Si un jour dans les couloirs de Poudlard vous croisez une grande jeune femme aux longs cheveux noirs et épais, vous aurez certainement croisé votre pire cauchemar. Ce cauchemar fascinant qui vous consumera à petit feu. Une fois que votre regard ce sera posé sur la silhouette qui est la mienne, il sera alors bien difficile pour votre esprit de m'oublier. Mon teint pâle, ma chevelure noire et mes grands yeux sombres me donnent, à première vue, un aspect légèrement maladif, mais personne n'y fait attention car le reste de ma personne me rend bien plus énigmatique que cette allure de revenant. Car une fois que mon regard froid ce sera posé sur vous, j'espère pour vous que vous baisserez le votre. Certains remarquent d'ailleurs dans ce regard l'arrogance qui me caractérise. Je dois l'avouer, je jauge et dévisage sans cesse les gens avec ce petit air qui leur fait comprendre que je leur serais toujours supérieure. Ces yeux-là sont reconnaissables entre mille, notamment grâce à ces paupières tombantes qui, selon beaucoup, représentent l'une de mes caractéristiques majeures. Je ne sais trop quoi en penser, je trouve qu'elle me donne un air un peu bizarre, mais étrangement je m'y suis faite. Je possède également une mâchoire assez forte et de jolies lèvres fines qui s'étirent souvent en un large sourire. Le genre de sourire qui ne plaît pas souvent mais qui illustre toujours mon euphorie. Ces sourires n'ont rien à voir avec de la séduction, de la joie ou que sais-je encore. Non, il s'agit davantage de cruauté ou de sadisme.

Mais lorsque l'on parle de mon physique, il arrive très souvent, bien trop souvent, que l'on parle de ma ressemblance avec ma sœur Andromeda. Inutile de vous cacher que cela me met toujours très en colère, je ne ressemble à personne d'autre qu'à moi-même et je n'ai absolument rien à voir avec cette petite garce. Nous sommes toutes les deux très brunes, contrairement à Cissy, mais les trois-quarts de la famille Black sont bruns. Quand à nos yeux, ils ne sont pas si identiques que ça, elle a le regard plus doux, ce qui a le don de m'agacer. Et puis ne cherchez pas, rien ne me lie avec cette ratée, voilà tout !

Si vous ne m'aviez jamais croisé auparavant, vous venez donc de recevoir la description de celle qui deviendra votre pire cauchemar. Votre plus beau cauchemar. Car ne nous le cachons pas, je suis belle, mais ne vous avisez jamais de me le faire remarquer, car cela risquerait bien d'être la dernière chose que direz.

« Ton arrogance te perdra, Black. A force de mépriser les gens, ils vont finir par se retourner contre toi. Tu vas te retrouver toute seule et tu ne pourras que t'en mordre les doigts Black. » C'était un élève de septième année qui avait osé me sortir cela, il y a deux ans. Et j'en ris encore. Oui, beaucoup me trouvent arrogante, méprisante. Mais je suis une Black, non ? Même Sirius le petit saint sait mépriser les autres comme personne, c'est une question de gènes. Les Black ont toujours été supérieurs aux autres, et il est bien normal de le rappeler de temps en temps. Alors j'adopte toujours un ton suffisant quand je m'adresse aux gens, peu importe leur rang. Élèves, professeurs, Sang-Purs, Sang-Mêlés, tout le monde y passe. Des Black, j'ai également hérité un très mauvais caractère. Je dois l'avouer, je suis très colérique, un rien peut me faire exploser. Je frôle parfois l'hystérie, certains diront même que ce n'est qu'un euphémisme. Je hurle régulièrement et je hurle fort, cela fait donc de moi une hystérique ? Sans doute à en croire les avis. J'ai également un goût prononcé pour la douleur. Pas la mienne, évidemment, plutôt celle des autres. Je fais preuve d'une certaine cruauté et d'un sadisme à toute épreuve, je trouve un certain plaisir à faire souffrir les gens. Arrogance, hystérie, cruauté, voilà certainement pourquoi la plupart de mes connaissances me définissent comme quelqu'un de très extravagant. Je fais tout dans l'excès. Mes joies deviennent euphories bruyantes, mes peines deviennent crises de colère.

