Sujet: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Dim 18 Nov - 18:16
Sean n’en pouvait plus. Il était trempé. Il pleuvait des cordes. Il devait voler partout. A chaque fois qu’il s’approchait un peu trop du sol, il se prenait un coup de sortilège dans le dos. Ceux-ci pouvaient être très différents. Le plus souvent, ça lui faisait tout de même un minimum mal. Adonis avait d’abord été assez gentil avec lui. Il l’avait placé en tant que gardien. Cependant, Sean comprit très vite que ce poste pouvait ne le mettre qu’en rôle de victime. Son entraîneur avait fini par ne lancer que des boulets de canons dans ces cerceaux. Le serdaigle, déjà pas très à l’aise aussi haut dans les airs, se réfugiait plus derrière les poteaux que venait intercepter le souaffle. A un moment donné, en voyant la balle rouge foncer sur lui, il s’était décalé d’un coup, se prenant ainsi l’énorme du cercle. Il s’était retrouvé accrocher à 15 mètres du sol, les bras attachés au cerceau. Son balai n’était plus là. Il ne devait tenir qu’à la force de ses bras, ce qui n’était pas très rassurant. Alors même qu’il voulait redescendre à terre une fois son balai sous lui, il fut persécuté et dû continuer de voler.
Le poufsouffle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Adonis se donnait tout ce mal. Plus encore, il n’arrivait pas à comprendre pourquoi lui continuait de se laisser torturer. Il était fou sans doute. En tout cas, il s’était retrouvé à se faire maintenant attaquer par un de ses cognards complètement hors de contrôle. Il ne pouvait plus essayer de descendre parce que sinon il risquait de se faire attaquer parce ces furies de balles sans le savoir. Or cela pouvait faire pas mal de dégâts. En fait, c’était à peu près le seul poste qu’Adonis pouvait lui apprendre à jouer. Celui-ci savait que Sean ne pouvait pas partir et fuir. Ainsi le but de ce dernier était d’essayer de les envoyer au plus loin pour pouvoir atteindre le sol au plus vite. Malheureusement, il n’y était pas encore bien arrivé. Aujourd’hui, il mit plus de deux heures à réussir cet exploit. Il était énervé. Adonis lui renvoyait le cognard dès qu’il l’avait envoyé au loin. Il ne lui laissait aucun moment de pause. Il ne lui laissait même pas le temps de réfléchir. Il le persécutait comme jamais. Ses muscles étaient en feu. Il ne comprit pas comment il avait tenu autant de temps sur son balai. Sûrement parce que ce débile de camarade français l’avait empêché de penser à l’altitude de leur position.
Maintenant qu’il était debout sur la terre ferme, il se rendit compte de sa folie. Il sentit soudain ses jambes tremblées. Il finit à genoux. Son souffle devint court. Ses muscles avaient en fait été contractés tout du long. Ils ne tenaient plus. Il se sentit mal. Il avait froid et il était mal à l’aise. Adonis avait l’air plutôt bien lui. Il n’avait même pas de boue sur lui. Comment était-ce possible ? Il n’eut pas trop le temps de rester là. Déjà, il ne voulait pas rester comme une victime sur le sol et Adonis était déjà prêt à partir. Il se releva donc et le suivit. Il sentit ses jambes très faibles. Il ne savait pas s’il arriverait jusqu’aux douches. Tout d’un coup il demanda :
Pourquoi est-ce que je continue à te suivre dans tes folies ? Je ne supporte pas ça !
Il n’attendait pas de réponse de sa part. Il était énervé contre lui-même. Il était énervé contre lui de l’obliger à lui faire peur. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire qu’il ne sache pas voler. Qui a dit qu’il aimait ça déjà ? Il était très bien sur le sol lui. Il n’éprouvait aucun besoin de crâner sur un balai. Surtout quelle idée d’avoir envie de se faire mal ? Et puis pourquoi vouloir essayer de lui enlever son vertige ? Il voulait le torturer plutôt. Ça lui faisait plaisir. En même temps, Sean ne pouvait pas non plus lui en vouloir totalement. Il pourrait dire non aussi. Mais peut-être espérait-il que cela marche. Peut-être voulait-il lui aussi aimer ça. Pourquoi ? Il ne saurait le dire. En attendant, il était trempé, tremblait, avait mal partout et Adonis avait l’air assez content de lui. S’il lui avait fait faire un détour, cela ne l’aurait même pas étonné.
Alors qu’il avançait assez difficilement, il entendit un hibou passer au-dessus d’eux. Un splash retentit et un vieux coulis blanc vint tomber sur son épaule. Sean sentit l’odeur immonde monter dans ses narines. Il n’en croyait pas ses yeux. Alors que son entraîneur avançait joyeusement à travers les gouttes, sans aucune tâche, lui recevait toutes les crasses possibles. Il eut une envie intense de jeter son balai sur ce tyran chanceux. Cependant, il ne put mettre sa pensée en acte, il fut soudain trop occupé à se rattraper après s’être pris les pieds dans une touffe d’herbes. Bien entendu, il éclaboussa en plus sa tenue de « sport » en passant. Il n’avait vraiment pas de chance ou c’était tout le temps comme cela. Pourquoi l’autre n’avait jamais rien ? Grognon, il tira sur ses jambes pour se remettre debout. Il ne dit pas un mot en rattrapant Adonis. Il ne voyait pas ce qu’il pouvait dire de toute façon.
Ils finirent par atteindre le hall d’entrée. Sean se mit à goûter de la boue sur le sol. Il n’y avait plus qu’à espérer que le concierge ne passe pas par-là, sinon il était bon pour une petite retenue en plus du nettoyage. Bien entendu, son compagnon n’aurait aucun problème lui, comment pourrait-il en être autrement ? Cependant, il fallait bien avoir un minimum de chance dans la soirée et ce maniaque n’était pas encore là. Sean allait se diriger vers les escaliers menant à leur salle commune, mais il remarqua rapidement qu’Adonis ne suivait pas vraiment. Il continua tout de même un peu, puis se retourna. Un groupe de demoiselle descendait l’escalier de marbre. Il fallait dire qu’elles étaient assez jolies, mais le poufsouffle n’avait pas que ça à faire. Il avait seulement envie de se doucher.
Le jeune homme fut exaspéré en voyant le second faire son beau. Il ne savait même pas s’il s’en rendait compte. Il faisait tellement attention à lui et à son apparence qu’il ne devait pas faire attention à son attitude en elle-même. C’était devenu une habitude. Sean eut soudain une image dans sa tête. Il hésita un instant. Il n’était pas sûr que ce fût une bonne idée. Mais en même temps, ça pouvait être tellement drôle. Il sortit discrètement sa baguette et lança un gentil petit sort sur le poufsouffle. Sa tenue de quidditch devint soudain rayée diagonalement en rose bonbon et vert kaki. C’était tellement affreux. Ça ne lui allait tellement pas. Sean ne put qu’éclater de rire. Il ne savait pas quand il allait s’en rendre compte, mais c’était vraiment hilarant. Il sentait qu’il allait le regretter, mais quel plaisir que de le voir dans cette tenue. Une simple petite vengeance après tout…
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Dim 2 Déc - 21:58
17 Mars 1977. Météo ? Temps pluvieux, humide, mouillé, boueux, dégueulasse. En Ecosse, du moins. Parce qu’Adonis avait reçu une lettre ce matin-là de son meilleur ami, dont voici une citation :
Citation :
Mec, les jeunes filles en fleur pullulent dans les couloirs de Beauxbâtons, comme les Narcisses dans les jardins ! Qu’est-ce que tu fous encore chez les roastbeef ?
