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"Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus]

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Leroy de Louvière

Leroy de Louvière

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MessageSujet: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeLun 21 Jan - 23:44

[Réponse éditée]


Dernière édition par Leroy de Louvière le Mar 11 Nov - 21:37, édité 1 fois
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Remus J. Lupin

Remus J. Lupin

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MessageSujet: Re: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeDim 10 Fév - 17:05

Pour Remus Lupin, la confiance était une chose réellement essentielle. Quand on avait un secret aussi gros que le sien, il fallait des personnes à qui le confier. Heureusement, le préfet avait trouvé ces personnes ; il avait dit à James Potter, Sirius Black, Peter Petitgrow et Lily Evans qu’il était atteint d’une damnation éternelle, que rien ne pourrait jamais le changer, que les dés étaient jetés pour lui et tout le blabla, qu’en somme il était un Loup-Garou, voué tous les mois au même sort : s’enfermer dans une cabane, s’auto-dévorer pour éviter de manger toute la Forêt. S’il n’avait pas fait confiance à ses amis, peut-être n’aurait-il pas tenu jusque-là. Peut-être aurait-il sombré dans une dépression, peut-être aurait-il déjà tenté de se suicider. Mais les Maraudeurs et Lily lui avaient appris à s’aimer comme il était, et il les en remerciait tous les jours. Aujourd’hui et grâce à eux, il croquait dans la vie à pleine dent, parfois avec difficulté, mais quand même. Maintenant, un sourire était accroché à son visage en permanence, pas comme quand il ne les connaissait pas encore, et qu’en plus des cicatrices, son visage laissait traîner des signes de tristesse profonde. Maintenant, il était pire qu’heureux.

Mais quelque chose était peut-être plus important que cette confiance, ou en tous cas allait obligatoirement avec, dans l’esprit du Gryffondor : la loyauté. Il n’y avait qu’une règle qui brillait au-dessus de l’amitié des Maraudeurs, une seule : Pas de trahison. Elle était implicite, n’avait jamais été écrite, mais irrévocable. Vous connaissez le penchant des Maraudeurs pour les règles ? Oui ? Et bien pour celle-ci, oubliez vos a priori : il était hors de question de la briser. Hors de question. Leur amitié était scellée depuis le premier jour dans le train, et ils resteraient ensemble jusqu’à la mort, tous les quatre.

Les Maraudeurs avaient appris à s’apprécier, à vivre les uns avec les autres, à connaitre les défauts et les qualités de chacun, leurs histoires, leur passé, leurs rêves de futur. C’était le parcours du combattant, surtout quand on comptait parmi ses rangs un Sirius Black et un Remus Lupin. Non pas que les deux autres n’aient pas un passé fort intéressant, mais ceux des deux cités étaient plus … radicaux. L’un avait plaqué sa famille pour devenir qui il voulait être, et l’autre était un loup-garou, ce n’était pas deux sujets de conversation qu’on pouvait éviter. Mais à vrai dire, le sujet ici n’est pas le lien entre les Rois des Gryffondor. Ici, il est plus question du lien qui ‘unit’ Leroy de Louvière, un Serdaigle sang-pur, à l’histoire lui aussi particulière, et Remus Lupin. Laissez-moi vous raconter un peu comment Remus, justement, voit l’histoire de ce garçon :

Leroy de Louvière était, pour Remus, tout ce qu’on peut espérer d’un sang pur aux valeurs … conservatrices. Rien à voir avec Sirius, ou James, en somme : il avait son cercle d’amis, la plupart à Serpentard, portait la tête haute, les épaules droites, il passait ses heures creuses à martyriser les première année comme si c’était légal, comme si c’était drôle, avec des sortilèges pas toujours référenciés. Il avait le profil répertorié dans la tête de Remus de « méchant sang-pur », aussi simplement que ça. Il savait néanmoins toujours à quoi s’attendre, avec les gens au même profil que Leroy (et il y en avait tellement, ç’en devenait désespérant) : faux sourires, faux amis, fausse attitude, faux semblant. Tout était faux.
Et puis un jour, Leroy avait débarqué à la rentrée une longue cicatrice sur le visage, amincit, et plus solitaire que jamais. Autrefois entouré d’une bande de personnes au regard tous plus hautain les uns que les autres, il était désormais seul. Les deux jeunes étant de la même année, Remus n’avait pu s’empêcher de remarquer tous ces changements, et il ne les avait pas appréciés. Qu’est ce qui lui prenait, à ce Louvière ?

Revenons-en donc à la question de loyauté dont on parlait plus haut. Pour Remus, elle concernait tout le monde : les Gryffondors, les Poufsouffles, les Serdaigles, les Serpentards, les Sangs-Purs, Mêlés, ou Né-Moldus, les gentils, ou les méchants. Tous, tout le monde se devait d’être loyal envers ses proches, envers ses amis. Que venait de faire Leroy, pour Remus ? Trahir les siens. C’était au profit des gentils ? Et alors ? Et comment en être sûr, d’abord ? Le Gryffondor n’aimait pas ça, pas du tout, et à vrai dire, il le faisait parfois savoir au concerné. Jamais il n’avait eu de véritable conversation avec lui, alors que les deux jeunes auraient pu très bien s’entendre (au vue du caractère légèrement serdaiglien de Remus), jamais un regard sympathique pour lui, pour Remus, ce n’était pas la peine : on ne se liait pas d’amitié avec un traître, c’était trop dangereux : et s’il vous trahissait, après ?

