De quoi dispose tout être humain, réellement, à part de meubles dans une maison ? Quelque chose qu’il a, qui est acquis, à priori, mais qu’il peut perdre du jour au lendemain ? De relations. Chaque être a des liens avec d’autres êtres. C’est la particularité de l’homme, ce qui le différencie des animaux, en dehors de sa capacité à se tenir debout et de ses pouces opposables : c’est un animal sociable. Toute personne est supposée avoir des parents, peut-être même des frères et sœurs. Et puis un mari, ou une femme, ou les deux dans certains cas. Et bien sûr, des amis : un meilleur ami, une meilleure amie, et des dizaines de potes. Et des ennemis aussi, parce que sans ennemis on n’a pas d’amis. C’est normal. Même une personne ermite a des liens. Et Zéphyr Aït-Malek ne manquait pas à la règle. Il avait une mère, une fabuleuse maman qu’il adorait ; un père, décédé malheureusement, mais il en avait eu un ; un beau-père, même s’il aurait pu s’en passer ; deux merveilleuses petites sœurs, deux vraies perles ; il avait son meilleur ami, le mec qui se déguise en girafe aux soirées déguisées là, mais si vous le connaissez, Elijah Darcy ; des vrais amis, ceux qui se comptent sur les doigts d’une main ; une petite centaines de potes – enfin plutôt des suiveurs m’enfin ; des ennemis, merlin savait qu’il en avait ; et puis il avait sa meilleure amie. Merlin, et quelle meilleure amie. Requiem, qu’elle s’appelait. Naranja, aussi. Requiem Naranja Ainsworth et Ishak Zéphyr Aït-Malek, rien que par leurs noms ils s’assortissaient. Bon, certes, il n’avait pas de femme, même pas de petite amie, m’enfin, on ne peut pas tout avoir, dans la vie. Concentrons-nous donc sur sa meilleure amie, voulez-vous ?
Requiem, donc, alias l’auto-proclamée reine des Poufsouffle, avait un an de moins que Zéphyr. Elle avait redoublé, du coup elle n’était qu’en sixième année, alors qu’il était déjà sorti de Poudlard, comment sont-ils amis alors, pourquoi ? Allez-savoir, ils le sont, c’est tout. Ils se sont rencontré au détour d’un couloir, ou peut-être d’une farce, allez-savoir, ce n’est pas vraiment le plus important. Ce qui l’est, c’est comment leur relation a évolué : de connaissances à amis, d’amis à meilleurs amis. C’est allé très vite, en réalité. En quelques mois, ils étaient indécollables, tout simplement. Personne ne comprenaient réellement comment ils avaient pu se retrouver ensemble, mais eux ils se comprenaient, c’était l’essentiel. Zéphyr accordait une confiance sans limite à la blonde : elle savait tout de sa vie, et de toutes façons s’il pensait pouvoir lui cacher quelque chose, elle finissait par le deviner ; autant jouer sur l’honnêteté, et tout avouer directement (surtout qu’elle avait tendance à l’engueuler quand il ne lui disait pas tout …). Elle et Elijah étaient les deux seuls qui savaient tout de sa vie, qui savaient qui étaient Berlioz, quelles étaient ses activités « extra-scolaires ». Enfin non, ça, Sasha le savait aussi. Mais elle n’était pas supposée le savoir, alors on va l’oublier un moment, ou tenter, du moins. Elle et Elijah étaient les deux seuls à avoir le droit de juger, aussi. Ils avaient toutes les cartes en main pour le faire, en même temps, puisqu’ils savaient tout de lui, pourquoi s’en priveraient-ils. Pas dit que Zéphyr écoute leur jugement (en même temps, Zéphyr écoute-t-il parfois quelqu’un d’autre que lui-même ?), mais ils avaient le droit de l’émettre. Aucun des deux n’avait été très fan de sa relation avec Eleanor, par exemple. Ils l’avaient prévenu : ce n’est pas une nana dont il était amoureux, et elle non plus ne l’aimerait jamais, c’était une peste insupportable, et blablabla. Et en effet, il n’avait pas pris en compte leur conseil, il était resté en couple un an avec elle, avec quelques intermittences, m’enfin, il les avait écouté, ne leur avait pas hurlé dessus qu’ils n’avaient qu’à se mêler de leur cul, que ce n’étaient pas leurs affaires, ce qu’il aurait fait si Requiem et Elijah étaient deux personnes lambda. Mais ils n’étaient pas lambda, ils étaient les plus importants.
Evidemment, depuis cette année, Requiem et Zéphyr avaient beaucoup moins l’occasion de se voir : elle était coincée au château tandis que lui était libre comme l’air, vaquant dans toute l’Angleterre. Néanmoins ça avait dans un sens renforcé leur relation. Ils avaient des millions de choses à se dire dès qu’ils se voyaient, et étaient en quelque sorte restés fidèles l’un à l’autre : Zéphyr ne s’était pas trouvé de nouvelle meilleure amie, il n’y avait qu’elle qui pouvait prendre cette place dans sa vie et dans son cœur, elle était faite dans son rôle. Apparemment, l’inverse était vrai aussi, Zéphyr était le seul meilleur ami de Requiem ; il aurait été jaloux, si elle s’était trouvé quelqu’un d’autre. C’était lui, et juste lui. Bref, ça faisait un bon moment qu’ils ne s’étaient pas vu ; depuis les vacances d’hiver, en réalité, et on était à la fin du mois de Mars. Trois mois sans que Requiem et Zéphyr soient réunis, c’était bien trop long. Alors essayez de vous imaginer l’état d’impatience dans lequel était Zéphyr avant d’arriver à la fête des Maraudeurs : il était fou de joie, comme un chien qu’on s’apprête à aller promener. C’était à moitié pour elle, qu’il venait ; il enfreignait des millions de règles pour les maraudeurs, pour lui-même, mais surtout pour elle. Elle lui manquait trop. Il avait des tonnes de choses à lui dire, il espérait qu’elle aussi vivait de fabuleuses aventures, et quoi de mieux qu’une fête pour se retrouver, hein ? Et une fête déguisée, par-dessus le marché ! Non, il ne pouvait pas manquer ça.
Zéphyr était donc allé à cette fête déguisé en roi. Comment ça, il avait le melon ? Point du tout ! Aït-Malek signifie bien « Fils de Roi », le garçon était donc un prince, et puis bon, tous les princes, plus ou moins, deviennent roi un jour ou l’autre dans leur vie, non ? Ce soir, Zéphyr n’était plus le prince des voleurs, il était le roi. Et ça ne lui déplaisait pas. Il y était allé accompagné de son meilleur ami, évidemment, qui s’était fait remarquer en se déguisant en girafe, et la première chose qu’il avait faite en arrivant sur place – dans la magnifique salle préparée par nos chers Maraudeurs – outre se servir un verre d’alcool avait été de chercher sa blonde des yeux. Elle savait qu’il devait venir, mais pas à quelle heure, alors s’il parvenait à la trouver avant qu’elle ne le trouve, il pourrait lui faire une surprise en lui sautant dessus, ou quelque chose comme ça. Il fallait donc qu’il repère une blonde tatouée plutôt petite dans la foule de la soixantaine de personnes invitées. Facile, n’est-ce pas ? Ajoutez à cela qu’il fallait qu’il la trouve rapidement : rappelez-vous, c’est lui qui doit la trouver, pas elle. Zéphyr la repéra rapidement. Entourée d’une masse de nanas qu’il ne reconnaissait pas vraiment, elle avait une robe bleue et un tablier – Alice au Pays des Merveilles, génial le déguisement – et lui tournait le dos : parfait, il pourrait ainsi lui sauter dessus, ce qu’il fit sans plus tarder, ni s’attarder trop longtemps sur le fait qu’elle ne ressemblait en réalité pas vraiment à Requiem. Il aurait peut-être dû faire attention, parce que quand il passa ses bras autour du coup de la jeune fille, il se rendit compte que le profil de la nénette ne ressemblait absolument pas à celui de sa Requiem. La pauvre, il lui avait déjà renversé la moitié de sa coupe dessus, vu l’ardeur avec laquelle il l’avait enlacé.
