir une autre s'il n'était pas content. Enfin non elle ne voulait pas, mais elle n'allait pas l'avouer. Puis il l'agaçait, et lui il était énervé, la soirée n'allait pas être si géniale du coup. Bon en même temps il souffrait, du coup, Sasha s'en voulut, au moins un peu. Elle le laissa s'éloigner vers le balcon et retira sa veste noire à ce moment là, ainsi que ses talons, immédiatement elle perdit dix centimètres. La biélorusse lâcha son manteau sur son lit et abandonna les chaussures sur le chemin en direction de la baie vitrée entrouverte, son regard se posa sur le brun, accoudé à la rambarde.

« Tu les connaissais ? »

La voix sortit de nul part alors qu'il était dos à elle, c'était agressif, et cela lui fit froncer les sourcils. La biélorusse s'avança jusqu'à la porte-fenêtre, contre laquelle elle s'appuya en croisant les bras, puis elle ouvrit la bouche pour répondre aux jeune homme, s'il voulait en savoir plus il allait être servit.

« Je suis désolé, pardon, ça ne me regarde pas, je ne veux pas savoir, même. Je suis énervé, la pression retombe, c’est tout, excuse-moi. »

Donc il fut plus rapide, il s'était tourné au passage et avait capté le regard de la rouquine, ce dernier se radoucit rapidement d'ailleurs. Là, Sasha se rendit compte qu'elle ne pouvait pas être totalement en colère contre lui. Pourtant elle s'était vu lui balancer que oui Eli était son ex et qu'il avait été un prétendant sérieux aux yeux du paternel Vladmirova, mais que finalement ça c'était arrêté là. Oh et que bien sur il avait la marque depuis quelques mois, détail croustillant qu'il fallait donner. Mais elle ne dit rien. Zéphyr sortit et alluma une clope, il se détendît instantanément après avoir tiré dessus, la biélorusse souffla aussi, sans faire de fumée, laissant s'évacuer la pression de la soirée. Ça ne valait pas le coup de se prendre la tête avec ça, surtout pas maintenant, alors elle choisit de laisser couler elle aussi.

« Tu as ton passé et j'ai le mien, il n'y a rien d'autres à ajouter. »

Le ton fut plutôt doux, elle lâcha un sourire fataliste tout en approchant du beau brun, elle lui effleura la joue du bout des doigts et se grandit pour déposer un petit baiser à la commissure de ses lèvres, elle était à nouveau plus petite que lui.

« Un bain te feras du bien avant que je m'occupe de tes bleus. »

Oui la rouquine voulait vraiment se détendre et un bain était une très bonne solution, pour lui comme pour elle, surtout quand on voyait sa salle de bain. La belle tourna donc des talons - enfin des pieds nus mais bon - pour rentrer et traverser sa chambre, à mi-chemin elle s'arrêta et sortit sa baguette toujours accrochée à sa cuisse, un petit sortilège plus tard un requin de plus de quatre mètre traversait la porte pour aller faire passer un message à l'elfe de maison, la prévenir d'abord et avant tout qu'elle était là mais pas seule, puis lui demander de lui envoyer du linge propre pour homme, et de quoi grignoter. Alynn, l'elfe principale de maison, avait rencontré l'anglo-pakistanais quand il avait travaillé ici donc elle ferait vite le lien, puis elle ne dirait rien, la fille du propriétaire des lieux savaient qu'elle pouvait lui faire confiance. Une fois chose faite, Luz passa une porte, la plus au fond, celle menant à la salle d'eau, le brun la rattraperait quand il aurait fini sa cigarette.

La première pièce dans laquelle était arrivée les deux jeunes sorciers était aux couleurs de Durmstrang. Des meubles en bois sombre et un lit rouge, draps, couette, oreillers.. Le tout était pourpre, quelques coutures chocolat apportait un peu de nuance à la soie finement brodée. Le lit bas et son tissu précieux trônait contre l'un des grands murs de la chambre, à son bout une grande malle et une pile de livres dessus. Deux tables de nuits avec des lampes rondes et encore des livres, des parchemins plein de notes, il y avait aussi un grand bureau non loin de la baie vitrée, sur lui, encore des livres et des cours. Juste en face du lit le mur était entièrement couverts de grimoire, une bibliothèque murale si vous préférez, magique évidemment avec quelques objets de sorciers ici et là sur les étagères. Puis en tout on pouvait voir trois portes, l'une pour entrée, une pour la salle de bain là où se trouvait Sasha et une dernière, avec derrière le dressing, le décédé toute fille. La chambre n'était pas prétentieuse, certes les reliures de livres étaient magnifiques, les draps en soies et les meubles en bois précieux, mais le tout cosi et pas du tout étouffant. Pas de tableaux de famille dérangeants, juste énormément de livres. Pour faire dans le détail on peut aussi parler du parquet et de la moquette rubis moelleuse au milieu de la pièce, de la pile de coussin sur cette dernière, du gros fauteuil dans un coin et du chat dormant dessus. Oui une grosse boule de poils ébène était là et n'avait pas bougé, juste ouvert les yeux en voyant sa maîtresse et un garçon apparaître. Ça ne l'avait pas tan perturbé, il regarda passer le beau brun derrière la rouquine, l'air un peu méprisant et hautain, puis il referma les yeux, le félin s'en foutait en fait.

Maintenant que vous en savez plus sur la chambre on peut parler de la salle de bain, et de la rousse dedans. Fini l'ambiance calfeutrée, et pas de chat ici, des murs bleu pastel où des rayons argentés semblaient danser, merci la magie, et du saphyr sur le sol, pas la vrai pierre précieuse tout de même, mais une pierre chaude - réellement chauffée - bleu nuit, dans toute la pièce qui faisait à peu près la moitié de celle d'à côté. Au centre une baignoire, où l'on rentrait à deux ou trois sans problèmes, rappelait le bain de la salle de bain des préfets de Poudlard à cause des robinets, il y en avait près d'une dizaine. Pour mettre de la mousse, des eaux parfumée, des sels de bain.. Sasha en actionna plus de la moitié d'ailleurs et rapidement elle fut entourée d'une vapeur de jasmin, elle retira sa robe qui tomba sur le sol ainsi que ses sous-vêtements, nue, elle alla jusqu'au grand miroir sur la gauche, devant les lavabos en mosaïques blanche et saphyr - il n'y en avait que deux, pas de démesure - et elle resta quelques secondes appuyée contre l'un des éviers, le corps cambré, à fixer un point invisible devant elle. Non elle ne s'admirait pas, elle se demandait comment tout ceci allait finir, si passer trop de temps avec l'anglo-pakistanais ne risquait pas de la rendre encore plus dépendante de lui.. Le bruit de la baie vitrée qui se ferme la fit revenir sur terre, il arrivait le beau brun qui la hantait, il avait finit sa clope et maintenant il avait besoin de se détendre, surtout qu'il avait prit des sorts de plein fois, elle frissonna. Sasha n'était pas censée ressentir une telle empathie, et pourtant c'était le cas, elle secoua la tête et tourna le dos au miroir qui refléta ses nombreuses cicatrices, dont la dernière grande marque rose dans sa nuque, elle était là à cause de Zéphyr. Et lui ce soir avait été blessé entre autre par sa faute, décidément ils s'apprêtaient quoi ? Des plaies, pas terrible pour un début d'histoire, mais ils feraient avec.
La biélorusse se glissa dans l'eau brûlante, la baignoire était en fait une toute petite piscine à même le sol, qui descendait sur trois marches, et dont l'eau arrivait à la taille de Luz qui se mit à genou et entreprit de se cacher dans la mousse plutôt que de s'assoir simplement en l'attendant. Elle attacha grossièrement ses cheveux maintenant humides, puis attendit sans bouger dans sa petite bulle. Ça débordait un peu autour de la baignoire, l'eau comme la mousse, mais elle s'en fichait, elle était cachée.

Une minute avant elle était sur le point de pleurer face à un miroir et maintenant elle riait sous la mousse. L'amour rend aveugle on le sait, mais stupide, vous le saviez ?

