« Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray
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Cian M. McCawley
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Sujet: « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray Mer 9 Jan - 17:25
Les couloirs de Poudlard étaient déserts. C’était sans doute à ce moment que Cian les préférait, ils étaient plus calmes, loin de la marmaille braillant qui y régnait en général. Et encore plus depuis le retour des différents voyages scolaires qui avaient eu lieu la semaine dernière. La plupart des élèves ne semblaient pas se lasser de se raconter leurs séjours, dans l’intégralité, se plaisant même à répéter le récit à ceux qui l’avaient pourtant déjà entendu. Cian avait capté des bribes de rapports sur le voyage à Londres, et une partie de lui avait alors regretté de ne pas avoir été l’un des enseignants encadrant les élèves. Il aurait prit un grand plaisir à se promener dans les rues de la capitale anglaise, en profitant pour aller faire un tour dans certaines boutiques magiques (il commençait à manquer de certains ingrédients par ailleurs...). Sans oublier qu’il savait qu’il aurait réussi à trouver intéressantes les différentes visites proposées, même si elles portaient sur le monde des moldus. Cian était curieux de nature, et se plaisait à apprendre de tout, même de vulgaires moldus... Mais l’irlandais ne regrettait pas pour autant d’avoir été à Pré-au-lard, bien au contraire même : ça avait été fort intéressant...
Le mangemort avait passé la soirée avec certains de ses collègues, profitant d’un moment de calme pour se retrouver « entre adultes ». C’était certes intéressant de côtoyer sans arrêt des jeunes, au niveau du partage et tout le speech qui s’en suit, mais franchement, par moment, Cian trouvait cela pesant. Evidement, Cian aurait préféré pouvoir converser avec d’autres mangemorts, mais il se contentait des autres professeurs. Après tout, ils avaient parfois de la conversation intéressante. Bien trop souvent à son goût cependant, ils prônaient l’union entre sorciers et moldus (blasphème total pour Cian), et acclamaient Dumbledore (con*rie selon l’irlandais, il n’y a qu’à voir avec quelle aisance on peut berner le vieux sorcier...). Cian étant bon acteur, il parvenait à jouer le jeu, sans en faire trop, ni trop peu, dosant ce qu’il fallait faire et dire quand cela était besoin. Il faut dire qu’il avait appri très tôt à être un bon acteur, lorsqu’il était en compagnie de ses grands-parents maternels. Jouer à être un enfant bien élevé devant eux, et même devant leurs multiples convives, avait été l’une de ses activités favorites lorsqu’il était plus jeune. Bien entendu, il avait pris encore plus de plaisir à tout faire pour leur faire honte quand cela était possible, que ce soit devant eux ou non, ou encore même devant leurs convives. Quelques beaux sourires, des paroles intelligentes, assorties de quelques compliments, pour finir par une phrase ou un geste qui jetterait l’opprobre sur les McCawley.... Cian avait était excellent à ce petit jeu, même si cela lui avait attiré pas mal de soucis auprès de ses grands-parents. Mais il n’avait eu de cesse de se dire que quitte à être considéré comme la bête noire de la famille juste à cause de son père (qu’il n’avait pas choisi), autant qu’il le soit parce qu’il l’avait désiré, à cause de ses gestes ! Et il s’en était donné à cœur joie !
La soirée s’était bien passée, les professeurs se plaisant à parler de tout et de rien, mais bien souvent, des élèves. Comme cela arrivait souvent lorsque Cian était parmi eux, bons nombres de ses collègues lui avaient demandés de raconter quelques anecdotes de son passé d’auror. A croire qu’ils voulaient se divertir de leur vie banale de professeurs ! Le mangemort avait pris un malin plaisir à assouvir leur curiosité, aimant à se replonger dans ses souvenirs, à cette époque bénie où sa vie était sans arrêt en mouvement... Toutefois, lorsque la conversation avait commencée à porter un peu trop sur sa famille, (surtout son père et son demi-frère, en fait), Cian avait montré de l’agacement. C’est ainsi qu’il avait décidé de partir. La logique aurait alors voulu qu’il regagne ses appartements, mais il avait préféré marcher un peu dans les couloirs. Le besoin de se changer les idées s’était fait sentir, le sorcier ne désirant nullement se coucher alors que son esprit était encombré par les crétins de Fitzpatrick. Certains de ses collègues avaient tout de même eu l’audace d’avouer qu’ils avaient été étonnés d’apprendre que le père pataugeait dans la magie noire, et que le fils était au cœur d’un trafic de moldus... Cian avait eu beaucoup de mal à ne pas leur rire au nez, pour leur souligner leur imbécilité flagrante, car il estimait que l’ambition qui avait animé les deux autres hommes était pourtant flagrantes.... Ne voulant pas se lancer dans un débat pour savoir si l’ambition était génétique, et éviter de ce fait que l’on s’interroge finalement pour savoir si lui aussi était susceptible de mal tourner, il n’avait rien dit, et avait préféré partir.
Perdu dans ses pensées, l’irlandais n’avait pas fait attention à où ses pas le portaient, marchant sans but autre que s’aérer l’esprit. Le ciel était sombre, la lune ne filtrait que légèrement à travers les nuages, donnant une lueur presque surnaturelle aux couloirs de l’école, suffisante néanmoins pour se déplacer sans faire appel à la magie pour éclairer sa route. La pluie s’abattait avec vigueur sur le parc de Poudlard. Sans surprise, Cian croisa quelques fantômes, certains l’ignorèrent (ce qui l’arrangeait), alors que d’autres avait essayé de lui faire la conversation (ce qui l’avait énervé.) A croire que la vie (enfin, non-vie), des fantômes, était pesante pour certains. Peu désireux de se laisser entraîner dans une discussion qui semblait très ennuyeuse, l’irlandais avait réussit à leur faire comprendre à tous qu’il n’avait pas envie de compagnie.
Cela faisait presque une vingtaine de minutes que Cian errait dans les couloirs, n’arrivant pas à se sortir de ses sombres pensées. Toutes le ramenait soit vers sa mère (avec qui il n’avait plus de contact, et bien qu’il prétende le contraire, cela lui manquait), soit vers Eden (qui avait été là lorsqu’il avait tué son père, et qui hantait encore bien trop souvent ses pensées.). Agacé, il s’arrêta alors, pour jeter un regard sur sa montre. Il poussa un soupir en réalisant qu’il était déjà 23h15. Vu son état, il y avait de fortes chances pour qu’il soit contraint de prendre une potion pour parvenir à trouver le sommeil, sans quoi, il passerait la nuit à tourner à rond... Se passant une main dans les cheveux, il s’adossa contre le mur, fermant les yeux quelques secondes. Juste pour réfléchir, se reposer un peu. Il occulta alors toutes ses pensées pour ne se concentrer que sur une chose : le bruit de la pluie, qui se faisait de plus en plus intense. Il avait toujours aimé la pluie, enfant déjà, il lui était souvent arrivé de se promener sous la pluie. Même si cela énervait sa mère, mettait ses grands-parents hors d’eux, et avait pour conséquence de le rendre malade par la suite. Inutile de chercher à comprendre pourquoi il avait toujours aimé la pluie, il n’en savait rien. De même, il ne comprenait pas pourquoi il appréciait tant l’odeur de l’herbe mouillée. C’était comme ça, voilà tout. Sous la pluie, étrangement, Cian avait l’impression d’être différent, libérer du poids qui l’oppressait inlassablement, et qu’il étouffait en général sous un masque d’impassibilité. La pluie le détendait, le ramenait à un état plus serein, presque paisible. Et c’était presque le cas, ce soir. Au bout de quelques minutes, sa tension sembla baisser, alors qu’il se replongeait involontairement dans ses souvenirs enfantins des jours pluvieux. Sa mère en train de lui préparer un gâteau au chocolat alors qu’il observait la pluie. La vie qui avait pris forme grâce à son imagination alors qu’il jouait sous les gouttes. Les histoires qu’il lisait au coin du feu, dans la bibliothèque, bercé par la pluie. Les rares moments de complicité partagée avec son grand-père, lorsque celui-ci lui chantait des chants de marins moldus (et irlandais, de surcroît), dont un qui avait toujours beaucoup amusé Cian. Et dont les paroles lui revenaient, au gré de la pluie qui tombait à l'extérieur.
« I'm a sailor peg. And I lost my leg ! I climbed up the topsails, I lost my leg !
I'm shipping up to boston ! (whoa oh oh) X3 I'm shipping off To find my wooden leg !
I'm a sailor peg. And I lost my leg ! I climbed up the topsails, I lost my leg !