« Oups, mauvaise pioche, désolé Alice »
L’Alice en question ne répondit pas, bouche bée. Au lieu de ça, une autre voix s’éleva près de lui, une voix terriblement familière. Enfin.
« Dépêche-toi de rattraper ton lapin Alice.»
Et puis la voix se mit à rire, et Zéphyr se retourna. La Requiem qu’il vit lui fit écarquiller les yeux. En quoi était-elle déguisée ? Allez-savoir. Le titre du déguisement devait sûrement être « Catwoman », mais elle avait poussé le vice très loin : elle était terriblement sexy ! Comment ça il n’avait pas le droit de la voir sexy ? Bien sûr que si, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait envie de lui sauter dessus… Le costume mettait absolument toutes les parties de son corps les plus féminines en valeur : ses seins, ses hanches, ses fesses, ses hanches, ses lèvres, ses yeux, merlin, mais qu’est-ce qui lui prenait, ou était passé la Requiem un poil garçon manqué qui bannissait de sa garde-robe toute tenue trop féminine ? Disparue, pour la nuit du moins, et ça ne déplaisait pas aux garçons de l’assemblée, vu le nombre de leur regards posé sur elle. Bref, Zéphyr était bouche-bée : dans le genre soirée déguisée, Requiem avait vraiment joué le jeu, elle était méconnaissable. Avec son masque, ses yeux d’une couleur différente, ses cheveux plus longs, ses tatouages évaporés … S’il ne la connaissait pas parfaitement bien, il ne l’aurait peut-être pas reconnue.
« Je crois que tu as encore des fans. Toujours aussi modeste mon cher Ishak, un roi rien que ça. »
Zéphyr sourit de toutes ses dents, franchement, sentant son cœur s’accélérer. Que c’était bon de la voir, d’entendre sa voix sans avoir à faire d’effort de mémoire, parce qu’elle était là, face à lui, enfin. Et sans attendre vraiment plus longtemps, elle se blottit dans ses bras. Perchée sur ses échasses et lui sur ses petites talonnettes, ils faisaient presque la même taille, même s’il la dépassait encore un peu. Il la serra quelques instants contre lui, profitant de ce moment. Merlin, comme elle lui avait manqué. Et apparemment, lui aussi lui avait manqué :
« Tu m’as manqué. »
Zéphyr sourit à nouveau. Il avait ses bras autour d’elle, sa tête contre la sienne. Du bout des lèvres, il embrassa sa tempe, et ils se séparèrent enfin.
« Toi aussi, tu m’as manqué. Et mon déguisement est génial, presque autant que le tient … »
Zéphyr but une nouvelle gorgée de son whisky, admirant à nouveau la tenue de son amie. Il hocha discrètement la tête de droite à gauche : était-ce vraiment réel, c’était elle vraiment habillée comme cela. Puis, d’un coup de tête il lui indiqua un coin de la pièce un peu plus vide, si possible. Pour l’instant, la Alice avait toujours le regard planté sur lui, et ça commençait à devenir un peu désagréable. Alors, ils se dirigèrent vers ce coin, sans qu’il puisse la lâcher des yeux. Ça serait con, ça faisait des mois qu’il ne l’avait pas vue, il fallait qu’il profite de toutes les minutes dans lesquelles elle était dans son champs de vision, sans exception. Ils ne parlèrent pas sur le court chemin qui les mena à l’endroit le plus calme, il y eu un silence, mais pas un de ces silences gênants. Quand il y avait des blancs entre Requiem et Zéphyr, ce n’était jamais gênant, sûrement parce qu’ils étaient amis. Pas besoin de parler, tout le temps, au risque de créer une vague d’ennui si une seconde se passe sans qu’un mot soi prononcé. Zéphyr ne s’ennuyait jamais quand il était avec Requiem, jamais. Deux vrais amis, vous dis-je, des meilleurs amis, même. Près d’eux, il y avait un canapé, et pas loin, une autre porte vitrée. Zéphyr jeta un coup d’œil par-là, et aperçu une immense piscine dans laquelle des gens se baignaient déjà. Merlin, cette fête était vraiment géniale, et il venait à peine d’y arriver. Il faudrait absolument qu’il arrive à traîner Requiem dedans. Elle allait prétendre qu’elle ne pouvait pas, qu’elle risquait de toucher trop de gens et de se retrouver avec une nausée dégueulasse, m’enfin pour le moment, elle avait l’air de maîtriser son don, nan ? Elle l’avait plus ou moins touché, et n’avait pas eu de vision de mort (entre Jangor, sa femme et Requiem, Zéphyr était servi niveau annonce de mort prochaine …)
« Alors ma Requ’, quoi de neuf dans ta vie ? Raconte tes folles aventures à Zéphyr-le-roi, je veux tout entendre. »
Lui aussi, avait beaucoup à raconter à Requiem. La question c’était : comment le faire ? Comment annoncer qu’il couchait avec une fille de sang-pure adepte de Voldemort, hein ? Et qu’il ne couchait pas seulement avec elle, d’ailleurs mais plutôt qu’il développait une tonne de sentiments pour elle, chose qui n’était absolument pas supposée arriver, parce que tant qu’à lui dire la vérité, autant lui dire toute la vérité… Comment lui annoncez-ça, hein ? Sans qu’elle pète un plomb, bien sûr ?
Requiem N. Ainsworth
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Sujet: Re: Une orange pour le fils du roi siouplait ! ♥ [Narishak] Jeu 7 Nov - 18:58
« Toi aussi, tu m’as manqué. Et mon déguisement est génial, presque autant que le tient... »
Un compliment du grand et tout puissant Ishak, quelle chance. Bon d'accord il en dit des choses gentilles, mais quand c'est à l'adresse d'une demoiselle en générale, c'est pour avoir son lit, son toit ou son paquet de céréales. Alors qu'il désignait un endroit plus au calme - et loin de la naïve petite Alice - la blondinette, brune pour l'occasion, sentit de nombreux regards converger vers eux. Principalement féminins, et mauvais, presque accusateurs pour certains. Loin d'être inquiète, elle sourit de plus belle, il se disait des choses dans les dortoirs des dames, ont fantasmait déjà sur les quatre fantastiques, alors imaginez un peu ce qu'on pouvait rêver de faire avec l'un des deux anciens rois de gryffondor.. Ishak avait sa réputation toute faites, il était un bon coup, un très très bon coup. Puis bon il était beau mec, même Requiem pouvait le voir, le charme qu'il dégageait ne passait pas totalement inaperçu, surtout pas ici. Un bon nombres de pimbêches invitées étaient là dans l'idée de se trouver un cavalier exceptionnel pour ensuite se pavaner et faire parler d'elle. Quoi ? C'est le but des soirées à cet âge, être vu pour qu'ensuite on parle de vous, de votre déguisement lors de LA fête de l'année, puis du mec accroché à votre bras, ou à vos fesses. Donc, Nara était en train de se faire mousser, de narguer ouvertement une bon tas de gourdasses. Tout simplement elle allait dans un coin tranquille avec l'un des deux damoiseaux les plus désirés ce soir. Pas de jalousie masculine, il faut comprendre que dans les petites têtes des étudiantes pas malignes ils sont des héros, et des grands puisqu'ils ne sont plus à Poudlard, et par définition des fantasmes occasionnellement accessibles. C'est aussi simple que cela. Et ces histoires de basses cours amusaient beaucoup la redoublante.