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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Icon_minitimeMer 15 Jan - 11:33

Sasha & Zéphyr  

© Ecstatic Ruby


« Tu as ton passé et j'ai le mien, il n'y a rien d'autres à ajouter. »

Zéphyr rendit au sourire fataliste de Sasha un même sourire fataliste. Elle avait raison. Ils devaient laisser leur passé derrière eux, et Zéphyr devait apprendre à aussi laisser celui de Sasha loin là-bas derrière. Pas besoin de se faire du mal en réactualisant tout cela, c’était très bien là où c’était. Sasha scella ses paroles en venant l’embrasser du bout des lèvres. Il ferma les yeux les quelques instants que dura ce baiser, profitant de ce contact doux et sincère, laissant sa cigarette se consumer seule au bout de ses doigts. Sasha fit ensuite, l’air soudain plus enjouée :

« Un bain te feras du bien avant que je m'occupe de tes bleus. »

Un sourire en coin naquit sur le visage du jeune homme en guise de réponse, qui passa ensuite la langue sur ses lèvres sans même y prêter attention, l’air déjà pressé d’y être. La demoiselle était déjà partie, se dirigeant vers une certaine porte, dont Zéphyr retint la position, puisqu’il ne voulait pas se tromper : il y en avait deux autres. Elle avait aussi lancé un patronus, un espèce d’énorme requin marteau qui s’en alla en traversant les murs. Zéphyr sourit en pensant à son patronus à lui : un poisson rouge. Si par Merlin ce n’était pas un jeu du sort, ça … Il retourna ensuite vers le fond du balcon, et s’assit à cheval sur la balustrade, un pied à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, le regard planté sur l’horizon noir d’encore, sa clope au bec. Heureusement que Sasha ne le voyait pas. Mais il était bien, là, assis dans le calme de la nuit, l’air frais emplissant ses poumons aussi bien que l’air impur de sa cigarette qui se consumait allègrement. Bientôt, il leva à son tour sa baguette vers l’infini, prononca à voix basse cette si petite formule magique qui permettait tant de choses, expecto patronum, et son petit poisson rouge s’enfuit vers Pré-Au-Lard en un claquement de nageoire. Bientôt ses sacs arriveraient ici ; ils étaient déjà prêts puisque Zéphyr s’était fait virer, merci, pas besoin de le rappeler, et la force magique du poisson suffirait à les ramener là. Il irait récupérer sa dernière paye plus tard. Quand Zéphyr eut terminé sa cigarette, les sacs n’étaient toujours pas arrivés. Tant pis. Il écrasa le mégot sur la balustrade et le fit disparaître d’un coup de baguette. Il rentra ensuite dans la chambre, fermant la fenêtre derrière lui. Il avait posé les pieds sur du parquet ancien, mais pas très loin de là il y avait aussi de la moquette, sur laquelle étaient posée une bonne dizaine de coussins. Il leva le crane vers le lit, le meuble selon lui le plus important de la pièce ; rouge bordeaux, couleur de Durmstrang, évidemment. Il y avait des rappels de cette couleur un peu partout dans la pièce, d’ailleurs, mais ce n’était ni trop vif ni trop étouffant. C’était à la fois élégant et cosy, comme la maîtresse des lieux. Loin là-bas – parce que la chambre était immense quand même – un chat ronronnait sur un fauteuil. Et il y avait des livres littéralement partout, en russe et en anglais, mais aussi en d’autres langues que Zéphyr ne connaissait pas. Si le garçon avait un jour considéré être un grand lecteur, comparé à Sasha il était ridicule. Un sourire pendu aux lèvres, comme un enfant auquel on aurait fait une surprise, Zéphyr enlevait ses chaussures et ses chaussettes, qu’il rangea près d’un meuble dont il ignorait l’utilité – un genre de coiffeuse. Le visage tourné vers la pièce qu’il tentait encore de comprendre, Zéphyr posa sa main sur la poignée d’une porte au hasard, l’ouvrit et rentra dans la pièce sans regarder. Il sursauta presque en se rendant compte dans laquelle il avait atterri : un dressing énorme, avec au moins le triple de vêtements qu’il y avait de livres dans la chambre, et ce n’était pas peu dire. Sur la pointe des pieds, les yeux écarquillés, Zéphyr referma la porte en silence, comme s’il avait fait une bêtise. Il se dirigea ensuite vers la suivante, la bonne, celle de la salle de bain. Ça devait être la bonne, n’est-ce pas, pas de surprise, cette fois. Il ouvrit la porte tout en disant, pensant tomber directement sur Sasha :

« Sash’ mais sérieusement qu’est-ce que tu fais de toutes ---- tes ---- frin-----gues … »

Zéphyr avait hésité sur la fin de sa phrase parce qu’il avait les yeux portés sur la magnifique pièce qu’il avait face à lui. Des couleurs douces dans un tout terriblement magique. Du bleu dans différentes teintes, de l’argenté qui semblait danser sur les murs et d’autres tons qui faisaient briller la pièce. Il était impressionné, la magie était décidément une chose magnifique. Près de lui, des miroirs au-dessus d’impressionnantes vasques qui devaient servir d’éviers. Du saphir brillait au sol, offrant presque l’impression qu’on se trouvait dans une salle de bain d’Orient. De l’autre côté une espèce de petite piscine faisait office de baignoire. Voilà qui ferait rêver sa mère qui se lavait dans la même douche étriquée depuis une dizaine d’années. Néanmoins, on ne pouvait pas voir l’eau du bain – ou de la micro piscine – puisqu’elle était recouverte d’une haute couche de mousse. A une de ses extrémités, Zéphyr apercevait une bonne dizaine si ce n’est vingtaine de robinets en cuivre qui avait dû servir à rendre l’eau supposée transparente et neutre une apparence telle que celle-là.
Mais Zéphyr avait aussi hésité parce qu’en passant rapidement la pièce sous son regard, il n’avait trouvé aucun destinataire à ses paroles. Sasha n’était pas là, et pourtant ses fringues étaient étalées par terre, donc elle était forcément dans la pièce, il ne l’avait pas vue en ressortir, du moins. Zéphyr avait même déduit à la vue de ses sous-vêtements crème par terre qu’elle devait être nue, mais là, comme ça, il ne la voyait pas. Tout en déboutonnant sa chemise noire, il fit, ses yeux passant toujours la pièce en revue, à la recherche de la jeune fille :

« Sash’ me laisse pas seul avec ton chat et ton patronus requin marteau, j’ai peur… »

Bien sûr, il avait dit ça un sourire aux lèvres et avait dit cette phrase d’un ton blagueur, mais en réalité la maison de Sasha le faisait carrément flipper. C’était immense, se perdre était plus facile que trouver son chemin, et bon, hormis cette espèce de suite qui appartenait à la jeune fille, ce n’était pas vraiment une villa chaleureuse, bien au contraire, on aurait dit qu’elle était tout droit rapportée de Biélorussie. Murs en pierre froide, couleurs froides, ambiance glaciale. Alors s’il était infiniment reconnaissant à Sasha de le garder auprès d’elle pour deux semaines, il lui serait aussi infiniment reconnaissant si elle ne le laissait pas seul là-dedans. Lui qui était habitué aux endroits étriqués, et dépourvu de meubles, il se retrouvait littéralement dans l’inverse. Bref, il continuait à chercher sa demoiselle des yeux en déboutonnant sa chemise jusqu’à ce qu’elle tombe par terre. Il jeta un œil aux dégâts sur son corps mais détourna vite le regard, presque dégouté. Son torse qui d’ordinaire était brun, mate, était désormais d’un bleu-violet qui faisait mal rien qu’à le regarder. Merci Yaxley pour les ecchymoses, hein. Ça, c’était au niveau du plexus. Son épaule droite était elle aussi un peu bleutée, tout comme sa hanche droite, mais ça c’était dû aux deux moldus de la veille. M’enfin, il n’y avait pas que ça à regarder, hein ! Sur sa poitrine, Zéphyr arborait un nouveau tatouage, œuvre de Jangor bien sûr, encore en cicatrisation puisqu’il l’avait fait il y avait à peine cinq jours, peut-être six. C’était le fameux dessin qu’il avait fait un jour à la demoiselle, une bouche féminine, rouge sang, entourée de deux ailes. Le tatouage était magique et lui avait coûté l’argent qu’il n’avait pas pu donner par la suite à Rosemerta. Il avait regretté cet achat quelques heures, mais à partir du moment où Sasha lui avait proposé de venir chez lui, il avait évidemment oublié ce regret : s’il avait payé Rosemerta, il n’aurait pas eu besoin d’un toit, Sasha ne l’aurait donc pas invité. Donc … Quelle était la magie de ce tatouage ? Il permettait de moins ressentir le poids des choses, et donc de porter plus facilement des choses plus lourdes. Néanmoins, il ne rendait pas les choses magiquement plus légères, Zéphyr risquait quand même d’au long terme se détruire le dos à force d’avoir porté des choses trop lourdes. M’enfin, vous le connaissez, lui et le long terme. Et l’idée de passer pour un Hercules des temps modernes le réjouissait plutôt. Il y avait un second tatouage, classique cette fois, celui qu’il avait forcé Jangor à lui faire pour payer la dette qu’il avait envers lui. Evidemment, l’Africain n’avait pas voulu mettre la moindre magie là-dedans, et il ne voulait pas non plus faire un gros tatouage, quel homme d’affaire, mais il avait néanmoins accepté de tatouer sur le biceps droit – sur donc le bras où Zéphyr avait déjà la très grande majorité de ses tatouages – de son jeune ami le symbole des Pink Floyd, un groupe de musique moldue que Zéphyr affectionnait particulièrement. Mais ce tatouage-là était recouvert d’un pansement blanc ; puisque moldu, il était encore plus compliqué à cicatriser. Dans le sac qui arriverait bientôt, ou qui peut-être était déjà arrivé, il y avait une crème qui d’ordinaire server à hydrater les fesses des bébés, mais que Zéphyr avait acheté il y a un moment maintenant pour l’appliquer sur ses multiples tatouages le temps qu’ils cicatrisent complètement. Le tube était presque vide, maintenant. Bref, maintenant qu’on a bien décrit le haut du corps de l’anglo-pakistanais qui serait ravi de lire ces mots, passons à ce qu’il dit, ensuite, toujours à la recherche de sa demoiselle, défaisant la boucle de sa ceinture :

« Moi qui me faisais une joie que tu me déshabilles, je dois avouer être un peu déçu de devoir le faire seul … »

