“We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥]
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Azrael S. Avdeïev-Fever
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Sujet: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Dim 14 Oct - 20:44
“We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend.” - Novalis Azrael PV Aurea
TAP, TAP, TAP. Le bruit de ses pas résonna dans le couloir silencieux, plongé dans le noir. La seule lumière venait des torches régulièrement espacées le long du mur, donnant une allure de cachots et de vieux château fort à la scène. Ce qui était d'ailleurs le cas puisqu'Azrael se trouvait dans les cachots de Poudlard, s'éloignant de sa salle commune pour monter dans les étages de château millénaire. TAP, TAP, TAP., il monta les marches deux à deux dans une volée d'escaliers. Les couloirs étaient toujours aussi déserts, mais le jeune homme restait sur ses gardes : le couvre-feu était passé depuis pratiquement deux heures, et tous étaient sensés être cloîtrés dans leur salle commune ou leur dortoir. Certes, le fait de croiser d'autres élèves qui auraient eux-aussi décidé de briser la règle n'était pas un problème, mais il fallait faire attention au préfet -bien que ceux de Serpentard ne diraient rien-, ou encore un professeur ou le concierge, Mr. Picott. Si certains se montraient aisément manipulables, ça n'étaient pas le cas de tous : McGonagall, par exemple, semblait avoir des soupçons à son égard, et ne pas lui faire confiance. Absolument pas confiance, même, malgré son attitude d'élève parfait, exemplaire, et brillant. Pourtant, si cette méfiance n'avait pas été là, il l'aurait plutôt bien apprécié, l'anglo-russe trouvant sa matière très intéressante et le côté autoritaire de l'écossaise, souvent critiqué par les élèves anglais et français, lui rappelait la rigueur russe.
Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite, et Azrael poussa une tapisserie pendant au mur et poussa la porte camouflé derrière. TAP, TAP, TAP firent ses pas dans l'escalier secret totalement plongé dans le noir. Pas de fenêtres ici, ni de torches. Sortant sa baguette, il lança un simple lumos qui éclaira l'étroit corridor d'une lumière diaphane, marquant des ombres et des taches de lumières presque inquiétantes autour de lui. Une légère expression dégoûtée marqua une seconde ses lèvres et son expression alors qu'il évitait une vieille toile d'araignée et de poussière qui pendait non loin de lui, et il continua son ascension dans le passage secret. Un bon moyen de monter deux étages d'un coup sans avoir à passer par l'habituel dédale de couloir et d'escalier -mouvants en plus!- et de risquer de se faire voir par les mauvaises personnes ! Arrivant enfin en face de la porte et de la fin du passage, Azrael éteignit sa baguette sans un mot, et tira doucement la porte vers lui, faisant attention à ce qu'elle ne grince pas. Cette fois, il se trouva derrière une statue claire, masqué par les ombres de l'alcôve qui abritait la sorcière de pierre. TAP, TAP, TAP, résonna le bruit disgracieux de lourds pas, et le Serpentard se recula contre le mur du fond de l'alcôve son dos se collant aux pierres grises, sa cape noire se mêlant parfaitement à l'épaisse ombre. Retenant sa respiration, il regarda Picott passer dans le couloir devant lui sans le remarquer, sans même lancer un regard dans sa direction, l'air ivre et bourru. Une nouvelle grimace désobligeante, hautaine, marqua ses traits, inaperçue. L'imbécile.
TAP, TAP, TAP, tout comme Picott, le bruit de ses pas s'éloigna dans le couloir, et, heureusement, dans le sens contraire de celui qu'Azrael prévoyait de prendre. De toute manière, si le concierge espérait attraper attraper des élèves fraudeurs durant sa ronde, il risquait d'être déçu. Vu le niveau sonore de ses pas et l'état dans lequel il était c'était mal parti. A moins qu'il ne tombe sur des élèves particulièrement idiots et inattentif. Et Morgane savait qu'il y en avait un certain nombre ici ! L'anglo-russe leva les yeux au ciel d'exaspération devant tant de bêtises accumulée dans un même lieu -même s'il n'était pas étonné- , sortant sans un bruit des ombres et de l'alcôve, et prenant la direction opposée que celle que l'ivre avait emprunté. TAP, TAP, TAP, le léger bruit de ses pas repris alors qu'il s'éloignait pour chercher les escaliers qui le mènerait à l'étage supérieur où il devait retrouver Caroline Adams. Un rendez-vous avec la jeune élève de Beauxbâtons ? Pas dans le sens où on l'entendait en tout cas, ses intentions étaient tout autres en ce qui concernait la sang-de-bourbe.
TAP, TAP, TAP, continuèrent de faire ses pas après qu'il soit arrivé au bon étage. Azrael bifurqua dans un couloir à gauche, s'avança jusqu'au second croisement, tourna à droite. Avança encore une dizaine de mètres, tourna à gauche, avança encore jusqu'à arriver au niveau d'une autre statue, elle aussi en retrait dans son alcôve protectrice. Le jeune homme s'engouffra dans le renfoncement, s'adossant contre un mur pour laisser à nouveau les ombres le camoufler. Et il attendit. Une minute, deux minutes, trois minutes. Cinq minutes et 46 secondes. CLAP, CLAP, CLAP fit le fin bruit d'une paire de talons sur la pierre. Elle arrivait, enfin. Azrael patienta encore quelques instants jusqu'à ce qu'elle apparaisse dans son champ de vision, et encore jusqu'à ce qu'elle soit devant la statue. Il la regarda d'un air amusé -pas un gentil air amusé cependant, plutôt celui qu'aurait pu avoir un requin attendant sa proie- alors qu'elle passait nerveusement la main dans ses longues boucles blondes, se tournant et se retournant sans le voir, comme pour le chercher ou s'assurer qu'elle était seule. La franche nervosité qui teintait son visage sans un simple masque ni aucun effort pour essayer de la cacher laissait prédire à l'anglo-russe beaucoup d'amusement.
TAP, TAP, TAP. Le bruit fit presque sursauter la pauvre poufsouffle alors qu'il sortait de l'alcôve où il était resté jusque là, un sourire en coin moqueur sur les lèvres, faisant briller ses yeux vairons. Caroline eut un fin sourire, certainement soulagée de le voir, mais sans se départir de sa nervosité si naïve et irritante.
- Et bien, enfin te voilà, j'ai faillit attendre ma jolie ! Allons autre part, nous ne voudrions pas que quelqu'un nous trouve là à cette heure, n'est-ce pas ? prononça-t-il doucement.
La jeune fille hocha la tête d'un air presque soulagé, comme s'il avait tout compris de sa nervosité. Un léger oui murmurée, teinté de son accent français, lui répondit plus franchement. Tsss, Azrael du retenir une expression méprisante, continuant de sourire simplement. Elle était tellement naïve et crédule ! C'en était franchement affligeant. Et en même temps terriblement amusant, la facilité avec laquelle il la manipulait, lui faisait croire qu'il était si gentil et prévenant, un véritable ami ! Tellement facile. Mais elle déchanterait vite, ce soir-là, c'était certain. Il passa devant elle sans rien ajouter, se contentant d'ouvrir la voie et de lancer de temps en temps un regard en arrière et un sourire à la Poufsouffle, et lorsqu'il fut arriver dans une salle de classe vide, à laquelle il avait apporté quelques aménagements plus tôt dans la journée. Poussant la porte de bois, il laissa d'abord passer Caroline, avant de la refermer derrière lui. Sortant sa baguette, il lança en informulé un silencio et un collaporta pour s'assurer que personne ne viendrait les déranger, avant d'aller s'asseoir sur le bureau, juste en face de la table sur laquelle la jeune fille s'était elle même installée.
- Alors, qu-qu'est ce que tu voulais me demander, Azrael? demanda-t-elle doucement.
Si sa nervosité s'était calmée, elle n'avait en tout cas pas disparut, remarqua le Serpent. A moins que, quelque part, elle se doutait que tout ne se passerait pas parfaitement bien pour elle ce soir.
- Dis-moi Caroline, tu connais Aurea Rosewood ? -la question laissait plus penser à une affirmation qu'autre chose- Que sais-tu d'elle?
Elle pencha la tête sur le côté, ses mèches blondes glissant le long de ses épaules, l'air franchement surprise.
- Aurea ? Hmm, je ne la connais pas bien, j'ai du lui parler que quelques rares fois... Pourquoi tu veux savoir ça ? Elle est bizarre ? Méchante ? Elle t'intéresse ? Parce que franchement, cette fille, elle est juste trop hautaine et méprisante, et désagréable ! Tellement superficielle!
Et elle lâcha un soupire appuyé pour bien insister sur sa petite diatribe. Elle semblait presque fière d'avoir sorti tout cela d'une traite et de son analyse particulièrement psychologique de la concernée. Enfin, elle releva les yeux vers Azrael, lui lançant un regard presque plein d'espoir, comme si elle s'attendait à ce qu'il soit lui-aussi fier d'elle pour sa brillante analyse et parfaitement d'accord avec elle. Son sourire se flétri cependant, lorsqu'elle remarqua l'expression calme -trop calme- du Serpentard, qui avait laissé tombé son sourire. Il s'avança vers elle, une démarche féline, presque prédatrice, et, arriver à sa table, se pencha vers elle, appuyant ses main de chaque côté de la table. Son expression resta calme, sans sourire, mais se fit méprisante, alors que la jeune fille se reculait contre sa chaise, se plaquait contre le dossier. Avait-elle compris qu'elle était dans une situation non enviable ? Qu'il était plus dangereux qu'il lui avait laissé croire ? Il sourit, désobligeant.
- Caroline, Caroline... Ne t'as-t-on pas appris à respecter les personnes t'étant supérieures en tout point ? -il se pencha encore vers elle, perdant son sourire, retrouvant son air méprisant, presque écœuré- Et je ne t'ai pas demandé ce que tu pensais qu'elle, mais ce que tu savais d'elle, alors tu vasme faire le plaisir de me répondre !
Cependant, Caroline ne bougea pas, restant comme tétanisée sur sa chaise, figée sur place. Sans doute trop surprise par le radical changement de caractère d'Azrael. A quoi s'attendait-elle ? Il était un Durmstrang, doublé d'un Serpentard et d'un sang-pur !
REPONDS, cria-t-il presque d'une voix dure, autoritaire, laissant percer un fin accent russe, voyant qu'elle ne répondait pas.
La poufsouffle sursauta violemment, comme s'il l'avait giflé sur place. Son regard apeuré rencontré celui franchement énervé et dur de l'anglo-russe, et dans un élan de peur ou de courage-suicidaire -ou quelque chose d'approchant- la jeune française lui lança un fort coup de pied dans le tibia, le faisant reculer un moment et le prenant par surprise. Elle se leva brusquement, renversant sa chaise dans le mouvement, et courra vers la porte, tentant vainement de l'ouvrir en s'acharnant sur la poignée. Manque de chance -ou de clairvoyance- pour elle, la porte était verrouillée et, dans sa terreur, l'impure avait oublié qu'elle pouvait faire de la magie. Tss, elle ne méritait même pas de posséder ce don, ce cadeau qui lui avait été fait contre toute logique, n'en était même pas digne.
Cette fois, une fureur pure s'était emparée du Serpent, faisant bouillonner son sang. Fondant sur Caroline qui se retourna avec un air terrorisé, il attrapa violemment une poignée de ses cheveux blond, tirant dessus pour la redresser et l'empêcher de bouger, de fuir.
- Sale sang-de-bourbe ! Pour qui te prends-tu ?! N'as-tu pas encore compris où se situait ta place ?! Tout en bas, avec les chiens et les elfes de maisons, c'est là qu'elle se trouve, à ramasser notre crasse et à cirer nos chaussures, à servir de gibier pour les chasses, d'outils ! Vous n'êtes rien d'autre qu'un ramassis d'ordures !, cracha-t-il, venimeux, enragé. REPONDS-MOI !
Sa main s'éleva d'elle même, s'abattant sur la jeune fille qui laissa échapper un cri à son contact. Mais rien d'autre, toujours pas de réponse... Il se redressa, attrapant sa baguette, et le premier sort sans échappa, tandis qu'elle était prise de sanglots incontrôlés, que ses doigts se mettaient à gratter le bois de la porte dans un vain espoir d'une échappatoire. Et les sorts, et les rayons lumineux, continuaient à s'abattre sur elle, parfois ponctué par une nouvelle injonction d'Azrael lui disant de lui répondre. Combien de temps ? Cinq minutes ? Dix minutes ? Des heures, quelques secondes ? Jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter, qu'elle ferais n'importe quoi mais qu'il stoppe la pluie de maléfices de plus en plus sombre, de plus en plus noirs et puissant. Il s'arrêta, gardant toujours sa baguette d'ébène en main, tandis qu'elle lui racontait tout ce qu'elle savait sur Aurea. Des choses futiles, comme qu'elle avait couché avec Adonis, ou beaucoup, beaucoup plus intéressante, comme le fait qu'elle ne soit en fait arriver à Beauxbâtons que pour sa seconde année, débarquant de personne ne savait où. Intéressant. Azrael leva encore sa baguette, et Caroline se recroquevilla sur elle même, dans l'attente d'un nouveau sort, de nouvelles souffrances. Pourtant, le rayon lumineux qui la toucha sembla apaiser ses douleurs. Elle ne s'arrêta pas de pleurer pour autant, alors qu'il lui saisissait le menton sans le moindre égard, et s'approchait d'elle, la voix faussement caressante, menaçante et dangereuse au fond.
- Et bien tu vois, quand tu veux, ça n'était pas si difficile...- faux sourire, le mépris et la menace étaient toujours là, bien présents- Et si tu raconte quoi que ce soit de ce soir à qui que ce soit, sache que ce que tu espéreras n'avoir qu'à souffrir ce que tu as eu à souffrir maintenant la prochaine fois. Et de loin, tu as ma parole...
