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De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek]

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Maxence A. Boissieu

Maxence A. Boissieu

Septem Prisci ϟ Espion


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MessageSujet: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeJeu 23 Mai - 23:36





De Dealer à Informateur



Comment il appelait ça déjà le docteur ? Ah oui schizophrénie bénigne à tendance hallucinogène et trouble de l'apparence physique lié à la capacité de métamorphomage du sujet. En clair, tous ces mots ne voulaient dire qu'une seule chose, j'ai failli devenir fou à force d'utiliser de multiples identités jusqu'à perdre mon moi véritable. C'était le revers de la médaille lorsque l'on naissait métamorphomage. Certes, on avait l'incroyable capacité de changer d'apparence, d'abord de manière complètement contrôlé par nos sentiments avec des cheveux roses jusqu'aux cornes ou même à un pelage de chèvre écossaise, mais petit à petit j'avais appris à maîtriser ce don de la nature, me changeant avec une extrême concentration en animal mais ce que je préférai c'était devenir une autre personne. Déjà tout petit je m'amusai à piquer les affaires de mes aïeuls dans les malles du grenier et je m'amusai à me déguiser, ce qui faisait bien rire mon frère plus âgé qui préférait quant à lui jouer au quidditch pour enfant avec mon père. Spécial. Je l'avais toujours et le serai toujours. Les ennuis liés à ma capacité de métamorphomage sont venus suite à ma dernière mission, la plus longue et périlleuse que je n'avais jamais effectuée. Afin d'infiltrer une pseudo-organisation secrète en Russie, j'avais choisi d'endosser le rôle d'une chanteuse ratée mais assez sexy, une femme grand et glamour mais débauchée, chantant dans les cabarets pour se faire du fric. de l'argent, moi je n'en avais jamais eu besoin, je viens d'une famille très riche (qui ne sait pas en France que les Boissieu sont une des plus grandes fortunes sorcières nationales ?) et puis de toute façon avec mon poste d'espion, tous mes frais de mission étaient couverts. Ce n'était donc que pour le besoin de la mission. Mais très vite, je me suis aperçu que mon maquillage des années 30, fond de teint très clair avec de la poudre, lèvres écarlates et far à paupière sombre pour avoir des yeux à tomber par terre, le tout rehaussé de robes toutes plus dégradantes et grivoise ne m'aidaient en rien à obtenir des informations. Oh certes j'avais l'air d'une potiche sans cervelle, mais personne ne me parlait, je n'étais que la chanteuse du cabaret louche de cette petite ruelle à Moscou. J'ai donc du changer radicalement de trajectoire, et quelles sont les meilleures confessions que celles effectuées sur un lit après avoir fait l'amour ? La plupart des hommes, dont je fais parti, sont tellement vantards et fiers de leur petite personne qu'ils sont prêt à tout pour gonfler leur importance, surtout pour draguer et parvenir à leur fin. De simple cabaretière, ma couverture est donc devenue très rapidement la prostituée de service, une femme entre 30 et 40 ans qui n'hésitait pas à vendre son corps et utiliser ses charmes pour se faire du fric. Amadouer le client faisait désormais partie de mon rôle, je devais le mettre en confiance, c'était ça que devait faire une catin digne de ce nom. Et là les résultats ont immédiatement étaient plus probants. C'est dingue comme le sexe déliait les langues ! Mais je ne m'en suis pas sorti indemne... Oh certes, j'ai toujours aimé le sexe, et je l'ai toujours aimé, mais à voir comment ces hommes me traitait moi la femme aguicheuse comme un morceau de viande qu'on bourre à la façon d'un boucher qui fourre sa dinde pour Noël, toute leur violence, leur mépris, leur grossièreté, leur saleté, je peux vous dire que j'en ai vu de toutes les couleurs. Et je comprenais enfin le métier de prostitué. Un sale métier bien dangereux. Et écœurant. Cette expérience m'a traumatisé. Ajoutez à cela le fait que pendant des mois j'ai du garder cette forme de femme et vous comprendrez comment mon esprit a vite déraillé à mon retour. C'était bien beau de changer sans cesse d'apparence mais à la fin comment savoir, comment être sûr que la forme que l'on a est la bonne, l'original, qui nous dit que cette enveloppe est le développement normal de ce bébé que votre mère a mis au monde ? J'ai mis 3 mois à me remettre de cette mission, dans un hôpital privée en France, personne ne connaissait mon vrai prénom sauf le médicomage en chef. Et je suis sorti de là semble-t-il guéri. Le bureau des espions de la Septem Prisci a accepté de prolonger mon arrêt maladie avec des vacances bien méritées. J'ai voulu m'éloigner de la France et suis parti vivre quelques temps à Londres. C'est là que tout a rapidement basculé.

En réalité, le choc n'était pas totalement parti, je souffrais au fond de moi d'une blessure qu'aucune potion ne pouvait guérir. Aucun traitement qu'un médicomage aurait pu me prescrire. Mais je savais qu'il y avait d'autre moyen d'oublier : l'alcool, le sexe, mais aussi la drogue. J'ai commencé comme ça à Londres d'ailleurs, écumant les bars moldus et sorciers, parfois sous ma vraie forme, parfois sous une forme imaginée de toute pièce, décousue, à l'image de mon esprit. Après les whisky pur feu et autres liqueurs étranges, je me suis tourné vers les filles. Oh je n'avais aucun mal à les attirer dans mon lit, je n'avais jamais eu de mal, mais ça ne me suffisait pas, elles ne me faisaient pas oublier cette douleur, cette cassure, cette perte d'identité. Non tout a commencé à redevenir "normal" quand j'ai rencontré ce charmant jeune homme aux tatouages multiples qui ne semblaient pas ordinaires. Il trainait là, dans les rues, dans le Chemin de Traverse, se méfiant des autorités apparemment car il baissait les yeux quand des agents de la Brigade magique passait. Etrange. Il a vu que je le regardai ce jour-là, alors qu'il commençait déjà à faire tard. Par chance, je m'étais changé en sorcier d'une quarantaine d'année aux cheveux grisonnants et à la barbe mal entretenue, un peu débraillé... Je sus vite ce qu'il me proposait... de la drogue, ou plutôt des petites herbes magiques pour aller mieux comme il les appelait. Après tout je n'avais rien à perdre, et dans ma jeunesse j'avais déjà fumé un joint à base de feuilles de mandragore, je n'en avais gardé que de bons souvenirs. Je lui ai donc pris un peu de son herbe. Une fois rentré dans ma chambre d'hôtel, je l'ai de suite consommé, par curiosité. Et je n'ai pas regretté : j'ai plané comme jamais, tout me paraissait si simple et léger, ma baguette prenait des allures de massue préhistorique avec des fleurs roses et bleus en guise de clous. Mes chaussures ressemblaient désormais à des véracrasses avec des ailes et en me regardant dans le miroir cassé de la salle d'eau, je me suis aperçu que j'étais coiffé d'une de ces perruques très renaissance mais rose lilas, avec des colombes en papier mâché accroché dedans. Mon visage était féminin et masculin à la fois, lèvres pulpeuses rouges, un oeil vert et l'autre violet, et des inscriptions étranges en encre noir dansaient sur ma peau. Vraiment démente cette herbe. J'oubliais totalement ma douleur et mes soucis : au moins je pouvais enfin extérioser tout mon mal être et ça me faisait un bien fou. Suite à cette épisode narcotique des plus emballants je suis allé de plus en plus souvent acheter des petites douceurs à ce garçon, il se faisait même appeler Berlioz. Il était vraiment très jeune, on aurait dit qu'il avait à peine 16 ou 18 ans. mais je m'en fichais, tant que j'avais ce que je voulais. Après l'herbe, je suis passés à des petites pilules verts à pois oranges qui me donner l'impression de flotter et de voler. je faisais souvent des hallucinations étranges suite à la prise de ces pilules, mais je n'ai jamais su si ce n'était que des rêves ou la réalité... Toujours est-il qu'un jour je me suis retrouvé à la suite d'une de ces hallucinations dans une pièce remplie de jeunes, filles et garçons, tous nus, moi y compris. J'ai vite compris ce qu'il s'était passé, et c'est là que j'ai décidé de me reprendre. Sport, bibliothèque, régime sain et équilibré, j'ai vite retrouvé la forme d'antan, et ma période de drogues avait effacé mes souvenirs douloureux. J'étais gagnant finalement. J'ai donc vite repris mes activités d'espion, persuadé que travailler me remettrait dans le droit chemin.