I'm shipping up to boston ! (whoa oh oh) X3 I'm shipping off To fing my wooden leg ! »
Etrange comme un simple souvenir peut vous replonger dans le passé. Cian avait presque l’impression d’entendre à nouveau la voix de son grand-père chantonner à ses côtés.Ce fut toutefois le hululement d’une chouette qui le ramena, sans douceur, au présent. S’étirant longuement, il décida de reprendre sa balade nocturne pour aller se coucher. S’il voulait être en forme pour donner ses cours, être fatigué ne l’y aiderait sans doute pas du tout. De même, il lui fallait être en forme pour se tenir prêt à obéir aux ordres que pourraient lui adresser le Lord. Cian n’avait en effet pas oublié où allait réellement sa loyauté... Il allait se remettre en route lorsque quelque chose attira son attention. Quelque chose étant en l’occurrence une lueur glissant sous la porte d’une salle de classe. Lueur trop vive pour être provoquée par la lune, et trop faiblarde pour être causée par une torche. Un simple coup d’œil à la porte lui fut suffisant pour reconnaître qu’il s’agissait de la salle d’histoire de la magie. Il se trouvait toutefois que Cian savait que Binns était encore avec le petit groupe de professeurs qu’il venait de quitter. Et de ce que Cian en avait vu, Binns ne semblait pas presser de partir... Donc, le professeur le plus soporifique de l’histoire de Poudlard ne pouvait être dans sa salle en ce moment-même...
Il n’en fallut pas plus pour faire fleurir un sourire sur les lèvres de l’irlandais : il ne pouvait s’agir que d’un élève, qui, vu l’heure, avait largement dépassé le couvre-feu... Cela avait presque un goût de déjà-vu, après la récente entrevue avec Leroy... Toutefois, quelque chose lui disait qu’il ne pouvait s’agir du français. Celui-ci ne pouvait pas faire la bêtise d’être dans les couloirs si tard, deux fois de suite, après tout ? La porte étant entrouverte, Cian put donc jeter un coup d’œil par le léger espace pour essayer de voir à qui il avait à faire. Assis sur une table, au beau milieu de la classe, un élève lui tournait le dos. Un court « examen visuel » lui permit de le reconnaitre : Dray Garisson. Il faut dire que le Gryffondor avait suffisamment attiré l’attention (involontairement) de Cian pour que celui-ci soit en mesure de le reconnaître, même de dos. L’enseignant trouvait en effet son élève un brin étrange, et l’observait parfois. Il n’avait pour l’instant que des hypothèses pour expliquer le côté étrange du jeune sorcier, et toutes semblaient plus farfelues les unes que les autres, même si l’une d’entre elle semblait tout expliquer. Cependant, c’était toutefois... Incroyable et surprenant, de par sa rareté. Etait-ce seulement possible ? Cian avait tenté de trouver des preuves pour savoir s’il avait vu juste, ou s’il s’était complètement fourvoyé. Mais il n’avait rien trouvé, ne perdant toutefois pas l’espoir de percer l’étrange élève à jour.
Autre chose qui intriguait Cian chez Dray : la lueur sombre qui brillait parfois dans son regard. Cette lueur était certes dissimulée, mais pas à ceux qui savaient la reconnaître. Cian avait bien souvent vu cet éclat transparaître dans son propre regard, lorsqu’il avait lui-même été élève ici, et qu’il prenait alors la peine d’observer son reflet. C’est cette lueur qui avait incité Cian à ne pas perdre espoir de comprendre un jour le mystère qui entourait le Gryffondor. Et qui l’avait aussi motivé à tâcher de comprendre si elle allait lui faire prendre la même route que lui. Après tout, l’un des buts de Cian à Poudlard était de ramener de futurs mangemorts auprès du Lord, et si Cian avait vu juste, Dray semblait être une très bonne recrue. Même s’il s’était trompé, le jeune sorcier ne ferait que gonfler les rangs du Seigneur des Ténèbres, ce qui servirait la cause des mangemorts...
Un sourire étira les lèvres de Cian, alors qu’il réalisa qu’il tenait là une occasion en or d’en apprendre plus sur Dray. Le plus silencieusement possible, Cian poussa lentement la porte, du moins, suffisamment pour pouvoir rentrer dans la pièce. A pas de loups, il s’approcha alors de Dray, qui semblait tellement plongé dans sa lecture qu’il ne parût ainsi pas remarquer qu’il n’était plus seul maintenant. C’est dans des cas comme ça que Cian était heureux d’être un ancien auror : la discrétion était une qualité essentielle pour mener à bien certaines missions, et aider à prendre ses ennemis par surprise. L’enseignant se trouvait à présent derrière Dray, trop éloigné de lui pour qu’il puisse sentir sa présence, mais assez proche pour avoir un léger aperçu sur ce qui accaparait autant son attention : un livre. Fronçant les sourcils, Cian décida de retarder de quelques minutes le moment de révéler sa présence pour détailler ce qu’il voyait des pages que l’élève lisait. Reconnaissant là un livre de Magie Noire, provenant, de surcroît, de la réserve de la bibliothèque (Cian le savait pour avoir dévoré bons nombres des livres s’y trouvant depuis qu’il était professeur ici, même s’il en possédait déjà certains...), Cian arqua les sourcils. Décidément, il tenait là une véritable occasion en or...
Le temps était venu pour lui de révéler sa présence, aussi s’amusa-t-il à se racler fortement la gorge. Une fois cela fait, il prit la parole, pour demander, d’une fois sévère (digne d’un professeur énervé de voir un élève violer le règlement, et lire un tel livre...) « Alors, monsieur Garisson, avez-vous oublier qu’il était l’heure pour vous d’être couché pour être en forme pour les cours de demain ? Ou teniez-vous donc tellement à étudier ce... Livre ? » Il termina sa phrase en arquant à nouveau un sourcil, inquisiteur, alors qu’intérieurement, il jubilait : il tenait le Gryffondor entre ses mains. Il lui fallait juste parvenir à garder le contrôle de la situation pour la faire tourner en sa faveur... Cela ne devrait pas être trop compliqué, il avait toutes les cartes en mains pour y parvenir !
Dernière édition par Cian M. McCawley le Sam 9 Mar - 23:50, édité 1 fois
Sujet: Re: « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray Dim 20 Jan - 23:54
Dray, déjà assis sur son lit, se laissa tomber en arrière. Son dos s'enfonça dans les épaisses couvertures de son lit à baldaquin, alors qu'il s'étalait en travers du matelas, ses pieds posés lâchement sur le sol, ses bras repliés sous sa tête. Son regard se fixa sur le plafond au-dessus de lui, alors qu'il haussait légèrement un sourcil sceptique quand au manque d'intérêt des pierres grisâtres -comme toutes celles du reste du château. Décidément, il était bien plus captivant lorsque la pièce était plongée dans la pénombre et qu'il devenait alors indiscernable, invisible... Le coréen haussa un peu plus son sourcil.. ce qui voulait donc dire que le plafond était donc parfaitement intéressant, mais que c'était l'invisible et l'obscurité qui l'étaient ? S'il avait décidé de philosopher mentalement, il aurait pu se dire que ce qui était invisible était donc l'inconnu, et que comme tout bon Gryffondor -non, il n'échappait à cette règle- il était bien trop intrigué et curieux par ce qu'il ne connaissait pas, le désir d'aventure, ce qui expliquait certainement pourquoi laisser libre court à son imagination était plus intéressant, ou encore qu'il avait une certaine fascination pour l'Ombre et les Ténèbres, et que c'était donc une autre explication quant au pourquoi il avait tendance à observer le plafond quand il ne parvenait pas à dormir la nuit. Ce qui arrivait très, très, très, souvent. Pratiquement toutes les nuits, à vrai dire. Mais bon, Dray n'avait pas décidé de se mettre à gamberger pour passer son ennui, et se poser se genre de question pratiquement philosophique quant aux possibles et différents pourquoi du comment n'avait simplement jamais été dans son habitude, aussi, il se contentant de détourner les yeux du monotone plafond à l'ennuyante couleur grisâtre, préférant lancer un regard transversal à travers la pièce pour tomber sur son meilleur ami. Brian était visiblement plongé dans son essai de potion, sa plume grattant furieusement le papier, marquant des pauses régulières pour reprendre de l'encre. Prenant tous le reste de la place sur son bureau, des livres étaient grands ouverts, se superposant les uns aux autres, à moitié empilés, preuves qu'il avait du chercher des réponses dedans avant de s'en désintéresser complètement et de se contenter d'écrire.
-Brian, j'suis en train de crever d'ennui... Arrête d'écrire, on sort ! Ca fait longtemps qu'on n'a pas joué de tour à cet imbécile de Picott en plus, il va finir par croire qu'il a gagné!, lança-t-il d'un ton légèrement irrité.