La jeune femme hocha la tête, essayant de reculer pour lui échapper, mais il la retint, saisissant durement son poignet, l'obligeant à faire un serment inviolable. Paranoïaque peut-être ? A peine, mais elle ne pourrait vraiment rien dire. Cela promettait beaucoup de moment d'amusement dans le futur, pour Azrael ! Enfin, il se releva, déverrouillant et ouvrant la porte d'un même mouvement de baguette. CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, CLAP, firent le bruit de ses talons alors qu'elle s'enfuyaient en pleurant à chaudes larmes sans même lancer un regard en arrière. Une chose était sûre : elle ne ferait plus aveuglément confiance à tout le monde.
Azrael s'assit à nouveau sur le bureau, un sourire parfaitement mauvais sur les lèvres, trônant au milieu de son expression toujours énervée. La fureur s'était calmée, mais n'avait toujours pas disparue. Le silence retomba.
CLAP, CLAP, CLAP, fit le bruit d'une autre paire de talon, la démarche posée, qui brisa le silence. Azrael releva les yeux vers la porte ouverte en face de lui. Qui cela pouvait-il bien être ? La réponse arriva d'elle même, laissant apparaître une silhouette qui commençait lentement à l'obséder. Aurea. Quand on parlait du loup... Il se redressa, plongeant ses prunelles vaironnes dans les yeux de la jeune femme, se sentant soudainement attiré vers elle, par elle, mais refusant d'admettre ce qui se créait lentement depuis qu'il l'avait vue à ce premier cour d'EdM.
-Tiens donc, Aurea..., prononça-t-il simplement, une pointe d'intrigue dans sa voix.
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Lun 15 Oct - 21:20
Un miaulement fit sursauter Aurea. Doucement, la jeune femme se retourna, debout sur la petite échelle dont elle se servait pour atteindre le haut de l’étagère. Un coup d’œil rapide vers le sol la rassura : juste un chat gris et blanc probablement égaré. Un instant, elle avait eu peur d’avoir attiré l’attention du concierge. Elle soupira, agacée. Le chat continuait à miauler. Un jais de lumière orangée fit fuir l’animal pour de bon, dans un gémissement aigu. Aurea reporta son attention sur son activité préférée : voler des ingrédients et des potions au professeur Slughorn. Montée sur la petite échelle, la serdaigle passait son doigt sur les vieilles étiquettes représentant les différentes potions étalées devant elle. Sur les compartiments de l’étagère, divers ingrédients étaient rangés dans de grandes, petites, larges ou fines boîtes poussiéreuses. Tout sentait le renfermé, le vieux, la poussière : mais Aurea aimait cet odeur. Elle aimait sentir les vieux livres dans les bibliothèques où d’énormes ouvrages anciens avaient besoin d’un léger souffle sur la couverture pour pouvoir lire l’inscription sur le dessus. Tourner les pages brunies d’un livre, sentir ce parfum si spécial… Aurea adorait ça. Elle avait toujours aimé ce qui était ancien, avec une histoire compliquée et fascinante : la transparence, la superficialité et la banalité n’avaient rien de fascinant. Aurea s’intéressait aux choses complexes, aux mystères irrésolus. Cependant, la jeune fille ne recherchait ce soir rien de précis. Elle voulait trouver un moyen d’entrer dans le bureau de Mr. Picott sans se faire remarquer. Mais si elle se fiait aux dires des autres élèves, la tâche ne serait pas aisée. Aurea n’avait nullement l’intention de voler quelque chose ou de fouiner dans les affaires personnelles du concierge. Son but était tout autre et sans surprise. Depuis le début de cette année, un jeu très excitant, amusant et néanmoins dangereux avait débuté. Ce jeu avait commençait en cours d’Etude des Moldus, pour être précis, durant la première semaine de la rentrée. Mais Aurea savait que même sans ce cours, les choses auraient tournées de la même manière, ou presque. C’était sa faute, à lui, avec ses yeux si étranges, uniques. Trop envoûtants pour ne pas en être troublée. Azraël Fever. Aurea ne savait pas si c’était le hasard ou autre chose, mais leurs chemins semblaient se croiser à nouveau. D’abord dans le Poudlard Express où elle avait ressenti pour la première fois ces émotions si forts et perturbantes à travers un mur qui l’avait séparée de l’identité du concerné. Le cours d’Etude des Moldus lui avait fait connaître enfin le visage de celui qui possédait une « colère noire », comme l’appelait Aurea. En en voyant ses yeux, les traits fins de son visage, il ne lui avait pas été difficile d’établir un lien avec le garçon brun qu’elle avait si rapidement vu à la table de Durmstrang. Azraël revenait comme un fantôme de sa vie passée, rappel de ses mensonges soudainement mis en danger. Oui, ce jeu était dangereux. Aurea s’amusait avec le feu, et aussi délicieux que cette histoire l’était, elle se devait de rester prudente et discrète. Mais elle n’était pas la seule à avoir des secrets : une telle colère n’était pas naturelle. Et puis, pour en user trop souvent, Aurea savait que la discrétion dont faisait aussi preuve Azraël n’était pas anodine. Quelqu’un de trop discret cache toujours quelque chose : Aurea n’en était-elle pas le parfait exemple ?
Aussi, il ne lui fallut pas longtemps pour être assez intriguée et faire des recherches concernant le serpentard. Depuis le début de l’année, Aurea avait eu le temps de réunir certaines informations. La jeune femme n’avait pas été surprise d’apprendre, bien que peinée, le passé tumultueux de l’anglo-russe, avec l’explosion de son manoir en Russie, la mort de son père et le coma dans lequel s’était retrouvée sa mère. Aurea n’en connaissait pas tous les détails, et se doutait qu’il y avait plus sous la surface. Ces informations ne lui suffisaient pas cependant. Elle voulait savoir plus, elle savait qu’il y avait plus. S’en était devenu une obsession. Savoir, comprendre, résoudre ce mystère. Jusque-là, elle n’avait pas eu besoin de faire beaucoup d’efforts pour comprendre les autres : la plupart des gens semblaient tellement ordinaires… Mais Azraël était différent. Elle pouvait bien ressentir ses émotions, savoir l’état précis dans lequel il se trouvait, il n’en demeurait pas moins qu’elle n’arrivait pas à comprendre d’où pouvait naître une telle rage, une telle colère vengeresse et vers qui elle était dirigée. En apprenant le drame qui avait secoué la famille Fever, la serdaigle avait compris la source de la souffrance du garçon. A chaque fois qu’elle s’était retrouvée dans la même pièce que lui, trop proche pour ignorer les énergies dégagées par ses émotions, Aurea avait perçu cette chose au fond d’Azraël. Comme une boule électrique, plongée dans l’obscurité malfaisante, sans cesse balloter de toutes parts, comme un être recroquevillé sur lui-même, presque mort. Rongeant ses membres, respirant difficilement, et souffrant…souffrant atrocement. C’est ce qu’elle s’imaginait percevoir sous une forme qui lui parlait plus : la souffrance d’Azraël. Cela se produisait souvent quand un être cher mourrait : automatiquement, une part de nous-même mourrait avec cette personne, et parfois continuait à souffrir à l’intérieur de nous, sans être évacuée. Evacuer sa souffrance, il n’y avait rien de plus sain. Car si cette douleur vivait trop longtemps en nous, alors il se produisait exactement la même chose qu’avec l’anglo-russe. Cette souffrance se remplissait de colère, se nourrissait d’un profond désir de vengeance et de destruction, et continuait d’autant plus à exister grâce à la rage provoquée. C’était un cercle vicieux. Et Azraël était tout comme pris dedans. Aurea en ignorait pourtant les nuances, les détails, les secrets encore enfouis. Une lourde histoire, un passé douloureux, ça c’était certain. Mais on ne peut jamais tout dire sur une personne, il est impossible de tout savoir et pourtant Aurea aurait aimé le faire. Savoir absolument tout sur lui, car jamais auparavant elle n’avait ressentie cela. Elle était fascinée par sa rage, par cette froideur qu’il arborait au naturel. Un masque, si finement dessiné qu’il en était parfait. Un comédien, tout comme elle. Et au fond, comment ne pas s’y reconnaître ? Si Aurea n’avait pas bénéficié de son don, elle n’aurait pas été préservée de cette rage-là qu’elle aurait tout aussi bien pu éprouver envers son père. A force de fréquenter les émotions des autres, elle avait appris bon nombres de choses. La rage ne menait à rien de bon, la vengeance n’était qu’un moyen de se libérer d’une émotion trop forte, de réparer un outrage, certes – ce qui était non négligeable – mais Aurea avait trop vu de personnes se persuadées de pouvoir se débarrasser de leur souffrance par la vengeance. Grave erreur : on ne pouvait nullement ramener un mort à la vie en se vengeant de sa mort, encore moins faire son deuil de cette manière. Se libérer de sa colère, certes, l’acte en soit pouvait être d’une violence libératrice, mais il était plus à craindre ce goût amer laissé après la vengeance, qui nous rappelait que la douleur ne s’en allait que si l’on le lui permettait. Pour avoir souvent été confrontée à des cas de deuils, tout autant par les autres, que par elle-même, la jeune femme savait qu’il était important de laisser partir le souvenir d’une personne, de tirer un trait sur le passé, d’être fort, et d’avancer au lieu de vivre toujours avec ses démons. L’affaire était plus compliquée quand ces démons-là n’étaient ni morts, ni disparus. Mais, là, présents dans un coin…tapis dans l’ombre. L’ombre, Aurea la connaissait mais elle ne lui faisait nullement peur. Il suffisait de contre-attaquer avec une chandelle, pour s’assurer qu’il n’y avait rien d’effrayant. Mais parfois, certaines ombres devaient être laissées telles qu’elles étaient : silencieuses et solitaires.
Un nouveau brut alerta Aurea. Des pas dans le couloir. Elle prit rapidement une potion de chance, le fameux Felix Felicis, et descendit de l’échelle. Elle la remit à sa place, enleva ses chaussures à talons pour sortir silencieusement de la réserve personnelle du professeur Slughorn et referma la porte avec un sort informulé. Une faible lumière apparut au bout du couloir, annonçant la venue du concierge. Aurea courut pour atteindre la première imposante statue qu’elle trouva. Le souffle court, ses chaussures dans une main, le flacon serré dans la paume de son autre main, la jeune femme s’était accroupie aux pieds de la statue. La serdaigle but rapidement une goutte de la potion, et appuya le flacon contre sa poitrine, calmant sa respiration difficile. Le concierge passa devant la statue sans rien remarquer, évidemment, et Aurea attendit qu’il ait tourné au bout du couloir avant de se détendre. Elle soupira, eut un sourire et baissa son regard sur le flacon. C’était la première chose utile qu’elle avait vu sur l’étagère avant de partir. Elle s’était dit que ce serait la meilleure solution, et qu’elle allait improviser le reste. Silencieusement, sans remettre ses chaussures, Aurea monta au rez-de-chaussée tandis que le concierge, lui, semblait inspecter les sombres cachots. Poudlard, la nuit, ressemblait à un musée plongé dans une obscurité presque totale : seule la lumière de la lune traversant les carreaux des larges fenêtres laissait percevoir les formes autour de la jeune femme. Dans cette vision obscure du château, Aurea distinguait les murs, le sol faiblement éclairé, si peu qu’elle ne voyait pas ses pieds, mais seulement la brillance du carrelage à certains endroits où la lune se reflétait. La serdaigle marcha jusqu’à se retrouver dans le grand hall. Elle passa devant certains tableaux qui murmurèrent sur son passage. Aurea les ignora, et continua à avancer jusqu’au bureau du concierge sans lumière conséquente. Elle allait lentement mais sûrement, ne voulait pas attirer l’attention avec trop de lumière. Ainsi, la jeune femme pu pénétrer dans le bureau de Mr. Picott : un sort facile eut raison de la serrure. La pièce était faiblement éclairée, lumière tamisée, légèrement orangée, mais désagréablement. Rien à voir avec une lumière d’ambiance, là c’était surtout à cause de la mauvaise qualité de l’éclairage. Aurea cligna plusieurs fois des yeux, remis ses chaussures, craignant de se salir les pieds sur un sol si mal lavé. La poussière était partout, lui semblait-il. Elle eut une moue dégoûtée, mais l’objet de sa convoitise attira vite son attention. Un large meuble, avec de grands tiroirs profonds se trouvait dans le fond. Elle contourna le bureau, et tenta d’ouvrir le premier tiroir. Fermé, évidemment. Il fallait s’y attendre. Sa baguette sortie, la serdaigle prononça un divers sorts pour l’ouvrir mais aucun ne fonctionnèrent. En soupirant, elle se résolut rapidement à user de la seule forme de Magie capable de trouver une solution à son problème : la Magie Noire.
**
Aurea avançait avec mauvaise humeur : elle avait certes, trouvé le dossier d’Azraël Fever dans le bureau du concierge, mais hélas pour elle aucune information ne valait vraiment le coup. Elle avait appris que sa mère était une Avdeiv, que Lev était donc son cousin, et que son deuxième prénom était Steve… elle avait souri. Mais à part le fait qu’il était un élève brillant, sans aucune heure de retenue à son actif…Aurea n’était pas plus avancée. Elle montait les escaliers ses talons claquant légèrement contre le sol, quand elle entendit elle-même un bruit semblable à celui qu’elle faisait. Arrivée au quatrième étage, elle se plaqua contre le mur, au croisement de deux couloirs quand une ombre passa près d’elle sans la voir. Une fille…blonde. Assez fine, et nerveuse. Aurea remarqua directement sa nervosité, son appréhension. Elle reconnaissait ces énergies-là, ces émotions… elle fronça les sourcils, plaquée contre le mur, la respiration courte. C’était un miracle que l’élève qu’elle croyait reconnaître ne l’ai pas vu…un miracle, ou de la chance. Aurea passa une main dans sa poche pour vérifier que le flacon était toujours dedans. Elle irait le rapporter, ou en ferait un autre. Ce n’était pas vraiment du vol, si ?
