James est un grand gaillard aux épaules carrées et à la musculature présente. Élancé et athlétique, il est plutôt fier de sa silhouette que met son uniforme en valeur (il est bien loin de l'adolescent de douze ans qu'il était, un peu maigrichon et trop grand). Bon, Sirius le taquine souvent sur le fait qu'il ait moins d'abdos que lui mais il n'est pas à plaindre. Sportif - merci le Quidditch -, James a la forme et on le croise parfois très tôt le matin en train de faire un jogging près du lac. Et de cracher ses poumons ensuite avant de s'affaler dans l'herbe. Personne n'est parfait.

Ses cheveux ébouriffés d'un joli marron chocolat, dont il ne se lasse jamais de passer la main dedans, encadrent un visage aux trais réguliers. Ils caressent sa nuque et retombent légèrement sur ses oreilles ; c'est une tignasse sombre emmêlée aux mèches lisses et un peu ondulés, bref, un calvaire à coiffer. Heureusement qu'il ne le fait que très peu. Ses yeux noisettes brillent souvent d'une lueur malicieuse ou ironique - James est un sale gosse, au fond -, et ses cils noirs les mettent joliment en valeur.

Il a les caractéristiques des familles richissimes d'Angleterre depuis des générations, où chaque mariage est arrangé dans l'espoir d'accroître l'héritage et le potentiel génétique, front noble et nez droit, peau blanche. Grâce à ses étés avec Sirius, il commence doucement à avoir une peau plus bronzée - mais il ne se fait aucune illusion, ça ne durera pas. Sa bouche bien dessinée découvre un sourire aux dents étincelantes et alignées ; James passe son temps à sourire ou à éclater de rire, c'est un peu sa marque de fabrique. Ses mains fines et belles sont tout le temps en train de jouer avec quelque chose.

Il a une démarche indolente et où qu'il soit, quoiqu'il fasse, cette impression d'être à l'aise se dégagera toujours de lui. Malgré son vif désintérêt pour l'étiquette, les bonnes manières, il a été élevé ainsi et il ne peut rien y faire. Il possède cette grâce propre à la bonne société, cette faculté de se sentir chez lui n'importe où. Son arrogance légendaire y est peut-être pour quelque chose aussi. James respire la bonne humeur et l'insolence, que ce soit dans ce tic de se passer sa main dans les cheveux, le vif d'or qui traîne souvent dans ses poches ou la cigarette qu'il fume pensivement.

Question mode, quand il n'est pas à Poudlard, il privilégie les jeans et les t-shirts des groupes moldus à la mode (les Beatles, par exemple). Une manière de se démarquer et affirmer ses convictions. Et puis, se renseigner sur les moldus ne peut être que bénéfique à long terme. Il n'a rien contre les robes de sorciers, mais il doit avouer qu'il les préfère luxueuses. Pour le fils Potter, l'argent n'est pas un problème.

James a une odeur de cigarettes - pas le mégot, non, juste la fumée -, de parfum pour homme très léger et de vanille - une habitude qui date de son enfance, que ses vêtements soient nettoyés avec un peu de vanille. Ce qui a déjà provoqué deux ou trois moqueries, il faut l'avouer.

La première chose qui frappe chez James est sans doute son humour - excellent -, sa bonne humeur - légendaire - et son intelligence - jalousée. Non, non, en fait, c'est sans doute son arrogance. James est quelqu'un de très arrogant. Trop, sans doute, mais on ne refait pas les gens. Habitué à que tout lui soit dû, habitué à tout avoir, à être couvé, à exceller en tout, il ne peut pas s'empêcher de penser être le meilleur.

Attention, il a beau être arrogant, il n'en est pas forcément susceptible. Ok, sa tête est tellement grosse qu'il a du mal à passer les portes, il a néanmoins un grand sens de l'auto-dérision, du ridicule. Et quand il ne réussit pas à quelque chose, cela ne le motive que d'autant plus. Il a de la volonté, James. Lily est sans doute un excellent exemple.

Il apparait aux yeux de tous comme l'incarnation du sale gosse, à toujours faire des blagues, la fête, ne jamais rien prendre au sérieux et surtout pas lui-même. Il aime - entre autre - les filles, l'alcool, les clopes et plus quand l'envie lui prend, bref, c'est un adolescent conscient de la chance qu'il a et qui ne veut qu'une chose : en profiter. James est passionné, emplis de grands idéaux et prêt à tout pour les accomplir. Loyal à en mourir, les Maraudeurs sont tout pour lui. Plus que de simples amis, ce sont ses frères.

