Une discussion familiale s'impose ! [Adonis Leroy]
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Sujet: Une discussion familiale s'impose ! [Adonis Leroy] Ven 5 Oct - 11:59
Londres. Pour ce Français qui avait toujours vécu dans son cher pays hexagonal, cette destination était des plus mystiques, comme Paris devait l’être pour les Britanniques certainement, en tout cas c’est ainsi qu’il pensait les choses. Né dans le Sud de la France, l’enfance de Léandre avait été bercé par la douceur du miel d’acacias, de la résine huileuse de pain, les grésillements des grillons, avec un soleil à faire rêver les plus frileux. Autant dire que lors de son arrivée à Poudlard, étant un des meilleurs élèves de sa promotion à BeauxBâtons, Léandre fut surpris par le temps froid, pluvieux et humide de l’Ecosse, pays dans lequel avait été construit l’illustre Ecole de Sorcellerie Poudlard. Et chose assez étonnante, il ne s’était rendu à Londres que très rarement, juste assez pour se rendre au Chemin de Traverse en lui-même et emprunter le Poudlard Express, lors de son intégration à l’école britannique. Et aujourd’hui, la Direction de Poudlard leur avait préparé une surprise folle : un séjour de trois jours dans la capitale anglaise : Londres, la ville si célèbre pour ses musées, ses monuments, son palais royale, ses salons de thé …
Léandre était pressé, amoureux de culture et d’en savoir toujours plus, d’y être. Mais ce n’était pas l’unique raison de son empressement, loin de là. En effet, il fallait bien l’avouer, depuis qu’ils avaient passé ce moment personnel dans le Parc de Poudlard, il ressentait des sentiments profonds et intenses envers cette jeune fille, Artémis Swann. Elle lui apparaissait telle la déesse antique, libre, indépendante, forte, et pleine d’audace, mais aussi imperceptible. Son vœu le plus cher ? La mériter. Serait-ce possible ? Il ne le savait pas et s’y attèlerait pendant ce séjour à Londres. Il essaierait, s’il le pouvait et en s’arrangeant avec leur temps libre, de manger en tête à tête avec elle, ou en tout cas de passer du temps rien qu’à deux. Il ne savait pas ce qu’elle pensait de lui mais n’osait le lui demander, ayant peur de manquer de délicatesse à son égard, ce dont il ne se pardonnerait jamais. Il avait été élevé dans cet état d’esprit : toujours respecter les femmes, les porter aux nues et les louer, les règles d’or de tout gentleman. Ce n’était pas de famille, sinon son cousin serait pareil ce qui n’était pas le cas.
Adonis. Léandre avait vraiment beaucoup de mal à comprendre pourquoi son cousin manquait à tel point de délicatesse. Il ressemblait plus à un rustre en manque d’affections qu’autre chose. Parfois, le Serdaigle essayait de lui en glisser deux mots, ayant déjà entendu des filles se plaindre de ce goujat de Leroy. Mais rien à faire, comme si son esprit refusait de fonctionner en présence du sexe féminin. Pour Léandre c’était l’inverse, il se sentait libéré de l’apesanteur lorsqu’il était en présence d’Artémis… D’ailleurs, en pensant à ceux deux personnes chères à son cœur : son cousin et l’étoile du matin - la chasseresse de son cœur – il se mit à ourdir une troublante jalousie. Il avait entendu des rumeurs, rumeurs selon lesquels quelque chose se serait passé entre Adonis et Artémis. Léandre refusait de le croire. Mais il n’avait pu empêcher le venin et la perfidie de ces paroles lacéraient son cœur si fragile… Il n’avait pas le choix, il devait tirer cette histoire au clair et savoir ce qu’il en était réellement. Il avait donc prévu de parler franchement à son cousin de ses tracas, afin de connaître de la vérité, et le cas échéant régler cette histoire.
