1974, 25 juillet. La brise s’infiltra sous l’étoffe légère de sa chemise de nuit, sa peau frissonnant doucement sous le tissu de soie. Elle était allongée sur le plancher de sa chambre d’été, les fenêtres grandes ouvertes et les prunelles fixées sur le toit de verre qui permettait une large vision du ciel noir. De ses lèvres ne s’échappait que son souffle. Aucune parole ou parfois seulement un soupire, un murmure. Elle était belle ainsi : avec ses longues boucles étalées autour d’elle sur le sol, ses jambes nues légèrement repliées, une main posée sur son ventre et l’autre près de sa tête, seulement éclairée par des bougies qui mourraient dans chaque coin de la pièce.
Irwin s’introduisit dans la chambre en silence. Il faisait trop noir, mais la domestique discerna le corps fin et jeune de sa maîtresse. Elle déposa une bassine près de la porte en soupirant. Gaël ne tourna pas la tête en sa direction mais elle savait qu’elle se trouvait là.
« Ne t’as-t-on jamais appris à frapper ? » demanda-t-elle.
Sa voix était lasse, presque monotone. Irwin, vieille femme dodue et habillée de guenilles vint refaire le lit de sa maîtresse d’un air mécontent.
« Vous êtes supposée dormir à cette heure mademoiselle. Votre mère vous veut prête à l’heure demain »Gaël eut un sourire moqueur.
« Et Mère obtient toujours ce qu’elle veut… » récita-t-elle.
Irwin fut sensible à son ton et termina de préparer le lit que Gaël avait sauvagement défait dans la journée. Elle alla fermer une fenêtre et la gronda doucement.
« Ne soyez pas si dure envers elle ; votre mère subit de grandes pressions. Ses journées ne sont pas faciles » La sorcière tourna sa tête vers Irwin qui traversait à présent la pièce.
« Tu m’as nourris depuis ma naissance, tu m’as enseigné comment manger, comment me tenir, comment lire et écrire, et tout cela car cette femme n’était pas capable et ne voulait pas le faire. Je devrais t’appeler Mère à sa place, une cracmole comme toi serait plus digne encore qu’elle ne l’est. Ne la défends pas. » cracha-t-elle.
« Taisez-vous, ne dites pas ces choses-là. Vous n’avez qu’une seule mère, celle qui vous a donné la vie. Faites avec. »La jeune femme sourit largement, laissa échapper un ricanement amer.
« Je préfèrerais faire sans » déclara-t-elle.
Irwin tourna la tête vers elle cette fois, perturbée par ses paroles. Elle alla s’accroupir près de la sorcière qui la fixa immédiatement de ces prunelles bleutées. Ainsi à la lumière, elle pouvait détailler son ancienne nourrice, celle qui se chargeait de ses moindres désirs dans ce manoir, la seule qui semblait se soucier un tant soit peu d’elle. C’était une vieille femme, sa peau pourtant n’était pas si ridée ou abîmée, elle ne possédait qu’une seule marque au visage, au coin de son œil – cette marque même que Mrs Dunkan lui avait infligé quelques années plus tôt. Du reste, ses lèvres restaient pulpeuses et les rides n’apparaissaient qu’au coin des yeux et de la bouche. Elle était ronde, mais Gaël se souvenait avoir joué avec cette peau grasse, chaude et rassurante, tiré ces cheveux qui dépassaient parfois. Elle n’était pas particulièrement belle, mais Gaël la trouvait belle. Comme un enfant pense que sa mère est la plus séduisante femme du monde – un regard biaisé par l’affection.
« Il faut faire attention à ce que l’on souhaite mademoiselle » lui souffla-t-elle.
Puis, elle se leva lentement, réajusta ses guenilles et disparut derrière la porte. A présent seule, Gaël reporta son regard vers le ciel et eut juste le temps de voir passer une étoile filante. Ce soir-là, elle fit un vœu.
1972, 27 Décembre.« Ce jardin est un désastre … » soupira-t-il.