Il était un peu ridicule, à vrai dire, à parler dans le vide, comme ça. Il fixait le bain, maintenant, et l’énorme masse de mousse. Sasha était nue, donc forcément déjà en train de se baigner, n’est-ce pas ? Comme une enfant elle devait être en train de se cacher, un sourire aux lèvres, dans la mousse, à attendre qu’il la rejoigne, mais ne pas la voir commençait à devenir assez frustrant. Offrant une espèce de strip-tease non réfléchi à la demoiselle, il laissa tomber son pantalon à ses pieds, découvrant ses genoux abimés de croutes et de bleus comme s’il avait 4 ans et tombait encore régulièrement dans la cour de récréation, et puis soudain, il la vit. Un peu d’orange brillait quelque part au fond de la baignoire, orange comme ses cheveux brillants et roux. Cachée derrière un monticule de mousse. Un sourire vainqueur naquit sur ses lèvres : il l’avait trouvée. Néanmoins, il abaissa très vite le regard sur son boxer, vert pomme, qu’il retira à son tour sans plus tarder. Bientôt, nu comme un ver, ou plutôt comme un dieu grec, il posait les pieds sur les quelques marches qui descendaient jusqu’à la baignoire. Debout, l’eau divinement brûlante lui arrivait jusqu’à un peu en dessous de la taille, cachant à peine ses parties intimes. Néanmoins, il avait de la mousse au moins jusqu’au menton. De là, il ne voyait plus la jeune fille, mais se souvenait de sa localisation, plus ou moins. Directement il marcha vers elle (deux pas à peine, ce n’était quand même pas si grand que ça) et la toucha du bout des doigts sur sa poitrine, un peu en dessous de son épaule, en s’abaissant à son tour près d’elle. Le sourire aux lèvres et de la mousse partout, oubliant déjà ses douleurs, il fit, l’air joueur :

« Trouvée ! »



Dernière édition par I. Zéphyr Aït-Malek le Dim 26 Jan - 22:16, édité 1 fois
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L. Sasha Vladmirova

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« Sash’ mais sérieusement qu’est-ce que tu fais de toutes ---- tes ---- frin-----gues … »

La rouquine cogita assez vite et compris que le beau brun c'était trompé de pièce, au départ. Il avait dut ouvrir la porte du dressing et trouver cela démesuré, ça l'était. Même pour certains du monde de Sasha c'était énorme, alors pour ce beau bâtard ça devait être vraiment disproportionné, et un peu ridicule. Donc normal qu'il se moque. Mais la fin de sa phrase n'était pas du tout moqueuse, plutôt évasive, lointaine.. Celle qu'il appelait Sash´' leva juste un peu la tête afin de voir sa mine ébahis, il admirait les murs, elle souriait dans les bulles. Puis elle se re-cacha. Enfin elle s'enfouit dans la mousse en tentant de garder une grande bulle d'air autour de son visage pour ne pas étouffer. Il approchait ça elle le savait, pas besoin de le voir, mais quand même elle se fit une petite fenêtre pour pouvoir le mater, surtout que ça devenait intéressant, il faisait tomber la chemise. Mais en fait ce n'était pas si beau que ça, bon si il avait un beau torse et avec plein de tatouages - elle ne repéra pas tout de suite les nouveaux - mais là on remarquait d'abord et avant tout les ecchymoses. La peau meurtri et bleuté, même violette par endroit.. La rouquine serra les dents. Il n'y avait pas là que les sorts de l'anglais au yeux bleus, mais la belle se mit à ressentir une vive colère contre lui. Un jour elle finirait par venger Zéphyr, un jour. Celui où elle renierait son nom sûrement, et où elle assumerait les sentiments qui actuellement la ronge au nez de son père, ce jour là oui, elle pourrait attaquer Eliott et lui dire qu'elle fait ça par amour, pour un bâtard. Quand Merlin coupera sa barbe on verra.

« Sash’ me laisse pas seul avec ton chat et ton patronus requin marteau, j’ai peur… - pause le temps qui enlève d'autres vêtements. - [color=peru]« Moi qui me faisais une joie que tu me déshabilles, je dois avouer être un peu déçu de devoir le faire seul … » »[/color ]

Revenons en à notre mouton sans laine. Et sans chemise, puis sans pantalon aussi, mais pas encore complètement nu. Il portait un boxer vert pomme, qui contrastait déjà avec sa peau sombre en tant normal, mais là, ça ne faisait que ressortir un peu plus les nombreuses traces violacés qui parcourait son corps. Sasha fronça un peu plus les sourcils et bougea sous la mousse, c'est d'ailleurs à ce moment là qu'elle se fit repérer. Et que le damoiseau retira son dernier bout de tissu, pour approcher de la mousse. Il l'avait vu mais elle l'ignorait, elle s'était un peu redressée afin de mieux voir les blessures de Zéphyr infligés par le sang pur anglais, elle avait presque oublié un instant qu'elle était censée se cacher. Enfin qu'elle avait eut l'idée géniale de se planquer dans la mousse pour qu'il la cherche. Mais c'était râpé, puisque déjà il arrivait dans l'eau pour venir directement vers elle - bon la baignoire n'était pas immense non plus - il ne fit donc que deux petits pas et tendit un bras, pour toucher la poitrine de la rousse, il l'avait trouvé.

« Trouvée ! »

Elle frissonna, et sourit de toutes ses dents tout en se relevant, quittant au passage sa cachette mousseuse et pas très efficace.

« Tu as été long..»

Le souffle de Sasha se perdit contre les lèvres du beau brun. Elle était venu tout naturellement se coller contre lui, ils étaient nus et alors ? Majeurs et vaccinés aussi, donc pas la peine de jouer les timides ou les gênés, ils n'en étaient plus là. C'est pour cela que Sasha noua simplement ses petits bras autour du cou de Zéphyr, et l'embrassa. Elle fit remonter l'une de ses cuisses aussi, qui vint se plaquer contre la hanche du beau brun, juste histoire de prendre une pause sexy. Pour le principe, parce que dans la boîte, avant tous les problèmes et la bagarre elle était en train de l'allumer, ça il ne faut pas l'oublier. Et elle voulait finir ce qu'elle avait commencé.

« Alors comme ça mon chat et mon patronus te font peur ? »

Moqueuse, elle l'était. Puis elle se doutait bien qu'une grosse boule de poils et de la fumée blanche ne devait pas tant inquiéter le beau brun, quoi que. Le tout dans cette maison, dans ce grand manoir froid, ça pouvait devenir flippant. Sasha devinait que chez Zéphyr c'était différent, la mère de l'anglo-pakistanais devait aimer les couleurs et les deux petites perles avaient forcément une chambre pleine de jouets et de dessins. Des colliers de perles, de pâtes, des boites de conserves avec du papier mâchés pour faire de superbes boites à feutres. des statuts en pâte à sel.. On était donc bien loin des décorations glauques d'un manoir appartenant à un mangemort biélorusse. Le pauvre devait être dépaysé. Enfin, en repensant à sa chambre des trois balais et aux endroits surement peu chaleureux où il avait dut dormir, elle se dit que finalement, la résidence anglaise des Vladmirova devait être agréable, non ?

« Il va falloir que je te trouve un plan de la maison, pour éviter que tu te perdes trop souvent. »

C'est pas beau de se moquer mais bon, c'était tentant et facile. Surtout facile en fait. Mais pour se faire pardonner elle l'embrassa à nouveau, naturellement, comme s'ils étaient ensemble. Ils étaient quoi au final ? Pas grand chose, des rêves et de la fumée, un peu d'esbroufe mais rien de plus. Sasha se sentait bien là, tout contre le corps mat du sorcier recouvert de mousse. Elle souffla deux mots en russe et comme par magie, la lumière se fit plus tamisée, seul les fils argentés qui dansaient sur les murs éclairaient désormais la pièce, encore un détail pour que l'ambiance soit un peu plus intime. Mais étrangement elle ne pensait pas à lui faire l'amour là, bon si un peu quand même, mais ce n'était pas ça qui la faisait sourire niaisement alors qu'elle se détachait de son corps pour s'approcher des nombreux robinets. La biélorusse se voyait lui proposer de briser les règles, d'oublier leurs univers pour vivre quelque chose ensemble, assumer. C'était facile, lui dire qu'ils pouvaient se mettre ensemble, laisser de côtés les rumeurs et les rageur, être sérieux, ensemble. Plus de secrets entres eux, des engueulades pour des choses bêtes, de la jalousie autorisée, pas besoin des autres, être heureux, s'aimer.. Ce serait facile.
Mais non elle ne lui dirait pas, pas ça, car ce n'était pas si facile en réalité, pas dans la leur en tout cas.

« Tu as faim ? »

Rien à voir avec ses pensées, vraiment rien. Mais c'était justifié non ? Sasha avait faim en tout cas et elle savait que la petite commande passée auprès de l'elfe de maison allait bientôt arriver, d'ailleurs alors qu'elle réglait la mousse et l'eau, car il y en avait déjà assez, un petit bruit se fit entendre, sur la gauche. Un plateau était apparu, la jolie rousse sourit et remercia dans un murmure celle qui travaillait pour sa famille depuis plusieurs années. Du chocolat dans un papier violet évidemment, des fruits, quelques gâteux, une bouteille de lait et de la brioche. Que du sucré, elle se hissa légèrement sur le rebord afin d'attraper le plateau, dévoilant d'en dessous la mousse son dos et le haut de ses fesses, alléchant, au moins autant que le chocolat. Elle était à nouveau cachée jusqu'à la poitrine par les bulles quand elle reprit la parole.