Entre temps - pendant que Nara se délectait de la stupidité féminine ambiante pour être précis - ils étaient arrivés dans un angle près d'une fenêtre et d'un canapé. Parfait pour pouvoir discuter un peu sans être dans la cohue des lycéens, surtout que certains étaient déjà alcoolisés, vraiment rapides. En parlant de boire, Requiem avala une gorgée de son cocktail typiquement moldu, puis posa ses yeux de chats sur son ami, le meilleur en fait. Il ne s'était pas vu depuis longtemps, trop longtemps, plusieurs mois. Si elle n'avait pas fait autant de bêtises à Poudlard, ni tabasser tant de petits hommes, elle serait en septième années et pourrait être libre dans moins d'un an, libre de le voir plus souvent. Mais on ne revient pas en arrière, quoi qu'il doit bien exister un sort pour cela, aujourd'hui elle assumait donc sa place en sixième années et ces deux ans encore à tirer. Même si à cause de ça, elle devait se contenter de voir son meilleur ami et confident qu'une fois tous les trois mois. Au moins ils avaient des choses à se dire, et était très heureux de se retrouver, c'est le principal au fond.
« « Alors ma Requ’, quoi de neuf dans ta vie ? Raconte tes folles aventures à Zéphyr-le-roi, je veux tout entendre. » »
La modestie pourrait étouffer des rois, mais certainement pas celui là en tout cas. Zéphyr et sa personne, qu'elle grande histoire d'amour que voilà, heureusement il restait encore un peu de place pour aimer aussi ses amis.
« C'est "Zéphyr fils de roi", tu n'es donc qu'un prince mon petit, désolée. »
Elle souffla ces quelques mots tout en lançant un regard vers la fenêtre et ce qu'il se passait dehors. La piscine, elle était là. Avec Ishak elle savait qu'elle finirait par y aller, il ne lui laisserait pas le choix à la fin c'était un fait établi d'avance. Et il était l'un des rares qu'elle ne pourrait jamais boxer, ou pas sérieusement du moins. Donc elle serait mouillée et en contact avec tout ce petit monde, si elle restait un minimum concentrée ça irait, au pire elle vomirait et mettrait ça sur le compte de l'alcool. Justement pour rentrer dans son personnage elle but une nouvelle fois, dans peu de temps son gobelet en fourrure serait vide, mais Fifi se montrerait un faux-roi-galant. Car oui l'instant d'avant elle lui avait fait remarquer que son nom ne signifiait pas roi, mais fils de roi, donc pas de précipitation, son déguisement ne faisait pas tout, c'était un prince et puis c'est tout. Accessoirement, c'était juste l'occasion d'envoyer une petite pique, une toute petite.
« Pour les nouveautés.. C'est assez calme au final, enfin si on oublie que ça pullule de minis sorciers maléfiques en puissance dans les couloirs. »
Évidemment, elle parlait des russes. De tous ces scandinaves là, aux vêtements sombres et à la peau laiteuse, mais même si elle pouvait les critiquer sans manquer d'inspiration, ils avaient en parti fleurie son année. Ces bougres étaient des cibles formidables, surtout l'autre prétentieux, celui qui était encore plus pâle que les autres.
« Ils m'amusent c'est déjà pas mal. »
Son regard était rieur mais aussi très sérieux, sans aimer faire du mal aux gens, elle prenait un malin plaisir à remettre les prétentieux à leurs places. Puis gagner, avoir le dernier mot, et réduire en bouillie les méchants. Elle s'était déjà battue avec plus de la moitié des serpentards, et avec quelques nouveaux élèves, ceux de Durmstrang principalement. Les français elle les appréciaient évidement, étant née au Canada, elle avait apprit la langue française très tôt, puis ses parents aimaient le sud de la France pour les vacances. Au fond elle ne pouvait pas tant se plaindre de cet échange, il lui permettait de renouer avec une langue qui lui manquait et lui offrait de nouvelles personnes à détester, c'était parfait.
« Heureusement que ce n'est qu'une année quand même. »
Oubliant qu'elle avait une tenue très sexy et que cette nuit elle était d'abord et avant tout une bombe, elle se dirigea vers le canapé et se laissa tomber avec classe, ou pas. Elle se vautra tel un phoque, la tête contre un coussin du sofa et les paupières closes. La née moldu ignorait que son meilleur ami était en train de bêtement tomber amoureux de l'une des élèves de Durmy, une rousse qui avait déjà croisée la route de Requiem. Ça c'était mal passé d'ailleurs, donc si Ishak comptait lui parler de sa relation intime avec cette dernière ça promettait d'être amusant.. Mais pour l'instant elle ne savait rien, ne parlons donc pas de drames tout de suite. Catwoman ouvrit les yeux et planta son regard de félin dans celui du petit roi d'un soir, désignant ensuite la place à coté d'elle, passant de l'un à l'autre plusieurs fois assez rapidement, sans ouvrir la bouche, jusqu'à ce qu'il s'installe près d'elle. Un caprice avec les yeux, pauvre Zéphyr destinée à être entourée de nanas têtues. Enfin là il n'avait qu'à se laisser tomber lui aussi comme une masse, ce qu'il fit. Naranja elle croisa ensuite ses jambes, pour faire un peu plus féminine, puis elle porta son verre de velours ébène à ses lèvres et en vida une longue gorgée. Maintenant c'était à lui de parler, elle ouvrit donc la bouche en tournant son visage vers son meilleur ami.
« Bon et toi ? Toujours dans tes combines je suppose ? Et tu as couché avec combien de filles depuis la dernière fois ? »
L'art d'aller droit au but. Voilà qu'elle l'engueulait presque, elle finirait forcément par lui faire la leçon dans la soirée de toute façon, sauf si elle buvait. D'ailleurs elle prit une nouvelle longue gorgée, et finit son gobelet géant. Avec une toute nouvelle douceur, elle se rapprocha du beau brun et posa son menton sur son épaule, fit papillonner ses cils et lui offrit l'un de ses sourires digne de Saha lorsqu'elle demandait quelque chose à son grand frère préféré. Plus rien à voir avec le ton mi-accusateur et mi-curieux de l'instant d'avant.
« Fifiiii, tu peux aller me remplir mon verre s'il te plais ? »
Car oui l'amitié de ces deux là ne datait pas d'hier et la blondinette pouvait se vanter de connaître les femmes de la vie de Zéphyr, la maman et les petites sœurs, qui l'avait adoptée tout naturellement. Elle avait donc apprit à quémander comme la plus jeune de la famille anglo-pakistanaise, et en général, ça fonctionnait.