Il faisait donc beau, là-bas. La pluie était une des principales raisons pour laquelle il aurait pu regretter de ne pas passer sa dernière année dans son pays. L’autre raison majeure était la bouffe. Et la bière. Tout faisait grossir, il y avait du gras partout, la salade était inconnue au bataillons, seuls existaient le cochon – Tout est bon dans le cochon – les pommes de terre – parfois variant en French Fries – la citrouille, le potiron, les puddings, et puis le cochon à nouveau. Les boissons étaient sucrées, qu’elles soient alcoolisées ou non. Mais ça n’était pas le pire, non, ni ce qui lui manquait le plus. Sa bedaine grandissante que même (et surtout) Georgia Prince avait repéré, n’était pas seulement due à son alimentation dégénérée, mais aussi à sa carence en sport. A Beauxbâtons, les possibilités de d’entretenir son corps étaient beaucoup plus étendues qu’à Poudlard. Bien sûr, le Quidditch était pratiqué, mais pas seulement ! Les sorciers français avaient piqué à leurs homologues moldus l’équitation, et le parc du Château était si vaste que galoper à tout va avec des chevaux parfois ailés ne posait aucun problème, rien d’étonnant donc que le maintien des Sorciers de Beauxbâtons fusse si parfait. Les Courses entretenaient la compétition entre les élèves, mais aussi l’esprit d’équipe, quand des parties de polo étaient par exemple organisées. Vous allez me dire que l’équitation n’était pas vraiment un sport, certes, ce n’est pas ce qui muscle le plus, mais si vous l’accompagnez de quelques joggings matinaux en compagnie d’une cour de demoiselles … C’est motivant, et donc parfait. Adonis faisait du Quidditch, au poste de poursuiveur, mais aussi de l’équitation : il avait un beau cheval blanc (gris, pour ceux qui font du dada et qui disent ‘pour qu’un cheval soit blanc, il faut qu’il ait le bout du nez rose), qui s’appelait Eros. Il courrait, tous les samedis matins, derrière sa cour de nana, il pouvait ainsi les regarder leur arrière train se déhancher au rythme de leur course, et tout était parfait, sa ligne était maintenue.
A Poudlard, rien de tout cela n’était possible, et la frustration du français atteignait des sommets inespérés. Pousfouffle ne voulait pas de lui dans l’équipe, sous prétexte que, intégrés depuis trop peu longtemps dans Poudlard, les nouveaux ne permettraient pas un bon esprit d’équipe. Adonis croyait à ce principe autant qu’un athée croyait en Dieu, mais il n’avait malheureusement pas le choix : il était condamné à passer sa dernière année d’étudiant à ras du sol. Evidemment, il l’entendait autrement, et chercha pendant un moment comment contourner cette interdiction, têtu comme il l’était. La solution lui vint sous l’apparence de Sean McLloyd, un sixième année de son année, atteint de vertige : il allait l’entraîner, lui faire perdre sa phobie du vide, et il se le promit : avant la fin de l’année, Sean ferait parti de l’équipe des Poufsouffle, ça permettrait ainsi à Adonis de sentir utile à cette équipe ingrate.
Sean fut plus facile à convaincre que prévu. En moins de deux semaines, Adonis lui avait dégoté un vieux balai, et ils étaient tous les deux dans les airs, au-dessus du terrain de Quidditch. Ca faisait bientôt 4 mois que leur affaire fonctionnait, et Sean avait fait des progrès considérables, même si Adonis se gardait bien de lui dire (manquerait plus qu’il se repose sur ses lauriers !). Le français n’avait pas encore décidé quelle place son petit protégé occuperait, il lui fallait pour cela étudier un peu plus ses qualités et ses défauts, et puis ceux de l’équipe de Poufsouffle, pour voir quel joueur serait le plus facilement viré au profit de Sean, m’enfin, d’ici à trois semaines, il aurait décidé (et bien sûr, il gardait la surprise). A vrai dire, il hésitait vraiment entre Gardien et Batteur… L’entraînement du jour avait été … Intense, disons. Comme d’habitude, il pleuvait, mais il y avait aussi un vent glacial qui soufflait dans l’air. Adonis portait une tenue de Quidditch classique, parfaitement imperméable bien sûr, qu’il avait « équipé » de quelques sortilèges, de manière à être protégé du froid. Le haut, qui faisait à la fois t-shirt et cape, était beige, presque brun à cause de la pluie, et on pouvait lire sur son dos en lettres noires : LEROY. Son pantalon était noir lui aussi, il était serré, et moulait aussi bien ses mollets musclés que son bas ventre. Adonis était très beau, du haut de son balai, malgré ses lunettes ridicules qu’il était obligé de porter à cause de la pluie. Son dos était droit, sa posture parfaite, il représentait l’élégance française, même à une centaine de mètres d’altitude. Souvent, Adonis ordonnait à son poulain de se tenir droit, de ne pas se cramponner à son balai comme un maréchal-ferrant à son marteau. Il n’y arrivait pas. M’enfin, l’élégance, ça serait pour plus tard, sûrement, d’abord, il fallait qu’il soit au moins aussi à l’aise que son maître sur son balai, et ce n’était pas encore ça…
La séance se termina vers 17h30, après 3h d’intense travail. Ils recommenceraient le mercredi qui viendrai, et puis le samedi, au besoin. Adonis ne laissa pas à Sean le temps de se changer, il fallait qu’il rentre au plus vite au château, il avait rendez-vous. D’un coup de baguette, il sécha ses cheveux (il s’était arrêté de pleuvoir il y a peu), il glissa ses lunettes dans sa poche, et les deux Poufsouffle se dirigèrent vers le château d’un bon pas. Adonis était devant, n’adressant pas un mot à son élève. Pas un mot … Avant de l’entendre prononcer ceci :
« Pourquoi est-ce que je continue à te suivre dans tes folies ? Je ne supporte pas ça ! »
Adonis s’arrêta une micro seconde, le temps de réaliser ce qu’il venait d’entendre, pour repartir aussi vite vers le château. Il ne comprenait pas, alors ? Oh, ça n’allait pas tarder.
Arrivés au château, Adonis poussa les portes en bois, et aperçu les nanas qui l’attendaient en bas de l’escalier de marbre. Il avança vers elle, plein de classe, malgré sa tenue de Quidditch. En réalité, les filles l’adoraient, habillé ainsi, elles aimaient les sportifs. Il les salua, déposant un baiser sur chacunes de leurs joues (elles étaient trois), leur demanda comment elles allaient, mais la réponse tarda à arriver. Elles avaient toutes leur regard planté sur lui, mais pas sur ses yeux, son visage, ses lèvres, non, sur sa tenue, plutôt. Sa tenue qui était désormais bariolée de vert kaki et de rose. Le visage des filles se teinta d’une lueur moqueuse, et sans demander leur reste, sans laisser au pauvre français le temps de s’expliquer, elles se retournèrent en pouffant vers les escaliers. Merde ! Merde ! Adonis sorti sa baguette de sa poche, rétabli les bonnes couleurs, et se précipita vers le criminel qui venait de lui gâcher son après-midi, sa soirée, et sa nuit, la baguette toujours serrée entre ses doigts, les runes incrustées dedans illuminées d’un éclat noir à cause de la colère de son maître. Sean l’écossais allait payer.