C'est ainsi que j'en suis venu à enquêter à Poudlard sous l'identité d'un simple bibliothécaire, discret mais toutes oreilles dehors. Mais c'était tout de même assez ennuyant. J'ai donc demandé à la direction si je pouvais effectuer quelques missions extérieures pour recueillir des informations dans le Londres sorcier. Et je me suis rappelé de ce jeune dealer. Un voyou comme lui devait en savoir pas mal sur les trafics et autres affaires sombres qui se tramaient dans la communauté magique, au niveau le plus bas et obscur. Je savais qu'il cherchait de l'argent à l'époque. C'est donc avec naturel que j'ai lancé une recherche sur lui au bureau des Informateurs dont j'avais fait parti à une époque. Le dossier que l'on m'a envoyé par la suite fut très instructif : fils illégitime d'un riche homme politique étranger, mère abandonnée par l'homme, difficultés financières, des études normales jusqu'à la dernière année où le dénommé Zéphyr (car oui désormais je savais qui se cachait derrière le nom de Berlioz) avait viré de bord et était devenu moins fréquentable. Il avait apparemment la bougeotte. Au fond de moi, j'étais sûr qu'il ne serait pas contre un peu d'argent. Il fallait juste que je le corrompt. Mais sans lui faire peur. C'est comme ça que j'ai imaginé un plan des plus machiavéliques...

Un lundi en fin de soirée, je me suis rendu sur le Chemin de Traverse afin de mettre mon plan à exécution. Le plan était simple : le draguer, l'immobiliser et le rendre inoffensif puis l'obliger à coopérer. Je ne connaissais pas son orientation sexuelle, j'ai donc présumée qu'en femme j'aurai plus de chance de parvenir à mes fins. J'ai donc concocté une apparence glamour, classieuse et très féminine pour ce jeune Berlioz. En me regardant dans le miroir j'étais plus content de moi : une belle femme grande, aux jambes fines et effilées, poitrine généreuse sans être énorme, taille fine enserrée dans un chemisier crème, au dessus d'une jupe droite prune et des escarpins noirs vernis. Mes perles blanches côtoyaient des boucles rousses, aussi flamboyantes que le feu de la St-George. Des yeux verts et un maquillage simple mais féminin, du rouge sur les lèvres et du far à paupière rosé. Ongles vernies, j'avais peaufiné les détails jusqu'à la tenue, celle d'une femme fatale et terriblement attirante, même pour moi. Non arrêtons de penser ça : je ne vais tout de même pas tomber amoureuse de moi-même ! Ce serait un comble. Une fois les derniers détails ajustés, j'ai pris un de ces manteaux en fourrure que ce genre de femme devait adorer et qui montrait la richesse de sa détentrice... Tout pour plaire à ce fauché de dealer non ?

En arrivant au Chemin de Traverse, je me suis mis naturellement à faire les boutiques, tout en guettant Berlioz, j'espérais vraiment qu'il serait là, pas loin. A croire que le Dieu des Sorciers m'avait entendu car je l'ai trouvé au bout d'un quart d'heure, le dos appuyé sur la façade de l'apothicaire au coin de la rue. Nonchalamment, je m'approchais de lui, cherchant à l'aborder. Justement, j'avais pris un sac à main avec moi, et j'en sortis une longue cigarette fine. L'excuse bidon pour l'aborder...

- Excuse moi, aurais-tu du feu s'il te plait ?

La familiarité, le tutoiement, il n'y avait rien de bien pour établir un contact directe avec la cible, qui ainsi ne se doutait de rien mais se sentait inconsciemment en confiance... Vous aviez dit machiavélique ? Mais je n'ai jamais caché que je l'étais voyons, bien au contraire, je suis fier de l'être. Maintenant, espérons que cette phrase d'attaque porterait ses fruits et que Zéphyr serait au moins quelque peu intéressé par l'enveloppe corporelle que j'avais choisi pour lui...

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I. Zéphyr Aït-Malek

I. Zéphyr Aït-Malek

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MessageSujet: Re: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeDim 2 Juin - 10:32



Le métamorphomage et ... l'autre.

Zéphyr serra ses petites sœurs dans ses bras, fixant sa mère avec un grand sourire, puis se recula de quelques pas. Il leur dit qu’il reviendrait vite, qu’il ne fallait pas qu’elles s’inquiète pour lui, qu’il allait très bien, et que si elles étaient inquiète, elles pouvaient toujours leur écrire, et qu’il tenterait de leur répondre. Peut-être que Zéphyr, en disant cela, tentait aussi de se rassurer lui-même. Il avait envie de croire que sa vie n’était pas inquiétante, qu’il avait le temps d’écrire des lettres, qu’il avait un lit sur lequel dormir tous les soirs, qu’il n’avait jamais froid, que ses différents métiers étaient légaux. Malheureusement, il était moins naïf que sa famille. Zéphyr finit donc par quitter l’appartement HLM de sa mère, et à peine eut-il posé un pied sur le palier qu’il transplana.
Sa journée avait si bien commencé, pourtant. Il avait dormi avec ses sœurs, leur racontant des histoires de sorcières (mais des gentilles, celles-ci), et il les avait quitté, le lendemain matin, plutôt en paix. Non, c’était après que tout s’était compliqué. Tout avait commencé pendant ce transplanage. Comme il pensait à autre chose, il se retrouva sur l’allée des embrumes avec deux doigts en moins, et la main ensanglantée, évidemment. Il passa deux-trois minutes, souffrant le martyr, à chercher ses doigts entre les pavés, qui encore heureux avaient transplané avec lui. Evidemment, vu les sympathiques habitants de l’allée, personne ne vint l’aider. Peu lui importait, de toutes façons il ne voulait pas qu’on l’aide. Trop d’égo. Ses propriétés donc trouvées, il s’engouffra là où voulait aller, à la base, mais pas pour se faire recoudre des doigts : chez InkRow, le tatoueur vaudou du quartier. Il roula des yeux voyant son petit protégé pénétrer dans son antre, la mâchoire serrée tellement il avait mal, et du sang dégoulinant de sa main. Presque exaspéré de devoir le réparer tous les six jours (pas toujours parce que c’était un bouffon qui ne savait pas transplaner et qui se désarticulait une fois sur trois, mais parce qu’il avait la mauvaise habitude de s’attirer des ennuis), il alla sans prononcer un mot dans l’arrière-boutique, revint avec un petit flacon d’une potion noire d’encre, et sa femme vint prendre le relais, attrapa la main de Zéphyr, un air doux au visage, la posa sur une table, et plaça les doigts juste devant. Elle trempa un pinceau dans la mixture noire, et badigeonna les plaies. Les doigts vinrent grâce à la magie s’accrocher à la main, non sans que Zéphyr grogne de douleur.

« Ishak, tu vas devoir m’expliquer ce que tu fais pour venir ici à chaque fois complètement cassé. Ma femme n’est pas payée à te réparer »

Zéphyr roula des yeux, tandis que la femme en question riait un peu, l’air bienfaiteur au visage. D’un coup de baguette, elle banda la main, et lui dit de revenir le lendemain, pour qu’elle change tout ça. Puis, elle laissa les deux hommes pour partir s’occuper des clients qui attendaient à la caisse. Zéphyr regarda son tatoueur vaudou préféré, et fit :

« Nan mais je ne venais pas pour ça, à la base, j’ai juste eu un petit contretemps à cause de cette idiotie de transplanage raté parce que je pense toujours à trop de trucs. Tu as quelque chose pour moi, j’ai cru comprendre ? »

Jangor le regarda, l’air incrédule. Non, pour une fois, il n’avait rien pour l’anglo-pakistanais. Pas un colis, une livraison, rien du tout. Zéphyr comprit sur le visage de son ami que quelque chose clochait. La voix largement plus énervée, il fit :

« Jugson ne t’a rien amené ? Enfoiré. »

Zéphyr voulu serrer le poing, mais il se fit mal en tentant, ce qui l’énerva encore plus. Il se leva de sa chaise, Jangor l’observant s’agiter, et fit, plantant ses iris désormais noirs dans ce-dernier :

« C’est une très mauvaise journée qui commence. Je reviendrai quand elle sera meilleure. A plus tard Jang’, merci. »

Zéphyr faisait un travail crevant, vraiment. Il écumait l’Angleterre tous les jours livrant ceci à untel, promettant cela à machine, et s’assurant qu’à chaque fois, il se faisait payer. Pour les meilleurs clients, comme le Jugson en question, il accordait les crédits. Mais quand il y avait trop de crédits, ça l’énervait. L’ardoise de Jugson était pleine de petites dépenses impayées et ça irritait terriblement Zéphyr. Il était supposé avoir livré, depuis deux jours déjà, toutes ses dettes à Jangor. Il ne l’avait pas fait. Zéphyr irait donc le chercher, cet argent. Foutus Mangemorts.
Néanmoins, il fallait encore qu’il passe se doucher et se changer au chaudron baveur, où il avait laissé toutes ses affaires, derrière le comptoir du patron. Ca prendrait une vingtaine de minutes, et il pourrait rendre une petite visite à son copain Jugson. Bon. Ça aurait dû prendre une vingtaine de minutes.