Léandre ne savait pas comment il pourrait aborder le sujet. Au matin du départ pour Londres, tous s’étaient rendus jusque Pré-au-Lard grâce aux véhicules tirés par la magie (n’ayant jamais vu la mort, Léandre ne pouvait voir les Sombrals à l’œuvre). Puis, une fois au Village Sorcier, ils prirent place dans le Poudlard Express. Il était encore très tôt et la plupart avaient les idées embrumées par le sommeil qui avait du mal à les quitter. Léandre s’était retrouvé dans le même wagon que son cousin, mais sa tête eut à peine touché le dossier qu’il s’endormit… Il ne se réveilla délicatement, comme un ange, que deux heures plus tard. Il avait été réveillé par le bruit de leurs camarades qui avaient quitté leur cabine pour se dégourdir les jambes et acheter quelques friandises. Adonis n’avait pas bougé, mais il ne dormait pas, il regardait le paysage défilait sous ses yeux à la fenêtre. Ils étaient seuls. L’occasion ou jamais pour Léandre de confirmer ou infirmer ses soupçons…
Sujet: Re: Une discussion familiale s'impose ! [Adonis Leroy] Mar 9 Oct - 22:03
Adonis préparait sa valise pour le trajet du lendemain ; dans moins de 8 heures, le Poudlard Express partirait en direction de Londres pour un voyage de trois jours dans la capitale anglaise, Londres. D’après la Gazette du Sorcier, il neigeait toujours à gros flocons là-bas, alors qu’on était presque en Mars, ce qui désespérait considérablement le français, il remplit donc son sac de pull à col roulés, de pantalons en velours, de grosses chaussettes, de vestes doublées et de bonnets. Aucune cape ni de robe, il devrait prétendre être un moldu pour toute la durée du voyage, et ce n’était pas avec un vêtement qui lui descendaient jusqu’aux pieds qu’il allait ressembler aux gens dépourvus de pouvoirs magiques. Bizarrement, contrairement aux autres élèves qui partaient pour la capitale, il n’était pas excité comme une puce, ni dégoûté au possible, il n’éprouvait rien de particulier. Il attendait le lendemain comme un jour banal, où il irait dans une ville dont il connaissait déjà le côté sorcier, où il découvrirait cette fois le côté moldu. Ca faisait un bon moment maintenant, depuis qu’il avait commencé à moins dormir à cause de ses mauvais rêves, qu’il éprouvait cette sensation de vide à l’intérieur de lui. En définitive, il se sentait inutile, n’arrivait pas vraiment à trouver de but à sa vie (non pas qu’avant il en eut un, il ne se préoccupait juste pas, de ce futur). Il pensait à sa mère en permanence, ses rendez-vous quasi-quotidiens avec des représentantes de la gente féminine ne lui remontaient même pas le moral, et avoir couché avec Artémis Swann n’avait fait qu’augmenter son taux de culpabilité.
Oui, parce que, après sept années de cour intense, Adonis Leroy avait finalement réussi à mettre dans son lit Artémis Swann. Bon, ça ne s’était pas exactement passée de la manière dont il l’avait imaginée, il ne l’avait d’ailleurs pas « mise » dans son lit, il avait pleuré dans ses bras de la manière la moins sexy possible, elle l’avait embrassé sans qu’il comprenne réellement ce qui était en train de se passer, et puis il l’avait porté jusqu’à ses draps en vieux coton, certes, et ils avaient fait l’amour, elle avait perdu sa virginité dans ses bras, et malgré des douleurs préliminaires dont Adonis n’avait pas été étonné, tout s’était très bien passé, se terminant par de multiples … étincelles de plaisir, des deux côtés. Oh bien sûr, la française s’était échappée le matin venu, se rendant certainement compte qu’elle venait de donner sa virginité au plus grand coureur de jupon de tout Poudlard, faisant ainsi grimper le taux de culpabilité de Adonis à un taux jamais atteint, qu’il avait tenté de faire redescendre en lui envoyant une très longue lettre à laquelle il n’avait jamais eu de réponse. Mais cet évènement s’était passé il y a un bon moment maintenant, et son esprit, aussi vide qu’il semblait, était rempli de multiples autres choses. Rabastan, sa mère, les ASPICS, Georgia. Oui, Georgia. Mais chut. Ça, il ne voulait pas se l’avouer.
Comme presque quotidiennement maintenant, Adonis fit une courte insomnie de 3h30 à 4h du matin. Il avait été réveillé en sursaut par une énième vision de ce cintre, pendu dans le vide, auquel était accroché un uniforme de prisonnier, et n’était pas parvenu à se rendormir tout de suite. Moins de deux heures plus tard, qui lui parurent être deux minutes, il fut réveillé par sa table de nuit ensorcelée, fila sous la douche, et retrouvait ses camarades dans le Hall quinze minutes plus tard. Il était vêtu de la tête aux pieds de différentes peaux et fourrures d’animaux aussi banaux que des vaches ou des moutons, mais ressemblait au moins à quelque chose. Arrivé à la gare de Pré-Au-Lard un petit quart d’heure plus tard, le groupe s’engouffra dans le train, et à peine Adonis eut-il posé son arrière train sur la première banquette auquel il eut accès qu’il s’endormit à nouveau.