I. Zéphyr Aït-Malek
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Sujet: Re: Une orange pour le fils du roi siouplait ! ♥ [Narishak] Jeu 26 Déc - 19:49
Requiem connaissait toute la vie de Zéphyr, à commencer par sa famille. Plusieurs fois elle était venue chez lui, pas pendant longtemps parce qu’il n’y avait jamais la place pour la loger, mais le nombre de déjeuners, de dîners, d’après midi, qu’elle avait passés avec la famille Khan/Aït-Malek était énorme. Les petites perles l’adoraient, particulièrement Saha qui la trouvait très amusante. Elle ne ressemblait en rien à Mahwish, qui était aussi sage que Requiem était bagarreuse, aussi sérieuse que Req je-m’en-foutiste, et pourtant elles s’adoraient, Mahwish demandait d’ailleurs régulièrement de ses nouvelles. Mary-Ann était préoccupée par sa réussite scolaire, inquiète du fait qu’elle avait déjà redoublé et qu’elle n’avait pas l’air de s’investir à fond comme son fils le faisait. Zéphyr répondait à ses inquiétudes en lui disant de ne pas faire la maman poule, qu’elle s’en sortirait avec brio dans la vie même si elle obtenait des notes médiocres à ses ASPIC. Après tout, lui avait réussi ses examens parfaitement bien, et il vivait une vie de merde, comme quoi l’un ne dépendait pas de l’autre. Mary-Ann adorait Requiem, qu’elle appelait d’ailleurs Naranja, c’était d’ailleurs pour cela qu’elle s’inquiétait pour elle. Elle trouvait qu’elle correspondait parfaitement bien à son fils, qu’ils s’étaient trouvés. Elle avait eu la même impression en rencontrant Elijah pour la première fois. Elle répétait souvent à son fils « vous êtes les mêmes », que ce soit en parlant d’Eli et lui, ou de Req et lui. Evidemment, Requiem savait qui était le père de Zéphyr, connaissait dans les grandes lignes l’enfance de son meilleur ami, et elle avait aussi entendu parler du fameux beau-père, Farouk Khan, bien que Zéphyr évitait le plus souvent ce sujet. Evidemment, Zéphyr connaissait lui-aussi la famille de Requiem. La demoiselle avait d’ailleurs une histoire familiale beaucoup plus complexe que la sienne, et ce n’était pas peu dire. D’abord, il y avait la grand-mère, que Zéphyr n’avait jamais eu l’opportunité de rencontrer, puisqu’elle habitait au Mexique ; Requiem lui avait néanmoins promis qu’elle l’y amènerait, un jour. Les parents biologiques de Requiem ainsi que son grand frère étaient décédés quand elle était petite, dans un accident de voiture auquel elle avait survécu, plus ou moins au même moment où Zéphyr avait perdu son père. Cet élément assez dur était certainement ce qui les avait vraiment rapproché, les faisant passer d’amis à meilleurs amis. Néanmoins Requiem s’était trouvé une nouvelle famille, une deuxième famille, qui était prête à tout pour elle, même à quitter le Canada pour aller vivre de l’autre côté de l’Océan, en Angleterre. Des moldus, un cascadeur et une boxeuse – évidemment que Requiem était bagarreuse – qui avaient eux-mêmes deux enfants, et qui avaient accueillis la blonde comme un troisième. L’un des deux nouveaux frères de Requiem était lui-aussi décédé, d’une leucémie cette-fois. La vie de Requiem était entourée de morts, culminant au-dessus de cela son don : la demoiselle voyait la Mort, est-ce qu’on pouvait dire cela comme ça ? En tous cas elle avait des visions macabres qu’elle ne maîtrisait pas, ou pas complètement, malgré l’aide de sa grand-mère. Zéphyr avait des meilleurs amis plutôt géniaux : l’un avait du sang de Vélane, il était donc magiquement beau-gosse, et l’autre voyait la mort. Stylé ! Et ne parlons même pas de son tatoueur vaudou et de sa femme voyante, sinon il se sentirait carrément nul, par rapport à cet univers de génies de la magie.
« C'est "Zéphyr fils de roi", tu n'es donc qu'un prince mon petit, désolée. »
La demoiselle connaissait bien sûr le nom de famille de son meilleur ami, et elle n’avait pas tort : Zéphyr Aït-Malek signifiait bien Zéphyr fils de Roi. C’est vrai qu’en un sens, il n’était donc qu’un Prince, néanmoins il avait déjà réfléchit à la question, elle ne le prenait pas vraiment de court …
« Et les princes sont destinés à devenir rois ma jolie, incline-toi donc. »
Et ça pouvait continuer des heures comme ça ; en effet, Requiem pouvait lui répondre que malheureusement, il n’était qu’un petit bâtard, il ne deviendrait donc jamais roi. Il ne le prendrait pas mal, après tout il était le premier à le dire. Enfant bâtard et fier de l’être, voyez-vous ça. En tous cas, les deux amis s’avancèrent vers le fond de la pièce, pour pouvoir se retrouver en tête à tête un peu plus calmement. Une nana était montée sur un piédestal et chantait à tue-tête une chanson des Beatles ; heureusement que les Sangs-Purs n’étaient pas là pour voir ça, ils auraient été forcé de faire croire à tout le monde que c’était de la musique de merde alors que c’était probablement la meilleure que l’Angleterre magique ou moldue connaîtrait pour plusieurs générations. Autrement, toute la salle chantait à l’unisson avec elle. Il y avait un monde fou là-bas, on ne devait certainement même pas voir ses pieds.
« Pour les nouveautés.. C'est assez calme au final, enfin si on oublie que ça pullule de minis sorciers maléfiques en puissance dans les couloirs. Ils m'amusent c'est déjà pas mal. Heureusement que ce n'est qu'une année quand même. »
Zéphyr rit doucement, s’imaginant ce qu’avait dû leur faire subir sa meilleure amie. Il but une nouvelle gorgée de son whisky, finissant presque son verre. Il passa un regard panoramique sur la salle. Il connaissait tout le monde, ou presque. En tous cas, aucun des visages ne lui paraissait inconnu, sauf quelques-uns qu’il assimilait aux visages des nouveaux venus. Néanmoins, aucun russe, ou en tous cas pas de grand blonds/roux aux yeux bleus. Des français, alors. En tous cas, une certaine russe n’était pas là. Elle n’était pas russe, d’ailleurs, mais biélorusse – y’avait-il vraiment une distinction entre ces pays ? Surtout en période de l’URSS ? – et elle correspondait parfaitement au cliché qu’on avait des nordiques : sa peau était aussi blanche que la neige, et elle avait de magnifiques et longs cheveux roux. Sans y faire même attention, Zéphyr écuma la pièce de son regard à sa recherche. Elle n’était pas là, évidemment qu’elle n’était pas là. Qu’est-ce qu’elle ferait là, d’ailleurs ? Mais Requiem était là, elle, alors il reconcentra son attention sur elle, sa blondasse. Elle s’était affalée sur le canapé, comme elle le faisait toujours. Néanmoins, avec son costume de Catwoman, l’effet était complètement différent. Elle sirotait tranquillement son breuvage, qu’elle s’était servie dans un verre fait de fourrure. Aussi stylé que le sien, il fallait le dire. Assorti à sa tenue. Zéphyr rejoignit sa camarade sur le canapé, qui avait croisé les jambes, histoire sûrement de faire un peu plus classe. Ça fonctionnait très bien, elle était carrément irrésistible. Zéphyr lui galéra un peu, il coinça sa traîne sous ses pieds, manqua de trébucher avant d’atterrir près d’elle. Il avait réussi à sauver son fon de Whisky, c’était ce qui comptait. Il replaça correctement sa couronne sur son crâne décoiffé, et il écouta sa demoiselle :
« Bon et toi ? Toujours dans tes combines je suppose ? Et tu as couché avec combien de filles depuis la dernière fois ? »