Mais bientôt, la jeune fille qui venait de passer n’était pus le problème. Il y en avait un autre, une voix qu’elle reconnut parfaitement, et aussi facilement qu’elle reconnut Caroline. Elle ne l’aimait guère, du reste. Toujours trop superficielle, naïve…centrée sur elle-même. Une vraie plaie. Aurea détestait partager des émotions venant d’elle. Aussi, la serdaigle se faisait un plaisir de l’éviter mais avait déjà manifesté son mépris une ou deux fois. Une bribe de conversation lui parvint, mais ils murmuraient si bas, qu’elle ne comprit pas tout. « Allons autre part » fut tout ce qu’elle entendit. Azraël et Caroline, ensemble à cette heure-ci ? Que lui voulait-il ? A bien y réfléchir, il n’y avait pas cinquante solutions : soit, c’était un rendez-vous, mais Aurea imaginait mal, ou plutôt avec agacement cette possibilité ; soit, Azraël voulait obtenir quelque chose de Caroline. « Ah ! Le serpent ! Caroline était à Beauxbâtons, elle a des informations sur moi qui pourrait le mettre sur la piste » songea Aurea. Elle se mordit la lèvre, et sortit de sa cachette en entendant une porte se fermer. Ils s’étaient enfermés, pas la peine d’essayer d’entrer par-là et il n’y avait pas d’autre entrée…
Aurea attendit quelques temps, adossée au mur devant la porte, et alors qu’elle commençait à croire que l’entretien était plutôt long, la poignée s’agita soudain. Elle n’entendit rien, pas un son, pas un mot : le serpentard était prudent, il avait insonorisé la pièce. Etait-ce Caroline qui tentait d’ouvrir la porte avec tant d’acharnement ? Une foule d’émotions atteignirent Aurea, à travers le mur : de la peur, de la souffrance, de l’impuissance. Et puis, le retour de la colère sourde, dévastatrice et le plaisir en résultant. Aurea en eut le souffle coupé. La porte s’ouvrit soudain après, et ce fut Caroline qui apparut, les traits défaits, les cheveux en bataille, et la respiration hachée. Elle eut un regard mi- affolé, mi-énervé en voyant Aurea mais elle partit très vite vers les escaliers. La porte laissée ouverte, la jeune serdaigle eut un sourire en voyant Azraël assit sur une table, le regard vers le bas, un sourire aux lèvres également. Sa colère s’apaisait, un peu, mais c’était surtout le malin plaisir qu’il éprouvait à avoir fait souffrir Caroline qui la frappa. Il était beau, sombre, intriguant. Aurea s’avança jusque dans la salle vide, et les mains derrière le dos, comme une petite fille sage. Elle arborait un sourire léger, presque malicieux et espiègle, les yeux brillants. Elle se tenait droite, vêtue d’une robe noire qui enserrait sa taille et ses hanches, les cheveux lâchés sur ses épaules fines. Azraël ne tarda pas à remarquer sa présence, il fut tout de suite curieux. Aurea garda son sourire.
« Bonsoir Azraël…J’espère que je n’interromps rien, mais à en juger par l’état de cette pauvre Caroline, votre rendez-vous était terminé » dit-elle doucement, sans agressivité ni froideur.
Au contraire, l’amusement perçait dans sa voix, et elle marcha lentement vers l’étagère à sa droite où d’étranges bocaux étaient posés. Elle passa son doigt sur le dessus, curieuse.
« Informations croustillantes ? » demanda-t-elle.
Il était évident que lui et Caroline n’avaient pas joués aux dés. Aussi, il était sûr qu’il verrait tout de suite de quoi elle parle. Elle se tourna vers lui, eut un plus large sourire, malicieux.
« Ma soirée a été vraiment ennuyeuse en tout cas : je peux te faire un résumé en trois mots…. Bureau, Dossier, et….toi. Mais aucune crainte, à part vanter tes mérites d’élève modèle, ton dossier ne révèle rien de très intéressant…J’ai été déçue, je pensais trouver quelques déboires te concernant » s’amusa-t-elle.
Nouveau sourire, et elle se rapprocha de lui. Sa démarche était féline, sans trop. Il ne s’agissait pas de le troubler trop ouvertement, juste assez pour que l’implicite fasse son effet…
Azrael S. Avdeïev-Fever
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Jeu 18 Oct - 20:30
Les émotions sur le visage de Caroline étaient si facile à décoder, à deviner même, comme mises à nues, sans le moindre masque, la moindre tentative de les masquer à la vue des autres. Sans doute ignorait-elle qu'elle laissait ainsi la voie grande ouverte à tous les esprits manipulateurs aux alentours... Et il y en avait un bon nombre, à Poudlard, surtout parmi les élèves de la maison de Salazar ! C'était tellement simple de faire en sorte de deviner chacune des appréhensions, chacune des volontés, des peurs, des sentiments des gens comme elle, et de faire en sorte d'obtenir ce que l'on voulait ensuite sans éveiller le moindre soupçon ! C'était en tout cas l'opinion d'Azrael. Tout ce dont on avait besoin était d'un peu de clairvoyance -bien qu'il nomme cela plus justement d'intelligence et de subtilité- , d'attention et d'observation. Et comme la manipulation, il la côtoyait, la courtisait et l'utilisait tous les jours, à tel point que cela en devenait presque une seconde nature, rien n'était plus facile à faire. S'en avait presque été ennuyant à la longue, à vrai dire : aucun défi, aucun danger ni aucun risque. Même le fait que ses intentions soient comprises étaient peu -très peu- probable. Seule sa supériorité effarante sur la née-moldu était flattée -sans surprise cependant- mais c'était surtout et avant tout pour obtenir des renseignement qu'il avait joué le rôle de l'ami prévenant envers la si naïve Caroline -la preuve, elle ne s'était douté de rien jusqu'à ce qu'il le décide. C'était toujours au centre de tout, les informations. La clé de chaque mystère, de chaque problème, de chaque énigme, et, pour l'anglo-russe, avoir de bonnes informations au bon moment -et de préférence avant tout le monde- relevait presque d'une idée fixe, d'une obstination poussée par sa paranoïa. Connaître ses amis et encore plus ses ennemis prenait une toute autre mesure : mieux valait tout connaître sur tout le monde. Ou le plus possible en tout cas, puisque certains avaient des secrets si bien cachés qu'ils étaient les seuls à les connaître. Azrael n'échappait d'ailleurs pas à la règle, et savait qu'avoir son secret menacé était dangereux, mais que dans le cas où on était celui connaissant les secrets des autres, cela pouvait s'avérer particulièrement utile. Un moyen de pression des plus efficaces dans n'importe quelle situation.
Les informations qu'il avait soutiré à Caroline ce soir-là avaient concerné Beauxbâtons et les élèves français qui étaient venu à Poudlard pour l'année. Ou plus précisément sur l'une des étudiantes en particulier. Aurea... Elle l'intriguait, vraiment, bien qu'il ne l'admette pas. Plus il cherchait à en savoir sur elle, et plus le mystère qui l'entourait, flottait autour d'elle comme une brume nocturne, semblait s'épaissir. De quoi attiser d'autant plus la curiosité du jeune Fever. La Serdaigle était trop discrète, déjà, presque trop irréprochable et semblait-il sans histoire. 'Elle cache quelque chose', ça avait été l'une des premières impressions d'Azrael au sujet d'Aurea, et ce sentiment n'avait fait qu'augmenter, encore, jusqu'à ce qu'il soit persuadé que c'était effectivement le cas. Et il en avait maintenant les preuves : dans son désir d'échapper à la souffrance, Caroline avait finalement laissé filé des renseignements au sujet de la jeune femme brune. L'un d'eux en particulier, avait attiré l'attention du Serpent, et il continuait bien investiguer en suivant cette piste. En tout cas, l'idiote aurait très certainement pu éviter la terreur et la douleur qu'il lui avait infligé si elle avait simplement et directement répondu à ses questions, plutôt que de chercher à rabaisser et insulter la sang-pur -c'était quelque chose qu'Azrael ne tolérait pas, quelque soit le sang-pur visé pour peu qu'il mérite son rang, et encore moins de la part d'une sang-de-bourbe. Quoique même dans ce cas, le jeune homme avait passé une plutôt mauvaise journée et son irritation, d'abord transformée en colère puis en rage, alors qu'il se déchaînait -la laissait se déchaîner- sur la Poufsouffle à coup de sortilèges et autres maléfices, avait été plus qu'agréable à évacuer... Elle n'avait toujours pas disparu, d'ailleurs, mais s'était cependant déjà bien calmée -de toute manière, sa fureur ne le quittait jamais entièrement. Oui, Azrael faisait parti de ces personnes qui se délectaient de la peur des autres, de leurs souffrances, et bien plus encore lorsque c'était lui qui les infligeait. Il prenait même un malin plaisir à cela, buvant les expressions, les émotions sur leur visage, celles qui émanaient de leur corps, de leur postures,... Leurs suppliques comme une douce musique à ses oreilles.
Il avait finit par laisser Caroline fuir, une fois qu'elle lui avait donné toutes les informations qu'il recherchait, entre deux sanglots. Son visage couvert par les larmes et des traînées noires de mascara et de crayon, ses cheveux défaits, ses traits décomposés. Un tableau magnifique, dans sa noirceur et tous ses sentiments négatifs. Les émotions de la blonde avaient semblait-il été encore plus lisibles sur son visage, à fleur de peau, encrés dans son expression comme un masque indélébile, sur le coup. Même s'il n'en resterait certainement plus que des traces le lendemain, qui s'intensifieraient probablement quand il serait tout proche, comme s'il était le seul à pouvoir les révéler pleinement. Traumatisée, elle le serait certainement. Il l'espérait même, en un sens : ce serait tellement amusant, d'observer ses expressions et sa joie se décomposer alors qu'il lui sourirait simplement, narquoisement ou même gentiment. Lorsque ses pas, alourdis par ses émotions, s'étaient hâtivement éloignés dans le couloir, l'anglo-russe était retourné s'asseoir sur le bureau, le regard plongé dans le vide comme s'il contemplait le sol de pierre monotone, encore plus plongé dans la nuit comme il l'était. Peut-être que la Poufsouffle en fuite craignait qu'il ne la suive ? Ou peut-être que, dans sa précipitation, elle tomberait sur Picott sans même avoir entendu venir ses pas si audibles... Ca aurait été amusant, ça aussi, de la voir tenter de se justifier sans pouvoir prononcer un mot de ce qui s'était passé ce soir-là, muette quand aux événements et à l'implication du jeune Fever dans l'affaire. Certes, il y aurait des soupçons quant à ses larmes, donc mieux valait qu'elle ne se fasse pas prendre, mais même dans ce cas, aucun élément n'aurait pu le relier à la jeune fille, s'étant assuré de lui demander de ne parler de leur rendez-vous secret à personne, pas même à son petit ami. Elle avait juré, et une Poufsouffle ne mentait jamais sur cela, loyaux comme ils étaient, et il s'en était également lui-même assuré.
Plongé dans ses pensées, dans les délices que lui avait apporté la douleur de sa proie alors qu'il laissait libre cours à sa fureur, Azrael avait faillit ne pas entendre le claquement des talons d'Aurea à chacun de ses pas alors qu'elle s'avançait dans la salle. Il avait relevé ses yeux vairons si particuliers, l'observant avancer vers lui en silence d'abord, sans rien dire, avant de prononcer simplement son nom, comme s'il n'attendait plus qu'elle. La jeune femme n'avait pas du se trouver loin de la salle, pour arriver si vite après le départ de Caroline. Elles avaient d'ailleurs du se croiser, et la jeune blonde avait certainement cru à un complot ou à un tour qui lui était joué avec pour seul but de la tyranniser. Quelles étaient les chances, après tout, pour que ce soit justement Aurea, parmi tous les élèves de Poudlard, qui croise son chemin à l'entrée de la salle -comme si elle aussi, attendait- alors qu'il venait justement de l'interroger à son sujet ? Très peu, et pourtant... Le hasard faisait bien les choses, parfois. Il comptait bien en profiter pour essayer de glaner quelques autres informations, quelques indices et clés du mystère à la concernée, tant qu'à faire. Subtilement, évidemment, mais Aurea était elle aussi le genre de personne qui ne laissait rien au hasard, était assez attentive et intelligente pour remarquer ses petites manipulations et comprendre ses prochaines actions, parfois. La réciproque était également vraie, alors qu'ils luttaient tout deux pour cacher leur secret au mieux à la vue perçante et à l'esprit vif de l'autre, et faisaient la course pour obtenir le plus d'information possible sur l'autre, se talonnant toujours de près -de trop près- pour que l'un ait d'eux puisse prendre un véritable avantage sur son concurrent. C'était un jeu, et plus que cela, à la fois. Une course, une bataille, une partie d'échec des plus stratégique où chaque action avait son importance, et chaque parole d'autant plus. Des faux semblants, une indifférence feinte, alors qu'au fond, lorsqu'ils étaient plongés dans le jeu, plus rien n'importait d'autre que de découvrir de nouvelles pistes, de glaner de nouvelles informations, futiles ou non. Tout était bon à prendre, à savoir. Et la curiosité d'Azrael devenait de plus en plus insatiable. C'était comme si, derrière chaque porte ouverte par la clé qu'il venait d'obtenir, s'en trouvait une nouvelle, plus intrigante encore, plus sombre. Comme si le dessin qui apparaissait lentement sur le puzzle changeait d'apparence à chaque nouvelle pièce posée, se complexifiait, devenait plus abstrait encore alors que, pourtant, il avançait lentement vers la vérité, vers son secret. Pas après pas. [size=11]TAP, TAP, TAP.[/color]
Aurea s'avança encore dans la salle, marchant dans une tache de lumière lunaire perçant par la haute et unique fenêtre de la pièce. Azrael la suivit du regard, sans la lâcher des yeux. Son attitude de petite fille sage, les mains jointes dans son dos, droite et gracieuse comme la sang-pure qu'elle était, sa simple mais certainement coûteuse robe noire dont le tissu enserrait la taille, presque comme un écrin, elle la portait presque parfaitement. Aussi bien que lui portait ses masques. Ses longs et lisses cheveux bruns lâchés dans son dos, contrastant avec sa peau de porcelaine et son sourire fin et malicieux ne faisait d'ailleurs que renforcer cette impression. Azrael savait qu'il ne fallait pas s'y fier, cependant. A plusieurs reprises déjà, il l'avait vue manipuler si finement d'autres personnes qu'ils ne s'étaient rendu compte de rien, et ne devaient toujours pas savoir qu'ils s'étaient fait avoir. Elle aurait fait une parfaite Serpentard, il en était certain, si ses capacité et son désir d'apprendre n'avait pas supplanté tout cela. L'intrigue qu'il éprouvait à son encontre avait encore augmenté la première fois qu'il l'avait observer faire, ne pouvant s'empêcher de se demander de quoi elle serait capable énervée, ou dans une position critique l'obligeant à faire appel à toutes ses capacités qui avait fait d'elle une Serdaigle, mais aussi celle qui aurait pu faire d'elle un Serpent. Mais le moment ne s'était pas encore présenté. Il verrait quand il serait temps.