« Tu préfères peut être quelque chose de salé ? Un truc à boire ? Du chaud ? »

Beaucoup de questions d'un coup, elle installa le plateau et prit pour elle du chocolat, elle ouvrit un paquet et croqua deux carrés bien vite, gourmande et affamée, elle en prit deux autres juste derrière. Vive le chocolat-noisette.

« C'était qui au fait ? Cette fille, la Lucy ? »

La question sortit un peu de nul part, Sasha c'était rapprochée d'une démarche féline du sorcier qui était venu vers le plateau.. Pour lui bloquer l'accès à la nourriture en se mettant devant, il devait répondre avant de pouvoir manger, un petit sourire malicieux aux lèvres et un faux air méchant de fille jalouse au visage, elle le fixait, tout en croquant un nouveau morceau de chocolat. Provocatrice ? À peine, elle se retenait encore pour l'instant. Et au fond elle était sérieuse, elle voulait savoir qui était cette Lucy, cette déesse de la piste.
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I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Icon_minitimeLun 27 Jan - 15:11

Sasha & Zéphyr  

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« Tu as été long..»

Déjà, les lèvres de la demoiselle venaient retrouver celles du damoiseau, aussi avidement que tendrement. Zéphyr ne s’en lasserait jamais, il en était sûr. Comment se lasser, de toutes façons ? Tout en la demoiselle éveillait le désir du jeune homme, à cet instant précis c’était cette jambe qu’elle s’appliquait à faire remonter jusqu’à la hanche son amant, et qu’il empoignait avec plaisir. Aucune timidité, aucune gêne, n’habitait les deux corps. La maladresse des premiers moments était largement passée, ils se connaissaient par cœur, du moins Sasha savait parfaitement comment faire tourner la tête de Zéphyr, mieux que quiconque. Bientôt, ou trop tôt en tous cas, Sasha interrompait le baiser, au plus grand malheur du jeune homme qui gardait son visage extrêmement proche du sien, comme aimanté à ses lèvres. Si quelqu’un était rentré dans la pièce, Zéphyr ne l’aurait probablement pas entendu, trop obnubilé par la demoiselle et l’effet qu’elle lui faisait. D’ailleurs, ce quelqu’un serait certainement reparti sur la pointe des pieds, priant de ne pas les avoir dérangés. Pas que c’était gênant de voir de si belles créatures quasiment en train de sauter dessus, quoi qu’un peu quand même, mais ce n’était pas cela. Vu la tension qui régnait entre les deux corps, sexuelle ou non, valait mieux espérer qu’elle reste entre les deux et ne se retourne pas contre l’intrus qui risquait de regretter réellement d’être rentré…

« Alors comme ça mon chat et mon patronus te font peur ? Il va falloir que je te trouve un plan de la maison, pour éviter que tu te perdes trop souvent. »

Elle se moquait de lui. Vraiment, littéralement, elle se foutait de sa gueule. Zéphyr n’était pas susceptible, il avait juste un égo légèrement surdimensionné, il fallait le dire. Il servit alors à la jeune fille, en guise de réponse, un sourire très largement forcé, cynique, ironique et méprisant. Il aurait dû s’y attendre, il l’avait cherché, presque, en disant cela. Mais il n’était pas sérieux, son chat et son patronus ne lui faisait pas vraiment peur, quel Gryffondor serait-il s’y s’était vraiment le cas, hein ? Bon, d’accord, sa grande maison n’était pas exactement rassurante, ni même agréable, m’enfin, si on se contentait de la chambre de la demoiselle, de son balcon et de la cuisine, c’était une parfaite maison. Et Zéphyr était tout à fait capable de se repérer, l’appel de la bouffe, du sexe ou de la clope agissait comme un instinct qui lui permettait toujours de trouver son chemin, si si, je vous jure. Bref. Mais bon, Zéphyr oublia vite les moqueries puisque la demoiselle l’embrassait à nouveau, lui faisant perdre la tête, encore. Elle semblait bien plus maîtresse de la situation que lui, et Zéphyr ne savait pas vraiment qu’en penser. Il était en terrain inconnu, là, chez la demoiselle, la marge de surprise pour lui était énorme, minuscule pour Sasha. Et il adorait que ce soit elle qui tienne les rennes, parce qu’elle le faisait divinement bien, mais bon, il avait toujours cette manie de toujours vouloir tout contrôler et détestait que quelque chose lui file entre les doigts. Mais bon, pour le moment, il se laissait faire, subissant avec joie les baisers passionnés de la jeune fille. Jeune fille qui se détacha finalement de lui et qui murmura quelque mots certainement en russe – il allait définitivement apprendre cette langue – pour faire baisser la luminosité de la pièce, rendant l’ambiance plus … cosy. Puis elle s’écarta encore plus, sous le regard attentif du garçon, qui voulait comprendre pourquoi – oh horreur – elle s’éloignait ainsi de lui.

« Tu as faim ? Tu préfères peut être quelque chose de salé ? Un truc à boire ? Du chaud ? »

Un plateau était apparu, sur le côté de la « baignoire », au plus grand bonheur du jeune homme. Il ne s’en était pas vraiment rendu compte, mais oui, il avait faim. Il avait dîné – si on pouvait appeler avaler rapidement un sandwich ‘dîner’ – vers huit-heure trente, peut-être neuf heure, et il était minuit passées, une heure presque ; et puis il avait passé ces heures à danser à un rythme effréné, Sasha dans les bras, et il avait lancé quelques sorts aussi, énervé. Ça ouvre l’appétit, tout ça, n’est-ce pas ? Il regardait d’un air avide le plateau ; il y avait des gâteaux, de la brioche, du chocolat, évidemment, et puis des fruits, pour que ça ait l’air équilibré. Mais Sasha parut vouloir bloquer sa vue ; elle s’était placée devant le plateau, le chocolat déjà entre ses mains. A la place de la bouffe, Zéphyr voyait maintenant un coup gracile et des seins ronds qui donnaient presque autant faim que la petite pile de brioches, ce qui n’était pas non plus une mauvaise vue, il fallait le dire, m’enfin. Elle avait quelque chose en tête, il en était sûr.

« C'était qui au fait ? Cette fille, la Lucy ? »

Zéphyr arqua un sourcil. Elle le cherchait, se plaçant ainsi devant la nourriture, l'interdisant de passer. Elle qui venait de lui dire il n'y avait pas cinq minutes qu'il fallait qu'ils laissent leur passé derrière eux, et bien voilà qu'elle voulait faire renaître ce passé, chez Zéphyr du moins. Pas sûr qu'elle veuille parler du sien, m'enfin. Elle voulait une réponse ? Il allait lui en donner une.

« La Lucy, comme tu dis, c'est une nana que je connais depuis près d'un an, maintenant. C'est la fille chez qui je serais allé dormir si tu n'avais pas débarqué. Son appart est sublime et en plus de ça, c'est un très bon coup. »

Zéphyr aurait pu épargner à Sasha ce dernier détail, c'est vrai, mais elle l'avait cherché, avec sa question, aussi. Tandis qu'il parlait, le garçon s'était déplacé jusqu'aux robinets, ne regardant même pas Sasha quand il lui parlait. Cette soirée lui avait donné soif, l'alcool était en plus très déshydratant, il avait besoin de boire, de l'eau froide de préférence. Il essaya plusieurs robinets, les refermant rapidement quand il se rendait compte qu'ils n'offraient pas ce qu'il cherchait. Sur le point de s'énerver après avoir fait tomber dans la petite piscine différents sels et parfums, il finit enfin par trouver de l'eau claire. Il passa son doigt dessous, pour vérifier qu'elle était bien froide, et il poussa un soupir à la fois énervé et soulagé quand il sentit son index se rafraîchir. Il se pencha alors vers le robinet en cuivre et lapa l'eau comme un chien, sentant le liquide le rafraîchir de l'intérieur. Merlin, que c'était bon. Il resta de longues secondes penché ainsi pour finalement se redresser en faisant attention à ne pas se pendre un autre robinet sur l'arrière du crâne. Son regard se porta directement, presque par automatisme, sur la jeune fille. Un sourire explicatif aux lèvres, il fit :

« Je bois pas de lait, je le digère mal. Par contre je prendrais bien une brioche, tu m’autorises ? C’est toi qui a voulu savoir, hein, j’ai fait que répondre. Et je préfère mille fois être ici avec toi qu’avec Lucy, mais tu m’as posé la question, et je t’ai répondu. »