Je vois bien à vos regards effrayés que vous vous méprenez sur moi. Non, je ne suis pas un être inhumain dépourvu de qualités. Et puis, qui peut affirmer que ce que je viens d'énumérer ne représente que des défauts ? Bien sûr, certaines mauvaises langues pourraient dire que je suis bonne à enfermer, mais ce n'est là que jalousie pure. Ils me craignent et m'admirent tout à la fois et ce paradoxe les poussent à me détester. La médiocrité humaine, je n'y peux rien. Oui, je suis quelqu'un de très franc, ne comptez pas sur moi pour brosser les gens dans le sens du poil, vous pourriez être déçus. Si quelque chose ne me plaît pas, je ne m'en cacherais jamais et soyez certains que je ferais mon possible pour obtenir gain de cause par la suite. On me reproche souvent d'être trop franche, mais la société estimant que l'hypocrisie et le mensonge sont d'horribles défauts je ne peux voir ma franchise que comme une vertu. Je suis également dotée d'une grande intelligence en comparaison de la moyenne. Je ne suis pas particulièrement intéressée par les études, mais je suis douée dans la plupart des matières et j'ai la faculté de comprendre très vite. Enfin, même si cela peut en étonner plus d'un, je suis d'un naturel assez obéissant. J'ai toujours respecté l'autorité, en tout cas devant elle. Je tiens cela de mon éducation, j'éprouve une grande admiration pour mes parents et je leur ai toujours obéi. A Poudlard, je trouve la plupart de mes professeurs incompétents mais je ne remet jamais en cause leur décision. Je sers les dents et obéi une nouvelle fois. On ne sait jamais de qui on peut avoir besoin, et il serait fâcheux de se mettre l'autorité à dos. Et, même si j'ai du mal à l'admettre, je peux aussi me montrer très protectrice envers ceux qui me sont chers. Ma petite sœur Cissy est sans doute la personne la plus importante à mes yeux et je veille toujours à ce qu'il ne lui arrive rien. Évidemment, j'agis généralement dans l'ombre, je surveille ses connaissances de loin et agis toujours en conséquence. Cissy est capable de se débrouiller seule, mais on ne sait jamais. Je refuse l'idée qu'on puisse lui faire du mal et je ferais toujours tout pour la protéger. Évidemment, si j'entends cette petite anecdote dans les couloirs, je risque de ne pas apprécier, vous êtes prévenus.

Mon nom est Bellatrix Lucretia Black. Si vous faites partie de mon cercle d'amis, cercle restreint et ô combien privilégié, vous pouvez m'appeler Bella. Sinon, ne m'appelez pas, cela vaut mieux pour vous. Je suis venue au monde, voilà bientôt 18 ans de cela, par une belle nuit de tempête, le vendredi 13 février de l'année 1959. Le premier héritier de Cygnus et Druella Black était en réalité une héritière, mais quelle héritière ! En vérité, mes parents n'ont eu que des filles, mon père n'était pas très à l'aise à cette idée, je crois qu'il aurait aimé avoir au moins un garçon, mais il ne cesse de répéter que j'ai l'âme d'un véritable héritier des Black et cette idée me plaît. Quand on voit à quoi ressemble l'aîné de mes cousins, on comprend pourquoi mon père pense de telles choses. Sirius le traître. Un an nous sépare, il a l'âge de ma sœur Narcissa, mais nous n'avons jamais été proches, bien au contraire. Il a toujours eu un don exceptionnel pour me taper sur le système et lorsque nous étions enfants, je passais mon temps à trouver tous les stratagèmes pour le faire souffrir. Je voulais lui en faire baver comme personne, pour lui rappeler que j'étais supérieure à lui. Ce n'était pas étonnant s'il passait son temps avec mon autre sœur Andromeda, tous les deux sont des erreurs de la famille Black, Andromeda est d'une telle...douceur ! Depuis qu'elle est enfant, elle est dégoulinante de bons sentiments, c'en est tellement pathétique ! Il n'y a bien que Narcissa qui vaille quelque chose dans cette famille, elle s'en sortira par elle-même, mais je veillerais toujours au grain, on ne sait jamais. Quand à Regulus, le jeune frère de Sirius, il est adorable, j'ai toujours réussi à le mener à la baguette sans avoir besoin de hausser le ton. Je ferais de mon mieux pour le mener aussi loin que possible, mais je crois qu'il n'aura jamais l'âme d'un meneur. Quand vous lisez ces dernières lignes vous comprenez pourquoi mon père est si fier de moi et je crois même que ma tante Walburga me considère un peu comme la fille qu'elle n'a jamais eu ou alors comme le fils aîné qu'elle aurait voulu avoir...