Néanmoins, la conscience de Remus n’allait pas très bien avec cette décision de « snober » l’anglo-français. Et si réellement, il avait changé ? Et lui, aimerait-il être traité comme il traitait Leroy ? Oh bien sûr, ce n’était jamais méchant, le pauvre préfet était incapable de pure méchanceté, c’était juste … de la suffisance hautaine. Comme si Remus lui faisait constamment savoir qu’il était meilleur que lui, sous le prétexte que lui au moins, il n’avait pas trahi ses amis. Et il se détestait pour ça. Ce n’était pas lui, le hautain de la bande, et encore moins le plus suffisant. Remus était modeste, réputé pour son cœur tendre, sa solidarité. Plus les mois passaient, plus il culpabilisait. Après tout, n’était-ce pas lui qui avait comme meilleur ami celui qui était appelé par tous les Serpentard [b]traître[/i] ? N’était-ce pas terriblement hypocrite que faire subir à Leroy ce qu’il lui faisait subir ? Parfois, Remus tentait de se persuader que non, qu’il avait raison, qu’on ne pouvait lui faire confiance. Mais de plus en plus souvent en ce moment, il se disait qu’il était la seule personne à blâmer.

Vous voulez comprendre pourquoi je vous parle de cette relation, n’est-ce pas ? Vous allez comprendre. Suivons un peu Remus Lupin, voulez-vous ?
Nous sommes à Londres. Deuxième jour du voyage des sixièmes et septièmes année dans la capitale anglaise. Imaginez-vous bien le tableau :
Remus a passé la première soirée avec Pandora Lockhart. Passons les détails et la finalité, ce n’est pas très important pour notre affaire ici, sachez juste que le garçon s’est levé le sourire aux lèvres. Très tôt, ou en tout cas trop tôt il dû sortir de son lit, et se dépêcher de se doucher, car la classe partait pour le Musée de Madame Tussau. Remus était sang-mêlé, il avait mille fois entendu parler de ce musée moldu, mais n’avait jamais eu l’occasion d’y aller. Il attendait l’heure de la visite avec impatience, réellement. Quoi de plus intéressant que d’apprendre à reconnaître les grandes personnalités, célébrités même, moldues, que ce soient des politiciens, des sportifs, des chanteurs, ou des acteurs ? Les quatre Maraudeurs s’étaient élancés ensemble dans la rue, en fin de rang, comme toujours, mais avec un entrain largement supérieur à celui de la classe. Ils avaient le sourire aux lèvres, riaient dans tous les sens, se foutaient de la gueule de leurs camarades qui n’avaient pas su trouver de tenues qui faisaient à peu près moldu (non mais attendez, la cape en velours côtelé vert et violet devrait être bannie, même chez les sorciers !), et s’imaginaient, des étoiles plein les yeux, ce qui les attendaient au musée.

Sirius était peut-être celui qui était le plus pressé. Il hurlait à tue-tête toutes les célébrités qu’il voulait voir apparaître dans le musée, confondant parfois quelques noms, et en glissant quelques sorciers çà et là. Pour Remus, cette fascination du monde moldu de Sirius était d’abord dû au rejet qu’il faisait de sa famille, au sang extrêmement pur : il en avait assez de la culture sorcière ultra sorcière et uniquement sorcière, alors il s’intéressait à son opposée, la moldue. Ce comportement qu’on pouvait qualifier de purement rebelle s’était développé avec les années : aujourd’hui, la curiosité de Sirius pour le monde moldu était réelle, et plus seulement "causée" par sa famille. Les trois autres Maraudeurs l’encourageaient dans sa passion, après tout, s’il aimait ça, pourquoi le réfréner ?

Après un temps qui leur paru interminable, les Maraudeurs pénétrèrent dans l’enceinte du musée. Se distinguèrent alors deux catégories parmi les élèves de Poudlard : ceux qui étaient intéressés par le spectacle qui leur était offert, et ceux qui ne l’étaient pas. Et ceux qui ne l’étaient pas, ils ne l’étaient vraiment pas : ils passaient de salle en salle sans rien regarder, le menton en l’air, le regard fixé sur la porte d’après, qui serait peut-être la dernière. Ces personnes faisaient bien rire les Maraudeurs. Quel intérêt, sérieusement ? Après tout, s’ils se croyaient si supérieurs à eux, pourquoi ne vérifiaient-ils pas ? Après tout, il paraît qu’il faut connaître ses ennemis ! Et ne pas connaître Albert Einstein, Elizabeth II ou Bob Dylan était une réelle perte, pour ces idiots.

Remus faisait partie bien sûr de la première catégorie, fièrement dirigée par un Sirius Black surexcité. Mais ceci n’était pas le plus intéressant, parce que ce n’était pas très étonnant. Non, ce qui était vraiment intéressant, c’était l’orientation de Leroy de Louvière : Le jeune homme s’était arrêté devant chaque statue, seul, sous l’œil attentif du Préfet des Gryffondor. Remus l’avait vu lever un sourcil à la vue de la formule e=mc² de Einstein, ou sourire doucement en regardant Marilyn Monroe. Puis, quand ils étaient arrivés dans la salle du XVIIIème siècle, la vue de Remus fut attirée par la statue de Napoléon, grand empereur français, posé sur un piédestal pour ne pas paraître trop petit par rapport aux autres statues. Il s’en approcha avec Peter, ce dernier assez content de voir que quelqu’un avait réussi à fonder un Empire en ne mesurant qu’1m65, ce qui signifiait que lui aussi, il avait une chance de le faire. Peter était assez complexé par sa petitesse, il fallait l’avouer, et le fait que son patronus soit un rat n’arrangeait guère les choses. Mais bref, les deux garçons changèrent de statue, avancèrent, observant les figures importantes du XVIIIème siècle anglais, cette fois. Au loin, il entendit une voix moqueuse s’élever :