Viktor fit quelques pas dans la neige en constatant de l’état du domaine qui entourait le manoir Dunkan. Un large espace entouré d’arbres gigantesques et qui protégeaient quelconque moldu de voir le manoir en parcourant le cimetière d’à côté. Gaël le suivait, marchant dans les traces que ses larges bottes avaient laissées derrière elles. Il lui avait offert ce grand manteau de fourrure qui lui allait trop grand – il n’avait jamais su se rappeler de l’âge de sa nièce et de son neveu, aussi il avait pris une taille quelconque – et Gaël l’arborait fièrement. C’était son premier vrai cadeau – il y avait bien eu ce jour où sa grand-mère maternelle lui avait donné une paire de chaussures bleues, avec de petits talons mais elles avaient appartenues à sa tante. En douze ans, la sorcière n’avait jamais eu droit à ce genre d’attentions, au contraire de son frère. Personne ne lui avait jamais tendu de paquet mystérieusement emballé. Un paquet qui lui était destiné à elle, pas à autrui. Alors, quand Victor avait débarqué cet été avec des présents pour eux, se voulant réconfortant après la mort de son frère, Gaël avait pris le cadeau avec hésitation. Elle n’avait pas aimé Victor, et les rapports étaient toujours houleux mais ils s’apprivoisaient. Une fois l’été et l’automne passés, les deux Dunkan avaient déposés les armes en se trouvant une haine commune : Mrs Dunkan.
« Mère le laisse pourrir semble-t-il. Elle a renvoyé tous nos jardiniers » expliqua-t-elle.
Viktor s’arrêta, et son souffle bruyant s’échappa de sa bouche pour former un nuage de fumée dans l’air glacial. Gaël s’arrêta alors.
« Mon oncle ? » s’enquit-elle après quelques secondes de silence.
Il sembla se réveiller soudain.
« J’essayais de me souvenir de quoi avait l’air cet endroit avant mon départ. Mais il faut dire que je n’ai pas bonne mémoire… »La sorcière sentit presque du regret dans sa voix. Il ne voulut plus avancer et se retourna vers elle avant de lever les yeux vers la demeure qui se dressait, intimidante, devant eux. Viktor s’était figé, silencieux et fixait un point du manoir. Gaël savait qui était en train de les observer, là tout en haut de l’aile Est. Elle voyait tout, entendait tout comme si elle faisait partie des murs, des tableaux, des rideaux. Tout avait son odeur, sa signature. Sa Mère – même ce mot devenait repoussant. Un vrai fantôme qui rodait comme une ombre dans les couloirs et les pièces froides. C’était une maladie à l’intérieure même de cette maison. Elle faisait mourir ce jardin, ce manoir. Chaque fleur, chaque arbre, chaque brin d’herbe la fuyait comme la peste. Et pour cause, elle était capable de tuer tout ce qui passait entre ses mains si délicates.
« Mon oncle, pourquoi donc êtes-vous ici ? » demanda la sorcière abruptement.
Il baissa son regard vers sa nièce, pris au dépourvu. Mais il connaissait l’entêtement de Gaël. Il lui parut préférable de répondre tout de suite, avant qu’elle ne se mette à chercher la réponse d’elle-même.
« Je ne pouvais décemment pas vous laisser régler cette affaire tous seuls, il fallait bien que quelqu’un s’en charge. Puis, l’idée de contrarier ton dragon de mère m’a paru irrésistible » fit-il.
Un sourire en coin accompagna ses dernières paroles alors qu’ils retournaient tous les deux vers le manoir, la main de Viktor sur l’épaule de Gaël.
« La mort de père est-elle une si grande affaire ? » s’enquit-t-elle, perplexe.
Il soupira.