« Comment ça y’a plus de place ? Mais vous avez tous décidé de m’énerver aujourd’hui ? Si c’est une question d’argent, t’inquiète pas, je te paye maintenant ! »
« C’est pas ça Berlioz, t’énerve pas ! C’est les 900 ans de Pré-Au-Lard à la fin de la semaine, j’te rappelle ! Tous les sorciers d’Angleterre et d’ailleurs remplissent les hôtels de Londres et du village pour le jour J, tu trouveras rien, j’suis désolé ! »

T’énerve pas Zéphyr, t’énerve pas. Foutus touristes. Pourquoi ils ne pouvaient pas juste rester chez eux, et prendre le Magicobus ce putain de jour J, et laisser les chambres d’hôtel à ceux qui en avaient vraiment besoin ? Zéphyr allait devoir trouver quelqu’un chez qui dormir, parce que dehors, c’était impossible, il faisait bien trop froid, il neigeait presque. Il ne pourrait pas se laver, en plus. Génial. Il n’avait plus qu’à retourner chez sa mère, tant qu’à faire, la journée ne pouvait pas être pire, de toutes façons. Non, hors de question. Elle allait s’inquiéter, il allait prendre de la place, non. De toute façon il pouvait ne pas dormir, aussi, le temps de se trouver un bon pote chez qui passer une nuit. Où une personne sexuellement triste. Il roula des yeux, avant de les planter dans ceux du patron.

« Tu peux me garder mon sac, au moins ? Je reviendrai le chercher quand j’aurai trouvé un endroit où dormir. »

Sans accorder un regard au patron, il ne voulait pas risquer une réponse négative, il poussa la porte de l’auberge, et s’engouffra dans les rues froides de Londres. Il portait un petit t-shirt gris, sa veste en cuir, et un pantalon noir. Autour du cou, il portait son écharpe de Gryffondor qu’il avait, grâce à la magie, teinte en noir et gris. Elle était aussi recouverte d’un sortilège qui chauffait le cou de son propriétaire, et donc le haut de son corps avec. M’enfin, malgré ça, il avait froid. Il avait aussi une bourse, accrochée à sa ceinture, remplie de plein de petits trucs qui, de loin, paraissaient inutiles. Il voulut transplaner, mais bon, valait mieux ne pas tenter le diable trop vite. Il s’engouffra donc dans la première bouche de métro qu’il aperçut, sauta au-dessus du tourniquet, et pris la ligne qui le mènerait à son favori mangemort du moment.

Une vingtaine de minutes plus tard, il sortait du Tube, marchait un peu, et se retrouvait dans le quartier sorcier chic de Londres. La maison des Jugson était assez petite, parce qu’ils n’étaient pas les plus riches, ni les plus puissants. Ils faisaient juste partie des plus sombres. Zéphyr sorti sa baguette, qu’il tenait dans sa main droite – la blessée était la gauche – et il s’avança vers la maison des Jugson. Il monta les trois petites marches qui lui permettaient d’accéder à la porte, et du bout de sa baguette, il frappa trois fois la porte. Une femme vint lui ouvrir. La baguette pointée devant lui, un sourire terriblement hypocrite aux lèvres, il fit :

« Madame Jugson, quel plaisir de vous rencontrer, votre mari m’a parlé de vous, et de votre femme de chambre, qu’il apprécie beaucoup. Il est par ici ? Il me doit quelque chose »

Jugson n’avait jamais parlé de femme de chambre à Zéphyr, bien sûr. Mais tous les riches avaient des femmes de chambres, même les plus endettés. Et tout le monde savait qu’elles étaient les plus grandes hantises des épouses. Mrs Jugson comprise. Le regard noir, elle semblait perdue dans ses pensées. Merlin, faite qu’elle ne tue pas la femme de chambre, Zéphyr s’en voudrait. Presque. Mais pour l’instant, il était occupé à descendre les marches sur sa droite, qui menaient au sous-sol, et donc certainement à l’antre du Mangemort. Il se retrouva face à une porte, écouta à travers la serrure une seconde, et Bingo ! le mari était bien à l’intérieur, et pas seul, apparemment. D’un coup de baguette, Zéphyr ouvrit la porte, un sourire encore plus grands aux lèvres, et se dirigea à grandes enjambées vers le bureau du maître des lieux. Jugson essaya de désarmer l’intrus, mais c’était peine perdue, vu les petites … aides de Zéphyr, gravées sur sa peau. Par contre, Zéphyr lui, parvint à désarmer le mangemort, un sourire toujours aussi grand aux lèvres. La baguette magique du Mangemort valsa de l’autre côté de la pièce, sous le regard ahuri de l’invité qui s’était recroquevillé sur sa chaise.

« Ben alors, Jugson, on fait affaire avec des moldus, maintenant ? Je ne te suffis plus ? Monsieur, sauf mon respect, ne le laissez pas avoir des dettes envers vous, il a la mauvaise manie de ne pas les rembourser »

Quand Zéphyr prononçait ses mots, il arrivait à la hauteur du Mangemort. Il s’assit alors sur le bureau, juste devant Jugson, dos au moldu, et il appuya sa baguette sur le front de la victime. On entendit une porte claquer.

« Oups, c’est ta femme que j’entends partir ? Je crois qu’elle n’était pas très heureuse d’apprendre que tu la trompais avec sa femme de chambre »

Les yeux de Jugson se remplirent de rage, qu’il écumait presque par la bouche.

« Tu n’es qu’un moins que rien Berlioz, et tu me le paieras »

Il commençait à s’agiter sur son fauteuil, et Zéphyr ne voulait pas qu’il bouge. La baguette toujours plantée sur le front du mangemort, il lança un sort informulé. Bientôt, il commencerait à avoir très froid à la tête, ça le tiendrait immobile. Zéphyr, de sa main cassée, alla planter deux de ses doigts dans la bouche déjà glaciale du mangemort. Décidément, il n’était pas très vif. Il ouvrit la bouche en grand, et grâce au froid que sa baguette diffusait sur son cerveau, il ne bougeait plus. Puis, de cette même main cassée, il fouilla dans la petite bourse accrochée dans sa ceinture, et en sorti un petit flacon rempli d’un liquide rouge et pétillant.