Un peu dépaysé de te retrouver parmi la populace, j’imagine ? Mais c’est ce qu’on appelle la vraie vie…

Remus se retourna vivement, observant de loin la scène qui se déroulait à quelques mètres de lui : deux serdaigles, la mâchoire crispée et les yeux lançant des éclairs, tentaient de rester calme. L’un des deux était Leroy de Louvière, et il répondit :

« La populace ferait mieux de ne pas trop imaginer, elle n’est pas habituée à cela…et se trompe toujours. »

La gorge de Remus se serra. Il se sentait directement concerné par les mots du Serdaigle, qui s’était retourné, ne souhaitant probablement pas se disputer en face de tout Poudlard. Il avait été injuste, avec lui, il s’en rendait compte maintenant. Alors, il quitta ses amis, leur murmurant qu’il les retrouverait à la sortie, et se dirigea doucement vers Leroy, qui s’était arrêté devant un groupe de 4 hommes de cire, plus connus que la peste dans le monde entier.

« Les Beatles… »

Remus s’avança doucement à la gauche de son camarade, les mains derrière le dos. Fixant lui aussi le petit panneau qui donnait les informations les plus importantes sur le groupe de Pop anglaise le plus connu de tous les temps, il fit :

« Ne t’avise pas de dire à Sirius que tu ne les connais pas, il t’assassinerait. Il les prend comme modèle depuis qu’il les connait, et nous bassine avec leur chanson depuis 6 ans maintenant. Faudra que t’écoute, un jour, ça plaît à tout le monde… »

Remus avait doucement tourné la tête vers Leroy, un sourire gentil aux lèvres, son regard trahissant peut-être sa culpabilité.

« Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour te dire ça mais … ne fait pas gaffe à ce qu’il t’a dit, l’autre Serdaigle. Après tout, tu t’intéresses à ce qui est ici, et c’est le plus important. Que tu n’apprennes à connaître ces célébrités que maintenant, ce n’est pas grave, parce que au moins, maintenant, tu les connais ! »

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Leroy de Louvière

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MessageSujet: Re: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeLun 4 Mar - 15:46

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Dernière édition par Leroy de Louvière le Mar 11 Nov - 21:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeJeu 23 Mai - 23:23

Leroy de Louvière avait eu un parcours pour le moins intéressant, qui avait toujours intéressé le curieux Remus. Tout d’abord, il était français ; que fichait un français dans l’enceinte d’un château magique du fin fond de l’Ecosse, alors qu’il y en avait un autre sur la côte d’Azur ? Ensuite, malgré son sang pur et la répartition de sa famille et de ses amis, il avait été envoyé à Serdaigle. Futile ? Pas vraiment, quand on apprend qu’après avoir été très copain avec tous les autres « Fils et filles de », tous plus sang-pur les uns que les autres, tous plus cruels et sanguinaires, après que tout le monde ai collé l’étiquette de sang-pur conservateur à ce Leroy … Il avait retourné sa veste, et pas à moitié. Celui qui humiliait autant des nés-moldus que des sang-mêlé était revenu à Poudlard, en 5ème année, une balafre encore sanglante sur le visage, changé à tout jamais. Il ignorait ses anciens amis, toute la troupe Lestrange, Black, Malfoy, Dunkan, et ce n’était pas pour faire ses petites affaires dans son coin : non, plus aucun gosse ne pleurait par sa faute, plus de nanas s’effondraient dans la grande salle, effondrées, Leroy se contentait de se plonger encore plus dans son travail, amaigri, tel le loup solitaire. Tout le château s’était rendu compte de ce changement chez le Serdaigle, qui révélait avec les jours une nouvelle personnalité, tandis que la profonde marque dans sa joue s’atténuait. Leroy était toujours fier, cynique et provocateur quand il le fallait, mais plus ni cruel, ni méchant. Remus avait d’ailleurs appris – joies d’être préfet ET Maraudeur – que lui et Vladimir Dimitrov étaient clairement en froid depuis que Leroy l’avait empêché d’attaquer un autre élève … Que s’était-il passé, pendant cet été de tous les changements ? Mystère. Pour Remus, du moins. Et Remus n’aimait pas les mystères. Il n’aimait pas non plus quand on changeait de clan, quand on se montrait déloyal, quel que soit le bord dont on s’échappait, il avait toujours plus de mal à faire confiance. Que voulez-vous, quand un Loup-Garou se met quelque chose en tête, difficile de le faire changer d’avis ; Remus avait posé une étiquette « Mal » sur Leroy, et la changer en « Bien » allait être une chose compliquée.

Néanmoins, il fallait bien qu’un jour, notre borné jeune-homme se décide à le faire : en effet, il n’allait pas continuer à considérer Leroy comme un Serpentard de bas-étage, ou en tous cas pas plus haut dans son estime que Rabastan Lestrange, parce que c’était insensé, d’être borné à ce point, n’est-ce pas ? Il n’était pas supposé être le têtu de la bande, c’était le rôle de James, ou de Sirius. Il était censé être le gentil, celui qui passait sur les erreurs des autres, parce que lui-même, il en était une belle, d’erreur. Alors il était rentré en contact. En plein milieu d’un musée rempli de moldus qui se mêlaient sans le savoir avec des magiciens. Remus pouvait sentir le regard des autres Maraudeurs sur lui, il les entendait presque penser : « ben dit-donc, Lunard change d’état d’esprit rapport au Louvière ? Mais allons faire bouger la Lune ! ». Quoi ? Il y allait, maintenant, voilà, mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ? Remus était comme ça, il avançait à son rythme, et alors ? Il avançait, au moins. Faire le premier pas n’avait pas été facile, mais ça avait été nécessaire : après tout, pourquoi Leroy le ferait, lui, ce premier pas ? Impossible. C’était au gryffon de le faire. Bref on dirait un vieux couple, donc nous allons passer au prochain paragraphe, n’est-ce pas ?