« Tu n’es qu’un ingrat, McLloyld, un ingrat ! Tu veux savoir pourquoi tu continues à me suivre sur ce terrain de Quidditch ? – il poussa son ‘‘camarade’’ jusqu’à l’orée des escaliers qui menaient aux sous-sols, et à la salle commune des Poufsouffle – Parce qu’en réalité, tu adores ça. Tu sais que grâce à moi, une de tes phobies est en train de partir. Tu sais aussi que grâce au sport, ton corps devient plus mature, que tu ne ressembles plus à un gosse : tu t’affines, tu te muscles, ton torse devient plus triangle que vieux rectangle dégingandé. Tu sens les regards se tourner vers toi, tu adores ça, et tu n’attends qu’une chose : montrer à tous les moins que rien qui se foutent de toi depuis six ans que tu es quelqu’un. Mais tu vois bien que tu n’es rien, par rapport à moi. Ces nanas ne t’ont même pas regardé, tout couvert de boue que tu es, parce que tu n’es pas capable de rester plus de dix minutes sur un balai sans te casser la gueule, Sean McLlold. Sois un peu reconnaissant, ne me ruine pas mes nuits, si tu espères un jour perdre ta virginité ! »
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Mer 2 Jan - 17:40
Sean avait peut-être été trop loin. Adonis n’avait pas l’air d’être heureux. En même temps, comment un dragueur tel que lui pourrait bien prendre cette petite blague ? Les filles avaient très vite disparu en laissant des échos de rire derrière elles. Elles reviendraient sûrement bien vite quand il serait de nouveau tout beau, mais il allait sans doute en entendre parler. Sean lui en tout cas, il allait passer un sale quart d’heure. Mais il ne regrettait absolument pas, du moins pour l’instant. Cependant, quand il le vit arriver vers lui, hors de lui, il changea peut-être de pensée. Adonis avait déjà remis sa tenue en état, sans doute de peur que quelqu’un d’autre le voit ainsi. Il avait sa baguette à la main, celle-ci étant bien crispée. Sean savait qu’il ne ferait pas le poids face à lui, il était plus jeune et surtout beaucoup moins entraîné vu sa joie de pratiquer. Cependant, un bon sort ou choisir le bon moment pourrait tout changer. Il se mit donc en mode observation.
Le français arriva presque en courant mais pas tout fait non plus. Ses épaules étaient complètement contractées. S’il se décidait de lui mettre son poing dans la tête, il était bien possible qu’il finisse à l’infirmerie bien sonné. Mais si le poufsouffle osait faire ça, il le regretterait vite. Sean n’était pas du style à se battre, par contre le rendre ridicule, il saurait le faire à merveille. Il ne fallait pas non plus le provoquer. A la place il l’accusa. Il l’accusa de ne jamais l’avoir remercié en quelque sorte. Et apparemment il avait également entendu sa question de tout à l’heure malgré son silence. Sean se retrouva à la limite des escaliers. Un peu plus il tombait dedans. Il eut d’ailleurs du mal à garder son équilibre. Il n’en revenait pas. Comment osait-il le traiter ainsi ? Sean avait accepté de s’entraîner avec lui alors qu’il avait le vertige. C’était même pire que du vertige. Il ne pouvait pas supporter les hauteurs. Et pourtant il était là, avec lui, régulièrement. C’était plutôt à lui de le remercier de l’aider à faire quelque chose pour le quidditch. Sans lui, il se retrouverait tout mou, avec un gros ventre, sans aucun moyen d’enlever cette graisse qu’il accumulait. Ce n’était pas non plus de sa faute s’il n’était pas capable de faire du sport tout seul.
Parce qu’en réalité, tu adores ça. Tu sais que grâce à moi, une de tes phobies est en train de partir. Tu sais aussi que grâce au sport, ton corps devient plus mature, que tu ne ressembles plus à un gosse : tu t’affines, tu te muscles, ton torse devient plus triangle que vieux rectangle dégingandé.
Alors pour lui il n’y avait que ça ? Le physique ? Il pensait réellement que Sean en avait quelque chose à faire de comment était fait son corps ? D’accord, il lui en était reconnaissant d’essayer de l’aider pour son vertige, mais il se fichait totalement de son corps. Il ne voyait pas en quoi se torturer dans le sport pouvait le mettre bien. Il suffisait pour lui qu’il fasse attention à ce qu’il mange contrairement au français qui devait s’empiffrer tous les repas. Il suffisait qu’il prenne un petit kilo de trop et c’était à Sean d’aller sur le terrain pour qu’il fasse un peu d’exercice. Mais il n’était pas son tapis de course non plus. Qu’il trouve un autre martyr. Sean sentait que son corps commençait à bouillonner. Sa main aussi se mit à se crisper sur sa baguette.
Tu sens les regards se tourner vers toi, tu adores ça, et tu n’attends qu’une chose : montrer à tous les moins que rien qui se foutent de toi depuis six ans que tu es quelqu’un. Mais tu vois bien que tu n’es rien, par rapport à moi. Ces nanas ne t’ont même pas regardé, tout couvert de boue que tu es, parce que tu n’es pas capable de rester plus de dix minutes sur un balai sans te casser la gueule, Sean McLlold. Sois un peu reconnaissant, ne me ruine pas mes nuits, si tu espères un jour perdre ta virginité !
Il se moquait de lui là ? Comment était-ce possible autrement ? Il croyait réellement que Sean voulait devenir comme lui ? Il pensait vraiment qu’il voulait devenir une espèce de poupée en porcelaine fait sur mesure et complètement fausse ? Il se croyait tellement au-dessus des autres qu’il se rendait ridicule tout seul. Il était superficiel et rien en lui ne méritait d’être apprécié au final. Avait-il de vraies relations ? Sean commençait à en douter. Au moins, il rentrait bien dans le moule de la société. Il vivrait sans doute très bien dans son propre mensonge de lui-même. Mais croire que Sean voulait ces mêmes envies d’images surfaites, il allait trop loin. Il n’avait qu’à garder ses secrets pour lui, il n’en voulait pas. Et il se prenait pour qui pour parler de sa vie sexuelle ? Ça ne le regardait absolument pas. Qu’il s’occupe de la sienne. Il s’avança vers lui et le poussa à son tour. Il le poussa avec assez de force pour le ramener dans le hall.
Tu crois franchement que je veux être toi ? Tu crois franchement que ta vie m’intéresse. Tu es superficiel. Tu n’es rien. Tu es faux. Tout ce que je vois de toi, ce n’est que mensonge et image créée par toi-même. Dis-moi, qui est le vrai Adonis ? Qui es-tu en réalité ? Il le poussa un peu plus les amenant au milieu de la pièce. Tu crois que c’est que je veux d’avoir un corps de rêve ? Tu crois que je veux que ceux qui se sont foutus de moi viennent me parler ? Je m’en fiche d’eux. Ils ne méritent aucuns intérêts. Je suis rien par rapport à toi c’est ça ? Mais tu es qui toi ? Une image ? Un mensonge ? Peut-être que je suis moche, peut-être que tout le monde se moque de moi, mais au moins je sais que ceux qui m’entourent me connaisse pour qui je suis. Surtout, moi je suis quelque chose. J’ai une vraie personnalité. Certes tout le monde me prend pour un fou, mais au moins je ne suis pas un moule de la société. Je sors du lot contrairement à ce que tu penses. Je ne suis pas qu’un truc créé par ce monde merdique. Et j’aurais besoin de toi pour qu’on me voie ? On me voie beaucoup plus de toi à cause de cette différence avec les autres. Tu n’es rien contrairement à ce que tu penses. Tu penses tu es mieux que moi parce que tu as une vie sexuelle ? Mais à quoi ça te sert ? Tu l’oublies dès le lendemain. Quel est l’intérêt de faire ça pour rien. En quoi ça te donne du plaisir ? Tu es juste pitoyable.
Il se tut énervé. Il était vraiment sur les nerfs. Ses yeux lançaient des éclairs. Pourquoi il était comme ça ? Il ne le savait pas. Comment Adonis allait réagir ? Il s’en moquait. Il arrive d’une autre école et prend le droit de descendre tout le monde. Il fallait qu’il se calme. Soudain, avant même que le français puisse faire quoi que ce soit, Sean sortit sa baguette et rendit les cheveux d’Adonis bleus avec des reflets rouges.