« C’est de la drogue. Ce n’est pas censé être utilisé comme ça, mais tu sais quoi, on s’en fou ! Ça t’apprendra à ne pas me rendre mon argent. Donc tu vois, le liquide ? Normalement, tu prends une seringue, et tu t’injecte quelque gouttes dans les veines, et ça te fait planer un petit moment. Par contre, si je vide ce flacon dans ton gosier grand ouvert … J’ai peur que ça te brûle les entrailles. Tu peux me dire où tu gardes ton argent, et je repars avec ma drogue et ton argent, ou tu peux ne pas me le dire, je t’enfourne le liquide dans la bouche, je détruis toute ta maison, je trouve l’argent, et je pars. »

Les Mangemorts étaient souvent complètement débiles. Zéphyr ne l’aurait jamais tué, parce que sa femme l’avait vu, évidemment qu’elle aurait témoigné contre lui, et le moldu aussi, d’ailleurs. Mais Jugson était comme tous le autres mangemorts, stupide et crédule. Il avait un air terriblement effrayé au visage, et essayait de parler, la bouche ouverte et la langue gelée. Zéphyr eut un peu de mal à le comprendre, mais hors de question de le réchauffer. Il finit donc par saisir que derrière le tableau, il y avait un coffre, fabriqué par les gobelins, du même genre que ceux à Gringotts. Le seul moyen de l’ouvrir était que son propriétaire pose sa main sur la serrure, et ça tombait bien, le propriétaire en question était là, glacifié. Zéphyr envoya valser le fauteuil à côté du tableau, le souleva légèrement d’un Windgardium, de sorte qu’il soit au niveau du coffre. Zéphyr pris le bras du mangemort qui le faisait extrêmement rire parce qu’il avait la bouche ouverte et les yeux presque larmoyants, et appuya sa main contre la serrure. Ca fonctionna parfaitement, la porte s’ouvrit, découvrant une petite pile de Gallions. Il laissa tomber le fauteuil au sol

« Ben dit-donc, on a des petits problèmes d’argent Jugson ? Bon, alors voyons voir ce que tu me dois. 40 Gallions pour les 5 Veritaserum. 50 pour les deux baguettes d’Ollivander que j’ai volé pour toi. Et puis 2 gallions pour la mystérieuse livraison que j’ai fais pour toi en plein milieu de la nuit. Et puis une dizaine de gallions pour les interêts, aussi. »

40 + 50 + 2, 92, ça faisait un peu moins de 500 Livres. Parfait. Zéphyr se retourna vers le moldu. Ben tient, il s’était déjà évanoui. Tant mieux, ça serait plus facile de lui retirer ses souvenirs, ce que l’ancien Gryffondor fit immédiatement. Puis, il se retourna vers son petit mangemort, qui commençait à se réchauffer.

« Donc, chaton, je vais t’effacer la mémoire, parce que sinon ce n’est pas drôle, tu vas envoyer tes copains à mes trousses, et tout. Et puis je vais aussi te vider le flacon dans la gorge. Ça va t’endormir pendant un moment, t’inquiète pas, tu ne vas pas mourir. Par contre pour ta femme … Je ne sais pas si elle va revenir. Allez, bisou bisou. »

***

Zéphyr avait récupéré son argent, et n’était pas mort du même coup, et pourtant, il n’était toujours pas de bonne humeur. On était le 2 Mars, il mourrait de froid même s’il s’était arrêté de neiger dans la journée, il n’avait nulle part où dormir, et la perspective de retourner chez sa mère ne l’enchantait pas vraiment. Malgré tout cela, il n’avait ni la force d’écumer les hôtels moldus (et pas non plus d’ailleurs l’envie de dépenser l’argent qu’il venait d’avoir), ni celle de se trouver une jolie petite nana à draguer, pour partager son lit une nuit ou deux. Ben alors Zéphyr, qu’est-ce que tu as ?
Il était vingt-deux heures, maintenant. Ça faisait deux heures que Zéphyr marchait dans les rues de Londres, pour ne pas avoir trop froid. Il était allé avaler un grec au coin d’une rue moldue, et maintenant, il ne savait pas quoi faire. Enfin si. Se trouver une porte devant laquelle s’assoir, en espérant que quelqu’un l’ouvre, et lui laisse l’accès au hall. Zéphyr décréta que ça sera plus facile à faire dans son monde. Il repassa donc au Chaudron Baveur, plein à craquer, sans accorder un seul regard au patron, et il se retrouva sur le Chemin de traverse, qui avait perdu toutes ses lumières, toute sa magie, maintenant. Comme prévu, il s’assit sur le porche d’un immeuble, près de la boutique d’apothicaire. Il était sur la plus haute marche, ses pieds touchaient les pavés. Il fallait attendre, maintenant, et dans l’idéal, ne pas mourir de froid. Son écharpe le protégerait, non ? Mouais.

Mais l’anglo-pakistanais savait ce qui le réchaufferait : il chercha dans sa bourse un petit sachet transparent rempli d’herbe. Celle-ci était verte, donc moldue, donc largement moins forte que les autres. Il n’avait pas besoin d’hallucinations, il voulait juste l’impression que sa vie était géniale. Il sorti donc une petite boule de Marie-Juana, qu’il effrita entre ses doigts, une feuille pour la fumer, et il se demanda s’il allait rajouter du tabac, pour adoucir un peu le tout. Mouais, il voulait que sa vie soit géniale. Pas de tabac, donc. Pur.
Quelques minutes plus tard, après avoir roulé son joint, la langue tirée par concentration – c’qu’il est mignon, Zéphyr sorti de sa bourse (encore, mais c’qu’elle est grande, cette bourse !) un briquet en argent, qui avait un jour appartenu à son père, et il alluma son œuvre. L’air impur envahi ses poumons, ses yeux se mouillèrent légèrement, et quand il recracha la fumée, il eut l’impression de laisser tous ses ennuis partir avec. Rien de meilleur. Seul, en une quinzaine de minutes, il finit le joint, qu’il vint écraser sous sa semelle avant de laisser tomber le mégot qui restait à terre. Puis, il se leva, juste pour tester son équilibre. Il dû se tenir contre la vitrine de l’apothicaire, mais ça le fit plus rire qu’autre chose. Evidemment. C’était très drôle d’être défoncé. Il rit, donc, tout seul sur le chemin de Traverse, sa voix résonnant alors sur les pavés. Le garçon finit par s’adosser sur la vitrine, et contempla les étoiles – elles bougeaient – avant qu’un bruit de talons ne vint le déranger dans sa contemplation. Beaucoup trop vite à son goût, une femme qui semblait à 50 mètres de lui la minute précédente se tenait face à lui, une longue cigarette très fine au bec, et elle lui demandait quoi ? Ah oui, du feu.

Ainsi donc. Une femme, très bien habillée, maquillée, qui avait même du vernis non-écaillé sur les doigts, pénétrait sur le chemin de traverse, elle était donc sorcière, voulait fumer une cigarette impossible à fumer tellement il n’y avait pas de tabac dedans, et lui demandait du feu. Tous ces éléments firent éclater de rire – réellement – le Zéphyr. Puis, il planta ses yeux, rougis par la drogue, dans ceux de la fille, la femme, ou ce que vous voulez, et fit :

« Oh, le feu que t’as au cul ne te suffit pas ? »

Zéphyr regretta immédiatement ses propos ; où il fit semblant du moins, en plaquant un main contre sa bouche, cachant difficilement son sourire. Puis, il récupéra son briquet dans sa bourse, du bout des doigts, et fit, d’un air presque désolé

« Pardon M’dame. C’est juste étonnant qu’une sorcière demande un briquet alors qu’elle a une baguette. M’enfin, j’te l’allume, si tu veux. »

Il avait retrouvé son sérieux, maintenant, un peu. Et il parvint enfin à se dire que cette nana était l’occasion rêvée : elle avait l’air riche, et entreprenante. Parfait : sa nuit s’illuminait – ou se réchauffait – déjà.

« Berlioz. Et toi ? »

Pourquoi ne pas commencer par là ? Un échange de prénoms.