Deux bonnes heures plus tard, quelqu’un ouvrit la porte du compartiment, laissant passer un boucan infernal qui devait être dû au passage du chariot de nourriture. Adonis se réveilla en sursaut, mais avec la sensation d’être plus reposé, et plus serein qu’avant. Il aperçut du coin de l’œil son cousin Léandre Beauxchamps, et eu un peu de mal à déglutir (bien que ça ne se vit pas le moins du monde). Il avait appris, quelque mois auparavant, ou peut-être moins, quelques semaines, le temps n’était pas vraiment une notion qui comptait pour Adonis, que Léandre fréquentait assidument Artémis, et qu’il en était même amoureux. Rongé par une honte idiote, Adonis et elle avaient couché ensemble avant que son cousin ne la connaisse, il avait évité pendant un long moment son cousin, échangeant seulement par lettre, faisant comme si de rien n’était, alors que malgré leur caractère profondément différents (Léandre était un garçon profondément romantique, alors qu’Adonis, comment dire, pas du tout), les deux cousins s’entendaient bien. Adonis ne lui avait même pas évoqué la maladie de sa mère avec lui, assumant qu’il en avait certainement entendu parler par sa mère à lui, après tout elles étaient sœur. Adonis s’en voulait un peu, carrément même, de s’éloigner de son cousin pour une nana. Il s’était toujours dit qu’une fille ne viendrait jamais se mettre en travers de son amitié envers n’importe quelle personne, et voilà qu’il venait de franchir cette interdiction en rentrant dans ce mutisme envers son cousin. Pour échapper à la discussion qui semblait lui tendre à nouveau les bras, et tel le mouton le plus lâche du troupeau, il se plongea dans une longue contemplation du paysage, jusqu’à ce que son cousin finisse par l’en sortir, en lançant juste quelque mots, naturels :
« Serais-tu en train de rêvasser cousin ? »
Adonis tourna la tête vers lui, lui sourit doucement et regarda ses pieds un moment. Il finit ensuite par se dire qu’il fallait vraiment rétablir le dialogue maintenant, parce que ça en devenait presque ridicule, alors il dit, dans la langue de Molière :
« Pardon, je dors peu en ce moment, ma mère va pas très bien, tu dois être au courant … Mais je n’ai pas très envie d’en parler. Ça fait un bon moment qu’on n’a pas discuté, qu’est-ce que tu deviens ? »
Dernière édition par Adonis Leroy le Dim 4 Nov - 10:24, édité 1 fois
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Sujet: Re: Une discussion familiale s'impose ! [Adonis Leroy] Sam 20 Oct - 22:15
Léandre était un rêveur. Lors de son arrivée à Poudlard, sa perspicacité, son amour du savoir et son extrême imagination l’avait directement dirigé vers la Table des Serdaigles, les bosseurs et les tolérants. Il se plaisait en Ecosse, même si sa France natale lui manquait énormément. Oh certes il avait trouvé un nouvelle passion, en la délicate personne qu’était Artémis, mais il s’inquiétait pour sa famille, cela faisait si longtemps qu’il n’avait vu ni son père ni sa mère… Il aurait aimé leur parler de la jeune fille, tellement il était sûr de ses sentiments. Heureusement pour lui, d’autres membres de sa famille étaient présents à Poudlard comme son cousin, Adonis. Celui-ci semblait un peu l’éviter depuis quelques temps, raison pour laquelle il se posait de nombreuses questions. Il ne savait pas du tout à quoi pouvait bien penser le jeune homme en regardant ainsi les paysages défilaient jusqu’à Londres dans le Poudlard Express. Oh certes, il avait eu il y a peu de temps une lettre assez inquiétante de sa mère lui indiquant que sa sœur, et donc la tante de Léandre, la mère d’Adonis, était très malade et que personne ne savait ce qu’elle avait vraiment, étant obligé de rester dans une chambre de l’hôpital français pour Sorciers. Pour sûr que l’état de santé de sa mère devait préoccuper Adonis, mais pourquoi n’en parlait-il pas à son cousin ? Lui plus que quiconque pourrait le comprendre et le soutenir dans cette épreuve. En règle générale, c’est soit la famille soit une petite amie qui est là dans ces cas-là, mais Léandre connaissait bien son cousin, celui-ci était assez immature du côté des filles et ne pensait pas vraiment à avoir de relations sérieuses avec l’une d’entre elles. Oh d’après ce qu’ils en avaient déjà discuté il avait déjà eu des relations qui étaient allé plus loin que le simple baiser, c’est-à-dire du sport en duo mais aucune relation durable. Pour Léandre c’était à peu près la même chose mais différemment : il n’avait jamais eu de relation sérieuse car il cherchait la bonne et était sûr de l’avoir enfin trouvé, mais à la différence de son cousin, il était encore puceau… Chose qu’il ne lui avait jamais dit, préférant garder son jardin secret…
