Décrivez l'histoire de votre personnage. (50 lignes minimum)

« Je suis désolée… »
« Comme toujours. »
« Je n’avais pas le choix… »
« Arrête de te chercher des excuses, Taya. C’est toujours la même histoire. Tu ne veux pas que les gens sachent d’où tu viens, alors tu te comportes comme eux pour qu’on te respecte. T’es pas une Angelov à proprement parler je te rappelle ! »

Elle avait raison… De toute façon, Anya avait toujours raison quand il s’agissait de moi. Je ne comprends toujours pas comment elle a bien pu faire pour me pardonner pendant toutes ces années, elle qu’on insulte tous les jours d’impure, de traitre à son sang parce que son père a trouvé le bonheur chez une femme Moldue… Et moi alors ? Qui étais-je pour lui dire ça ? Moi qui avais été élevée par des Moldus depuis ma plus tendre enfance… J’étais toute aussi impure qu’elle finalement. Pourtant, personne ne le savait. J’avais pris soin à bien le cacher. Après tout, je connaissais la vérité. Ma mère avait laissé une lettre. Une lettre pour tout m’expliquer avant que je ne rentre à Durmstrang. Pour que je sache comment agir avec les autres élèves, pour que je choisisse mon camp. Pour peut-être me faire remarquer un jour par mon père.

Mon père ne m’a jamais aimée. C’était simple : il voulait un garçon comme premier héritier. Il avait eu une fille. Il m’avait eu moi. Il n’avait pu rien faire… Ma mère avait refusé de m’abandonner. Pas à ce moment-là du moins. Elle m’avait gardée, au grand dam de mon père qui m’avait ignorée. Et puis, deux ans plus tard, ma mère est de nouveau tombée enceinte. Cette fois, ce fut le garçon tant attendu qui fut accueilli à cœur ouvert de la part de mon père. Il était temps pour moi de quitter cette famille. Peu après son retour à la maison suite à son accouchement, ma mère quitta la maison avec moi, et mes affaires. Pendant les neuf mois de sa grossesse, et pendant que mon père travaillait, elle m’avait cherchée une famille. A croire qu’elle avait su que son deuxième enfant serait un petit garçon. J’allais donc commencer une nouvelle vie… Avec un couple de Moldus.

Avec eux, j’étais heureuse. Ils ne m’avaient pas dit qu’ils m’avaient adoptée, et je n’avais pas de souvenirs de ma vie chez les Angelov. A l’époque, je portais le nom de ma famille Moldue. J’ai grandi dans une bonne atmosphère familiale, j’ai été visiblement bien éduquée. Et puis les premiers évènements étranges ont commencé à arriver… J’avais à peu près six ans. Des objets qui bougent seuls, d’autres qui disparaissent… Au début, je trouvais ça amusant, mais quand j’ai fini par comprendre que c’était moi qui faisais ça, j’ai eu peur. Peur de ce que je pouvais faire d’autre. Mais j’ai vite compris que c’était spontané et assez limité : je ne risquais pas de tuer quelqu’un. Pas encore du moins. Et puis j’ai fini par avoir onze ans. Une lettre est arrivée à la maison, disant que j’allais à Durmstrang apprendre la magie. A ce moment-là, mes parents ont décidé qu’il était temps pour moi de connaitre la vérité. Ils m’ont expliqué que j’avais été adoptée, et m’ont donné la lettre que ma mère leur avait laissée à mon attention pour que je connaisse tout de mes origines. J’ai lu la lettre… J’y ai appris que mon père n’avait pas voulu de moi, et que ma mère avait préféré me confier à une autre famille, par peur qu’un jour, il ne me fasse du mal. Elle avait choisi des Moldus pour qu’il ne me retrouve pas, pour que je grandisse avec mes propres idées les concernant. Elle m’expliquait que les grandes familles de Sang Pur comme celle dont je venais, prônait des idéaux parmi lesquels les Moldus n’avaient pas leur place, tout comme les Nés-Moldus. Mon petit frère avait eu ma place. Cette place qui me revenait de droit en tant qu'aînée. Je la prendrai de droit. C'était la mienne, il était hors de question qu'il l'obtienne. Et je ferai tout ce qu'il faut pour ça.

En entrant à Durmstrang, j’avais deux choix : être celle que j’étais, celle qui avait grandi avec des Moldus, une jeune fille sympathique et joyeuse, agréable avec les autres… Ou être celle que j’aurais dû être, une fille méprisante, arrogante, hautaine, qui ne supportait pas les Nés-Moldus, les Moldus et même certains Sangs Mêlés. J’avais repris le nom de ma vraie famille. Et puis, j’avais décidé d’attendre, de voir comment se comporterait les gens avec qui je resterai… Et finalement, j’ai choisi de ne pas montrer celle que j’étais vraiment. Personne ne connaissait mon passé. Et puis, il y avait eu Anya. Elle avait découvert la vérité, et l’avait acceptée. Pour me préserver, elle avait gardé le secret. On était amies, mais personne ne le savait. Plusieurs fois, j’ai dû être méchante avec elle, comme l’étaient les autres… Elle m’a pardonnée à chaque fois. Mais aujourd’hui, c’était différent. Elle voulait sans aucun doute que je montre qui j’étais vraiment. Mais je ne pouvais pas… Elle le savait, j’avais réussi à me faire remarquer de mon petit frère. Et ainsi, par la même occasion, par mes parents. J'avais bien fait d'agir ainsi. Ce choix m'avait donné la chance de prouver à mon père que j'étais moi aussi son héritière. Que j'avais ma place chez les Angelov.

« Arrête de te chercher des excuses, Taya. C’est toujours la même histoire. Tu ne veux pas que les gens sachent d’où tu viens, alors tu te comportes comme eux pour qu’on te respecte. T’es pas une Angelov à proprement parler je te rappelle ! »
« Je suis une Angelov ! Je sais d’où je viens, je ne suis pas une traitre à mon sang ! »

Les mots étaient sortis seuls ce jour-là… Je l’ai toujours regretté. J’avais perdu ma seule véritable amie parce que je m’étais énervée. Parce que j’avais laissé la colère s’exprimer. N’était-ce pas ce que je voulais après tout ? Etre une Angelov à tout prix ? J’avais prouvé ce jour-là que j’en étais une. J’avais rencontré mes parents l’été d’après, avant de prendre le train qui m’emmènerait à Poudlard. Je faisais partie des quinze élèves de Durmstrang à passer un an en Angleterre. Ils étaient fiers de moi, mon père, ma mère, mon frère… Et même mes parents adoptifs. Mais que voulais-je vraiment ? Etre une Angelov ? Ou être moi-même ? J’étais perdue… J’espérais simplement que cette année loin de la Bulgarie, de Durmstrang m’aiderait à trouver qui j’étais. Et pourtant... Je n'avais encore qu'une seule chose en tête : entrer à Serpentard, comme le voudrait mon père. J'allais trouver ma place, à Poudlard, et dans ma véritable famille aussi. J'étais prête à tout pour ça... Même s'il fallait que je déçoive encore des personnes... Comme j'avais déçu Anya. Comme je risquais de décevoir ma famille adoptive.