Zéphyr sentait qu’il avait besoin de se justifier auprès de la jeune fille, alors qu’en réalité, il ne lui devait aucune explication. Ils n’étaient pas ensemble, ils n’étaient pas en couple, et il lui avait encore moins juré fidélité. Il aurait pu le faire, lui dire « ok, on ne sort pas ensemble, mais je ne pense pas coucher avec une autre fille que toi », mais il savait qu’il n’aurait jamais tenu cette résolution. Pas qu’il était accro au sexe, ses besoins étaient d’ailleurs largement assouvis par la demoiselle, mais parce que ces nombreuses parties de jambes en l’air avec des filles toujours différentes lui permettaient de dormir au chaud, et même parfois de petit déjeuner, sans dépenser le moindre centime. Centime économisé qu'il pouvait rajouter à sa tirelire qui lui permettrait un jour de payer un appart' et une école à ses soeurs. Ça lui donnait une réputation de tombeur, doublée d’une de gigolo, mais peu lui importait l’avis des autres, le sien seul suffisait – bien que celui de Sasha commençait à avoir beaucoup trop d’importance, lui aussi. Il savait ce qu’il avait à faire pour survivre dans la jungle anglaise, et ça ne lui permettait certainement pas d’être fidèle. Rencontrer Sasha n’était absolument pas prévu, parce qu’elle lui faisait valser la tête jusqu’aux étoiles, et ce n’était pas le top pour les affaires. Il s’était promis qu’il ne tomberait pas amoureux, sa dernière longue histoire avec Eleanor avait déjà été bien trop compliquée comme ça, il devait se concentrer sur la seule chose importante : l’argent, et surtout la façon d’en gagner. Ça n’avait pas été facile, il avait monté son petit business en de longs mois, acceptant les pires boulots, mais maintenant que c’était devenu plus stable, il ne pouvait pas se permettre de tout faire foirer, même pas pour Sasha, même pas pour l’amour. La pauvre jouait dans un jeu injuste, elle ne gagnerait pas, pas face à sa mère et ses sœurs. Trois contre une, trois qui avaient besoin de lui contre une qui se débrouillait très bien seule, la balance pesait largement en faveur de la famille du garçon. Il s’était promis qu’il ferait tout pour ses petites perles, qu’il ne laisserait personne se mettre sur son chemin, et Sasha lui était tombée dessus, menaçant l’équilibre qu’il avait difficilement réussi à mettre en place. S’il avait voulu à un moment l’écarter, il n’y était pas arrivé. Alors il la gardait avec lui tant qu’elle voulait bien de lui. En l’espace de quelques semaines elle avait réussi à doubler tout le monde, arrivant à se ranger aux côtés de personnes que Zéphyr connaissait depuis sept ou huit ans. Mais pas devant sa famille. Mahwish, Saha et sa mère passeraient devant. Jusqu’à quand ? Quand pourrait-il promettre à Sasha fidélité ? Il n’en savait rien. Si ça ne tenait qu’à lui, à partir du moment où elles seraient installées dans un meilleur appartement et que ses sœurs iraient dans une meilleure école, là il n’appartiendrait qu’à la demoiselle. Mais ça ne dépendait pas que de lui, les événements qui venaient de se dérouler n’avait pas manqué de le lui rappeler. Et peut-être qu’à ce moment-là, ça serait trop tard. Peut-être que Sasha se serait mariée avec Lestrange, peut-être serait-t-elle retournée vivre en Biélorussie au moment où lui serait enfin libre. Alors il ne lui promettait rien. Il ne pouvait pas. L’aimer était déjà bien trop suffisant.
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L. Sasha Vladmirova

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« La Lucy, comme tu dis, c'est une nana que je connais depuis près d'un an, maintenant. C'est la fille chez qui je serais allé dormir si tu n'avais pas débarqué. Son appart est sublime et en plus de ça, c'est un très bon coup. »

Qui joue avec le feu risque de se brûler, et Sasha l'avait cherché. Facile de tenir des propos comme "oui ce serait mieux d'oublier nos passés respectifs" ou encore "on ne parle plus de tout ce qu'il y a avant ?". Mais pour ce qui est de s'y tenir c'est autre chose... La preuve, la biélorusse avait déjà craqué en posant une question sur la danseuse chouchoute du beau brun. Alors qu'elle aurait pût se contenter de l'embrasser, de glisser contre lui sous la mousse pour profiter du moment et laisser quelques marques de plus sur sa peau sombre. Une de plus ou de moins il n'aurait rien vu. Mais non, elle devait se faire du mal, l'entendre parler de toutes ses femmes, histoire de lui en vouloir. C'était finalement égoïste de sa part d'essayer de lui trouver des défauts, de le faire parler de sa vie de débauche, alors qu'elle avait la même. Zéphyr n'était pas pour elle et le moindre détail était bon à prendre, la plus petite excuse pourrait s'avérer utile, à un moment ou à un autre. Pour l'instant elle était censée profiter de l'instant présent, et assumer la réponse donner par le sang mêlé qui s'éloignait vers les robinets. La rouquine en profita pour fermer les yeux et prendre une grande bouffée d'air, les émotions avaient été fortes ce soir et l'alcool coulait encore dans ses veines, elle avait besoin de dormir, mais aussi envie de profiter du corps meurtrît du beau bâtard.

« Je bois pas de lait, je le digère mal. Par contre je prendrais bien une brioche, tu m’autorises ? C’est toi qui a voulu savoir, hein, j’ai fait que répondre. Et je préfère mille fois être ici avec toi qu’avec Lucy, mais tu m’as posé la question, et je t’ai répondu. »

Il était revenu vite, ou alors le temps ne s'écoulait pas comme il le devrait. C'était tout à fait possible ça. Comme première réponse elle sourit, avec sincérité, puis elle pivota pour attraper justement une petite brioche, comme le souhaitait Zéphyr, et la lui tendre.

« Tu n'a pas à te justifier, et je n'avais pas à te demander ça. Tu n'a aucun compte à me rendre. »

Le ton était doux, elle reconnaissait ses torts, et ses crises de jalousie sans raisons, elle s'en excusait presque. Qui était-il ? Un plan cul régulier ? Un amant interdit qui lui offrait un peu de piquant dans sa vie déjà trop dangereuse ? Un avenir loin du monde dans lequel elle avait toujours bercée ? Un peu tout, et un peu rien. Ils étaient libres comme le vent, enfin plus lui que elle, et elle devait arrêter d'agir et de réagir comme s'il lui appartenait, car ce n'était pas près d'arriver.
La rouquine détacha son regard du sorcier anciennement rouge et se décala pour se mettre entièrement dans l'eau, la tête comprise, elle avança ensuite jusqu'à l'un des robinets et fit couler un produit rouge senteur framboise, madame n'avait pas du shampoing en boîte, non non, mais bien du lave-cheveux au robinet. Elle se lava donc les cheveux et les rinça sous un autre robinet combiné avec plusieurs petits jets - il y en avait bien des dizaines, de jets et de robinets. Tout ce temps elle continuait de dessaoulée, ou elle essayait du moins, elle se sentait quelque peu chancelante et la fatigue pointait de plus en plus le bout de son nez, donc, une fois toute propre, elle revint vers son amant avec l'intention de lui proposer d'aller au lit. Ça devait faire à peine cinq minutes qu'elle s'était éloignée, et d'à peine un mètre, mais ça comptait quand même. Lui finissait de manger tranquillement sa brioche quand la rousse qui sentait maintenant la framboise vint l'embrasser dans le cou.

« Je vais me coucher.. je tombe de fatigue entre la danse.. l'alcool.. les histoires..»

À peu près entre chaque mots ou petits bouts de phrase, elle déposait des baisers sur la peau sombre de l'anglo-pakistanais. Comme pour l'inciter à vite la rejoindre sous les multiples draps et couettes de son grand lit. Histoire de le motiver un peu plus, elle hissa jusqu'à ses lèvres et l'embrassa avec une ardeur retrouvée. Les doigts d'une main plantés dans son dos, les autres agrippés à sa joue, elle colla sans gêne tout son corps au sien, le temps de quelques secondes, pour mieux s'en détacher. La biélorusse s'éloigna de lui sans plus de cérémonie, elle monta les petits marches de la baignoire et se dirigea vers une étagère murale en roulant très très très légèrement des hanches. Là elle prit une serviette couleur bleu nuit et s'enroula dedans, elle n'offrait ainsi plus la vision de son corps nu au beau brun qui en avait déjà vu assez pour la soirée, tout en fait. Elle revint vers lui avec une autre serviette - tout aussi grande et douce que la sienne - et la déposa à côté de la baignoire-piscine.

« Je vais me mettre en pyjama. »

Très glamour de l'imaginer avec un grand pyjama à rayure n'est ce pas ? Heureusement elle n'allait sûrement pas mettre quelque chose du genre, seule déjà elle traînait au pire en shorty et débardeur. Là, pour Zéphyr, elle pouvait bien faire un effort non ?
Après avoir quitté la salle de bain, elle alla directement dans son dressing et se trouva bien bête, une nuisette ça faisait allumeuse et il l'avait déjà vu avec un short.. Le débardeur et le boxer, ça irait très bien. Sexy sans trop en faire. Elle choisit donc un bas pourpre avec une fine dentelle noire et un haut noir, un débardeur très fin, très léger et décolleté, histoire de ne pas être trop
décontractée non plus. Devant le miroir elle termina en se séchant un peu les cheveux et en arrangeant son maquillage qui avait légèrement coulé - on va dire que le waterproof existe et qu'il marche bien. Ensuite, elle alla rejoindre son grand lit aux couleurs de Durmstrang et se glissa sous les draps tout en restant assise, après avoir tout éteint sauf sa lampe de chevet. Zéphyr n'était pas encore là, ou alors elle ne l'avait pas vu, ou bien il s'était sauvé ? Non il devait être en train de se sécher, ou un truc du genre, allez dites le, dites qu'il est toujours là et qu'il va passer la nuit avec Sasha, et la semaine, et même les deux semaines.. Et peut être, la vie..?