Gardant son sourire sur ses lèvres rosée, Aurea le salua, continuant en supposant -avec justesse- que son rendez-vous de la soirée était fini. Elle avait vu Caroline et son état, évidemment, mais, loin d'être en colère ou choquée, ou même surprise, la Serdaigle semblait calme. Amusée presque. Les yeux d'Azrael s'étrécirent légèrement, jaugeant légèrement la jeune femme, essayant de deviner ses intentions. Pourquoi était-elle là ? Que savait-elle de ce qui s'était passé dans cette salle, avec Caroline ? Et surtout, que comptait-elle faire ? De toute manière, l'anglo-russe savait bien qu'Aurea n'était pas des plus innocente, vu ce qu'il savait déjà sur elle, d'observations qu'il avait faite ou d'informations obtenues. Il pencha légèrement la tête sur le côté, comme il le faisait souvent lorsqu'il était intrigué ou évaluait les gens, choisissant ses paroles, prenant une intonation d'abord amusée mais faussement déçue, bien qu'il soit difficile -impossible pour certains- de dire laquelle des deux émotions était la vraie.
- Tu juges bien, notre rendez-vous est terminé... J'espère qu'elle a apprécié ma présence ce soir, mais j'en doute -ses lèvres se courbèrent en une moue faussemement déçue, elle aussi- Toi qui la connaît, peut-être pourras-tu me dire, si tu l'a croisé ? ajouta-t-il, plein d'un espoir tout aussi faux que sa déception. Ironique sans en avoir l'air.
Son regard continua à suivre la silhouette d'Aurea, comme s'il ne pouvait -ou ne voulait- s'en détacher, alors qu'elle lui tourne le dos et observe les bocaux alignés sur l'une des étagères contre le mur de pierre, passant son doigt dessus comme pour tenter de mieux savoir ce qu'ils étaient. Les prunelles vaironnes du jeune homme glissèrent sur elle sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Le long de son dos, de ses hanches, de ses jambes interminables que découvrait sa robe, allongées encore par ses chaussures à talons. Elle était belle, Aurea, et son inconscient semblait doucement prendre l'initiative de plus en plus courante de la contempler lorsqu'elle ne pouvait le remarquer. Elle lui faisait de l'effet, l'attirer, c'était certain, mais il ne s'écoutait pas, ignorant dans qu'elle mesure c'était le cas. Et cette attirance semblait s'intensifier de plus en plus, en même temps que le mystère autour d'elle. Il faillit ne pas remarquer qu'elle lui parlait quand elle lui demanda s'il avait récolté des informations croustillantes, mais, gardant une expression presque impassible, si ce n'était pour le masque de légère surprise et le franc amusement qu'il avait, rien n’apparut sur son visage, aucun repère visuel pour le prouver.
- Tout dépends de ce que tu entends par croustillante.. -prononçat-il d'une voix légèrement rauque et caressante, mais où pointait une touche de malice, un sourire en coin sur les lèvres- Mais Caroline semble effectivement savoir un nombre impressionnant de choses sur Beauxbâtons, ses élèves et ses ragots ! Et sur toi compris d'ailleurs, d'après ce que j'en ai retiré....
Aurea se retourna vers lui, son sourire plus large encore que précédemment, illuminant ses traits, ses yeux clairs, dans la salle plongée dans les ténèbres nocturnes. Elle enchaîna en racontant sa soirée à elle, résumant le tout à 'Bureau, Dossier' et à lui. À lui ? Était-ce encore une coïncidence, qu'ils aient justement attendu la même soirée pour chercher de nouvelles information sur l'autre ? En tout cas, le hasard semblait vouloir se mêler de leur jeu si passionnant, apparemment. Manque de chance pour elle, cependant, elle n'avait rien appris de plus qu'elle ne savait déjà. Son dossier scolaire montrait un élève modèle, presque parfait par son attitude et ses notes. Non, les gens ne mentaient pas lorsqu'ils le disaient brillant... Surdoué, il l'était presque, et l'avance que son frère avait participé à lui donner en l'entraînant n'avait fait que s'accroître au fil du temps, au fil de ses recherches et de ses études, poussant toujours plus loin ce qu'il estimait important de savoir ou ce qu'il jugeait intéressant.
Un sourire moqueur s'afficha sur son visage, alors qu'il observait Aurea s'approcher de lui, toujours assis sur le bureau. Il regarda, le regard légèrement assombris, sa démarche féline et gracieuse, le léger roulement de ses hanches sous le tissu de sa robe. Rien de flagrant, parfaitement dosé, juste assez pour soulever son intérêt, l'intriguer encore plus, accaparer son attention sans qu'il ne se rende vraiment compte de quoi que ce soit.
- Et qu'espérais-tu trouver, Aurea ? Désolé de te décevoir, mais seuls mes mérites y sont inscrits. Le reste -son sourire se fit narquois- ne les concerne en rien, et leur restera toujours inconnu, ou n'est simplement pas. Mais dis-moi, que veux tu savoir à mon sujet ? Peut-être que ta soirée pourrait devenir un peu plus intéressante, au moins. dit-il doucement, toujours de sa voix rauque et caressante.
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Lun 22 Oct - 18:13
Aurea adorait les bals masqués. Tout un tas de robes bariolées, des tissus variés et des effluves de toutes sortes : les gens dansaient et riaient, sans connaître l’identité des autres invités. C’était un jeu follement amusant pour la jeune femme. Une soirée à tenter de découvrir qui ils étaient, autant par leurs émotions enfouies que par les indices qu’ils semaient par mégarde. Aurea avait assisté une ou deux fois à ce genre d’évènement : ses parents adoptifs l’y avaient emmené, et quand elle était toute petite, sa mère donnait un bal d’Halloween tous les ans. Les sorciers venaient si bien déguisés, parfumés et maquillés, qu’il était presque impossible de deviner. Mais dans ces bals, le principe du masque était plus qu’une nécessité. Un masque voulait tout dire de vous : les hommes arboraient généralement quelque chose de sobre, du rouge, du noir ou du blanc. Certains osaient les couleurs plus vives mais ils étaient si peu. Retenu par un élastique ou juste par un manche qu’ils s’obstinaient à tenir d’une main, d’autres encore jetaient un sort à leurs masques pour qu’ils tiennent tous seuls. Pratique. Ca voulait surtout dire que le concerné avait bien des choses à cacher. Jeu ou pas : ça dépendait. Les invités avaient tous des idées derrière la tête, et bon nombre assistaient aux bals pour fouiner, appliquer des plans sournois, piéger les autres par la ruse. Aurea savait toujours à quoi s’attendre. Un masque était le reflet de son propriétaire. Les femmes, elles, avaient toujours des couleurs très variées : un vrai carnaval. S’en était parfois agaçant tant elles mettaient couches sur couches pour que les autres ne puissent rien voir. Les femmes sont comme ça : il leur faut du maquillage pour dissimuler les imperfections de leur visage. Ce sont elles qui portent le plus des masques, à bien y réfléchir. Mais Aurea aime ce principe-là. Cacher les faiblesses, dissimuler les imperfections d’une éducation trop souple, ou trop stricte, mentir pour avoir plus de liberté, échapper aux questionnements et aux jugements. Dans un tel milieu, il en allait de votre réputation.
Si Aurea pensait présentement aux bals masqués, ce n’était pas par hasard. Azraël lui donnait sans arrêt l’impression d’y assister. Il était comme elle au fond : à toujours vouloir contrôler l’image qu’il pouvait bien donner aux autres, dans le seul but de se laisser une marge de manœuvre. La ruse, oui…il semblait bien à la jeune femme que le serpentard en était doté. Tout comme elle, il restait discret, dans l’ombre - quoique Aurea était véritablement à excessive avec la discrétion – pour ne pas se mettre en lumière et attirer trop l’attention sur lui. Il cachait quelque chose - ou même plusieurs ? – et la jeune femme se faisait un plaisir, un devoir de le découvrir depuis leur toute première rencontre – qui n’était finalement pas vraiment la première - . Aurea avait d’ailleurs été soulagée qu’Azraël ne se soit pas souvenu de l’avoir croisé à Durmstrang en première année. Elle aurait eu du mal à s’expliquer. Surtout que son oncle l’avait déguisé pour cette année-là en Russie. Oui, définitivement la vie de la serdaigle apparaissait comme un bal masqué interminable… Mais pour elle, plus que pour quiconque, les masques tombaient trop vite. Son don dévoilait plus de choses qu’elle ne voulait savoir parfois, et il était récurrent de la voir se lasser des émotions des autres. Certaines personnes étaient tellement centrées sur elles-mêmes que s’en était désolant ; d’autres étaient toujours joyeuses et optimistes, ce qu’Aurea ne supportait pas ; et d’autres encore… semblaient tout à fait digne de son attention.
Le visage d’Azraël aurait sans doute été difficile à oublier ; le jeune homme ne laissait pas indifférent, rien que par son regard – comment était-ce possible d’avoir des yeux tels que les siens ? -, sa démarche, son allure, et toute l’aura mystérieuse et dangereuse qui l’enveloppait. Aurea ne se trompait jamais sur les gens : elle savait qu’il dissimulait bien plus sous la surface bien travaillée. Il était évident qu’Azraël s’était fabriqué un masque d’une précision et d’une efficacité indiscutable, mais en était-il totalement maître ? Aurea se demandait si le masque bougerait un tout petit peu si on le poussait dans ses retranchements, si on le testait. Sans méchanceté aucune, évidemment, juste de la curiosité de la part de la serdaigle. Elle était ainsi Aurea, à toujours vouloir approfondir ses connaissances, et il n’y avait là que l’intrigante vérité qui la poussait à agir ainsi. Du moins, elle le pensait. Mais il y avait autre chose de plus fort qui l’empêchait d’un côté à utiliser toutes ses ruses pour obtenir ce qu’elle voulait – à savoir résoudre le mystère Fever -, et d’un autre côté…elle était tout à fait incapable de se détourner de ce jeune homme. Peu importait où elle dirigeait son esprit et ses projets, il lui semblait qu’elle était sans cesse ramener à lui d’une manière ou d’une autre : mais ça, Aurea ne s’en rendait même pas compte. Son attirance pour Azraël était une vague idée dans son esprit…idée qu’elle ne pourrait pas longtemps ignorer tant l’attraction entre elle et le serpentard augmentait en puissance à chacune de leurs rencontres.
Celle-ci néanmoins différait des autres. Aurea avait, semblait-il, interrompu un entretien important entre Azraël et Caroline, une élève de Beauxbâtons. La jeune femme craignait que cette écervelée ait dévoilé quelques informations de trop la concernant. Et Aurea espérait grandement en connaître la nature. Sans parler des répercutions… Azraël était-il sur la voie ? « Espérons que non… » songea –t-elle. Son entrée dans la salle de travail vide – étant donné l’heure, ça n’était en rien étonnant – fut tout de suite remarquée, et le regard du serpentard fut arraché à la contemplation du sol, pour venir directement se planter dans les prunelles de la jeune femme. Elle ne tarda pas à détourner le regard pour venir fouiner sur une des étagères à sa droite – curiosité oblige… - tandis qu’elle entamait la conversation suite à la brève salutation d’Azraël. Il n’était pas chaleureux de nature, mais Aurea s’en moquait bien. Elle non plus, du reste. Parler ne l’empêcha pas néanmoins d’utiliser son don. Les émotions du jeune homme lui parvinrent sans difficulté, et ce fut presque avec soulagement qu’elle retrouva la colère et la douleur enfouies qui à présent lui semblaient comme familières. Mais autre chose attira son attention lorsqu’elle se tourna pour regarder les bocaux sur l’étagère. De dos, elle avait laissé tout le loisir à Azraël de la contempler. Sans y penser, évidemment. Aurea sourit quand elle ressentit un sentiment qu’elle avait déjà expérimenté avant : le désir. Pas sûr qu’il l’admette, mais elle le sentait tout de même. Elle ne le souligna pas cependant, et se retourna en continuant sur sa lancée, se rapprochant de lui d’une démarche tranquille, un peu féline, sans trop en rajouter. Il n’empêche qu’elle sut qu’il avait remarqué…
Aurea se tint juste en face de lui, et elle se retrouva tout à coup très proche de ses jambes qui pendaient dans le vide, alors qu’il était assis sur le bureau en bois sombre. La pièce était déserte, et les sanglots de Caroline étaient déjà trop loin pour continuer à y penser… La jeune femme eut un sourire amusé.