C'est un séducteur mais pas un méchant. C'est-à-dire qu'il adore sortir avec des filles et aller plus loin quand c'est possible, il ne les jette pas des objets usagés et reste plutôt respectueux dans l'ensemble. Dès que les choses deviennent un peu sérieuses et dépassent le stade du simple jeu, il dégage. James a peut-être un blocage affectif mais surtout le syndrome de Peter Pan : il ne veut pas grandir. Un paradoxe de caractère, ce besoin d'aucune responsabilité mais en même temps, des aspirations qui le poussent vers cette voie. Intégrer l'Ordre du Phénix, etc...

Toutefois, derrière tout cela, se cachent des défauts et des qualités peu soupçonnées.

Son arrogance l'a conduit à des actions dont aujourd'hui, il est très peu fier. En effet, James est parfois sur la brèche, comme en équilibre entre deux personnalités très différentes. Il s'est montré plus d'une fois cruel, a humilié assez de personnes pour être catalogué comme à ne surtout pas agacer. Il se lasse vite des gens. il y a ses meilleurs amis, ses bons copains mais il y a toujours une limite : on a beau se rapprocher de lui, à la fin, il marquera une limite. D'apparence très accessible, il est en fait proche de très peu de personnes.

De naturel calme et enjoué, il lui arrive d'être parfois très colérique. Sarcastique et ironique, les disputes dans lesquelles il se trouve peuvent vite déraper et combien de fois l'a-t-on retrouvé avec un oeil au beurre noir ou une déformation physique quelconque due à un sort. Il fait mal la part des choses et est très tête brûlée. Certes, il est très intelligent, faisant preuve parfois de véritable coups de génie, ses émotions prennent souvent le dessus.

Il a tendance à mettre les gens dans le même paquet - les Serpentard - mais ce trait commence doucement à changer. Les nombreuses querelles avec Evans ont eu au moins un point positif : il essaye d'être beaucoup plus juste. De faire preuve de pardon, d'être moins égocentrique et plus ouvert.

James, sous ses apparences insouciantes, peut être un véritable Serpentard, à la langue très acérée et aux vengeances dépassant largement le stade de blague. Toujours en équilibre, à se balancer entre ses défauts les moins pardonnables et ses qualités qui le rendent profondément bon.

- James ! cria sa mère.

James grogna dans son sommeil et soupira. Non. Il ne voulait pas se lever, jamais. Il était bien, enfermé dans son cocon de chaleur. Quelques rayons de soleil passaient par la fenêtre et réchauffaient son dos nu. Sa mère continua à crier plusieurs fois son prénom. À chaque fois, il se crispait un peu plus et enfonçait sa tête plus profondément dans son oreiller. Peut-être qu'avec un peu de chance, elle se lasserait ?

Un Crac! lui prouva que non. Sa mère, une jolie femme aux cheveux brun avec des reflets roux, venait d'apparaître. Il ouvrit un oeil ensommeillé et elle lui tira la langue malicieuse, avant de retirer sans ménagement sa couette.

- James, tes amis t'attendent en bas. Tu leur avais donné rendez-vous pour 14h. Et Sirius est déjà debout lui ! Depuis 9h, en plus.

Il grogna de nouveau. Merlin, il avait mal à la tête. La vieille, il avait vu des connaissances sorcières avec Sirius et ils avaient tous ensemble décidé de boire comme des trous. Il se leva péniblement de son lit.

- Merci, maman. Dis-leur que j'arrive dans dix minutes, dit-il, la voix un peu rauque. Et c'est parce que Sirius ne s'est même pas couché ! grommela-t-il.

Elle hocha la tête en étouffant un rire et repartit. Il eut un bref sourire - sa mère était décidément parfaite. Depuis son enfance, ses parents le traitaient comme un roi, lui accordant tout ce qu'il voulait. Il était un cadeau tardif et inespéré. Il pouvait inviter qui il voulait, à n'importe quelle heure, ça ne posait jamais problème. Évidemment, le ton montait parfois chez les Potter - surtout à propos de ses retenues et de sa nouvelle très mauvaise habitude de fumer. Néanmoins, ses excellentes notes et son charme lui permettaient de toujours s'en sortir.

Il sortit de sa chambre et se dirigea vers la salle de bains. Il enleva ses affaires - il s'était endormi avec son jean, quel abruti - et entra dans la douche. L'eau chaude lui fit incroyablement du bien. Son mal de tête diminua progressivement et il se laissa réfléchir, tranquillement.

Depuis sa première année, les choses avaient changé. Gryffondor lui avait ouvert ses portes, sans surprise. Il avait découvert Sirius, son meilleur ami avec qui il passait le plus clair de son temps, Remus, le garçon calme et tranquille et Peter, gentil quoique un peu soumis - ce qui ne dérangeait pas tant que ça James, il appréciait les regards d'admiration que ce dernier lui lançaient. Ils avaient découvert le secret de Remus et avaient tout fait pour l'aider. Finalement, l'idée de se transformer en Animagus avait germé pour s'imposer. Ça avait été compliqué mais le résultat en valait le coup.