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MessageSujet: Re: « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr « Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Icon_minitimeMar 6 Mai - 19:57

Sasha & Zéphyr  

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« Tu n'a pas à te justifier, et je n'avais pas à te demander ça. Tu n'a aucun compte à me rendre. »

Il leur faudrait un temps d’adaptation, certainement. Sasha et lui semblaient d’accord sur le fait qu’ils devaient continuer à se voir. Ils avaient essayé de s’oublier, de s’éloigner, mais cette tentative n’avait pas été fructueuse. Alors maintenant, ils faisaient l’inverse. Ils ne s’oubliaient plus, ne faisaient que se rapprocher. Les deux semaines qui suivraient, qu’il passerait chez elle, seraient un test. Est-ce qu’ils y arriveraient mieux ? Niger ne pouvait s’empêcher de se poser cette question. S’il regardait la situation, tout les poussaient loin de l’autre, même leur famille, leurs amis, leurs plus proches alliés. N’était-ce pas étrange ? Sasha et Zéphyr étaient les seuls à vouloir que Sasha et Zéphyr soient ensemble. Sauf peut-être Saha et Mahwish, mais c’était seulement parce qu’elles étaient bien trop innocentes pour comprendre le pourquoi du comment et pour peser le pour et le contre. Et en plus de cela, tout ce que Zéphyr savait, c’était qu’il ne voulait pas être séparé d’elle. Mais de là à être sûr qu’il devait être avec elle ? N’exagérons rien. De toute façon pour l’instant, et peut-être pour toujours, il n’était pas son petit ami, juste un homme avec qui elle voulait passer deux semaines de vacances. Il faudrait voir comment ça se passerait, et puis ils aviseraient.

Zéphyr répondit à Sasha en attrapant la brioche qu’elle lui tendait pour en croquer un gros bout avec appétit. Par Merlin, comme c’était bon. Il ne s’autorisait jamais de tels produits parce qu’il n’en avait pas les moyens. Ou peut-être que si, il en avait les moyens, mais il préférait mettre plus de sous de côté que de manger des brioches. Ce n’était qu’avec la biélorusse qu’il mangeait du chocolat, des viennoiseries et tout le tralala, en temps normal il sautait le petit déjeuner, grignotait un sandwich le midi et prenait un plat un peu plus consistant le soir ; apparemment c’était l’exact inverse qu’il fallait faire, beaucoup manger le matin, un peu moins le midi, encore moins le soir, mais disons qu’il n’avait pas pour habitude d’obéir aux lois de la diététique. Un nouveau morceau de brioche en bouche et Zéphyr se rendit compte qu’en réalité, il mourrait de faim. Toutes ses heures de danse et de baston avaient dû le crever, certainement. Il jeta un œil à Sasha qui était apparemment en train de se laver les cheveux, il piocha donc dans le panier pour finalement enfourner dans sa bouche d’une manière, il faut le dire, peu gracieuse, quelques grains de raisins. Il adorait le raisin. Il y avait aussi des gâteaux, du chocolat, bref que du sucré, qui avalait avec plaisir jusqu’à être recouvert de miettes et ne plus en pouvoir. Il terminait finalement sa brioche quand Sasha s’approchait à nouveau de lui, pour venir l’embrasser dans le coup. Elle sentait la framboise, ce qui fit sourire l’ancien Gryffondor qui s’amusait souvent avec ses sœurs à leur mettre une framboise au bout de chaque doigt pour toutes venir les croquer.

« Je vais me coucher.. je tombe de fatigue entre la danse.. l'alcool.. les histoires..»

Ça sonnait entre ses lèvres presque comme un appel à la débauche. Elle se hissa un peu plus hors de l’eau pour venir embrasser le garçon qui lui rendit son baiser avec ardeur. Il devait se laver, mais il la rejoindrait bien assez tôt. Des images de leur dernière fois ensemble, dans la tour d’Astronomie, lui revenaient déjà en tête, et il était pressé de les réactualiser, disons. Elle ne tombait pas réellement de fatigue, hein ? Allez, encore une demi-heure, peut-être trois quart d’heure et ils pourraient s’endormir de fatigue dans les bras l’un de l’autre. Zéphyr finit par chasser ces idées de son esprit. Si elle voulait dormir, alors ils dormiraient. Mais c'était de sa faute s'il pensait à cela, elle n'avait qu'à l'embrasser prudemment, du bout des lèvres, plutôt que de prendre en otage sa bouche et le reste de son corps avec. Bref, elle finit par le lâcher, éloignant son corps nu de lui, sortant de la baignoire comme une sirène de l'eau. Il passa la langue sur ses lèvres sans s'en rendre compte, et ne sembla redescendre sur terre que quand il ne voyait plus ni ses hanches ni ses jambes, recouvertes par une serviette bleu nuit. Elle fit, de sa magnifique voix assortie d'un irrésistible accent russe :

« Je vais me mettre en pyjama. »

Zéphyr hocha la tête de haut en bas, essayant de se raccrocher à son regard encore quelques secondes avant qu'elle s'en aille. Quand elle eut quitté la salle de bain, il se sentit enfin assez motivé pour se laver. Par Merlin, il fallait qu'il arrête de la regarder comme ça, presque baveux, comme un amateur de peinture devant la Joconde. Si quelqu'un lui demandait qui était la plus belle femme du monde, il n'aurait que le prénom de Sasha qui lui viendrait à l'esprit. Était-ce normal ? Il se demandait cela tout en se nettoyant le corps avec un savon qu'il avait miraculeusement trouvé sur le rebord de la baignoire. En passant ses mains savonneuses sur son visage il laissa lui échapper une grimace qui le tira de ses réflexions. Il était passé sur sa plaie de l'arcade sans y réfléchir, peut-être un peu trop brusquement, et voilà qu'elle saignait de nouveau. Il tamponna la plaie qui finit par coaguler, de l'arrière de la main. Au moins, la plaie était propre. Il observa les tuyaux, tentant de souvenir lequel la demoiselle avait activer pour trouver son shampoing à la framboise. Il avait du être trop déconcentré par le chocolat puisque le liquide qui s'échappa du robinet qu'il avait activé sentait plus la pomme qu'autre chose. Pas grave, ça ferait l'affaire. Il se lava les cheveux et trouva néanmoins plus facilement le jet pour se les rincer. Il avait été si concentré dans sa tâche qu'il en avait oublié ses questions existentielles sur pourquoi Sasha lui était si irrésistible. Tant mieux, il était bien trop tard pour les questions existentielles. Finalement il sortit du bain, attrapant au passage la serviette que lui avait laissée Sasha. Il croisa son reflet dans un des multiples miroirs de la pièce, et se dit qu'il faudrait qu'il se rase, le lendemain.

Zéphyr sorti finalement de la salle de bain, le corps encore humide et de l'eau glissant du bout de ses cheveux jusqu'à sa nuque. La serviette que Sasha lui avait prêtée cintrait sa taille, fermement attachée. Il chercha des yeux ses sacs qui normalement devaient être arrivés. En effet, ils étaient là, au pied d'un fauteuil, attendant qu'on s'occupe d'eux. Son petit poisson rouge avait fait du bon boulot ; il se dit à cet instant, bloquant ses iris chocolat sur ses affaires, que la magie était quelque chose de réellement dingue. Il plaignit soudain les moldus de ne pas avoir la preuve qu'un souvenir merveilleux pouvait accomplir des exploits. Parce que c'était ça, après tout, qui avait produit cette magnifique magie blanche. Des souvenirs de bonheur intense. Il sourit à cette idée avant de tourner la tête vers celle qui était présente dans la plupart de ces souvenirs. De ce qu'il en voyait, elle était assise sous ses draps, vêtue d'un débardeur. Bon, ce n'était donc pas un vrai pyjama, pas un de ceux qu'il avait imaginé en tous cas. Elle aurait quand même été ridiculement sexy dans une chemise à rayures bleues informe boutonnée jusqu'au cou, mais disons qu'avec ce débardeur décolleté c'était bien plus simple de le voir. Deux semaines avec elle, à partager son lit, se réveiller à ses côtés, sentir son odeur en permanence, laisser la sienne sur ses draps … définitivement, il pourrait s’y faire, ça pourrait devenir une habitude. Laissant ses sacs il se dirigea finalement vers elle, pour finir par se laisser tomber sur le lit, le ventre contre les draps, desserant sans le vouloir l’étreinte de sa serviette.

