Vous voulez savoir quelque chose d’étonnant ? Si j’aurais eu le choix, jamais je ne serai devenue sorcière. N’essayez pas de savoir pourquoi je dis tout cela sans vraiment me connaître, cela ne servirait à rien, juste à vous faire plus de mal que je pourrais vous faire. Ne me pensez pas faible, vous auriez tellement tort. Car votre pire cauchemar, c’est moi.
Comment considériez-vous une vie parfaite ? De l’argent, des parents aimants, du prestige ? Oui ? Vous êtes tellement prévisibles, pourtant vous avez raison. J’ai une vie parfaite, ou plutôt j’avais. Le temps est un facteur tellement futile, pourtant il apporte une réelle importance quand nous devons différencier le passé et le présent. Ne parlons pas maintenant du futur, nous ne sommes qu’au début de cette étrange histoire, mon histoire.
Take me, I'm alive
Never was a girl with a wicked mind
But everything looks better when the sun goes down
I had everything, opportunities for eternity
And I could belong to the night
Mon père se nommait Théodore, charmant prénom pour une personne au physique tout à fait plaisant. Pourtant, son nom inspirait la terreur dans le monde des sorciers: Kennedy. Non, notre famille n’a aucun rapport avec les présidents, même si cela ne serait guère étonnant. Les Kennedy se résument en un seul mot: Magie. Depuis des générations, la magie se transmet de manière naturelle en chaque membre. Autrement dit, nous sommes des Sang-Pur, fiers représentants de notre race. Mais si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous connaissez déjà l’éprouvante bataille qui se livre entre les différents sangs, et le profond mépris que les purs portent aux né-moldus, vous n’êtes pas dupes, j’en suis certaine. Pourtant, ce que vous ne savez pas encore, c’est bien la position des Kennedy dans cette histoire. Bien évidement, nous étions du côté des persécuteurs, ceux qu’on méprisait. Mais peu importe, tant que le sang est pur. Et c’était une valeur très importante aux yeux de mon père, bien que moins pour ma mère. Ah ? Je ne vous ai pas encore parlé d’elle ? Pourtant, c’est bien elle qui représente mon soleil, ma seule lumière. Katherine Mayers, métamorphomage douée. Je me souviens qu’enfant, elle s’amusait à changer la couleur de ses cheveux pour m’amuser. Quel don inouïe, qu’elle m’a transmis. Etrange quand on est enfant et qu’on ne comprend pas vraiment ce qu’on fait, d’arriver à se changer physique. Paniquée avant tout, on s’adapte peu à peu, et tout cela est encore plus simple quand vous avez à côté de vous, la présence maternelle et chaleureuse d’une mère comme Katherine. Une seule envie, vous laissez submerger à cette chaleur et y mourir. Tout cela pour vous dire que c’était une sorcière exceptionnelle et une mère attentive. Oui, « c’était », mais la raison de ceci viendra plus tard, ne soyez pas pressée.
Une vie de bonne famille est facile à imaginer: règles, valeurs, exemplaire, bien éduquée. Tout ceci fait parti du protocole de la famille Kennedy, que j’ai du malheureusement apprendre. Sourires hypocrites, compliments creux, courbettes gracieusement fausses: j’étais devenue maîtresse dans l’art de faire semblant, que j’ai bien rapidement développer en un art de la manipulation et de la tromperie. A votre avis, pourquoi est-ce toujours les enfants de bonnes familles qui maitrisent le mieux cela ? Car depuis le berceau, on ment. « Oui, toute la famille va bien » cache le décès d’un proche que peu de monde aimait, « Il est parti en France, découvrir la cuisine. » masqué la disparition suspecte d’un cousin qui était un peu trop proche des moldu et le célèbre « Revenez quand vous voulez ! » voulait dire… non, ça vous le savait déjà. Soit, déjà très jeune j’avais l’impression de vivre dans ce monde de mensonge, pourtant je ne veux pas m’en plaindre. J’étais heureuse, je ne vais pas mentir: j’avais tout ce que je voulais, dès que je le demandais. Une véritable princesse, tout à fait normal en sachant que j’étais la seule enfant de la famille. Mes parents ne désiraient pas en avoir d’autre, et même le fait de ne pas être un garçon ne les dérangeaient pas. Etonnant, mais je ne vais pas m’en plaindre. Enfin pas à ce sujet… Dès ma jeunesse, mon père était devenu une sorte de tyran, une ombre toujours derrière moi qui me poussait à plus de chose: plus de transformation, plus de leçons. J’avais l’impression d’ingurgiter de la connaissance par excès. Afin de devenir la perfection ? Peut-être, je n’ai jamais su la réponse.