Le cœur de Zéphyr manqua quelques battements. Est-ce qu’elle a deviné ? Non, bien sûr que non, comment aurait-elle pu ? Merlin, Zéphyr, reprend-toi ! Elle lit pas dans tes pensées, aux dernières nouvelles elle fait pas de légilimencie, encore heureux, d’ailleurs elle a déjà son don de mort – c’était comme ça qu’il l’appelait – c’est déjà bien suffisant. Merlin, je lui dis quoi ? Elle a l’air en colère. Elle déteste ce que je fais, de toute façon, mais elle a raison, je suis toujours dans mes combines, et j’ai couché avec plein de filles, dont Sasha. Merlin je vais pas lui dire pour Sasha, elle va me tuer rien que par son regard ! Si si, je dois lui dire, après elle va le découvrir elle-même et elle va vraiment m’assassiner. Ou pire, elle va assassiner Sasha. Oh Merlin si elle s’en prend à Sasha c’est Sasha qui va la tuer. Oh la la Merlin je suis troooop stupide pourquoi j’ai couché avec Sasha ?! J’aurais jamais dû faire ça ! Je vais me reconvertir et devenir moine et vivre dans un monastère, ça fera plaisir à tout le monde et j’aurais même pas de factures à payer. En même temps, si je lui dis, elle pourra jouer à l’espionne pour moi ? Bon, faudra qu’elle accepte l’idée, et faudrait que ça ait un but, parce que si ça se trouve je ne reverrai jamais Sasha … Mais elle pourrait, n’est-ce pas ? C’est une bonne idée ! Non, Requiem ne ferait jamais ça. Merlin, Zéphyr, répond lui ! Tout ça en une seconde, peut-être une seconde et demi, l’esprit humain était vraiment génial. Zéphyr se reprit donc, le cœur battant un peu plus rapidement que quelques secondes auparavant, et il fit :
« Figure-toi que j’ai trouvé un job stable ! Aux Trois Balais, Rosemerta m’a engagé et en échange je loge dans une de ses chambres. Donc plus besoin de coucher avec des nanas. Plus trop, en tous cas ! »
Zéphyr avait adopté la stratégie suivante : rendre Requiem fière de lui, elle serait ainsi contente, et dans de meilleure dispositions pour accueillir la nouvelle. Parce qu’il allait lui dire. Il ne pouvait pas lui mentir encore. Certes, ne rien lui dire ce n’était qu’un mensonge par omission, mais mensonge quand même, et il n’arrivait pas à faire ça. En tous cas, Requiem paraissait vouloir l’aider dans sa tâche de la mettre dans de bonnes dispositions. En effet, elle fit des yeux de chat (littéralement, elle avait des pupilles bizarres de chat et tout, ça allait avec son déguisement), et dit, presque minaudant, la tête posée sur son épaule :
« Fifiiii, tu peux aller me remplir mon verre s'il te plais ? »
Zéphyr soupira, mais il se leva presque dans la seconde, attrapant le verre de la demoiselle, et il fit :
« Je ne refuserais rien à Catwoman. J’arrive, bouge pas, sinon on va se perdre… »
Sans la regarder, il partit en direction du buffet. Il fallait pour cela qu’il traversa la piste de danse. Merlin, ça allait être une tâche compliquée. Il plongea à travers la foule, et confirma ce qu’il se disait plus tôt : on ne voyait pas ses pieds. Il sentit ce qui paraissait être des milliers de corps collés au sien, dont certains qui se frottaient particulièrement. Il croisa quelques regards connus, comme celui de Sirius Black ou d’Elijah, déjà en très bonne compagnie. Enfin, il atteignit le buffet, sa couronne tombant sur ses yeux. Il posa les deux verres sur la table, redressa sa couronne, et se concentra sur les alcools, un sourire en coin aux lèvres. Il remplit de nouveau à ras-bord son verre de whisky-pur-feu, et servit la même chose à sa meilleure amie. Il remplit moins le verre, de peur qu’elle choisisse de lui renverser sur la gueule. Il prit d’ailleurs la baguette de sa ceinture, et lança un sort sur les coupes, de sortes que rien ne se renverse quand il traverserait la foule. Il la raccrocha ensuite, tandis qu’une demoiselle passait à côté de lui, et s’arrêtant au buffet, piochant quelques trucs à manger. Zéphyr reconnu son Alice, et un sourire naquit sur ses lèvres. Dans sa main gauche, qu’elle tenait un peu soulevée, au niveau de son épaule, se consumait un joint. Sans plus de cérémonie, Zéphyr lui pris des doigts, et le planta automatiquement dans sa bouche. Alice se retourna vivement, mais resta bouche bée face à la nouvelle apparition de l’ancien roi des Gryffondors. Zéphyr cligna de l’œil droit, avant de fermer les deux yeux, et de prendre une grande inspiration sur le joint. Il sentit l’air impur passer de sa gorge à ses poumons. Il rouvrit ensuite les yeux, qu’il sentait picoter, tandis qu’il sentait presque littéralement la drogue lui monter au cerveau. Il tendit le joint à la demoiselle, qui hésita un moment, avant de le reprendre. Attendant encore quelques secondes, il finit par recracher la fumée élégamment, créant, un fin nuage de fumée presque verte. Alice au pays des merveilles avait ses yeux plantés dans les siens. Zéphyr se mordit la lèvre, puis détourna le regard, attrapant les deux coupes. Il se pencha ensuite vers la demoiselle, baisa sa joue gauche, et murmura à son oreille un merci qu’elle seule put entendre. Il se précipita ensuite à travers la foule, à nouveau piégé entre les gens. Alice resta planté comme une idiote près du buffet une vingtaine de seconde, laissant le joint brûler seul.
« J’ai pris Whisky pour toi aussi, je savais pas ce que tu voulais »
Zéphyr s’affala à nouveau sur le canapé, et porta la coupe pleine à ses lèvres. Il but une, deux, trois gorgées, estimant que ça l’aiderait, avec le joint, à faire passer ce qu’il avouerait à sa meilleure amie ensuite. Tout de suite, en fait.
« Ok Requiem j’ai fait une connerie. Je te jure que je sais que c’est une connerie mais j’ai pas pu m’en empêcher. J’ai couché avec une nana, merlin, j’aurais jamais jamais jamais dû faire ça. C’est arrivé qu’une fois, mais ça a eu trop de conséquences, j’arrive même pas à en voir le bout, tous les jours je découvre une raison de plus qui me fait dire que j’aurais jamais dû faire ça. Je l’ai rencontré y’a quoi, un mois, et depuis c’est tous les jours, merlin tous les jours que je pense à elle. Elle est ici, à Poudlard et elle est venue me voir l’autre soir, aux Trois Balais, son frère venait de mourir, je sais pas pourquoi elle est venue, mais on s’est disputé, puis elle est partie, et elle est revenue, et puis on a parlé, et on a dormi, juste dormi, puis elle est repartie, dans la nuit, je l’ai pas entendue, et j’ai plus de nouvelles, et Merlin ça me tue. C’est la pire des nanas, Req, je te jure, j’ai l’impression d’être pris au piège dans un truc que je maîtrise pas… »
Zéphyr avait parlé extrêmement rapidement, la voix basse, les yeux plantés dans ceux de Requiem, plein de détresse. En réalité, il avait besoin d’elle, de sa meilleure amie. Il avait besoin qu’elle lui dise que Sasha aussi pensait à lui, qu’elle non plus elle n’en dormait pas de la nuit, qu’elle ne rêvait que lui comme lui ne rêvait que d’elle, qu’elle ne mangeait plus, qu’elle ne vivait plus, en attente de le voir. Il voulait savoir si Sasha était dans le même état que lui, ou si elle l’avait quitté en se disant que ça ne servait à rien, qu’elle ne ressentait rien pour le misérable bâtard sang-mêlé qu’il était. Mais Requiem ne pouvait pas le rassurer. Il but une nouvelle longue gorgée de Whisky qui lui arracha la gorge.
Il fixait Requiem, le nom de Sasha sur le bout des lèvres, les yeux plantés dans les siens, brillants de détresse et d’amour. Merlin, Requiem, aide-le. Regarde-le, il n’est plus lui-même, elle lui a tout pris, son âme, son cœur, ne lui laissant que son corps de fils de roi. Regarde-le dans les yeux, et ose dire qu’il est toujours le même, que sous son déguisement rien a changé. Ça sera mentir. Sasha a tout changé, tout bouleversé. Et si Zéphyr a l’impression de connaître au moins un bout de ces conséquences, il a tort. Il ne sait rien, rien du tout. Elle a changé toute sa vie, et il ne sait pas encore à quel point.