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MessageSujet: Re: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeMar 18 Juin - 23:11




De Dealer à Informateur



L'observation et l'organisation, telle étaient les règles d'or que l'on m'avait apprises  quand j'étais en formation pour devenir espion au service de la Septem Prisci. Je n'ai jamais dérogé à ces règles. Mon anonymat en dépendait entièrement : la rapidité est l'ennemi de la précision et de la réussite complète. Je l'avais appris lors des exercices d'entrainement, et désormais je prenais tout le temps nécessaire pour être sûr de mon coup. Chaque étape était décortiqué telle une montre suisse dont les mécanismes seraient à l'air... Première étape, la prise de connaissance de la cible : sa vie, ses origines, le contexte familiale et les différents liens importants dans sa vie en société, son CV, mais aussi une observation attentive pendant des jours et des jours afin de connaître son emploi du temps et ses activités habituelles. Une semaine que j'avais commencé que cette prise d'informations sur le dénommé Zéphyr Aït-Malek, fils d'une famille pauvre, officiellement orphelin de père mais en réalité bâtard d'un diplomate étranger d'importance notable qui avait ses influences dans les relations internationales. Elève sérieux jusqu'à ses dernières années à Poudlard, il avait ensuite dévié du droit chemin en se prêtant à des commerces de substances illicites (j'étais si bien informé que j'avais moi-même été un de ses clients, mais bien entendu mes supérieurs ignorent tout de cette entorse à la règle d'impartialité... cela pouvait me coûter ma mission si jamais mon chef venait à l'apprendre). Tout jeune diplômé il était pourtant là dans la rue en train de faire des trafics comme toujours. Mon don de métamorphomage m'a permis de le suivre à chaque instant des 7 jours qui ont précédé la rencontre que j'avais prévu. Il n'avait vraiment pas froid aux yeux, près à tout pour ne pas perdre son argent, quitte à être légèrement violent. C'est comme ça que j'ai remarqué qu'il était insensible à certains sorts, pour une raison que j'ignorai, mais c'était un fait important à connaître pour ne pas subir de déconvenues le moment venu.... Mon plan s'était construit de lui-même, je l'avais déjà observé dragué une jeune fille dans le seul but de ne pas dormir dehors, et à voir sa gueule d'ange, ce ne devait pas être la première fois. Il fallait donc que je l'aborde sous la forme d'une jeune femme avec des moyens qui serait ainsi capable de l'héberger ne serait-ce que pour une nuit.  C'était la deuxième étape : l'élaboration d'un plan pour approcher puis piéger la cible. Tout de suite après arrivait la 3ème étape : prendre une apparence inconnue et charmante, suffisamment pour mettre en confiance la cible et ne pas insinuer le doute dans son esprit. Je me suis souviens de ma première mission, afin de l'effectuer, je m'étais glissé dans la peau d'un majordome sexagénaire, parfait pour passer inaperçu et expérimenté, parfaite couverture donc, et j'avais pour parfaire le tout nouer une amitié avec la mère de la cible qui vivait avec celle-ci. Et ma mission avait été une très belle réussite, ce qui m'avait valu une reconnaissance modeste mais non négligeable au sein du bureau d'espionnage français. Pour ce Zéphyr, j'affectais donc de prendre l'apparence d'une femme plus âgée que lui, pas trop pour ne pas faire cougar, mais pas trop jeune pour ne pas éveiller de soupçon : une femme jeune et belle n'a pas besoin de payer pour avoir de la compagnie un soir. C'est également pour cette raison qu'une bague ornementait mon annulaire gauche : donner l'impression d'être une femme mariée mais s'ennuyant mortellement dans son couple, et cherchant ainsi une compagnie plus jeune et différente pour se sentir vivante. J'espère que mon plan marchera ... Vraiment ... La quatrième et dernière étape était d'aborder la cible, si possible dans un état de faiblesse évident. Cela faisait une demi-heure que je l'épiais de loin, dan un coin sombre du Chemin de Traverse. Déjà sous ma forme de femme, le menton effilée enserrée entre les pans du manteau de fourrure gris, j'observais Zéphyr s'adossant à la porte de l'apothicaire, regardant à droite et à gauche, sans m'apercevoir. Je suivais ses gestes avec une attention particulière, prête à abandonner la mission pour la retente un autre jour au moindre danger. Tiens, il était en train de fumer, mais à en juger par les effets et les volutes qui s'en échappaient, l'herbe n'était pas magique. Mais elle avait suffi à rendre vulnérable le jeune homme qui titubait quelque peu en se levant. Le moment pour moi d'entrer en scène.

Je m'étais approché à pas rapides et cadencée par le bruit de mes escarpins sur les dalles du Chemin de Traverse... Comme j'aimais ce rythme, cela me rappelait ma formation d'espion, où la cadence était militaire et où nos talonnettes claquaient avec fracas le carrelage de l'institut. Ce fut avec cette motivation et cette nostalgie supplémentaire que je m'étais adressé à Zéphyr, prétextant avoir besoin de feu pour ma cigarette de femme : longue et fine. Je savais qu'il avait un briquet car je l'avais vu en utiliser un quelques instants auparavant pour allumer son joint. J'eus la confirmation qu'il était dans un état de défonce profond quand il me répondit comme un vrai goujat. Une vraie femme aurait pris la mouche immédiatement : je me sentis donc obligé d'affecter une moue de désapprobation pendant que le dealer semblait se rendre compte de sa gaffe, de manière très fausse, mais il le fit. Ce qui ne m'empêcha pas de garder mon air pincé.

- Margaret. Je ne sais pas comment prendre ta remarque, mais je préfère faire celle qui n'a rien entendu. J'ai une baguette, mais l'utiliser pour une tâche aussi vil quand un joli garçon peut s'en charger, non merci. Même si c'est un parfait goujat.

Glisser un petit compliment sans en faire trop, je ne veux pas passer pour une fille facile non plus. Margaret était bien entendu un prénom inventé, prévu d'avance car à chaque identité son prénom. Pour cette mission j'avais choisi de me prénommer Margaret Wilcox née Sleeman. Un prénom un peu bourgeois mais pas trop, juste ce qu'il fallait à mon sens pour donner du relief à cette femme sortie entièrement de mes pensées. Le jeune homme fut long à la détente, il mit en effet plusieurs minutes à rester là, comme rendu idiot, avant de sortir précipitamment son briquet d'argent pour enfin allumer ma cigarette. Je ne fumais que peu, mais parfois la mission l'exigeait... Je l'observais de mes yeux clairs surmontés de longs cils de velours. Comment engager la conversation ... Il semblait avoir légèrement froid malgré son écharpe... Mimant un frisson, bien que j'ai pas froid, la fourrure étant parfaite pour protéger du froid, je lui demandais :

- Je ne me doutais pas qu'il faisait aussi froid... On continue cette conversation autour d'un verre ? Je te le paie... Pour la cigarette. Enfin, à moins que tu n'aies d'autres choses plus intéressantes à faire.

Sans plus attendre qu'il ne me réponde, je me détournais pour me diriger d'un même pas vif vers le Chaudron Baveur. J'entendis rapidement qu'il me suivait. L'hameçon était lancé, et le poisson avait mordu, il s'agissait maintenant de le garder dans mes filets sans trop l'abîmer, il me le fallait vivant, c'était le but de ma mission. Arrivée à la porte du bar des sorciers, j'attendis qu'il m'ouvre la porte pour rattraper sa gaffe, mais voyant qu'il ne le faisait pas et semblait attendre comme un pantin désarticulé, les yeux dans le vague et un sourire béat sur le visage, j'ouvris moi-même la porte, soupirant de manière exagérée pour bien lui faire comprendre qu'il faudrait faire des efforts pour que j'aille plus loin dans cette soirée. Je n'étais pas idiot, il savait très bien qu'en passant la soirée avec moi il avait des chances pour ne pas la finir seul et ainsi de dormir au chaud. Et il comprendrait très bien de dormir dans une chambre d'hôtel plutôt que chez moi : j'étais mariée il ne fallait pas l'oublier ! En attendant que le vieux barman viennent nous voir - je lui avais glissé une bourse de gallions bien pesantes pour avoir une table à l'écart, à l'abri du regard des habitués - je tournais justement délibérément cette alliance, la main gauche à hauteur de mon visage, la tête appuyée sur ma main droite et tournée vers le bar. J'attendais qu'il réagisse enfin....




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MessageSujet: Re: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeMer 24 Juil - 15:23



Le métamorphomage et ... l'autre.

Zéphyr était un gigolo, ou presque. Ce n’était pas qu’il aimait juste la baise, c’était même complètement différent. Il n’était pas nymphomane, et coucher avec des personnes différentes tous les soirs ne l’amusait pas plus que ça. Disons qu’il s’arrangeait chaque nuit pour avoir un toit sous lequel s’endormir, et c’est vrai, il était prêt au pire pour cela. Il ne se faisait pas littéralement payer, alors il n’était pas à proprement parlé un gigolo, certes, mais ce qu’il faisait était loin d’être catholique. Est-ce qu’il l’assumait, au moins ? Après la nuit, oui, mais dire « bon, j’ai juste envie de coucher avec toi pour pouvoir dormir au chaud » n’était pas la meilleure technique de drague, alors il évitait de le dire avant. Ses amis étaient au courant, la plupart lui disaient d’arrêter, mais au final, ils n’avaient pas d’autre solution à lui proposer, à part des trucs vus et revus comme : « Fait des études, Zéphyr ! » ou « retourne vivre chez ta mère ». Zéphyr n’aimait pas dépendre de quelqu’un, pas pendant trop longtemps, du moins, alors une fille – ou un garçon – par soir, sans laquelle il n’aurait pu dormir tranquillement, et voilà, le reste du temps, il ne se fiait qu’à lui-même, et c’était très bien comme ça. Libre comme l’air, comme le vent, le Zéphyr.