Après tout, cela faisait bien une heure que le couvre-feu était passé, une demi-heure qu'il avait mis un point final à son propre travail -à rendre pour le lendemain, justement- et cela faisait des heures -des HEURES!- que l'anglais était plongé dans ce fichu devoir de potion. Pour toute réponse, le coréen eut droit à un espèce de marmonnement à demi-audible ressemblant fortement à « Pas le temps... travaille... rendre demain... Slughorn... retenue », sans même qu'il ne daigne lever la tête de son parchemin déjà couvert d'encre noire. On n'avait pas idée de s'entêter autant à travailler ! Décrétant que 'Non' n'était pas une réponse, convenable, Dray lâcha un soupir avant de se relever souplement de sa position étalée en travers de son lit, avant de s'approcher de Brian. Claquant une main contre le parchemin sur lequel était toujours en train d'écrire le jeune homme, s'attirant par la même occasion un regard noir de sa part que le coréen ignora royalement -de toute façon, il aurait déjà oublié la minute d'après- Dray lui lança un mi-agacé mi-interrogatif.
- Allez ! Arrête un peu de jouer l'acharné, on sort! re-lança-t-il. - Je dois finir ça, vas-y si tu veux, répondit l'anglais d'un ton posé. Voyant que le coréen ouvrait la bouche pour répliquer une nouvelle fois, il reprit plus fermement. Dray, non. Laisse-moi bosser et... va fumer, tiens, ça t'occuperas !
Se disant, il poussa sa main de son parchemin et lui fourra un paquet de clopes dans les mains -ayant depuis bien longtemps compris que c'était une des rares chose qui parvenait à l'occuper lorsqu'il s'ennuyait- avant de se remettre à écrire sans plus lui accorder d'attention. Quant à Dray, il resta une seconde sans bouger, soupirant d'un air franchement agacé, avant de baisser les yeux sur le paquet enserré dans ses doigts, ne pouvant s'empêcher de se dire que Brian avait un côté bien plus Serdaigle et piaf-de-bibliothèque qu'il ne le laissait croire... Et qu'il avait bien mal choisi son moment pour ce faire, ce qui était parfaitement agaçant ! Quelle idée étrange et inutile de préférer écrire des pages et des pages sur la manière dont les ingrédients d'une potion réagissaient entre eux -ce qui n'avait strictement aucun intérêt selon le Gryffon- à l'idée d'aller jouer un sale tour à cet incapable de concierge ! Bien sûr, le fait que Slughorn avait plus ou moins confronté son meilleur ami pour lui dire de cesser de faire l'imbécile et qu'il ferait mieux de se mettre à bosser vraiment s'il ne voulait pas se retrouver en retenue ou à rendre des comptes, ne lui effleura même pas l'esprit... Après tout, tout deux avaient déjà une collection impressionnante d'heures de colles à leur actif, une de plus ou une de moins ne devait pas poser de problème, non ?
Levant les yeux au ciel dans un signe de légère exaspération et cessant d'essayer de comprendre l'esprit bizarre et les réactions étranges de l'anglais, Dray fourra le paquet de clopes dans sa poche, avant de saisir sa cape négligemment jetée sur sa chaise. Il la mis d'un geste habile, bien que légèrement précautionneux à cause de l'hématome qui finissait lentement de disparaître le long de ses côtes, reste d'une légère confrontation avec Kaylee Fairchild, mais aussi d'une bagarre avec des moldus qui avaient cherché à l'arnaquer, pendant le voyage. Décidément, traîner dans les rues de Londres pendant les périodes de temps libre lors du voyage avait suffit pour que ses habitudes bagarreuses reviennent au galop. Ça, il savait bien faire, traîner dans des rues malfamées, se battre, et tout un tas d'autres choses qui faisaient qu'on pouvait très bien le traiter de voyou ou carrément de délinquant. Même si ça n'était pas tout à fait vrai non plus, après tout, ce n'était pas sa faute si l'ennui était toujours tel qu'il finissait par aller errer sans but dans les rues -tant de Séoul que de Londres, selon le pays où il se trouvait- et qu'il finissait toujours par tomber sur une bande d'imbéciles méprisables qui finissaient par lui taper sur les nerfs et que cela finissait presque invariablement en bagarre... Et qu'il aimait un peu trop fumer, aussi ! D'ailleurs, preuve que Brian le connaissait bien, c'était exactement ce qu'il allait faire maintenant. Avec un peu de chance, le tabac lui calmerait suffisamment les nerfs...
Une vingtaine de minute plus tard, Dray dévalait silencieusement les escaliers de la tour d'astronomie, déserts. Quoi de plus normal, après tout, lorsqu'on savait que le couvre-feu était déjà passé depuis un moment, qu'il n'y avait pas de cours d'astronomie ce soir-là, et qu'il faisait attention à ne se faire surprendre par personne ? C'était plutôt facile, pour lui, de passer inaperçu, après tout : l'habitude aidait fortement, certes, mais Dray Garisson avait un secret. Un secret bien, très bien gardé qui lui permettait de ne presque jamais se faire prendre hors de sa salle commune après le couvre-feu, et dont les personnes au courant pouvaient se compter sur les doigt d'une seule main. Quel était donc ce secret si secret, demanderez-vous ? Et bien, depuis tout petit, le coréen parvenait à percevoir la magie, à la sentir au plus profond de son être. Don de légende, qu'on racontait dans les contes aux enfants, le soir. Un mythe, plus qu'une réalité, un rêve, un désir, auquel tout sorcier avait déjà du songer au moins une fois dans sa vie. Le Gryffon savait, lui, ou plutôt, sentait. Ainsi, il n'était pas bien difficile pour lui de s'assurer qu'un endroit était bien désert avant de s'y engager. Certes, il y avait eut des ratés, pendant ses premières années à Poudlard, alors qu'il commençait seulement à apprivoiser son don, et il y en avait encore quelques uns, de temps à autre. Soit parce qu'il ne faisait pas suffisamment attention, soit parce que l'aura du sorcier s'était mêlé à une autre et qu'il n'avait pas réussis à l'en discerner, ou encore parce qu'il n'avait pas d'endroit où se dissimuler... Ou encore parfois, juste pour ne pas attirer de soupçons. Après tout, un élève qui sort pratiquement toutes les nuits après le couvre-feu, sans jamais se faire prendre, cela finirait par paraître suspect, non ? Et le jeune homme aux étranges cheveux roses -expérience capillaire due à Lexy, et qui lui allait étonnamment plutôt bien- ne désirait pas vraiment attirer l'attention sur ce sujet, n'ayant pas vraiment envie que son secret vienne à être dévoilé au grand jour.
En tout cas, si sa pause cigarette -ou plutôt cigarettes, n'ayant rien d'autre à faire il en avait tout de même fumé deux d'affilé avant de se dire qu'il faudrait peut-être qu'il songe à réduire sa consommation- avait effectivement réussi à faire disparaître son agacement et à calmer ses nerfs, elle n'avait en revanche pas eu le moindre effet sur son ennui persistant... Et l'ennui finissant toujours pas irriter Dray -qui avait décidément toujours autant mal à rester calmement à ne rien faire, sans rien pour lui occuper l'esprit- , comme un cercle vicieux, le Gryffon en arriva donc à décréter qu'il fallait qu'il trouve quelque chose à faire. Maudissant une fois de plus Brian et sa soudaine envie de jouer au Serdaigle, qui étaient après tout à l'origine de son terrible ennui et du fait qu'il n'avait rien à faire pour le contrer... Mais ce n'était pas non plus comme si c'était véritablement un problème : cela faisait bien des années que le coréen avait compris que la règle « On ne peut compter que sur soit-même » était vraie, et qu'il l'appliquait scrupuleusement. Mais tout de même, l'anglais aurait pu faire un effort !
Lâchant un 'Tchh', à nouveau irrité, le Gryffon secoua légèrement la tête de droite à gauche, faisant voleter ses mèches roses. Laissant glisser son regard autour de lui pour repérer où il se trouvait -ayant continuer son chemin en ne prêtant d'une distraite à la direction qu'il prenait, se contentant de faire attention à ne pas sentir la magie de quelqu'un d'autre- , il reconnu le décor d'un couloir du quatrième étage qui longeait la bibliothèque. Apercevant l'entrée de celle-ci, une idée étrange, qui était déjà venue flotter plusieurs fois dans son esprit, revint sur le devant de ses pensées. Le coréen poussa légèrement la porte après s'être approché, lançant un regard pensif à l'immense salle, à ses étagères régulièrement espacées, pleines d'épais volumes, de livres en tout genre. Étonnamment, c'était un endroit qu'il avait plutôt tendance à apprécier : non pas parce qu'il aimait travailler, mais pour le calme qui y régnait, havre pratiquement silencieux dans le château plus que bruyant à cause de tous les microbes qui y pullulaient en jouant à celui qui crierait le plus fort. S'avançant précautionneusement entre les étagères en direction d'un coin bien précis de la salle, la Réserve, fermée aux élèves à moins qu'ils ne possèdent une autorisation écrite d'un professeur pour emprunter un livre happait son regard, comme un trou noir le ferait. Peut-être qu'il pourrait enfin mettre son idée à exécution ce soir, et assouvir une partie de sa curiosité grandissante ? Après tout, pourquoi pas ? Pas de bibliothécaire en vue -évidemment, tout humain avait besoin d'un minimum de sommeil, après tout!- et il ne sentait aucune autre présence aux alentours. Fermant un instant les yeux, Dray prit quelques secondes pour se concentrer un peu plus sur son sixième sens. Non, il était seul. Personne, pas de source de magie suffisante pour appartenir à un humain, pas de professeur, de concierge ni d'élève quelconque, toute la partie de l'étage où il se trouvait était déserte. A part peut-être pour les fantômes, mais, maintenant décidé à aller jusqu'au bout, le Gryffon se lança un simple silencio et un sort de désillusion. Pas de risque d'attirer l'attention, comme ça !