Requiem N. Ainsworth
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Sujet: Re: Une orange pour le fils du roi siouplait ! ♥ [Narishak] Mar 4 Fév - 15:33
Beaucoup ne croient pas en l’amitié filles-garçons, il doit forcément y avoir des sous-entendus, des pensées perverses, une envie d’avoir plus, un jour ou l’autre.. Et ces deux là ils sont quoi ? Il n’est pas gay et elle n’est pas lesbienne, c’est un homme à femmes, il séduit les jolies filles comme il respire et là il ne tente rien. Peut être qu’elle est laide ? Que ce n’est pas son genre, ça doit être ça, une catwoman ça fait peur, c’est trop sexy et ça griffe. Et un roi c’est agaçant, c’est prétentieux et il faut lui baiser les pieds à longueur de journée, très peu pour la jolie blonde – brune ce soir – qui n’était en rien intéressée par le rôle de reine, un titre pas tellement utile qui attire les problèmes, et qui peut faire perdre la tête. Non, il n’était donc pas son genre. Etait-ce pour cela alors, qu’ils pouvaient être amis sans arrières pensées ? Mais le reste de l’année cette règle n’était plus d’usage puisqu’ils abandonnaient leurs déguisements, quelle était l’explication ? Il n’y en avait pas. Oui, ils s’aimaient d’une façon simple, sans perversité et sans faux espoirs, juste parce que c’était comme ça, ils étaient fait pour ça.
« Et les princes sont destinés à devenir rois ma jolie, incline-toi donc. »
Voilà ce qui faisait d’eux des amis, ils se provoquaient sans cesse, jouant avec les nerfs de l’autre. Là, il jouait le roi machos, le petit chef tête à claque, chose que détestait Requiem et il le savait évidemment. Bien joué. Elle arqua un sourcil et ne cria pourtant pas, elle ne répondit pas, se contentant de lui offrir un regard mauvais, presque hautain, mais agrémenté d’un petit sourire rieur. Là, elle le prenait de haut, se redressant comme une pimbêche pour ensuite finir son verre l’air agacé, mais intérieurement elle était rieuse et tellement heureuse de le revoir, que son cinéma n’était en rien crédible.
« Figure-toi que j’ai trouvé un job stable ! Aux Trois Balais, Rosemerta m’a engagé et en échange je loge dans une de ses chambres. Donc plus besoin de coucher avec des nanas. Plus trop, en tous cas ! » Pause, le petit bouton près de marche arrière. « Je ne refuserais rien à Catwoman. J’arrive, bouge pas, sinon on va se perdre… »
Un petit temps s’écoula, elle avait fini son verre et le sorcier aussi, alors qu’il lui annonçait enfin quelque chose de positif, elle était contente, vraiment. Il ne couchait donc plus à tout va, enfin pas pour les mêmes raisons du moins, et il avait un boulot ! Un vrai, pas l’une de ses combines douteuses qui certes lui rapportait de l’argent, mais qui, aussi, le mettait dans le caca de sang purs. Néanmoins, au lieu de s’extasier, Nara fronça les sourcils, parce qu’il était tendu. Elle le connaissait plutôt bien, voir même très très bien, et là il était inquiet, perturbé, elle le sentait, pas besoin d’avoir de supers pouvoirs pour voir que quelque chose clochait. Alors qu’elle allait lui intimer –ou plutôt l’obliger – à en parler en le questionnant avec précision, il accepta très gentiment d’aller remplir son gobelet en fourrure, elle lui sourit et le regarda s’éloigner dans la foule. Elle ne le lâcha pas des yeux. Requiem était de ces personnes qui pouvaient vous mettre mal à l’aise d’un regard, lorsqu’elle fixait une personne, elle semblait voir à travers, lire en elle, et c’était plus ou moins le cas. Son don, ou sa malédiction au choix, lui permettait de savoir si un inconnu était hanté ou non, suivit par quelques esprits vengeurs ou protecteurs, elle sentait la présence des morts, et même de la personnification de cette étape de la vie. Un simple contact lui donnait tant d’informations, elle sentait les menteurs en leur effleurant la peau, devinait qui dans un groupe allait mourir en premier, juste en leur serrant la main.. C’était une espèce d’hypersensibilité à l’être humain, et surtout, à la souffrance. La mort faisant partie intégrante de la vie de Naranja, cette dernière avait appris à la dompter, à l’écouter, à l’apprécier peut être aussi, parce qu’elle n’avait pas le choix. L’héritage de sa grand-mère était celui là, un don difficile à gérer, une dévotion à la survit des autres puisqu’elle pouvait aisément savoir si telle ou telle personnes étaient malades, mortellement malade. Utile non ? Ca vous donne envie hein ? De voir la faucheuse de vos propres yeux, mais malheureusement ce n’est pas contagieux. Même pas sexuellement transmissible, rien à faire. Et ça ne se soigne pas non plus. Mais revenons-en à nos moutons, surtout à celui qui se frayait un chemin dans la foule sous les yeux de chats de sa meilleure amie. Elle le surveilla quand il croisa la pauvre Alice, la petite bête était bien plate et elle resta encore un long moment immobile alors que le beau brun s’éloignait, cela fit sourire la née moldue, son meilleur ami était doué elle devait l’avouer, et drogué aussi car elle l’avait vu volé une taffe du joint de la blondasse, elle soupira, mais garda son sourire. Enfin, pas très longtemps. Quand le jeune et charmant bâtard revint vers elle, quelque chose le suivait, une ombre, elle s’était déconcentrée et son don refaisait des siennes – oui à force elle avait appris à le « bloquer » mais sans une concentration quasi constante, ça revenait – pour lui dévoiler un problème qui suivait le beau brun. Le regard nettement assombrit, elle fixa l’étrange point dans le dos de Zéphyr jusqu’à ce qu’il soit à nouveau assit, là elle ferma les yeux un court instant et inspira une grande bouffée d’air, des voix et des murmures s’élevaient dans la pièce, malgré la musique, les rires et les cris des adolescents présents, elle les sentait. Les esprits des morts encore accrochés aux jeunes, et puis quelques ombres néfastes, celles qui promettaient un danger, de sérieux ennuis, comme celle qui suivait Fifi.
« J’ai pris Whisky pour toi aussi, je savais pas ce que tu voulais »
Reviens Naranja, reviens parmi les vivants et laisse donc la mort derrière toi, ce soir elle n’a rien à faire dans ta vie.
« Ok Requiem j’ai fait une connerie. Je te jure que je sais que c’est une connerie mais j’ai pas pu m’en empêcher. J’ai couché avec une nana, merlin, j’aurais jamais jamais jamais dû faire ça. C’est arrivé qu’une fois, mais ça a eu trop de conséquences, j’arrive même pas à en voir le bout, tous les jours je découvre une raison de plus qui me fait dire que j’aurais jamais dû faire ça. Je l’ai rencontré y’a quoi, un mois, et depuis c’est tous les jours, merlin tous les jours que je pense à elle. Elle est ici, à Poudlard et elle est venue me voir l’autre soir, aux Trois Balais, son frère venait de mourir, je sais pas pourquoi elle est venue, mais on s’est disputé, puis elle est partie, et elle est revenue, et puis on a parlé, et on a dormi, juste dormi, puis elle est repartie, dans la nuit, je l’ai pas entendue, et j’ai plus de nouvelles, et Merlin ça me tue. C’est la pire des nanas, Req, je te jure, j’ai l’impression d’être pris au piège dans un truc que je maîtrise pas… »
Voilà, il lui offrait justement ce dont elle avait besoin, une échappatoire. Enfin, elle n’était pas si sûr de vouloir s’échapper de la mort à travers un futur problème, car pour que le beau brun soit aussi inquiet, et pour qu’il soit comme par hasard suivit par une ombre, ça devait être sérieux. Il avait parlé en esquivant le regard de sa meilleure amie qui, laissa plusieurs longues secondes se consumer avant de répondre, elle trouvait cela positif car si son Fifi s’attachait à une fille il allait moins coucher à droite et à gauche, puis être amoureux ça rend heureux non ? Car oui il n’avait pas fini que déjà le problème était cerné, il tombait amoureux. Mais il avait peur, pas seulement de ses sentiments qu’il ne maîtrisait pas, il y avait autre chose et c’est cela qui fit froncer les sourcils de Requiem.