Ce soir-là, il faisait froid, et Zéphyr n’avait pas de toit sous lequel s’abriter. Il avait prévu de ne pas dormir de la nuit, de se balader dans la ville, de fumer pour se réchauffer, et au lever du soleil, parce qu’il ferait plus chaud, il se trouverait un abri bus où il pourrait s’endormir. Il serait décalé, mais ça ne serait pas la première fois, et si ça l’empêchait de mourir de froid, alors … Ou, peut-être qu’il descendrait  dans le métro, y dormir directement ? Mais non, il était certainement déjà trop tard, les portes du Tube avaient dû déjà se fermer, non, il s’en tiendrait au premier plan : ne pas dormir tout de suite, attendre le lever du soleil pour cela. Ou peut-être pas ; un nouveau plan se dessinait maintenant dans l’esprit du garçon, qui bien qu’un peu défoncé, avait bien remarqué la rouquine qui lui faisait face, dans la noirceur de la nuit londonienne. Elle était grande, elle avait des talons certes mais elle le dépassait sûrement, ses cheveux flamboyaient dans le noir – qu’est-ce qu’il aimait les cheveux roux – et elle avait un sourire des plus aguicheurs aux lèvres. C’était elle, qui était venu l’accoster, ce n’était même pas son idée, elle s’était imposée à lui, n’avait pas fui face à la réponse désobligeante qu’il lui avait adressé, alors maintenant, il se devait bien de revoir l’emploi du temps de sa nuit, non ?

«  Margaret. Je ne sais pas comment prendre ta remarque, mais je préfère faire celle qui n'a rien entendu. J'ai une baguette, mais l'utiliser pour une tâche aussi vil quand un joli garçon peut s'en charger, non merci. Même si c'est un parfait goujat. »

Joli garçon. La demoiselle devait réviser ses techniques de drague, Zéphyr n’était pas joli, il était beau, sexy, viril, à la limite, mais joli ? Voyons, ce n’était pas un enfant ! M’enfin, passons. Et prenons ça pour un compliment, voulez-vous ? Après tout, c’en était un ! Et on oublie par la même occasion le « goujat », qu’il méritait, ceci étant dit, vu son comportement.
Bref, Zéphyr sourit, de ce sourire irrésistible, pas trop franc, juste un peu, mais avec ses yeux qui brillent – bien que rougis par la drogue. Margaret, alors. Quel prénom d’aristocrate ! Vu ses fringues, rien d’étonnant, vous me direz, et ne parlons même pas du vocabulaire. Que venait faire cette femme, tout ce qu’il y a de plus chic, en pleine nuit, sur le Chemin de Traverse ? Que cherchait-elle ? C’était une question que Zéphyr ne tarderait pas à lui poser. Bref, Zéphyr arrêta de penser, et enfin, sorti son briquet. Il alluma la « cigarette » de Maggie, et rangea ensuite l’objet dans sa poche. Puis, il releva la tête vers la jeune femme, passa sa langue sur ses lèvres, et se concentra un peu sur la jeune femme, avant qu’elle ne reprenne la parole. Elle avait les yeux très bleus, les cils très noirs, écharpe, fourrure, talons, bref elle s’était apprêté pour sortir. Gala, réception ? Ou juste pour draguer des jeunes hommes dans la rue ? Un bijou en or brillait sur son annulaire gauche ; alors comme ça, la coquine était mariée ? T-t-t. Elle était définitivement sortie pour draguer. Passer une nuit débarrassée de son gros mari puant l’alcool et la vieillesse, dans les bras d’un jeune vigoureux qui promet aucun lendemain, voilà ce qu’elle voulait, très certainement.

« Je ne me doutais pas qu'il faisait aussi froid... On continue cette conversation autour d'un verre ? Je te le paie... Pour la cigarette. Enfin, à moins que tu n'aies d'autres choses plus intéressantes à faire. »

Zéphyr n’eut même pas le droit de répondre que Margaret était déjà trois pas devant lui. Entreprenante, la lady. Mais pas féministe, non, il fallait tout de même lui ouvrir la porte du chaudron baveur, ce que Zéphyr ne fit pas, puisqu’il était perché presque sur la Lune, merci Dame Marie-Jeanne ! Moins dix points pour lui, elle lui payait le verre, et il oubliait de lui ouvrir la porte, il faudrait qu’il se rattrape. Easy. Il ne vit rien, mais la jeune femme soudoya le serveur pour qu’ils puissent s’assoir à une table à l’abri des regards. Etait-ce mieux ou moins bien ? Elle souhaitait certainement rester à l’abri des regards, après tout le bar était très fréquenté, mais bon, le collé-serré des auberges remplies de mondes étaient propices aux baisers cachés … Bref, trop de théorie, pas assez de pratique. Zéphyr – ou plutôt Berlioz – leva le bras en direction du serveur, pour lui faire signe de venir, ce qu’il fit dans la seconde.

« Salut Berlioz, bonjour miss, j’vous sers quoi ? »
« Pour moi un Whisky pur feu sans glace, s’il te plaît, et pour la demoiselle … »

Oui, il avait dit demoiselle. Est-ce que c’était prémédité ? Non, il ne fallait quand même pas trop lui en demander, mais ça arrangeait bien Margaret, certainement. Oublier un instant qu’elle dépendait d’un homme qui la forçait à écarter les jambes une fois toutes les deux semaines. Mais n’empêche, Zéphyr trouvait ça étrange. Elle n’avait peur de rien, et certainement pas de son mari, pour venir aux trois Balais. Ou alors, il se trompait complètement sur ses intentions, elle voulait juste un ami pour la nuit ? Pitié, non, pas un ami … Pas une épaule pour pleurer, s’il vous plaît, c’est chiant les filles qui pleure, elles perdent leur maquillage, elles deviennent moche et tout, oh non, amant oui, pas ami. Pas ami.

« Alors … Que fait une femme mariée sur le chemin de Traverse si tard le soir ? Que veut-elle faire du jeune qu’elle a pêché et ramené dans le bar le plus populaire du Londres Magique ? »

Si seulement il s’était douté une seconde du plan machiavélique de la Margaret … Il savait au fond de lui que quelque chose clochait, peut-être que s’il n’avait pas été aussi défoncé il aurait pu mieux réfléchir à la bancalité de cette situation … Mais non, il avait son sourire aux lèvres, qui des yeux de Maxence Boissieu pouvait paraître très naïf, et il ne comprenait rien à ce qui se tramait sous ses yeux rougis. Merci Dame Marie-Jeanne



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MessageSujet: Re: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeDim 16 Mar - 1:20




De Dealer à Informateur



Jouais-je un peu trop avec le feu ? Celui que me proposait ce jeune garnement suffisait et il fallait à tout prix que je me fasse discret pour ne pas être démasqué ... Bon d'accord, Berlioz était complètement défoncé, sur la Lune ou même sur Mars pendant qu'on y était mais ce n'était pas une raison pour se relâcher. Un travail se devait d'être toujours bien fait quelque en soient les circonstances. Bon d'accord, je n'ai pas l'habitude de jouer une femme, je ressens comme qui une gêne avec ce corps, fin et élancé certes, mais terriblement déséquilibré et encore je ne m'étais pas donné une forte poitrine. Bref, arrêtons de traîner des heures sur ce sujet, ce n'était pas important, non ce qui importait était de se mettre dans la peau de cette Margaret issue de mon esprit fertile un soir où le sommeil était long à venir et les whiskys un peu trop nombreux. Résumons donc qui je suis ce soir : Margaret, pas de nom de famille pour éviter les vérifications d'usage, approchant la trentaine mais non hâtive d'y arriver. Femme dynamique, sans emploi, marié à un homme plus âgée qu'elle avait épousé pour l'argent et dont le besoin de sexe était insatiable. Son péché mignon ? Les mauvais garçons trainant dans la rue et les jeunes hommes en général, genre ceux qui sortaient tout juste du jupon de leur mère. Prétexte de la sortie : un gala de charité pour les sorciers orphelins. La vraie raison ? Un peu de sport de chambre. Ne recherche ni lien amoureux ni aucune suite à leur aventure, juste une nuit ensemble. Voilà, les idées bien en place je pouvais continuer de marcher d'un pas énergique mais distingué, n'oublions pas que je suis une femme du monde ce soir. Mais Berlioz lui semblait l'oublier, il traînait la patte derrière moi. Son haleine était aussi fraiche que celle d'un Fongieux et il sentait l'herbe brûlée plusieurs mètres. S'il croyait faire illusion, il se trompait lourdement, mais qu'importe, je ne ferai pas mon moraliste ce soir. Ce soir je suis la femme fatale. Nota bene : ne pas oublier de passer une semaine dans ma véritable enveloppe corporelle pour ne pas à nouveau tout confondre comme lors de ma dernière mission. La schizophrénie était ma plus grande crainte...