Poussant doucement le portique de bois, Dray pénétra donc dans la réserve comme si de rien était, invisible et inaudible. Une touche de prudence n'avait jamais tué personne, après tout. Marchant entre les hautes étagères emplies de livres, auquel il lançait distraitement de coups d'oeil réguliers afin de lire les titres. Enfin, il arriva à une section toute particulière, et un demi-sourire insolent à l'idée de briser une nouvelle règle, courba les lèvres du coréen. Ce que cette partie de la réserve avait de particulière ? A vrai dire, à première vue, elle était tout ce qu'il y avait de plus normale, les couvertures sombres nettement alignées les unes à côté des autres, mais pour Dray et son fameux sixième sens, elle ne l'était pas. Les volumes étaient si anciens qu'une partie de la magie de leur précédents détenteurs les avaient finement imprégner -comme bon nombre d'objet- et toutes ses subtiles magies additionnées lui devenaient aisément percevable. Si quelqu'un d'autre avait été dans la pièce à ce moment, et que cette personne possédait la même capacité que le jeune homme à percevoir tout cela, il aurait très certainement évité la-dite section avant de regarder le Gryffon d'un air peut-être inquiet, ou même effrayé. Voyez-vous, ce qui émanait des anciens ouvrages, n'était autre qu'une aura qu'on aurait pu qualifiée de noire. Tout comme le savoir qu'ils renfermaient...
S'approchant encore d'une des étagères, Dray remarqua sans mal que certains des livres semblaient enchantés. Il reconnu sans trop de mal un ou deux enchantements de compulsion placés sur les tomes, comme pour forcer à les prendre, ainsi que d'autres qu'il ne reconnu pas toujours. Levant la main, il laissa glisser ses doigts contres les vieilles couvertures de cuir, déchiffrant les titres parfois à demi-écaillés. Après tout, il ne s'agissait pas s'emprunter n'importe quoi ! « 50 sorts pour torturer votre voisin » ne lui serait d'aucune utilité, après tout... Quant aux « Rituel shamaniques : les vrais pouvoir du sang ennemi »... et bien, disons simplement qu'il ne comptait pas vraiment devenir shaman et encore moins utiliser de magie liée au sang... Ou tout du moins, pas pour le moment ! Non, ce que le coréen voulait, c'était simplement en savoir plus sur le sujet tabou qu'était la Magie noire... Après tout, s'il se mettait à demander cela à n'importe qui dans Poudlard, il serait très certainement directement classé en temps que futur mage noir, puis directement en temps que mage noir, au vu de sa réputation peu reluisante et des rumeurs qui s'amplifiaient pour devenir de plus en plus grotesque... Non, il était simplement parfaitement intrigué par le pouvoir tentateur qui émanait de ses utilisateurs. Tous les autres n'en avaient pas la moindre idée, pas la moindre clé pour le savoir, pourtant elle était là, présente dans les auras de ses utilisateurs... Et cela lui suffisait pour dire que les rumeurs au sujet de Durmstrang et de la Magie noire étaient belles et bien vraies, et qu'ils ne devaient d'ailleurs pas avoir été empêchés de la pratiquer en venant de Poudlard... Ce qui voulait dire qu'ils suivaient certainement des cours, puisque Dray doutait que tous sans exception se décide à la pratiquer au même moment -il avait en effet fini par remarquer que leur magie semblait toujours plus imprégnée du sombre et mystérieux pouvoir le même jour, le même matin. D'ailleurs, il pouvait sans mal affirmer que les quinze slaves n'étaient pas les seuls à connaître et pratiquer ce qui l'intriguait tellement, depuis quelques temps... Des élèves, petits Serpents de leur états, principalement, mais aussi d'autres venant des trois autres maisons, et même des professeurs. D'autant plus d'auras, de magie, qu'il pouvait sentir l'appeler doucement, et avec de plus en plus d'insistance. Caressantes, tentatrices... Alors, rien que pour cela, il s'obstinait à résister, et à éviter de s'approcher de trop prêt de ses adorateurs. Pas besoin de jouer au plus fort et au plus malin, le coréen devinait très bien que, dusse-t-il être trop tenté, il finirait par essayer de l'utiliser lui aussi. Et qu'à ce moment là, plus rien ne le retiendrait de se jeter corps et âmes à la recherche de ce pouvoir si électrisant.
Observant encore un moment les couvertures, Dray finit par en repérer un, qui semblait être une approche de la Magie noire, principalement théorique -après tout, il avait beau préférer de loin la pratique de la magie, cette fois-ci, le but n'était pas là- , une sorte de livre initiatique parlant de ses différents aspects. Lançant quelque sorts rapides afin d'être sûr qu'il ne déclencherait rien en le prenant, il le saisit, avant de le rétrécir d'un geste et de le mettre dans l'une de ces poches. Plus discret, comme ça ! Le Rouge et Or s'apprêtait à partir lorsqu'un autre livre, posé à plat au-dessus d'autres volumes, attira son attention. Celui-ci semblait pratiquement neuf, par rapport aux anciens tomes... Un oubli d'un ancien élève ? Certainement, mais rien n'aurait pu le prouver... En tout cas, le livre semblait comme avoir laissé là à son attention, vu ce qu'en disait le contenu. Des sortilèges principalement utilisés pour les duels, visiblement plutôt vicieux -il reconnu un ou deux noms de ces sortilèges, mais la plupart lui étaient parfaitement inconnus- , clairement plutôt sombres, sans pour autant vraiment entrer dans la Magie noire, ni même être interdits d'usage... Le coréen n'hésita qu'une demie-seconde avant de se décider de prendre aussi l'ouvrage, définitivement. N'appartenant clairement pas à la bibliothèque de Poudlard, qui pourrait se plaindre de sa disparition ? Surtout vu qu'il se trouvait dans la réserve...
Quelques minutes plus tard, Dray poussait une nouvelle porte de bois, lentement pour ne pas qu'elle grince. Un coup d'oeil à l'intérieur de la salle d'Histoire de la Magie lui appris qu'elle était belle et bien vide de la présence de Binns. Pourquoi cette salle-la en particulier ? Et bien, tout d'abord parce que lire des livres sur la Magie noire -ou s'en approchant- en pleine salle commune de gryffondor n'était certainement pas la meilleure des idées, et que si Brian ne dirait certainement rien à ce sujet s'il lisait dans son dortoir -pour peu qu'il ait sorti son nez de son essai- ce ne serait certainement pas le cas des autres élèves avec qui il partageait la pièce. Quant au choix de la salle de cours de Binns... Et bien, tout simplement parce qu'un rai de lumière sous la porte ne surprendrait personne qui passerait dans le couloir tant il était courant qu'il oublie d'éteindre, et que dusse-t-il le surprendre en train de lire ici... et bien, il ne le remarquerait peut-être même pas, ce qui était décidément bien pratique. Aussi, après avoir refermé la porte derrière lui -mal, mais il avait une certaine... impatience, qui fit qu'il ne le remarqua pas- , le coréen annula les sorts de silence et de désillusion qui le camouflaient et se laissa tomber sur sa chaise habituelle, au milieu de la pièce, sur la droite. Sortant le livre initiatique à la Magie Noire miniaturisé de sa poche, il lui rendit sa taille normale d'un simple mouvement de baguette avant de se plonger avec une impatience légèrement nerveuses... Comme si lire ce livre changerait brusquement tout. Ce qui était stupide, ce n'étaient que des mots, qu'un peu d'encre incrustée dans le papier.