« Je ne pense pas que Sirius et moi ayons bientôt ce genre de conversation, mais je retiens le conseil, merci. Je tâcherai de les écouter assez rapidement…je ne m’y connais pas tellement en musique. »

Ah oui, c’est vrai. Sirius ne portait pas exactement Leroy dans son cœur. Pourquoi ? Ah oui, parce que, en quatrième année, il avait humiliée Pénélope Gallianis, une très proche amie de Patmol, devant toute la grande salle, en lui faisant croire que lui aussi, avait des sentiments pour elle, qu’il l’aimait, avant de lui dire qu’elle était basiquement naïve de pouvoir le croire, de le penser amoureux d’elle, lui si supérieur. Etonnant, non, que Remus ne le porte pas non plus dans son cœur. Mais c’était du passé, hein ? Oui oui.
Si Leroy avait ajouté « moldue » à la fin de sa phrase, là Remus aurait eu moins de mal à y croire. Tout le monde écoute de la musique. Tout le monde connait les Beatles. Sauf les sangs-purs, sauf les gens comme Leroy. *Remus. Reconcentration. Ne trouve pas n’importe quelle excuse pour détester Leroy. Il a le droit ne pas connaître les Beatles. Sourit. Naturellement si possible. Soit gentil* Remus écouta sa petite voix intérieure (ou alors, celle d’un des Maraudeurs qui serait devenu legilimens sans le prévenir ? Si c’était le cas, il allait le tuer), et sourit, plutôt naturellement, au Serdaigle. C’était crédible : il souriait souvent, de toute façon, à un peu tout le monde.

Bon, à part ça soyons honnêtes, si Leroy n’avait pas relancé la conversation, avec son cynisme habituel, un silence gênant se serait installé entre les deux jeunes hommes, qui auraient dû entrer dans cette situation extrêmement humiliante où ils auraient dû se poser des questions comme « oh, pas mal cette statue, elle ressemble au vrai, non ? ». Quoi que, comme Leroy ne connaissait absolument aucune personnalité de ce musée, ça aurait été une conversation à un seul sens de la part de Remus, et ça aurait été terriblement triste. Donc merci, merci Leroy.

« Tu t’intéresses à la façon dont je me cultive, maintenant ? Mais oui, mieux vaut que je les connaisse aujourd’hui que jamais… J’imagine que ça fait longtemps que tu sais qui ils sont, tous ? »

Leroy était assez cynique, railleur, sarcastique, tout le monde le savait, c’était de réputation. Alors Remus ne fut pas vraiment étonné, son sourire changea juste en un sourire un poil plus franc, peut-être un peu hypocrite, par-ci par-là, mais seulement si vous connaissez bien Remus, ou si vous êtes un spécialiste de l’analyse des sourires. A vrai dire, il s’en foutait de la manière dont Leroy se cultivait. Seule chose qui avait importé, quand il était venu lui parler, c’était de rentrer en contact, d’une manière ou d’une autre. Pour l’instant, c’était réussi, et la discussion ne planait pas au niveau zéro. Bref. Le Serdaigle souffla un instant, avant de reprendre :

« Quant à Carstairs…j’ai déjà oublié ce qu’il m’a dit, ça n’avait absolument aucun intérêt. »

Pour réponse, Remus commença par hausser les épaules. Puisqu’il le disait. Ce n’était pas ça, en réalité, le plus intéressant dans ce que disait Leroy (parce qu’en ce moment, Remus avait décidé que se prendre la tête pour rien était stupide, donc il fallait regarder seulement les choses les plus importantes. Il allait certainement regretter cette décision, mais qu’elle importance ?). Le plus intéressant, c’était le parallèle qu’on pouvait faire entre ce Castairs, insignifiant personnage, et Remus John Lupin lui-même. Quel rapport entre les deux ? Même préjugés, peut-être, sauf que Castairs était … Plus insolent, disons. Et qu’il n’avait pas hésité à dire à Leroy ce qu’il pensait de lui. Oh, n’allons pas croire que le Serdaigle n’était pas parfaitement au courant de la manière dont Remus le voyait, mais disons que le Lion jouait beaucoup plus sur l’hypocrisie. Bien, non, pour quelqu’un qui est censé avoir le courage et la franchise comme premières vertus ? Passons. Est-ce que Leroy faisait aussi le rapprochement ? Certainement, ou en tous cas il ne tarderait pas à le faire. D’ailleurs, il devait trouver Remus très étrange : jamais ce dernier n’avait eu un tel comportement avec lui, peut-être se demandait-il s’il lui mentait, s’il se jouait de lui, mais le préfet savait que Leroy se rendrait vite compte qu’il était sincère : mentir, ce n’était pas son truc, certainement pas sur des sujets comme celui-ci : détester ou non quelqu’un.

« Je trainais pas mal avec des moldus, quand j’étais gosse, alors oui, ça fait un bout de temps que je connais les Beatles. Et quand un leur album phare est sorti, Let it Be, Sirius me l’a fait écouter, on devait avoir 11 ans, et … bref cette conversation est stupide je ne voulais pas du tout te parler de ça. »

Remus aurait pu continuer à parler des heures, s’il ne s’était pas rendu compte que ça ne devait certainement pas intéresser Leroy, la vie des jeunes Maraudeurs, et qu’en plus, ça n’avait aucun sens de blablater comme s’ils étaient de vieux amis, alors qu’ils ne l’étaient pas, clairement pas. Légèrement plus nerveux – même s’il le cachait sans problème – Remus s’avança alors vers les statues suivantes, d’autres rockeurs, derrière lequel brillait une bouche, à la langue tirée, rouge sang.