« Ton père a toujours su se plier aux exigences des plus forts que lui alors qu’il aurait dû agir autrement. Et quand est venu le moment de se plier aux règles, il ne l’a pas fait. Sa stupidité a couvert notre famille de honte. Dans peu de temps, les vautours viendront manger les derniers restes de notre carcasse Gaël. Toi et Jude êtes encore notre dernier espoir de sauver cette famille. Si je suis ici, c’est que je sais ta mère incapable de vous guider tous les deux. Même si elle semble faire du bon travail avec Jude, … »Gaël fronça les sourcils. Elle avait entendu sa mère et son oncle se disputer longuement à propos de son père. Le mot « traitre » revenait souvent dans leurs querelles mais la sorcière n’avait jamais compris qui son père avait si honteusement trahi. Plusieurs appellations lui revenaient en tête mais il s’agissait seulement de murmures, de ragots. Elle s’arrêta et se tourna vers Viktor.
« Qui mon père a-t-il trahi ? Est-ce ce Lord dont vous parliez il y a quelques jours ? Je n… » commença Gaël.
Son oncle leva une main pour la faire taire. Elle se renfrogna, il faisait toujours ça quand il ne voulait pas poursuivre une conversation qui le gênait. En quoi était-ce gênant ? Avait-il peur ?
« Ecoutes-moi bien Gaël, ces choses ne se discutent pas en pleine nature alors qu’il est possible d’être entendu. Jude et toi avez de grandes responsabilités, tout comme moi et ta mère, envers une personne très puissante. Ton père nous a tous condamné en s’opposant à Lui. Nous n’avons plus le choix maintenant. Vous êtes trop jeunes pour l’instant mais lorsque vous sortirez de Poudlard, vous devrez payer la dette de votre père. Il ne devra y avoir aucune hésitation, aucune rébellion de votre part. Vous devrez obéir du mieux que vous pouvez, c’est tout. »Gaël leva le menton, un peu vexée.
« Vous dites seulement ça pour moi, n’est-ce pas ? Vous savez parfaitement que Jude ne refusera pas, mais moi… qui sait ? » dit-elle amèrement.
Elle se savait faible, non pas parce qu’elle le sentait en elle mais surtout parce que chaque jour elle l’entendait. C’était une voix dans sa tête qui le lui disait, une voix qui prenait des accents semblables à ceux de sa génitrice. Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait la réflexion : saurait-elle combattre comme Jude un jour ? Apprendre aussi vite et bien que lui ? Il lui fallait toujours plus longtemps pour se plier aux règles, toujours trop de disputes pour lui faire entendre raison. Son entêtement était un problème, lui disait souvent sa mère. Sa naïveté, sa faiblesse la tueraient un jour prochain. C’était ce qu’on lui rabâchait… jour après jour depuis sa naissance. Chaque parole l’enterrait au fond d’un trou, encore un peu plus à chaque mot. Ni corde, ni magie, ni main tendue pour la faire sortir. Au final, elle avait accepté la vérité : elle ne serait jamais forte, ne serait jamais comme eux.
« C’est vrai. Je suis ici en partie à cause de toi. En réalité… j’aurais dû partir quelques semaines après la rentrée. Mais des affaires me retiennent en plus de mon inquiétude pour toi. Tu es ma nièce après tout. »Gaël grimaça et donna un coup de pied dans une branche qui sortait du chemin enneigé.
« Ça sonne comme une corvée. » ronchonna-t-elle.
Viktor eut un léger sourire ce qui vexa encore plus la sorcière.
« Comme tu n’as pas idée ! Tout est devoir dans une famille. Après tout, nous ne choisissons pas nos frères et sœurs, nos parents ou nos cousins…on ne peut que choisir de leur rester fidèle ou pas. On n’est pas obligé de les aimer. »Pas faux, pensa-t-elle. Elle n’aimait pas sa mère, c’était bien la preuve que le sang n’apportait pas forcément l’amour.
« Cependant, je sais déjà que tu seras à la hauteur. Tu es plus la fille de ta mère que la fille de ton père – va savoir si l’on doit s’en réjouir ! Mais au moins, tu te sauveras toute seule. Je suis sûr que tu sauras te faire une place dans ce nid de vipères, pourquoi pas en être une ? »Ils étaient presque arrivés aux escaliers qui menaient au perron. Gaël fit quelques pas de plus, s’arrêta sur la première marche et se tourna vers son oncle avec un air sérieux et inquiet.