Page après page, elles semblaient se tourner toutes seules, alors que les mots se succédaient les uns aux autres, que les phrases s'enchaînaient. Le livre avait beau être plutôt théorique, il y avait un quelque chose qui captivait totalement Dray, l'empêchait de se détourner de ce qui était écrit noir sur blanc sur les pages jaunies de l'ancien volume. C'était d'ailleurs certainement pour ça qu'en dépit de tout, et surtout de son sixième sens, qu'il n'avait pas sentit Cian McCawley, professeur de Runes de son état, s'approcher silencieusement de lui. Ou plutôt, il ne s'en rendit compte que trop tard, sentent l'une de ces aura un peu trop sombre et tentatrice qui collait si parfaitement au contenu du livre qui l'absorbait tellement. Les muscles du dos du Gryffon se tendirent imperceptiblement, il n'avait même pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait, et il aurait préféré bien des présences à celle de l'irlandais. Depuis un moment, déjà, -des semaines, des mois, peut-être?- Dray avait remarqué qu'il semblait l'observer. Lui porter une attention étrange, bien différente de celle que les autres professeurs portaient à son égard et à son attitude insolente et blasée, au fait qu'il n'écoutait rien ni personne à part lui-même. Et si le fait qu'un des professeur passe par delà son attitude ne le gênait pas, il avait en revanche la très désagréable impression que McCawley se rapprochait bien trop de son secret... Ce qu'il voulait absolument éviter. L'homme ne devait sous aucun prétexte deviner ce qu'il prenait tant de soin à cacher ! D'autant plus que l'aura imprégnée de Magie noire de l'irlandais lui donnait un mauvais pressentiment, dusse-t-il le découvrir...
L'autre problème de la présence un peu trop proche de l'enseignant était qu'il pouvait très certainement voir ce dont le livre parlait, ce qui, même s'il pratiquait la Magie noire et ne dirait certainement rien, n'était pas une bonne chose ! Après tout, que ferait-il s'il le considérait désormais comme quelqu'un susceptible d'utiliser la Magie noire ? Voir qu'il pensait qu'il n'avait aucun problème à l'utiliser et ne s'en privait pas, en secret ? Non, ce n'était décidément pas bon du tout ! Après tout, ça curiosité dévorante était purement et uniquement platonique, et il n'avait aucune intention de l'utiliser. Même s'il ne brûlaient à présent que d'une envie : l'essayer, sentir sa puissance résonner avec sa propre magie. Mais il refusait tout bonnement de se l'avouer, c'était beaucoup plus simple de résister à cela. Dray aurait donc pu fermer brutalement le livre, comme son intuition lui hurlait de le faire, pour empêcher Cian d'en lire plus -d'ailleurs, peut-être n'avait-il encore rien lu...- mais il se retint... Qu'est-ce qui pourrait paraître plus suspect que cette réaction ?
Finalement, le professeur de Runes mit fin au dilemme intérieur et invisible du coréen en lui faisant ''savoir'' qu'il était là d'un léger toussotement. Dray ne sursauta pas, le sachant déjà là. Non, il se contenta de se redresser légèrement et de fermer tranquillement son livre, posant négligemment un bras sur le titre, avant de se retourner vers l'irlandais, son éternel air blasé sur le visage. Feinte assurance. Que faire d'autre, après tout, pour masquer le fait qu'il ne savait comment réagir, et la panique insidieuse qui commençait à monter dans sa gorge. Même s'il n'avouerait jamais, ni à lui ni à personne, ressentir cela. Rassemblant ce qui faisait de lui un Gryffondor -parce qu'il y avait bien une raison pour laquelle le Choixpeau l'avait envoyé chez les Rouges et Or, plus de six ans auparavant- pour effacer toute trace d'inquiétude ou de panique ou de quoi que ce soit d'autre qui aurait put le trahir, Dray se contenta d'abord de hausser un sourcil en direction de McCawley.
- Etant pratiquement insomniaque, professeur, non, ça ne servirait pas à grand chose. D'autant plus qu'être couché à ne rien faire à part attendre le sommeil qui ne vient pas m'énerve plus qu'autre chose, ce qui m'empêche encore plus de dormir, lire est donc le seul moyen que j'ai trouvé pour me fatiguer, répondit-il simplement.
Après tout, ça n'était pas vraiment faux, il était vraiment proche d'être considéré comme un insomniaque. Malgré tout, cela n'excusait pas le fait qu'il soit hors de son dortoir après le couvre-feu, alors que la règle ne faisait exception pour personne, mais ce n'était pas comme s'il portait la moindre attention sur ce point ! Peut-être même que le professeur l'oublierait ? Mais il n'était pas aussi naïf. En revanche, vu l'inflection que l'irlandais avait utilisée pour prononcer le mot 'livre', il y avait de forte chance pour qu'il sache que celui-ci n'était pas vraiment de bon ton, ni même forcément très légal... Et c'était là que tout se compliquait. Il allait devoir jouer finement, très finement même, pour éviter que l'enseignant ne se doute de cela... Et la subtilité n'était pas vraiment le point fort de Dray, bien qu'il parvienne de plus en plus à en apprécier ses qualités et commençait à l'utiliser de mieux en mieux... McCawley, cependant, devait y être plus qu'habitué... Non, vraiment. En ce moment, tout ce que Dray faisait, c'était maudire mentalement son manque de prudence et de clairvoyance, tant que sa hâte de se plonger dans le livre. Pourquoi avait-il fallut que ce soit ce soir-là en particulier ?!
Cian M. McCawley
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Sujet: Re: « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray Lun 11 Mar - 1:13
Il était heureux que Cian ne soit pas allé se coucher, comme il l’avait escompté en quittant ses collègues, sans quoi il aurait raté une occasion des plus intéressantes d’en apprendre plus sur le mystérieux Dray. Et essayer de percer son secret, s’il s’y prenait bien. Mais, pas de précipitation, Cian avait le temps, et préférait se montrer prudent, que d’agir impulsivement, surtout pour une telle affaire. Lorsqu’il s’agissait des affaires du Lord, il préférait ne pas faire le moindre faux-pas, et avancer ses pions, précautionneusement, comme s’il s’agissait d’une partie d’échec des plus complexes ! Après tout, on pouvait voir les choses ainsi, si on tenait compte du fait que s’il venait à faire le moindre faux-pas dans un accès idiot de précipitation, il risquait sa vie. Que ce soit par le reste du monde sorcier, par les mangemorts, ou par Voldemort en personne... Oui, lorsque l’on choisissait une voie telle que la sienne, on savait qu’elle comportait des risques. Ayant été auror, Cian était habitué depuis longtemps à l’idée de mourir. Et ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Non pas qu’il était dénué de tout instinct de survie. Mais plutôt qu’il ne voyait pas d’intérêt réel à vivre, se contentant alors de survivre, au jour le jour, dans un monde des plus stupides... Si certains parviennent à trouver un intérêt quelconque à grandir sans père, auprès d’une mère qui ne vous voit que comme le reflet de l’homme qui ne l’aimera jamais, dans l’absence douloureuse d’un père qui ne veut pas de vous, et dans la présence écrasante de grands-parents moralisateurs et hautain, ça n’était pas le cas de Cian. C’était sans nul doute pour cela qu’il avait été autant attiré par Eden, comme un papillon peut l’être par l’éclat d’une lampe. Il a beau savoir en s’y rendant qu’il va réellement s’y brûler les ailes, il ne peut faire autrement qu’y aller, tête baissée... Et comme ce crétin de papillon, Cian s’était brûlé les ailes au contact d’Eden. Et toujours comme cet imbécile d’insecte, il se savait prêt à renouveler l’expérience. A croire qu’il était comme un toxico, ayant besoin de sa dose pour parvenir à continuer à vivre au jour le jour, à oublier ses soucis et le poids sur ses épaules. Sauf que là, nulle drogue. Ou alors, la pire qui soit : la présence d’une femme. Le besoin d’être à ses côtés... Car ne croyez jamais Cian lorsqu’il vous maintient qu’il ne voudrait, pour rien au monde, retourner auprès d’Eden. Même s’il est plutôt convaincant lorsqu’il le clame.... Une chose est cependant sûre, il a la rancune tenace, alors ne vous attendez surtout pas à le voir tomber dans ses bras si elle venait à claquer des doigts... L’irlandais a un peu plus de dignité que cela, tout de même !