« Les Rolling Stones. Tu dois connaitre, aussi. Un autre groupe de rock. Bref. Est-ce que je t’ai mal jugé, Leroy ? Est-ce que j’ai eu tort de penser que personne, et surtout pas moi, ne pouvait te faire confiance, puisque tu avais tourné le dos à ton clan, à ta famille, après avoir fait croire à tout le monde que tu vivais avec les mêmes idéaux qu’eux ? »

Remus était un Maraudeur. Remus était un garçon direct, qui regardait d’ailleurs bien souvent son interlocuteur au fond des yeux, histoire de pouvoir déceler la moindre once de mensonge. Là, les pupilles grises du loup-garou sondaient presque littéralement celles du Serdaigle, en quête de vérité.


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Leroy de Louvière

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MessageSujet: Re: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeVen 12 Juil - 16:37

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MessageSujet: Re: "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] "Les Beatles sont plus connus que Jésus-Christ"...mais pas chez les sorciers [PV Remus] Icon_minitimeMer 11 Sep - 22:09


« Tu as eu tort. »

Remus sentait son cœur s’affairer dans sa poitrine. Ça faisait longtemps qu’il repoussait cette discussion avec Leroy, et il s’était enfin décidé à la mettre sur le tapis ; au Musée de Madame Tussault, allez savoir pourquoi. Il voulait savoir si Leroy était digne de son amitié. Parce que croyez-le ou non, l’Aigle et le Lion pourraient être deux très bons amis. Ils se ressemblaient en beaucoup de points, ils étaient tous deux travailleurs, responsables, indépendants, fiers … Et pourtant, malgré tous les efforts qu’avait fait Leroy, le changement était toujours difficile à croire pour Remus. Selon lui, les gens ne changeaient pas en un claquement de doigts, et surtout pas les gens comme Leroy. Ce sont des à priori, c’est vrai ; Leroy n’était pas comme Rabastan et sa clique, ou il n’était plus comme eux, en tous cas, mais nul doute qu’il égalait leur capacités en magie noire et en technique de torture, Remus était bien placé pour le savoir. Pas qu’il ne l’ai vécu en personne, parce que ce n’est pas assez marrant de s’attaquer aux personnes de son âge et de sa carrure, il faut prendre ses victimes au berceau, c’est bien plus intéressant, mais parce qu’il était un garçon populaire, apprécié dans sa maison, vers qui les petits aimaient se confier. Combien de fois avait-il vus des gosses pleurer dans un fauteuil de la salle commune, sans même être blessés, juste torturés de l’intérieur. Ils essayaient souvent de ne pas dire qui leur avait fait subir cela, par peur des représailles ; mais la marque Louvière était presque posée sur leur visage, comme un sceau gravé sur leur front. Pauvres gosses.

Oh oui, Remus s’en souvenait comme si c’était hier. Et pourtant, il venait faire ce pas vers Leroy, en espérant ne pas le regretter, tentant d’oublier le temps de cette discussion toutes les affreuses choses que Leroy avait commise. Tentant d’oublier cette journée de quatrième année où Pénélope Gallianis, la meilleure amie de Sirius avait été humiliée au milieu du tout Poudlard. Et ce n’était pas juste l’humiliation ; c’était la méchanceté de l’acte. Pourquoi lui faire ça, à elle, elle qui l’aimait tellement ?  Remus ne comprenait pas, il n’arrivait pas à saisir comment on pouvait être cruel comme ça, ça le dépassait. Et vous voulez savoir le pire, dans tout cela ? Il n’avait que quatorze ans ; encore adolescent et il torturait déjà ses camarades, humiliant les uns, blessant les autres, avec une cruauté sans nom, semblant dépourvu de remords. Le chemin paraissait tout tracé, pour lui : il semblait aller tout droit dans les bras de la magie noir et de ses plus grands représentants – avec le dernier en date, celui qui se faisait appeler Lord Voldemort. Et pourtant, du jour au lendemain, tout avait changé, et c’est vrai, Remus avait encore du mal à s’en remettre. Pourtant, Leroy lui disait de le croire.

« Je n’ai pas fait croire à tout le monde que je vivais avec les mêmes idéaux qu’eux. C’était le cas à l’époque ; ces idéaux étaient les miens, et je ne m’en cachais pas. Seulement, j’ai compris que ce n’était pas les bons, et j’ai décidé de changer. Complètement. Est-ce que ce que j’ai été par le passé ou ma…trahison me rendent totalement indigne de ta confiance ou de celle de ton camp ? Ce n’est pas moi qui ai la réponse à cette question. Tout ce que je sais désormais, c’est que vous n’accordez pas facilement de seconde chance. »

Leroy était honnête, ce n’était pas une qualité qu’on pouvait lui enlever. Il savait sûrement que mentir ne lui servirait plus à rien. S’il avait larmoyé sur le fait qu’il était tellement désolé, qu’il ne s’en rendait pas compte, que ce n’était pas lui, qui agissait, et bouhouhou, Remus aurait tourné les talons, et l’aurait rayé à jamais de sa vie, et de celle des autres. Remus était un Maraudeur, et Leroy n’était plus rien ; il n’avait pas d’amis, pas de famille. Remus n’avait que quelques mots à dire pour que tout Poudlard se retourne définitivement contre lui. Mais il savait qu’il n’aurait pas à le faire, parce que Leroy était honnête, depuis deux ans, du moins. Remus n’aurait pas à alerter tout le château sur la mauvaise foi du Louvière, parce que ç’aurait été mentir. Leroy n’était pas hypocrite, et surtout pas à ce moment-là. Il soutenait le regard de Remus, durement mais sûrement. Encore un peu, et Remus ne douterait plus de sa sincérité. Mais il avait des choses à dire. Eh oui, encore. C’est qu’il en avait plein sur le cœur, le louloup.

