« Dis-moi, est-ce que tu m’aimes ? Non. Peut être que oui, peut être que non. Tu ne cesses de me demander de sortir avec toi, mais au fond ce n’est qu’un jeu n’est-ce pas ? Je le sais. Je le sens. Tu ne me connais pas. Au fond je dois être qu’une rousse pas trop laide, avec des yeux que l’on dit jolis. Sauf que je ne suis qu’une née moldue, je ne suis qu’une fille comme les autres. Au fond tu ne sais pas qui je suis, tu ne sais pas ce que j’aime. Est-ce que tu sais au moins que je dors toujours avec mon lapin en peluche que mon père m’avait offert pour que je ne parle pas à ma mère que je l’ai surprit avec une autre femme ? Est-ce que tu sais au moins que tu ressembles à ce père qui n’a pas hésité à quitter ma mère pour une femme plus jeune, plus jolie. Toi aussi tu es probablement pareil. Juste le physique. Te tirant quand tu trouveras une autre fille plus jolie.

Ma sœur, ma chère sœur. Ne pleure pas donc, ah, tu ne pleures pas, car je ne pourrais pas être là à ton mariage ? Après tout tu as réussit à trouver l’homme de ta vie. Tu disais que tu n’étais pas asse jolie pour trouver l’amour et pourtant tu l’as trouvé. Tu te demandes s’il t’aime vraiment, sauf que tu ne veux plus écouter mes conseils comme autrefois. Tu m’as dit que je suis un monstre, que l’on ne doit plus jamais se parler. Ce n’est pas de ma faute si j’ai de la magie, ce n’est pas de ma faute si nos parents ont divorcé… Où est passé cette sœur qui était autrefois comme une mère pour moi ? Comment n’ais-je pas pu voir toi qui t’éloignait de moi de cette manière. Tu es parti peu à peu loin de moi. Me laissant de plus en plus seule. Pourquoi… La magie ? Nos parents ? La jalousie ? Moi j’ai besoin de toi, mais tu ne le comprends pas. Alors il y a de l’aigreur dans mon cœur et je me suis mise à te haïr pour ne plus être triste…

Oui c’est pour ça que je te hais toi aussi. Je ne te hais pas vraiment, même moi je sais que je fais semblant. Comment pourrais-je te détester toi qui étais à la fois mon ami et mon premier amour. Peut être que j’aurais dû te le dire quand j’étais plus jeune et tout aurait été différend. Tu ne cessais de dire qu’à Poudlard on serait plus proche que jamais, on s’est retrouvé dans deux maisons ennemies… Je me suis dis, soit ! On sera comme Roméo et Juliette. Je l’ai espéré… Si tu savais à quel point je l’ai espéré. Après tout c’est toi qui m’a initiée à l’art de la magie, c’est toi qui m’a montré toutes ses merveilles, c’est toi… Toi qui était mon prince charmant quand j’étais qu’une gamine. Maintenant tu es plutôt le méchant monstre. Je me dis que c’est de leur faute. Ils ont eut une mauvaise influence sur toi. Sauf que… Puis-je te pardonner pour cela ? J’ai voulu mourir ce jour là. J’ai prié pour que la mort s’abatte sur moi. Elle ne l’a pas fait. Un espoir ? Je ne sais. Je devrais faire appel au courage des gryffondors et puis…

D’ailleurs cher Godric ! Parlons-en un peu du courage des gryffondors, j’ai deux mots à te dire à ce sujet. Il ne vient pas très souvent avec moi, je me demande si je suis vraiment faite pour cette maison. Serdaigle était mieux pour moi je pense… Je m’y plais. Sauf que je ne suis pas le genre de fille qui part à l’aventure dans la forêt interdite. Ce n’est pas l’envie qui manque, juste que je suis trop sage pour cela. J’ai toujours été trop sage. Enfin je pense. Je ne crie pas, je ne m’énerve pas quand on insulte les nés moldus, j’essaie de les défendre tant bien que mal, mais jamais je ne mènerai de révolution à Poudlard. Je sais je suis une chapeauflou, mais suis-je vraiment faites pour cette maison ? Plus j’y pense, plus j’en doute…

Je sais Remus tu me dirais de ne pas m’inquiéter. Comme tu me l’as dit quand ma mère m’a annoncée que je devais rester à Poudlard pour noël. Tu as eut raison quand tu m’avais dit qu’elle me pardonnerait un jour de lui avoir caché que mon père avait une liaison et l’avoir découvert dans mon journal intime… Aujourd’hui on s’est réconciliée, mais toujours en froid. Voilà pourquoi je reste encore à noël à Poudlard. Hors de question de le passer avec mon père et Astrid. J’aurais l’impression de tenir la chandelle et puis comment Astrid me déteste… Heureusement que tu es là. Ou peut être malheureusement depuis peu ? Non parce que tu es un loup garou, je ne m’en suis jamais souciée et tu le sais bien mais parce que… Non. Oublie ça.