« Pour tout te dire, je ne suis pas sûr qu’elle voudra te parler de sitôt. Mais…ça n’est pas vraiment une surprise, n’est-ce pas ? Et après que j’aurais eu une petite conversation avec elle…je ne suis pas non plus sûr qu’elle puisse à nouveau te donner des informations utiles. Navré pour toi. »
Aurea n’était pas violente, elle n’avait pas un goût prononcé pour la souffrance, mais ce n’était pas une chose qu’elle méprisait, ni qui la dégoûtait. Elle ne prenait pas plaisir ainsi, voilà tout. Ou du tout moins, pas pour l’instant puisqu’elle n’avait jamais fait l’expérience. La jeune femme préférait manipuler les gens, c’était beaucoup plus amusant, et avec son don…presque trop facile parfois. La tirade d’Azraël lui décrocha un nouveau sourire. Bien sûr que Caroline avait révélé des informations croustillantes…elle le savait. Sinon, il ne serait pas aussi heureux. Sa voix rauque, si caressante et envoûtante la fit presque frissonner. Les effets de cette attirance étaient vraiment très énervants selon elle ! Le but n’étant pas qu’il découvre qu’elle était sensible à son charme, elle voulait garder cet avantage. Au moins, cette fois-ci elle n’aurait pas à se plaindre de son don. Enfin, dans la mesure où les émotions d’Azraël ne soient pas trop fortes…Mais la jeune femme se voulait provocante ce soir, et elle entendait bien jouer avec le feu, sans pour autant se jeter dans la gueule du loup…en être à quelques centimètres, sans jamais se faire croquer.
« Hm…probablement aussi croustillantes que les informations que j’ai réunies sur toi. Ce n’est pas parce que ton dossier scolaire ne révèle rien d’intéressant que les élèves de Durmstrang, non. Tu n’es pas le seul à y avoir pensé Azraël… »
Elle avait fait un pas de plus vers lui, sa voix s’était transformé en un murmure doux mais piquant, sans être tranchant, il apparaissait des intonations différentes sur certains mots, plus appuyés. Et le nom du jeune homme roula sur sa langue comme un son interdit. La distance se réduisit bientôt à…pas grand-chose. Aurea voulait le troubler, le tester, et elle s’y acharnait dans les moindres détails. Elle posa ses mains sur chacune de ses cuisses, se penchant légèrement sur lui avec un léger sourire et un air curieux, malin. Ses cheveux noirs de jais retombaient devant elle souplement, tandis qu’elle s’était courbé pour être plus proche de lui. Dans cette position, Aurea était presque à sa taille vu que le bureau n’était pas très haut. Aussi, leurs têtes se retrouvèrent à quelques centimètres, sans être trop proches. Ce n’était pas une invitation, mais une provocation. Il fallait savoir faire la différence. Et la serdaigle n’avait nullement l’intention de s’offrir au serpentard, … enfin, pas aussi facilement. Elle voulait le tenter, ressentir ses émotions pour avoir une vision plus nette de ses limites, de ses faiblesses, … de ses goûts également, mais elle avait déjà compris qu’elle ne le laissait pas indifférent.
« J’avoue avoir été un peu trop optimiste. A vrai dire, j’espérais que tu ne sois pas cet élève si parfait dont parlent les autres : de bonnes notes, une conduite irréprochable, une présence assidue, et pas un seul accrochage avec ses camardes. Un tel dossier n’existe pas, ou seulement pour ceux qui passent leur vie dans un trou à rat toute l’année. Mais toi…tu fais partie de « l’élite » de Serpentard. N’est-ce pas ? Tu traine avec Lestrange, Black, Avdeïev, … sans parler des autres. Ce ne sont pas véritablement des anges, hm ? Alors, que toi tu sois un élève parfait…c’est au-delà de mon imagination » susurra-t-elle.
Aurea sourit plus largement, et raffermit sa prise sur les cuisses d’Azraël. Elle se mordit la lèvre sans discrétion, les yeux fixés sur le serpentard, s’amusant déjà de ses futures réactions.
« Hm ? Je peux demander tout ce que je veux alors ? Comme…quelque chose de croustillant ? » s’amusa-t-elle.
Azrael S. Avdeïev-Fever
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Mar 13 Nov - 20:46
Un jeu. Entre Azrael et Aurea, tout pouvait ce ramener à cela. Des tests, des courses, des plans, des parties d'échec, de stratégie... On pouvait les décliner sous bien des formes, sous bien des aspects, toujours différents, mais le fond restait le même. Et ni l'un ni l'autre ne semblait s'en lasser, bien au contraire. C'était comme s'ils les cherchaient ces confrontations, ces parties, joueurs. Toujours plus, toujours plus souvent. Et ces jeux étaient toujours serré, si bien qu'on ne pouvait prédire qui allait l'emporter, étaient tous plus passionnant les uns que les autres, plus intrigants. Captivants. Ensorcelants. Et ni l'un ni l'autre n'était prêt à se laisser faire, à perdre sans se battre, sans rendre la tâche plus compliquée encore pour son adversaire. Aucun des deux n'était du genre à laisser tomber au moindre petit problème, au moindre petit ennui, et s'était bien mieux ainsi -ils auraient arrêter de jouer il y a bien longtemps, si ça avait été le cas. Ils étaient des gagnants, tous les deux. L'échec n'était pas envisageable, et rien que l'idée en était presque insupportable. Et c'était tout cela qui rendait ces jeux si passionnants, enivrants, tant et si bien qu'Azrael, lentement, inconsciemment, commençait simplement à ne plus pouvoir s'en passer. Certes, les jeux, énigmes et autres défis, il connaissait. Parfaitement même. Ca faisait entièrement parti de lui, ils étaient là, présents, tous les jours, tout le temps, toujours stratégique, et il adorait ça... Mais ceux qui le liaient à Aurea étaient différents. Et il aurait été bien incapable de dire pourquoi, à vrai dire, il ne s'en rendait même pas entièrement compte, l'acceptait simplement, parce qu'ils faisaient toujours parti de ses préférés. Peut-être dirait-il que c'était parce qu'il avait enfin trouvé une adversaire à sa mesure, capable de déjouer ses plans tout autant qu'il était capable de déjouer les siens, même si les efforts étaient de mise et captaient tout son attention. Mais même s'il y avait une partie de vrai là dedans, ça n'était pas tout. Pas la principale raison, et de loin, cependant les autres restaient dans l'ombre, sans se dévoiler pour le moment, pas même à lui. Du moins pas à son lui conscient parce qu'au fond, tout au fond, bien caché sous un épais voile de faux-semblant et d'hypocrisie, et de tout un tas d'autres sentiments refoulés, il savait, il le sentait. Était-ce une fuite, inconsciente ? Un moyen de se protéger, restes d'une épaisse carapace qui s'était construite depuis bien des années déjà ? Ou simplement qu'il savait que tout deviendrait plus compliqué, qu'il ne pourrait pas s'empêcher de se rapprocher plus encore de la Serdaigle s'il ouvrait les yeux ? La réponse, il l'ignorait encore. Ne songeait même pas à tout cela, pas encore.
Aurea s'approcha de lui, la démarche féline, sans trop en faire. Comme pour aiguiser ses sens, son attention, sans qu'il ne s'en rende réellement compte. La subtilité faisait des miracles parfois, quand elle était bien dosée, et était une arme souvent plus tranchante qu'on ne l'imaginait. Une arme que bien des personnes semblaient oublier mais que la jeune femme utilisait presque à la perfection. Les prunelles d'Azrael glissèrent à nouveau le long du tissu noir de sa robe, parcourant subrepticement son corps, le temps d'un clin d'oeil. Son regard replongea dans celui d'Aurea, sans quitter son sourire légèrement moqueur. Leur soudaine proximité ne le laissait cependant pas indifférent, attisait sa curiosité, fixant totalement son attention sur elle. Pourtant, rien n'avait changé dans son attitude. Son regard restait calme, posé, bien qu'on puisse toujours y déceler la satisfaction, le plaisir, que la peur et la souffrance de la blonde Caroline lui avait apporté juste quelques minutes avant, mais qui ne restaient que comme un vague souvenir à présent. Il fallait bien avouer que l'allure, que la prestance et le charisme des deux élèves de Beauxbâtons n'avait rien de commun. Là où celle d'Aurea était posée, subtile, mystérieuse, celle de la née-moldue était nerveuse, naïve prévisible et sans-surprise. Le seul rapprochement qu'on pouvait faire entre les deux jeunes femmes était une certaine discrétion, mais là encore, il ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'elles étaient totalement différentes. En tout point, la sang-pure était plus intéressante que la sang-de-bourbe. Bien évidemment, ajouterait-il. Mais Azrael n'était pas le genre d'homme à admettre cela tout haut, à laisser filtrer trop de compliments sur ses adversaires -même de jeux. A moins qu'il n'y gagne quelque chose. De la confiance par exemple. Mais là n'était pas le but du jeu. Pas avec la si jolie française. Non, entre eux, la provocation était de mise.
Un sourire amusé éclairant son visage accompagna la réponse d'Aurea à la question de l'anglo-russe sur Caroline. Elle confirma sans hésitation sa crainte -fausse, oh, si fausse- que la naïve blonde ne veuille le revoir. Quant à la prétendue conversation qu'elles auraient et suite à laquelle la sang-de-bourbe n'accepterait plus de lui donner des informations... elle amena un sourire en coin, amusé, sur les lèvres d'Azrael. Le sous-entendu était tout autre, et il l'avait immédiatement compris : certes, de l'extérieur, et pour tous les yeux inavertis qu'étaient ceux de la majorité de la population Poudlarienne, cela pourrait parfaitement sembler être une discussion des plus ordinaires. Pourtant, il s'agirait bien là de manipulations, voir de menaces. Peut-être même de souffrances, à nouveau, pour Caroline, mais Azrael ne savait pas jusqu'où serait prête à aller Aurea... ni si elle oserait franchir le pas... Ou plus simplement si elle s'était déjà adonnée à ces distractions, avait déjà goûté à la peur qu'on infligeait aux autres. A la terreur. Même si l'idée ne devait pas la rebuter, puisqu'elle savait pertinemment ce qu'il venait de faire subir à Caroline -dans les grandes lignes tout du moins, puisqu'elle n'avait pas assisté à la scène- et que cependant rien n'avait changé dans son attitude détachée, joueuse. Certes, cela pourrait tout aussi bien être un masque, mais il était certain que son intuition était juste. Les raisons étaient nombreuses : le dégoût, la peur, la haine, que certain ressentait en ce qui concernait la torture, les gens martyrisé, ne passait jamais inaperçu. Il y en avait toujours une trace, que ce soit dans l'attitude générale, la manière de bouger, ou une fissure dans leur masque si lisse. Pour peu qu'ils en aient un. Mais Aurea n'avait rien laissé voir de tout cela. Encore un bon point à ajouter à la Serdaigle, selon le Serpent. Intéressant à savoir aussi.
Le sourire en coin d'Azrael disparut rapidement cependant, laissant sa place à une expression déçue, presque attristée, et franchement embêtée. Il passa une main dans ses cheveux couleur jais, les décoiffant légèrement.
- Malheureusement non, ça n'est pas une surprise, mais ça ne m'empêche pas d'être déçu... Nos conversations me manqueront, elle a une élocution impressionnante et fait des critiques remarquables ! -son regard se plongea contemplativement dans le vide quelques instants, alors qu'un sourire innocent et gentil fleurissait sur ses lèvres. Lorsqu'il releva son regard vers Aurea, son sourire c'était fait narquois, assuré- Mais trêve de plaisanteries, je suis curieux de savoir ce que tu pourras bien lui dire... J'ai hâte de voir ça ! Et sache qu'elle n'est pas la seule qui puisse me donner des informations... Beaucoup les laisse passer sans même s'en rendre compte! -il secoua la tête négligemment comme pour en chasser une idée stupide- Les gens sont aveugles et stupides pour ne pas se rendre compte de leur importance... Mais tant mieux pour nous, n'est-ce pas?, ajouta-t-il avec un air malicieux.
Et oui, il mettait et Aurea et lui dans le même sac, pour l'occasion. Ils n'étaient évidemment pas les seuls à voir combien de bons renseignements étaient cruciaux, précieux, mais il ne s'agissait que d'eux deux à ce moment. D'eux, et de leur petite course, leur jeu le plus dangereux. Une course pour découvrir les secrets les mieux cachés de l'autre. Pour savoir qui était réellement leur adversaire depuis plusieurs mois déjà. Qui était celle qui l'attirait de plus en plus, tellement qu'il ne pouvait plus l'ignorer. Ou plus entièrement, plutôt, parce qu'Azrael ne se rendait pas encore compte de toute l'étendue de cette attraction mutuelle, comme deux pôles d'un aimant qui s'attirait inexorablement, sans même un espoir de pouvoir y échapper. Pas sûr qu'il le veuille non plus. Encore moins qu'il y arrive, quand il s'en rendrait enfin totalement compte. Et Aurea, la sentait-elle aussi ? Cette attirance, ce désir, qui devenait de plus en plus fort, puissant, à chacune de leur rencontre ? Qui grandissait lentement dans l'ombre, pour mieux les frapper plus tard ? Il ne saurait vraiment le dire. Pour l'instant en tout cas, parce qu'il finirait bien par le savoir. Après tout... c'était aussi un secret, non ?
Aurea fit un pas en avant, s'approchant encore, si bien qu'il n'aurait qu'à bouger la jambe de quelques centimètres pour toucher les sienne. La distance entre leur tête aussi avait diminuée, n'étant plus qu'à quelques centimètres, sans pour autant être trop proches. Délicieuse invasion de son espace personnel, qui ne faisait que rendre plus intense leur attirance. L'atmosphère aussi sembla changer légèrement, si légèrement que c'en était encore imperceptible pour le moment... Une invitation de la Serdaigle ? Presque, mais ce n'était pas ça, Azrael le savait parfaitement. De la provocation, voilà ce que c'était. Se la jouait-elle Serpentard ? Dans ce cas elle entrait sur son domaine... Et relevait encore l'attention du Serpent, appréciatif. C'était son terrain de jeu en général, et mis à part les petites manipulations par-ci par-là, ils n'avaient pas encore joué sur celui-là. Pas réellement, en tout cas. Et cette idée lui plaisait plutôt bien... La voix presque caressante d'Aurea, la manière dont elle prononça son nom, appuya ses mains sur ses cuisses... tout ne fit que confirmer qu'il avait bien deviné. Mais il en fallait plus pour le faire craquer, bien plus. Il fallait dire, s'il cédait à la moindre provocation, il ne serait pas là où il en était aujourd'hui, pas dans l'Elite. Et les provocations ajouté à l'attirance, il connaissait aussi. Sa petite guerre avec Ivana, tout le monde était au courant, mais tout le monde ne savait pas qu'il y avait aussi cette attirance mutuelle, insupportable et indésirée. Ce qu'il pouvait la haïr, par moment ! D'autre la mépriser, et d'autre fois encore, ne pas lui accorder plus d'importance qu'aux autres. Mais l'attirance qu'il avait pour Ivana était différente de celle qu'il avait pour Aurea. L'une était là depuis des années, énervante, lassante aussi parfois, tandis que l'autre était encore nouvelle. Inattendue. Et la différence, la nouveauté, avait souvent bien plus de saveur, bien plus d'impact. Ce n'était pas comme s'il avait déjà parfaitement appris à la gérer, contrairement à celle qu'il avait pour Ivana.