Mais, pour en revenir à notre sujet, l’irlandais était pour l’heure entièrement focalisé sur ce qu’il faisait. Une vieille habitude de son ancien métier : une concentration qui savait se faire présente lorsqu’il le fallait. Pour l’heure, il jouait donc au professeur désapprouvant l’attitude d’un élève, qui violait un peu trop de règlement à la fois : être dans les couloirs après le couvre-feu, s’être visiblement faufilé dans la réserve pour voler un livre (ne l’ayant pas emprunté, cela revenant, selon Cian, à le voler), sans oublier que le livre en question traitait de magie noire. Si la situation l’amusait, Cian n’en laissait rien paraître, ne voulant perdre l’avantage qu’il avait pour le moment sur la situation. Sourire ouvertement réduirait tout à néant.... Sans compter que ça risquait de détruire sa couverture en un rien de temps. Hors, pour l’heure, Cian ne savait pas vraiment si Dray était juste intrigué par la magie noire, ou s’il était réellement attiré par elle. Après tout, avoir pris un livre dans la réserve n’indiquait rien réellement, en dehors du fait bien connu qu’il n’avait que peu d’affection pour le règlement scolaire... Et qu’il semblait curieux d’en apprendre plus sur la magie noire. Quant à l’attitude que l’élève affichait, cela prouvait, une fois de plus, que son insolence était sans égale, même lorsqu’il était pris la main dans le sac, ou plutôt, le nez dans le livre.... De vous à moi, je dois vous avouer que cela amusait Cian. Au moins, ça rajoutait un peu de piment dans ce qui se passait. Et ça ne faisait que renforcer ses convictions que Dray pouvait être une bonne recrue, et non un mollasson qui accepte tout sans broncher, sans tâcher de réfléchir. Etre mangemort implique certes une allégeance totale au seigneur des ténèbres, mais aussi une certaine intelligence et un talent de comédien, un besoin farouche de ne jamais s’estimer vaincu. Et à ce que pouvait en juger Cian, ses capacités étaient chez Dray. Pas forcément poussés à leur paroxysme, mais elles étaient là, latente, n’attendant qu’à éclore telles des fleurs se languissant de voir le soleil se poser sur elles pour les aider à apparaître, dans toutes leur splendeur ! Bon, voir Dray comme une fleur, et Cian comme un soleil, j’avoue, c’est perturbant comme image... Passons donc à autre chose....
S’amusant à jeter un dernier regard sur le livre, dont Dray tâchait de dissimuler le titre le plus naturellement possible, Cian fit quelques pas, un sourire, mi-amusé, mi-réprobateur, naissant sur ses lèvres, pour s’approcher du bureau du professeur. Tout en marchant, il prit la parole : « Je veux bien admettre qu’attendre en vain que le sommeil daigne venir à vous soit lassant, mais... Si je ne m’abuse, Mr Garisson, vous êtes un sorcier... », déclara-t-il, se retenant d’appuyer le mot sorcier, peu désireux, pour l’heure, de laisser à entendre qu’il se doutait que le Gryffondor était plus que cela.. « Aussi êtes-vous en mesure de lire dans votre dortoir sans que l’éclairage nécessaire ne vienne à perturber le sommeil de vos comparses ! » L’irlandais atteignit alors le bureau, faisant volte-face, pour s’y adosser, et ainsi continuer à observer son élève, toujours souriant. Croisant les bras sur son torse, il afficha ensuite un air ouvertement moqueur, qu’il assaisonna, tel un chef cuisinier préparant avec amour sa salade, de la réplique suivante : « De surcroît, si je ne m’abuse, vous avez récemment appris, à mon propre cours, comment utiliser les runes pour créer une lumière suffisamment forte pour voir en pleine nuit, et douce pour éviter qu’elle ne dérange les autres, ou ne soit perçues trop aisément par eux... » Prenant un malin plaisir à la situation, l’enseignant alla même jusqu’à hausser les sourcils, visiblement interrogateur, mettant ainsi en doute l’attention que Dray portait à ses cours. Attention qui, étant donné l’énergumène, était somme toute assez sommaire, et aléatoire, du moins, concernant les cours de Cian, l’irlandais ne se souciait guère de savoir ce qu’il en était lors des autres cours. Après tout, chacun sa galère, hein, Cian gérait ses cours comme il le souhaitait, si ses collèges avaient des difficultés avec des élèves, ça ne les regardait qu’eux, ils étaient bien assez grands pour se débrouiller tous seuls ! La preuve, ils étaient bien assez grands pour organiser des soirées entre prof, au cours desquels ils se retrouvaient autour de bons petits plats. Le seul bémol de la soirée avait été l’absence tristement navrante de plateau de fromage. Figurez-vous que Cian était fromivore, et il adorait tout particulièrement le Brie (Au point qu’il pouvait en manger à toute heure, jour comme nuit, ce qui n’était pas forcément le cas avec tous les fromages, surtout le Bleu, car, voyez-vous, il était allergique au Bleu !). Et comme tous amateurs de fromages qui se respectent, il ne mangeait son fromage qu’avec du pain (bien frais, et croustillant, de préférence), et un bon verre de vin rouge (français, et s’il pouvait être de Bourgogne, c’était la cerise sur le gâteau, ou plus particulièrement le verre de vin parfait pour accompagner le fromage !) Fronçant les sourcils, Cian réalisa que ce petit intermède méditatif lui avait donné faim, car son estomac remua, sans bruit toutefois, heureusement pour lui. Aussi le professeur se promit-il de faire un détour par les cuisines, pour y manger un peu, voire beaucoup, de fromage. Mais, pour l’heure, il avait bien plus important à faire : tâcher d’attiser la flamme ténébreuse qui brûlait dans l’esprit de Dray. Et pour ce faire, l’enseignant avait une idée, mais, avant toute chose, il lui fallait découvrir si son sentiment que Dray cachait un lourd, mais fort intéressant, secret, était fondé ou non... Et, pour commencer, il avait évoqué les lacunes, qu’il prenait soin de considérer comme inquiétantes, au vu de l’expression de son visage. Après tout, la leçon en question avait eu lieu dans la semaine, ils y avaient passés quelques cours, même... Aussi estimait-il ouvertement que cela devait être assez frais dans l’esprit de son élève pour qu’il n’ait pas à se déplacer pour lire...
Quittant ses pensées culinaires, Cian décroisa ses bras, pour poser sa main droite sur le bureau, tandis que sa gauche alla dans la poche de son jean, affichant un air décontracté de celui qui se sait en position de force, et qui a bien l’intention d’en jouer. Ne perdant pas Dray du regard, Cian afficha un air ouvertement confiant, alors qu’une idée commençait à se former dans son esprit, pour avoir une confirmation sur le potentiel don de Dray. Comme quoi, mettre ses mains dans ses poches peut être inspirant, si elles ne sont pas vides... Cependant, la patience était de mise ce soir, aussi le mangemort continua sur sa lancée, l’air de rien : « Et quand bien même vous ne maîtrisez pas ces runes, vous auriez alors réveillés vos camarades en lisant. Mais je suis certain qu’il est moins pénible de les réveiller que de se retrouver avec une punition pour être dans les couloirs après le couvre-feu... A moins que, bien entendu », ajouta-t-il non sans malice, tel un combattant s'apprêtant à asséner le coup de grâce à son adversaire, « que vous n’aimez être puni, auquel cas, je ne peux rien pour vous. Mais, de vous à moi, je pense plutôt que c’est la nature du livre que vous tenez entre vos mains qui vous a poussé à quitter votre dortoir ! » Et un nouveau sourire malicieux vint s’afficher sur ses lèvres. C’était drôle, vraiment, presque autant qu’arriver dans un restaurant et déclarer : « J’ai faim », pour attendre qu’un serveur vienne vous apporter à manger, sans que vous n’ayez eu à commander ! Et le mieux, dans cette histoire, c’est qu’au cours de cette petite réplique, l’idée qui avait germé dans son esprit avait prit forme dans sa globalité... Mais, patience, dans la vie, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Ou, dans le cas de Cian, être un escargot... On a souvent peu d’affection pour l’escargot, [surtout le fizcargot], mais agir comme lui permet d’éviter le moindre faux pas !