Parce que rester statique trop longtemps devant les Rolling Stone aurait été étrange, le duo tout aussi bizarre que formaient Leroy et Remus se déplaça vers la salle suivante ; celle des sportifs, un sujet qui intéressait nettement moins le Lion, il fallait bien l’avouer. Il ne saurait alors pas plus que Leroy qui étaient telle ou telle personne. Tant mieux, ils n’auraient pas à s’embarrasser de mots inutiles. Remus avait d’ailleurs presque oublié l’intérêt de la visite (s’immerger dans le monde moldu, connaître les principaux acteurs du monde moldu anglo-saxon, tout ça), bien trop concentré sur Louvière. Ou De Louvière, pardon. Remus avala sa salive, et après avoir jeté un rapide coup d’œil à ce qui semblait être un golfeur, Remus dit :

« J’ai beaucoup de choses à te dire, Leroy. Ça fait longtemps que garde ça. S’il te plaît, ne m’interromps pas, tu auras ton temps de parole après. »

Rassurez-vous, Remus n’avait pas préparé son discours des semaines à l’avance, face à son miroir. Il savait juste qu’il avait beaucoup de choses à dire. Il adressa un regard interrogatif au Serdaigle, vérifiant qu’il n’avait rien à ajouter à la tirade, puis il se lança, faisant valser ses yeux entre les statues, ses pieds, ou le fond des yeux gris de l’Aigle.

« Comprends-nous, Leroy, tout cela n’a rien à voir avec le pardon, ce n’est pas des chances qu’on te donne ou on. C’est une question de mémoire. Tu as martyrisé tellement de gosses, accompagné de ton meilleur acolyte le Lestrange, tu humiliais tes propres camarades Leroy, et pire que tout, des plus petits que toi. Ce n’était qu’il y a deux ans. Si je remets ça sur le tapis, ce n’est pas pour te faire mal, je ne doute pas du fait que tu en sois désolé, que tu saches que c’était mal. Mais je suis un Maraudeur, les petits de ma maison venaient me voir alors que je n’étais même pas préfet, me demandant de les protéger de toi et de toute ton ancienne clique. J’ai vu Pénélope pleurer toutes les larmes de son corps à cause de toi, parce que je suis le meilleur ami de Sirius Black, et tu sais quel lien elle entretient avec lui. Tu ne m’as peut-être jamais attaqué frontalement, mais c’est tout comme. C’est presque comme si j’étais dans ces salles vides où tu torturais les gosses et tout ce que je pouvais faire, c’était leur caresser les cheveux après que tu les aies détruits. C’était il y a deux ans, Leroy. Et ça avait duré quatorze ans, et on a du mal à oublier, c’est vrai. Néanmoins, on n’est pas méchants, on veut te croire. Mais j’ai peur que tout recommence, que tu retrouves tes anciens démons, et que tu fasses à nouveau du mal autour de toi. Je n’ai pas envie d’être trahi comme tu les as trahis, eux. Mais je n’ai pas non plus envie d’être injuste avec toi. J’ai envie, vraiment, de te faire confiance. Parce que de ce que tu montres, là, tu as l’air d’être quelqu’un de bien, sincèrement. C’est pour ça que je suis là, honnête avec toi ; ça fait trop longtemps que je rumine ça, ça fait deux ans que je me demande si tu as vraiment changé, si je peux laisser au passé ce qui est au passé. Pourquoi je me décide maintenant à venir t’en parler, va savoir, une pulsion, certainement. Je pense que tu nous as assez prouvé ce que tu valais, ces deux dernières années. Alors voilà, je fais ce pas vers toi. Je peux créer d’autres souvenirs de toi, des bons souvenirs. Mais je ne pourrai pas oublier, Leroy, pas ça, pas complètement. Mais je peux te pardonner, et créer de nouvelles choses. Je peux admettre que là, ces deux dernières années, je t’ai mal jugé. Tu as changé, c’est vrai, et si tu le dis, alors on peut te faire confiance. Tu nous l’as assez prouvé. Mais je voulais te le dire. Je n’oublierai pas. »

Remus, rancunier ? Peut-être. Mais là, il faisait un effort, un énorme effort. Parce qu’il avait aussi un grand cœur. Et si tout le monde ne mérite pas de seconde chance, ça faisait deux ans que Leroy prouvait que lui, il en méritait une. Il avait assez ramé, et ç’aurait été cruel de la part de Remus de le laisser encore au milieu de son lac alors qu’il pouvait venir le chercher et l’emmener avec lui. Il lui tendait une perche, pour continuer dans la métaphore filée, et c’était à Leroy de l’attraper. Remus ne le lâcherait pas, c’était à lui de ne pas le faire, de ne pas lâcher. Le préfet ne faisait pas ça par pitié pour Leroy, pas par ras-le-bol de le voir batailler, ou pour apaiser sa propre conscience. Il le faisait parce qu’il savait, au fond, que Leroy n’était plus un méchant, et que par conséquent, ils pouvaient être amis. Remus adorait avoir des amis, et compter Leroy parmi les siens serait un défi qu’il était prêt à relever. Il était prêt à la lui donner, cette chance, vraiment. Mais Leroy, lui, saurait-il prêt à l'attraper ?
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Leroy de Louvière