« J’ai pas de pyjama, ou en tous cas pas quelque chose d’aussi sexy que ton pyjama donc je vais dormir à poil j’espère que ça te va ! »

Sans lui laisser le temps de répondre – il ne voulait pas risquer un refus – il s’approcha d’elle jusqu’à réduire à néant l’espace entre leurs visages, et finalement entre leurs lèvres. Elle était assise et il était plus ou moins allongé sur le ventre sur elle, il dû donc se redresser pour l’atteindre, mais au final c’était plutôt marrant. Elle l’embrassait d’au-dessus de lui, les positions étaient ordinairement inversées, et ça le faisait sourire sous les baisers. En réalité, il se rendait compte qu’il était crevé. Il avait ses yeux fermés, il embrassait doucement la jeune fille, et toutes les pensées plus chaudes qu’il avait eues auparavant semblaient avoir disparues. Peut-être pour le meilleur : ils étaient tous les deux crevés, Zéphyr était particulièrement bourré (la demoiselle semblait mieux tenir l’alcool que lui, ce qu’il mettait sur le compte de ses gênes russes), et l’idée de simplement s’endormir dans ses bras, là maintenant, ne lui déplaisait pas du tout. Interrompant finalement les baisers, il prit sa serviette et la laissa tomber par terre et éteignit la dernière lampe de chevet avant de se glisser sous les draps et d’attirer Sasha contre lui pour que sa tête repose contre son torse, près de son cœur. Presque instinctivement, il glissa sa main dans ses cheveux. Il les caressait et les enroulait entre ses doigts, les yeux fixés sur le plafond, mais les paupières de plus en plus lourdes.

« J’ai passé une bonne soirée, malgré tout, Sash’. Notre histoire est compliquée, je ne suis pas sûr de la comprendre, mais je l’aime comme elle est. Passons ces deux semaines ensemble, et on verra comment ça se passe après, d’accord ? J’ai pas très envie de regarder plus loin dans le futur, parce que c’est soit brillant soit complètement déprimant. »

Les mots sortaient de sa bouche d’une voix monotone, fatiguée. C’était comme un constat, ni particulièrement enjoué ni particulièrement triste. Pour le moment, ils devaient vivre au jour le jour, sans prendre en compte le lendemain. Zéphyr vivait comme ça depuis de longs mois maintenant, ne sachant jamais trop de quoi demain serait fait, et il s’en était jusque-là bien sortit. Bien sûr, ça demandait une capacité d’adaptation à différentes situations plutôt incroyable, mais s’il avait réussi, laborieusement certes, à se faire au débarquement de Sasha dans sa vie, il pourrait réussir à se faire à n’importe quoi, n’est-ce pas ? Il le fallait, en tous cas, parce que les deux amants ne pouvaient pas se permettre autre chose que ça. Pas de futur, que du présent, c’était ainsi que le jeune homme tentait de le voir, tout du moins. Parce que s’il se laissait, rien qu’un instant, s’imaginer autre chose, s’imaginer plus loin, alors il risquait gros. Il risquait de tout perdre, autant elle que tous les espoirs qu’il aurait mis en eux, et il ne pouvait pas se le permettre, ça serait bien trop douloureux.
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L. Sasha Vladmirova

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« Tu es parfait, mais je suis débordée à essayer de coller ma vie avec du scotch et de la glue. » → saphyr Tumblr_mztj4jUnpz1rmbjsvo1_r1_500




Confortablement installée sous les draps, la rouquine attendait sagement son beau brun qui finissait de se laver. Elle se tint la tête dans les mains, elle savait que le lendemain elle aurait la migraine donc elle se releva rapidement afin d'aller chercher sa baguette abandonnée sur le bureau - elle ne se souvenait pas quand elle l'avait posé là, mais c'était arrivé. Trois secondes plus tard elle était de nouveau installée dans le lit avec son précieux bout de bois noir et blanc entre ses doigts fins, c'est à ce moment que Zéphyr fit son apparition. Le torse encore mouillé, une serviette lui entourant la taille.. Il était sexy, diablement sexy en fait. Elle s'en mordit la lèvre inférieur et abandonna sa baguette sur la table de chevet, elle se lancerait un sort le lendemain contre la gueule de bois, enfin la migraine. Ou elle se ferait livrer des cachets magiques, elle verrait. Là elle devait pouvoir l'admirer tranquillement.
Puis voilà qu'il venait à elle, elle sourit un peu plus, si les deux prochaines semaines ressemblaient à ça, elle signait tout de suite pour que ça dure plus longtemps, des mois, des années.. Mais c'est beau de rêver.

« J’ai pas de pyjama, ou en tous cas pas quelque chose d’aussi sexy que ton pyjama donc je vais dormir à poil j’espère que ça te va ! »

L'anglo-pakistanais lui posa cette question à laquelle elle ne pouvait répondre non au moment où il se laissait tomber sur le grand lit moelleux. Alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre, il réduit l'écart entre leurs corps et vint plus ou moins sur elle afin de lui capturer les lèvres. Elle sourit à travers le baiser et quand il se recula elle le retint par le cou juste le temps de déposer un baiser sur le bout de son nez. Puis elle le libera, mais il ne s'éloigna pas de beaucoup, juste de quelques centimètres, afin de se mettre donc en pyjama - très léger - en jetant la serviette par terre pour ensuite éteindre la dernier lumière et se mettre à son tour sous la couette, les draps, tous les tissu du lit de la biélorusse.
L'instant d'après il l'avait attiré à lui, elle se laissa faire avec grand plaisir et cala sa tête sur le torse du beau sang mêlé qui sembla attirer comme un aimant par les cheveux roux et ondulés de la petite sorcière. Cette dernière glissa l'un de ses bras sous elle et l'autre sur le ventre de son Fifi. Dans le noir elle sentait le drap à hauteur des hanches de ce dernier, elle laissa ses doigts descendre jusqu'à cette limite, ils se baladaient sur la peau douce de l'anglo-pakistanais et semblaient hésiter à descendre plus bas.

« J’ai passé une bonne soirée, malgré tout, Sash’. Notre histoire est compliquée, je ne suis pas sûr de la comprendre, mais je l’aime comme elle est. Passons ces deux semaines ensemble, et on verra comment ça se passe après, d’accord ? J’ai pas très envie de regarder plus loin dans le futur, parce que c’est soit brillant soit complètement déprimant. »

Dommage il ne pût la voir sourire, pourtant ça devait être très beau. Très doux aussi, ses yeux étaient triste néanmoins, car oui regarder le futur leur était interdit, espérer quelque chose après ces deux semaines étaient impossible. Pas de promesses, pas de projets, juste le présent. Ça ne ressemblait pas à Sasha qui avait déjà un avenir tout tracé, mais elle allait s'y faire, pour lui, pour eux. Alors elle se décala pour être plus sur le dos que de profil et d'une main elle attrapa le poignet de Zéphyr, elle lui plia les doigts pour qu'il ferme son poing et elle vint le taper avec douceur contre son propre poing - l'autre hein - en murmurant.

« Marché conclu. »

C'était sa façon à elle de donner un ton moins dramatique à tout ça. Elle lui reposa la main et reprit sa position initiale, en se calant un peu mieux cette fois. Remontant un peu ses jambes, elle en glissa sur la cuisse de Zéphyr et s'y accrocha, pour être sur qu'ils ne s'échappe pas dans la nuit. La sécurité avant tout évidemment.

« Bonne nuit Fifi. »

Tout doucement - avec le peu de force qui lui restait en fait - elle se hissa jusqu'au lèvres du beau brun et l'embrassa, comme ça il rêvera d'elle, de la suite qui aura lieu le lendemain sûrement. Car ce soir elle n'était pas en état de faire plus, et lui non plus elle en était sur. Le beau brun avait parlé auparavant d'une voix endormi, d'un ton lointain.. Il avait du mal à garder les yeux ouverts aussi elle l'avait grillé, de son côté c'était pareil mais elle avait peut être réussi à mieux le cacher. Pareil pour son taux d'alcoolémie, il devait penser qu'elle tenait super bien - bon ce n'était pas totalement faux - mais en réalité là, pour elle, la terre tournait très sérieusement. Dans le noir c'était dure, très dure. Les paupières fermés, elle se sentait partir et elle n'avait pas envie de lutter. Là, tout contre l'homme qu'elle aimait, elle écoutait les battements de leurs deux cœurs battre à l'unisson et se laissait doucement bercer par sa respiration lente et régulière.. Sasha se fit rapidement enlever par Morphée, un sourire accroché au lèvres, et elle fit de très beaux rêves cette nuit là.

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I. Zéphyr Aït-Malek

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Sasha & Zéphyr
© Ecstatic Ruby