De la nouvelle génération Black, j'ai été la première à entrer dans la célèbre (et désespérante) école de magie Poudlard. Évidemment, inutile de vous préciser que j'ai aussitôt été envoyée à Serpentard, la maison la plus prestigieuse de l'établissement. Au moins, j'échappe un peu aux Sang-de-Bourbe. Je me suis rapidement fait une place ici, prononcez le nom de Bellatrix Black et observez donc les réactions autour de vous, tout le monde me connaît. Pour ce qui est de m'aimer c'est une autre paire de manches, mais honnêtement, qui se soucie d'être aimé par des gens aussi lamentables ? Ma réputation aurait pu prendre un peu de plomb dans l'aile lorsque Sirius le saint est entré à Gryffondor. Je m'en souviens comme si c'était hier, j'étais en Deuxième Année, il faisait sa rentrée avec Cissy que j'attendais à ma table avec impatience. Lui, j'espérais secrètement qu'il ne vienne pas ramener sa petite tête de bellâtre devant mon nez (oui, même à onze ans, il était insupportablement imbu de lui-même). Mais...Gryffondor ? A cet instant il devenait la honte de la famille Black et si nous n'avions pas le même nom de famille, je me serais fait un plaisir de nier tout lien de parenté avec ça. Mais heureusement, l'erreur Sirius ne m'a jamais porté préjudice. Nous sommes devenus tous deux des légendes ici, mais pour des raisons bien différentes : l'abruti de service en passant son temps à séduire toutes les pimbêches qui se trouvaient sur son passage, moi en devenant peu à peu le cauchemar de tous les élèves ne fréquentant pas Serpentard. Je dois l'avouer, j'adore lorsque les conversations s'interrompent lorsque je pénètre dans une pièce, j'adore lorsque les regards se baissent. Parfois je prend un certain plaisir à faire quelques petites crasses, quand je m'ennuie. Oh, rien de bien méchant, une petite bousculade dans les escaliers, un croche-pied devant une salle de cours, des gentillesses en somme. Mais il arrive parfois que mes victimes (des Sang-de-Bourbe pour la plupart) se rebellent. Ça n'arrive que très rarement mais ce n'est pas exclu. Je trouve ça encore plus excitant ! Les gentillesses ne sont alors plus de mise, je dois viser bien plus haut. Je ne vous dévoilerais jamais ce que j'ai pu faire, on ne se vante pas de ce genre de choses à des inconnus, vous me prendriez pour une horrible personne. Je n'ai jamais eu de représailles, je crois que les élèves ont bien trop peur que je fasse pire, alors ils se taisent toujours quand la gentille Bella devient très méchante. Cela ne fait qu'augmenter ma satisfaction, je me sens plus libre que je ne l'ai jamais été. Et ma popularité chez les Verts n'a jamais été aussi haute !

Mais je viens d'entamer ma Septième Année, et je prend peu à peu conscience que mes petites crasses touchent à leur fin. Que me restera-t-il à la fin de l'année ? Et qu'est ce qui m'attendra dehors ? Un fiancé, évidemment et un beau mariage, ça va de soi. Mais je n'ai pour ainsi dire jamais vu Rodulphus et entre nous, je ne suis pas faite pour devenir une gentille femme au foyer vivant dans un grand manoir auprès d'un époux riche et puissant. C'est la vie idéale pour Cissy, elle a toujours eu l'âme d'une véritable maîtresse de maison, comme notre mère. Elle est faite pour mener la vie de château et inviter chaque soir les plus puissantes familles de Sang-Pur à sa table. Mais ce n'est vraiment pas pour moi. Qu'est ce que je pourrais faire ? Travailler ? Laissez moi rire, j'ai beau avoir un niveau scolaire frôlant l'excellence, personne ne voudra de moi. Je suis trop incontrôlable. Enfin, ne vous inquiétez pas pour moi, je trouverais bien quelqu'un qui sera ravi de m'avoir à son service. Le Seigneur des Ténèbres par exemple...