Sujet: Re: « Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray Jeu 2 Mai - 17:40
Plongé dans son livre, c'est à peine si Dray fait attention au monde extérieur. Ca n'est peut-être qu'une introduction, une initiation, aux arts sombres et mystérieux de la Magie noire, le sujet à beau être presque uniquement théorique, c'est à peine s'il peut s'arrêter de lire, à peine s'il parviendrait à en détacher les yeux, dusse-t-il devoir le faire. Il n'a pourtant aucun point commun avec les Serdaigles, qui se plongent avidement dans livres et grimoires pour en absorber le plus de savoir possible, peu importe qu'il soit théorique ou pratique, comme les petits rats de bibliothèque qu'ils sont... Non, pas du tout. Généralement, le Gryffon évite au possible l'ennuyante théorie et autres faits et n'apprend que le strict minimum vital. La plupart du temps, il n'y voit juste pas d’intérêt, ce n'esr qu'expliquer de façon bien compliquée ce qu'il peut sentir tout naturellement, ou même chercher à trouver la raison de pourquoi un sort, ou une deux ingrédients de potions, ou même simplement la magie -et les exemples sont innombrables- alors que, pour lui, il n'y a pas d'explication à chercher, c'est juste de cette manière que sont les choses, qu'on le veuille ou non. Sans doute est-ce en partie parce qu'il sait bien que la Magie est imprévisible, que tant qu'on a de la volonté et les capacités, tout est possible, ou presque. L'anglo-coréen avait pensé durant un long moment que toutes les branches de magie sont au fond identiques, que ce n'est que l'utilisation, et la manière de l'utiliser, qui les faisaient différer l'une des autres, pourtant, depuis quelques temps, il commence à ne plus en être si certain. De ce qu'il a pu -de ce qu'il peut- sentir, la Magie noire lui semble presque fondamentalement différente. Mais peut-être que ce n'est que son caractère, tentateur, ô combien tentateur, sa puissance presque sans limite puisqu'elle n'est pas entravée par tous les tabous, pas entravée par la peur du pouvoir -qui est au contraire rechercher, sans limite- ni certainement par d'autres barrières mentales inconscientes, ou par il ne sait quoi d'autres, qui est simplement trop profondément ancré en elle, qui l'imbibe si parfaitement, qu'elle en semble différente. Comment est-ce qu'il peut faire de telles conjectures sans jamais l'avoir utilisé ? Et bien, disons qu'il la sent dans les auras magiques de ses partisans, sombre et électrique... presque séductrice parfois, dans le genre qui vous appelle à utiliser son si grand pouvoir, et s'il y en a toujours eu à Poudlard, parmi les Serpentard principalement, mais aussi celle de certains professeurs, avec l'arrivée des élèves de Durmstrang cette année, il y en a eu quinze de plus. Et particulièrement bien imprégnées, preuve qu'ils continuaient toujours à l'utiliser, même ici, à Poudlard, où son usage, comme en Angleterre, est pourtant sensé être prohibé. Enfin, ce n'est pas comme si le sorcier aux cheveux roses suit toujours le règlement à la lettre, au contraire, sinon il ne serait pas dans la salle d'histoire de la magie une fois le couvre-feu passé, en train de lire un livre de cette magie interdite mais si captivante, emprunté le soir même à dans la réserve de la bibliothèque où il n'est pas sensé entrer sans permission -qu'il n'a bien évidemment pas. Oui, il a tendance à les additionner, les empiler, même les collectionner, les manquements aux règles de Poudlard -et pas qu'à celles-ci- , alors ce n'est pas lui qui va soudainement s'offusquer que certains élèves ne le suivent pas à la lettre. Même s'il s'agit de magie noire.
Et c'est justement un porteur d'une de ces auras dans lesquelles il peut discerner la trace presque indélébile des Arts noirs, comme un colorant qui se diffuserait lentement à travers son entièreté, qui fait son apparition dans la pièce, silencieux, sans que l'hypersensible à la magie ne le remarque immédiatement, trop absorbé dans sa lecture passionnante pour s'en rendre compte avant qu'il ne soit trop tard. Déjà, il est derrière lui, épiant les pages jaunies et couvertes d'écritures noires par dessus son épaule, l'observant faire toujours sans dévoiler sa présence. C'est en tournant une page de fin de chapitre que Dray se rends soudainement compte qu'il n'est plus seul, sentant brusquement la source de magie humaine derrière lui, sa présence l'instant d'après. Imperceptiblement, les muscles de son dos se crispent, devinant sans mal de qui il s'agit, regrettant immédiatement de ne pas avoir été plus prudent. Manquait plus que lui, déjà qu'il a la très désagréable que le professeur McCawley se rapproche de plus en plus dangereusement de son secret si soigneusement caché jusqu'à présent. Comme s'il a besoin, en plus de ça, qu'il lui tombe dessus LE jour, et le moment pile, où il est en train de lire un livre sur la magie noire pour la toute première fois. Il ne bouge pas pourtant, ne fais pas le moindre geste pour fermer le livre, gardant ses yeux fixés sur ses pages grandes ouvertes. Pas le moment de lui donner encore un indice qui le mettrait un peu plus sur la voie de son don en lui faisant savoir qu'il à remarquer sa présence -sa magie- alors qu'il est sensé être particulièrement discret et qu'il l'a soudainement repérer sans qu'il n'ait fait le moindre geste ou bruit pour. Non, il attend que le professeur daigne lui faire savoir sa présence -même s'il le sait déjà, fait que l'homme ignore encore- d'un léger toussotement pour bouger, fermer tranquillement le livre en en masquant naturellement -le plus possible en tout cas- le titre en posant nonchalamment son bras dessus tout en se retournant vers l'irlandais. Non mais vraiment, combien étaient les chances pour que parmi tous les habitant de l'antique château, ce soit lui qui lui tombe dessus ce soir là...
Répondant à sa question quant à sa présence hors de son dortoir à cette heure d'un sourcil haussé et d'une réplique posée, clairement pas impressionné de s'être fait prendre en train de briser encore le règlement -en même temps s'il devait l'être à chaque fois qu'il le faisait... il aurait arrêté depuis un bon moment déjà!- expliquant qu'il est insomniaque et que ne voulant pas déranger ses camarades de dortoir et que c'est donc la raison pour laquelle il se trouve hors de son dortoir, en train de lire, n'indiquant évidemment pas le sujet de ladite lecture. Il a beau se montrer assuré, relativement détendu par rapport à l'état dans lequel il aurait pu -du- être dans une telle situation... Au fond il ne l'est pas vraiment. La gorge comme nouée, ses muscles qui se tendent imperceptiblement sous sa peau pour se relâcher un instant avant de se crisper à nouveau, son tatouage sur son avant-bras droit chauffant légèrement mais désagréablement sa peau en signe de danger. Mais il ne peut l'esquiver, ce n'est pas comme s'il peut soudainement sortir de la salle et retourner à son dortoir sans rien ajouter, McCawley ne le laisserait certainement pas faire. Nan, aucune chance, même. Aussi, Dray se contente faire semblant de faire comme il fait d'habitude : ne pas porter vraiment d'intérêt à la situation et au fait qu'il se fait prendre en tort, son air blasé malgré son attitude un brin insolente sans forcément le vouloir -en même temps, ça lui venait naturellement, et puis ça n'en est pas vraiment c'est juste son caractère, refus d'obéir aux règles et à ce qu'on lui dit alors qu'il se fout presque totalement des conséquences, sauf cette fois-ci. Non, cette fois, il faut qu'il se force à rester prudent, attentif. Pas question d'avoir un de ces moment de 'blanc', où il se plonge presque entièrement dans les perceptions de son sixième sens et se met soudain à regarder dans le vide -enfin, nul part en particulier- le regard flou, ni de laisser échapper des paroles, ou même une expression, la manière de tourner certains mots, qui pourraient le mettre sur la piste de son secret. Ou même le lui faire comprendre, ou lui en donner la preuve... Il sent bien qu'il creuse, cherche à découvrir ce qu'il cache, qu'il s'en rapproche de plus en plus... Il peut le voir dans son regard, parfois... Mais il est incapable de dire combien il es proche de savoir. Simples suppositions, puzzle presque complété, qui n'attends plus que la dernière pièce ? Ou peut-être qu'il se fourvoie totalement sur son don, mais ça, l'anglo-coréen n'y croit pas trop. Pas assez utopiste pour ça.
Sans rien ajouter à sa précédente explication, Dray observe l'enseignant et son agaçant sourire mi-amusé mi-réprobateur -il pouvait pas se décider pour l'un ou l'autre ?! Qu'il sache ce qu'il pense!- alors qu'il s'avance vers le bureau de Binns en reprenant la parole, s'amusant certainement à jouer sur ses nerfs... Évidemment qu'il est un sorcier ! Qu'est ce qu'il ferait à Poudlard en train d'apprendre à ce servir de sa précieuse magie, sinon ? Et puis il n'avait même pas parler de déranger ses camarades les rideaux du baldaquin sont plutôt épais de toute manière, et dans le pire des cas il aurait pu descendre dans la salle commune... Mais bon, ça n'explique toujours en rien sa présence ici, n'est-ce pas ? Il retient une expression un brin renfrognée, fixant un moment le dos du professeur tout en gardant un air plus blasé mais calme qu'autre chose, attendant qu'il continue. L'homme atteint le bureau, faisant volte-face en croisant les bras sur son torse tandis qu'il s'y adosse, un air clairement moqueur sur le visage auquel Dray réponds en arquant un sourcil, peu impressionné. Il l'écoute évoquer l'un des derniers cours de runes, et particulièrement une certaine combinaison permettant de créer une lumière particulière, à la fois suffisamment puissante pour voir -dans ce cas lire- en pleine nuit, et tamisée pour ne pas gêner les autres -potentiellement endormis, comme ça aurait certainement été le cas à son dortoir. L'irlandais haussa même les sourcil d'un air interrogateur -moqueusement, certainement- comme pour remettre en question son attention en cours et son apprentissage de ceux-ci, ce qui lança un peu dans l'agacement de l'anglo-coréen sans qu'il ne laisse pourtant paraître quoi que ce soit, trop habitué à le sentir pour le montrer à chaque fois. Non mais franchement... d'accord, il n'est clairement pas le genre d'élève à être tout le temps aux aguets prêt à enregistrer la moindre parole des professeurs -il en est même très loin, préférant de toute manière faire les choses à sa manière- , d'accord, il n'est pas toujours attentif en cours -n'ayant aucun remord à somnoler ou ne rien écouter pendant une bonne partie de ceux-ci, ou même tout bonnement de sécher et de faire autre chose pendant ce temps plutôt que de s'ennuyer sur une chaise inconfortable- et encore une fois, d'accord, il ne fait pas toujours le travail demandé ou n'apprends pas toujours le cours comme il est sensé le faire -un peu plus régulièrement que ça d'ailleurs, selon les matières- mais quand même ! Il n'est pas stupide et encore moins idiot, et sa mémoire n'est pas si mauvaise, et puis il travaille un minimum quand même -minimum, c'est vraiment le cas de le dire, parfois...- pour avoir des notes au moins moyennes, histoire qu'on ne vienne pas l'embêter avec des 'problèmes scolaires d'élèves en difficulté' ou il ne sait quoi d'autre encore ! D'ailleurs, il profite amplement de la pratique pour se rattraper, la préférant de loin à la souvent bien trop barbante théorie. S'il se donnait un peu plus de mal dans son travail, sans doute pourrait-il être un 'bon élève' mais il n'a tout simplement pas envie de se casser la tête pour des futilité comme ça qui ne change de toute façon rien au final -l'important selon lui étant de savoir ce qu'il faut savoir, et de se pencher plus sur ce qui l'intéresse vraiment.