Il était chez elle et elle s’endormait dans ses bras. Ils dormaient ensemble comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. En cet instant, ça semblait l’être. Zéphyr l’observa quelques minutes, avant de s’endormir lui aussi. Il sentit son souffle s’apaiser, son cœur ralentir, l’emprise qu’elle avait sur lui se relâcher. Elle s’était endormie aussi rapidement qu’une enfant, exactement comme ses sœurs, quand il dormait avec elles. La Sasha qui dormait lovée contre lui était presque l’opposée de la Sasha qui avait tenu têtes à ces sangs-purs qui avaient osé l’insulter, il y avait bientôt une heure, dans la ruelle. Il aimait ces deux Sasha. La femme forte qui ne se laissait pas marcher dessus, et celle qui avait à peine la force de se redresser pour l’embrasser avant de s’endormir entre ses bras. Et il aimait avoir la chance de les connaître toutes les deux. Celle avec laquelle il avait le sexe le plus intense qu’il ait connu, et celle à côté de laquelle il voulait s’endormir tous les soirs de sa vie. C’était en pensant à cela qu’il s’endormit, comme bercé par ces douces pensées, et par la respiration calme de sa Sasha, quelques minutes après elle.
Néanmoins, son sommeil n’en fut pas doux pour autant, ou en tous cas il fut bien plus agité que d’ordinaire. Peut-être que tout cela était trop, peut-être qu’il retenait trop pour lui, peut-être qu’il mourrait de peur sans vouloir se l’admettre, mais en tous cas, ses émotions semblaient avoir explosé à la seconde où, enfin, il avait fermé les yeux. Il fit des rêves bien trop colorés qui se transformaient souvent en cauchemar. Il sauva par exemple une personne dont il ne pouvait voir le visage en l’empêchant de tomber d’une falaise, tombant à sa place. Mais juste avant de toucher le sol, il voyait cette personne, inerte sur le sol, parce qu’il n’avait finalement pas réussi à la sauver. Elle semblait être à la fois Saha, Mawish et sa mère. Et puis il sentait son cœur se déchirer, cette même sensation qu’il avait senti pendant les deux semaines où il avait essayé de se séparer de Sasha. Et enfin, il regardait à deux cent mètres en hauteur, et il voyait le père de Sasha, les mains dans ses poches, l’air satisfait. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ce rêve, mais cette nuit-là, il avait un peu changé ; d’ordinaire, l’homme en haut de la falaise était son propre père, ou son beau-père. Des hommes qui avaient réussi à ruiner sa famille. Est-ce que le Vladmirova réussirait à faire de même ? Zéphyr n’eut pas le temps d’y réfléchir parce qu’il était déjà plongé dans un autre rêve, mais s’il avait été réveillé il vous aurait dit que maintenant, il n’était plus un gamin. Que maintenant, il ne laisserait plus quelqu’un détruire sa vie ou celles de ses sœurs, parce qu’il n’en laisserait plus les rênes à personnes. Dans quel but il ferait ça, de toute façon ? Il était la personne qui les aimait le plus au monde, jamais il ne ferait quelque chose qui pourrait les nuire, n’est-ce pas ? Pas exprès, du moins. Peut-être que c’était ça, qui l’inquiétait. Peut-être qu’il avait peur de leur faire du mal sans le vouloir. Peut-être que cette relation avec Sasha était ce qui précipitait sa famille en bas de la falaise. Peut-être que ce n’était pas le père Vladmirova qui était là-haut, mais sa fille. Mais il dirait aussi, s’il était réveillé, que malgré tout ça, il faisait confiance à Sasha. Malgré son sang, malgré son père, son frère, malgré la moitié de ses idéaux, il lui faisait confiance, presque aveuglément. Elle ne laisserait pas son père précipiter les sœurs et la mère de son amant en bas d’une falaise.

Sasha avait dû remarquer qu’il ne dormait pas bien, parce que rapidement, il s’était éloigné d’elle ; ou peut-être pas, peut-être qu’elle avait le sommeil trop profond. En tous cas, pendant quelques heures il s’était retourné sans cesse sous ses draps, finissant par se fatiguer plus que se reposer. Il mourrait de chaud, ne cessait de se réveiller dans des soubresauts pour se rendormir quelques secondes après, tant il était crevé. Après le rêve de la falaise, il avait néanmoins gardé les yeux ouverts plus longtemps. Il était allongé sur le dos, ses yeux fixant le plafond. En quelques secondes, il s’était habitué à la noirceur de la nuit, et parvenait à distinguer quelques formes. Alors il se plaça sur un côté, et posa ses yeux sur le visage de Sasha qui semblait dormir beaucoup plus paisiblement. Il avait la tête vide, complètement vide. Il passa une main sur sa joue, la caressant doucement du pouce. Sans vraiment le réaliser, il murmura :

« Sasha… »

Peut-être l’avait-elle entendu, mais elle ne le montra pas. Il continua de laisser glisser sa main sur sa joue, murmurant à nouveau son prénom. Il devait être quoi, quatre ou cinq heures du matin ? Ils avaient dû dormir trois heures, mais Zéphyr n’avait plus envie de refermer les yeux. Il voulait qu’elle ouvre les siens, qu’elle le regarde avec ses yeux gris verts, parce qu’il voulait lui parler. C’était important. Il avait besoin qu’elle ouvre les yeux, et qu’elle l’écoute. Elle finit par le faire, il avait répété plusieurs fois son prénom, ne rompant jamais le contact entre la paume de sa main et son visage. Alors qu’elle avait le visage endormi, les yeux s’ouvrant difficilement, il les avait grand ouverts, sourcillant à peine. A peine l’avait-il réveillée que son cœur s’était remis à battre à mille à l’heure. Il fallait qu’il arrête de faire ça, ça allait finir par devenir gênant. Finalement, il murmura, rapidement, de peur qu’elle se rendorme trop vite :

« Désolé, mais j’ai un truc en tête et j’arrive pas à dormir. Je te le dis et après on se rendort et on fait comme si j’avais rien dit. Tout ça, nous, c’est vraiment trop compliqué, tellement compliqué que je sais pas comment on y arrive. Mais on y arrive. Alors, je ne sais pas si je t’aime, mais une chose est sûre, c’est que je suis complètement amoureux de toi. »

Il avait lâché un soupir à la fin, soulagé, comme si un poids avait été retiré de sa poitrine. Son cœur s’était calmé, sa respiration s’était ralentie. Maintenant, il en était sûr, s’il fermait les yeux, il rêverait qu’il roulerait dans des champs de pâquerettes avec la biélorusse, ou quelque chose comme ça. Zéphyr était quelqu’un d’impulsif, ce n’était pas nouveau, mais depuis le début de l’année, depuis qu’il était sorti de Poudlard, ça avait changé. Il avait dû apprendre à se brider, à cacher ses sentiments, à mentir, presque à changer de personnalité. Mais il le faisait parce que c’était pour le bien de ses sœurs. Il ne pouvait pas courir dans la rue et crier ses sentiments à tous les malfrats avec lesquels il travaillait. Il ne pouvait pas admettre que ça le révulsait au point d’avoir envie de vomir, de bosser pour eux, il ne pouvait pas leur dire qu’il détestait tout ce qui les concernait, il ne pouvait pas leur dire qu’il avait envie de les assassiner dès qu’ils ouvraient la bouche. Zéphyr, le Roi des Gryffondor, ne disait même plus son nom. Il devenait quelqu’un d’autre, Berlioz, l’homme à tout faire, celui que Nott conseillait à Malfoy parce qu’il avait fait du bon boulot. Comment en était-il arrivé à là ? Il ne le savait même plus. C’était comme une spirale qui l’attirait toujours plus profondément vers le mensonge et la perversion. Et puis Sasha était rentrée dans sa vie. Avec elle, c’était devenu impossible de mentir, impossible d’être quelqu’un d’autre. Le premier jour, quand ils s’étaient rencontrés, il avait réussi à être Berlioz quoi, trois secondes ? Même pas. A peine lui était-elle rentrée dedans qu’elle l’avait ramené sur Terre, à qui il était vraiment. Alors s’il avait le droit de connaître les deux Sasha, la douce et la forte, elle elle avait le droit de connaître Ishak Zéphyr Aït-Malek plutôt que Berlioz, privilège qui, malheureusement, tendait à être de plus en plus rare. Alors tant qu’à faire, autant aller jusqu’au bout. Autant qu’elle sache tout de lui. Autant qu’elle sache à quel point il l’aimait, de tout son corps, de toute son âme. S’il ne lui disait pas à elle, à qui le dirait-il ? Il en était arrivait un point où il devait mentir à tout le monde, même à ses amis les plus proches. Mais ça l’obsédait. Il se tournait ça dans sa tête depuis des semaines, et il en était arrivé à cette conclusion : il l’aimait, il devait lui dire. Si on creusait plus profondément la question, on pouvait réussir à lui faire admettre qu’il l’aimait depuis cette première fois où ils s’étaient croisés, et qu’il n’avait jamais aimé quelqu’un autant, jamais. Lui qui n’avait jamais eu au coup de foudre avait été forcé d’admettre que dans leur cas, tout était allé très vite. Peut-être que les choses auxquelles on s’attend le moins sont celles qui ont le plus de chance d’arriver, ça avait marché dans leur cas, en tout cas. Ça faisait quoi, deux mois, peut-être trois, qu’ils se connaissaient, tout était passé tellement vite, et pourtant, c’était comme s’il n’avait jamais été aussi sûr de quelque chose de toute sa vie. Il l’aimait, il devait lui dire, alors il l’avait fait.

Il ne se sentait pas comme un adolescent en chaleur qui disait ça à sa première copine, tout transpirant, flippé qu’elle lui réponde autre chose que « moi aussi ». Il se sentait adulte, comme apaisé. Maintenant, il pouvait dormir. Quoi qu’elle lui réponde, l’honnêteté l’avait comme vidé de ses pêchés. Il ne le disait plus dans ses rêves, il ne le disait plus à une Sasha endormie, il l’avait réveillée, elle l’avait entendu, et il l’avait dit, vraiment dit. Elle l’avait fait tomber amoureux de, mais au moins maintenant, il n’avait plus à vivre seul avec ce secret ; elle le savait, elle l’assumerai avec lui. Quand on aime, c'est à deux, il en était persuadé. Bien sûr, il ne pensait pas à cet amour de pacotille, non, c'était bien loin de ce qu'il y avait entre Sasha et lui. Il pensait au vrai amour, celui dont parlent les écrivains et les poètes, celui qui semble inatteignable jusqu'à ce qu'on l'ai trouvé. Lui, il se vit à deux. Et Zéphyr le vivait avec Sasha.
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