« C’est qui ? »
La question tomba directement, elle ne commença pas par essayer de le rassurer, lui dire que c’était normal d’être perdu quand on ressentait ça, que le manque c’était parce qu’il était tout simplement attaché à cette nana, celle qui était la pire selon ses termes. D’abord et avant tout elle voulait savoir qui elle était, pourquoi il était si terrifié. Bon, la dernière fois qu’il s’était attaché c’était pour une pétasse, Requiem lui aurait bien refait le nez avec quelques coups de poings mais Zéphyr lui avait fait promettre de ne jamais frapper à mort la brune qui maintenant n’était plus à Poudlard, elle s’attendait donc au pire. Encore une petite allumeuse hein ? C’était ça, une collectionneuse stupide et égocentrique ? Une manipulatrice elle le savait, plusieurs noms lui vinrent à l’esprit, quelques rouges et ors pouvaient correspondre, ainsi que la brune de sa maison là, la prétentieuse qui voulait prendre sa place de princesse des blaireaux, même pas en rêve. Elle par contre, Requiem lui avait déjà colle un pain, elle se mordit donc la lèvre et but ensuite une longue gorgée du whisky qui lui brûla la gorge. Elle réalisa alors qu’elle ne l’avait pas remercié.
« Et merci pour le whisky. »
Le ton fût un peu moins froid qu’auparavant, elle but encore une gorgée et soupira, il fallait qu’elle arrête d’être agressive comme ça, elle serait là pour lui de toute façon, peu importe le nom qu’il allait lui sortir.
« J’ai bien peur de devoir être honnête avec toi mon Fifi, tu tombes amoureux, mais ce n’est pas si grave. La dernière fois que je t’ai vu comme ça c’était pour l’autre là.. Quoi que non, tu n’étais pas aussi.. Pas comme ça, tes yeux ne brillaient pas autant et tu étais nettement moins paniqué. »
La mexicano-canadienne fit un petit clin d’œil à son meilleur ami, pour essayer de le rassurer et de l’inciter à en dire plus, elle ne s’énervera pas. Ca ne peut pas être pire que la pétasse de toute façon, il faudrait que ce soit un monstre. Rek prit donc la main de l’anglo-pakistanais dans la sienne pour l’assurer encore plus que ce n’était pas grave du tout, une petite lueur moqueuse pétillait tout de même dans son regard, parce que oui s’il tombait réellement amoureux il allait se faire charrier par la blondinette, et pas qu’un peu.
« Bon cesse de faire durer le suspens maintenant, c’est qui ? Que je garde un œil sur elle. »
Au fond elle ne plaisantait qu’à moitié, oui elle allait la surveiller cette fameuse nana qui n’avait pas intérêt de briser le cœur de son meilleur ami. Si tu savais Nara, si tu savais quel nom allait bientôt sortir de la bouche de Zéphyr, tu ne sourirais sûrement pas comme ça..
I. Zéphyr Aït-Malek
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Sujet: Re: Une orange pour le fils du roi siouplait ! ♥ [Narishak] Mar 11 Fév - 23:40
« C’est qui ? Et merci pour le whisky. J’ai bien peur de devoir être honnête avec toi mon Fifi, tu tombes amoureux, mais ce n’est pas si grave. La dernière fois que je t’ai vu comme ça c’était pour l’autre là.. Quoi que non, tu n’étais pas aussi.. Pas comme ça, tes yeux ne brillaient pas autant et tu étais nettement moins paniqué. »
Zéphyr n’écouta même pas la fin de la phrase de sa meilleure amie, il avait plaqué ses mains sur ses oreilles avant, dès qu’elle avait commencé à parler de ladite « autre », juste après avoir réalisé ce qu’elle avait dit dans la phrase d’avant. De quoi parlait-elle, qui était cette autre ? De la plus grande histoire d’amour que le jeune homme avait vécu jusqu’à présent, bien sûr, celle qu’il avait partagée avec Eleanor Goldsmith. Le petit prince des Gryffondors pris dans les filets de la reine des pestes, dont il ne put s’échapper qu’au bout d’un an. Un an où ils avaient été tout l’un pour l’autre, où ils avaient tout partagé. Ils ne s’entendaient pas, n’étaient pas fait pour s’entendre d’ailleurs, mais les hormones et l’excitation de tout le château créée autour de leur couple avait fini par les convaincre qu’ils étaient des âmes sœurs. Ils étaient donc faits pour être ensemble, qu’ils passent leur vie à s’engueuler ou non. Ils étaient persuadés qu’ils étaient fous amoureux l’un de l’autre, et en un sens, c’était vrai. Zéphyr sentait voleter des papillons dans son ventre (et dans son bas-ventre aussi) quand il était près d’elle, elle lui faisait tourner la tête, le rendait dingue, possessif, jaloux, il voulait la voir tout le temps, elle lui manquait en permanence, ils n’arrivaient pas à restés séparés après leurs disputes plus de deux ou trois jours parce qu’ils s’attiraient l’un vers l’autre, irrémédiablement. Ils étaient restés fidèles l’un envers l’autre, du côté de Zéphyr en tous cas, mais ne manquaient jamais un coup de rendre jaloux l’autre, sans jamais franchir la ligne néanmoins, parce que dans ce cas-là, ils se seraient séparés pour de bon. Et Zéphyr ne voulait pas se séparer d’Eleanor. Il avait la sensation que sans elle, il n’était plus rien. En un sens, ce n’était pas tout à fait faux ; sans elle, il n’aurait dû moins pas été la personne qu’il était à ce moment-là. La demoiselle avait réussi à placer son homme encore plus haut dans l’échelle sociale de Poudlard, tout en haut, même, aux côtés d’Elijah Darcy, enfin il n’était plus en dessous. Les deux garçons ne régnaient pas seulement en maître sur leur maison, mais avaient de l’influence partout, aussi bien chez les élèves que chez les professeurs ou même chez les fantômes. Il en était certain, sans elle il serait resté ce second, et pour cela, il lui était infiniment reconnaissant, même quand ils n’étaient plus ensemble. Parce que bien sûr, cette histoire ne dura pas. Eleanor quitta l’école un an avant son Amour, comme elle aimait l’appeler, et leur couple n’avait pas tenu deux semaines après la rentrée. Ils ne se parlaient pas, ne s’écrivaient pas, et Zéphyr était persuadé qu’elle allait voir ailleurs comme lui était allé. Loin des yeux loin du cœur, comme on dit, et ça marcha très bien pour nos deux anciens tourtereaux. Ils ne se voyaient plus, n’étaient plus constamment l’un sur l’autre – métaphoriquement ou non – alors ils ne se manquaient pas. Néanmoins, après cela, c’en fut finit des grandes histoires, pour Zéphyr. Il passa sa septième année à réviser ses cours dans le lit de différentes nana, jamais la même plus de trois ou quatre semaines. Eleanor lui avait pompé tout son air, il avait besoin de retrouver sa liberté. Deux ans avaient passé, Zéphyr s’était persuadé que ça ne recommencerait pas, qu’il ne retrouverait pas de nana comme ça avant ses trente ans, peut-être même ses trente-cinq. Et pourtant…
Requiem n’avait jamais aimé et n’aima jamais Eleanor. Elle ne la toléra jamais dans la vie de son meilleur ami, et ne manquait pas de le lui rappeler. Et pourtant Zéphyr n’en avait fait qu’à sa tête, comme d’habitude, et n’avait absolument pas écouté tout ce que Requiem lui avait rabâché sur sa chère et tendre. Apparemment, l’histoire était sur le point de se répéter. Apparemment, Requiem ne porterait jamais les nanas de Zéphyr dans son cœur. Apparemment, il choisissait toujours les mauvaises nanas, aussi. Parce qu’au final, ça serait toujours Requiem qui aurait raison, elle saurait toujours ce qu’il y aurait de mieux pour son Zéphyr. Elle était sa meilleure amie, elle avait un point de vue plus neutre sur la situation, elle était plus objective que lui, donc l’esprit était brouillé par les sentiments. Alors là, tout de suite, elle avait beau parler d’une voix presque douce, rassurante, dès que Zéphyr prononcerait le nom de la nouvelle femme qui hantait ses rêves … Par Merlin, le ton de sa voix ne resterait certainement pas le même, c’était le moins qu’on puisse dire. Pourquoi fallait-il qu’il les choisisse toujours comme ça, aussi, mauvaises pour lui ? Pourquoi n’était-il pas capable de trouver une nana parfaite qui conviendrait à Requiem ? Pourquoi ne tombait-il pas amoureux, par exemple, de Joséphine. Mais si, vous savez, cette petite serveuse mignonne des Trois Balais, un peu fade, mais gentille ? Elle, c’était certain, ne pratiquait pas la magie noire. Ses parents n’étaient certainement pas des meurtriers, et elle n’était pas une cousine éloignée du Mage Noir ou on ne savait trop quoi encore. Ce n’était pas non plus une peste, elle n’était pas populaire, mais au moins, elle offrirait une vie calme et saine à Zéphyr. Pourquoi n’y parvenait-il pas ? Il n’en savait rien, il n’était juste pas attiré par ce genre de nanas, elles ne lui correspondaient pas, voilà tout.
