Sujet: Inspirations d'une mathématicienne ennuyée Mer 20 Fév - 11:43
Un bébé pleure. Ses parents enlacés, jeunes, se retournent dans leur lit. La femme, blonde, aux yeux mis-clos, donne un coup de coude à son compagnon, qui n'a rien entendu, plongé dans ses rêves, et fait, d'une voix endormie mais bizarrement sévère :
« C'est ton tour Leroy ! »
Elle a essayé de le prononcer à la française, elle s'améliore maintenant, "Leuuurrrrooooa", c'est son nom après tout, maintenant. L'homme grogne, pense murmurer "c'est toi la mère !", mais se retient. C'est lui, le papa de ce magnifique enfant qui le comble de bonheur chaque jour, et l'empêche de dormir chaque nuit. Alors il se lève. Il était nu, il enfile donc au passage un caleçon, manque de se prendre la porte, et se rend dans la chambre d'à côté, celle de son fils. Il est âgé de quelques semaines à peines, quelques cheveux blonds cuivrés recouvrent son crâne, et ses yeux bleus brillent de larmes dans le noir. Adonis le prend dans ses bras, le berce un moment, mais bébé pleure toujours. Papa se dit qu'il doit avoir faim. Il l'emmène dans la cuisine, les yeux plongés dans les siens, bleus comme ceux de sa mère. Merde, il a laissé sa baguette dans sa chambre, et il est absolument incapable de faire un biberon à la main, et son fils pleure toujours. Il le berce, essaye de se souvenir ce que sa magnifique femme lui a appris : des dosettes, de l'eau, des trucs de moldus scientifiques micro-ondes, "Et voilà Ado, tu sais préparer un bib et ton fils ne mourra pas de faim !" Trop compliqué, et si chaton continue de pleurer, maman va se réveiller. Alors papa a une idée brillante, brillante. Il attrape le pot de Nutella qui trône sur la table à manger, l'ouvre avec difficulté de sa main gauche, plonge un doigts dedans, et le porte à la bouche de son bébé, qui de met à le "téter", arrêtant de pleurer. Adonis sourit, fier de lui. La porte derrière lui s'ouvre, et une voix murmure déjà :
« Amour, tu as réussis à... »
Le concerné se retourne, le doigt dans la bouche de son fils, un grand sourire forcé aux lèvres, espérant que sa femme, qui le connait mieux que personne, ne remarque rien. M'enfin, le pot est ouvert, juste à côté, et aucun biberon a l'horizon. Évidemment, elle comprend.
« Mais putain, Ado, t'es trop con ou quoi ?! C'est bourré d'huile de palme cette merde, et tu donnes ça à ton fils de 8 semaines !!! Du lait Leroy, du lait, c'est pas complique, bébé, lait ! »
Le bébé, qui prend peur en entendant les hurlements murmurés par sa mère, se remet à pleurer. Adonis fronce les sourcils, berce à nouveau son fils, murmurant des "Chhhhh", et des "bravo Georgia, bravo !" à son hystero de femme. Celle-ci, contre toute attente, s'avance vers les deux hommes de sa vie, dont l'un est toujours en pleurs, glisse sont doigt dans le pot de pâte à tartiner aux noisettes, et le fourre dans la bouche de son fils, qui arrête immédiatement de pleurer. Adonis, l'effet de surprise partit, se met à sourire, puis à rire, sous le regard encore humide de son fils qui semble content de lui, qui regarde ses parents, un sourire satisfait aux lèvres, tétant toujours le doigt de sa mère. Sa mère, Georgia Leroy-Prince, qui a son tour, se met à rire, de ce rire que Adonis aime tant, parce que c'est son rire de femme heureuse. Au creux de son bras droit est logé son fils, il attrape alors de l'autre la femme de sa vie, la serre contre lui, et les trois Leroy sont ainsi blottis les uns contre les autres, s'aimant plus que tout.