You make me wanna die
I'll never be good enough
You make me wanna die
And everything you love
Will burn up in the light
And everytime I look inside your eyes
You make me wanna die
Le malheur s’abattit sur notre famille l’hiver de mes 10 ans. Comment, pourquoi ? Des questions que je m’étais tout de suite posé. Sous quelle forme ? La mort de ma mère. Comment ? Vous êtes impatients de savoir… Le sort de la mort, celui de l’Avada Kedavra. Lancé par un mage noir, car elle était une défenseuse des nés-moldus en cachette. Mon père prit cette nouvelle comme quelque chose de banale: « Elle aimait ces déchets ? Le Lord a bien eu raison alors… » Honteux, n’est-ce pas ? Je me sentais honteuse de voir ces réactions autour de moi, toute cette hypocrisie avec laquelle on m’étouffait. Mon père était lui-même un fervent serviteur de ce Lord, ce Voldemort, donc pour lui, émettre une plainte sur la mort de sa tendre femme serait suicidaire. Pourtant, j’avais réellement l’impression qu’il se fichait de tout ça. Stupide homme. Je voulais le détester, mais il était le dernier membre de ma famille, j’ai donc appris à taire mes larmes et ma rage, me promettant que plus tard, je prendrai une revanche sanglante sur ces personnes. Fidèle Mangemort, et encore plus depuis la mort de ma mère, je ne voyais quasiment plus la personne que je devais appeler papa. Pourtant à chaque fois qu‘il m‘offrait sa présence, je me sentais heureuse. Le souvenir de ma mère se faisait lointain, seule la froideur de mon père restait. Fille de Mangemort, je me voyais déjà à Serpentard. Mais c’est tout ce dont on connaissait sur moi, la mort de ma mère fut passé pour un accident, on ne savait pas qu’elle était une défenseuse du bien. Juste que mon père était un membre des plus proches de Voldemort. Quel malheur. On m’associait déjà à tout cela ? Je n’avais pas une chance de me sortir de ça ?
« Et bien, voilà une Kennedy… Seras-tu étonnée si je t’envoie à Serpentard ? Non bien sur que non, alors tu rejoindras les plus vils serpents: SERPENTARD ! »
Voilà, c’était surement le destin…
A cause des nombreux déplacement de mon père,disons pour le travail, je resta chez ma grand-mère maternelle pour les vacances, une vieille femme qui entretenait en moi le souvenir de ma mère .
Mais lors de ma deuxième année, ma grand-mère maternelle décéda, de son grand-âge. Et le pire se produisit, je fus envoyée chez ma grand-mère maternelle, une fervente aux valeurs des Purs. C’est comme ça qu’une boucle infernale commença. Cette vieille femme avait beaucoup de contact avec des mangemort, ce qui fait que rapidement moi aussi. Mais un étrange changement se produisit: peu à peu je me laissais entraîner dans leurs histoires sombres, leur amour de la magie à noire. Et mon entrée en troisième année fut totalement différente: je clamais haut et fort devant mes camarades mon rang et mes fréquentations. Pourquoi tout ce changement ? Car les profondeurs de la magie noire me tentaient plus que tout, n’ayant plus qu’un seul but en tête: tuer mon propre père. N’est-ce pas idiot ? Non, bien au contraire. Juste une vengeance pour la réaction qu’il avait eu envers ma mère. Ne croyez pas que je souhaite défendre les valeurs moldus, je souhaite juste le voir à mes pieds, gisant.
Mes années d’études se terminèrent: durant ce laps de temps, j’avais réussi à me mettre de futur aspirant de mon côté. Aspirant ? Vous vous demandez à quoi ? A Lord Voldemort bien sur. Je savais qu’en le rejoignant, j’aurais le pouvoir d’accomplir ce que je désirais, bien évidemment . Je l’ai rencontré par l’intermédiaire d’un de ces proches mangemorts: j’étais effrayée.
« Si Jeune, es-tu prête ? »
Je n’ai pas réfléchi, j’ai répondu oui. Je l’étais au fond de moi, pourquoi attendre ? Je devins alors une aspirante, suivant les traces d’un mangemort qui me servait de mangemort, afin que je fasses mes preuves. Que je fis bien rapidement: il y a un seul secret dans la magie noire: être prêt à faire souffrir ce qui se tient devant nous. Et j’étais prête à tout. Puis un jour, j’eus la chance de me tenir face à mon père. Comment l’ais-je piégé ? Je me suis transformé en ma mère, grâce à mon don. Il était perdu, les larmes aux yeux, murmurant des excuses devant ce qu’il croyait un fantôme. Ricanant, j’ai levé ma baguette et un éclair vert jaillit. Un son lourd, un corps qui tombe au sol. Il était mort. J’ai rapporté cette nouvelle au Lord, pensant surement que j’allais me faire punir. Bien au contraire: « Il n’était pas si efficace de toute manière. »
Gagnant la confiance du Seigneur, j’eu le droit à avoir la marque: un moment inoubliable. La Valeur du Sang est plus importante que tout, non ? Et cette marque signifiait tellement ! Mon nom se répandit dans les rangs, et je fus connu pour être impitoyable.
Quoi ? Vous ne savez même pas comment je m’appelle ? Elize Blake Kennedy, mais appelez moi Hell, Elize n’existe plus depuis longtemps.
Elize se réveilla en sursaut. Elle s’était assoupie, étrange, cela ne lui arrivait jamais. D’habitude, elle avait même du mal à trouver le sommeil. Demain serait la rentrée à Poudlard, était-ce pour cela ? Etait-elle encore réglé au stress de cette ancienne période ? Secouant la tête doucement, pour chasser ses idées noires et ainsi sa difficulté à se réveiller par la même occasion. D’un geste de main experte, la jeune femme attacha ses longs cheveux blonds à l’aide d’un nœud et se leva du canapé qui lui avait servi de lit de fortune. Aucun bruit autour d’elle, elle était encore seule… Pas étonnant. Sentant ses mains légères, elle se dirigea vers la table face à elle et enfila de nombreuses bagues à ses doigts: voilà, ainsi tout était parfait. Et d’un pas lent, elle monta les longs escaliers de bois de sa villa de vacance, pour retrouver son lit. Avec de la chance, elle terminera son sommeil.