Quand Léandre s’était adressé à son cousin, celui-ci avait détaché son regard de la fenêtre pour le fixer sur lui, et il lui répondit par un sourire, comblant le gouffre qui s’était creusé entre eux :
« Pardon, je dors peu en ce moment, ma mère va pas très bien, tu dois être au courant … Mais je n’ai pas très envie d’en parler. Ça fait un bon moment qu’on n’a pas discuté, qu’est-ce que tu deviens ? »
Ainsi ses craintes étaient fondées, c’était bel et bien l’état de santé de sa mère qui préoccupait l’esprit du Français. Compatissant Léandre aurait aimé l’aider à se confier mais apparemment il ne voulait pas en parler comme si cela aurait donné encoure plus de réalités à la chose, déjà assez horrible comme cela. Néanmoins il en glissa un mot dans sa réponse, répondant au sourire de son cousin et reposant le livre qu’il lisait sur ses genoux. Contrairement à son habitude, ce n’était pas un livre de poème mais une œuvre philosophique sur la Beauté. Un moyen subtil de penser à Artémis qui devait se trouver à quelques cabines de lui dans le train.
« Oui je suis effectivement au courant, ma mère m’en a parlé… tu sais que si tu as besoin je suis là et le serai toujours ?! La famille est faite pour ça, et je suis également inquiet pour Tante Louise, ma mère ne m’a donné aucun détail…
Comme tu le dis, ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé. Ca me manquait, sincèrement. Eh bien, je me fais petit à petit à la vie britannique, même si la nostalgie fut forte au début j’ai vite trouvé de quoi combler ce manque… Une jeune fille, ou devrais-je dire une déesse qui a illuminé mes jours… Je la connaissais déjà de vue avant mais jamais je n’avais fait véritablement attention à elle, comme si ma vue et mon cœur n’était pas encore prêt à une telle révélation. Et toi, au niveau des amours, tout se passe bien ? Commences-tu à appliquer mes quelques conseils ?"
En effet, Léandre avait conseillé à son cousin d'être un peu plus romantique et doux pour ne pas faire fuir la gente féminine... Avait-il appliqué ce conseil ?
Sujet: Re: Une discussion familiale s'impose ! [Adonis Leroy] Dim 4 Nov - 12:29
« Oui je suis effectivement au courant, ma mère m’en a parlé… tu sais que si tu as besoin je suis là et le serai toujours ?! La famille est faite pour ça, et je suis également inquiet pour Tante Louise, ma mère ne m’a donné aucun détail… »
La famille avait toujours été très importante pour Adonis, depuis qu’il était gosse. Il considérait sa mère comme la seule et unique femme de sa vie, et la seule qui l’aimait vraiment, le connaissait au plus profond de lui-même. La relation avec son père avait toujours été conflictuelle, et de plus en plus ces temps-ci, mais pendant longtemps, il avait été son modèle sur terre. Adonis avait aussi toujours entretenu une bonne relation avec ses différents cousins, aussi différents de lui soient-ils. Valentin – ou plutôt Raphaël, comme il préférait qu’on l’appelle – et lui avait un caractère proche, assez séducteur, arrogant, même si Raph’ était un peu plus … sombre. Ils s’étaient toujours très bien entendu, malgré et même surtout grâce à la compétition qui faisait rage entre eux : qui aura le plus de nanas. Adonis avait néanmoins un objectif différent : si son cousin couchait pour briser des cœurs, détruire des âmes, lui beaucoup moins. Il couchait pour le plaisir, pour le prestige, mais ça l’arrangeait si les nanas ne le détestaient pas, après, ou ne lui envoyaient pas des lettres enflammées et trempées de leurs larmes. De l’autre côté de l’arbre généalogique, il y avait les Beauxchamps. Sa mère avait une sœur, qui s’était mariée avec un Beauxchamps, et ils avaient eu une belle progéniture, qui avait entre autres donné son cousin Léandre, d’à peu près le même âge que lui. Adonis et Léandre étaient très très différents, mentalement parlant (oui parce que physiquement, les deux cousins se ressemblaient beaucoup) : Léandre était d’un romantisme effréné, tandis qu’Adonis ne connaissait même pas ce mot. Il était bien sûr vierge, alors que l’autre ne l’était plus depuis ses 12 ans. Et pourtant … Quoi de plus fort qu’un lien de famille, hein ? Adonis tenait énormément à son cousin, lui faisait confiance, et chérissait leur amitié.