Un nouveau sourire en coin étira les lèvres d'Azrael, alors qu'il penchait légèrement la tête sur le côté sans lâcher la jeune femme du regard. Une fine lueur intriguée brillait dans ses yeux. Qui donc de Durmstrang pourrait avoir donné des informations sur lui ? Pas Lev, ni Vladimir ni Dimitri en tout cas, et c'était sans doute eux qui en savaient le plus sur lui, faisant tout trois presque parti de la famille. Faisant parti de la famille pour Lev, puisqu'ils étaient cousins, et la famille comptait plus que tout chez eux. Ivana ou Anja peut-être, mais il n'était pas sûre de ce qu'elles auraient pu lui dire, ni de si elles lui aurait dit quoique ce soit. Quant aux autres élèves de Durmstrang... la plupart n'en savait pas assez pour que ce soit compromettant. Il y avait Victoria aussi, et il avait déjà vu sa cousine et Aurea traîner ensemble, mais là encore, elle n'aurait rien confier qui soit compromettant. Toujours est-il qu'il était curieux de ce que la française avait rassemblé sur lui. Il attendit encore un peu cependant, alors qu'elle enchaînait sur ce qu'elle avait découvert dans son dossier.
- Oh ? Et que t'ont-ils dit de si intéressant? -répondit-il moqueur même si sa curiosité se laissait légèrement deviner- Effectivement, je fais partie de l'Elite de Serpentard comme de Durmstrang, et les rumeurs vont souvent bien vite à notre sujet. La jalousie parfois, d'autre simplement une tentative pour nous toucher... Je suis curieux de savoir celles qui courent à mon sujet en ce moment, vois-tu! -d'arrogants et narquois, son ton et son expression se firent plus innocents, tandis que l'intonation caressante de sa voix, elle, restait toujours là- Par contre, je ne vois pas pourquoi tu pense que mes amis -pour certains tout du moins- ne sont pas des anges ? Ils ne sont certes pas les plus gentils, mais la gentillesse n'a pas lieux d'être quand on dirige. Et ça ne m'empêche en rien d'être un élève model!, ajouta-t-il avec un clin d’œil narquois.
Certes, tout n'était pas vrai de ce qu'il disait de ses acolytes, ses camarades, et Aurea était assez intelligente et observatrice pour le savoir, mais ce n'était pas faux non plus. La gentillesse lui semblait tout à fait superflue à lui aussi, à moins d'être utiliser dans un but précis, comme il l'avait fait avec Caroline. A vrai dire, les gens trop gentils, naïfs, qui ne voyaient que du bon partout, ils les méprisait. Vraiment. La vie n'était jamais rose, les gens n'étaient jamais des anges, rien ne se passait jamais exactement comme on le voulait. Se fermer les yeux à ce point en espérant vivre sur un nuage rose... Naïf et hypocrite. Et il se chargerait bien de le leur apprendre, s'il avait le temps. Mais ses priorités étaient tout autres, mille fois plus importantes et plus encore. Et à ce moment... ces petites préoccupations futiles étaient à des kilomètres de son esprit, concentré sur la jeune femme à seulement quelques centimètres de lui. Délicieuse et bien intéressante compagnie, vraiment.
Un sourire fleurit sur les lèvres tentantes d'Aurea, alors qu'elle se mordait la lèvres sensuellement. Décidément tentantes. Azrael s'humidifia légèrement les lèvres, le bout de sa langue et ses dents glissant légèrement sur sa lèvre inférieure, alors que les fines mains de la Serdaigle se refermaient sur ses cuisses, attisant sournoisement son désir qu'il s’efforçait tant bien que mal d'ignorer. Pourtant, seules ses prunelles assombries pouvaient en témoigner à ce moment. Gardant sa contenance, il replaça une mèche de cheveux qui tombait devant le visage d'Aurea derrière son oreille, laissant ses doigts effleurer la peau douce de sa joue. Il approcha son visage du sien, ne laissant plus que quelques infimes centimètres. Provocant, encore, défiant.
- Demande toujours, tu verras bien si la réponse est croustillante..., susura-t-il à voix basse, tentateur.
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Dim 6 Jan - 12:08
Deux fauves. Voilà à quoi ils ressemblaient. Deux fauves dans la même cage, joueurs et moqueurs. Bien qu’en réalité il aurait été d’avantage question d’un grand félin tel qu’un tigre, ou un lion – mais là, il y aurait une référence non-voulut à la maison gryffondor, ce qui ne serait pas approprié – et d’une petite chatte, ou disons plutôt n’importe quel petit félin capable de se glisser un peu partout avec discrétion mais tout aussi bien capable de sortir les griffes. Menaçants, tous les deux, mais d’une manière absolument différente. Azraël avait l’expérience de son côté, la rage et la violence dans les veines, sans parler d’un goût certain pour la destruction et la cruauté. Il représentait donc une menace plus évidente – malgré une apparence angélique trompeuse. Aurea, elle, ne pouvait effrayer de la même façon. Déjà, car personne ne savait rien d’elle au fond, et que le mystère qui planait continuellement autour d’elle impliquait une méfiance totale. Qui pouvait savoir de quoi elle était capable ? Puis, son don lui procurait divers avantages dont Azraël ignorait complètement l’existence. Avec elle, inutile de revêtir de masque ou de bouclier car la sorcière pouvait en quelque sorte lire en lui – certes, avec imprécision en partant du principe que les émotions ne sont pas toujours fiables. Aurea ne savait pas encore ce qu’elle pensait des méthodes..plus radicales. Aimait-elle ? Détestait-elle ? Aucun des deux pour l’instant. Elle ne pouvait pas dire les aimer, car elle n’avait jamais essayé. Elle n’éprouvait cependant aucun dégoût, aucune crainte face à Azraël qui avait fait subir un « charmant » interrogatoire à la serdaigle un peu plus tôt. En fait, elle se sentait curieuse. D’une curiosité presque scientifique. Aurea se demandait ce qui était plaisait dans cette démonstration de domination et de violence ; était-ce une de ces activités qui faisaient monter l’adrénaline et que les amateurs de sensations fortes aimaient tant ? Ou, était-ce une sorte de dépendance brutale que certains sorciers voulaient assouvir par manque d’autorité ou de confiance en soi ? Aurea ne croyait pas avoir vu de tel manque chez Azraël. Alors, elle pariait sur une simple envie de se défouler, de sentir toute la rage quitter son corps et se transformer en violence. Peut-être alors le sorcier était un des rares cas impliquant une folie meurtrière pure et dure ? Elle ne saurait dire…il lui fallait plus d’éléments. Mais la question lui brûlait les lèvres. « Pourquoi aimes-tu faire souffrir les autres ? » Stupide comme question ainsi posée, mais à bien y réfléchir c’était plutôt le côté technique qui turlupinait Aurea. Pas la dimension morale. « Bien » ou « Mal », peu importait. Elle voulait juste savoir pourquoi il en éprouvait de la joie ou de la satisfaction. Sans jugement, évidemment. S’offusquerait-il d’une telle demande ? Aurea aurait tellement voulu savoir. Elle gardait ça pour plus tard.
Pour en revenir à nos deux fauves, ils s’affrontaient – pacifiquement – chacun avec leurs armes. Aurea usait de son charme, sachant le trouble d’Azraël qu’elle avait découvert déjà quelques mois en arrière, et lui…eh bien lui aussi essayait de troubler la jeune femme. Amusant, vraiment. Ils se tentaient l’un l’autre, attisant le feu, soufflant sur les braises avec provocation…tout doucement, pour ne pas brusquer les choses. A la décharge du sorcier, Aurea avait commencé. C’est son souffle qui avait animé les premières braises, franchissant ses lèvres rosées avec délectation. Elle savait qu’Azraël était attiré par elle. Mais ce qu’elle ignorait encore quelques jours auparavant, c’est qu’elle aussi il l’attirait indéniablement. Par conséquent prise au piège dans son propre jeu, Aurea essayait de faire abstraction de son attirance pour se concentrer sur celle d’Azraël. Mais encore une fois…elle se retrouvait piégée ! Son don était un avantage, et un inconvénient également. Si elle pouvait ressentir tout ce que le sorcier ressentait, alors le désir n’en était qu’amplifié. L’accumulation du sien, et de celui d’Azraël commençait sérieusement à déstabiliser la jeune femme. Il lui fallait toute sa concentration pour rester à sa place, et ne pas franchir le peu de distance qui la séparait du jeune homme. Ainsi, elle contrôlait tant bien que mal sa respiration devenue irrégulière. Azraël passa une de ses mains dans ses cheveux pour les ébouriffer un peu plus, et mima une expression légèrement déçue, faussement triste. Aurea sourit, amusée par les paroles du serpentard.
- Je crains de vous décevoir Mr. Fever, mes méthodes ne sont pas aussi radicales que les vôtres, même si tout autant efficaces. Je préfère largement la ruse que la force mon cher…- elle souligna davantage ces quelques mots avec un sourire presque gourmand. Mais dites-moi ô grand serpent, qui vous dit que je ne suis pas plus comme Caroline que comme vous ? Je n’ai ni venin, ni langue fourchue après tout…
Jouer aux devinettes, semer le doute, entretenir la confusion… Aurea adorait ça ! Elle aimait les questions sans réponses, les réponses sans questions. Les interrogations qui ne voulaient rien dire, et par-dessus tout, les mystères impossibles à résoudre. Mais dans ce cas précis, sa question n’était pas anodine, et loin d’être stupide. C’est vrai…après tout, Azraël ne la connaissait pas, comment savait-il que la sorcière rejoignait plus les valeurs sang-pur que Caroline le faisait, elle qui n’était même pas une sang-pur ? Qui aurait pu affirmer avoir entendu Aurea proférer des opinions sang-pur ? Personne. Ou quelques rares « amis ». Et encore, elle restait prudente et discrète quant à ce qu’elle pensait vraiment. Qu’est-ce qui avait mis Azraël sur la voie ? Puis, il s’agissait surtout de voir comment le sorcier la percevait. C’était toujours bon à savoir ! Elle lui servit un sourire curieux, espiègle. Ce que voulait Aurea était tout simple en vérité. Elle voulait avoir le plus d’espace possible pour manœuvrer, et il lui était impossible de mesurer ce qui lui restait comme place si elle ne savait pas exactement ce que le sorcier savait sur elle. Et puis, même s’il avait réunis assez d’informations sur elle pour tirer des conclusions – qui seraient probablement fausses - , la jeune femme ne s’inquiétait guère. Elle se garderait bien, elle, de faire le rapport complet de ce qu’elle avait bien pu apprendre au sujet du sorcier. D’ailleurs, elle s’imagina un instant à quoi aurait pu ressembler le rapport en question… Azraël Steve Fever : né le 23 mars 1959 à Londres, ce qui expliquait pourquoi il portait un nom de famille anglais, et non slave. Scolarité à Durmstrang, avec des résultats excellents. Très intelligent, paraît-il – mais ça, elle l’aurait parié - . Fils de Devka Avdeïev et Cain Fever. A un frère plus âgé, Matthew. Cousin de Lev Avdeïev, et Victoria Azarov. Tragique explosion de leur manoir en 1966, mort du père. Sa mère avait été dans le coma pendant quelques mois, mais avait retrouvé la santé bien vite. On lui avait rapporté deux trois autres anecdotes, mais Aurea ne savait pas quoi en fairee pour l’instant, alors elle les gardait dans la poche, bien au chaud. Azraël n’avait pas de patronus, ça…elle l’avait appris par un ancien élève de Durmstrang qui avait été en cours avec lui. Rien d’étonnant, mais c’était tôt pour son âge… Aurea se disait que personne ne devrait être destiné aussi rapidement à un avenir précis. Les mangemorts, d’après certaines rumeurs, ne possédaient pas de patronus. C’était un phénomène assez étrange, et fascinant. Il avait aussi, semblait-il, peur des explosions – un camarade du cours de Potions l’avait attesté. Là non plus, Aurea n’avait pas ouvert de grands yeux surpris. Si l’explosion de son manoir, et la mort de son père par conséquent, l’avait traumatisé…rien n’était plus normal que d’être effrayé par ce qui pouvait s’en rapprocher le plus. Le réveil des souvenirs ne devait jamais lui être agréable. La sorcière se sentit envahie par un fort sentiment de compassion. Etrange pourtant, car il n’y avait pas d’empathe moins compatissante qu’elle. Mais avec Azraël il lui semblait que les choses étaient différentes, les émotions prenaient des proportions inégales et changeantes. Elle ne savait jamais sur quel pied danser, et pire encore quelle attitude adopter. Se dévoiler – un peu – ou ne rien laisser échapper ? Elle se posait sans cesse la question, avant de se souvenir que ce n’était qu’un jeu après tout… Azraël et elle n’étaient pas liés, et même si leurs rapports n’étaient pas hostiles ils n’étaient pas amis pour autant. Ni lui, ni elle n’avait manifesté l’envie d’être des amis. Ils jouaient, c’était tout. Et Aurea n’était pas prête à prendre trop de risques pour un simple jeu. Un jour, peut-être, il saurait. Il y aurait alors tant de choses à prendre en compte…Cependant, ils n’en étaient pas encore là, et au fond Aurea espérait qu’ils ne seraient jamais amis…mais bien plus que cela.