« Je me souviens de ces runes, merci de votre sollicitude, professeur. » commence-t-il, un brin sarcastique en appuyant très légèrement sur le mot, se retenant de le faire bien plus, histoire de ne pas avoir l'air trop insolent. Mais bon, on ne change pas Dray Garisson aussi facilement. Il reprend d'un ton plus neutre, collant à son expression toujours un peu blasée. « Mais j'avais besoin de changer un peu d'air et de marcher un peu, vous comprenez, rester cloîtré au même endroit sans rien faire, c'est vraiment pas bon pour les insomnies... tout ce que ça fait, c'est donner encore moins envie de dormir. Et je voulais pas être trop fatigué pour le cours de runes de demain, d'où ma sortie nocturne. »
Bon, en un sens, il ne ment pas vraiment, rester enfermer dans son dortoir, ou même dans la salle commune de Gryffondor qu'il trouve parfois trop emplie de rouge -qui est la couleur de sa maison, certes, mais là, dixit Dray : ça tourne à l'obsession, ils veulent nous griller les neurones et nous endoctriner avec leur rouge PARTOUT- , à effectivement pour don de faire fuir son sommeil, et l'un des seuls remède qu'il a trouvé pour éviter cela, c'est de se faufiler hors de la tour des Rouge et Or pour aller traîner dans le château ou dans le parc, que ce soit avec son complice de toujours -ou presque, la moitié de sa vie au moins- ou en solitaire, comme ce soir là. Enfin. Il observa distraitement McCawley décroiser les bras en prenant un air décontracté et confiant, posant une main sur le bureau derrière lui, fourrant l'autre dans sa poche. Le sorcier aux cheveux roses -bonbon comme disait Brian- se retient de peu de plisser les yeux, n'appréciant pas vraiment cet air un peu trop tranquille et détendu, et assuré, de l'enseignant. Nan, ça lui donne un mauvais pressentiment, comme s'il avait une idée derrière la tête... Ce qui n'est certainement pas bon pour lui. Ou encore pire, pas bon pour son secret. Encore une fois, il écoute l'irlandais alors qu'il reprend la parole, assez malicieusement. Lui, aimer être puni ? Dray hausse et arque lentement un sourcil, visiblement très sceptique à ses accusations -non mais franchement, il a l'air d'aimer être puni?!- l'air de dire ''Vous entendez ce que vous dites ?''. Mais bon, il est vrai qu'il n'accorde pas vraiment d'attention à ses retenues trop nombreuses pour être comptées, ni même à tous les points retirés à sa maison, ça n'a pas du tout l'effet escompté d'essayer de le dissuader de rompre encore et encore le règlement. Pourtant, c'est ça dernière phrase, hypothèse, qui le fait le plus réagir. Son cœur accélère un peu ses battements dans sa poitrine, le nœud dans sa gorge se resserre alors qu'un tic étire la commissure de ses lèvres d'un côté, légèrement, moins d'une demi-seconde. Presque imperceptible, suffisant pour remarquer qu'il a tiquer si on y prête suffisamment attention, avant de reprendre le contrôle sur son expression toujours blasée. La nature du livre ? Que pourrait-il en dire ? Anticiper le reste, tout dire au moyen d'un demi-mensonge ? Mais il ne sait pas ce que McCawley a vu du livre... Pas le titre, en tout cas, mais s'il avait pu en lire certain passage par-dessus son épaule ? Il ne sait pas depuis combien de temps il se tenait juste derrière lui avant de l'avoir remarqué... Sans doute pas trop longtemps, mais peut-être avait-ce été suffisant pour le renseigner sur le sujet de l'ouvrage... Ha, pourquoi n'avait-il pas été plus prudent ?! Mais c'est trop tard pour les regrets, ce qui est passé est passé, et il est impossible de le changer. Aussi, Dray garde son air peu impressionné, bien qu'il soit moins blasé qu'auparavant, inclinant sa tête de côté de quelques millimètres, plantant son regard dans celui plus clair du sorcier.
« Ce livre ? » demande-t-il, interrogateur, en tapotant la couverture de cuir du bout de l'indexe avant de reposer sa main dessus, barrant parfaitement naturellement le titre comme s'il ne s'en était pas rendu compte. Il continue, un ton très légèrement surpris mais catégorique dans la voix. « Je passais dans le couloir quand j'ai remarqué la lumière sous la porte. Quand je suis entré pour l'éteindre, il était posé là, et comme je m'ennuyais, j'ai commencé à le feuilleter, c'est tout. C'était pas très longtemps avant que vous n'entriez aussi. »
Mensonge... pourtant, il dit ça comme si ça n'en est pas, avec une étonnante simplicité, comme si c'est un fait véridique inébranlable. Enfin, si le professeur de rune a effectivement pu voir qu'il n'avait pas que feuilleté le livre mais était bel et bien plongé dedans, il ne pouvait en aucun cas dire depuis quand c'était le cas, ni prouver qu'il était entré dans la salle pas aussi peu de temps avant lui, comme il le prétends. Non ? Et en l'absence de témoin, il n'y a que sa parole, et il ne compte pas se contredire. À moins qu'on utilise la légilimensie sur lui -ce qui est interdit- ou qu'on lui donne du véritasérum, mais pour cela, il faudrait déjà que ce soit le ministère qui en donne la prescription. Et de ce que Dray sait, il n'y a pas d'autre moyen de savoir qu'il ment. Sans lâcher McCawley du regard, il se concentre légèrement plus sur son sixième sens, plus particulièrement sur l'aura émanant, enveloppant, l'irlandais. Oui, belle et bien imprégnée de cette obscurité, des ténèbres. Proches, trop proches alors qu'il vient juste de lire sur elles, et qu'il n'en sent aucune autre à proximité pour s'y mêler. Fascinant... Mais il ne se laisse pas aller à la contemplation ni à la réfléxion quand à la part de magie noire dans celle du professeur, même s'il peut noter qu'elle semble étrangement intense, mais différente, au niveau de son bras gauche, comme si quelque chose y est rattaché. Un très court coup d'oeil en coin, si rapide qu'il en est à peine notable, au niveau de sa manche, avant de le remonter. Il se contente de hausser un sourcil. Un adepte de la magie noire ne le vendrait certainement pas pour lire un livre sur le sujet... Même si son tatouage continue à chauffer la peau de son bras.
« Mais pourquoi pensez-vous que sa nature m'aurait emmené ici ? » demande-t-il, retenant un sourire en coin narquois ou un peu insolant. La question est peut-être plus dangereuse qu'elle ne le semble, osée, au vu de la réponse que lui apportera le professeur... Mais il faut qu'il apprenne ce qu'il sait de sa lecture, et de se livre. Ne pas aller à l'encontre de ce qu'il sait déjà... Le meilleur moyen pour mentir, avec les demi-mensonge. Et de toute manière, il devine que le professeur ne le lâchera pas aussi facilement. Une occasion comme ça, il ne la laissera certainement pas passer pour essayer d'en savoir plus sur son secret... Non. Il faut qu'il reste prudent. Ne rien faire pour se trahir ni pour piquer plus la curiosité dérangeante du professeur.
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« Dire qu'un livre est moral ou immoral n'a pas de sens, un livre est bien ou mal écrit c'est tout. » (Oscar Wilde) - Feat Dray