Mon histoire commence par un magnifique matin de printemps.
J'avais à peine ouvert les yeux que j'entendais les cris de ma mère.
" Laissez-moi la prendre, juste une fois .... Ma pauvre petite ... Mon amour ... Maman t'aimera toujours ... Tu seras plus heureuse avec ces gens ...."
Je sentis pour la première fois, mais aussi hélas pour la dernière fois, l'odeur sucré de ma maman. Je l'ignorais et l'ignore encore aujourd'hui, mais c'était une odeur de parfum à la pêche. On me reprit alors de ses bras, et on alla m'emmailloter.
"Jolie petite Lyra, dans quelques heures, tu découvriras ceux qui t'élèveront ... Tu seras heureuse, tu le sais ? Tu ne peux mieux tomber. Reste-là deux minutes."
L'infirmière attrapa le téléphone, et, d'une voix assez faible, s'adressa à une personne que j'allais bientôt découvrir.
" Keath ? C'est Anna ... C'est bon, la dame a accouché ... Bien sûr qu'elle est persuadée que quelqu'un en veut à sa vie et à la petite ... Non, ne t'inquiète pas ... On ne verra pas sur l'acte de naissance. C'est comme si Lean venait d'accoucher ... Mais venez vite !"
C'est vingt minutes plus tard qu'un couple entra dans la pièce. Un grande femme, aux cheveux noirs comme l'ébène, s'approcha de moi et tendit les bras pour me prendre. Je plongeais mes yeux émeraude dans les siens de la même couleur, et je me sentis soudainement en paix. Un petit sourire vint se poser sur mes lèvres tandis que la dame me serrait contre elle.
"Tu es magnifique, Lyra Eileen Waldorf .... Tu as vu ça, Keath, elle m'a fait un sourire !"
"Ouais, ouais ... fais voir la petite .... Cheveux bruns, pas de soucis, les mêmes yeux que les tiens ... Je t'avais dit que la mère te ressemblait ... Où sont les papiers, Anna ?"
"Tiens, tu as bien fait une déclaration de grossesse de Lean ?"
"Bien sûr, pour qui me prends-tu ?"
Cette voix, je ne l'aimais pas ... et je sentais que je n'allais pas être proche de celui qui était maintenant légalement, mon père.
Nous rentrâmes tous les trois à la maison, dans un grand manoir. Ma mère me présenta un garçon âgé de trois ans, Robby, qui était mon frère. Ce dernier était réellement le fils de la famille. Lorsque Lean avait voulu un deuxième enfant, à tout prix, ils avaient découvert qu'ils ne pouvaient pas en avoir.
Je grandis aux côtés d'une mère aimante, d'un père absent et froid et d'un frère étrange ... Ma mère passait son temps à me pomponner, si bien que mon frère en était jaloux. En grandissant, il me répétait sans cesse que l'on m'avait trouvé dans une poubelle ... Ma mère rétorquait sans cesse que c'était faux, et que nous étions l'un et l'autre deux enfants complètement voulus, et aimés de la même façon.
C'est à l'âge de sept ans que je découvris mes dons de sorcière, alors que ceux de mon frère ne se développaient que peu. Ma mère fut fière de moi et ce fut la première fois que mon père me prit dans ses bras, pour me dire:
"Tu es une Waldorf ma chérie ... Je suis fière de toi ... Tu vois Robby, fais comme ta soeur !"
Le garçon se contenta d'hausser les épaules. Il entra à Poudlard la même année, tandis que je restais seule au manoir avec ma mère. J'adorais les livres. Je passais mon temps dans la bibliothèque, à lire des romans mais aussi des livres sur la magie.
Trois ans plus tard, lors des vacances d'été, mon frère rentra. Je venais d'apprendre que je rentrais à Poudlard et j'agitais ma feuille sous son nez.
"Moi aussi, je vais y aller ! Dis, Robby, c'est comment Poudlard ?"
Mon frère allait sur ses 14 ans ... Pour la première fois, il me prit la main et me dit.
"Tu veux savoir ? Viens, je vais te montrer mes cours de première année."
Naïve, je le suivis. Mon frère était étrangement très tactile avec moi. Il me coiffa les cheveux pendant que je lisais ses cours. Il m'embrassait dans le cou et parcourait mes bras avec ses doigts.
" Qu'est-ce que tu fais Robby ?"
"Rien Lyra ... Tu verras, à Poudlard, on fait souvent ça, c'est pour t'habituer."
Ce jour-là, mon frère découvrit mon corps, sans pour autant me prendre la chose que j'avais la plus chère. Il me demanda de ne rien dire à ma mère. Il continua régulièrement à me caresser, et me demanda de lui faire certaines choses, me disant que c'était au frère d'apprendre cela à sa soeur. Je le crus.
Arrivée à Poudlard, je fus placée à Serdaigle, ce qui déçut Robby qui était un serpentard. Ca ne l'empêchait pas de m'entrainer dans des recoins pour continuer de m'apprendre des choses. Pas à un seul moment, il ne m'embrassa. Il ne me fit pas non plus perdre ma virginité. Non ... Il me demandait de lui faire plaisir.
Lorsqu'il partit de Poudlard, je me retrouvais donc seule. Je n'avais jamais eu d'amis, Robby m'interdisant de parler à quiconque, sauf à deux de ses camarades garçons. Je compris au fur et à mesure que mon frère n'avait pas été bien, et que ce que je lui avais fait était mal. Je me renfermais donc sur moi-même. Je ne savais pas à qui en parler. Je ne comprenais rien aux garçons. L'amour, sauf le maternel, je ne le connaissais pas. Pourtant, je regardais souvent un garçon, sans jamais l'approcher ... Sa vue faisait battre mon coeur la chamade ...
Aujourd'hui, je reste cette fille discrète et timide. Je suis une excellente élève, l'une des meilleures. Je garde pour moi le secret entre Robby et moi. Je n'ai pas beaucoup d'amis, et encore moins de petits amis. L'arrivée d'élèves d'autres écoles n'a pas changé mon quotidien ... Je reste la même ... même s'il y a un peu plus de bazar à Poudlard
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