« Ta mère voulait certainement te protéger, ce n’est pas très beau, ce qui arrive à ma mère. Quelque chose a déclenché chez elle des crises de schizophrénie aiguës, et disons que ça ne lui réussit pas. »
Il avait de nouveau les yeux rivés vers le sol, et espérait que Léandre ne lui pose pas trop de questions, auxquelles il n’avait pas vraiment envie de répondre. Après tout, il n’était pas totalement innocent dans la descente aux enfers de sa mère, et n’était pas prêt à ce que tout le monde le sache.
« […] Eh bien, je me fais petit à petit à la vie britannique, même si la nostalgie fut forte au début j’ai vite trouvé de quoi combler ce manque… Une jeune fille, ou devrais-je dire une déesse qui a illuminé mes jours… Je la connaissais déjà de vue avant mais jamais je n’avais fait véritablement attention à elle, comme si ma vue et mon cœur n’était pas encore prêt à une telle révélation. Et toi, au niveau des amours, tout se passe bien ? Commences-tu à appliquer mes quelques conseils ? »
Adonis sourit franchement, et planta ses pupilles dans celles de son cousin, attendrit. Il était poète jusque dans ce compartiment de train bicentenaire et poussiéreux, et tout cela parce que ça touchait le sujet de la femme, de l’amour et du bonheur. Le français culpabilisait sérieusement, maintenant. Il savait qui était cette déesse, et il savait qu’elle n’était pas aussi « pure » qu’il ne le pensait.
Léandre avait en effet souvent donné des conseils à Adonis, ne l’épargnant pas sur son manque de tact évident devant les femmes. Il lui disait d’être plus doux avec elle, plus vrai, dans l’espoir de ressentir pour une fois des sentiments différents de ceux provoqués par son pénis. Il lui avait dit de ne pas essayer de charmer toutes les filles, que ça ne fonctionnait pas comme ça, le monde, l’amour, il fallait laisser venir les choses. Sur le coup, Adonis c’était demandé en quoi Léandre s’y connaissait mieux que lui sur le sujet des femmes : après tout, aux dernières nouvelles, disons qu’il allait rarement très loin avec elles, alors qu’Adonis au contraire … Mais il se trouvait qu’en réalité, Léandre avait plus ou moins raison : en sept ans de cour intense, c’était au moment où il essayait le moins qu’il avait réussi à avoir un baiser d’Artémis Swann, et même plus.
Il se passa une main sur le visage, baissa les yeux vers le sol, et dit, d’une voix un peu honteuse, trainant le regard dans tout le compartiment :
« J’ai suivi tes conseils cousin, sans m’en rendre compte, d’ailleurs. Mais peut-être avec la mauvaise personne … Je racontais à cette fille la maladie de ma mère, et je ne sais pas, je devais être crevée, bref au milieu de la salle commune, je me suis mis à pleurer, là, dans ses bras. Et va savoir pourquoi, ma vulnérabilité et ma non-sexytude du moment a dû la toucher, et elle m’a embrassé, et même plus, beaucoup, beaucoup plus. – Il passa une main autour de sa mâchoire, puis continua, fixant maintenant son cousin – Cette fille, c’était Artémis. »
Sa voix c’était éteinte, il avait maintenant comme un nœud coincé dans sa gorge. Il avala alors sa salive, et fit :
« Je suis vraiment désolé Léandre … Si j’avais su, ce que tu ressentais pour elle, crois-moi, je ne l’aurais pas fait, enfin je l’aurais arrêté, je suis vraiment vraiment désolé … Il ne se passe plus rien entre nous, maintenant, et ne se passera jamais plus rien, j’ai été faible, je suis désolé. Vraiment. »
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