Sirius traînait régulièrement chez lui depuis juillet. Les tensions avec les Black s'intensifiaient de plus en plus et son meilleur ami cherchait n'importe quel prétexte pour échapper à ce contexte familial étouffant. Sirius et James avaient passé leur été à faire n'importe quoi, à voir les autres élèves de leur promotion lors de soirées mémorables, de partir en vacances à l'autre bout du monde, bref la belle vie.

Il passa une main paresseuse dans ses cheveux.

Les Maraudeurs. Ils dirigeaient l'école. Ils faisaient partie de l'élite et étaient adulés, respectés. C'était génial. Il se sentait chez lui à Poudlard, il adorait comment on le voyait, ce jeune homme de quinze ans à l'avenir très prometteur. Il était poursuiveur dans l'équipe, les filles l'aimaient bien, il avait d'excellentes notes et tout lui semblait facile, normal.

Bon, Evans était le seul nuage dans ce ciel d'azur. La préfète passait son temps à le recaler et il commençait à en avoir marre. Il avait beau s'en foutre du ridicule, les humiliations quotidiennes étaient devenues aussi lassantes qu'agaçantes. Il était très attiré par elle et, s'il n'en était pas amoureux, une certaine affection faisait son apparition. Elle était intouchable ; il la voulait.

Le premier " tu veux sortir avec moi, Evans ? " avait été une blague mais son refus avait allumé quelque chose en lui : le défi. Ce qui l'avait poussé à continuer, continuer. À devenir tour à tour romantique, agréable, bad boy, l'ignorer, bref, toutes les techniques au monde pour l'avoir. Ça n'avait pas marché.

James avait décidé d'arrêter un peu. Il l'aurait plus tard mais pour le moment, il avait envie de profiter et d'arrêter de se faire envoyer balader en permanence. Elle tomberait bien dans ses filets un de ces quatre.

Il sortit de la douche, se sécha les cheveux. Il retourna dans sa chambre et trouva un t-shirt des Beatles, mit un caleçon et un nouveau jean ; se sentant enfin réveillé, il sortit le vif d'or qu'il gardait toujours près de lui. Il s'amusa quelques secondes avec. Pauvre McGonagall, si elle savait qu'après ses dernières retenues pour cette même raison - " Potter, le vif d'or est d'utilité pour les matchs de Quidditch, non pas pour votre amusement personnel, surtout quand vous l'utilisez pour frimer aussi grossièrement " -, il avait réussi à le récupérer. Il en connaissait une qui devait s'arracher les cheveux dans son pyjama écossais.

James sortit une cigarette de son paquet et la glissa entre ses lèvres. C'était une très mauvaise habitude qu'il avait prise cet été. Pour être franc, ça avait commencé pour embêter les sangs purs de son entourage - quoi de mieux qu'un objet typiquement moldu ? - puis ensuite, parce que ça lui allait bien et finalement, il était devenu accro.

Il l'alluma, tira quelques bouffées et rejoignit ses meilleurs amis. Sa famille de coeur.


James s'étira sur son banc en bois et soupira. Il avait faim, il avait soif et le discours de Dumbledore semblait s'étirer à l'infini. Il jeta un rapide coup d'oeil à la préfète - toujours aussi jolie, apparemment - qui l'ignora. Hm. Rien n'avait changé de ce côté-là pendant les deux mois de vacances, au moins.

Il échangea un sourire complice avec Sirius et tiqua soudainement. " Beauxbâtons et Durmstrang " venaient de retentir à ses oreilles. James regarda autour de lui et vit apparaître près des grandes portes environ une trentaine d'élèves. Merlin. S'il avait écouté le discours du professeur, il aurait su pourquoi ils étaient là.

Il donna un coup de coude à Remus et lui chuchota :

- Qu'est-ce qui se passe ?

Le préfet lui expliqua gentiment, quoique agacé, la raison de leur présence ici qui avait été répétée une bonne dizaine de fois depuis quelques temps. James passa une main dans ses cheveux et un sourire malicieux lui étira les lèvres.

Oh. Des nouveaux arrivants. Ce qui voulait dire des jolies filles qui ne le connaissaient pas encore - les pauvres -, de nouvelles blagues, de nouveaux ennemis - les pauvres bis -, et bien sûr, beaucoup beaucoup de moyens de de bien s'amuser. Cette fois-ci, il s'attarda plus sur ces visages encore inconnus, s'arrêtant pour lancer des clins d'oeil aux demoiselles.

Quel merveilleux moyen pour commencer l'année !

Il s'approcha de Sirius et glissa à son oreille : " Je cois qu'on va tellement rire pendant les mois qui vont suivre, Patmol ".