Revenons en à la situation. Zéphyr était si lunaire qu'il en oubliait les règles élémentaires de la courtoisie à savoir m'ouvrir la porte. J'en aurai presque eu une moue de désagrément ... comme quoi le personnage prenait vie de lui même ! Formidable, tout à fait fabuleux ! Par contre, et ça ce fut une chose à laquelle je ne m'attendais pas : Berlioz était connu ! Tellement connu qu'il m'était sorti de la tête que le patron connaisse ma cible. Il fallait que je me fasse discrète, pour éviter d'être un jour reconnu, même s'il était trop tard. Heureusement j'étais déguisé... Personne ne sembla faire attention à nous hormis justement le patron qui bavardait déjà amicalement avec le jeune homme. Je restais muette jusqu'à ce que Berlioz me sorte de mon mutisme. Apparemment, il était parvenu à sortir de la fumée odorante de Marie-Jeanne pour glisser un "demoiselle". Un exploit ! De sa part, cela ne me touchait nullement, après tout à l'origine j'étais un mec, un vrai, et ce genre d'attention, je n'y accordais de l'importance que pour draguer. C'est comme cela que je me souvins la réaction de toutes ces jeunes filles à qui je servais le même refrain : le far leur montait aux joues ! C'était évident ! Je devais rougir, sans quoi Zéphyr pourrait se douter de quelque chose. Comme je ne rougissais pas naturellement, je dus faire appel à mon don de métamorphomage et rosir un peu mes joues, juste assez pour montrer le plaisir qu'un tel compliment me faisait, ou plutôt faisait à Margaret. J'étais si concentré que j'en oublierai presque de répondre ! Quelle étourdie je fais ...

- Pour moi ce sera un Cosmo avec des baies d'Ellébore et des zestes de gingembre s'il vous plaît ... Enfin, si vous n'en avez pas, une liqueur de Belladone...

Des goûts de luxe, oui il fallait que j'ai l'air d'avoir des goûts de luxe, de toute manière, c'est moi qui paie... Heureusement, j'avais prévu le coup et ma petite pochette était garni d'un sortilège qui le transforme en véritable sac de Mary Poppins. Et j'y avais amassé pleins de choses, dont une bonne bourse de gallions bien entendu. Je notai le regard amusé de Berlioz quand je fis cette commande. On était une femme mondaine ou on ne l'était et je pense que pour l'instant, je jouais mon rôle à la perfection ... ou en tout cas suffisamment bien pour que la méfiance de Berlioz soit endormi, avec l'aide de la Sainte Marie-Jeanne. S'il s'était douté de ma véritable identité, pour sûr j'aurai besoin de ma baguette pour me défendre car il me ferait payer cet affront avec ses poings je pense. Mais ce n'était pas le cas, et pour le moment, j'attendais ma commande patiemment tandis que le jeune garçon se décidait à faire mention de mon alliance. C'était le moment de montrer mon jeu d'acteur.

- C'est un interrogatoire Monsieur le Tireur ? Je pourrai trouver cela indécent, mais ça va, tu ne m'as pas demandé mon âge... Tu as la vie sauve !
Plus sérieusement, j'ai effectivement un mari, mais on va dire que je l'ai épousé plus pour sa bourse que pour ses bourses si tu suis mon idée... Mon langage va peut-être te paraître directe mais je suis une femme franche, qui dit ce qu'elle pense quand elle veut. Je ne suis pas épanouie au lit et j'ai un petit faible pour les hommes plus jeunes, qui ont ton côté mauvais garçon... Enfin plus jeunes, je ne suis pas si vielle que ça bien au contraire.


Et je partis d'un rire aigu propre à mon personnage, mais que je ne fis durer que quelques instants, la contenance était de mise pour ne pas attirer les regards de toute l'auberge, même si c'était déjà le cas ... Bon 'avais été direct et j'espérais ne pas faire fuir mon poisson, j'en avais trop besoin ce soir. J'avoue, je vais avoir du mal à faire l'amour avec ce corps, voulant trop utiliser mes véritables parties génitales, mais je n'avais pas le choix. Et puis s'il y a une chose que j'ai déjà remarqué, pour avoir pris la forme d'une femme une nuit, le changement de forme affecte à ce point le corps que je peux me vanter d'avoir eu un orgasme féminin. Nous verrons bien ce soir si ce Zéphyr parviendra à me faire prendre mon pied ! Je profitais des verres qui arrivaient pour en boire une gorgée avant de plonger mes yeux dans ceux un peu déconnectés de Berlioz pour lui demander à mon tour :

- Et toi, Berlioz, que fais-tu si tard dans les rues ? Tu affectes cet air détaché à chaque fois que tu veux plaire à une femme ou c'est naturel chez toi ?

Un croisement de jambe, et un. Au tour de la cible de parler maintenant ...





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MessageSujet: Re: De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] De dealer à informateur [Zéphyr Aït-Malek] Icon_minitimeDim 23 Mar - 20:09



Le métamorphomage et ... l'autre.

On avait beau dire, mais en réalité le Berlioz s’amusait pas mal. D’habitude, les choses ne se passait comme ça – peut-être que ça aurait dû lui faire tirer la sonnette d’alarme, m’enfin … Déjà, c’était la rousse qui tenait les rênes de la situation, alors que dans 97% des autres cas, c’était toujours lui. Peut-être parce qu’il aimait bien tout contrôler, mais surtout parce qu’il aimait être clair dès le début : il ne cherchait pas l’amour, juste une fille avec qui passer la nuit. Ou plutôt, chez qui dormir et à qui piquer des céréales et des tartines le matin venu, souvent pour se barrer comme un voleur à sept-heures à peine. Puis elle était mariée, et pourtant ses intentions étaient très claires, ce n’était pas classique. Une première fois, pour Berlioz, alors ? Non, il avait déjà fait ça avec une autre femme, quand il avait commencé ses petites affaires. Elle n’avait pas du tout le même profil, néanmoins. Probablement magicienne de bas-étage, mariée par dépit à sa sortie de Poudlard avec le garçon avec lequel elle était sortie de sa quatrième à sa septième année, elle travaillait dans une boutique de chaussures du Londres magique, n’était pas si jolie, mais était terriblement attentionnée. Elle avait très bien compris ce que Berlioz cherchait, l’avait laissé partir sans problème après une bonne soirée – son mari était apparemment en voyage d’affaires – et une bonne nuit, ils ne s’étaient jamais croisés après cela. Depuis cette femme, il n’avait jamais plus donné dans les femmes mariées. Pas qu’il ait une conscience, il n’en n’avait pas grand-chose à faire de briser des couples, elles étaient juste plus compliquées à trouver. Enfin cette fois, c’était la femme qui l’avait trouvé. Ça aussi, ça aurait dû étonner l’ancien Gryffondor. Quelle femme mariée se balade sur le Chemin de Traverse la nuit, et sur les centaines de sorciers sur les lieux laquelle choisi celui qui meure de froid dehors, un joint au bec ? Juste cette étrange femme-là.