Bref, passons à la raison exacte pour laquelle Zéphyr avait commencé à se boucher les oreilles : Requiem avait dit qu’il tombait amoureux e Sasha. C’était une idée qu’il refusait d’énoncer même au plus profond de ses pensées (même si ça ne ressurgissait du coup que plus facilement dans ses rêves, m’enfin), et là, comme ça, la Poufsouffle se permettait de le dire à haute voix, audible par tout le monde, par Merlin, et surtout par lui ! Elle n’avait pas le droit, non, il ne pouvait pas être amoureux de Sasha, c’était impossible, insensé. Pas si vite, pas d’elle, non. Il venait de la rencontré, il l’avait vu trois fois, elle était quasiment son opposé parfait, comment pouvait-il développer des sentiments amoureux pour elle ? Et puis de toutes façons, c’était complètement ridicule de ne serait-ce qu’y penser : il n’avait plus de nouvelles, ils ne s’écrivaient pas, elle lui avait dit au revoir, elle lui avait demandé de l’oublier. Alors certes, pour le moment, elle ne quittait pas ses pensées, sans cesse il voyait son visage, il avait l’impression de la voir à tous les croisements de rue, d’entendre sa voix dans toutes les radios, mais ça allait finir par passer, n’est-ce pas ? Requiem, dit lui que ça va passer, parce qu’il va devenir dingue, là. Ne lui dit pas qu’il est amoureux, tu ne vois pas qu’il a peur ? Qu’il est mort de frousse, même, qu’il en tremble, que ses mains deviennent moites rien qu’à y penser. Et compare pas, surtout, ne compare pas avec Eleanor. Tu vas l’énerver. Compare pas l’incomparable, et n’essaye pas de te rattraper. Laisse le boucher ses oreilles, il se sent protégé, ainsi.
Zéphyr avait fini par laisser tomber ses mains le long de son corps, laissant la musique regagner ses tympans et Nara en avait profité pour attraper une de ses mains, la libre. L’autre tenait le calice rempli d’alcool que Zéphyr portait à nouveaux à ses lèvres pour en boire de longues gorgées. D’un ton qui inspirait la confiance, mais qui ne laissait non plus le choix, elle continua :
« Bon cesse de faire durer le suspens maintenant, c’est qui ? Que je garde un œil sur elle. »
Zéphyr planta ses yeux brillants dans les iris troublant de sa meilleure amie. Presque instinctivement, il modifia la prise qu’il avait sur la main de Requiem pour mieux mêler, entrelacer ses doigts aux siens. Il serrait relativement fort sa paume, inquiet. Il en oubliait les visions de la demoiselle, bien souvent causées par ces contacts trop longs. Ça n’était pas vraiment sa première préoccupation, à vrai dire : au moins, à travers ce contact qui risquait certes de causer encore plus de catastrophe, il se sentait rassuré. Peut-être ne devrait-il pas, peut-être qu’elle allait lâcher cette main en entendant le nom sortir de la bouche de son meilleur ami, peut-être allait-il afficher un regard dégoûté, mais pour l’instant, elle était calme. Pour l’instant, elle était prête à entendre ce qu’il avait à dire, il ne garantissait rien pour la suite, alors il préférait en profiter.
« C’est absolument incomparable avec ce que je vivais avec Eleanor, Nara. Tu te souviens d’elle ? Imagine-toi dix fois pire pour moi. Non, cent fois pire – un sourire de défi naquit sur les lèvres de Zéphyr, mais ce n’était qu’apparence. Au fond, il était toujours aussi flippé … Eleanor elle ne pratiquait pas la magie noire, Eleanor elle adorait les moldus, Eleanor ses parents ce n’étaient pas des assassins, Eleanor ne choisira jamais, quand la guerre viendra, le côté des méchants. Tu ne comprends pas, Nara. Quand je te dis que c’est la pire des filles pour moi, je te mens pas, c’est la pire. Et pourtant, tu le dis toi-même, je l’ai dans la peau, et j’arrive pas à la faire partir, aussi indélébile que ces putains de tatouages… »
On pouvait sentir la douleur dans la voix de Zéphyr. Il n’était pas bien, il était très mal, même. Il se mettait à la place de sa meilleure amie. Qu’aurait-il dit si elle lui avait annoncé qu’elle était amoureuse, à tout hasard, de Demyan Vladmirova. Il aurait pété un plomb, très certainement. Elle ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait pas le choisir lui comme l’élu de son cœur. Requiem devait penser la même chose. Pas elle, pas elle. Lui aussi, d’ailleurs, se disait cela, sans cesse. Mais il allait bien finir par devoir accepter que si, c’était elle.
Zéphyr essaya une dernière fois de changer les esprits de Requiem, il tenta une dernière fois de lui faire oublier tout ce qu’il venait de se passer : il se releva brusquement, debout dans un équilibre précaire, la main toujours nouée à celle de Requiem qu’il tira vers lui jusqu’à ce qu’elle se lève à son tour, et se place face à lui. Dans un ultime effort, il fit :
« Vient Blondie, on va danser. On oublie tout ce que j’ai dit, cette nana a jamais existé, d’accord. C’est pas important. Ce soir on est ensemble, on doit pas se prendre la tête, pas pour elle, allez vient, je t’en prie… »
Zéphyr avait dénoué ses doigts de ceux de la demoiselle pour mieux pouvoir les porter à son visage. Il caressa doucement sa joue rosie par l’alcool qu’elle avait déjà ingurgité, ses yeux plantés dans les siens. Jusque dans le regard, il la suppliait : oublie tout, Nara. Et puis surtout, tente de lui faire oublier, à lui aussi, qu’il est fou amoureux de Sasha Vladmirova. Tente, s’il te plaît. Ça ne réussira pas, tu échoueras, mais tente quand même. Pour lui.
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