Qu’est-ce qui t’arrives avec les changements de style ? Tu as tellement besoin d’être parfait que tu es plus ridicule que maintenant. Tu crois franchement que ton image va faire ce que tu es ? En quoi est-ce si horrible que d’être un peu imparfait ? Une crête ne pourrait pas t’aller ? Ou des tresses ? Et le bleu nuit d’un tee-shirt avec du jaune poussin ? Pourquoi as-tu si besoin de n’avoir aucune tâche sur toi ? En quoi ne peux-tu pas être normal ? Où sont tes défauts ? Où sont les petits trucs qui font qu’on ne pourrait peut-être pas t’aimer ? As-tu si honte de toi ? Es-tu autant incapable d’assumer qui tu es ?
Au fur et à mesure qu’il parlait, quelque chose changeait chez Adonis. Sean le métamorphosait à chaque fois qu’il disait quelque chose que le poufsouffle n’aimerait pas. Il avait donc finit avec sa tenue bleu et jaune, les cheveux en tresse et des tâches partout. Quand à Sean, il était presque essoufflé. Mais il était surtout hors de lui. Il n’arrivait plus à le supporter. Leur pacte allait sûrement être détruit plus vite qu’il ne s’était fait, mais quel importance ?
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Mer 30 Jan - 21:32
« Tu crois franchement que je veux être toi ? Tu crois franchement que ta vie m’intéresse. Tu es superficiel. Tu n’es rien. Tu es faux. Tout ce que je vois de toi, ce n’est que mensonge et image créée par toi-même. Dis-moi, qui est le vrai Adonis ? Qui es-tu en réalité ? »
Souvent, on critiquait Adonis pour ne pas être assez naturel, d’être superficiel, de se cacher derrière une fausse apparence de tombeur, mais au plus grand malheur de ces diffamateurs, le français s’en fichait autant que de son premier caleçon. Enfin, jusqu’à une certaine mesure en tous cas : s’ils étaient de ses plus proches amis, là oui, ça le blessait. Mes ces personnes pouvaient se compter sur les doigts d’une main, chez le français : il y avait Alexandre, Cassandre, Kaylee, Geo-… *Humhum*, et c’était tout, et puis sa mère, bien sûr. Néanmoins, Adonis et quasiment persuadé qu’aucune de ces personnes ne serait capable de prononcer de tels mots, pour une simple raison : ils connaissaient, tous autant qu’ils étaient, la « vraie » personnalité d’Adonis. Non pas que le garçon soit complètement schizophrène, loin de là, il faisait juste plus confiance à certaines personnes qu’à d’autres, quoi de plus normale ? Et ces personnes étaient celles qui voyaient en dessous de la carapace de séducteur du français, et savaient l’accepter tel qu’il était.
Sean McLloyld n’était pour l’instant pas très bien parti pour faire partie du nombre réduit de personnes qui pouvaient se vanter de connaître Adonis. Quoi que. Le regard noir et les mots durs qu’il adressait au français changeraient peut-être l’avis du « coureur de jupons » attitré qu’était Adonis, parce qu’il semblait enfin, lui au moins, montrer un peu plus de sa personnalité. M’enfin. Vu qu’il accompagnait tous ses mots de petites tapes de plus en plus violentes de manière à le faire reculer dans le hall, Adonis avait intérieurement décrété que l’amitié, ce n’était pas pour tout de suite
« […] J’ai une vraie personnalité. Certes tout le monde me prend pour un fou, mais au moins je ne suis pas un moule de la société. Je sors du lot contrairement à ce que tu penses. Je ne suis pas qu’un truc créé par ce monde merdique. Et j’aurais besoin de toi pour qu’on me voie ? On me voie beaucoup plus de toi à cause de cette différence avec les autres. Tu n’es rien contrairement à ce que tu penses. Tu penses tu es mieux que moi parce que tu as une vie sexuelle ? Mais à quoi ça te sert ? Tu l’oublies dès le lendemain. Quel est l’intérêt de faire ça pour rien. En quoi ça te donne du plaisir ? Tu es juste pitoyable. »
Oui. Oui, Adonis se considérait meilleur que Sean parce qu’il avait une vie sexuelle ? Y’avait-il quelque chose de mal à ça ? De malsain ? Pas dans la manière de penser du français, en tous cas. Néanmoins, quelque chose dans le ton de l’autre Poufsouffle ne plaisait pas du tout à Adonis : la manière d’employer un ton méprisant, et d’à côté faire le mec qui n’en avait rien à foutre de rien. Quel était le problème, alors, si Adonis se considérait supérieur, si lui était bien dans sa peau ? Et comment se permettait-il de critiquer sa superficialité, s’il laissait échapper la sienne au même moment ? Mais à nouveau, Adonis dû repousser ses pensées sur la personnalité du McLloyd à plus tard : le jeune innocent était en train de faire mumuse avec sa baguette, et de peinturlurer Adonis selon son humeur – qui était massacrante, de toutes façons. Ca passa par toutes les couleurs, s’associant toujours de manière immonde. Mais il ne s’attaqua pas qu’à ses fringues, mais aussi à ses cheveux, changeant coupe et coloris.
Tandis que l’un des Poufsouffle se déchainait, s’essoufflant sur sa baguette, l’autre empoignait la sienne, si fort que ses jointures en étaient blanches. Adonis avait les yeux grands ouverts, fixant sans faiblir le regard de Sean, les bras tendus et un peu écartés de son corps, découvrant ses muscles contractés dans le tissu collant qui protégeait ses avant-bras. Quand l’autre eu fini son « travail », la baguette d’Adonis brillait. Pas le bout, non, les runes qui étaient gravées dedans laissaient échapper une lumière blanche et plutôt aveuglante, si on s’y approchait de trop près. Adonis était assez doué, en Rune. A Beauxbâtons, il avait pris l’option ‘RSM’, qui lui offrait plus d’heures dans les matières suivantes : Runes Anciennes, Sortilèges et Métamorphose. Il était en septième année, maintenant. Il ne se contentait plus de lire les runes, il les utilisait. Et il avait la chance d’avoir son travail prémâché, avec sa baguette qui présentait des runes gravées dedans sans qu’il ait rien eu besoin de faire. Les écritures anciennes, brillaient, donc, et au moment où Adonis cligna des yeux, une bourrasque s’échappa de sa baguette, extrêmement forte et concentrée sur la personne de Sean, qui recula de nouveau vers les escaliers des cachots, emporté par le vent. Adonis, lui, avait retrouvé son état normal, sa beauté classique, ses yeux couleur miel fondant, ses cheveux cuivrés, ses lèvres rosées, son teint sans imperfection.
Laissant ses bras se relâcher le long de son corps, un sourire satisfait aux lèvres, et la nuque douloureuse à cause de la magie qu’il venait de pratiquer, Adonis fit :
« Moi, McLloyd, je suis pathétique ? Moi ? Tu t’es regardé ? T’as remarqué ce que tu étais en train de faire, là ? Et après, c’est moi qui suis superficiel ? Pathétique ? T’es qu’un gros bébé, Sean. Tu supportes pas que je te critique, alors tu me critiques moi, en me disant que je n’assume pas qui je suis. »
Le français s’avança vers Sean, accrochant de nouveau sa baguette à sa ceinture, et leva en un à-coup son menton vers lui, puis continua :
« Je crois qu’il y a quelque chose qui n’est pas clair, que tu ne comprends pas, chez moi. Le séducteur, le coureur de jupons, peu importe les noms qu’on me donne, c’est moi. C’est pas une façade. Ca ne cache rien. C’est moi, ou une partie de moi, au moins. C’est pas superficiel, il y a rien en dessous. Il y a des choses à côté, aussi importantes, qu’apparemment, aveugle et susceptible que tu es, tu n’as pas réussi à saisir. »
Adonis sentit passer à côté de lui une fille. Elle venait des sous-sols, était passée à côté de Sean presque sans le voir, et s’était arrêtée près du français, qui avait déposé un baiser sur sa joue, près de son oreille, et l’avait laissé continuer son chemin, non sans glisser sa main sur ses hanches. Il s’humidifia les lèvres, et continua :
« Tu crois que j’ai été placé chez les Poufsouffle juste comme ça, parce que le Choixpeau était un peu bourré et qu’il a décrété que la maison des blaireaux était faite pour moi ? Tu penses que j’aurais plus eu ma place dans le repère des Serpents ? Ou celui des Lions ? Tu te trompes. J’ai tout à fait ma place là-bas. Je suis quelqu’un de juste, de patient, de travailleur, de loyal. Ce côté-là de moi, tu ne le vois pas, ton regard est obscurcit par l’autre côté de ma personnalité qui t’obsède, mais je te rassure, tu n’es pas le seul. Maintenant Sean, tu vas arrêter de te prendre pour quelqu’un que tu n’es pas, tu vas arrêter de te croire supérieur à moi. Tes mots ne pourraient pas moins me toucher, et tes vengeances puériles sur la couleur de mes fringues encore moins. Tu ne me connais pas, tu n’es pas mon ami, tu ne me juges pas. »
Adonis hésita un instant. Mais sa fierté l’emporta : il fallait qu’il dise quelque chose, avant que Sean ne le dise lui-même.