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Remus J. Lupin

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Ça ne devait pas être facile, pour Leroy, il fallait le dire. Il passait ses journées seul. Alors c’est vrai, les Serdaigle, contrairement aux Lions Gryffondoriens, étaient de nature assez solitaire, mais à ce point-là ? Après avoir été pendant des années accompagné de sa clique, du jour au lendemain, il les avait tous perdus. Pour le meilleur, certes, mais le pire n’était-il pas à venir ? On murmurait que depuis qu’il s’était fait déchiqueter la joue, il ne vivait plus dans le manoir familial mais errait dans les rues londoniennes et dormait en compagnie des clochards du coin. C’était sûrement exagéré, mais c’était ce que les rumeurs disaient. Pendant des années, Remus s’était néanmoins interdit de le plaindre ; il ne méritait la pitié de personne, ce traître. Mais depuis quelque temps, ça avait changé. Même si le Louvière et sa fierté classique de sang-pur ne devait pas apprécier, Remus ne pouvait s’empêcher de compatir. Mais que le Serdaigle se rassure : ce n’était la pitié qui avait dicté l’envie du préfet de venir lui parler, de le pardonner, loin de là. C’était plus un besoin de vérité, et surtout de justice. Leroy avait été puni assez longtemps, non ? Deux ans qu’il était seul, ou presque, il était temps de reconsidérer son cas, n’est-ce pas ? Et si Remus le faisait, alors tout le château le ferait, telle était l’influence d’un Maraudeur. Mais évidemment, tout ne se passerait pas en un claquement de doigts. Remus avait beaucoup de choses à dire au Serdaigle, il avait besoin de les exprimer à haute voix, et surtout, il avait besoin que Leroy entende. C’était sûrement un moyen de le tester, de voir comment il réagirait. Il avait mentionné exprès toutes les horreurs qu’il avait faites, il avait parlé de Pénélope parce que tout le monde se souvenait qu’elle était sa victime favorite, il voulait savoir comment, face à cela, face aux faits, Leroy réagirait. Il avait toutes les cartes en mains, maintenant il lui suffisait de ne pas décevoir le Maraudeur. Il l’avait déjà déçu sans relâche pendant quatre ans, Remus ne supporterait pas un tel affront une fois de plus. Mais il lui faisait confiance ; en réalité, la personnalité du Serdaigle lui plaisait bien, dans une autre vie, ils avaient dû être les meilleurs amis du monde. Pas juste parce qu’ils étaient tous les deux travailleurs, même si ça comptait bien sûr, ce n’était presque rien. Ils étaient tous les deux droits et franc. Fiers, dignes, doté d’une notion de justice sans pareille. Remus découvrirait sûrement plus tard que l’un comme l’autre étaient tous deux remplis d’amour qu’ils ne demandaient qu’à revendre. Bref, Remus avait dit tout ce qu’il avait sûr le cœur, plus sincère que jamais, et Leroy lui répondait maintenant. Tout d’abord, il le remercia. Ce n’était pas la réaction qu’il attendait, mais pourquoi pas ? C’est vrai, Remus avait été particulièrement sincère, et c’était peut-être quelque chose que Leroy avait attendu depuis longtemps : un peu de sincérité.

« Je comprends que tu ne veuilles pas oublier ce que j’ai fait ; crois-moi, je ne risque pas de l’oublier non plus. Je regrette vraiment le mal que j’ai fait. Je sais le mal que j’ai causé, à eux, à Pénélope… et je sais ce que tu penses des gens comme moi. Et je ne veux pas que tu oublies, ce n’est pas ce que je vous demande à toi et aux autres ; là, ce serait vraiment hypocrite. »

Les deux paires d’yeux gris ne se lâchaient définitivement plus. Après avoir parlé pendant un long moment, c’était au tour de Remus de se taire et d’écouter ce que Leroy avait à dire, ce qu’il fit, presque avec plaisir. Il n’avait pas l’habitude de parler autant, surtout pour faire des reproches, il serait donc mutique pour le moment.

« Je n’ai pas trahi pour le plaisir de le faire, je ne suis pas une girouette. »

C’était l’essentiel, en réalité, juste cette petite phrase. C’était ce que Remus voulait entendre, et c’était dit d’un ton tellement sincère qu’il ne pouvait en douter. Le garçon avait tendance à accorder sa confiance très difficilement, même auprès de ses meilleurs amis. Il n’y avait qu’à voir avec Mary McDonald : il la connaissait depuis sept ans, partageait des dizaines de cours avec elle, il connaissait ses secrets, ils étaient des amis, des vrais. Et pourtant, elle ne savait toujours pas qu’il était Loup-Garou. Il avait mis plus d’un an à le dire aux Maraudeurs, et encore, c’étaient eux qui avaient deviné, de même pour Lily Evans. Alors évidemment, on pourrait reprocher à cette comparaison son manque de ressemblance avec la situation actuelle. Certes, on ne parlait pas d’une confiance qui risquait de faire expulser Remus de Poudlard. Mais que se passait-il si Leroy retournait sa veste une nouvelle fois, alors que Remus avait en quelques sortes autorisé son intégration ? C’était la réputation de Remus qui était en jeu. On pourrait le traiter de naïf, de laxiste, ou même pire, on pourrait penser qu’il l’avait fait exprès, que c’était stratégique. Certains pourraient penser que Remus était au-dessus de ça, qu’il s’en fichait de sa réputation, mais pas du tout. Certes, il était différent de James et Sirius qui cherchaient la gloire, mais aussi de Peter qui cherchait la reconnaissance. Lui, il cherchait une couverture. Etre un Maraudeur, c’était bien plus simple que d’être un Loup-Garou, croyez-moi.