« Et si je ne veux pas ? Mère dit que j’en suis incapable … » Viktor sourit en coin, posa ses mains sur ses épaules d’un air qui se voulait rassurant sans pour autant y parvenir. Il la fixa de ses prunelles bleues, semblables à celles de la jeune sorcière.
« L’un dépend de l’autre. Quand on veut on peut. As-tu envie d’être une traire à ton tour ou d’être ce que ta mère te pense incapable de devenir ? C’est ton choix… » murmura-t-il.
Gaël acquiesça doucement.
**
Les deux silhouettes disparurent du chemin enneigé, marchant vers l’entrée du manoir. Elle les suivit du regard jusqu’à ce qu’ils ne soient plus visibles. Derrière sa fenêtre, toute sa personne frissonnait de rage.
« Irwin ! » hurla-t-elle.
La vieille cracmole entra dans la chambre d’Amelia Dunkan d’un pas rapide, les mains jointes devant elle et le cœur battant. Amelia n’aimait guère patienter, surtout lorsqu’elle hurlait ainsi avec tant de férocité. Irwin ne la voyait que de dos mais elle savait déjà dans quel état elle se trouvait. Ses épaules frémissaient presque, ses mains étaient crispées sur le rebord de la fenêtre. Elle tremblait.
« Oui, madame ? »Amelia se retourna, tout à coup la colère avait disparue. Envolée, dissoute dans les recoins de son sourire éblouissant – mais qui arrivait à vous faire froid dans le dos malgré tout – et de ses yeux pétillants de malice. Ses cheveux, comme toujours, encadraient son visage fin et descendaient en cascade sur ses épaules. Des cheveux bruns, parsemés de reflets dorés. Un corps comme sculpté dans une pierre satinée, éclatante. Elle était une divine créature. De Morgane ou de Merlin, la question ne se posait pas…
Amélia avait posé une main sur sa hanche, affichant son fameux sourire et son effrayante humeur – à première vue, elle semblait d’une humeur très enjouée, mais Irwin connaissait trop cet air et ces intonations pour ne pas en trembler d’avance.
« Ne trouves-tu pas le temps éblouissant Irwin ? J’aimerais que tu ailles déboucher le puits au fond du jardin. C’est dommage de ne plus l’utiliser. Je pense y faire un tour un peu plus tard. Allons, dépêches-toi. Et dis à … Gaël de venir immédiatement. » fit-elle, butant avec dégoût sur le prénom de sa fille.
Irwin acquiesça et disparut rapidement.
Ce puits n’était plus utilisé depuis des années, mais Amélia le regrettait. Elle se tourna une fois de plus vers la fenêtre, pensive. Un sourire étira ses lèvres.
Elle se souvenait très bien de la raison … Son propre mari avait fait recouvrir ce puits avec une énorme pierre, puis l’avait asséché complètement. C’était deux jours après la naissance de Gaël.
Gaël s’avança vers la chambre où se trouvait sa mère, toujours en train d’espionner les domestiques par la fenêtre, complotant et crachant son venin à l’encontre de quiconque lui inspirait un tant soit peu de mépris. Arrivée devant la porte entrouverte, elle s’arrêta pour prendre une inspiration.
« Entre » ordonna Amelia.
Sa voix n’était douce avec elle. C’était comme l’acier : elle tranchait tout ce qui passait en-dessous et ne laissait guère de chance de guérison. Gaël ne s’en formalisait plus maintenant, cette voix et ces intonations étaient devenues bien trop familières. Les mots en revanche… toujours aussi efficaces.
Quand elle poussa la porte, elle put mieux distinguer le dos à moitié dénudé de sa mère vêtue de cette robe noire et décolleté qui mettait en relief toute son élégance et sa beauté. Amelia était une belle femme, sûrement une de celles qui n’ont jamais eu besoin de faire beaucoup d’efforts pour séduire les hommes. C’était ce qu’imaginait Gaël en tout cas.