« Tu aurais vraiment pu faire mieux, en vrai, Sean. Tu me côtoies depuis des mois, et tu n’es pas capable de faire une meilleure analyse de ma personne ? Tu n’es pas capable de dire, par exemple, ‘‘Adonis, tu transfères ta frustration de ne pas pouvoir faire du Quidditch sur moi ?’’ ou … ‘‘Avoue, en réalité, tu préfèrerais être à ma place, parce que moi je peux faire partie de l’équipe de Quidditch, et uniquement grâce à toi ? Et tu es énervé contre moi parce que tu ne vas tirer aucune reconnaissance de cette affaire ?’’ . Non. Pas assez malin pour comprendre ça ? »
Spoiler:
Les mots en italiques dans les phrases de Ado sont prononcées en français.
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Mar 23 Avr - 20:22
D’un souffle bruyant, il relâcha toute sa colère. Il s’était déchaîné contre Adonis. Les raisons n’étaient pas réellement présentes dans son esprit. Il en avait marre d’Adonis et de son caractère de dragueur ridicule. Il en avait marre de se faire torturer pour une raison totalement inconnue. Il en avait marre de jouer au jeu alors qu’il ne savait même pas pourquoi. L’incertitude l’avait pris d’un coup avec cet entrainement catastrophique et la fierté de son entraineur ne l’aidait pas. Cela devait être incompréhensible pour bien des personnes cet énervement excessif, mais qui y faisait attention ? De nouveau il souffla de colère, étant presque essoufflé physiquement. Seulement, ce ne fut qu’un seul de ses murmures dans le hall face à la bourrasque immense qui le percuta, lui laissant échapper un cri rauque et l’envoyant balader à travers les escaliers. Il s’écroula avec force à la limite des escaliers, un autre grognement retentissant sous le choc. Il avait mal partout : ses muscles souffraient de tout leur long.
Adonis était devant lui, tout fier encore une fois. Il était redevenu le dragueur crâneur qu’il était quelques minutes auparavant. Attention, Adonis Leroy était particulièrement touché. Sean avait réussi l’exploit d’énerver le français tout gentil, incroyable. Une lueur de rage apparut dans ses yeux alors que l’autre le traiter de bébé. Pour qui il se prenait cet étranger ? Ça y était, il était de nouveau au-dessus alors il en profitait. Qu’allait-il faire ? Le rabaisser le plus possible pour paraître comme le roi de la réplique ? Sean n’en serait même pas étonné. Il allait faire tout pour rattraper le ridicule qu’il venait de subir. Il allait essayer de le planter six pieds sous terre qu’on ne le revoit plus. Sean attendait, il attendait de voir de quoi était capable ce petit français. Ce ne serait pas avec lui qu’il allait se vexer, il n’allait pas se rabaisser à cela, qu’il ne compte pas là-dessus.
Seulement, Adonis ne parlait pas réellement de Sean là. Il était plutôt en train de lui faire comprendre qu’il ne le connaissait pas du tout. Le poufsouffle n’y fit pas attention au premier abord, ne voyant que sa colère qui transformait les propos en défense tactique. Surtout que, quand une jeune fille passe permettant à son tortureur de draguer, ça ne l’aidait pas à reprendre ses esprits. La colère lui enfumait le cerveau, le laissant dans un état second, sachant en plus qu’il était complètement sonné depuis la bourrasque. Il voulut se relever pour lui faire face comme il se doit. Sauf que le poufsouffle eut le don d’enchaîner par un monologue l’empêchant de bouger. Attends un peu assommé, il se rendit compte de sa stupidité à lui. Il avait agi sur un simple coup de colère dû à tout et n’importe quoi. Adonis avait tout pris pour une simple petite goutte d’eau provoquant la tornade. C’était vrai qu’il ne le connaissait pas, il n’avait d’ailleurs jamais cherché à le faire. Il ne savait pas pourquoi, tout d’un coup, il l’avait jugé sur une simple apparence.
Calmement, il se remit debout. Il était enfin redevenu lui-même. Il devait maintenant essayer de se rattraper. Il pensait certaines choses qu’il avait dites, mais pas de cette façon. Il trouvait juste légèrement ridicule de rester bloquer à tous les petits détails de sa posture, mais ce n’était pas une raison de le rabaisser ainsi. Il alla donc vers lui afin de s’excuser jusqu’à ce qu’il entende la fin du discours. Il eut l’impression de recevoir un coup de couteau dans le dos. Sean comptait revenir sur ses paroles et l’autre lui balançait ça, réellement ? Il le prenait vraiment pour un idiot ou il rêvait ? Il était incroyablement insupportable !
Et toi ? Tu me prends pour qui ? Pour l’idiot du château ? Tu crois vraiment que je me suis posé aucune question avec tes entraînements ? Si encore tu avais décidé de trainer un boulet qui le voulait, je n’en aurais rien eu à faire, mais là tu as choisi moi. Tu penses que je me pose pas à chaque fois la question pourquoi ? A vrai dire, je ne sais pas pourquoi j’ai accepté, je ne pourrais pas le dire. Je suis bizarre, ce n’est pas nouveau. Mais je suis loin d’être idiot. Quoique, je préfère que tu me prennes pour un idiot que pour un salaud !
Sean souffla encore une fois, mais pour se calmer pour une fois. Il ne fallait pas qu’il se remette à partir dans une colère sans souffle. Il était ridicule à être dans cette attitude, surtout qu’il n’y avait pas de vraie raison. On inspire, on expire et on recommence. Il fit craquer son dos pour se détendre un peu. Cela risquait de faire croire qu’il voulait se battre, mais qu’il croit ce qu’il veut, il se trompait sur lui de toute façon. Il craqua son cou pour finir et dit d’une voix posée :
C’est vrai, j’ai tort, je l’avoue. Je t’ai jugé très rapidement ce soir. Je ne peux pas te dire exactement pourquoi. Juste, tu as ce regard et cette attitude tellement fiers alors que tu viens de me faire subir une torture pure et dure. Alors oui j’ai eu tort de m’en prendre à toi. Je n’aurais pas dû te juger, ça aussi je suis d’accord finalement. Je m’en excuse…
Il le regarda bien en face et rangea sa baguette. Il ne voulait pas se battre et vu comment il s’était remis tout bien, lui non plus. Il se risqua donc à continuer sur une note plus douteuse :
Par contre, évite de croire que je pense être supérieur à toi. Je ne le pense pas, je ne le penserais sans doute jamais. Je ne suis pas ce genre de personne mettant des rangs chez les personnes, sauf si vraiment la personne m’énerve. Mais ne viens pas dire que ce que je pense ne te touche pas. Tu ne serais pas dans cet état sinon. Si ton apparence n’était pas si importante, tu ne m’aurais pas balancé à l’autre bout du hall ainsi. Je dois avouer ne pas comprendre cette obsession, mais sans doute je ne pourrais jamais le comprendre…
Il se regarda lui-même : il était affreux. Sa tenue était abominable, remplie de boue et trempée jusqu’à la dernière couture. Il devait être à moitié courbé sur lui-même avec ses courbatures. Il se désigna avec un sourire :
Regarde-moi, je suis ignoble et je m’en fiche. Qu’est-ce que ça peut me faire ce que les autres pensent ? S’ils ne sont pas capables de m’approcher parce que je n’ai pas les habits qu’il faut, alors c’est que ça n’en vaut pas la peine. Pourquoi vouloir toujours avoir la perfection ? Pourquoi péter un câble si un petit cheveu n’est pas à sa place ? Et surtout, surtout, qui est le Adonis caché derrière ? Car si tu dis que c’est une partie de toi, tu caches quand même tout le reste, alors peut-être que c’est toi et pas une apparence, mais tu l’utilises comme une apparence quand même. Je ne risque pas de le croiser cet Adonis, mais je sais que tu n’es pas que ça.