En tout cas, quelque chose disait à Remus qu’il pouvait faire confiance au De Louvière. Deux ans qu’il essayait de se racheter, c’était suffisant ; ça allait finir par être cruel, même, si on continuait de le laisser seul, comme ça. Tout le monde mérite d’avoir des amis, même de la pire sorte. Et Leroy disait qu’il n’était pas une girouette. Remus choisit donc de le prendre au mot, de le croire, de ne plus remettre son intégrité en doute. Il avait changé, il ne partageait plus les idéaux de ces idiots de sang-purs, c’était un homme bien.

« Désolé, j’ai l’impression de ne pas être clair du tout dans ce que je te dis. Mais si tu veux me faire confiance, si tu penses qu’on peut…qu’on peut être amis ou au moins plus proches qu’avant, j’en serai heureux. Et je ne te décevrai pas »

Remus n’avait jamais vu Leroy parler autant. Les Serdaigles n’étaient pas réputés pour parler beaucoup, c’est vrai, mais cet aigle-là avait carrément une réputation d’ermite muet. Apparemment, il tenait au fait que Remus comprenne bien qu’il était sincère, et c’était tout à son honneur. Il parvenait à en dire beaucoup sans que pour autant il en dise trop. Il était resté très juste, n’était pas tombé dans le trop ou le pathos. Tant mieux, ça aurait vite énervé le préfet. Leurs yeux ne se lâchaient plus, maintenant. Remus sonda une dernière fois son regard, se rassurant une dernière fois quant à son honnêteté, parce qu’à partir du moment où il lui accorderait sa confiance, il ne douterait plus de lui, plus jamais. Il valait alors mieux ne pas se tromper, être prudent était la moindre des choses, n’est-ce pas ? Finalement, il ferma les paupières tout en prenant une aspiration assez marquée et il fit, d’un ton décidé et étrangement sympathique :

« Allez, vient, c’est bon, on sort d’ici. Trouvons James, Sirius et Peter, au moins pour leur annoncer la bonne nouvelle. Et allons prendre un café, tous les cinq. Je t’invite si tu veux, pour fêter ton arrivée officielle dans le club des traîtres à leur sang, des sangs-de-bourbes et autres horreurs de la nature ! »

Remus souriait à pleines dents, maintenant. Ses yeux s’arrêtèrent un instant sur la cicatrice qui semblait orner la joue du Serdaigle ; une balafre, on aurait pu même dire, tant elle était longue et profonde. M’enfin, elle ne valait pas les quatre longues traces qui s’étalaient sur son visage à lui, cadeau de Greyback, il paraissait même bien petit joueur à côté. Ça, c’était des balafres, des vraies. Après dix ans elles étaient toujours là, imposantes, inquiétantes, mystérieuses. Remus sourit néanmoins un peu plus : encore un point commun.
Bientôt, les deux nouveaux amis traversaient le musée de Madame Tussaud sans plus essayer de regarder les statues de cire. Ça aurait pu être intéressant, mais avec la discussion qu’ils venaient d’avoir, Remus avait tout sauf envie de regarder ça. Il voulait un thé ou une bonne bière, en compagnie des Maraudeurs. Bientôt, il sentit des regards peser sur lui. Les gens devaient se demander ce qu’il foutait avec Leroy de Louvière, mais il n’en n’avait pas grand-chose à faire. Il aperçut Peter et Sirius qui rigolaient devant une réplique de la Reine Elizabeth II, et James un peu plus loin, à lécher les bottes de Lily Evans, comme d’habitude. Le regard que ces trois-là porteraient sur Leroy importait évidemment beaucoup plus ; l’avis des autres était inutile, celui des Maraudeurs essentiels. Ils étaient ses meilleurs amis, avoir une relation amicale avec une personne au passé aussi chargé que celui de Leroy ne pouvait pas se faire s’ils n’approuvaient pas. Il ne fallait à Remus que ça, un « d’accord, très bien, il peut être ton ami ». Pas besoin qu’eux le soient, il ne les forcerait à rien, mais si l’un d’entre eux lui disait « nan, franchement, Lunard, c’est pas une bonne idée », alors là, il reculerait. L’influence qu’avaient les Maraudeurs sur lui était incroyable. Il les écouterait jusqu’à sa mort, parce qu’il savait qu’ils étaient les meilleurs conseillers qu’il pourrait jamais avoir : ils étaient ses meilleurs amis. Mais aucun d’eux ne fit un commentaire, aucun d’eux ne lança ne serait-ce qu’un regard de travers quand ils le virent débarquer avec l’ancien bourreau. Sirius se tint à l’écart un instant, se souvenant certainement de tout ce que Leroy avait fait subir à Pénélope, sa meilleure amie. Mais il se rangea de son côté : tout comme James et Peter, il faisait confiance à Remus. Si ce dernier décidait que Leroy avait changé, qu’il était devenu quelqu’un de bien, alors c’était le cas, point à la ligne. La confiance, voilà qui était au centre de tout. Maintenant, Leroy avait les Maraudeurs de son côté, ils lui faisaient confiance. Les cartes étaient entre ses mains, ils ne devaient pas les décevoir. Mais quelque chose disait au Loup-Garou que jamais il ne les trahirait, et même l’inverse, qu’il serait là, à leur côtés, à chaque fois qu’ils en auraient besoin. Comme un ami.
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