« Vous souhaitiez me voir Mère… Je suis là. » dit-elle d’une voix neutre.
Etre sans expression, c’était l’objectif qu’elle s’était lancée lorsque sa mère la convoquait ainsi. Elle espérait que son calme irait en sa faveur, qu’importaient les intentions de sa génitrice dans ces moments-là. Elle savait que l’insolence dont elle faisait preuve trop souvent était un déclencheur naturel de sa mauvaise humeur.
Amelia se retourna et sourit doucement. Gaël ne bougea pas.
« Mon enfant… j’aimerais faire une balade dans le jardin avec toi. Nous devons parler de choses… importantes et qui ne peuvent plus attendre à présent je le crains. Prends ton manteau et allons dehors. Je ne voudrais pas que tu attrapes froid »Elle prit elle-même le sien et s’en couvrit avant de passer devant sa fille. Gaël se mordit la lèvre, luttant contre l’angoisse et la surprise. Ce n’était pas bon. Il était clair qu’Amelia avait quelque chose en tête et d’après la douceur malsaine de ses mots, Gaël devait se préparer au pire. Derrière chaque parole se cachait tant d’ironie qu’elle avait failli s’en étouffer. De rire et d’amertume. De « mon enfant » au « je ne voudrais pas que tu attrapes froid », tout présageait une mauvaise surprise dont elle se serait bien passée.
Quoiqu’il en soit, elle la suivit et toutes deux sortirent dans le jardin, couvertes comme il se devait pour se protéger de l’hiver. La jeune sorcière aurait aimé avoir un manteau capable de la protéger de sa mère aussi facilement que du froid … Elles marchèrent silencieusement jusqu’au fond du jardin qui entourait le manoir. Chaque pas la rapprochait du but que c’était fixé sa mère, elle le sentait. Un piège, à n’en pas douter.
Elles furent presque arrivées au puits quand Amelia se décida à parler.
« Tu dois te demander la raison d’une telle démarche » fit-elle.
Déjà, les intonations mielleuses fondaient lentement.
Gaël acquiesça sans la quitter des yeux. Elle la vit s’arrêter près du puits, sans remarquer qu’il était à présent débouché. La sorcière ne pouvait détacher son regard de sa mère, sur ses gardes et prête à bondir à tous moments pour s’enfuir loin du danger qui se réveillait sournoisement.
« Je me rends compte que mon attitude en tant que mère n’est pas des plus affectueuses » Euphémisme. Elle continua, passa son doigt sur le rebord du puits.
« J’imagine que mes talents ne s’appliquent pas à être une bonne mère, du moins ce que j’imagine en être une selon toi. Sûrement aurais-je du mieux m’occuper de toi, t’enseigner d’avantage de choses et passer plus de temps à t’écouter et que sais-je encore…t’accorder plus d’importance probablement »Gaël écoutait simultanément la voix de sa mère et les battements de son propre cœur résonner dans ses oreilles comme des tambours de plus en plus présents. Cette conversation était une pente glissante et elle avait peur de tomber si un seul mot sortait de sa bouche. Il aurait été malvenu de faire un commentaire.
« Néanmoins…je ne peux qu’applaudir ma clémence envers toi. »Nous y voilà. Amelia se transformait comme une chenille en papillon, sortant peu à peu de sa chrysalide, déployant ses ailes colorées dans un mouvement lent et calculé.
« Je te fournis un toit, à manger, assez d’argent pour t’offrir tout ce que tu souhaites avoir. Tu as tout ce qu’il te faut à ta disposition pour étudier et t’élever en tant que sorcière, même si soyons réalistes tu ne t’élèveras pas très haut, et puis … je t’accepte au sein de cette famille comme si…tu étais à notre hauteur. J’ose t’appeler ma fille devant les autres… Rien que pour cette générosité, je devrais être récompensée… »Gaël se demanda un instant si elle n’avait pas des hallucinations auditives. L’accepter dans cette famille ? Mais elle faisait partie de cette famille ! La colère la submergea mais elle demeura de glace.