Vous ne pouvez pas vous imaginez ce qui se passa dans le crâne du garçon quand il entendit la commande que la femme fit au barman. Pas trop chiante, ça va ? Déjà elle commandait un cosmo, tellement typique. Mais elle voulait dedans des baies de Belladone et du Gingembre. Le barman écarquilla les yeux presque autant que Berlioz, mais s’exécuta presque immédiatement tandis que le garçon retenait un rire. Il était hilare depuis qu’il avait rencontré la rousse, mais là, c’était le summum. Un Cosmo. Encore un peu et lui allait prendre un sex on the beach. Bref, c’était une femme mariée, ça devait être normal pour cette espèce-là, n’est-ce pas ? Une femme mondaine aux goûts luxueux, ça ne pouvait que le changer des nanas qui commandaient une bière-au-beurre parce qu’elles étaient à peine plus friquées que lui. En tous cas, la femme – Margaret, elle s’appelait Margaret, il ne fallait pas oublier – sorti quasiment immédiatement de sa pochette une bourse qui avait l’air bien fournie en Gallions. Tant mieux, il ne comptait pas dépenser ne serait-ce qu’une noise ou même un cent ce soir-là. Et elle avait l’air de très bien l’avoir compris, ce qui le ravissait.

Tandis qu’ils attendaient leurs boissons, Berlioz questionnait Margaret sur, disons, sa vie de famille. Elle ne parut qu’à peine outrée ; tant mieux, il n’était pas en état de prendre plus de pincettes avec elle. A vrai dire, il fut très étonné de la réponse de la femme, mais dans le bon sens :

« Plus sérieusement, j'ai effectivement un mari, mais on va dire que je l'ai épousé plus pour sa bourse que pour ses bourses si tu suis mon idée... Mon langage va peut-être te paraître directe mais je suis une femme franche, qui dit ce qu'elle pense quand elle veut. Je ne suis pas épanouie au lit et j'ai un petit faible pour les hommes plus jeunes, qui ont ton côté mauvais garçon... Enfin plus jeunes, je ne suis pas si vielle que ça bien au contraire. »

Cette-fois, Berlioz éclata dans un grand rire franc, jetant un regard au barman l’air de dire « t’as entendu ce qu’elle vient de dire, je ne suis pas devenu dingue ?! ». C’était décidé, dorénavant il chercherait les femmes mariées, elles étaient définitivement beaucoup plus intéressantes. Enfin, il disait cela maintenant, mais quand il apprendrait qui elle était vraiment … Par Merlin, disons qu’il les éviterait autant que possible. Mais pour l’instant, regardons juste ce duo incroyable. Assis sur les hauts tabourets de ce bar fameux mais un peu miteux, lui et son whisky, les yeux rougis, et elle et son Cosmo qu’on lui a servi dans un verre triangulaire, deux petites pailles à l’intérieur, pour être sûr qu’elle le déguste avec grâce. Elle respirait la grâce, d’ailleurs, tandis que lui puait l’herbe brûlée. Enfin, puait … Lui adorait cette odeur, mais disons que ce n’était pas du goût de tout le monde. Deux personnes fausses, autant elle que lui. Elle se faisait appeler Margaret mais elle était un « il », et ce « il » s’appelait Maxence. Quant au Berlioz … oh, lui se faisait passer pour un malfrat de bas-étage alors qu’il y avait un an à peine, il était le grand Zéphyr Aït-Malek, roi des Gryffondors. Jeux du Sort, hein ? En tous cas, il fallait lui répondre. Il avala alors une première gorgée de Whisky pur-feu, et plongeant à nouveau ses yeux dans les siens, il fit :

« J’espère que tu ne seras pas déçue par ma … performance, alors, mais tu as bien choisi ton jeune mauvais garçon, je te rassure. »

Elle voulait le qualifier de gamin de dix-huit piges à peine sorti des jupes de sa mère ? Elle pouvait, si elle voulait, il ne le prenait pas mal, mais il savait qui il était : un garçon de dix-huit piges, certes, mais un qui changeait de partenaire sexuelle tous les jours, plus ou moins, donc si elle voulait quelqu’un qui avait de l’expérience sexuelle, elle avait en effet choisi le bon. M’enfin, si elle voulait une discussion profonde sur la politique sorcière ou l’économie moldue en berne, elle n’avait pas frappé à la bonne porte. Pas que Berlioz ne soit pas cultivé, mais bon, ce n’était pas ses sujets de conversation préférés, il avait fumé, et après tout, elle avait son mari pour ça, n’est-ce pas ? Est-ce que Berlioz était trop sûr de lui ? En tous cas, il savait ce qu’il valait, et il ne pouvait qu’être meilleur que ce vieux aux bourses garnies mais ridées et bien trop pendantes, pour continuer de filer la métaphore.
Berlioz n’était pas le seul adepte des yeux-dans-les-yeux. Margaret ne quittait son regard, comme si elle le scrutait. Elle faisait vraiment très adulte. Berlioz, quant à lui, ne pouvait s’empêcher de sentir son regard valser sur son décolleté qui révélait une peau laiteuse et des seins qu’il prendrait certainement plaisir à sentir entre ses paumes. Il avait définitivement un faible pour les rousses à la peau très claire, il fallait le dire. Bref, retournons aux yeux, et aux lèvres. Lèvres qui parlaient à nouveau :

« Et toi, Berlioz, que fais-tu si tard dans les rues ? Tu affectes cet air détaché à chaque fois que tu veux plaire à une femme ou c'est naturel chez toi ? »

Berlioz prit ça pour un compliment – tant qu’à faire. Il sourit, plus doucement cette fois, sans partir dans un éclat de rire. N’allez pas croire que l’effet de la drogue se dissipait, loin de là, et en plus de cela il avait un verre de Whisky à la main, non non, c’était juste moins drôle. Il porta à nouveau son verre à sa main, et remarqua quelque chose, que la femme avait déjà dû remarquer avant lui. Sur sa main, un petit oiseau battait frénétiquement des ailes. Une hirondelle. Rassurez-vous, pas une vraie hirondelle, mais un tatouage, un trait fin qui ornait sa main, et qui était magiquement doté d’un pouvoir : dès que son porteur était en danger, l’oiseau se mettait à battre des ailes. Plus le battement était rapide, plus il était en danger, vous vous imaginez-bien. M’enfin, c’était assez inutile, un peu comme un gadget : il savait qu’il était en danger, génial, mais contre quoi, face à qui ? Il n’en avait par contre aucune idée. Tandis qu’il buvait sa gorgée, il garda son regard porté sur cette main qui tenait le verre, et donc sur le tatouage. Etait-il en danger, alors ? Vraiment ? Pourquoi ? C’était cette rousse qui le mettait en péril ? Ou alors peut-être qu’un mage noir était installé dans une chambre de l’auberge et prévoyait bientôt de tout faire sauter ? Bon, il fallait l’avouer, Berlioz n’était pas très inquiet. Peut-être aurait-il dû, me direz-vous …

« J’étais prêt à aller dormir dans un abri bus, mais heureusement, t’es arrivée pour me demander du feu. Et je sais pas je crois que c’est accentué par le joint mais je dirais que c’est plutôt classique chez moi. »

Bien sûr que c’était classique. Mais ce n’était pas pour autant qu’il n’avait pas passé des années à créer cet air pour qu’un jour il devienne classique. Il avait passé ses sept années à Poudlard à devenir ce garçon qui donnait l’apparence de se foutre un peu de tout alors qu’il était à l’opposé de cela. Mais cet opposé ne plaisait pas. On n’aime pas les gens qui se prennent trop la tête, qui pensent à trop de choses, et Zéphyr Aït-Malek voulait être aimé. Par tous. Mais ce soir-là, particulièrement par cette Margaret …

« Dit-moi, Margaret … Ma question va te paraître un peu étrange et sortie de tout contexte, mais es-tu dangereuse ? »

Berlioz avait essayé d’être sérieux, mais bon, il n’y était pas vraiment parvenu – il avait pouffé à la fin de sa question, à vrai dire. Quelle que soit la réponse qu’elle lui donnerait, il resterait certainement avec elle, parce qu’il voulait dormir au chaud … Mais bon, son oiseau avait eu le mérite de l’inquiéter, au moins un peu, alors il voulait une réponse. Il but une nouvelle gorgée de son Whisky, les yeux toujours plongés dans ceux de la femme, l’air de dire « allez, répond, j’attends que ça… »

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