Spoiler:
je suis désolée pour le temps, tellement désolée --" surtout que j'ai eu énormément de mal à m'y mettre... En espérant que ce soit mieux après
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Lun 22 Juil - 1:15
C’est vrai, Adonis avait cette fâcheuse tendance à se croire supérieur à tout le monde, tant qu’on ne lui prouvait pas le contraire, du moins. Parfois, en un regard, c’était fait, il était égal, si ce n’est inférieur à son interlocuteur, mais la plupart du temps, c’était plus long. Jusqu’à maintenant, il planait au-dessus de Sean McLloyd. Imaginez-vous Adonis, tout là-haut sur son balai, et Sean est tout en bas, aussi grand qu’un grand de poussière, de son point de vue. M’enfin ça, c’était en début d’après-midi. Maintenant, disons que le jeune Poufsouffle a appris à voler, et qu’il se rapproche petit à petit de la hauteur de son maître. Métaphoriquement parlant ou pas, d’ailleurs. Si Adonis ne voulait pas l’avouer, son élève avait fait en réalité beaucoup de progrès, depuis qu’il l’avait, disons, pris en main. Mais l’heure n’était pas aux compliments, puisque les deux blaireaux étaient en train de se hurler plus ou moins dessus.
Donc. Comment Sean allait-il passer du statut d’inférieur à celui d’égal, hein ? Si déjà, il cessait de l’insulter, ça serait un bon départ. S’il arrêtait de le juger – faussement en plus – alors qu’il ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam, ça aiderait, aussi. Mais il lui fallait aussi un certain cran, du culot, une volonté de vouloir lui clore le bec. Et cette étape-là, il était près de la réussir, en réalité. Il n’avait pas fermé sa gueule face au français, il lui avait même plutôt bien répondu, ce qui était assez … Impressionnant ? Alors comme ça, il n’était ni un salaud, ni un idiot, ce petit homme plein de boue ? Pendant un moment, Adonis avait en effet failli croire que Sean était un gros connard plus con que ses pieds. Ce genre de personne à regarder un camarade, et à immédiatement se faire une idée dessus. Ce genre de personne qu’Adonis détestait. Mais apparemment, Sean était plus que cela : il s’excusait, à présent, et rangeait sa baguette – choix judicieux, il n’aurait pas fait le poids. Adonis leva un sourcil, il n’aurait pas pensé que ça serait si facile de le faire plier, il avait l’air d’être une tête de mule, mais au final il semblait reconnaître plutôt facilement ses erreurs, ce qui était une qualité (c’en n’était pas une du français, qui détestait avoir tort …).
Sean fit aussi savoir au français qu’il ne se considérait pas supérieur à lui. Il aurait eu le droit et les raisons, après tout Adonis ne se gênait pas, il avait jusqu’à maintenant considéré Sean comme un camarade facilement manipulable, plus puceau qu’un enfant de trois ans, et il préférait largement être lui-même qu’être son camarade. Et pourtant, c’était en train de changer. Sean pouvait se féliciter, normalement, Adonis ne fléchissait que difficilement, surtout quand on argumentait avec la baguette comme l’avait fait Sean pendant un moment.
« Regarde-moi, je suis ignoble et je m’en fiche. Qu’est-ce que ça peut me faire ce que les autres pensent ? S’ils ne sont pas capables de m’approcher parce que je n’ai pas les habits qu’il faut, alors c’est que ça n’en vaut pas la peine. Pourquoi vouloir toujours avoir la perfection ? Pourquoi péter un câble si un petit cheveu n’est pas à sa place ? Et surtout, surtout, qui est le Adonis caché derrière ? Car si tu dis que c’est une partie de toi, tu caches quand même tout le reste, alors peut-être que c’est toi et pas une apparence, mais tu l’utilises comme une apparence quand même. Je ne risque pas de le croiser cet Adonis, mais je sais que tu n’es pas que ça. »
Çà oui, il était affreux. Plein de boue, tordu en deux par ses courbatures, s’il avait été lui, Adonis serait allé s’enfermer dans la salle de bain de son dortoir pour au moins une heure. Eh oui. Pire qu’une fille, me dites-vous ? Parfois, oui. Mais était-ce vraiment un défaut ? On ne reprochait ni aux filles ni au gays de faire attention à leur apparence, ils pouvaient prendre autant de temps qu’il voulait dans la salle de bain, c’était sans importance, puisqu’ils étaient censés être comme ça, c’était qui ils étaient, on leur posait moins de questions, on le leur reprochait moins. Les gens avaient beaucoup plus de mal à comprendre qu’un garçon hétérosexuel puisse autant que ça s’intéresser à son corps. Et pourtant, c’était évident, non ? Adonis aimait plaire, aimait coucher à droite à gauche, et pour ça, il fallait qu’il fasse gaffe à l’image il donnait. Ça allait de soi, non ? Par pour Sean en tous cas. Et Adonis avait envie qu’il comprenne, qu’il ne le confonde plus jamais avec un garçon débile qui n’avait que son physique pour lui. Pourquoi ? Le français avait une sorte d’impression, comme s’il savait que Sean méritait de savoir que son bourreau n’était pas qu’un salaud ou un idiot, une sorte de justice, de récompense face à toutes ses heures de travail acharné dans la boue. Et puis bien sûr, ça le vexait. Qui aimait être pris pour un idiot, un simplet superficiel ? Pas Adonis, en tous cas. Ça devait être son côté Poufsouffle qui jouait : c’était totalement injuste, en réalité, cette situation. Il n’était pas comme Sean, il ne se fichait pas de son apparence, alors il était tout de suite catégorisé comme quelqu’un de pitoyable, dépourvu de personnalité.
« On n’est pas tous comme toi Sean. Surtout pas moi. »
Le ton du français était loin d’être dur ou méprisant, comme avant. Au contraire, il était beaucoup plus doux, presque nostalgique. Parfois, il s’endormait en rêvant que tout redevenait comme avant, quand il avait 11 ans, ce temps où la manière dont il était coiffé ou rasé n’avait pas la moindre importance. Dans ces rêves, il était toujours heureux. Est-ce que Sean était heureux, de n’accorder aucune importance à son apparence ? Allez-savoir, il avait certainement beaucoup de problème qui lui donnait envie de tuer la vie, comme tout le monde. En tous cas, si Adonis Leroy ne faisait plus attention à l’image qu’il distribuait au monde, alors il n’était plus Adonis Leroy, voilà ce qu’il savait, voilà qui il était. Peut-être que ça changerait, qui sait ? Mais pour l’instant, c’était ainsi, et ça ne paraissait pas près de changer.