- Je me fiche bien des rumeurs qui courent, je sais faire la différence entre la vérité et les bruits de couloirs Azraël. Hm mais…- sa voix s’était faite un peu plus douce et elle se mordit la lèvre avec un air enfantin, comme indécise – je ne sais pas si je dois te le dire. Vois-tu, j’ai bien peur d’être très égoïste et de garder toutes ces jolies informations pour moi toute seule. A moins que…tu fasses un geste évidemment…
Donnant-donnant. Elle peinait à ne pas sourire largement comme elle en avait envie. La sorcière voulait garder une certaine retenue, mais c’était comme de voir une petite fille essayer de ne pas trop se réjouir d’une nouvelle poupée, ou de délicieux chocolats. Au fond, elle voulait sauter partout, rire ou se moquer. Aurea demeura malicieuse, un brin mystérieuse derrière son sourire et ses lèvres qu’elle mordait furieusement. Rien d’innocent là-dedans, il ne fallait pas s’y tromper. C’était de petits détails comme ceux-ci qui indiquaient à qu’elle point la jeune femme voulait le tester. Si le voir ébourrifer ses cheveux, penché la tête sur le côté avec un sourire amusé avait pu la troubler alors son attitude le troublerait aussi. - Et puis, si toi et tes amis êtes des anges… moi, je veux bien être Merlin, rit-elle et son rire sonna comme de petites cloches dans la pièce. Il faudrait être aveugle pour ne pas le comprendre. En plus…- elle se rapprocha de son oreille, sa bouche effleurant sa joue, son lobe l’espace d’une demi-seconde - … j’ai une technique secrète pour voir qui sont vraiment les gens.
Elle s’éloigna, reprit sa place initiale avec un sourire de conspiratrice amusée. C’est vrai, à quel point fallait-il être bête pour ne pas voir que l’Elite de Serpentard était mauvaise et fertile en machinations des plus tordues ? « L’Elite » a proprement dit, se devait d’être meilleure que tout les autres… Et étant donné que la maison Serpentard avait une certaine réputation…l’évidence était là. Mais Azraël ne pouvait savoir que le don de la jeune femme lui permettait de saisir des choses plus profondément et rapidement que les autres. A quelques centimètres du jeune homme, les mains appuyées sur ses cuisses et le regard fixé sur lui, Aurea sourit largement. Sourire qui cacha le désir grandissant qu’elle éprouvait en voyant le sorcier ainsi troublé. Elle maudit son don cette fois-ci encore. Tout était décuplé, elle devait gérer les émotions du jeune homme et les siennes en même temps, ce qui la rendait fébrile et vulnérable. Son dernier souhait était d’apparaître ainsi aux yeux du sorcier, il en profiterait trop …Et Aurea n’avait pas envie qu’il en profite. Enfin…était-elle sûre de ne pas en avoir envie ? Elle du plusieurs fois cligner des paupières. Le sorcier mordit sa lèvre, comme elle l’avait fait plusieurs minutes auparavant, et elle se sentait comme l’arroseur arrosé à cet instant… Sans s’en rendre compte elle avait suivi des yeux le trajet de sa langue sur ses lèvres et son cœur fit un bond quand Azraël remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Sa main effleura sa joue avec douceur, et elle remerciait le ciel de ne pas rougir facilement. Trop d’émotions d’un coup. Elle avait du mal à garder une respiration à peu près normale, et elle se sentait étouffer dans l’atmosphère trop chargée en électricité. Ressentir aussi fortement les émotions des autres la fatiguait déjà, mais si en plus les sienne s’y mettaient également…Comment sortir de se tourbillon infernal ? Pour tout arranger, il se rapprocha un peu plus de son visage et elle n’eut d’autre choix que de se laisser tomber dans les profondeurs de ses prunelles devenues sombres. Elle n’osait même plus respirer. Il la provoquait. - J’aime notre jeu. Et je sais pourquoi j’y joue, je sais pourquoi je veux découvrir tes secrets. Alors…toi…pourquoi y joue-tu Azraël ? Pourquoi veux-tu savoir ? souffla-t-elle.
La question lui était venue toute seule, même s’il y en avait tellement d’autre qu’elle aurait aimé poser. Prendrait-il la peine de répondre, ou ne ferait-il qu’éviter la question en bon serpentard qu’il était ?
Azrael S. Avdeïev-Fever
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Sujet: Re: “We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥] Lun 28 Jan - 17:18
Décidément, la soirée prenait une tournure qu'Azrael n'aurait pas pu envisager avant que les événements n'arrivent. S'il avait effectivement prévu de voir Caroline et de lui extirper quelques informations sur Aurea et quelques autres élèves de Beauxbâtons, histoire de faire bonne mesure -et surtout de brouiller les pistes, il voulait éviter autant se faire se peut qu'on puisse comprendre qu'il s'intéressait à la Serdaigle et à l'aura de mystère, pleine de secrets, qui semblait l'entourer en permanence- , le Serpent n'avait ni prévu les remarques désobligeantes et inconvenantes de la naïve française, ni que celles-ci le feraient s'énerver. Certainement était-ce juste parce qu'il en avait assez de faire semblant d'apprécier l'impure et insupportable blonde qu'elle était... Et pas du tout parce que les remarques concernaient une certaine brune qui était bien au-dessus de l'idiote -à pratiquement tous les niveaux, selon le Vert et Argent. En cherchant ces informations, l'anglo-russe n'avait donc pas non plus prévu de griller sa couverture 'd'ami prévenant et attentionné' -rien que l'idée lui donnait envie de grimacer de mépris- ni de faire passer sa fureur en s'attaquant à elle à coup de maléfices plus ou moins vicieux. Tant pis, avec le serment magique elle ne pourrait de toute façon rien dire, et il pourrait toujours la manipuler grâce à sa peur, s'il avait besoin d'informations. Un 'tant mieux' était donc en fait plus indiqué, il n'aurait plus à feindre l'apprécier, à part éventuellement en de rares et précises occasions.
Tout aurait aussi pu s'arrêter là, il aurait pu retourner dans les cachots et dans sa salle commune avant d'aller dormir, comme pratiquement tous les autres élèves de Poudlard... Pourtant, le hasard devait s'être mêlé de tout cela, puisque les surprises ne s'arrêtaient pas là. Mais était-ce vraiment une coïncidence si c'était justement Aurea -de toutes les personnes présentes dans le château- qui était entrée dans la pièce -ayant visiblement déjà deviné ce qui s'y était passé avant- tout juste après le départ de Caroline ? Certainement pas tout à fait, Azrael savait que les coïncidences étaient en fait particulièrement rares. Quant à leur discussion, toute tournée vers leur jeu, elle prenait elle aussi une tournure intéressante : entre dévoiler ou ne pas dévoiler ce qu'ils avaient tout deux appris sur l'autre les derniers temps, laisser sous-entendre ce qu'ils savaient, laisser planer le doute. Le tout dans le but bien précis d'essayer de mieux extorquer d'autres informations sur l'autre et son secret, bien évidemment. Et puis, il y avait tout ce qui restait plus inconscient que conscient, les gestes, les regards, plus ou moins maîtrisés. La façon de bouger, un touche plus rauque dans la voix.
Enfin bref, que ces tournures toutes plus inattendues les unes que les autres soient une bonne chose ou non, Azrael n'aurait encore su le dire, pas pour l'instant, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un étrange mais profond sentiment de... satisfaction. Une impatiente anticipation, électrisante. Excitante. Delightedly thrilled. Même l’atmosphère dans la pièce, plongée dans une pénombre claire-obscure, s'en ressentait, comme si elle était emplie de centaines de petites étincelles venant insidieusement taquiner l'attirance encore endormie entre l'Aiglonne et le Serpent. Et, alors qu'elle se réveillait, devenait soudainement évidente, indéniable, le désir commençait lui aussi à se mêler à la partie. Doucement, si doucement que l'anglo-russe ne s'en rendait pas consciemment compte. Enfin, ce n'était pas tout à fait exacte : il le réalisait en partie, mais cette partie était mince, presque infime. Elle camouflait bien plus. Plus qu'il n'était peut-être prêt à percevoir pour le moment. Pour le moment... ce n'était qu'un jeu de plus non ? Passionnant, fascinant, mais un jeu tout de même. Ou tout du moins le croyait-il, il était peut-être encore trop tôt pour qu'il y pense consciemment d'une autre manière.
Un sourire amusé, presque narquois, courba les lèvres de l'anglo-russe, se répercutant dans le ballet de lueurs qui dansaient dans ses prunelles vaironnes. Décidément, rien arrêtait leur jeu, continuant même dans la moindre de leur paroles, amusées, malicieuses. Moqueuses, aussi, parfois. Il ne pu s'empêcher de se dire qu'elle était maligne, Aurea, usant de questions d'apparence innocentes, prenant des chemins dévié, tangents, pour essayer de savoir ce qu'il savait sur elle. Des petits pas de côté pour mieux frapper d'un coup d'estoc. Oui, leur jeu pouvait presque se comparer à un match d'escrime, quelques fois, dont les adversaires étaient tout deux plus que décider à être celui qui assénerait le coup final, marquerait la dernière touche. Nul doute que la partie était -serait, toujours, le jeu ne s'arrêterait pas ce soir-là, pas encore- serrée. Mais cette fois-ci, un détail avait échappé à la jeune femme, avouant elle-même, certainement sans s'en rendre compte, qu'elle était bien comme il soupçonnait qu'elle était. Comme il était persuadé qu'elle était. Son sourire s'étira légèrement, sans pour autant perdre sa touche amusée, d'une manière qu'on comparait souvent à l'image d'un félin souriant d'un air satisfait. Une lueur mystérieuse flasha dans ses yeux, alors qu'il se penchait légèrement vers Aurea, plongeait son regard dans le sien.
- Vous venez de le dire vous-même, ma chère aiglonne : la ruse vous sied mieux que la force, votre langue est fourchue comme celle d'un serpent... susurra-t-il d'une voix rauque, caressante, laissant son regard glisser tout le long de la silhouette de la jeune femme d'un air appréciatif, comme s'il la jaugeait doucement. Il pencha la tête sur le côté, quelques mèches noires venant voiler très légèrement ses yeux. Et, disons que c'est quelque chose qui se sent plus qu'il ne se sait. Mais j'en sait tout de même assez pour faire confiance à mon intuition... Du reste, je pense que tout le monde s'accordera à dire qu'il vaut mieux être comme moi que comme Caroline, il est normal de viser l'excellence, non ?
Sa dernière phrase, moqueusement hautaine -bien évidemment par rapport à l'impure sang-de-bourbe-, contrastait avec le reste de sa réponse, mystérieuse, caressante. Peut-être par besoin de se casser l'ambiance qui devenait lentement étouffante, courtoisie de leur attirance mutuelle, du désir inconscient et refoulé. De se couper un peu de l'atmosphère trop électrique qui le rendait impatient d'il ne savait encore quoi exactement -ou plutôt, il ne voulait pas l'admettre-, sans vraiment y parvenir, cependant. De toute manière, il l'arrogance n'avait jamais tué personne, tant qu'elle ne faisait pas sous-estimer ses potentiels adversaires, et il l'était, excellent : bulletin et dossier presque parfaits, appartenant clairement à l’Élite et de Durmstrang et de Serpentard -de Poudlard, pourrait-il même dire?- et autres petits détails qui se rajoutaient encore et encore, comme pour mieux prouver sa supériorité -et de ce fait celle des sang-purs, et plus encore de son cercle- sur à peu près tous les autres, et plus encore sur les impurs. En même temps, comment pourrait-il en être autrement ? Son objectif vengeur le poussait à cette excellence, sa Vengeance, impétueuse, qu'il finirait par exécuter, impitoyable et sans remords. Il était certain de cela, autant qu'il en était impatient. Il les ferait souffrir, souffrir jusqu'à ce qu'ils implorent du plus profond de leur être, souffrir jusqu'à ce que plus un son ne puisse s'échapper de leur gorge, leurs cordes vocales écorchées par leurs cris de suppliques, par leurs hurlements. Il les briseraient, tous, lentement, profitant avec une délectation parfaite de leur terreur, de leur douleur. Puis, il leur donnerait un mince, très mince filet d'espoir auquel se raccrocher, sur lequel ils ne manqueraient pas de se jeter, corps et âmes, quitte à vendre leur âme au diable. Et il les briserait à nouveau. La rechute était toujours la pire, l'espoir une arme terriblement tranchante. Et cela, Azrael en avait parfaitement conscience, aussi, il évitait d'espérer, évitait de partir dans des ''Et si...'' aussi inutile que mauvais. Non, s'il voulait quelque chose, il n'espérait pas, il agissait, faisait tout, tout pour atteindre son objectif, pour obtenir ce qu'il voulait. Et surtout, il ne s'arrêtait pas, jamais, tant qu'il n'était pas arrivé au bout. Détermination implacable, et cela se ressentait sans mal. Peut-être était-ce aussi pour cela qu'on le disait redoutable -redouté- , que les gens avisés craignaient de se le mettre à dos. Mieux valait éviter cela, d'ailleurs, son ire, ses représailles, étaient terribles.