Georgia E. Prince
7ème année ϟ Élève
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Sujet: Re: Inspirations d'une mathématicienne ennuyée Dim 24 Fév - 14:22
Un bruit strident vient perturber le calme de la nuit. Les pleurs d'un bébé qui s'élèvent, résonnent à quelques mètres à peine d'un lit double d'une chambre à coucher, en provenance d'un berceau séparé de la chambre par un mur seulement. Georgia somnole, grogne un peu. Ce n'est pas comme si elle n'était pas habituée à ces réveils intempestifs au beau milieu de la nuit, qui sont devenus partie intégrante de sa vie depuis deux mois maintenant, en même temps qu'un petit bout d'chou blond aux yeux bleus comme le ciel. Son mari bouge légèrement à côté d'elle, elle lui marmonne que c'est son tour d'y aller. Elle est certes la mère, mais pourquoi serait-ce toujours à elle de se lever pour aller calmer les pleurs de leur fils de huit semaines ? C'est le fils d'Adonis aussi. Adonis Leroy, et leur fils porte le nom de Leroy, et elle s'appelle maintenant Georgia Leroy-Prince. Heureusement pour lui, Adonis ne bronche pas, et quitte le lit pour se diriger vers la chambre de leur enfant, manquant de se prendre la porte au passage. Les yeux mi-clos dans la semi-obscurité, Georgia pouffe de rire dans son oreiller. Allongée sur le ventre, elle se tourne pour se coucher sur le flanc, tentant de se rendormir. Mais inconsciemment, elle guette le moindre bruit. L'oreille aux aguets, elle attend de savoir si son mari est parvenu à s'en sortir avec le biberon, comme elle le lui a appris. C'est plus fort qu'elle. Sauf qu'étrangement, rien ne se fait entendre. Elle devine au grincement du plancher qu'ils sont dans la cuisine, mais ne perçoit pas le "ding" du micro-ondes, la sonnerie habituelle annonçant que le breuvage est prêt. Étrange... Georgia devient immédiatement suspicieuse, et rejette la couette au loin, se redressant dans le lit en ne pouvant retenir une grimace. Complètement nue, elle attrape à tâtons dans l'obscurité son string qui traîne par terre, et se lève. D'un pas lourd de sommeil, elle s'avance dans la pièce, effleure du bout des doigts un fauteuil où elle sent la présence d'un vêtement. Sans réfléchir plus longtemps, elle prend ledit vêtement pour l'enfiler : un vieux tee-shirt noir d'un groupe de rock moldu.
Baillant à s'en décrocher la mâchoire, Madame Leroy-Prince finit par sortir, ne se prenant pas la porte que son mari a eue la bonne idée de laisser entrouverte. Clignant des yeux, elle passe une main dans ses cheveux blonds en bataille, avant de débouler dans la cuisine. Sur le seuil de la porte, la main encore dans les cheveux, elle lui demande dans un murmure s'il s'en est sorti mais s'immobilise brusquement presqu'aussitôt, tant la scène qui se déroule sous ses yeux la prend de court. Adonis est là, triomphant, deux doigts enfoncés dans la bouche de leur fils qui semble parfaitement calme et apaisé. Sa bouche s'entrouvre de surprise un bref instant, et ses yeux expriment le même sentiment, tandis que sa main quitte sa chevelure pour venir mollement se rabattre le long de son corps. Dans un premier moment, elle ne comprend pas. Puis ses yeux vont des deux hommes de sa vie à la table derrière eux, où est nonchalamment posé le pot de nutella ouvert. Immédiatement tout se fait jour dans son esprit, et son regard passe d'hébété à inquisiteur, tandis qu’elle reporte son attention sur son mari, franchement agacée. Elle chuchote, la colère pointant dans sa voix qu'elle s'efforce de garder basse pour ne pas perturber leur fils qui commence à se rendormir :
« Mais putain, Ado, t'es trop con ou quoi ?! C'est bourré d'huile de palme cette merde, et tu donnes ça à ton fils de 8 semaines !!! Du lait Leroy, du lait, c'est pas complique, bébé, lait ! »
Elle secoue la tête, levant la main vers lui et le nutella comme pour montrer à quel point sa connerie est insensée. Donner du nutella à un bébé de huit semaines... Non mais franchement, on aura tout vu ! Mais elle ne peut s'empêcher de remarquer que pour le coup, ça a marché... Leur fils blotti dans les bras d'Adonis ne dit rien, ce dernier enlève doucement les doigts des lèvres miniatures. Sauf que les murmures pleins de reproche qu’elle vient de prononcer le font tout à coup s'agiter, et voilà que c'est au tour d'Adonis de manifester son agacement, lui qui était si fier d'avoir réussi à endormir le petit ! Georgia ne dit rien, le contemple un instant bercer leur fils, puis finit pas s'approcher, légèrement méfiante. Elle ne parvient pas à en avoir le coeur net. C'est étrange, il y a quelque chose de bizarre. Le nutella l'a vraiment calmé !? Ça parait tellement invraisemblable. Alors elle glisse un doigt dans le pot resté sur la table pour le mettre dans la bouche de son fils, qui commence à téter allègrement. Un sourire amusé étire ses lèvres et Adonis qui la regarde, outré, la fait rire aux éclats, avant qu'il ne joigne son rire au sien. Même leur fils perçoit tout à coup l'ambiance détendue, et sourit jusqu'aux oreilles, d'un air de bébé heureux. Ce qu'il est d'ailleurs. Et elle n'est pas la seule à s'en rendre compte. Adonis l'attrape de son bras libre et elle vient blottir sa tête contre son épaule, passant un bras autour de la taille de son mari, tous les deux plongés dans les yeux bleus de leur fils, les mêmes que ceux de Georgia, souriants, attendris. Elle redresse la tête pour embrasser Adonis sur la bouche, chuchotant :
« Je t'aime. »
Il lui rend son sourire, et tous deux retournent à la contemplation de leur bébé. La famille Leroy est heureuse. C'est aussi simple que ça. Et c'est beau.