« Allez, vient, on va manger un bout, et tu auras peut-être la chance d’apprendre à connaître le vrai Adonis. »
Il était presque 18 heures trente, maintenant ; ils avaient passé trois bonnes heures sur le terrain, et ça lui avait ouvert l’appétit – plus ou moins, en réalité il se serait bien nourri d’une cigarette, mais Cassandre allait le tuer s’il ne recommençait pas à se nourrir correctement. Et puis comme les anglais dînaient tôt, les grandes tables devaient déjà être remplies de nourriture. Les cuisses de poulet et autres vivres pleines de gras n’étaient peut-être pas encore là, mais il devait y avoir déjà plusieurs entrées. Bref. Adonis Leroy allait dîner avec Sean McLloyd, alors qu’ils venaient de se disputer. Adonis n’était pas vraiment rancunier, pas ce soir, en tous, pas avec un garçon qui ne paraissait vraiment pas méchant. Il avait parlé d’un ton un peu rieur, mais au fond très sérieux. D’ailleurs, il ne s’installa pas au milieu de la table des noirs et jaunes, comme il le faisait toujours, mais plutôt au bout de celle-ci : il ne tenait pas vraiment à ce que sa maison toute entière entende ce qu’il avait à dire. Parce que si jamais Sean s’avérait être une bonne oreille, s’il se montrait comme une personne de confiance, alors Adonis en avait, des choses à dire.
Spoiler:
Vraiment vraiment désolée du temps que j'ai mis à répondre :(C'est les vacances maintenant, j'aurais plus de temps et le gif ... j'ai pas pu résister (a)
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Lun 23 Déc - 22:16
Sean sentit soudain sa tête tourner. Sa vision devint floue. Il avait dit tout ce qu’il avait à dire et il s’était du même coup calmer. Seulement, cela avait provoqué l’arrêt d’adrénaline dans son sang. Il n’avait plus d’énergie pour tenir debout. Pourtant, il ne se sentait pas de partir ainsi de la scène. Ce serait certes très théâtrale, mais plus du goût d’Adonis que de Sean. Il ne voulait pas créer plus de tensions qu’il n’y en avait déjà. Il posa sa main contre le mur et plaça tout son poids dessus. Il ferma lentement les yeux, essayant d’oublier la douleur qui l’envahissait. Il était encore sonné par la bousculade du poufsouffle. Aucun reproche ne venait dans son esprit sur cet incident volontaire. Ils avaient tous les deux été violents. Seulement, Sean ressentait beaucoup plus les séquelles que son camarade.
Il était à la merci du dragueur. Il était clair pour tous ceux qui assistaient au duel que celui-ci avait gagné d’avance. Il suffisait qu’il le pousse d’une légère tension avec son petit doigt et Sean s’écroulait dans les escaliers. Il n’y avait plus aucune envie de discuter des goûts et des couleurs chez le sixième année. Il espérait que l’autre n’enfoncerait pas plus loin le couteau. Ou sinon il fallait qu’il le fasse vite fait, bien fait. D’ailleurs, s’il ne répondait pas plus rapidement, Sean partirait sans plus attendre. Il n’avait pas que ça à faire non plus que d’attendre la sentence. S’il voulait vraiment le détruire, il aurait qu’à le retrouver quand il serait plus en forme. Après tout, s’il voulait être supérieur et gagnant, autant se battre avec quelqu’un qui a toutes ses chances de son côté.
C’est alors que la réponse tant attendue parvint jusqu’à lui. Il n’y avait aucune colère, aucune haine, aucun reproche dans le ton. Il n’y avait pas non plus de long discours pour contrer chacune de ses paroles. Adonis avait juste conclut le sujet de leur débat, enfin combat. Sean releva la tête et observa son entraîneur. Son visage était beaucoup plus ouvert et doux que d’habitude. Il y avait une certaine tristesse dans ses traits. Attendez une minute… Pourquoi une telle expression après avoir passé les cinq dernières minutes à le convaincre que sa vie était géniale ? Ce serait la meilleure tiens. Le grand Adonis Leroy, proclamant haut et fort que sa vie était bien meilleure que celle de tout le monde, devint tout d’un coup triste lorsqu’on abandonne devant lui. Aurait-il fallu que Sean poursuive ses attaques ? C’était bien ridicule. Non, il devait y avoir autre chose.
C’est alors que la proposition vint. Sean ouvrit grand les yeux. Il n’y avait plus aucune logique dans ce qu’il se passait. C’était presque à se demander s’il n’était pas victime d’hallucinations. Pourtant, il avait bien l’impression que l’Adonis qui se cachait commençait à montrer ses vraies couleurs. Il montrait des petits bouts d’une personnalité enfouie sous les profondeurs de son gel et autres produits de beauté. Si c’était le cas, il ne pouvait pas prendre le risque de le vexer. Il devait faire l’effort de surmonter ses quelques difficultés musculaires et partager ce repas avec lui. D’ailleurs, son entraîneur était parti sans l’attendre. Il ne vérifia même pas si Sean le suivait. Peut-être ne voulait-il pas vraiment le savoir avant d’être arrivé. Au moins, cela lui donnait le choix d’esquiver le geste sans faire de grandes scènes. Le poufsouffle ne saisit aucunement l’opportunité. Alors que son camarade était déjà dans la grande salle, il se poussa du mur et commença à marcher vers lui.
Attends-moi !
Tout de suite, le monde se mit à bouger autour de lui. Il avançait de travers. Il sentait bien que sa démarche était loin d’être assurée. La boue qu’il avait laissée couler tout autour de lui n’aidait pas des masses. Il glissait à chacun de ses pas. Pourtant, il continua, coûte que coûte. Les élèves arrivaient en bandes à présent. Ils le regardaient bizarrement, comme si c’était une sorte de vermine contaminée. Sur le coup, être comme Adonis ne lui ferait pas de mal. Glissant un peu plus que la normale, il dû s’accrocher sur le premier élève l’approchant. Il fut rejeté en deux secondes avec un regard de dégoût. Du moins, il crut reconnaître cette expression, il n’était pas sûr. Il bouscula un groupe de première année ou en tout cas de petits gars qui le fuirent bien vite. Il dû se déplacer vers le pilier de la porte pour reprendre un peu d’aplomb.
Il souffla un bon coup puis reprit son chemin de guerrier. La table des poufsouffle n’était pas la plus proche de l’entrée mais au moins Adonis s’était mis sur le côté. Il ne devait donc pas tout traversé pour le rejoindre. Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait aussi mal. Il avait déjà été bousculé plusieurs fois sans pour autant perdre le contrôle de soi-même. Il se savait plus fort que ça. Au moment où il arrivait enfin à la table, l’impression de vide qui l’avait terrifié pendant des heures reprit le dessus. Son souffle devint plus irrégulier, plus difficile à avoir. Il s’agrippa à la table et posa son autre main contre sa poitrine.
Ne… Fais rien !