Ce que la plèbe, et même tout le monde, si ce n'était pour un tout petit groupe de personnes -d'élèves- à Poudlard, ne savaient pas, c'était que tant l'excellence d'Azrael que son aura sombre et inquiétante avait une origine et une raison aussi toute autre que sa Vengeance -bien qu'au sujet de celle-ci, les gens faisaient que spéculer sans preuves aucunes- qui la camouflait derrière son apparence déjà secrète. En fait, les personnes au courant à l'école de sorcellerie anglaise devaient tous faire parti -ou avoir fait parti- de Durmstrang, et pouvait sans conteste se compter sur les doigts d'une main. Lev, Vladimir, Victoria, Dimitri, en plus d'Azrael, évidemment, savait pour sûr. Tous les autres... Et bien, tous les autres étaient soit dans le noir complet à ce sujet, soit n'avaient que des rumeurs, quelques faibles soupçons. Et c'était tout. Quant à Aurea, il y avait de grande chance pour qu'elle ne soit même pas au courant de ces rumeurs, qu'elle n'ait pas la moindre idée de ces soupçons. Enfin, elle avait certainement déjà entendu des rumeurs au sujet du secret, après tout, les murmures étaient nombreux à propos de la Mafia magique russe. Nombreux, mais si légers qu'il était d'usage de croire qu'il s'agissait plus d'un mythe, d'une énième invention pour faire faire courir le frisson de l'inquiétude dans les chaumières -maison- quant à de sombres événements qui se produisaient de plus en plus souvent. Murmures qui s'étaient ravivés au début de l'année avec l'arrivée de la délégation slave, d'ailleurs. Pourtant, le Serpent était persuadé que quelques soient les rumeurs qu'elle ait pu entendre bruisser, aucune ne permettait de le relier au mythe de la sombre et secrète organisation. Ou en tout cas, aucune quant à son rang au sein de celle-ci. Même les sorciers russes savant que cette mafia existait bel et bien -et ils n'étaient pas si nombreux- ne pouvait dire avec certitude qui la dirigeait tant elle était entourée d'un aura de mystère. Une chose était sûre, les Avdeïev, tout comme une bonne partie des familles de haut-rang -presque princières- avaient déjà été soupçonnés de la mener, pourtant, il n'y avait jamais eu aucune preuve pour le prouver. Il n'était de toute manière pas de bon ton d'essayer de découvrir les secrets de la famille, ni ceux de la MMR. Pourtant, les murmures courant dans les froides étendues slaves, encore trop étrangers à l'Angleterre pour y arriver, avaient raison sur un point. Les Avdeïev y étaient bien liés, ils étaient la Mafia, à son plus haut échelon, se passant le pouvoir de génération en génération. Et, de par sa mère, de par son sang, Azrael était un Avdeïev. Azrael était un Héritier. L'excellence était dans son sang, l'excellence était un devoir, aussi.
Les paroles d'Aurea résonnèrent un instant avec ses pensées. Les rumeurs avaient décidément un une importance toute particulière dans leur jeu : aucun d'eux n'étaient du genre à croire la première qui passait, le scepticisme était de mise devant les bruits de couloirs souvent aussi futiles et inutiles que faux, et pourtant... Pourtant, ils devaient tout deux savoir qu'elles avaient bien souvent un fond de vérité, bien caché, tout au fond. Faire la différence entre la vérité et l'invention, en faire ressortir ce qui était utile et utilisable, là était tout l’intérêt. Bien souvent, le vrai se situait là où elles se recoupaient encore et encore, là où elles s'accordaient au même point, à la même note. Le reste n'était, bien souvent, qu'affabulation. Garder une oreille attentive aux rumeurs, mais aussi contrôler ce qui se murmurait, voilà où Azrael trouvait un intérêt dans les bruits de couloirs. Elles pouvaient être une arme, parfois, bien au-delà de l'amusement d'adolescents parfois moqueurs ou vindicatifs -bien que leur pseudo-vengeances soit toujours si futiles et puériles qu'Azrael ne pouvaient s'empêcher de renifler de mépris en les entendant. Le tout était de ne pas croire tout ce que l'on entendait. Pas bien difficile quand on a des tendance paranoïaques et qu'on ne fait confiance à personne -ou presque. La pensée d'Aurea apprenant des rumeurs à son sujet et à celui de sa mafia -bien qu'aucune ne circule encore à Poudlard- amena un sourire en coin étrange sur les lèvres d'Azrael. Il ne doutait pas qu'elle vérifierait plusieurs fois fois avant de les croire, mais qu'elle serait sa réaction si elle apprenait qu'il était lié -plus que lié- à la mystérieuse et inquiétante mafia magique russe. L'anglo-russe doutait qu'elle prenne peur, cependant, aucun indice ne lui permettait encore de prédire ou de d'essayer de deviner sa réaction et ce qu'elle ressentirait. Depuis quand ce préoccupait-il de cela, d'ailleurs ? Il aurait plutôt du espérer qu'elle ne soit jamais au courant, et pourtant, il avait l'intime conviction que la Serdaigle finirait par savoir. Au lieu de l'agacer, cette pensée lui laissa un sentiment indescriptible... une légère satisfaction mêlée à une touche d'impatience et d'anticipation nerveuse...
Le Serpent balaya mentalement cela de son esprit. Il n'aurait pas du sentir cela, et ce n'était de toute manière pas le moment pour songer à tout cela, même s'il ne s'était pas plongé dans une séries d'hypothèses sur le comment ou le pourquoi. Il était si facile, pourtant, de se perdre dans les prunelles azures d'Aurea -encore plus belles d'aussi près- et de se perdre dans ses pensées sur leur étrange relation. Sur leur course au secret, leur incessant jeu de provocations, l'attirance de plus en plus forte qu'il éprouvait pour elle et qu'il devinait mutuelle. Sur le désir entre eux qui échauffait son sang, jouait doucement sur ses nerfs, éveillait son imagination, ses sens, sans qu'il ne s'en rende encore vraiment compte. Prendre un fil de pensé moins... risqué, était une sorte d'étrange moyen de se contenir. Mieux valait penser à la chasse au secret plutôt qu'au reste. Leur proximité soudaine avait enflammé l'atmosphère entre eux comme une étincelle prendrait feu sur du bois trop sec. Les yeux plongés dans ceux de l'autre, sans possibilité de se soustraire aux regards assombris, les mains de la jeune femme posées sur ses cuisses, chacune des provocations attisait insidieusement le désir qu'il pouvait de plus en plus difficilement ignorer. Qu'il ne pouvait plus ignorer, même. Pourtant, à chacune des tentations de la jeune femme, il répondait par l'une des siennes. Leur jeu semblait prendre une dimension toute autre, soudainement...
Aurea reprit la parole, après une courte pause où il n'avait pas prit la peine de répondre, sachant qu'elle n'avait pas fini de parler, et Azrael ne pu retenir un presque invisible, mais délicieux frisson remonter lentement le long de son dos lorsqu'elle murmura à son oreille, sa bouche et ses lèvres tentantes venant effleurer sensuellement sa joue et le lobe de son oreille. Si légèrement que cela aurait pu être inintentionnel, mais le Serpent savait que ce n'était pas le cas. Rouvrant ses paupières qui s'étaient très légèrement baissées devant ses prunelles maintenant sombre juste avant que la Serdaigle ne se redresse, il l'observa d'abord sans rien dire, une ou deux, un air légèrement intrigué sur le visage. Son expression se fit faussement horrifiée, tout comme son ton, alors qu'il répondait malicieusement.
- Toi, Merlin ? Par pitié, non ! Ne me dit pas que te transformer en un vieillard barbu, même surpuissant ?! Un par château, c'est bien assez ! Sans compter que ce serait du gachi ! Choisis au moins Morgane, s'il te plaît, en plus d'être elle aussi puissante et bien plus intéressante que Merlin, il est écrit qu'elle était une très belle femme, en son temps ! – son ton s'était clairement fait malicieux, amusé, alors qu'il parlait. Pourtant, il trouvait effectivement qu'échanger Merlin contre la belle -très belle- et attirante -trop attirante- Aurea aurait été un gachi total. Reprenant son sérieux, la courbure de ses lèvres se fit séductrice, alors que sa voix reprenait ses intonations rauques et caressantes qui lui allaient si bien, qu'il se penchait légèrement vers elle en penchant légèrement la tête sur le côté. Réduisant la distance et se stoppant à une dizaine de centimètres, mais agissant comme s'il ne faudrait qu'un rien, qu'une parole, pour réduire totalement le vide entre eux. Provocateur. Tentateur. - Mais dis-moi, Aurea. Quel geste devrais-je faire pour que tu me dise ce que tu sais, que tu m'avoues ta technique secrète pour percer les masques ?
Ne pas perdre le nord, jamais. Même si cela devenait de plus en plus ardu, dans l'électrique ambiance, grisant délicieusement ses sens. Il n'empêchait que la dernière phrase, le dernier sous-entendu d'Aurea l'intriguait bel et bien. Quel était ce moyen -ce secret, assurément- qui lui permettait de voir qui étaient vraiment les gens, comme elle disait, de voir ce qui se cachait réellement derrière les masques... D'ailleurs, possédait-elle vraiment une telle technique ? Azrael n'en savait rien, n'en n'avait pas la preuve, mais il était vrai qu'il avait déjà remarqué -une fois ou deux- qu'elle avait une certaine... intuition, qui lui permettait de deviner des choses. Aucune certitude, là aussi, mais c'était une impression qu'il avait eu, alors qu'il l'avait surprise un jour à manipuler légèrement un élève. Mais si elle en avait vraiment une... mieux valait s'en assurer. Il doutait cependant qu'elle le lui dise juste comme cela. La provocation serait de mise, encore une fois, se mêlant si parfaitement à la manipulation. A ces jeux, ils étaient tous les deux de fins joueurs, de fins stratèges, mais aucun d'eux n'était encore habitué à leur attirance qui prenait des accent de désir de plus en plus intense, se faisait impétueuse plus que légère. Désavantageuse, parfois, il fallait jouer avec d'autant plus de précautions, ne pas laisser voir toute son étendue... Mais là encore, il était possible d'en jouer.
S'attardant un peu dans sa position, tout proche de la Serdaigle, Azrael laissa son regard tomber sur les lèvres d'Aurea, un instant, alors qu'il passait le bout de sa langue sur sa lèvre. Autant provoquer jusqu'au bout. Le geste était léger, subtile, mais s'il ne l'avait pas été la comparaison entre un fauve se léchant les babines d'avance n'aurait pas été difficile. Se reculant pour retrouver sa place initiale, reprendre un peu de contrôle sur lui et ses émotions -son désir, plutôt- qu'il sentait lentement lui échapper malgré ses efforts, malgré l'attitude nonchalante et provocatrice qu'il affichait, il laissa leur conversation -leur jeu, aussi captivant qu'exaltant- continuer quelques instant, la jeune femme lui demandant d'un air amusé qu'elle information elle pouvait lui demander, comme pour voir s'il ne s'esquiverait pas, accompagnant le tout de tentante provocations -toujours. Et lui de répondre, tentateur, après avoir doucement replacé une longue mèche de cheveux d'Aurea derrière son oreille, effleurant doucement sa joue. Masquer son trouble tout en essayant de la troubler. Il était amusant -fascinant, délectable, plutôt- de voir les émotions changer dans les yeux de la jeune femme. C'était infime, aussi léger qu'une brise, aussi insaisissable et rapide, pourtant, leur proximité presque intime permettait à Azrael de les discerner. A moins que son imagination ne lui joue des tours, mais l'atmosphère presque étouffante tant elle était électrique ne mentait pas : si elle le troublait, il la troublait aussi. Juste retour des choses, le désir qu'elle avait attisé en lui était partagé. Peut-être pas dans la même mesure, rien ne lui permettait de le deviner, mais tout de même. Il pouvait en jouer, en jouait, mais l'arme était à double tranchant. Il n'échappait pas non plus à ses effets...
S'étant à nouveau rapprocher d'elle, réduisant encore la distance qui les séparait à d'infimes et négligeables centimètres, leurs regards plongés l'un dans l'autre, la température de la pièce sembla encore remonter, l'atmosphère s'enflammer. La respiration d'Aurea sembla s'arrêter un court instant, la sienne se faisait doucement plus pesante, alors qu'il se concentrait pour la garder lente, régulière. La voir ainsi troublée n'arrangeait pas vraiment le désir -qui se faisait un peu trop intense et ardent, pas assez contrôlable à son goût- qu'il éprouvait pour elle... La question sembla presque échapper à la Serdaigle, soufflée si doucement qu'Azrael aurait aisément pu la manquer s'il n'avait pas été aussi près d'elle. Simple, pourtant, il s'agissait d'une de ses questions où le Serpent n'avait pas de réponse claire. Ou tout du moins, le croyait-il, mais une voix rauque dont il devint brusquement conscient lui soufflait la réponse dans un coin de son esprit. Parce que je te veux. Il la voulait ? Il la voulait. À ce moment, il ne pouvait simplement pas se mentir encore, faire le sourd, là-dessus. Pas question de l'avouer, cependant. Pas encore, tout du moins. Une lueur sembla s'intensifier dans ses prunelles sombres, alors qu'il se penchait encore en avant pour murmurer à l'oreille d'Aurea.
- Moi aussi, j'aime notre jeu, je sais pourquoi j'y joue. Tu m'intrigue, Aurea. Tu m'intrigue même beaucoup trop pour ne pas me donner envie de savoir pourquoi, de décourvir tes moindres secrets... murmura-t-il d'une voix rauque, très rauque, les r, les mots roulants sur sa langue comme s'il laissait filer un secret inavoué. C'était un peu le cas, après tout, et si ses paroles étaient vraies, elles étaient loin de tout dire... Oh, il ne cachait pas vraiment son désir et son attirance -pas dit qu'il y soit arrivé de toute manière- se contentant de le camoufler, mais l'avouer aurait été totalement différent. Son regard glissa lentement le long du cou gracile de la jeune femme, et il du retenir l'envie soudaine d'y poser ses lèvres sur la peau claire, comme pour voir si elle était aussi douce qu'elle en avait l'air... Mauvaise idée. Pourtant, il se rapprocha encore très légèrement, juste suffisamment pour laisser ses lèvres effleurer le lobe de l'oreille de la Serdaigle, comme elle l'avait fait quelques instant plus tôt, alors qu'il reprenait en un murmure, toujours de la même voix basse et rauque, caressante et tentatrice. Il avait répondu, à son tour de le faire.
- Et toi, Aurea? Pourquoi joues-tu?
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“We never completely comprehend ourselves, but we can do far more than comprehend” [PV Aurea ♥]