Oui je parle de toi Astrid et oui je ne parle pas de toi en bien. Je te hais comme tu me hais. Tu me hais, car je te rappel bien trop ma mère, tu me hais, car je suis le seul secret que te cache mon père, tu me hais, car il suffit que je vienne pour que mon père t’oublie, tu me hais, car je ne lui ais pas pardonné. Et moi et moi je te hais pour avoir monter ma sœur contre moi, pour lui avoir présenter Vernon, pour avoir fait en sorte que mes parents divorces et pour avoir fait de Pétunia cette petite poufiasse bourgeoise qu’elle est aujourd’hui, rêvant que de perfection et de ragots. Et oui, c’est bien parce que tu es avec mon père et que tu as détruit notre petite vie de famille que je ne viens jamais le voir…

Je parle dans le vide. Je dois avoir l’air idiot non, mais si vous savez à quel point cela fait de leur parler même dans le vide. Maintenant je vais vous parlez à vous. Mon histoire n’est pas des plus intéressantes, on peut dire très rapidement qui je suis. Je suis née d’Ophélia Humphrey et Andrew Evans. Deux personnes qui semblaient pouvoir s’aimer pour l’éternité. Enfin moi je le pensais. A mes yeux ils incarnaient le couple parfait… Enfin le couple parfait. »

Lily repose le dictaphone sur son lit. Elle pousse un soupir et ramène ses cheveux roux en une queue de cheval avant de les relâcher. Elle se laisse tomber sur son lit. En bas la porte s’ouvre et claque. Sa mère est rentrée enfin de son boulot. Elle lui a pardonné, enfin, il n’y avait peut être rien a pardonné, sa mère s’est excusée, pourtant y a un truc qui s’est brisé entre les deux femmes. La sorcière ne descend pas, elle ne sait même pas si elle va la rejoindre pour le diner. De sa baguette magique elle se contente d’allumer sa radio et d’écouter les informations moldus, les yeux fixés sur son plafond où sont collées de fausses étoiles. Elle efface la bande. Personne ne doit l’entendre, personne ne doit savoir. Ils doivent tous continuer à penser que Lily, elle est joyeuse, elle est heureuse et qu’elle a jamais de soucis. Ils doivent tous penser qu’elle vient d’une famille de bourgeois qui s’aiment plus que tout et non dans une maison où on entend gueuler les voisins et qu’elle est dans un quartier industriel. Des coups se font entendre à sa fenêtre, elle se lève lasse et l’ouvre. Son voisin. Mignon, un peu con, mais sympa. Seul soucis, il veut coucher avec elle. Elle s’appuie sur le rebord de la fenêtre.

« Je vais te changer en crapaud la prochaine fois que tu balances des pierres à ma fenêtre. On n’a pas les moyens de la remplacer tu le sais bien ! » L’autre rit. Il rit toujours, il ne la prend jamais au sérieux.
« Comme si on t’apprenait à jeter des sorts dans ton école d’intello. »
« Je ne coucherai pas avec toi. »
« Alors épouse moi si t’es le genre de fille qui préfère attendre le mariage. »
« Non. »
« J’te jure ! On divorcera juste après ! »
« Va te faire foutre. »

Elle referme sa fenêtre et repart se jeter sur son lit avec un lourd soupir. Que ce soit son abrutit de voisin ou cet abrutit de Potter sont tous les même. Peut être qu’elle devrait finit lesbienne et finir sa vie avec Marlene. Ca serait cool non ? Elles iraient se marier à Las Vegas et tout ça. En bas il y a sa mère qui crie, probablement encore au téléphone, elle crie, car Pétunia ne veut pas revenir. Elle ne veut pas revenir dans cette demeure pourris où il y a un trou dans le toit. Lily aimerai bien le réparer, mais elle n’a pas le droit. A cause des lois et tout ça. La rousse faire les ferme les yeux. Elle part. Où ça ? Ailleurs. Dans un autre lieu.