Il savait très bien ce qu’il allait se passer. Il connaissait par cœur ses crises de panique. Son esprit partit soudain de la grande salle, de Poudlard. Son corps se relâcha en une seconde, se détendant comme jamais depuis le début de la journée. Sa main agrippée vint bousculer une carafe de jus de citrouille, faisant chavirer tous les plats à proximité. Le reste tomba comme une grosse masse morte. Son dos vint percuter le banc avec violence et il tomba sur le ventre. Les muscles n’apprécièrent pas le choc, ni la détente d’ailleurs. Ils se crispèrent par vagues, donnant l’impression de convulsion générale. Sa tête vint faire un câlin peu tendre vers le sol. Les minutes passaient et on pouvait toujours voir ce corps inerte danser de façon peu gracieuse. Finalement, le show finit par prendre fin, les danseurs firent leur salut avec un dernier sursaut et l’esprit revint lors de l’entracte. Sean grimaça de douleur. On pouvait dire que ce n’était pas son jour. Il savait qu’il ne pouvait pas bouger, pas encore. Il connaissait par cœur ce genre de crise de son corps. Il devait récupérer un minimum avant d’essayer de recommencer à vivre. La joue collée au sol, ironie planant clairement dans le ton, il grogna :
Sujet: Re: Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado] Jeu 16 Jan - 11:43
D’apparence, Sean et Adonis étaient de garçons très différents. L’un était sportif, l’autre n’arrivait même pas à reprendre son souffle après une petite bagarre de couloir. L’un s’habillait comme si c’était tous les jours le réveillon de Noël, et l’autre comme s’il n’avait que dix fringues dans son placard, et on peut continuer à les différencier comme ça pendant des heures. Pourtant, quelque chose devait bien les rapprocher pour qu’ils se soient tous les deux retrouvés dans la même maison, celle des Jaunes et Noirs, celle des Poufsouffle. La maison des justes, des loyaux, des patients. Adonis pouvait cocher chacune de ses qualités chez lui, même si d’apparence, il n’avait pas l’air comme ça. Sean avait plus la carrure d’un blaireau, à vrai dire. Adonis était un genre complètement différent, peut-être aurait-il pu être envoyé chez les Serdaigles, pour son envie d’en savoir toujours plus, ou même chez les Serpentards, pour son ambition. Mais c’était chez les Poufsouffle, qu’il avait été envoyé, et il s’y plaisait, ça lui correspondait bien, en réalité. Peut-être que Sean et lui allaient finir par s’entendre, finalement, à trouver des sujets de conversations communs, des intérêts particuliers. Peut-être que Sean finirait par mieux se sentir sur son balai, si bien qu’Adonis n’aurait plus l’impression de lui arracher le cœur et les poumons dès qu’il lui ordonnait de monter un peu plus haut dans les airs. Peut-être, peut-être, peut-être. En tous cas, le McLloyd était bien lent. Ca faisait quelques secondes maintenant qu’Adonis était arrivé à la table des fameux Poufsouffle tandis que son camarade trainait à arriver. Adonis porta un œil sur l’entrée de la pièce et le vit tituber pour arriver jusqu’à la table. Adonis arqua un sourcil face à son teint aussi blanc que le cul d’une nonne. Il avait l’air d’avoir du mal à respirer. Presque inquiet pour lui, le français fit :
« Ça va ? T’es tout blanc … »
Sean, essoufflé, lui répondit de « ne rien faire ». Adonis leva un second sourcil, de plus en plus étonné. Comment ça, ne rien faire ? Mais par Merlin, qu’était-il en train de se passer ? Sean était accroché à la table, comme si s’il la lâchait il allait tomber par terre. Et puis soudain, tout se bouscula ; Sean paru lâcher prise, fit valser tous les plats de la pièce et tomba comme une masse inerte sur le sol. Déjà là, Adonis était pris d’une frayeur totale, mais quand Sean se mit à partir dans des convulsions par terre, alors là c’était comme s’il vivait la catastrophe du siècle. Lui qui aimait être en contrôle, qui aimait savoir toujours tout ce qu’il se passait, il était perdu, complètement perdu. Qu’est-ce qui lui prenait, à Sean, à se tordre comme ça sur le sol ? Etait-il malade ? Et puis surtout, qu’est-ce qui avait déclenché cela ? Et puis cette espèce de crise d’épilepsie ne semblait pas vouloir s’arrêter, ou du moins elle dura beaucoup trop longtemps au goût du français, qui avait porté une main sur ses tempes, appuyant sa paume dessus, comme pour se garantir que ce dont il était témoin n’était pas une mauvaise blague ou une hallucination. Mais non, Sean McLloyd était bien en train de se tordre de douleur sur le sol, et plus les secondes filaient, plus Adonis se disait que c’était de sa faute. Peut-être ne s’en n’était-il pas rendu compte, peut-être avait-ce été trop. D’abord les leçons de Quidditch où il n’avait fait que lui gueuler dessus, puis l’altercation dans le hall, Adonis n’y était pas allé de main morte, il le savait. Mais il ne s’était pas douté une seconde que ceci arriverait, s’il avait su, peut-être que … Ou peut-être pas. Adonis était habitué à se pousser à bout, alors pousser les autres à bout faisait partie de ses habitudes, y’a qu’à demander à Georgia. Néanmoins, Georgia ne répondait jamais comme ça à ses actions, le spectacle qu’Adonis avait devant lui était complètement inédit, et par là complètement flippant.
Adonis sentait des dizaines de regards posés sur lui. Toute la table des Poufsouffle s’était retournée pour regarder Sean se tortiller au sol, mais pas seulement, d’autres élèves curieux avaient aussi la tête tournée vers la scène. S’il n’y avait pas beaucoup de monde dans la Grande Salle puisqu’il était encore tôt pour dîner, on pouvait être sûr que tout le monde était témoin. Et pourtant, pour une fois, Adonis se permettait d’oublier le regard des autres, trop préoccupé par le sort de Sean. Il lui avait dit de ne rien faire, mais de toute façons, le français n’aurait pas pu, il était comme figé de torpeur face à cette scène ahurissante. Et puis petit à petit, Adonis observa le corps de son camarade se calmer. Les spasmes se firent plus espacés, jusqu’à disparaître complètement. Adonis déglutit, ses yeux de merlans frit toujours plantés sur Sean. Sa main autrefois planté sur ses tempes vint ébouriffer l’arrière de son crâne, nerveusement. C’est Sean qui vint rompre le silence gênant en marmonnant ironiquement, sa joue toujours collé à la pierre froide du sol de Poudlard :
« Le spectacle était de qualité au moins ? »
Les regards des autres élèves se détournèrent petit à petit tandis qu’Adonis avalait sa salive une nouvelle fois, comme pour s’assurer que tout ce qui venait de se passer était bien réel. Sean venait-il vraiment de faire une espèce d’attaque sur le sol, ou tout du moins ce que la gente appelait une crise de panique ? Le garçon qui n’avait jamais été témoins d’une telle scène en resta figé encore quelques instants, oubliant presque les propos cyniques de Sean. Puis, recevant comme une espèce de décharge électrique dans la nuque, il ferma un instant les yeux, secoua la tête, laissa tomber ses deux bras le long de son corps, et sembla se réveiller. Il s’approcha alors de Sean, et lui tendit la main, pour qu’il l’attrape et qu’Adonis l’aide à se relever. Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre, hein ? Maintenant, le français s’en voulait, et il comptait se faire pardonner. L’aider à se relever était un premier pas, n’est-ce pas ?
« Je répète ma question ; ça va ? T’es tout blanc »
Comme si rien ne s’était passé, Adonis affichait un sourire gêné tandis qu’il aidait Sean à se remettre sur pieds, et l’aidait à s’assoir correctement sur le banc de la table. Assuré qu’il ne retomberait pas en arrière comme deux minutes auparavant, Adonis alla s’assoir en face de lui, et d’un coup de baguette nettoya le bazar que Sean avait foutu en se laissant tomber sur la table. Face aux garçons, un plat de saucisses qui ressemblaient à des chipolatas mais recouvertes d’huile – Adonis trouvait ça absolument répugnant – entourée d’haricots verts. Il y avait aussi de la soupe au potiron, classique, de la salade qui avait l’air d’avoir vécu la guerre, du pain et encore d’autres aliments non identifiés.
« Faut que tu manges un truc, je te sers quoi ? »
Adonis ne savait absolument pas comment réagir, son taux de stress atteignait des plafonds qu’il n’avait jamais eu ne serait-ce que le culot d’imaginer. Qui aurait pu se douter qu’une crise de panique, même pas la sienne, le ferait trembler comme ça, hein ? Se rendant bien compte qu’il était ridicule, il secoua à nouveau le crâne, empoigna des couverts en or et planta ses yeux miels dans ceux de Sean, tentant d’apparaitre sûr de lui. Il fallait, de toute façon, qu’il prenne cette image. Il ne pouvait pas avouer qu’il avait été terrifié par ce qu’il venait de se passer, non, impossible, il était bien trop fier…
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Le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas? [PV Ado]
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