Un village. Ou une ville, elle ne sait pas trop, ca grand-mère lui tient la main, elle sent la pommade de camomille. Un doux sourire sur les lèvres, ses parents sont en train de divorcer, à cause d’elle, elle se sent coupable. Sa grand-mère lui dit qu’elle doit cesser de se tourmenter. Elle l’emmène chez une amie à elle. Elle n’a pas vraiment d’autres souvenirs. Si ce n’est qu’il y a ce petit chaton qu’elle prend dans ses bras et puis il y a autre chose, il y a quelqu’un, il y a une promesse mystérieuse avec un gamin. Il est comme elle. Elle le sait tout simplement. Il est brun, à des yeux marrons comme les noisettes et rieurs. Il réussit à la consoler. Il a un prénom, mais elle ne s’en souvient pas ou plutôt elle ne veut pas s’en souvenir. Elle le connait, elle sait qu’il est…

Sauf que ses yeux s’ouvrent à nouveau sur son plafond étoilé. En bas, il y a sa mère qui doit pleurer. Elle n’ose pas aller la voir. Autrefois elle n’hésitait pas, avec ses grands yeux d’émeraudes rieurs elle allait vers n’importe qui pour les consoler. Elle était pleine de vie et bien naïve. Sauf qu’elle a quitté le pays imaginaire, avec ses parents qui ont divorcé, avec sa sœur qui s’est mise à la détester et puis à cause d’elle. Elle lève un peu plus le son de sa musique pour ne rien entendre. Si tous se faisaient une joie de voir des français et des russes débarquaient à Poudlard, Lily fut étrangement réticente à leur vue. Préférant rester dans son petit monde à l’écart de tous qu’eux d’aller vers eux. Certains se sont étonnés, enfin ses amis s’en sont étonnés. Lily qui aime aller tant vers les autres, découvrir de nouvelle culture, voilà qu’elle se renferme et refuse de discuter avec qui que ce soit. Que voulez vous. Elle avait eut peur de la revoir, elle. Après tout elle était une sorcière elle aussi non ? D’ailleurs elle était parmi eux. Avec son sourire toujours aussi suffisant et sa manière de vouloir posséder le monde. Elle devait être son amie. Sauf que quand on est amies, on ne vous utilise pas n’est-ce pas ? On ne s’amuse pas aux dépends des amis, on ne pousse pas les parents de son ami à divorcer… Elle si.


Finalement elle fait de toute façon comme si Lily n’existait pas. Cela l’arrange, cependant l’inquiète un peu aussi, elle sait qu’elle prépare un nouveau plan. De la baguette elle fait baisser le son. Elle quitte son lit, puis ouvre la porte, elle tend l’oreille, pour savoir si sa mère pleure toujours. Ce n’est pas le cas. Un soupir de soulagement s’échappe des lèvres de Lily. Elle descend avec précaution les escaliers qui grincent, elle aurait dû rester à Poudlard pour les vacances, sauf que malgré la nouvelle relation qu’elle entretient avec sa mère, elle ne peut se décider à la laisser seule. Elle est là devant la télé, regardant d’un air hagard Docteur Who. Ses pieds nus frôlent le carrelage glacé et sa mère sursaute quand Lily pose une main sur son épaule.

« Maman ? »
« Hum. »
« Tu veux un thé ? »

Sa mère pose sur elle un regarde vitreux, puis retourne dans sa contemplation absente de la télévision sans répondre. Depuis le divorce elle n’est plus la même femme. Cela rend nerveuse Lily. Dés qu’elle n’a pas de réponse à ses lettres, elle se met à paniquer, persuadée que sa mère va faire une grosse erreur. Elle n’en fait jamais, enfin elle n’espère pas. La rouquine se dirige vers la minuscule cuisine et allume le feu sous la théière. Son regard absent regarde le feu léchait avidement la théière. En bruit de fond se fait entendre les voix de la série télé. Elle est perdue, elle ne sait pas trop quoi faire. Marlene lui a proposé plusieurs fois de vivre chez elle, cependant non, même là bas elle ne se sent pas chez elle. Tout son corps tremble, elle baisse la tête. De grosses larmes roulent sur ses joues. Que ce soit à Poudlard ou chez elle personne ne veut l’accepter vraiment en raison de ces origines. Deux bras la serrent tendrement, Lily se laisse aller. Sa mère n’est pas vraiment du genre à être très câlines, mais parfois elle semble retrouver ses élans d’autres fois.

« Toujours à cause de ce garçon ? »
« Oui maman… »
« Un jour tu le retrouveras, ça sera ton prince charmant et tu seras heureuse. »

Un triste sourire se dessine sur les lèvres de Lily. Elle ne comprend rien, comme tous les autres, oh il y a bien certains de ses amis qui voient le malaise qui grandit chez la jeune femme. Malaise que Potter n’aide en rien. Depuis Severus, tout son monde s’écroule, elle s’accroche à ce qu’elle peut, mais elle a peur. Elle se retourne et serre tendrement sa mère dans ses bras.

« Je sais qu’il viendra un jour. Je pense même l’avoir retrouvé tu sais ! »

Sa mère la regarde avec un regard fiévreux, un peu étrange, la théière se met à siffler. Un jour peut être elle lui dira tout. Qui sait.